Christian Churches of God

[013]

 

 

Le Signe de Jonas

et l'Histoire de la

Reconstruction du Temple

 

(Édition 5.5 19940402-19980822-20071211-20080106-20110910-20111127-20220511)

 

L’un des concepts les plus mal compris est celui du Signe de Jonas. Ce devait être le seul signe donné pour le ministère du Messie. Ce signe est lié à la reconstruction du Temple et aux soixante-dix semaines d’années. Le Signe s’étend jusqu’à nos jours et conserve une pertinence pour notre époque. La prophétie est toujours en cours et s’achèvera dans un avenir proche. Il est crucial de comprendre le moment précis de la reconstruction du Temple. Ce document met en relation les Évangiles et la mission de Christ avec les livres de Jonas, Daniel, Esdras, Néhémie, Aggée et d’autres.

 

 

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 Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple [013]

 


La Reconstruction du Temple

Il existe trois versions concernant la reconstruction du Temple : la première est celle de la Bible, la deuxième est celle de l’Apocryphe dans 1 Esdras, et la troisième est celle de Flavius Josephus dans l’ouvrage The Antiquities of the Jews (Les Antiquités des Juifs), le Livre XI, Chapitres I à IV.

 

Tous s’accordent à dire que Cyrus a restitué les ustensiles du Temple à Scheschbatsar, le Prince (Esdras 1:8) ou le Gouverneur (Esdras 5:15 ou 1Esdras) de Judée, pour qu’ils soient conservés en sécurité jusqu'à la construction du Temple, et ils ont été rapportés avec les exilés revenant à Jérusalem. À l’exception de Josephus (Les Antiquités des Juifs, Livre XI, Ch. III, voir la note sur le Règne des Mages). Zorobabel est enregistré comme Gouverneur plus tard, sous le règne de Darius (lors de la pose des nouvelles fondations), ainsi que dans la légende apocryphe des trois gardes, également rapportée par Josephus, qui se situe sous ce règne (Zorobabel pourrait être revenu avec d'autres sous le règne de Darius Ier, mais ce n’est qu’une hypothèse).

 

L'autel du Seigneur a été construit au septième mois de la première année du retour. La plupart des exilés se rendirent dans leurs villes et non à Jérusalem (si ce n’est tous les exilés, conformément à la prophétie ; Esdras 3:1-3). Les fondations du Temple n'avaient pas encore été posées (v. 6). Les travaux ont commencé la deuxième année, avec la pose des fondations (v.10). Dès lors, les Juifs ont été contrecarrés dans leurs efforts par les habitants de la région, les Samaritains de l’époque, qui n'étaient pas des Israélites mais des gens de Kouta (Cutéens) et des Mèdes, installés en Israël après la déportation des Dix Tribus, par d'Ésar Haddon, Roi d'Assyrie, dans le cadre d’une politique délibérée. Josephus affirme qu'ils ont été transplantés de Kouta (Cutha) et de Médie par Salmanasar, Roi d'Assyrie. La politique de repeuplement/ forcé était une caractéristique de tous les Empires du Tigre-Euphrate et elle a affecté des pays aussi éloignés que l'Éthiopie et la Libye, où les gens ont été déplacés jusqu'au Bassin de l’Indus. Les habitants d'Israël ont été réinstallés au nord de l'Araxe. Des vestiges d'Israël, dans les années suivantes, se sont ensuite réfugiés dans des masures (habitations précaires) le long de l'Euphrate et se sont mêlés à Juda, donnant lieu à l'affirmation erronée selon laquelle Israël est dispersé parmi Juda. Cette erreur a été soutenue par certains des rabbins les plus éminents d'Orient.

 

Les gens de Kouta (Cuthéens) et les Mèdes, ou ‘les Samaritains de l’époque’, ont adopté la religion juive. Plus tard, ils ont fondé une ville, Sichem, au pied du Mont Garizim, peuplée de Juifs apostats – c'est-à-dire ceux qui craignaient d’être jugés pour avoir enfreint la Loi concernant le Sabbat et les aliments interdits, etc. (Josephus, Les Antiquités des Juifs, Livre XI, Ch. VII:2 et VIII:6-7 et Esdras 4:2).

 

Le tableau suivant présente la séquence des événements selon la Bible, en utilisant les dates communément admises, bien que Josephus puisse diverger significativement.

 

Il y avait un Temple construit au milieu du Ve siècle AEC (Avant l’Ère Courante) par les Samaritains. On a constaté que les fondations ressemblaient à celles de Jérusalem, qui ont été posées lors du retour, mais qui ont été achevées que sous le règne de Darius II, un siècle plus tard, et après la construction du Temple de Garizim.

 

Il a été prouvé que Josephus s’est trompé dans ses dates au sujet des travaux du Mont Garizim. Le Dr Yitzhak Magen a excavé le Temple original et l'a daté du milieu du Ve siècle AEC (Avant l’Ère Courante). 13000 pièces de monnaie perses ont été retrouvées dans le secteur des dîmes. Il y avait 68 types de pièces de monnaie différentes, les plus anciennes datant de l’an 480 AEC. La poterie datait du cinquième siècle jusqu’au quatrième siècle. Les ossements des sacrifices remontent au cinquième siècle. Lors de la conférence d'archéologie de Copenhague en 2006, il a été annoncé que Josephus avait tort dans sa datation (cf. Y. Magen, Mt Gerizim Excavations, Vol. I, Judea and Samaria Publications, JSP II, Israel Antiquities Authority 2004 ISBN 965-406-160-0 ISBN 13: 978-965-406-160-5). Les détails indiquent un Temple et un sacerdoce actif à Garizim dès le milieu du cinquième siècle (soit environ 343 ans) avant sa destruction par Hircanus en l’an 113 AEC. C'est pourquoi la construction à Jérusalem a été si violemment combattue par ces gens, comme le rapporte la Bible.

 


 

DATE

ÉVÉNEMENT

 

539 AEC

 

Conquête de Babylone par Cyrus et Darius le Mède, fils d'Astyage (appelé Xerxès dans le livre de Daniel), oncle de Cyrus et premier régent, gouvernant depuis Babylone et la Médie, où il a emmené Daniel (Josephus, Antiq. des Juifs, Li. X, Ch. XI:4).

 

 

538/7 AEC

Décret de Cyrus.

Retour des exilés (date incertaine). Ils reviennent dans les villes d'Israël, mais pas à Jérusalem.

 

 

?

Scheschbatsar pose les fondations du Temple (Esdras 5:16). Les fondations ont peut-être dû être reprises par Zorobabel lorsqu’il a commencé la construction après avoir érigé l'autel (Esdras 3:2). Il est probable que Scheschbatsar soit le Schénatsar mentionné dans 1Chroniques 3:17-19, fils de Schealthiel et frère de Pedaja, père de Zorobabel. Il est probable que Zorobabel ait succédé à Scheschbatsar comme Gouverneur alors qu'il était encore un jeune homme. Matthieu 1:12 mentionne Zorobabel comme fils de Schealthiel, ce qui suggère que Pedaja serait mort jeune et que Schénatsar ou Scheschbatsar aurait succédé à Schealthiel en tant que Prince Régent de Juda, avant d’être lui-même remplacé par Zorobabel, soit à sa majorité, soit à la mort de son oncle.

 

 

530-522 AEC

Règne de Cambyse. Il a régné un an conjointement avec Cyrus, son père. Josephus fait référence à une lettre de plainte adressée à ce roi, mais on n'en trouve aucune trace dans la Bible. Des tentatives ont été faites pour lier ce roi à la lettre adressée à Assuérus, mais ce dernier est la traduction perses de Xerxès, et c’est traduit comme tel par la Bible de Moffatt, la Bible version NIV et d'autres versions. Hérodote rapporte que ce Roi était fou.

 

 

525 AEC

Accomplissement de la première étape de l'énigme de la prophétie des bras cassés de Pharaon avec l'occupation de l'Égypte par Cambyse (Ézéchiel, les Chapitres 29-30 et suiv.), soit quatre-vingts ans à partir de l’an 605 AEC.

 

 

522 AEC

Règne des Mages (selon Josephus). Les Mages ont été massacrés après un an de règne, et Darius, fils de Hystaspe, est élu roi par les sept principales familles perses. Zorobabel revient de Judée pour récupérer les ustensiles/vases sacrées de Dieu restaient encore à Babylone (peut-être une contradiction). Smerdis, le Mage, a été substitué à Smerdis, fils de Cyrus, assassiné sur ordre de Cambyse.

