Christian Churches of God
[154]
Les Nephilim
(Édition
2.1 19950303-19991108-20070602)
Les Nephilim sont mentionnés pour la première
fois dans la Bible dans Genèse 6:4 où ils sont présentés comme la
progéniture des "fils de Dieu" et des "filles des hommes". Ce thème, loin
d’être l’apanage exclusif du canon biblique, constitue un motif récurrent à
travers le monde antique. Le présent document examine les documents anciens,
les Titans, les Raksasa du Ramayana, les Manuscrits de la Mer Morte,
l’Apocryphe de la Genèse, les Gibbowrim et les Rephaïm. À
l’appui de divers ouvrages de référence, notamment de la
Companion Bible, des conclusions théologiques sont tirées concernant
la nature des Nephilim.
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Les Nephilim [154]
Le sujet des Nephilim s'avère d'une grande
complexité. Il s'agit d'un thème universel présent dans l'ensemble du monde
antique, qui transcende les frontières nationales ; on le rencontre ainsi
dans les traditions de la plupart, voire de toutes les nations, d’après les
archives historiques qui nous sont parvenues. Nous aborderons en premier
lieu l’occurrence initiale dans Genèse 6:4.
Genèse 6:1-22 Lorsque les
hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre, et que des
filles leur furent nées, 2
les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient
belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent.
3 Alors l'Éternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours
dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt
ans. 4 Les géants
étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent
venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants
: ce sont ces héros qui furent fameux dans l'antiquité.
5 L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur
la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour
uniquement vers le mal. 6
L'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il
fut affligé en son cœur. 7
Et l'Éternel dit : J'exterminerai de la face de la terre
l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles, et aux
oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits.
8 Mais Noé
trouva grâce aux yeux de l'Éternel.
Le verset 9 poursuit et dit (presque comme un
groupe distinct, mais la jonction est établie car Noé est mentionné dans les
deux parties) :
9
Voici la
postérité de Noé. Noé était un homme juste et intègre dans son temps ; Noé
marchait avec Dieu. 10Noé
engendra trois fils : Sem, Cham et Japhet.
11 La terre était
corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence.
12 Dieu regarda la
terre, et voici, elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa
voie sur la terre. 13Alors
Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrêtée par devers moi ; car ils
ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre.
14 Fais-toi une
arche de bois de gopher ; tu disposeras cette arche en cellules, et tu
l'enduiras de poix en dedans et en dehors.
15Voici comment tu la
feras : l'arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de
largeur et trente coudées de hauteur.
16 Tu feras à l'arche une fenêtre, que tu réduiras à une
coudée en haut ;
tu établiras
une porte sur le côté de l'arche ; et tu construiras un étage inférieur, un
second et un troisième. 17
Et moi, je vais faire venir le déluge d'eaux sur la terre, pour
détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur
la terre périra. 18
Mais j'établis mon alliance avec toi ; tu entreras dans l'arche, toi
et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi.
19 De tout ce qui vit,
de toute chair, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour les
conserver en vie avec toi : il y aura un mâle et une femelle. 20
Des oiseaux selon leur espèce, du bétail selon son espèce, et
de tous les reptiles de la terre selon leur espèce, deux de chaque espèce
viendront vers toi, pour que tu leur conserves la vie.
21 Et toi, prends de
tous les aliments que l'on mange, et fais-en une provision auprès de toi,
afin qu'ils te servent de nourriture ainsi qu'à eux.
22 C'est ce que fit Noé
: il exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné. (LSG)
La structure de Genèse 6 n’est pas divorcée. Elle
nous emmène du verset 1 jusqu'à la fin au verset 22. La raison pour laquelle
Dieu a décidé d’anéantir la Terre est motivée par les agissements de
l'humanité et de l'Armée déchue jusqu’au Déluge. Nous allons examiner ce
concept dans Genèse 6:4, où le terme traduit par ‘géants’ dans l’expression
les géants étaient sur la terre en ces temps-là est, dans le texte
original, Nephilim.
Genèse 6:4
Les géants étaient sur
la terre en ces jours-là, et aussi après que les fils de Dieu furent venus
vers les filles des hommes et qu'elles leur eurent donné des enfants :
ceux-ci furent les vaillants [ou héros] hommes de jadis, des hommes de
renom. (DAR)
Ces ‘vaillants hommes’ [ou hommes puissants] des
temps anciens étaient les gibborim ou Gibbowrim. Si nous
examinons la Bible Interlinear Bible
de Green il est dit (en lisant les mots littéraux) :
les géants étaient sur la terre en ces
jours-là et même après cela, quand sont arrivés les fils de Dieu (le
terme pour Dieu ici est haElohim, i.e. [les] fils du
Dieu) vers les filles des hommes
(le mot est haAdam, i.e. l’Adam)
et qu’elles leur donnèrent des
enfants, ils étaient les héros (le terme pour héros est haGibborim,
à savoir les héros)
qui existaient depuis les temps
anciens, les hommes de nom ou de renom.
Il y a une série de concepts dans ces mots
traduits par Green : les géants
étaient sur la terre en ces jours-là et même après cela, quand les fils de
Dieu furent venus vers les filles des hommes et qu’elles leur eurent donné
des enfants. Ils étaient les héros
qui ont existé dans les temps anciens, les hommes de nom.
La Septante (LXX) traduit
les fils de Dieu par les anges
de Dieu (angeloi
tou Theou). La Bible
Good News Bible opte pour une traduction similaire
les anges de Dieu, et de nombreux autres textes traitent du concept
des fils de Dieu, en tant que l'Armée angélique. Il est dit à la page 518 du
volume 3 de l’Encyclopédie
International Standard Bible Encyclopedia sur l'article
Nephilim :
l'étymologie de Nephilim est
incertaine, les explications suivantes ont été avancées avec une réception
mitigée. Premièrement, cela pourrait dériver du niphal du verbe
ppãlã,
qui signifie "être extraordinaire", i.e.,
“des hommes hors du commun”. Deuxièmement, il peut
être dérivé du verbe
nnãpal, "tomber", dans l'un des sens suivants : (1)
"ceux qui sont tombés" - du ciel, i.e, des êtres surnaturels ; (2) "les
hommes déchus" moralement ; [la signification admise de Nephilim, de napal
tomber [chute], dans le sens de l'Armée déchue. Cela ressort des MMM et du
Livre Éthiopique d'Hénoc aussi bien que des textes bibliques. Par
conséquent, le mot fellow ou feller en anglais vient de nephilim, tomber.
