Christian Churches of God

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Les Rubans Bleus

 

(Édition 1.0 19981212-19981212)

 

En souvenir de la Loi de Dieu, la Bible nous ordonne de porter des rubans bleus placés sur les franges ou bordures de nos vêtements.

                                                                                                    

 

 

 

 

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 Les Rubans Bleus [273]

 

 


Introduction

Les remarques suivantes visent à proposer des applications de la législation énoncée dans les versets suivants :

Nombres 15:38-39 Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur qu’ils se fassent, de génération en génération, une frange au bord de leurs vêtements, et qu’ils mettent un cordon bleu sur cette frange du bord de leurs vêtements. Quand vous aurez cette frange, vous la regarderez, et vous vous souviendrez de tous les commandements de l’Eternel pour les mettre en pratique, et vous ne suivrez pas les désirs de vos cœurs et de vos yeux pour vous laisser entraîner à l’infidélité. (LSG)

 

Deutéronome 22:12 Tu mettras des franges aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras. (LSG)

 

Ce document est, à juste titre, une annexe du Premier Grand Commandement et découle des concepts du Premier Commandement.

 

Pour comprendre correctement ces versets, il est nécessaire d’examiner le sens originel et contextuel des mots utilisés. Dans Matthieu 9:20 ; 14:36 ; 23:5, Marc 6:56 ; et Luc 8:44 le mot ourlet ou bord est mentionné. Il s’agit du mot grec kraspedon (2899 du Dictionnaire Grec de Strong (SGD)) qui est défini par le Lexique Grec de Thayer comme l'extrémité ou partie saillante d'une chose, bord, pan, pourtour ; la bordure d'un vêtement ; i.e. une petite attache s’accrochant au bord de la tunique ou du manteau, fait de laine torsadée ; une lisière, un glan.

 

Le mot mentionné dans Zacharie 8:23 et 1Samuel 15:27 est kanaph, qui est le numéro 3671 du Dictionnaire Hébreu de Strong (SHD) et qui le définit comme un bord ou une extrémité ; spécifiquement (pour un oiseau ou une armée) une aile, (pour un vêtement ou une couverture) un pan, (pour la terre) un quartier, (pour un bâtiment) un pinacle.

 

Les traducteurs de la version KJV ont utilisé les expressions suivantes pour kanaph : bord, coin, angle, extrémité, (à) plume, revêtement, coins, pan, partie extrême, aile (ailé), ainsi que des fonctions liées aux oiseaux : volant, aux interactions, et ranger. Kanaph est défini dans Gesenius’ Hebrew Lexicon comme 1) une aile, 2) bord, extrémité - (a) d'un vêtement, le pan ; pleinement les pans d'un manteau 1Samuel 24:5,12 ; Nom. 15:38 ; Deut. 22:12 - également sans le nom du vêtement. Zach. 8:23, ‘le pan (d'un manteau) d'un homme qui est un Juif.’ ... b) les extrémités de la terre (tout comme la terre habitée est souvent comparée à un manteau étalé). Ésaïe 24:16 ‘l'extrémité de la terre’. Surtout au pl. Job 37:3 ; 38:13, ‘les extrémités de cette terre’, et Ps. 11:12 ; Ézéchiel 7:2, ‘les quatre coins,’ ou ‘limites extrêmes de la terre.

 

Le terme quatre coins de la terre n’implique pas une terre littéralement à quatre côtés carrés, pas plus qu’il ne devrait être appliqué littéralement au vêtement.

 

Le mot frange mentionné dans Nombres 15:38 et al. est SHD 6734 (tsitsith), que Strong définit comme une projection en forme d'aile ou de fleur, c'est à dire une avant-mèche de cheveux, une lisière. Les traducteurs de la KJV [ou aussi Louis Segond pour la Bible en français] ont choisi les mots frange et mèche. Gesenius le définit comme frange, proprement quelque chose ressemblant à une fleur ou une plume ... (1) le toupet de cheveux (2) les bordures, les bords frangés que les Israélites portaient aux coins de leurs vêtements, Nombres 15:38,39.

 

Le mot franges mentionné dans Deutéronome 22:12 est SHD 1434 (gedil), que Strong définit comme de 1431 (dans le sens de tresser) ; fil, i.e. une lisière ou feston. Les traducteurs de la KJV ont choisi les mots frange et couronne.

 

Le mot ruban dans Nombres 15:38 est SHD 6616, pathil, que Strong définit comme de 6617; fil torsadé. Les traducteurs de la KJV ont choisi les mots liés, bracelet, lacet, dentelle, ligne, ruban, fil, cordon, et fil de fer.

