Christian Churches of God
[179]
dans Exode 15
(Édition
1.5 19981110-20240401)
Ce commentaire porte sur le
premier des deux Cantiques de Moïse présents dans le Pentateuque. Il traite
de la délivrance d'Israël. Le deuxième texte de ce type se trouve en
Deutéronome 32.
Christian Churches of God
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ã
1998
CCG,
Thomas
McElwain, éd. Wade Cox)
(éd. 2024)
(Tr. 2011, 2025, rév. 2025)
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Le Cantique de Moïse dans Exode 15
[179]
Le document qui suit est à la fois inhabituel et
profondément personnel. L'auteur a abordé le texte avec un certain degré
d'érudition, sans toutefois épuiser les sources scripturaires disponibles pour
leur contemplation, ni non examiner les nombreuses facettes culturelles et
historiques qui s’ouvrent à son interprétation. Il a sélectionné avec parcimonie
les autres textes susceptibles de l’éclairer. L’accent est principalement mis
sur un examen philologique, combiné à une méditation sur les mots.
Exode 15:1 Alors Moïse et
les enfants d’Israël chantèrent ce cantique à l’Éternel. Ils dirent : Je
chanterai à l’Éternel, car il a fait éclater sa gloire ; il a précipité dans la
mer le cheval et son cavalier.
Le cantique lui-même commence après la pause. Il est
réutilisé comme un refrain de réponse au rythme du tambourin au verset 21. Ceci
démontre que le premier verset constitue le thème central du cantique : le
triomphe glorieux du Seigneur. Ce cantique commémore la délivrance du peuple de
l'Égypte et l'attaque du Pharaon à la Mer Rouge. Bien que de nombreux événements
de délivrance soient décrits dans les Saintes Écritures, celui-ci reste le
modèle vers lequel des siècles de croyants ont porté leur regard. Ce cantique de
délivrance est chanté par ceux qui ont reçu la victoire sur la Bête et son image
dans Apocalypse 15:3, à moins qu’il ne s’agisse du Cantique de Moïse dans
Deutéronome 32.
Note : Le Cantique de Moïse est écrit tant à la fois
dans le texte d’Exode 15:1-19 que dans celui de Deutéronome 32:1-43, et tous
deux servent de témoignage à Israël concernant la Loi de Dieu et Ses actions.
Le cantique est clairement adressé à YHVH, le nom
étant mentionné deux fois dans le verset. La victoire glorieuse pourrait ne pas
paraître aussi éclatante aujourd'hui, mais il est bon de se rappeler que la
machinerie de guerre égyptienne était à l'apogée de la technologie de l'époque.
Le message est que la victoire militaire de Dieu est remportée face à un
équipement de pointe, utilisé contre un peuple absolument démuni. La séparation
de la mer a parfois été attribuée aux effets naturels du vent et de la marée
dans cette région, et de tels phénomènes sont effectivement supposés s'y être
produits. La différence entre un événement naturel et un événement miraculeux
est largement une question de perception humaine. Assurément, le maintien de
l'univers est suffisamment miraculeux, et bien plus grandiose et important que
la séparation de la mer. Pourtant, les humains vaquent à leurs préoccupations
sous le regard émerveillé des cieux ouverts sans y prêter attention. Qu'il
s'agisse ou non d'un événement qui s'est reproduit à l'occasion, son moment
était si opportun qu'il était perçu comme providentiel dans l'expérience
d'Israël. Cela a certainement été traité comme étant
une puissante intervention divine par l'Israël antique et dans les Écritures
Saintes.
Exode 15:2 L’Éternel est ma force
et le sujet de mes louanges ; C’est lui qui m’a sauvé. Il est mon Dieu : je le
célébrerai ; Il est le Dieu de mon père : je l’exalterai.
Ce verset est extrêmement riche en informations
relatives à Dieu, tout en ne révélant presque rien sur ce qu’est Dieu est
intrinsèquement et en Lui-même. Tout est exprimé en relation à l'humanité.