C’est un mot en argot qui signifie l’Armée déchue. Le concept, par
conséquent, est celui de ceux qui sont tombés du ciel, i.e. des êtres
surnaturels, le premier sens ci-dessus. Le deuxième sens ci-dessus découle
du premier et n'exclut pas le premier].
L’ISBE continue :
(3).
"Ceux qui tombent sur", au sens d’envahisseurs ou
d’hommes hostiles ou violents ; (4)
"ceux qui sont tombés par" l'épée cf. Ézéch. 32:20 et
suiv.) ; (5). "hommes
engendrés de manière contre nature" ou bâtards (cf.
nepel, "avorton"
ou "fausse-couche").
Aucune de ces explications ne satisfait pleinement les érudits, et certains
considèrent naphilim comme le
vestige inexplicable d'une langue antique, aujourd’hui oubliée. Les
informations contextuelles se limitent malheureusement à deux passages
énigmatiques.
Elle poursuit en indiquant que les Nephilim
étaient manifestement des individus d’une stature physique
imposante/impressionnante par rapport à la taille modeste des Hébreux,
d’après Nombres 13:33. Cette référence spécifique est notamment étayée par
une glose suggérant que les descendants d'Anak au pays de Canaan étaient
issus des descendants célèbres Rephaïm ou Nephilim de Genèse
6:4. Ces derniers, ayant acquis une réputation de héros remarquables durant
la période antédiluvienne et auraient apparemment subsisté après le Déluge.
Cette persistance aurait pu s’opérer par voie de migration dans l’hypothèse
d'un déluge mésopotamien localisé, auquel cas ils seraient considérés (ou
comptés) comme des descendants établis en terre de Canaan. Le Midrash
rapporte d’ailleurs une tradition selon laquelle Og, l’un des Nephilim,
aurait survécu en grimpant sur le dessus (ou au sommet) de l'Arche. Mais
certainement, le concept d'un déluge localisé est une tentative de
rationaliser le Déluge par les érudits modernes,
pour en éluder la portée universelle, et
l’Encyclopédie
International Standard Bible Encyclopedia n'est pas différente de ce
concept. Pourtant, les données contextuelles ne se limitent pas à deux
passages énigmatiques. L'information est détaillée et claire. Les Nephilim
étaient considérés comme la progéniture de l'Armée céleste déchue qui s’est
croisée avec des femmes humaines. Tette était la compréhension sous-jacente
aux mythologies grecque, romaine et égyptienne, ainsi qu’à celles du
Proche-Orient ancien.
L’ISBE continue et dit à propos de Genèse 6:1-4 :
Alors que cela avait un sens pour les destinataires originaux, [ce
passage] est devenu obscur avec le temps.
Il est impossible de savoir avec
certitude si les Nephilim étaient les mêmes
"vaillants
hommes" (gibbgibbôrim) que l’on retrouve à la fin du
verset 4 ou s’ils constituaient un groupe distinct qui se chevauchait
chronologiquement.
Cette conjecture est tout à fait erronée. D’après
une simple lecture de Genèse 6:4, il est évident que les
Gibbowrim ou vaillants hommes
appartenaient au même groupe que les Nephilim. Ce concept était le concept
accepté au moment du Déluge et après, ainsi qu’à l'époque de Christ.
Après le Déluge, il était admis que la terre
était sous la surveillance et guidance de l'Armée angélique, désignée sous
les termes de les saints ou
les veilleurs. En examinant le concept des veilleurs [de gardiens],
nous voyons dans Daniel 4:13,17,23 et Daniel 2:11 que ceux qui veillent sont
les saints, l'Armée angélique, qui ont la responsabilité de la terre et dont
la demeure n'est pas de chair (Dan. 2:11). Mais ils régissent les affaires
humaines et sont appelés les veilleurs
et les saints. Cette tradition, ou
vue, perdure dans le monde judaïque. Dans le monde grec, les Nephilim
étaient appelés les Titans. La définition de Titan dans le Dictionnaire
Universel d’Oxford (Universal Oxford Dictionary) est la suivante :
[Il s'agit d'un nom latin du frère
aîné de Kronos, et aussi dans la poésie, le dieu-soleil ; le singulier en
grec est Titan
(Τιτάν),
le pluriel est Titanes
(Τιτᾶνες)].
1.
[Il est] employé (surtout en poésie) comme nom pour le dieu-soleil,
petit-fils de Titan, ou pour le soleil personnifié.
2. a.
[Mythologie
grecque] [Au singulier] L'ancêtre des Titans, le frère aîné de Kronos.
Au
[pluriel] une famille de géants, enfants d'Uranus (le Ciel) et de Gaia (la
Terre), qui se disputaient la souveraineté du ciel et furent renversés par
Zeus.
...
Ces Titans ou géants (Nephilim) apparaissent
également dans les traditions ou légendes des peuples indo-aryens et furent
appelés, de l’Inde jusqu’en Asie, les géants en sanskrit qui est
raksasa. Ils figurent dans le
Ramayana et les épopées du monde
indien sous le nom de raksasa
(géants) et sont considérés comme étant en conflit avec les humains. Il ne
fait aucun doute que cette tradition était commune à travers le monde
jusqu'à l'époque de Christ. Nous constatons, grâce aux Manuscrits de la Mer
Morte, qu'ils ont découvert un certain nombre de textes. L’un de ces écrits
est l’Apocryphe de la Genèse. Une traduction de l’Apocryphe de la Genèse se
trouve dans Geza Vermes The Dead Sea
Scrolls in English (Les Manuscrits de la Mère Morte en Anglais),
Pelican, 1985, page 216, section II. Il est utile de se reporter à cette
histoire Apocryphe de la Genèse pour comprendre la conception qui prévalait
à l'époque de Christ concernant la période précédant et incluant le Déluge.