Il a régné sept mois jusqu'à ce que lui et son frère, Patizeithes (l'auteur de la substitution), soient découverts et décapités dans la nuit lors du massacre des Mages (la Magophonie). Il n'était pas un vrai roi au sens propre du terme et n'a promulgué qu'un seul décret accordant une remise d'impôts de trois ans. Il a été enfermé au palais par crainte d'être découvert, ce qui arriva néanmoins car Cyrus avait autrefois coupé les oreilles de Smerdis le Mage pour un crime grave. Ce pseudo Smerdis est parfois considéré comme l’un des trois présumés rois mentionnés dans Daniel 11:2-4. Les quatre rois mentionnés les plus probables sont Cambyse, Darius, Xerxès et Cyrus Artaxerxès. Les rois restants étaient moins impliqués, bien que Darius II se soit mêlé des affaires grecques en concluant un traité avec Sparte (Thucydides, The Peloponnesian War (La Guerre Péloponnèse), Livre 8:5,6,36,37,57-59). Hérodote écrit à leur sujet dans Histories, Livre 6, p. 100 :

Au cours des trois générations qui ont constitué le règne de Darius, fils de Hystaspe, et de son fils Xerxès et son petit-fils Artaxerxès, la Grèce a connu plus de misère que pendant les vingt générations qui ont précédé la naissance de Darius, en partie à cause des guerres perses, en partie à cause de ses propres luttes internes pour la suprématie.

Après Cyrus Artaxerxès, la Perse était si engagée dans son hostilité envers la Grèce qu'il était inévitable que la réaction grecque, comme celle d'Alexandre, était inévitable.

 

 

521 AEC

Darius Ier (Le Grand). Peu de travaux furent réalisés sur le Temple (Esdras 4:4-5).

 

 

516 AEC

La prophétie des soixante-dix ans expire (Jérémie 25:8-14 et Daniel 9). Jérusalem n’a pas pu être réhabitée avant cette date.

 

 

486 AEC

Xerxès Ier (Assuérus), quatrième fils de Darius Ier, premier petit-fils de Cyrus. Une lettre lui a été adressée, mais aucune réponse n'est enregistrée (Esdras 4:6).

 

 

465 AEC

Artaxerxès I (de son vrai nom : Cyrus, aussi appelé Macrocheir ou Longimanus [ou Longue-Main]). Bischlam, Mithredath et Thabeel, les leaders du groupe opposé à la restauration juive pendant le règne de ce roi, lui ont adressé une lettre (Esdras 4:7). (Ceux-ci sont différents des dirigeants mentionnés par Néhémie, ce qui confirme et renforce davantage l’idée que deux rois distincts sont impliqués). Artaxerxès a publié un décret ordonnant l'arrêt de la construction du Temple (Esdras 4:7-24). L'invasion athénienne de l'Égypte avec la Ligue de Délos aurait été à l’origine de l'adoption des mesures de contrôle sévères strictes.

La révolte était matée en l’an 454 AEC en Égypte et dans d'autres parties de l'Empire. Une Jérusalem fortifiée n'était clairement pas souhaitable. La guerre grecque a duré de l'incendie de la ville de Sardes en l’an 501 AEC à la dix-septième année d'Artaxerxès en l’an 448 AEC.

 

 

424 AEC

Xerxès II (aucune mention biblique). Assassiné en l’an 424, après 45 jours, par Sogdianos, son frère illégitime qui a régné pendant 6 ½ mois. Il a été assassiné par un autre frère illégitime, Ochos, qui est devenu Darius II à la fin de l’an 424 AEC/au début de 423 AEC.

 

 

423 AEC

Darius II. Publication du décret pour reprendre les travaux de construction en l’an 422 AEC (Esdras 6:1 et 4:24) (c'est-à-dire, sa deuxième année). Début des 70 semaines d’années. D'après Esdras 5, il apparaît qu'Aggée et Zacharie ont prophétisé en l’an 423 AEC et 422 AEC. Les 70 semaines d’années commencent à partir de 423/22 AEC (c'est-à-dire, la première année de la nouvelle période de Jubilé). La construction s’achève en la sixième année de Darius, le Perse (Esdras 6:15), le 3 Adar, c'est-à-dire en mars 418 AEC. Darius meurt entre la fin de l’an 405 et le printemps de 404. Le Temple sur le Mont Garizim a peut-être aussi été commencé à ce moment-là, mais probablement pas avant 465 à 448 AEC (voir ci-dessus).

 

 

404 AEC

Artaxerxès II (Arsakes) doit faire face à une révolte égyptienne lors de son accession au printemps ou au mois de Nisan de l’an 404 AEC.

 

 

402 AEC

Artaxerxès perd l'Égypte.

 

 

401 AEC

Guerre civile en Perse. Les Grecs sont défaits à la Bataille de Cunaxa et ils battent en retraite jusqu'à la côte de la Mer Noire.

 

 

398 AEC

Publication du décret d'approvisionnement pour le retour d'Esdras, la septième année, probablement en récompense de la loyauté juive (Esdras 7:1-26).

 

 

387 AEC

Artaxerxès défait les Spartiates et met fin à leurs ingérences. La paix du roi entraîne une nouvelle occupation de l'Ionie par la Perse.

 

 

385 AEC

Néhémie est nommé Gouverneur de la Judée de 385-372 AEC quand la ville et les murs sont reconstruits (Néh. 5:14). Éliaschib est le Grand Prêtre (Néh. 3:1). C'était la deuxième lettre ou décret d'Artaxerxès, ordonnant la reconstruction des portes des forteresses du Temple et des murs de la ville (le Temple était déjà construit - Néh. 6:10-11). La ville semble avoir été endommagée lors de la guerre civile dans laquelle les Juifs Babyloniens et Israélites ont manifestement soutenu le roi.

 

 

375/4 AEC

Ceci achève la prophétie de Daniel 9:25 concernant le premier Oint des 7 semaines d’années, c'est-à-dire 49 ans à partir de 423/2 AEC - 375/4 AEC.

 

 

374/3 AEC

L'année du Jubilé commence en l’an 374 AEC, durant la 32e année d'Artaxerxès II. Il est incertain si la restauration des terres par Néhémie correspondait à une restauration de Jubilé, mais cela semble probable, ce qui en ferait le dernier Jubilé observé connu.

 

 

374/3 AEC

 

 

 

 

 

323 AEC

Trente-deuxième année d'Artaxerxès. Néhémie retourne à Jérusalem de Babylone et trouve le Temple en désordre sous Éliaschib et Tobija (Néh. 13:6). Néhémie restaure le Temple, pourvoit aux besoins des Lévites et des chantres qui reviennent au Temple (Néh. 13:10-11). Il rétablit la dîme et purifie les Sabbats (Néh. 13:12-19).

 

Esdras meurt la même année qu'Alexandre le Grand (Seder Olam Rabbah 30).

 

 

62/63 EC

Fin des 62 semaines d’années, marquée par l’abolition effective de la dîme et la déchéance du haut sacerdoce à la criminalité avec l'exécution de Jacques, Évêque de Jérusalem, en l’an 62 EC (Ère Courante).

 

 

70 EC

Fin des 70 semaines d’années et destruction du Temple.

 

 

73 EC

Chute de la Judée et Massada.

 


Flavius Josephus présente Zorobabel comme revenant immédiatement après le décret de Cyrus. La lettre adressée à Assuérus correspond en réalité à celle destinée à Cambyse, et la construction du Temple s'achève sous le règne de Darius Ier – avec Esdras et Néhémie qui retournent à Jérusalem durant ce même règne, tandis que les prophètes Aggée et Zacharie sont suscités également la deuxième année de ce règne. Selon lui, les travaux auraient été achevés en l’an 516 AEC. La période 519-516 AEC constituait le délai minimal permis dans la prophétie de soixante-dix ans faite par Jérémie et reprise par Daniel concernant la durée de la désolation de Jérusalem. Cette chronologie paraît trop opportunément calquée, car si les événements s'étaient déroulés selon le scénario le plus précoce autorisé par la prophétie, les interventions d'Aggée et, dans une moindre mesure, de Zacharie pour exhorter le peuple à reprendre les travaux (Aggée 1:2-15) n'auraient pas été nécessaires. Esdras 4:23 et 5:1-2 montrent qu'Aggée et Zacharie furent désignés après que le décret d'Artaxerxès eut imposé l'arrêt de la construction (voir aussi 1Esdras 7:5).

 

Josephus identifie en outre le décret de provisionnement pour le retour d'Esdras avec Xerxès, tandis qu'il présente le mari d'Esther comme Artaxerxès Ier. Le problème est qu'Assuérus (ou Ahasaerus) désigne précisément le nom perse de Xerxès. Artaxerxès Ier, qu'Hérodote affirme avoir été appelé Cyrus, fut nommé Artaxerxès par les Grecs (voir aussi Josephus, Antiq. des Juifs, Li. XI, Ch. VI:l).

 

Un élément complémentaire éclairant est qu'on dénombre six générations de Lévites entre le retour de Zorobabel et le début des travaux jusqu'à leur achèvement sous le règne de Darius le Perse (Néh. 12:1-22). La vie de Zorobabel a été prolongée par le Seigneur pour superviser l'achèvement (Zacharie 4:9) et, après les messages d'Aggée et de Zacharie, il se mit à l'œuvre et termina le Temple avec Josué fils de Jotsadak.

 

Depuis l'arrivée de Josué avec Zorobabel jusqu'au règne de Darius le Perse, Néhémie 12:10-11 rapporte que Josué a eu un fils, Jojakim, un petit-fils, Éliaschib, un arrière-petit-fils, Jojada, un arrière-arrière-petit-fils, Jonathan et un arrière-arrière-arrière-petit-fils, Jaddua.