Reconnaître que Dieu est ma force, c’est prendre conscience que je ne peux rien
faire par moi-même, mais que tout ce qui est accompli est l’œuvre de Dieu. Il
n'y a aucune force – c'est-à-dire de capacité d'agir – excepté Dieu. La
profondeur de la dépendance humaine envers Dieu et de la proximité divine avec
l'humanité est au-delà de l’imagination.
Dieu est mon chant, ou plus littéralement, mon
Psaume. Les Psaumes sont appelés l'habitation/demeure de Dieu dans les Psaumes
(voir Ps. 22:3). Ici, Dieu est le Psaume. Si une personne devait faire
une telle déclaration aujourd'hui, la plupart des gens y verraient un blasphème.
La vérité est que Dieu est insondable, et tout ce qu'un être humain rencontre
n'est pas Dieu dans Son essence, mais une habitation, un mode de révélation
adaptée aux limitations humaines. Aucun homme n'a
jamais vu Dieu ou ne pourra le voir (Jean 1:18 ; 1 Tim. 6:16). Il Se révèle au
moyen de l'Esprit Saint. Par conséquent, dans l'expérience humaine, le
Psaume par lequel Dieu se révèle au cœur humain est tout ce qu’un être humain
peut connaître de Dieu. Le Psaume est Dieu. L'échec historique à réaliser cela a
conduit le Judaïsme à se développer au-delà du Siddur primitif, ou livre
de culte d’adoration qu’est le livre des Psaumes, pour passer d’une version à
l’autre de livres liturgiques. Le Christianisme s’est peut-être encore plus
éloigné. L’Écriture Sainte est le seul véritable texte pour le culte d’adoration
en dehors de la prière spontanée, du témoignage et de l'exhortation. Non
seulement les Psaumes, mais aussi d'autres portions de l'Écriture, comme le
livre de la Révélation [l'Apocalypse], sont clairement écrites dans l'intention
d’être récitées et entendues comme un acte de culte.
Si l'Écriture est l'incarnation de Dieu, alors on peut soutenir que
remplacer le Livre des Psaumes par un recueil de cantiques ne contenant pas des
Psaumes et des hymnes fondés sur l'Écriture revient à substituer une idole au
Dieu de l’Écriture.
Dieu devient le salut. Il s’agit d’un
processus en quatre étapes. Cela commence par la reconnaissance de Dieu comme
force, c’est-à-dire une dépendance humaine totale envers Dieu et la relation la
plus étroite possible avec Lui. La deuxième étape est la prise de conscience que
l'Écriture est Dieu dans la mesure où les humains peuvent faire l’expérience de
connaître Dieu tel qu’Il est révélé par l'Esprit
Saint. La troisième étape est le salut par le
biais de l'habitation de l'Esprit Saint en tant que Dieu avec nous.
La quatrième étape définit le salut : Il est mon Dieu.
L'état de salut est ensuite décrit. Il s’agit de
construire une habitation pour Dieu, c’est-à-dire le fait de chanter les Psaumes
de la délivrance, les louanges d'Israël qui sont Sa demeure.
Dieu a choisi d'habiter dans les élus en tant
qu’Israël. Ils deviennent ainsi le Temple de Dieu. La récitation de la
musique inspirée de la Bible par l'Esprit Saint dans
le culte d’adoration revient à édifier effectivement le Temple de Dieu.
Les temples humains sont liés à un lieu, et sont donc sujets au monopole et
éventuellement à la corruption et à la manipulation. Le temple de Dieu est
constitué de Fils de Dieu engendrés par l’Esprit qui adorent lors des jours de
Sabbat, ce temple démocratique, éphémère et insaisissable qui s'offre aussi bien
aux puissants qu'aux humbles par la présence de
l'Esprit Saint, et contient de manière égale la présence de Celui qui est
Invisible. Enfin, le temple de Dieu est constitué de la récitation de
l'Écriture, les louanges d'Israël, encore une fois potentiellement accessible à
quiconque possède une voix, un œil, une oreille ou un esprit. Je L’exalterai est
un parallèle, une répétition de la pensée que je Lui bâtirai une
habitation/demeure.