L’Apocryphe de la Genèse développe un dialogue concernant la naissance de
Noé et de son père. Lamech soupçonne que sa femme a eu des relations avec
l’un des anges qui sont descendus du ciel et qui avaient épousé les filles
des hommes (Genèse 6:1-4). Un démenti catégorique ne le convainc pas et il
demande à son père Metuschélah d’aller trouver son propre père - le sage
Hénoc - qui vit à Parwain le site
du paradis - afin de découvrir la vérité de ce dernier. Une histoire
parallèle à celle-ci figure dans le Livre d'Hénoch, qui traite en détail de
la chute des anges. Ces textes sont cités simplement pour expliquer ce qui
était compris comme se produisant en Genèse 6:4.
L’Apocryphe de la Genèse dit :
Voici je pensais alors dans mon cœur que la conception était due aux
veilleurs, aux saints et aux géants (à savoir les Nephilim), et mon cœur
était troublé au dedans de moi à cause de cette épreuve. Alors moi, Lamech
je me suis empressé d’approcher ma femme Bathenosh et lui ai dit :
"...par
le Très-Haut, le Grand Seigneur, le Roi de tout le monde entier et le
Souverain des Fils du Ciel, jusqu'à ce que tu me dises tout sans mentir, en
vérité, si ... Dis-moi [ceci sans mentir] et non faussement ... par le Roi
de tous les mondes jusqu'à ce que tu me dises sincèrement, et non
faussement. Alors, Bathenosh, ma femme, me parla avec beaucoup de chaleur
[et] ... dit :
"Ô
mon frère, ô mon Seigneur, rappelle-toi de mon plaisir ... être couchés
ensemble et mon âme dans son corps.
[Et
je te dis] toutes choses sans mentir. ...
...
Alors, elle maîtrisa sa colère et me parla en disant : ô mon Seigneur et
mon frère, souviens-toi de mon plaisir, je te le jure par le Grand Saint, le
Roi des cieux, que cette semence est la tienne et que cette conception est
de toi, dont l’esprit a été planté par toi et par aucun étranger, ni
veilleur, ni fils du ciel.
L’Apocryphe de la Genèse illustre quelle était la
compréhension prévalente au premier siècle concernant les événements
rapportés dans ce récit de la Genèse 6:4. Le récit met l’accent sur la
pureté de Noé et de sa lignée, affirmant que :
Noé était parfait dans ses
générations. L’importance accordée à ce texte réside dans la nécessité,
aux yeux des Israélites, que Noé fût « parfait » au sein de sa descendance.
Dans Genèse 6:9, le terme hébreu
tamim signifie sans défaut,
comme parfait, sans défaut dans ses générations. Dans ce contexte, il
s’agit d’un terme technique désignant une perfection corporelle et physique,
et non une perfection morale. Il ne s’agit pas d’une question d’éthique,
mais d’un concept biologique, ainsi que l’analyse Bullinger de ce point dans
la Companion Bible à l'annexe 26.
Companion
Bible, Annexe 26
Le mot hébreu
Tamim
signifie sans défaut, et est le
terme technique pour désigner la perfection corporelle et physique, non
morale. D’où son utilisation pour
les animaux de pureté sacrificielle.
Il est traduit par sans défaut
dans de nombreux passages : Ex. 12:5 ; 29:1. Lév. 1:3,10 ; 3:1,6 ;
4:3,23,28,32 ; 5:15,18 ; 6:6 ; 9:2,3 ; 14:10 ; 22:19 ; 23:12,18. Nom. 6:14 ;
28:19,31 2 ; 9:2,8,13,20,23,29,32,36. Ézéch. 43:22,23,25 ; 45:18,23,
46:4,6,13.
Sans tache. Nom. 19:2 ; 28:3,9,11 ; 29:17,26.
Sans souillure : Ps. 119:1
Cela démontre que Gen. 6:9 ne traite pas de la perfection morale de Noé,
mais nous indique que lui et sa famille étaient les seuls à avoir préservé
l’intégrité de leur généalogie (pédigrée), et à l’avoir gardé pure,
malgré la corruption généralisée amenée par les anges déchus. Voir les
Annexes 23 et 25.
Ces concepts sont approfondis dans
la Companion Bible
aux Annexes 23 et 25. Ces concepts avaient persisté jusqu’après l’époque
pré-Déluge et il y est établi que les « fils de Dieu » mentionnés avant le
Déluge appartenaient à l'Armée angélique.
La Companion Bible, Annexe 23
“Les Fils de Dieu” dans Gen. 6:2, 4.
Ce n’est que par l’acte divin spécifique de création que tout être créé peut
être qualifié de "fils de Dieu". Car ce qui est “né de la chair est chair”.
Or, Dieu est esprit et ce qui est “né de l’Esprit est esprit” (Jean 3:6).
Par conséquent, Adam est appelé “fils de Dieu” dans Luc 3:38, tout comme
ceux qui sont “en Christ” ayant la “nouvelle nature” qui est par la création
directe de Dieu (2Cor. 5:17. Éph. 2:l0) peuvent être, et sont appelés “fils
de Dieu” (Jean 1:13 Rom. 8:14,15. 1Jean 3:1).
C’est la raison pour laquelle les anges sont appelés "fils de Dieu" dans
tous les autres passages où l’expression est utilisée dans l’Ancien
Testament. Job 1:6 ; 2:1 ; 38:7. Ps. 29:1 ; 89:6 ; Dan. 3:25 (sans article).
Nous n’avons aucune autorité ni droit d’interpréter Gen. 6:4 autrement. En
outre, dans Gen. 6:2 la Septante traduit ce terme par “anges”.
Les anges sont appelés “esprits” (Ps. 104:4. Héb. 1:7, 14), car les esprits
sont créés par Dieu.