 

Le mot bleu, SHD 8504, tekheleth, est défini comme prob. Pour 7827, le mollusque bleu azur, à savoir la couleur (violette) obtenue à partir de celui-ci ou le tissu teint avec. Les traducteurs de la KJV le traduisent systématiquement par bleu. Gesenius note un coquillage, spécialement celui connu sous le nom de (helix ianthina, Linn.), i.e. une espèce de moule trouvée en mer Méditerranée, avec une coquille bleue, à partir de laquelle la pourpre céruléenne est fabriquée... de là pourpre azuré, et les vêtements (laine, fil) teints avec cette pourpre, Ex. 26:4,31 ; Nombres 4:6, et suiv. ; Ézéchiel 23:6 ; 27:7,24.

 

Le mot tekheleth, traduit par bleu, est utilisé pour la moule Méditerranéenne qui est la source de la teinture en question (aucun exemple biblique), pour le tissu ainsi teint (Exode 25:4 ; 26:1,4 ; et al.), et pour la couleur elle-même (seulement dans Ester. 1:6). Bien que les textes se réfèrent à la substance colorante plutôt qu’à la couleur spécifiquement, comme le montrent les nombreuses références cnjointes au bleu (tekheleth) et au pourpre (argaman), qui incluent tous deux une variété de nuances, les mots peuvent être utilisés comme des termes distincts de couleur. Le Cantique des Cantiques 7:5(6) implique que argaman/pourpre est un terme de couleur qui est beaucoup plus foncé que tekheleth/bleu. Le fait que des mots désignant des substances colorantes plutôt que des mots différents de couleur soient utilisés n’implique pas que seules ces substances dans les teintures spécifiques sont visées, car aucun autre mot de couleur spécifique ne se trouve en hébreu biblique. En résumé, le mot hébreu est mieux compris comme s'appliquant à une couleur bleue distincte du violet, reconnaissable, étant visiblement plus claire. Les Juifs ont interprété ces textes d’une manière qui les annule complètement et portent des fils blancs sur leurs châles de prière, sous leurs vêtements.

 

Le mot kasuuth est traduit ornement une fois et habillement une fois. Dans tous les autres cas, il est traduit par couverture. Cela correspond à la racine du verbe dont il est dérivé, qui signifie fondamentalement couvrir.

 

Le mot beghed est beaucoup plus courant, et est le plus souvent traduit par vêtement. Il vient aussi d'un verbe qui signifie couvrir. Il s'agit clairement d'un revêtement extérieur utilisé à la fois comme habillement dans la journée et comme couverture durant la nuit. Il est décrit de manière vivante dans l'histoire de Joseph dans Genèse 39:12-18.

 

Le revêtement extérieur ou couverture semble dans de nombreux cas être le seul bien de valeur. Il est donc souvent pris comme gage, si souvent que le mot lui-même est presque synonyme de gage, comme dans Job 22:6, Proverbes 20:16 ; 27:13 ; Ézéchiel 18:7,16 et Amos 2:8. C’est le gage le plus couramment mentionné dans la Bible.

 

Exode 22:26 Si tu prends en gage le vêtement de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil ; 27 car c’est sa seule couverture, c’est le vêtement dont il s’enveloppe le corps : dans quoi coucherait-il ? S’il crie à moi, je l’entendrai, car je suis miséricordieux. (LSG)

 

La même chose est répétée dans Deutéronome 24:10-17, en particulier le verset 13 : afin qu'il puisse dormir dans son propre vêtement et te bénir. C'est le mot normalement utilisé dans la Bible pour désigner ce que l'on pourrait appeler une couverture de nuit. Plusieurs autres mots sont utilisés pour les articles de vêtements taillés et même non taillés.

 

Le contenu et le but du commandement

Il y a deux applications à ce commandement. La première est que le commandement concerne la fabrication du kasuuth et du beghed de manière à ce que la chaîne et la trame ne soient pas liées ou tissées, mais laissées comme des franges sur les quatre côtés du tissu, sur lesquelles elles sont fixées au moyen d’un fil bleu ou d’une bande bleue sur les quatre côtés, de manière à ce que le fil bleu reste visible lors de l’utilisation. Ni la longueur des franges ni la largeur de la bande bleue ne sont stipulées, mais seulement qu'elles soient visibles comme un rappel pour l'individu. Le commandement est une chose personnelle, comme nous le voyons par le fait qu'aucune punition n’est prescrite et qu’il ne s’agit donc pas d’une question du ressort législatif.

 

Le but de cette instruction est varié. Tout d'abord, les franges et la bande bleue doivent être vues et donc visibles, mais la législation est dirigée vers ou sur l'individu. La vue de celles-ci doit servir de rappel de tous les commandements du Seigneur. Le rappel a pour but de favoriser l'obéissance aux commandements. Enfin, le commandement a pour but de favoriser l'obéissance à Dieu plutôt que la dépendance à ses propres désirs ou conceptions du bien et du mal.