L'apôtre Paul a sans doute atteint le summum
contemplatif de la vérité inimaginable contenue dans ces expressions quand il a
déclaré que les corps des élus en Christ sont le temple de Dieu. L'apôtre Pierre
est allé directement au cœur de la vérité en disant : “Grâce à ces choses, il
nous a accordé librement des promesses précieuses et les plus grandes afin que
vous deveniez par elles des participants de la nature divine” (2Pierre 1:4).
Exode 15:3 L’Éternel est un
vaillant guerrier ; l’Éternel est son nom.
L'hébreu en fait utilise le mot iish ou
homme en référence à l'Éternel. Ce serait interpréter les Écritures de
manière contraire à elles-mêmes que d'attribuer l'humanité à Dieu de quelque
manière que ce soit. Nombres 23:19 déclare clairement : Loo iish Eel,
Dieu n'est pas un homme. L'expression pourrait être une référence elliptique à
l'ange de l'Éternel, mais le contexte semble indiquer clairement que le verset
parle de Dieu Lui-même. En hébreu, il n'est pas permis de séparer les deux mots
d'une expression construite, et celle-ci en est une. Ce qui doit être analysé,
c’est l’ensemble de la phrase entière iish milhaamaa,
homme de guerre. En tant que telle, la phrase ne porte pas sur l'humanité ou son
absence. Elle se concentre sur la fonction militaire. Dans ce cas, la fonction
militaire est celle du salut. L'expression a la portée que Dieu sauve.
La dernière moitié du verset révèle le nom de Dieu.
Connaître le nom ou la réputation d'une personne (en hébreu le mot couvre les
deux sens) donne accès à ce que cette personne peut faire en notre faveur.
L'humanité a besoin de délivrance de temps en temps, et connaître le nom de
Dieu, c'est savoir vers qui se tourner, et avoir la possibilité de se tourner
vers Lui.
Exode 15:4-10
Il a lancé dans la mer les
chars de Pharaon et son armée ; Ses combattants d’élite ont été engloutis dans
la mer Rouge.
Les flots les ont
couverts : Ils sont descendus au fond des eaux, comme une pierre.
Ta droite, ô Éternel ! a
signalé sa force ; ta droite, ô Éternel ! a écrasé l’ennemi.
Par la grandeur de ta
majesté tu renverses tes adversaires ; tu déchaînes ta colère : Elle les consume
comme du chaume.
Au souffle de tes narines,
les eaux se sont amoncelées, les courants se sont dressés comme une muraille,
les flots se sont durcis au milieu de la mer.
L’ennemi disait : Je
poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai le butin ; ma vengeance sera assouvie,
je tirerai l’épée, ma main les détruira.
Tu as soufflé de ton
haleine : La mer les a couverts ; ils se sont enfoncés comme du plomb, dans la
profondeur des eaux.
La description de l'événement de la Mer Rouge est
impressionnante, et même ses sonorités produisent un effet puissant. La
principale difficulté de ce texte réside dans sa description anthropomorphique
de Dieu. Une grande partie de ceci peut s'expliquer par l’ancienne habitude de
l’ancien hébreu d’utiliser les mêmes mots pour le concret et l'abstrait. Un
étranger à cette culture ancienne reçoit une impression beaucoup plus forte
d'anthropomorphisme et de concrétude que ce que l'original suggérait. Une
illustration se trouve dans le tout premier mot du passage : “ta main droite.”