Qu’il y ait eu une chute des anges, cela est attesté dans Jude 6.
La nature de leur chute est clairement énoncée dans le même verset. Ils
abandonnèrent leur propre oiketerion
[état]. Ce mot n’apparaît que dans
2Corinthiens 5:2 et Jude 6, où il est utilisé pour désigner le corps
spirituel (ou ressuscité).
La nature de leur péché est décrite comme étant “de la même manière” à celle
des péchés subséquents de Sodome et Gomorrhe, Jude 7.
Le moment de leur chute est donné comme ayant eu lieu "aux jours de Noé"
(1Pierre 3.20. 2Pierre 2.7), bien qu’il puisse y avoir eu une chute
antérieure qui a causé la fin du "monde qui était alors" (Gen. 1:1,2.
2Pierre 3:6). Pour ce péché, ils sont "réservés pour le jugement", 2Pierre
2:4, et sont "en prison", 1Pierre 3:19.
Leur progéniture, appelée Nephilim (traduits par “géants”), était constituée
de monstres d'iniquité, et étant d’une stature et d’une nature surhumaines
en taille et en caractère, ils devaient être détruits (voir Annexe 25). Tel
fut l’objet unique et central du Déluge.
Seuls Noé et sa famille avaient préservé sa généalogie (pédigrée) pure
(intacte) depuis Adam (Genèse 6:9, voir note). Tout le reste de l’humanité
était devenu “corrompu” (shachath)
détruit [en tant qu’êtres
Adamites]. Le seul remède était de les
détruire (de facto),
puisqu’ils étaient devenus détruits
(de jure). (C'est le même mot au v. 17, qu’aux vv. 11,12). Voir plus
loin sous l’Annexe 25 sur les
Nephilim.
Cette irruption des anges déchus constituait la première tentative de Satan
pour entraver l’avènement de la ‘Postérité de la femme’, telle qu’annoncée
prophétiquement dans Gen. 3:15. Si la lignée pouvait être corrompue, la
Parole de Dieu aurait été mise en échec, et Satan aurait ainsi pu espérer
conjurer sa propre condamnation.
Dès qu'il fut révélé que cette Postérité de la femme devait venir par
Abraham, il a dû y avoir une autre irruption, tel que le rapporte Gen. 6:4,
indiquait par l’expression "et aussi
après cela" (c'est-à-dire après les jours de Noé, plus de 500 ans après
la première irruption). Le but de l'ennemi était d'occuper Canaan avant
Abraham, et ainsi de contester son occupation par sa postérité. Car, quand
Abraham est entré en Canaan, on peut lire (Gen. 12:6) "les Cananéens étaient
alors (c'est-à-dire déjà) dans le pays."
Dans le même chapitre (Gen. 12:10-20), nous voyons la prochaine tentative de
Satan d’interférer avec la postérité d'Abraham, et de contrecarrer les
desseins de Dieu qui devait être en "Isaac". Cette tentative a été répétée
dans 20:1-18.
Ce grand conflit se trouve partout dans toute la Bible, et il constitue un
grand et important sujet d'étude biblique. Dans chaque cas, l'instrument
humain avait son propre intérêt personnel à servir, tandis que Satan avait
son propre grand objectif en vue. C'est pourquoi Dieu devait, dans chaque
cas, intervenir et empêcher le mal et le danger, desquels Ses serviteurs et
Son peuple étaient totalement ignorants. Les assauts suivants du grand
ennemi se démarquent nettement : -
La destruction de la famille choisie par la famine, Genèse 50:20.
La destruction de la lignée masculine en Israël, Ex. 1:10, 15, &c. Cp. Ex.
2: 5. Héb. 11:23.
La destruction de la nation tout entière dans la poursuite par Pharaon, Ex.
14.
Après que la lignée de David fut identifiée (2Sam. 7), celle-ci fut choisi
pour cible pour le prochain assaut. Le premier assaut de Satan a eu lieu
lors de l'union de Joram et d’Athalie par Josaphat, nonobstant 2Chron. 17:1.
Joram tua tous ses frères (2Chron. 21:4).
Les Arabes tuèrent tous ses enfants, à l'exception d’Achazia (2Chron. 21:17
; 22:1.).
Lorsque Achazia mourut, Athalie tua "toute la semence royale" (2Chron.
22:10). Seul l'enfant Joas fut sauvé, et, pendant six ans, la fidélité de la
parole de l’Éternel était en jeu (2Chron. 23:3). Ézéchias n'avait pas
d'enfant, quand un double assaut fut lancé par le roi d'Assyrie et le roi
des Terreurs (Ésaïe 36:1; 38:1). La fidélité de Dieu fut portée devant et
invoquée (Ps. 136).
En captivité, Haman fut utilisé pour tenter la destruction de toute la
nation (Est. 3:6,12,13. Cp. 6:1).
La crainte de Joseph fut travaillée (Matthieu 1:18-20). En dépit du fait
qu'il était "un homme juste", et qu’il ait observé la loi, il ne voulait pas
que Marie soit lapidée (Deut. 24:1), par conséquent Joseph était déterminé
et décida de divorcer. Mais Dieu est intervenu : "Ne crains pas".
Hérode en voulait à la vie du jeune enfant (Matthieu 2).
"Jette-toi en bas" fut la tentation de Satan.
À Nazareth, à nouveau (Luc 4), il y eut une autre tentative de le renverser
et de le détruire.
Les deux tempêtes sur le lac furent d'autres tentatives.
Enfin, la croix fut atteinte, et le sépulcre fermé, la veille établie, et la
pierre fut scellée. Mais "Dieu l'a ressuscité d'entre les morts." Et
maintenant, comme un autre Joas, il s’est assis et attend (Héb.
10:12,13), caché dans la maison de Dieu en haut, et les membres de "l'unique
corps" sont cachés là
"en
Lui"
(Col 3:1-3), comme un autre Jehoshaba, et il sort pour témoigner de sa
venue, comme un autre Jehojada (2Chron. 23:3).
Cette irruption des "anges déchus" ("fils de Dieu") était la première
attaque, et elle était dirigée contre toute la race humaine entière.