 

D’après Néhémie 12:22, nous constate que Jonathan n'a pas succédé à Jojada comme chef des prêtres, mais plutôt Jochanan, le frère de Jojada. Jonathan avait épousé Sanballat, la fille de l'Horonite, et il a été destitué par Néhémie (Néh. 13:28). Cependant, il est établi qu’il y a eu cinq générations issues de Josué avant le règne de Darius le Perse, ce roi qui a promulgué le décret autorisant la construction du Temple et sous le règne duquel celle-ci a été achevée. Malgré le fait que Josué ait eu plusieurs fils qui étaient présents avec lui lors de la pose des fondations du Temple après la deuxième année (Esdras 3:9), il est peu probable que le Darius mentionné dans ce contexte soit Darius Ier, car il a régné de 521-466 AEC, environ 16 ans après le retour. Il s'agirait donc plutôt de Darius II (423-404 AEC), soit environ 114 ans après le retour. En admettant 20 ans par génération et en supposant que Jaddua était déjà devenu lui-même prêtre avant ce roi, Zorobabel aurait eu approximativement 120 ans et donc Josué aurait eu approximativement 140 ans lors de la construction – tous deux sont morts peu de temps après. L'utilisation de l’expression se levèrent à Esdras 5:2 suggère que Zorobabel et Josué, ont repris leurs fonctions malgré leur retrait antérieur, comme le confirme Zacharie 4:9, qui souligne leur persévérance malgré leur grand âge.

 

Néhémie 12:26 indique que Jojakim a été grand prêtre après Josué, mais sous-entend qu’il est mort bien avant le retour de Néhémie et d'Esdras. Éliaschib était le plus âgé des Grands Prêtres encore en vie lors du retour de Néhémie (Néh. 3:1). Johanan semble avoir déjà exercé la fonction de Grand Prêtre au moment du retour d'Esdras (Esdras 10:6). Les prêtres étaient libérés des obligations sacrificielles à l’âge de cinquante ans. Par ailleurs, Néhémie atteste la présence de Jaddua sur la liste des Grands Prêtres jusqu'au règne de Darius le Perse. Le Temple n'aurait pu être construit avant l’an 417 AEC.

 

Il convient également de noter que Jiddo était retourné avec Zorobabel. Sous le haut sacerdoce de Jojakim, deux générations de prêtres s’étaient déjà succédé, ce qui explique que Zacharie soit mentionné parmi les Lévites depuis l’époque de Jiddo. Il était en réalité le petit-fils de Jiddo, fils de Bérékia et il était prophète pendant la deuxième année de Darius. Quand Zacharie évoque le fil à plomb dans les mains de Zorobabel et du Grand Prêtre Josué, c'est comme un miracle et un signe de Dieu que non seulement Zorobabel avait posé les fondations, mais aussi qu'il tenait encore le cordeau à son achèvement. Or, Néhémie 12 confirme que Zacharie a exercé comme prêtre sous Jojakim. L’hypothèse d’une activité prolongée malgré un âge avancé semble donc se vérifier.

 

La prophétie de Zacharie concerne la signification de la construction du Temple et des soixante-dix semaines d'années à partir du règne de Darius II, la deuxième année, englobant son développement, son achèvement et sa restitution.

 

Preuves extra- Bibliques

Une confirmation frappante du récit biblique provient des Lettres araméennes, traduites par H.L. Ginsberg et publiées dans l’ouvrage The Ancient Near East: An anthology of texts and pictures (L'Ancien Proche-Orient : Une Anthologie de textes et d'illustrations) (James B. Pritchard, rédacteur, Princeton, 1958, p. 278-282). Ces lettres, échangées avec les Juifs de la forteresse d’Éléphantine, révèlent des détails historiques majeurs. Cette forteresse a été occupée par des Juifs et d'autres Sémites non-juifs depuis l’époque du royaume égyptien précédant l'invasion des Médo-Perses.

 

Elle abritait un Temple juif imposant, déjà bien établi lorsque Cambyse envahit l’Égypte.

 

 

Comme mentionné précédemment, sous le règne de Cyrus Macrocheir ou Artaxerxès I, l'invasion athénienne de l'Égypte a été réprimée en l’an 454 AEC, et le Satrape laissé en charge était un Médo-Perse nommé Arsamès, qui a régné comme Satrape de l’an 455/4 AEC jusqu’à au moins l’an 407 AEC.

 

Pendant au moins une partie de cette période, le leader des Juifs de la garnison était un certain Juif nommé Yedonia. Dans la cinquième année de Darius II, c'est-à-dire en 420/419 AEC, Hanania, un scribe juif au service d'Arsamès, a écrit à Yedonia à Éléphantine pour l’informer que Darius avait envoyé un mot à Arsamès autorisant la célébration de la fête des Pains sans Levain pour la garnison juive. La lettre précise les jours du calcul de la Fête commençant le 14 Nisan :

Ainsi, vous comptez à partir du qua[torzième jour du mois de Nisan et] vous obs[ervez la Pâque1], puis du 15ème au 21ème jour de [Nisan, observez le festival des Pains sans Levain]. Soyez (rituellement) purs et vigilants. [Ne faites au]cun travail [le 15ème ou le 21ème jour, ni] buvez de [bière2, ni mangez] quoi que ce soit [dans] lequel il [y a] du levain [du 14ème jour au] coucher du soleil jusqu'au 21ème jour de Nis[an. Pendant sept jours, on n'en voie point parmi vous. Ne l'em]portez pas dans votre habitation, mais scellez (le) entre ces date[s. Par ordre du Roi Darius. À] mes frères Yedonia et à la garnison juive, votre frère Hanani[a].

Note 1. Psh [Pâque] apparaît dans deux fragments de poterie d'Éléphantine.

Note 2. L'instruction interdisant la bière s’appuie sur la tradition juive.

 

Cette célébration, ordonnée par Darius, la cinquième année de son règne, partout où les Juifs habitaient, même jusqu’à Éléphantine, correspond à la célébration de la Pâque dont il est question dans Esdras 6:13-22. Cette célébration a eu lieu lors de la dédicace du Temple qui, d’après ces lettres d’Éléphantine, aurait eu lieu en l’an 419/418 AEC.

 

La cinquième année du règne de Darius II correspondait à l'année précédant l'achèvement du Temple. il est intéressant de noter que 123 hommes et femmes de la garnison juive à Éléphantine, le 3ème jour de Phanenoth (un mois du calendrier égyptien) en l'an 5, aient fait une collecte de deux sicles par tête, totalisant 12 karash et 6 sicles (à 20 sicles légers pour un Karash, cela fait 246 sicles). Cette collecte était dédiée au Dieu Yaho (Yah[o]weh). Fait remarquable, les non-juifs de la garnison semblent avoir également ait des dons à hauteur de 7 karash pour Ishumbethel, une divinité masculine araméenne et de 12 karash pour Anathbethel, la déité féminine assimilée à Anath, épouse de Baal.

 

Cet impôt (collecte) la cinquième année était l'équivalent d'un prélèvement spécial, et était probablement destiné à la décoration du Temple de Jérusalem. Quant aux autres dons (ceux versés aux divinités araméennes), on ne peut que spéculer : furent-ils envoyés à des temples païens du Levant ou servirent-ils, d’une manière ou d’une autre, à la construction du Temple au nom des cultes araméens ? Quoi qu’il en soit, cela pourrait refléter le degré de mélange entre le peuple juif et les populations païennes, comme le dénoncent Esdras 9:1-4 et Néhémie – un problème persistant.

 

Ce que nous savons avec certitude, c'est que le 20e jour de Marheshwan dans la 17e année du Roi Darius, c'est-à-dire en l’an 408 AEC, une lettre a été envoyée à Jérusalem à Bagoas, Gouverneur de Juda, détaillant la séquence des événements survenus après le retour d'Arsamès en Mésopotamie auprès du roi Darius. Peu après le retour d'Arsamès auprès de Darius, les prêtres du dieu Khnub, dans la forteresse à Éléphantine, ont conspiré avec le commandant en chef, Vidaranag, pour anéantir le temple de Yaho à Éléphantine. Son fils, Nefayan, qui était commandant de la forteresse à Syène, a été convoqué et il a reçu l'ordre de détruire le Temple à Éléphantine, situé "dans la Forteresse de Yeb".

 

Avec les Égyptiens et d'autres troupes, il entra, pilla et rasa le Temple, brisant les piliers de pierre et les cinq grandes portes, ne laissant que les montants debout. Ils ont emporté les bassins d’or et d’argent, ainsi que tous les autres artefacts.

 

La lettre précise que ce Temple était le seul à être resté debout après l'invasion de Cambyse. Selon la tradition, Vidaranag a ensuite été tué et dévoré par des chiens.

 

La lettre révèle aussi que, quand le désastre est arrivé, une lettre a été envoyée au Grand Prêtre à Jérusalem, qui s’appelait Jochanan, de sorte que nous savons désormais que le Grand Prêtre en l’an 410 AEC était Jochanan. Cela confirme sans équivoque que le Darius le Perse mentionné dans Néhémie 12:22 était bien Darius II.