 

Application du commandement

La question de l'application dépend de savoir si oui ou non le commandement a une pertinence permanente, et si oui, comment elle devrait être appliquée dans les circonstances modernes. Une opinion sur ces deux points sera déterminée par deux présuppositions. La première est que l'alliance avec Israël lie tous les descendants de ceux présents au Mont Sinaï lors de l’octroi de la loi, et pas seulement les descendants de Juda. La deuxième présupposition est que la législation devrait être interprétée aussi littéralement que le contexte le permet.

 

L'expression de génération en génération indique clairement la durée maximale de validité du commandement. En outre, les Évangiles se référent à l'exemple de Christ dans l’observance de ce commandement. Matthieu 9:20 : Et voici, une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement. Matthieu 14:36 Ils le prièrent de leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et tous ceux qui le touchèrent furent guéris.

 

L’objectif du commandement reste également d'une importance permanente. Autrement dit, un rappel d’observer les commandements est aussi utile aujourd'hui qu’à l’époque où le commandement a été donné. En outre, les gens sont toujours enclins à se fier à d'autres critères de bien et de mal que la législation divine. Par conséquent, la nécessité du commandement demeure. Ce commandement est toujours en vigueur et, en tant que commandement dans la législation biblique, il ne peut être minimisé dans son importance ou banalisé dans son application. C'est également l'avis de R.J. Rushdoony dans son ouvrage The Institutes of Biblical Law. Il affirme que le Fil Bleu requis ne peut pas être spiritualisé, bien qu'il soutienne à tort qu'il a été remplacé par de nouveaux signes de l'alliance, comme le Sabbat et la circoncision. Cependant, il rejette les points de vue de Calvin et estime que Calvin défigure la législation. (Presbyterian and Reformed Publishing Company, 1973, p. 22-23)

 

La question suivante concerne l’application à notre époque moderne. Une observation littérale du commandement limite l'utilisation du fil bleu entre le tissu et les franges au beghed et au kasuuth, c’est-à-dire, à un revêtement textile servant à la fois de couverture la nuit et de revêtement extérieur le jour. Toute autre application serait considérée comme allant au-delà du commandement littéral et risquerait de favoriser une innovation législative.

 

Les franges et la bande bleue ne sont mentionnées que pour le beghed et le kasuuth, alors qu'il existe de nombreux autres articles de vêtements mentionnés dans la Bible. Le commandement clair et explicite est de placer la bande bleue sur le beghed et le kasuuth. On en déduit donc que la bande bleue ne doit pas être placée sur d'autres vêtements. Comme l’usage du beghed et du kasuuth est extrêmement limitée dans la pratique moderne, l'application littérale du commandement semble tout à fait insuffisante.

 

Une opinion veut qu’un châle sous la forme du beghed/kasuuth, acquis et utilisé comme couverture la nuit et comme châle d'épaule (ou poncho) sur les épaules lors d’occasions appropriées, satisfasse au commandement, tandis que des bandes bleues et des franges attachées à tout autre vêtement ne remplissent pas le commandement. Une telle position suppose que la loi ne prescrive pas une utilisation continue et constante du vêtement. Un tel vêtement pourrait alors être considéré comme un châle, approximativement carré (selon une interprétation littérale absurde du terme) et non taillé, tissé de manière à ce que la chaîne et la trame forment des franges sur les quatre côtés. Un fil bleu ou une bande de couleur bleue devrait ensuite être cousu entre les franges et le corps du tissu. Compte tenu de l'avertissement de Deutéronome 22:5, il devrait y avoir une nette distinction entre un vêtement à franges pour un homme et celui pour une femme. En revanche, sans couture, la différence entre une couverture masculine et une couverture féminine est difficile à maintenir sans innovation législative. Par conséquent, selon un autre avis, Deutéronome 22:5 ne devrait s'appliquer qu'aux vêtements taillés et non aux couvertures.

 

Les textes de Deutéronome et de Nombres peuvent alors être considérés comme confirmant cette distinction, et les rubans de fil bleu sont des attaches personnelles sur les ourlets qui, depuis des siècles, ont été incorporés et consolidés dans le corps du vêtement. Ainsi, le ruban est placé dessus comme un rappel conforme à la législation.

 

Puisque la loi ne se rapporte pas au temps, au lieu, ou à une activité collective, cela reste une question de pratique personnelle. Par ailleurs, aucune pénalité n'est stipulée en cas de négligence. Cependant, en tant que rappel personnel, cette loi exprime certainement un désir de se souvenir, d'aimer et d'accomplir les commandements de Dieu.

 

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