Quand Abraham fut appelé, alors lui et sa postérité furent attaqués.
Lorsque David fut couronné, alors la lignée royale fut assaillie.
Et quand "la Semence de la femme" Elle-même vint, alors la tempête a éclaté
sur Elle.
Il y a une note de bas de page dans
la Companion Bible à
l'annexe 23 qui précise :
Le terme “progéniture” utilisé dans Actes 17:29 est tout à fait distinct. Il
s’agit de genos, ce qui signifie
simplement famille ou
espèce, notre genre en
tant qu’il tire son origine de Dieu.
Il
existe une distinction fondamentale. La raison pour laquelle cela doit être
précisé est parce qu’au quatrième siècle, l’auteur philosophe Augustin
d'Hippone avait traité de ce concept de l'Armée angélique identifiée aux
fils de Dieu et du concept de leur impudicité commise (fornication) avec les
filles d'Adam, et il décida que ce concept n'était pas correct. Il a voulu
le modifier pour dire que les fils d'Adam par l’intermédiaire de Seth
étaient les fils de Dieu, tandis que les fils de Caïn étaient les fils des
hommes, et il a essayé de banaliser le problème en disant que les fils de
Seth s’étaient simplement croisés avec les fils de Caïn, et que c’était ça
qui constituait le croisement (le mélange) des lignées de sang. Augustin
produisit un scénario qui allait prévaloir et perdurer jusqu'au XXe
siècle et qui détruisait durablement la capacité de l'Église à traiter avec
les découvertes anthropologiques, et à expliquer ce qui se passait et à
expliquer les positions bibliques originelles. Pourtant, le Nouveau
Testament est sans équivoque dans ses écrits que cette vision des anges
consiste en ce qu’ils ont, d’une façon ou d’une autre, commis un acte de
fornication. L’Épître de Jude, canonisée dans l’Écriture et attribuée par la
majorité comme ayant été écrite par Jacques, le frère de Jésus l’atteste
clairement. Jude 6-9 dit (traduction littérale de l’Interlinear Bible).
Jude 6-9 Et ces anges qui n’ont pas conservé leur première place, mais qui
sont descendus de leur demeure, Il les a gardés dans des chaînes
éternellement par les ténèbres pour le jugement d'un grand Jour,
7 comme Sodome et Gomorrhe et
les villes voisines, d’une manière semblable à celles-ci, en commettant la
fornication, et en allant vers d’autres chairs, ont établi un exemple sans
précédent, subissant la vengeance du feu éternel.
8
De même, en effet, ces rêveurs
ont aussi souillé la chair, et ont méprisé l’autorité, et dit du mal des
gloires
9
Mais l'archange Michel, lorsqu'il contestait avec le diable, il lui
disputait le corps de Moïse - il n'osa pas porter un jugement de blasphème,
mais dit : Que le Seigneur te réprime !
Tout
ce concept est que les anges avaient quitté leur premier état et commirent
la fornication. Le Bible Interlinear
Bible dit dans sa translittération :
Jude 6-9 : anges et ceux n’ayant pas conservé [leur] d’eux-mêmes première
place, mais ayant déserté [leur] propre demeure, pour (le) Jugement d'un
grand Jour, dans des chaînes éternelles dans la noirceur, Il a gardé :
7 comme Sodome et
Gomorrhe et les autour d’elles villes, dans le semblable à ces manières
commettant fornication et s'en allant après chair autre. Posant avant le
temps un exemple de feu éternel vengeance subissant
8 De même en effet aussi ces
rêver (ceux) chair même souillée, seigneurie et mépriser, gloires et dire du
mal de
9.
Mais Michel l'archange, lorsqu'il avec le diable rivalisa, il dispute au
sujet de Moïse corps, pas il osa un jugement à porter de blasphème, mais dit
: Que réprime (le) Seigneur.
La
New Oxford Annotated RSV Bible traite avec Jude 6 ainsi :
Les anges qui n'ont pas gardé leur propre position, mais ont quitté leur
propre demeure ont été conservés par lui dans des chaînes éternelles dans
les basses ténèbres jusqu'au jugement du grand jour, comme Sodome et
Gomorrhe et les villes environnantes qui agirent également immoralement et
se livrèrent à des convoitises contre nature, servirent d'exemple pour subir
le supplice du feu éternel.
God’s New Covenant - a New Testament Translation
de Heinz W. Cassirer publié par
Eerdmans, Michigan, 1989, dans sa traduction de Jude a écrit :
En outre, il y avait des anges qui ne se contentaient pas de s'en tenir à la
sphère d'influence qui leur était assignée, mais qui abandonnèrent leur
propre domaine, et la façon dont le Seigneur a agi avec eux était qu'il les
a confinés à un endroit sombre les liant avec des chaînes éternelles et en
les réservant pour recevoir le jugement du grand jour. Rappelez-vous Sodome
et Gomorrhe et avec elles leurs villes voisines comment elles se sont
rendues coupables de la même débauche que les anges poursuivant leurs
propres désirs naturels. Maintenant, elles se trouvent devant nos yeux
servant comme d’un avertissement et subissent la peine d'être consumées par
un feu éternel.
La traduction de la Cassirer Bible est d’une
grande clarté à cet égard.
Celle de la New English Bible l’est également
–
bien
qu’à un degré moindre que celle de Cassirer
–
et
démontre sans équivoque que, selon Jude 6, les anges ont quitté leur état
originel pour se livrer à la fornication. L’apôtre Paul partageait également
cette position, comme en témoigne le texte de 1Corinthiens 11. Dans ce
passage, Paul traite de la condition et de la position de la femme. Dans
1Corinthiens 11:10, il dit :
C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une
marque de l’autorité dont elle dépend. (LSG)
Tout le fondement même de la prescription
concernant le voile et la position de la femme par rapport à l'homme, tel
qu’énoncé dans le texte de 1Corinthiens 11, était placé en relation directe
avec les agissements de l'Armée angélique et ses interactions avec les
femmes de l’humanité. C'est précisément la raison pour laquelle Paul utilise
l’expression à cause des anges. Si cette affirmation est demeurée énigmatique
pour beaucoup, elle ne peut être élucidée qu'à la lumière de l'Épître de
Jude et de l'interrelation avec les événements rapportés dans la Genèse.