 

Les Juifs d’Éléphantine écrivirent aussi à Ostanes, frère d’Anani, ainsi qu’aux notables juifs. Mais ces derniers n'ont pas répondu ("Pas une seule lettre ne nous est parvenue de leur part"). En signe de deuil, les habitants d’Éléphantine revêtirent de sacs de toile et jeûnaient depuis [le mois de] Tammuz de la 14e année de Darius, c'est-à-dire en l’an 411 AEC, jusqu’à la date de la lettre, c'est-à-dire en l’an 408 AEC.

 

Dans un appel poignant, ils demandèrent de l’aide pour reconstruire leur Temple et informèrent le gouverneur qu’ils avaient également écrit à Delaja et Schemaeja, les fils de Sanballat, le Gouverneur de la Samarie – probablement pour qu’ils intercèdent en leur faveur auprès du Gouverneur. Ce Sanballat est bien celui que Néhémie 2:10 appelle "le Horonite", et dont sa fille avait épousé le fils de Jojada, lui-même fils du Grand Prêtre, Éliaschib.

 

Cela l'avait disqualifié de la fonction de Grand Prêtre. Éliaschib, le Grand Prêtre, était toujours en vie lors du retour de Néhémie (Néh. 3:1), mais Jochanan exerçait déjà la fonction de Grand Prêtre au retour d'Esdras et certainement en l’an 410 AEC. On ne peut que conclure qu'Éliaschib était le plus âgé des Grands Prêtres encore vivants au retour de Néhémie et donc à la tête du sacerdoce, mais avait depuis longtemps cédé ses fonctions à Jojada, puis à Jochanan (remplaçant son neveu), et plus tard à Jaddua, qui semble avoir succédé au haut sacerdoce, selon Néhémie 12:22, sous le règne de Darius le Perse (II).

 

Néhémie 12:22 semble diviser ces cinq périodes en deux ères distinctes.

 

La première ère correspondait aux services sacerdotaux à l'époque de Jojakim, fils de Josué, tandis que la période contemporaine était désignée comme "les jours de Néhémie, le Gouverneur, et d'Esdras, le prêtre-scribe". Cette distinction semble confirmer davantage la division du temps entre les grands prêtres décédés (c'est-à-dire, Jojakim était le père d'Éliaschib) et la génération alors en fonction, où Éliaschib apparaissait comme le doyen du sacerdoce vivant.

  

Lors du retour d'Esdras, Jaddua n'est pas mentionné ; seul Jochanan est attesté comme disposant d’une chambre, ce qui suggère qu'il occupait toujours la charge de Grand Prêtre. Néhémie 12:22 semble inclure Jaddua parmi ceux ayant exercé le sacerdoce – peut-être temporairement –, l'inscrivant dans la lignée jusqu'au règne de Darius le Perse, identifié sans ambiguïté comme Darius II. Le récit d’Esdras laisse entendre que Jochanan (ou Jehohanan) et Jaddua étaient absents, et qu’il aurait occupé la chambre de Jochanan en son absence.

 

Les sources bibliques et extra-bibliques dépeignent un déclin de la fonction de grand prêtre après l'époque de Jojakim. Éliaschib, Jochanan et Jaddua ne semblent pas avoir fait preuve d’une diligence raisonnable requise dans l’exercice de leurs fonctions. L'absence de réponse aux Juifs d’Éléphantine par Jochanan et le manque de participation lors des activités des réformes d'Esdras et de Néhémie indiquent qu'ils ont négligé leurs devoirs. Les mariages mixtes, la corruption et les profanations sont en outre corroborés par la correspondance d'Éléphantine. Un mémorandum rapporte que Bagoas et Delaja ont écrit à la garnison donnant instruction qu'Arsamès soit informé que le Temple devait être reconstruit à Éléphantine et que l'offrande de viande et l'encens devaient être faits sur l'autel comme autrefois.

 

Aucune mention de sacrifices n’est faite, afin de ne pas heurter la sensibilité d'Arsamès, un Mazdéen qui aurait considéré comme profane tout contact du feu avec des corps morts. Il est en outre rapporté que les Juifs d'Éléphantine, sous la direction de Yedonia, ont dû finalement présenter une pétition à Arsamès promettant de ne plus pratiquer d’holocaustes dans le Temple et à verser mille ardabs d'orge en compensation (textes dans Pritchard, ibid.).

 

Il semble que le Temple ait été achevé en l’an 417 AEC. Peu après, les anciens du haut sacerdoce sont alors décédés, et une certaine forme de manque de direction spirituelle s’est produite, Éliaschib, Jochanan et Jaddua demeurant inactifs à un certain degré.

 

Ce qui est important à propos de ces textes, c'est qu'ils fournissent des énoncés importants qui corroborent les informations bibliques et qu’ils démontrent l'exactitude littérale de la Bible. Ils démontrent aussi que la date traditionnelle de construction en l’an 516 AEC est un fait impossible.

 

Une autre corroboration importante du texte biblique se trouve dans les Lettres araméennes. Mibtahiah, fille de Machséja, lui-même fils de Yedonia, avait épousé Pi, le fils de Pahi (Phy), un constructeur de la forteresse de Syène où Machséja servait dans le détachement de Varizata. Ce cas démontre l’ampleur des mariages mixtes qui ont eu lieu avant les réformes d’Esdras et de Néhémie.

 

En la 25e année d'Artaxerxès, le couple a divorcé. L’acte de séparation, préservé dans ces Lettres araméennes, montre même que Mibtahiah a été même forcée de prêter serment à une déesse égyptienne (Sati), pour officialiser la rupture, et le partage de sa dot est enregistré.

 

La destruction du Temple à Éléphantine a marqué le début d'une série de soulèvements égyptiens antisémitiques, qui ont commencé en l’an 410 AEC et se sont poursuivis jusqu'au règne d'Artaxerxès II, qui dut faire face à une rébellion égyptienne lors de son ascension en l’an 404 AEC et, en 402 AEC, il a perdu l'Égypte. En l’an 401 AEC, il a mené une guerre civile en Perse et, malgré ces troubles, les Juifs restèrent loyaux aux Perses, ce qui explique leur traitement privilégié par la suite.

 

Le Mythe du Décret d'Artaxerxès

La Bible ne mentionne à aucun moment un décret d'Artaxerxès lié à la construction du Temple, si ce n’est celui ordonnant de cesser les travaux de construction, tel que le relate Esdras 4:23. Lorsque le décret d'approvisionnement a été promulgué, le Temple avait déjà été construit, peu importe si ce décret concernant sa construction a été publié par Xerxès I ou Artaxerxès Ier ou II. Dans aucune source connue de l'histoire ancienne, qu’elle soit biblique ou extra biblique, Artaxerxès Ier n'est crédité d'un quelconque décret favorable à la construction du Temple ou au ravitaillement des Lévites. Il s’agit d’une invention plus récente.

 

Les théologiens qui font la revendication pour Artaxerxès Ier, particulièrement par rapport aux 2300 jours ou aux soixante-dix semaines d’années de Daniel 9:25 (qui contient une erreur de traduction dans la Bible King James et dans d'autres versions, mais qui est traduit correctement dans la Bible RSV), sont dans l'erreur.

 

Là où la Bible diverge des sources historiques traditionnelles, les découvertes modernes tendent à lui donner raison. Plus nos connaissances progressent, plus la précision du texte biblique se confirme.

 

Les Soixante-dix Semaines d’Années

La signification de la prophétie des soixante-dix semaines d’années de Daniel 9:25-27 consiste en ce que, si l’on part du décret de Darius II, elle aboutit à l’an 70 EC, qui a commencé par l'encerclement de Jérusalem par l'armée de Titus, le 1er Nisan, et se poursuit jusqu’à la destruction du Temple en l’an 70 EC, le même jour, selon la tradition, où il est tombé aux mains des Babyloniens (voir la traduction de Moffatt). Le sujet s’achève avec la fermeture du Temple à Léontopolis en Égypte (voir ci-dessous).

 

Le premier Oint est Néhémie, qui a rétabli le sacerdoce du Temple en l’an 372 AEC (7 semaines d'années) et a purifié l’observance des Sabbats, réinstitué la dîme. Il a achevé les murs de la forteresse du Temple ainsi que les remparts de la ville et réorganisé Jérusalem.

 

Le second Oint concerne le ministère du Messie. Mais la prophétie fait référence à Jérusalem et à la fonction du Temple, et non pas directement au moment du ministère du Messie. L'expiation pour les péchés et la justice éternelle ne pouvaient être considérées comme introduites ou achevées tant que la loi cérémonielle était encore en vigueur. Ainsi, l'accomplissement de la prophétie dépendait par conséquent de la suppression ou de l'élimination du lieu des sacrifices.

 

En effet, tant que les sacrifices se poursuivaient dans le Temple, le Messie n’était pas encore souverain, et son sacrifice ne pouvait être considéré comme ayant véritablement aboli le sacrifice perpétuel, bien que celui-ci ait été rendu effectif par sa mort. Cette prophétie n’est toujours pas entièrement achevée, non pas en raison d’une semaine divisée comme certains le prétendent, mais parce que la fin décrétée n'a pas encore été déversée sur le désolateur, c'est-à-dire le système romain. Cela se produira, comme le révèle l'Apocalypse, lorsque la ville sera détruite et que le septième/huitième empire des dix rois sera finalement anéanti.