Que Dieu ait une main droite réelle ou non, le texte ne le laisse en aucun cas
entendre. L'expression hébraïque “main droite” ou “main” signifie “force” ou
“puissance” tout autant qu’une main physique. Choisir l’une ou l’autre est une
question d’interprétation, et aucune n’est une traduction plus littérale que
l'autre.
L'esprit habitué à traiter des attributs
métaphysiques de Dieu éprouve des difficultés avec les expressions
anthropomorphiques, mais il s'agit là d'un simple préjugé. Le mot “majesté” au
verset 7 est tout aussi difficile, même si le lecteur le survole sans remarquer
le problème. Le mot g'oon vient d'un verbe qui signifie s’agrandir.
La métaphore de la hauteur est transférée à la fierté/orgueil et à l'excellence.
Attribuer à Dieu la hauteur revient à déterminer Dieu dans l'espace, ce qui est
tout aussi problématique en réalité que l’anthropomorphisme.
La réponse à ces deux problèmes consiste simplement
de reconnaître que le langage humain n'est pas capable d'exprimer l'essence de
Dieu. Par conséquent, nous ne devrions pas prendre ses expressions comme
essentielles à Dieu. Elles sont là dans le but de révéler Dieu dans Sa relation
avec l'humanité, et non dans Sa nature essentielle. Et à cette fin, elles sont
parfaitement adéquates, voire merveilleuses.
Exode 15:11-12
Qui est comme toi parmi les
dieux, ô Éternel ? Qui est comme toi magnifique en sainteté, digne de louanges,
opérant des prodiges ?
Tu as étendu ta droite : La
terre les a engloutis.
Ce passage commence par la question : Qui est
semblable à Dieu ? L'expression n'est pas sans rappeler le titre de l'ange de
l’Éternel tel que noté dans Daniel 12:1: Et à ce moment-là se lèvera Michel
... et Daniel 10:13,21. Il y a onze personnages humains dans la Bible qui
portent également ce nom. La portée de ce nom est de rappeler que nul n'est
semblable à Dieu, en posant la question rhétorique. Certains des aspects
anthropomorphiques apparemment appliqués à Dieu dans la Bible pourraient en
réalité se référer à l'ange de l’Éternel qui est clairement le moyen
d’expression de la révélation dans un certain nombre de passages (Genèse 16:7,
22:11 suiv. et al.) et très probablement dans beaucoup d'autres.
Il y a une certaine cohérence à interpréter les
paroles de Jésus dans Jean 8:58 (Avant qu'Abraham fût, je suis) comme une
affirmation d’être cet ange de l’Éternel incarné. L'ange de l’Éternel fait
preuve d’un tel effacement qu'il prononce directement les paroles de Dieu, à la
première personne, comme s'il n'avait aucune existence propre. Jésus reflète
cette attitude en disant dans Jean 5:30 : “Je ne puis rien faire de moi-même :
selon que j'entends, je juge : et mon jugement est juste, parce que je ne
cherche pas ma volonté, mais la volonté du Père qui m'a envoyé.” Ceci est
certainement la voie, le chemin de la participation à la nature divine
2Pierre 1:4.
L'expression dieux ou Eeliim au verset
11 a une lecture marginale dans la version KJV de la Bible comme les
puissants. Cela semble effectivement être la connotation du mot Eel
dans la Bible, qui est utilisé de diverses manières similaire au mot Elohim. Il
est utilisé comme puissant à plusieurs endroits (Deut. 28:32 ; Néh. 5:5
;... Prov. 3:27 et al.) Il est même traduit par beau dans le Psaume
80:10 (11). Il se réfère clairement à un faux dieu dans quelques textes, comme
dans Juges 9:46, et à l'idole physique elle-même dans d'autres comme Ésaïe
44:10,15,17. Parfois, il est générique à la fois pour le véritable Dieu et les
faux dieux, comme dans Exode 34:14. Mais le plus souvent, il fait référence à
l’Unique Véritable Dieu comme dans Genèse 14:18 ; 17:1 ; 21:33 ; 31:13 et 33:20,
où d'autres titres y sont associés. Utilisé seul en référence à Dieu, il est le
plus typique dans les livres de Job, des Psaumes et d’Ésaïe (Job 5:8 ; Ps. 5:4
(5) ;
Ésaïe 5:16 et al.)