Le récit de la Genèse traite spécifiquement de ce
qui s’était produit dans ce croisement (cette hybridation) et de ses
conséquences. Noé avait été parfait dans ses générations
(c'est-à-dire préservé de toute altération
génétique).
Le Déluge a été suscité pour
traiter et éliminer les Nephilim, ainsi que les Rephaïm ou
Gibbowrim.
Le concept des Rephaïm fait par ailleurs l'objet
d'un examen approfondi dans le texte d’Ésaïe 26.
Ésaïe 26:12-21 Éternel, tu nous donnes la paix ; car tout ce que nous
faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous. 13 Éternel, notre
Dieu, d'autres maîtres que toi ont dominé sur nous ; mais c’est grâce à toi
seul que nous invoquons ton nom. 14 Ceux qui sont morts ne
revivront pas, des ombres ne se relèveront pas ; car tu les as châtiés, tu
les as anéantis, et tu en as détruit tout souvenir. 15 Multiplie
le peuple, ô Éternel ! Multiplie le peuple, manifeste ta gloire ; recule
toutes les limites du pays. 16 Éternel, ils t’ont cherché, quand
ils étaient dans la détresse ; ils se sont répandus en prières, quand tu les
as châtiés. 17 Comme une femme enceinte, sur le point
d’accoucher, se tord et crie au milieu de ses douleurs, ainsi avons-nous été
loin de ta face, ô Éternel ! 18 Nous avons conçu, nous avons
éprouvé des douleurs, et, quand nous enfantons, ce n’est que du vent : Le
pays n’est pas sauvé, et ses habitants ne sont pas nés. 19 Que
tes morts revivent !
Que mes cadavres se relèvent !
Réveillez-vous et tressaillez de joie, habitants de la poussière ! Car ta
rosée est une rosée vivifiante, et la terre redonnera le jour aux ombres.
20 Va, mon peuple, entre dans ta chambre, et ferme la porte
derrière toi ; cache-toi pour quelques instants, jusqu'à ce que la colère
soit passée. 21 Car voici, l'Éternel sort de sa demeure, pour
punir les crimes des habitants de la terre ; et la terre mettra le sang à
nu, elle ne couvrira plus les meurtres. (LSG)
Notez le texte aux versets 13-14 :
13 Éternel, notre Dieu,
d'autres seigneurs que toi ont
dominé sur nous ; mais c’est grâce
à toi seul que nous invoquons ton nom.
14
Ils sont morts, ils ne vivront
plus, ils sont décédés, ils ne se
relèveront point : tu les as donc visités et tu les as détruits, et tu as
anéanti tout leur souvenir. (Traduit de la KJV)
Le texte traite ici de la résurrection, ce qui
ressort clairement de la comparaison avec le verset 19. Il convient
également de noter que le monde n'est pas converti par Israël.
La résurrection est, cependant, limitée à une
seule espèce, à l’exclusion des autres.
Les Nephilim ou Rephaïm ne bénéficient
d’aucune résurrection.
Le mot pour "décédés"
(ou « défunts »)
au
verset 14 ne devrait pas être traduit ainsi, il s’agit d’un nom propre, à
savoir les Rephaïm.
Le concept de la progéniture de l'Armée déchue,
ou des dieux, n'est pas panthéiste. Les theoi ou elohim sont
tous des fils du Très-Haut
(Elyon). Ils sont des Fils du Ciel ou Fils du Dieu
(Ha-Elohim).
Le concept ici avancé est que, par leur péché
physique, les anges ont généré une race d'humanoïdes inférieure et violente.
L’intention semble avoir été de saboter le Plan de Dieu en produisant une
lignée capable de s’unir, de se croiser (d’hybridation) au système adamique
pour le polluer.
Ce concept
est quasiment universel dans les mythologies. Ces êtres étaient souvent considérés comme
dotés d’une stature et d’une puissance supérieures, d’où leur qualification
de ‘puissants’ (gibborim). On notera d’ailleurs que le terme anglais
gibberish (charabia) est un reflet
de langage des gibbowrim. (La
question de la résurrection est exposée en détail dans le document
La Résurrection des Morts (No. 143)).
La
Companion Bible
examine ce concept et adopte une position sans équivoque concernant les
Nephilim. Par conséquent, la thèse soutenue par Augustin d’Hippone dans
l’ouvrage La Cité de Dieu s’avère
erronée, comme le confirment désormais les données archéologiques.
La Bible Companion Bible, Annexe
25
Les Nephilim, ou Géants de Gen. 6
La progéniture issue de l’union des anges déchus avec les filles d'Adam
(voir les notes sur Genèse 6, et l’Annexe 23) est ainsi appelée dans Gen. 6,
Ne-phil'-im.
Ce terme signifie ceux qui
sont tombés [les déchus] (du verbe hébreu
naphal, tomber). La nature de ces êtres ne peut être discernée qu’à
travers l'Écriture.
Ils se distinguaient manifestement par une
stature imposante autant que par une corruption extrême.
Ils étaient des êtres surhumains, anormaux, et leur destruction s’est avérée
nécessaire pour la préservation de la race humaine et pour garantir
l’accomplissement de la Parole de Jéhovah (Genèse 3:15).
C'est la raison pour laquelle le Déluge a été envoyé "sur un monde d’impies"
(2Pierre 2:5), ainsi que l’avait prophétisé Énoch (Jude 14).
Toutefois, les Nephilim sont
mentionnés de nouveau dans le Livre des Nombres 13:33 : "Nous y avons vu les
Nephilim, fils d'Anak, qui
descendent des Nephilim". On peut se demander comment cela fut possible,
s’ils ont tous été détruits lors du Déluge ? La réponse réside dans Gen.