 

Problèmes de datation

Si l’on prend le décret de l’an 516 AEC, soit sous le règne de Darius 1er, pour faire coïncider directement les 70 semaines d’années, alors la fin de la prophétie aboutit en l’an 26 AEC, ce qui ne semble correspondre à rien. Le christianisme moderne tente de lier cet événement à l’an 27 EC en affirmant que le ministère de Christ a commencé à ce moment-là, ce qui est faux. Flavius Josephus est clairement dans l’erreur en ce qui concerne la date de commencement, et ses extensions de la dynastie chaldéenne semblent viser à prolonger artificiellement les règnes des perses pour donner un sens à la prophétie des 70 semaines d’années à partir de Cyrus. Chez les Fils de Tsadok, les 70 semaines d’années avaient une signification totalement différente, liée à l'âge des hommes, mais cela dépasse le cadre de ce document (voir l'Annexe pour une analyse de Josephus).

 

Le déplacement de la construction du Temple, attribuée à Darius II vers Darius Ier, semble être un stratagème/artifice post-Chrétien (repris par Josephus) visant à saper/miner l’importance de la prophétie des 70 semaines d’années. Cela pourrait être l'intention du livre apocryphe 1 Esdras, qui contient des erreurs.

 

Les 70 semaines d’années n'ont commencé ni sous le règne de Darius Ier ni sous un décret inexistant d'Artaxerxès Ier, mais bien sous Darius II. Cela constitue une preuve tangible que Christ est le Messie, et ne nécessite aucune jonglerie/manipulation extra-scripturaire impliquant des périodes de trois ans et demi ou des cycles inachevés de sept ans.

 

Le Signe de Jonas

Le Signe de Jonas est l'aspect le plus significatif du ministère du Messie. Christ l’a affirmé dans Matthieu 12:39-42 :

Matthieu 12:39-42 Il leur répondit : Une génération méchante et adultère demande un miracle ; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas. 40 Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. 41 Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas. 42 La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette génération et la condamnera, parce qu'elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon. (LSG)

 

Ce passage est répété dans Luc 11:29-32. De Luc, nous voyons que Christ dit au verset 30 :

Car, de même que Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme en sera un pour cette génération. (LSG)

 

Le Signe de Jonas ne se limitait pas au fait qu'il a passé trois jours et trois nuits dans le ventre de la baleine, mais qu'il est aussi entré à Ninive, une ville qui se trouvait à trois jours de marche pour la traverser. Après un jour de chemin dans la ville, il a prophétisé aux habitants de Ninive. Ceux-ci se sont repentis après avoir eu un délai de 40 jours pour le faire (Jonas 3:3-10).

 

Christ a commencé son ministère après que Jean le Baptiste a commencé sa prédication. Jean a commencé à enseigner dans la 15e année du règne de César Tibère. En calculant l'année civile à partir de Tishri (septembre/octobre) et en datant le règne de Tibère à partir de la mort d'Auguste (plutôt que de sa proclamation par le Sénat), la date la plus proche possible serait en octobre 27 EC (voir le document Le Moment de la Crucifixion et de la Résurrection (No. 159)). Nous savons que Jean baptisait depuis un certain temps déjà lorsque Jésus est venu se faire baptiser par lui. Plus particulièrement, nous pouvons reconstituer les jours qui se sont écoulés depuis son baptême jusqu'à la Pâque de l’an 28 EC, qui semblent totaliser environ cinquante jours. D’après Matthieu 4:17, nous savons que Jésus n'a commencé son ministère qu’après l’emprisonnement de Jean (Matthieu 4:12). Selon Jean 3:22 montre qu'après la Pâque de l’an 28 EC, Jésus et ses disciples ont baptisé en Judée (bien que Christ lui-même ne baptisait pas (Jean 4:2)). Jean n'avait pas encore été jeté en prison et il baptisait à Énon, près de Salim (Jean 3:23-24). Ainsi, Christ n'a commencé son ministère qu'après la Pâque de l’an 28 EC. Christ a donc eu un ministère de moins de deux ans. Couplé au ministère de Jean le Baptiste, à son baptême et à la sélection des disciples, le ministère durait deux ans et demi – suivant le principe prophétique "un jour pour une année" (appliqué à la prophétie de Jonas).

 

Certaines églises modernes enseignent que le ministère de Christ a duré trois ans et demi et qu'il a été crucifié en l’an 31 EC. Cependant, la chronologie des Évangiles (notamment de Jean) indique plutôt une Pâque de l’an 30 EC (voir le document Le Moment de la Crucifixion et de la Résurrection (No. 159)). Son ministère proprement dit a couvert deux ans (ou deux jours prophétiques), à partir de la Pâque 28 EC jusqu’à la Pâque 30 EC. Il y a eu deux volets d'environ 50 jours ou plus avant son baptême et jusqu'à la Pâque, et environ 50 jours après sa résurrection jusqu'à la Pentecôte.

 

En ajoutant le ministère de Jean le Baptiste à celui de Christ, on obtient un ministère d’une période totale de moins de trois ans (soit trois ‘jours’ prophétiques), selon le principe "un jour pour une année" appliqué à l’histoire de Jonas. Le ministère de Jean le Baptiste équivaut à la première journée de marche vers Ninive, tandis que le ministère de Christ représente les deux jours de prophétie. Juste après son baptême, Christ a subi l’épreuve de Satan dans le désert pendant 40 jours, précédant la Pâque de l’an 28 EC et le début du ministère de Christ. L’épreuve de Satan de 40 jours dans le désert est analogue à la période des 40 jours accordés à Ninive pour se repentir – mais ici, c’est Satan qui fut jugé.

 

En tant que preuve tangible du ministère de Christ, Jérusalem a reçu un délai calculé sur la base d’"un jour pour une année", comparé à Ninive. Pour Juda, la troisième phase de 40 jours est devenu 40 ans, se terminant par la destruction totale de Jérusalem en l’an 70 EC – exactement 40 ans après la mort de Christ. Contrairement à Ninive, Jérusalem ne se repentit pas, bien qu’un signe bien plus grand que Jonas lui ait été donné.

 

L’importance majeure de la mission de Jonas réside dans le fait qu'elle s’adressait aux Païens et qu’il fut le seul prophète hébreu à susciter leur repentance. Il s’agissait d’un prototype du rôle du Messie, tel qu’indiqué par Ésaïe 53. Par la souffrance, également indiquée par le Psaume 22, Christ était conscient de l'accomplissement de ces Écritures. Il a prononcé les paroles du Psaume 22 sur la croix et a annoncé sa mission envers les Païens dans la Parabole des Vignerons (Marc 12:1-9). Les indications des Évangiles Synoptiques sont rendues explicites dans l'Évangile de Jean qui montre que Christ savait et anticipait sa souffrance et sa mort qui, "comme un grain de blé", porteraient beaucoup de fruits et "attireraient tous les hommes à [lui]" (Jean 12:32).

 

Si les Pharisiens et les Sadducéens avaient admis que la construction du Temple s’était poursuivie sous le règne de Darius II , ils auraient dû reconnaître leur propre condamnation. À la place, ils manipulèrent les chronologies. Aujourd’hui, les interprétations chrétiennes erronées qui situent les 70 semaines d’années sous Artaxerxès I contredisent les récits d’Esdras et de Néhémie – ce qui explique leur rejet par le Judaïsme. Les 70 semaines d’années se sont terminées exactement à la fin de la période des 40 ans accordés pour le repentir de Juda et de Jérusalem, soit commençant à partir de 1 Nisan 70 EC jusqu’à 1 Nisan 71 EC, date à laquelle le Temple avait été détruit. La référence de Christ à Ninive et à Salomon souligne l’importance de la durée du Temple et de la cessation du sacrifice. Jérusalem a été encerclée le 1er Nisan et elle a été pillée et le Temple détruit au Jour des Expiations en 70 EC. Cependant, une partie de la prophétie n’était toujours pas accomplie.

 

Les “70 Semaines d’Années” ont commencé la première année d'un nouveau Jubilé, correspondant aussi à la deuxième année du règne de Darius II. À la fin du Jubilé, il y eut la Restauration d'Esdras et de Néhémie (voir le document La Lecture de la Loi avec Esdras et Néhémie (No. 250)).

 

Ce qui est généralement méconnu : c'est que le sacrifice a continué en Juda après la destruction du Temple, accomplissant ainsi une prophétie d’Ésaïe 19:19 :

Ésaïe 19:19 En ce même temps, il y aura un autel à l'Éternel au milieu du pays d'Égypte, et sur la frontière un monument à l'Éternel. (LSG)

 

Il est compris qu'un Temple avait été construit à Éléphantine, où les sacrifices continuèrent pendant que le Temple de Jérusalem était en ruines après le sac de la ville par les Babyloniens. Ce Temple a été entièrement opérationnel jusqu'à ce qu'il soit saccagé après la reconstruction du Temple de Jérusalem sous le règne de Darius II. Jérusalem est alors redevenu alors le centre du culte d'adoration du Temple pendant près de deux siècles jusqu'au deuxième siècle AEC. Ésaïe avait prophétisé qu'un Temple serait érigé en Égypte. Cette prophétie se rapportait au Messie (Ésaïe 19:20) qui délivrerait l'Égypte. Ils étaient alors sous la domination romaine à l'époque et le Messie a été, en effet, envoyé en Égypte pour y être mis en sécurité, lorsqu'il était enfant et pour accomplir cette prophétie et aussi celle d'Osée, afin qu'il puisse être appelé hors d'Égypte, en tant que fils de Dieu et premier d'Israël.