Mais nous sommes ici confrontés à un usage spécial
du mot au pluriel, les puissants, qui pourrait apparemment se référer à
un groupe de faux dieux ou d’autres dieux, à de puissants êtres humains, ou à
autre chose. Exode 15:11 est le premier texte qui semble faire référence à cette
‘autre chose’ par le mot Eeliim. Une comparaison avec les quelques autres
textes pertinents suggèrera que cette expression est un terme technique pour la
congrégation/assemblée appelée diversement les fils de Dieu (Job 1:6 ;
2:1 et al), les étoiles du matin (Job 38:4), les armées (Ésaïe 1:9
et al.), et les étoiles de Dieu (Ésaïe 14:16). Psaume 29:1 : Rendez à
l'Éternel, ô puissants, gloire et force. L'expression ici est
les
fils des puissants, une
expression clairement en relation avec les expressions du livre de Job. Psaume
82:1 : Dieu se tient dans l'assemblée des puissants... L'expression
pourrait être mieux traduite par grande congrégation/assemblée ou la
congrégation/assemblée de Dieu. Elle fait clairement référence à une
assemblée/congrégation comprenant des personnes autres que des êtres humains.
Psaume 89:6(7) : Qui, dans le ciel peut être comparé à l'Éternel ? Qui parmi
les fils des puissants peut être comparé à l'Éternel ? Ce texte est le plus
semblable à Exode 15:11. Mais il définit plus précisément qui est exactement
impliqué. Les puissants ne sont pas les figures humaines puissantes
d'Égypte, mais des êtres qui sont établis dans le ciel. Ce verset associe
également les fils des puissants du Psaume 29:1 dans le contexte de la
congrégation céleste. À ce stade, les expressions des Psaumes trouvent toutes
leur place dans leur rôle explicatif d'Exode 15:11.
En sortant du contexte des Psaumes, nous trouvons
Ésaïe 14:16 : Car tu as dit en ton cœur : Je monterai au ciel, j'élèverai mon
trône au-dessus des étoiles de Dieu : Je m'assiérai sur la montagne de
l’assemblée, à l'extrémité du septentrion. Si en effet nous reconnaissons ce
verset comme se référant à Satan, comme le postule une longue tradition
chrétienne, il y a ici deux références claires aux armées célestes. La première
est celle des étoiles de Dieu et la seconde est celle de la
congrégation. Les étoiles de Dieu pourraient très bien être traduites
par les grandes étoiles, ce qui les distingue ainsi des orbes lumineuses
que nous voyons par une nuit claire.
Daniel 11:36: “Le roi fera ce qu’il voudra ; il
s’élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux, et il dira des choses
incroyables contre le Dieu des dieux ; il prospérera jusqu’à ce que la colère
soit consommée, car ce qui est arrêté s’accomplira.” L’expression Dieu des dieux
est ici Eel eeliim. Ce texte montre clairement que Dieu règne sur une
congrégation d’eeliim.
Exode 15:12 suggère que les puissants sont en fait
les Égyptiens. Il se pourrait bien que nous devions comprendre le mot eeliim
du verset 11 comme se référant non seulement l'armée céleste loyale et ses
homologues humains, mais aussi aux infidèles/rebelles ainsi qu’aux puissants
d'Égypte. Le texte suivant d'Ézéchiel semble décrire les puissants d'Égypte dans
leur perdition commune avec les infidèles/rebelles de l'armée céleste. Ézéchiel
32:21: Les puissants héros lui adresseront la parole au sein du shéol, avec
ceux qui étaient ses soutiens. Ils sont descendus, ils sont couchés, les
incirconcis, tués par l’épée. Le mot eeliim est traduit ici par
(les) puissants.