6:4, où nous lisons : “Il y avait des
Nephilim sur la terre en ces jours-là (i.e. aux jours de Noé), et aussi
APRÈS CELA, lorsque les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes
et qu’elles leur eurent donné des enfants : ceux-ci furent les vaillants
hommes (Héb. gibbor, les héros) de jadis, des hommes de renomˮ (litt.
les hommes du
nom, c’est-à-dire qui ont reçu un nom et étaient réputés pour leur
impiété).
Ainsi, il y eu donc, "après cela", c'est-à-dire après le Déluge, une
seconde irruption de ces anges
déchus, manifestement plus restreinte en nombre et localisée
géographiquement, car ils étaient principalement confinés au pays de Canaan,
et étaient en fait connus sous le nom de "nations de Canaan". Pour leur
destruction, l'épée d'Israël était nécessaire, tout comme le Déluge l’avait
été auparavant.
Concernant la date de cette seconde irruption, elle est survenue
manifestement peu de temps après qu’il fut révélé la promesse d’une semence
à travers Abraham, car, quand il sortit de Charan (Genèse 12:6) et est entré
en Canaan, le texte souligne un fait significatif : "Les Cananéens étaient
alors (c'est-à-dire déjà) établi dans le pays." Et dans Gen. 14:5, ils
étaient déjà connus sous les noms de "Rephaïm" et d’"Emim", et s'étaient
établis à Ashteroth-Karnaïm et à Schavé-Kirjathaïm.
Au chapitre 15:18-2l, ils sont énumérés et nommés parmi les peuples
Cananéens : "des Kéniens, des
Keniziens, des Kadmoniens, des Héthiens, des
Phéréziens, des Rephaïm, des Amoréens, des Guirgasiens et des Jébusiens (Gen
15:19-21 ; cp. Ex. 3:8,17 ; 23:23 ; Deut. 7 ; 20:17 ; Jos. 12:8).
Ces peuples devaient être retranchés, éliminés, chassés, et entièrement
détruits (Deut. 20:17. Jos. 3:10). Cependant, Israël échoua en cela dans
cette tâche (Jos. 13:13 ; 15:63 ; 16:10 ; 17:18. Juges 1:19,20,28,29,30-36 ;
2:1-5; 3:1-7) ; et nous ignorons combien d’entre eux se sont enfuis vers
d’autres contrées pour échapper à l’extermination générale. Si ce fait était
reconnu, cela contribuerait grandement à résoudre de nombreux problèmes liés
à l’Anthropologie.
Quant à leurs autres noms, ils étaient appelés
Anakim, d’après un certain Anak
descendant des Nephilim (Nom.
13:23), et Rephaïm, d’après Rapha,
un autre personnage notable parmi eux.
D’après Deut. 2:10, ils étaient connus de certains sous les noms d’Emim, de
Horim, de Zamzummim (v. 20, 21) et d’Avim,
etc.
En tant que Rephaïm, ils étaient
bien connus, et sont souvent mentionnés : mais, malheureusement, au lieu que
ce nom propre soit conservé, il est diversement traduit par “morts”,
“décédés” ou “géants”. Ces Rephaïm
n’auront point de résurrection. Ce fait est énoncé dans Ésaïe 26:14 (où le
nom propre est traduit par “décédés” et au v. 19, où il est traduit par “les
morts”).
Il est traduit “morts” sept fois (Job 26:5 ; Ps. 88:10 ; Prov. 2:18, 9:18,
21:16 ; Ésa. 14:8, 26:19). Il est traduit “décédés” dans Ésaïe 26:14.
Il est conservé comme nom propre “Rephaïm” à dix reprises (dont deux en
marge). Gen. 14:5, 15:20 ; Jos. 12:15 (marge) ; 2Sam. 5:18,22, 23:13 ;
1Chron. 11:15, 14:9, 20:4 (marge) ; Ésaïe 17:5.
Dans tous les autres passages, il est traduit "géants", Gen. 6:4, Nom.
23:33, où il s’agit de Nephilim ; et Job 16:14 où il s’agit de
gibbor (Annexe 14. iv).
En lisant tous ces passages, l'étudiant de la Bible peut connaître tout ce
qui est possible de savoir au sujet de ces êtres.
Il est certain que la deuxième irruption a eu lieu avant Gen. 14, car là les
Rephaïm étaient mélangés avec les
cinq nations ou peuples, incluant Sodome et Gomorrhe, et ont été vaincus par
les quatre rois sous Kedorlaomer. Leur localisation principale était
manifestement "Aschteroth-Karnaïm", tandis que les Emim se trouvaient dans la plaine de Kirjathaïm (Genèse 14:5).
Anak était un descendant notable des
Nephilim, et
Rapha en était un autre, donnant leurs noms respectifs à différents
clans. Le père d'Anak était Arba,
le fondateur originel de Hébron (Gen. 35:27 ; Jos. 15:13, 21:11), et cette
branche palestinienne des Anakim n'a pas été appelée
Abrahim d’après lui, mais
Anakim d’après Anak. Ils étaient grands, puissants, et de haute taille
(Deut. 2:10,11,21,22,23 ; 9:2), inspirant manifestement une grande crainte
aux dix espions (Nombres 13,33). Og, roi de Basan, est décrit dans Deut.
3:11.
La puissance de ces êtres est attestée par les "villes géantes de Basan" qui
subsistent encore, et nous ignorons dans quelle mesure ils peuvent avoir été
utilisés en Égypte pour la construction de monuments dont l’édification
demeure une énigme pour l’ingénierie modernes, ce qui demeure un problème
non résolu.
Arba a été reconstruite par les
Khabiri ou confédérés sept ans avant que Tsoan ne soit construite par
les pharaons égyptiens de la XIXe dynastie. Voir la note sur Nom. 13:22.
Si ces Nephilim, et leur branche
des Rephaïm, étaient associés à
l'Égypte, nous tenons là une explication au problème qui a, depuis des
siècles, laissé perplexe tous les ingénieurs, quant à la manière dont ces
énormes pierres et monuments ont été assemblés. Pourquoi pas en Égypte,
aussi bien que dans "les villes géantes de Basan" qui existent encore en
tant que telles jusqu’à ce jour ?