 

La construction du dernier Temple en Égypte est consignée (parfois incorrectement datée de l’an 1 AEC) dans la Bible The Companion Bible, à l'Annexe 81. La construction est attestée par Josephus (Antiquités des Juifs, 13.3.1-3; 6 ; The Jewish Wars (Les Guerres Juives) 7.10,3; et Against Apion (Contre Apion) 2.5). En résumé :

  

À cette époque, le Temple à Jérusalem avait été souillé par la présence de dieux grecs sous Antioche Épiphane. Jérusalem était devenue profondément hellénisée, et le système sacerdotal a été corrompu.

 

Onias est venu à Léontopolis, dans le district ou nome d'Héliopolite. Le site du Temple était l’endroit où Israël avait eu de la lumière dans ses demeures alors que l'Égypte était dans l'obscurité. Le but était ici de représenter le Messie qui serait la lumière qui luit au milieu des ténèbres. Ce Temple a fonctionné pendant plus de 200 ans, soit de l’an 160 AEC à 71 EC, date à laquelle il a été fermé sur ordre de Vespasien. Le site a été mentionné dans la Septante (LXX) comme la cité de la justice (‘ir-ha-zedek). Cependant, les Juifs étaient intensément jaloux de ce Temple et ils ont altéré les lettres transformant les mots la cité du soleil en la cité de la destruction (cheres par heres).

 

Les cinq villes mentionnées dans Ésaïe 19:18 sont probablement Héliopolis, Léontopolis, Daphné, Migdol et Memphis.

 

La fermeture du Temple en l’an 71 EC, sur ordre de Vespasien, a mis fin à cette phase du Signe de Jonas. Alors que le sacrifice avait été maintenu à Éléphantine pendant la période où le premier Temple était en ruines, Dieu n'a pas permis à ce Temple de survivre après la destruction du Temple à Jérusalem. Cette fois, le nouveau Temple sera constitué de pierres vivantes, et l'autorité est passée de Juda à l'Église dans le désert. Cette phase du Signe de Jonas devait permettre de juger les nations pendant 40 Jubilés. Le sacrifice devait cesser pendant toute cette période entière de 40 Jubilés. Tous ceux qui ont tenté de réintroduire le sacrifice ont été tués ou détruits.

 

Ainsi s’achèvent les 70 semaines d’années, qui étaient la durée allouée au second Temple. Le Signe de Jonas a été ainsi accompli, et le troisième Temple, à partir de cette date, a été éloigné de Jérusalem et dispersé.

 

Le troisième Temple, ou quatrième tabernacle, devait être construit à partir de pierres individuelles : des Fils de Dieu engendrés par l'Esprit. La signification de cela se trouve dans Zacharie 3:8-10 et Zacharie 4.

 

À partir du verset 8, l'annonce de venue du Germe/Rejeton est faite, et les sept yeux sont prophétisés (ceux-ci sont les sept étoiles d'Apocalypse 2:1). Suite à l'avènement de Christ, qui doit "ôter en un jour l'iniquité de ce pays", nous voyons se développer, à travers Zacharie 4:1-3, les sept ères de l'Église et les deux oliviers. Ces deux oliviers sont les deux Oints de qui coule l'huile à travers deux conduits d'or (Zacharie 4:12). Ainsi, le troisième Temple est celui de l'Esprit de Dieu et doit, par conséquent, accomplir toutes choses par l'huile/onction de l'Esprit de Dieu. Car la grâce lui est donnée (Zacharie 4:7) et, d’après Zacharie 4:6, nous voyons que toutes choses sont accomplies, à partir de ce moment-là, "non par la puissance, ni par la force, mais par mon esprit, dit l'Éternel des Armées."

 

Pour cette raison, le deuxième Temple ou troisième tabernacle, était limité dans le temps et devait céder la place au troisième Temple, le spirituel, le quatrième tabernacle, représenté par les sept pieds de lampe qui sont, comme nous le savons d'après Apocalypse 2 et 3, les sept ères de l'Église. Ces ères ont été nommées d'après des régions en dehors de Jérusalem et ont commencé avec Éphèse, en tant que l'ère Éphésienne.

 

Cependant, à partir de l’an 70 EC, le cœur de Juda s’est endurci au point qu'ils n'ont pas compris la signification de ces événements. Il est également possible que les autorités rabbiniques de l’époque aient perçu toute la portée de la prophétie et se soient senties condamnées par elle. Dès lors, la fabrication de l'histoire d’un reconstruction sous le règne de Darius Ier a servi à obscurcir le sens de ces événements.

 

La dernière séquence du Signe de Jonas devait couvrir quarante Jubilés, ce qui, comme nous le montre la vie de Moïse, correspond au troisième et dernier stade symbolisé par les quarante ans d'Israël passés dans le désert, avant qu'Israël ne prenne son héritage. Ces quarante ans étaient le prototype des quarante Jubilés. Le premier Jubilé a concerné la naissance de Christ et le début de son ministère. Jean le Baptiste a commencé son ministère lors de l'année du Jubilé de l’an 27 EC qui, étant la quinzième année de Tibère, devait donc se situer en octobre. C’est pourquoi il est important de noter qu'il a commencé au moment où le Jubilé a été sonné et célébré. Comme nous l'avons vu, le symbolisme de la restauration de Josias a eu lieu durant la première année du nouveau Jubilé. C'est exactement ce que Christ a fait. Il a commencé son ministère en l’an 28 EC, après la Pâque. Ainsi, les quarante Jubilés vont du Signe de Jonas jusqu'à l'établissement du Millenium, lors de la première année du nouveau Jubilé en mars/avril 2028 EC. La séquence des trente ans se situe entre 1997 et 2027.

 

La Mauvaise Piste

L’obsession des théologiens Protestants pour le décret d'Artaxerxès découle de leurs tentatives pour relier la prophétie à une erreur de traduction de Daniel 9:25 dans la Bible King James Version. À la fin des années 1830, William Miller a choisi cette date comme point de départ de la prophétie des 2300 jours. Pourquoi lui et d’autres ont commis cette erreur reste un mystère. Daniel déclare que le début de la prophétie est clairement le moment où le sanctuaire sera foulé aux pieds et où l'holocauste perpétuel dans le Temple est interrompu. Or, cela ne coïncide avec aucun des décrets de reconstruction ou de provisionnement. Miller était dans une grave erreur, et les manipulations post-Réforme de ces prophéties ont été une source de fascination (et de confusion).

 

Situer la Prophétie des 2300 Jours

La date la plus ancienne à laquelle cette prophétie peut remonter est la bataille du Granique en l’an 334 AEC, puis jusqu’à l'invasion de Jérusalem et la profanation du Temple par Ptolémée (Sôter) à la fin de l’an 302 AEC. Cela situe l'accomplissement de la prophétie, au plus tôt, entre 1967 (avec l’unification de Jérusalem) et la fin de 1998. Cette date étant la plus probable, tout devrait être accompli à partir de 1999. Certains associent la cessation du sacrifice quotidien à Antioche Épiphane en l’an 167 AEC, ce qui placerait l’accomplissement en 2133 ou 2134, mais cela ne correspondrait aux prophéties de Daniel 12 ou de l'Apocalypse. De même, une date de l’an 197 AEC aboutirait à l’année 2108.

 

En l’an 197 AEC, la Judée est devenue une province de l'Empire Séleucide, les successeurs orientaux d'Alexandre, d’où est issu Antioche Épiphane. Séleucos IV a initié les infiltrations hellénistiques auxquelles résista le grand prêtre Tsadok, Onias III.

 

Voir les documents L’Avènement du Messie : Partie I (No. 210A) et L’Avènement du Messie : Partie II (No. 210B) ; voir aussi la série sur la Troisième Guerre Mondiale (No. 141A_2), (No. 141B), (No. 141C), (No. 141C_2), (No.141C_3), (No. 141D), (No. 141E), (No. 141E_2), (No.141F), (No. 141F_2), (No. 141G), (No. 141H), et (No. 299A), (No. 299B), (No. 299C).

 

Fin des 70 Semaines des Années

La fin de la prophétie des 70 semaines d’années et les détails entourant la destruction du Temple en l’an 70 EC nécessitent un examen approfondi pour en assurer une compréhension correcte.

 

La juridiction juive sur le Temple était reconnue et approuvée par les Romains. Les prohibitions interdisant aux Païens d'entrer dans les cours intérieures du Temple étaient approuvées par les Romains, et la punition encourue était la mort, même s'ils étaient des citoyens romains. Les Romains ont confirmé la juridiction juive sur la peine capitale, même sur les non-Juifs. C'était pour cette raison que Paul a dû faire appel à l'Empereur (Actes 25:9-12) et c'est seulement cela qui a empêché Festus de juger Paul conformément à la loi juive.