En outre, nous trouvons en ces hommes vaillants, ces "hommes de renom",
l'explication de l'origine de la mythologie grecque.
Loin d'être une pure
invention humaine, cette mythologie est issue des traditions et
souvenirs et légendes rapportant les faits et gestes de cette race d'êtres
puissants, évoluant graduellement à partir des "héros"" de Gen 6.4. Le fait
qu'ils étaient surnaturels par leur origine a facilité leur assimilation en
demi-dieux chez les Grecs.
Ainsi, les "Tablettes de la Création" babyloniennes, le "Livre des Morts"
égyptien, la mythologie grecque et les cosmogonies païennes, que certains
placent sur un pied d'égalité avec l'Écriture, ou que d’autres invoquent
pour la soutenir, ne sont que des corruptions et des perversions de vérités
primitives, déformées à mesure que leur origine était oubliée et que leur
souvenir s’estompait dans la mémoire des hommes.
L’Annexe de la Companion Bible s’avère ainsi essentiel pour analyser
le récit des Nephilim à la lumière d’une lecture rigoureuse des textes
bibliques. Il convient de noter que les Manuscrits de la Mer Morte
mentionnés précédemment n'étaient pas encore disponibles lors de la
rédaction de ces travaux. Le problème majeur du soi-disant Christianisme
orthodoxe au cours des siècles est que l’interprétation de la Bible a été
anthropomorphique. Dieu et l’Armée angélique — Ses fils — ont été faits pour
se conformer à l’image de l’homme, dans le cadre limité de sa compréhension
de l’époque. Ce n’est qu’aujourd’hui, alors que nous pouvons explorer les
possibilités de l’ADN et la structure génétique complexe de la création, que
nous commençons à entrevoir la réalité effective du passé. La
directionnalité du temps nous amène à considérer d’autres aspects,
auparavant jugés impossibles, comme relevant désormais du champ de
l’intelligible. Les mythes du monde antique décrivent imparfaitement une
création spirituelle puissante, au-delà de nos capacités physiques de
perception et de mesure. Ces récits relatent une guerre qui fut menée et qui
l’est encore pour le contrôle de la création et de son ultime finalité. Le
rejet de l’idée que les Nephilim soient la progéniture de l’Armée déchue
trouve son au quatrième siècle EC (ère courante). Cette réalité n’était pas
mise en question au sein de l’Israël antique. Le Nouveau Testament lui-même
traite le comportement sexuel immoral de l’Armée déchue comme un fait
historique.
D'un
point de vue logique, si un être spirituel peut se manifester sous une forme
masculine et lutter physiquement avec un homme, rien n’empêche que le même
processus se produise avec une femme. La capacité de créer des humanoïdes a
dû résider au sein de l’Armée céleste, au regard des preuves dont nous
disposons désormais. La présence d’humanoïdes sur cette planète ne saurait
être le produit de la seule création de Dieu.
L'hypothèse d'une création imparfaite directement issue de Dieu remettrait
en cause Sa nature même. Le raisonnement simple se structure ainsi :
·
Prémisse 1. Dieu aurait créé les humanoïdes antérieurs.
·
Prémisse 2. Selon Ésaïe 26:14, la résurrection leur est refusée.
·
Conclusion 1. Ils étaient donc imparfaits.
·
Conclusion 2. Soit Dieu a souhaité la présence d’êtres imparfaits capable de
corrompre Son Plan (nécessitant la destruction de la planète), soit :
·
Conclusion 3. Dieu procède par expérimentations.
Or,
si Dieu expérimente, alors Dieu ne connaît pas le résultat de Son activité
et n’est donc pas omniscient. Si Son Plan est délibérément défaillant, alors
Il n’est pas parfaitement Bon.
Si
Dieu n’est pas omniscient ou parfaitement bon, alors Il ne peut pas être
Dieu. Un être qui ne connaît pas tout l’avenir ne peut pas être Dieu. Dieu
est omniscient, omnipotent et parfaitement bon.
Conclusion : Dieu délègue le pouvoir de création et de choix à l’Armée des
elohim.
Ainsi, une Armée inférieure peut et a vraiment commis des erreurs sans
contester ou mettre en cause la nature de Dieu. Ainsi, il n’existe donc
aucun conflit entre les textes bibliques proprement dits
—
correctement compris
—
et les données archéologiques. Les Nephilim sont considérés d’avoir existé
comme une forme humanoïde similaire, mais non identique, à l'humanité
adamique. Cette espèce n’est pas confinée aux cadres chronologiques
attribuées à Adam et peut avoir précédé Adam de plusieurs millénaires,
présentant une discontinuité biologique flagrante.
Il
est probable qu’il y ait eu une série de tentatives de la part de l’Armée
déchue pour créer une forme de vie intelligente dans le but de devancer le
Plan de Dieu. La science moderne semble indiquer que la vie mammifère
intelligente n’est possible que dans une fenêtre d’opportunité de plus ou
moins quelques millions d’années dans la vie des systèmes stellaires. Les
créations antérieures, telles que celle des dinosaures, semble suggérer une
tentative vers un autre paradigme. Le récit fossile des humanoïdes est
manifestement discontinu et, en tant que tel, invalide une évolution
linéaire. L’intervention finale de Dieu, par le biais de l’Armée loyale dans
la création, a mis fin à une guerre qui a engendré une violence physique et
spirituelle ayant anéanti des systèmes entiers. Le récit de ce conflit,
préservé dans les Mystères eux-mêmes, se dévoilera avec le temps. Quand les
récits de la Guerre dans les Cieux seront racontés le monde sera dans la
stupéfaction.
Voir
le document
La
Création : De la Théologie Anthropomorphique à l’Anthropologie Théomorphique
(No. B5)
NOTE : Dans ce document, de nombreuses citations sont extraites de E.W.
Bullinger's The Companion Bible (KJV),
Kregel Publications, PO Box 2607, Grand Rapids, Michigan 49501, USA.
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