 

D'après l’ouvrage The History of the Jewish People in the Age of Jesus Christ (L'Histoire des Juifs à l'Époque de Jésus Christ) d'Émile Schurer, Vol. 1, 111.2, T&T Clarke Ltd, Edimbourg, 1973, le culte juif n'était pas simplement toléré, mais bénéficiait de la protection de l'État romain. L’administration du Temple par l'État, en particulier de ses finances, a eu lieu entre l’an 6 et 41 EC (ibid., Vol. 1, p. 377-379).

 

De 44 EC à 66 EC, cette administration a été transférée à Hérode de Chalcis, puis à Agrippa II (ibid., Vol. l, p. 377,472). L’effigie de l'Empereur a même été retiré des étendards Impériaux (ibid., p. 380).

 

Les juifs étaient également exemptés du service militaire pour éviter tout conflit avec les fêtes et les Sabbats (op. cit., Vol. I, p. 362-363, Vol. II, p. 474-475, Vol. III, p. 22-23,120-121). Juda est resté, jusqu'en 70 EC, une unité administrative autonome dotée de son propre gouvernement provincial.

 

Jusqu'à l'éruption de la Guerre juive en l’an 66 EC, l'armée romaine stationnée à Caesarea était principalement composée de troupes Syriennes, Caesaréennes, de troupes Sebasténiennes. En l’an 66 EC, Vespasien a été capable d'enrôler dans son armée cinq cohortes et un régiment de cavalerie provenant de Caesarea (ibid., Vol. I, p. 364), les mêmes que celles stationnées là en l’an 44 EC. Les troupes, mentionnées en Actes 27:1 vers l’an 60 EC pourraient être l’une de ces cinq cohortes citées par Josephus dans l’ouvrage Antiquités des Juifs, Livre XX, 8,7, où il affirme que les troubles entre Juifs et Syriens a finalement déclenché la guerre.

 

La dernière construction sur le Temple était un mur érigé sur la partie la plus élevée du bâtiment, appartenant à la cour intérieure, du côté occidental. Ce mur avait pour but d’empêcher Agrippa de voir les cérémonies dans la cour intérieure (Schurer, Vol. I, p. 475). La destruction de ce mur a été évitée grâce à un recours devant Néron et à l'intercession de Poppée, l’épouse de Néron. À ce moment-là, le haut sacerdoce, qui était nommé par Agrippa, a commencé à confisquer les dîmes, provoquant la mort par famine des prêtres les plus pauvres (ibid., p. 465, p. 468-470).

 

En l’an 62 EC, les derniers travaux du Temple ont été achevés, et la confiscation des dîmes par les nommés d'Agrippa, commençant par Ananus, est devenu la norme.

  

Les rescrits impériaux, obtenus par les Syriens auprès de Néron grâce à la corruption de Beryllus, le scribe de Néron chargé de la correspondance grecque, pesaient lourdement contre les Juifs (ibid., p. 467). À partir de l’an 62 EC, sous le Grand Prêtre Ananus, nommé par Agrippa, de nombreux membres du sacerdoce ont été exécutés.

 

Le Grand Prêtre du quatrième tabernacle ou troisième Temple, Jacques, l'Évêque de Jérusalem et frère de Jésus Christ, a été lui aussi mis à mort (ibid., p. 468). Cet événement signifiait la fin du sacerdoce du Temple à Jérusalem et l’achèvement des 62 semaines d’années. Le nouveau procurateur, Albinus (62-64 EC), était extrêmement corrompu, pillant aussi bien des sommes d'argent tant publics que privés, y compris la trésorerie du Temple.

 

À partir de cette époque, la fonction de Grand Prêtre devint un refuge pour des canailles (individus indignes). Un Grand Prêtre, Jésus, fils de Damnai, s'est engagé même dans une véritable bataille de rue contre son successeur, Jésus fils de Gamaliel, parce qu'il n'a pas voulu abandonner les Fonctions Sacrées (ibid., p. 469). Quand Albinus a été rappelé à rome, il a exécuté les criminels les plus notoires avant de relâcher tous les prisonniers – laissant les prisons vides et le pays infesté de brigands. Son successeur, dernier des procurateurs de Judée, Gessius Florus (64-66 EC), a été le pire de tous : la plus grande canaille à occuper ses fonctions. Il a pillé des villes entières et a laissé le banditisme se propager sans contrôle (ibid., p. 470).

 

En 64 EC, Néron a déclaré la persécution des Chrétiens à Rome, et la tradition rapporte que Pierre et Paul y soient martyrisés. Une "Alliance avec plusieurs" contre les Juifs et les Chrétiens était très répandu. En 68 EC, le monastère à Qumran a été détruit et Néron a aussi été renversé.

 

Les révolutionnaires juifs ont adopté la pratique de kidnapper des membres du sacerdoce pour obtenir des échanges de prisonniers et, vers 66 EC, les autorités, avec l’appui des Syriens et d'autres, ont déclenché les événements qui ont mené à la Guerre juive.

 

À partir du 1er Nisan 70 EC, Jérusalem a été encerclée, assiégée. Le Jour des Expiations 70 EC, le Temple a été détruit et, dès lors, à partir des Expiations 70 EC, plus aucun sacrifice ni oblation n’a pu y être pratiqué jusqu'à la fin définitive de la guerre en 73 EC, avec la chute de Massada. Cette période correspond à celle mentionnée en Daniel 9:27.

 

La Fin d’une Ère et le Temps des Nations

 

Pendant une semaine d’années (7 ans), la majeure partie du peuple a cessé de pratiquer sa religion, c'est-à-dire de 63 à 70 EC, en raison de la pollution du Temple, du vol des dîmes et de la mort des prêtres. L’expression selon laquelle pour la moitié de cette période, le sacrifice et l’offrande cesseront est généralement interprétée comme se référant à la moitié de la semaine d’années, mais elle se réfère plus probablement à la période qui a suivi la destruction de 70-73 EC, où la nation a continué à se battre, mais sans le Temple ni les sacrifices. Ainsi, les 70 semaines d’années constituent une prophétie clairement accomplie. Après la mort de Jacques et avant la destruction de l’an 70 EC, l'Église s'est enfuie de Jérusalem pour se rendre à Pella (ibid., p. 498 et la note 65), parce qu'elle savait, d'après la prophétie, que cette période touchait à sa fin et que le prochain Temple – celui des sept Églises, le quatrième des Chérubins protecteurs (Ézéchiel 1:15) – allait commencer. D’après Ecclésiaste 6:6, Salomon avait laissé entendre que cette ère pourrait durer deux mille ans. Le Signe de Jonas est alors entré dans sa phase suivante, peu comprise : le Temps des Nations. Celui-ci devait s’étendre sur quarante Jubilés jusqu'au retour du Messie et au début du Millénaire, mentionné dans Apocalypse 20:4.

 

Sous la direction de Symon, neveu du Messie, l'Église est retournée à Jérusalem vers l’an 72 EC et elle a établi les églises des Desposyni ou ceux appartenant au Seigneur et a fourni des évêques aux églises d'Asie et d'Égypte pendant des décennies, jusqu'à ce que Rome les ait remplacés par des Grecs.

 

Une question se pose : Que se serait-il passé si les Juifs s'étaient repentis ? La réponse se trouve dans l’épisode d’Israël au désert, où des espions ou témoins ont été envoyés pour explorer la Terre Promise. Un homme de chacune des tribus a été envoyé, dont Hosée, fils de Nun, était originaire de la tribu d'Éphraïm et il a été appelé Josué par Moïse (Nombres 13:8,16). Ils ont été envoyés de Tsin et sont revenus au bout de quarante jours (Nombres 13:25). Ils ont refusé de prendre leur héritage, témoignant contre la fertilité du pays – tous excepté Josué et Caleb (Nombres 14:6-7). Pas une seule personne de plus de vingt ans qui a bougonné/grogné ou se plaignait/murmurait contre Dieu ne fut autorisée à entrer dans la Terre Promise, excepté Josué et Caleb. Les enfants ont dû passer quarante ans à errer dans le désert, comme bergers errants, payant le prix de leur infidélité. Cette histoire préfigurait Juda et Lévi au temps du Messie :

 

 

Juda aurait pu se repentir, et nous aurions été intégrés sous leur leadership. Mais ils ne se sont pas repentis – et Dieu savait qu'ils ne se repentiraient pas. Nous avons été alors appelés à sortir de ce système dans des circonstances différentes. Cependant, le repentir sera donné à Juda bientôt.

 

 

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Annexe A

Le Décret de Cyrus et les Rois Chaldéens Selon Josephus

 

 

De nombreux historiens se sont préoccupés de prouver que la prophétie des 70 semaines d’années se rapportent au ministère de Christ – déterminant d'une certaine manière son commencement et laissant en quelque sorte 3 ½ ans de plus pour le temps de la fin. Dans un zèle malavisé, certains traducteurs ont tellement manipulé Daniel 9:25-27 que l’accusation de fraude ne peut être mal appliquée. La traduction la plus fidèle est probablement celle de Moffatt.

 

Sachez donc, comprenez, qu'entre la publication de l'ordre prophétique de repeupler et reconstruire Jérusalem et la consécration d'un grand prêtre suprême, sept semaines d’années s'écouleront ; au cours de soixante-deux semaines d’années, elle sera reconstruite, avec ses places et ses rues ; finalement, après les soixante-deux semaines d’années, le prêtre consacré sera retranché, sans laisser de successeur ; la ville et le sanctuaire seront détruits en même temps que le prêtre consacré, puis la ruine viendra ensuite avec un déluge de guerre jusqu'à la fin même.

 

Pendant une semaine d’années, le corps principal du peuple cessera de pratiquer sa religion ; pendant la moitié de ce temps, les sacrifices et les offrandes cesseront et, à leur place, il y aura une abomination effroyable, jusqu'à ce que finalement, la ruine décrétée s'abatte sur l'abomination sacrilège.

 

Remarquez que l'onction du consacré semble correspondre au rétablissement du sacerdoce, puis à la destruction de Jérusalem et du Temple et à l'interruption du sacrifice.

 

Quoiqu'il n'y ait aucun doute que c'est la crucifixion de Christ qui a été évoquée au verset 24, la prophétie ne concerne manifestement pas son ministère, mais plutôt son accomplissement lors de la destruction du Temple.

 

La liste des rois chaldéens jusqu'à Cyrus le Perse est reconstituée, et les dates acceptées dans le Canon de Ptolémée sont également incluses à titre d'information.

 

Josephus rapporte aussi que Xerxès a donné à Néhémie ses instructions durant sa 25e année et que les murs ont été achevés en deux ans et quatre mois et terminés dans la 28e année de Xerxès.

 

Malheureusement, les dates attribuées à Xerxès en utilisant Ptolémée sont de 486 à 464 AEC - une période de 22 ans. Soit les traductions sont erronées, soit Josephus se trompe, soit, plus probablement, elles sont toutes erronées. Les seuls rois connus ayant régné plus de 25 ans ont été Darius I et Artaxerxès I et II.

 

Une date très intéressante émerge, cependant, si nous prenons la date de Cyrus à partir de la construction de Nebucadnetsar à la date acceptée de 605 AEC, en ajoutant la chronologie de Josephus pour les rois chaldéens. Cela situe le décret de Cyrus en l'année 464 AEC.

 

Soixante-dix semaines d’années à compter de cette date, c’est la fin de 27 EC. Jean le Baptiste a commencé son ministère à la fin de cette année. Une approximation d'une année ou deux, à partir de la date, est admissible. Le problème avec cela, cependant, c'est que la date de la fin des rois perses, en utilisant le Canon de Ptolémée et les dates généralement admises que l’on trouve dans la plupart des tableaux chronologiques de la Bible, est 260 AEC – ce qui place la conquête d'Alexandre 72 ans trop tard. La durée des rois perses est peut-être trop longue ou, en effet, la date de début peut être erronée de quelques années.

 

Le fait est que le Canon de Ptolémée est incontestablement correct avec la date de 605 AEC, étant astronomiquement fixée. La possibilité existe, cependant, que les 70 semaines d’années, en utilisant les dates de Josephus pour les rois chaldéens, se terminent au temps de Christ. À aucun moment, en utilisant n'importe laquelle des permutations possibles, il est question de Cyrus Artaxerxès I (Longimanus ou Longue-main).

 

Ce tableau des dates construit à partir des écrits de Josephus est incorrect et invalide la prophétie. Josephus utilise la structure du Judaïsme post-Temple. Selon Josephus, 96 ans se sont écoulés entre l'action de Nebucadnetsar contre les Juifs, qui a eu lieu en sa 23e année, jusqu'au décret de Cyrus. Pour cette seule raison, Josephus doit être écarté et l'interprétation initiale doit être maintenue.

 

Quel que soit le point de départ utilisé, il n'y a aucune période de sept ans dont trois ans et demi sont laissés en suspens pour être repris à une période mythique avant le moment du retour de Christ, pas plus, en effet, que Daniel laisse entendre qu'il y aurait une semaine fractionnée ou une période ultérieure d'une semaine. La période de temps allouée ne le permet pas. Daniel mentionne clairement qu'à la fin de la période, pendant une semaine d’années, le corps principal du peuple cesserait de pratiquer sa religion et, pendant la moitié de ce temps, les sacrifices et les offrandes cesseraient.

 

Une étude de la destruction de Jérusalem et du Temple montre que cette prophétie a été réalisée en l’an 70 EC.

 

Certains enseignent que la fin décrétée sera déversée sur le désolateur pendant 3 ½ ans, c'est-à-dire la période des fléaux de la colère de Dieu de l'Apocalypse. Bien que la période de 3 ½ ans des fléaux de la colère de Dieu aura lieu, tenter de relier les fléaux à cette prophétie est un argument très douteux. D'autres enseignent que la période d'une semaine d’années est réservée pour le temps de la fin. Il n'y a certainement aucun appui pour une telle affirmation. Si quelqu'un avait été au milieu de Jérusalem pendant la période de 3 ½ ans avant 70 EC, on serait probablement plus conscient de l'exactitude de la prophétie et de l'échec de la susdite position.

 

(Voir aussi le document La Guerre avec Rome et la Chute du Temple (No. 298))

  

ROIS

ANNEES

DATES


Nebucadnetsar

(Nabopollassar)

21

622 AEC

(La date de début n’est pas selon Josephus mais les années de règne le sont)

Nebucadnetsar

43

605-562 AEC

Mauvais Morodach

18

562-522 AEC

Neglissor

40

522-482 AEC

Labosordacus

9/12

482- ? AEC

Baltasar (Naboandelus)

17

465- ? AEC

Cyrus (de Darius)

10

465-455 AEC

(Construction du Canon de Ptolémée)

Cambyse

7

455-448 AEC

Darius I

36

448-414 AEC

Xerxès

22

414-392 AEC

Artaxerxès

41

392-351 AEC

Xerxès II

-

351 AEC

Darius II

19

351-332 AEC

Artaxerxès II

46

332-286 AEC

Artaxerxès III

20

286-266 AEC

Darius III

6

266-260 AEC

 

Bibliographie

La Common Bible (Bible Commune) (Version Standard Révisée), Collins, 1973.

Hérodote The Histories (Les Histoires), tr. par A. de Selincourt (Burns Rev.), Pingouin, 1983.

Josephus Complete Works (Oeuvres Complètes), tr. par William Whiston, Kregel Publications, 1981.

Emile Schurer The History of the Jewish People in the Age of Jesus Christ (175 BC - 135 AD) (L'Histoire des Juifs à l'Époque de Jésus Christ (175 av. J.-C - 135 ap. J.-C.)), Vols. I à III, rev. par Varnes et Millar, T&T Clarke Ltd, 1958.

James B. Pritchard, The Ancient Near East - An Anthology of Texts and Pictures (L'Ancien Proche-Orient - Une Anthologie de Textes et d'Illustrations), Princeton, 1958.

 

 

Annexe B
Le Mur Ouest de Jérusalem

Le Mur Ouest, ou soi-disant ‘Mur des Lamentations’, est tout ce qui reste des anciens murs du Temple d'Hérode aujourd'hui.

 

Les artefacts récemment découverts, datés de 16 apr. J.-C. trouvés sous le Mur Ouest de Jérusalem indiquent que cela a pris beaucoup plus de temps à construire que ce que l'on le croyait précédemment. On a pensé que le mur avait été construit et achevé par le Roi Hérode avant sa mort en 4 AEC (Avant l’Ère Courante). Cependant la découverte de ces artefacts confirme les écrits d'un historien juif du premier siècle, Flavius ​​Josephus, qui a dit que le projet avait été achevé des décennies après la mort d'Hérode.

 

Flavius ​​Josephus a écrit qu’Hérode a commencé à reconstruire et à agrandir le secteur du Mont du Temple dans la 18e année de son règne. Josephus a également écrit qu'il s'agissait d'un projet d’une très grande envergure et a été conçu pour servir de mémorial éternel pour Hérode (Josephus : Antiquités des Juifs, 15,11,1-7 ; Guerres des Juifs, 5,5,1-8).

 

[Il semble que la majeure partie de la reconstruction d'Hérode ait été achevée avant sa mort en 4 AEC, mais les travaux ont duré bien plus longtemps. Après la destruction du Temple en 70 après J.-C., Josephus a écrit que les travaux sur le Mont du Temple avaient été achevés par le Roi Agrippa II, l’arrière-petit-fils d’Hérode, deux décennies avant que l’ensemble de l’enceinte en entier n’ait été détruit. Quand Jésus a visité le Temple au moment de la Pâque, des Juifs ont fait remarquer que le temple avait été construit depuis 46 années à cette époque (Jean 2:20).]

 

Le professeur Ronny Reich, de l’Université de Haïfa, archéologue travaillant sur le site, a déclaré que cette découverte archéologique montre que les travaux du Mont du Temple se sont poursuivis longtemps après la mort d'Hérode.

 

Voir l'article de Izzy Lemberg, CNN

25 novembre 2011 -- Mise à jour 0133 GMT (0933 HKT)

http://articles.cnn.com/2011-11-24/middleeast/world_meast_fea-western-wall_1_king-herod-flavius-josephus-jerusalem-s-western-wall?_s=PM:MIDDLEEAST