Exode 15:13 Par ta
miséricorde tu as conduit, tu as délivré ce peuple ; par ta puissance tu le
diriges vers la demeure de ta sainteté.
Ce passage contient le concept de peuple élu. L'idée
de rédemption dans la Bible repose sur deux fondements principaux. Le premier
est le rachat des premiers-nés, qui est une pratique consistant à reconnaître
que toutes choses appartiennent à Dieu. Cela est bien établi dans les passages
qui précèdent immédiatement ce texte, c’est-à-dire dans Exode 13:2 et autres, et
est clairement symbolisé dans l’Exode lui-même, qui se déroule dans le contexte
où Dieu réclame les premiers-nés d'Égypte, et passe au-dessus de ceux qui sont
marqués par le sang sur les poteaux et sur le linteau des portes des maisons
(voir Ex. 12:12,13). L’autre figure de rachat dans la Bible est celle du rachat
de la femme d'un frère décédé, le lévirat, mentionné de la manière la plus
célèbre dans l'histoire de Ruth. Les personnes choisies/élues deviennent le
peuple de Dieu par l'Exode, au sens figuré, comme un fils premier-né racheté, ou
une femme rachetée. C'est la toile de fond des références prophétiques à Dieu en
tant que Père et Époux, et à l'idolâtrie en tant qu'infidélité conjugale.
La question suivante est de savoir qui sont les gens
rachetés ou choisis/élus. Il y a deux facteurs à prendre en compte : l'un est
l’ascendance et l'autre la participation à l'acte rédempteur de la Pâque et de
l'Exode. C'est précisément ce dernier facteur qui apparaît significatif dans le
récit. Il y a clairement des personnes de descendance non israélite parmi les
rachetés (Et une multitude mélangée/mixte monta avec eux : Ex. 12:38). Si
l’on considère les forts avertissements concernant la nécessité de mettre du
sang sur les poteaux des portes, il est tout à fait possible que certaines
personnes de descendance israélite n’aient pas été incluses parmi les rachetés.
Néanmoins, ces deux facteurs ont une certaine
signification. En considérant la dispersion des israélites, il est très probable
qu'il n'y ait aujourd'hui aucun individu en vie qui ne descende pas d'un de ceux
rachetés lors de l'Exode. Si la vérité était connue, beaucoup pourraient être
surpris du pourcentage d’une telle descendance chez des peuples qui semblent peu
susceptibles. Même la dispersion des Juifs, à une date ultérieure, a couvert le
globe, alors ce que l'ampleur des dix tribus dispersées pourrait être doit
s’approcher de l'universalité. Néanmoins, la participation à la Pâque et à
l’Exode tels qu’ils s'appliquent à un niveau plus universel est le facteur le
plus essentiel. La manière dont on se rapporte à ce Cantique de Moïse en fait
partie intégrante.
Exode 15:14-16
Les peuples l’apprennent,
et ils tremblent : La terreur s’empare des Philistins ;
Les chefs d’Edom
s’épouvantent ; un tremblement saisit les guerriers de Moab ; tous les habitants
de Canaan tombent en défaillance.
La crainte et la frayeur les
surprendront ; par la grandeur de ton bras ils deviendront muets comme une
pierre, jusqu’à ce que ton peuple soit passé, ô Éternel ! Jusqu’à ce qu’il soit
passé, le peuple que tu as acquis.
Les deux derniers passages de ce grand hymne
décrivent les deux groupes en présence : les rachetés et ceux, apeurés, au
combat. La première description ici met l’accent sur la façon dont les apeurés
sont amenés à craindre Dieu par la nouvelle de Sa délivrance des rachetés à la
Mer Rouge. Cela va au-delà des Égyptiens et s’étend à ceux qui s'opposent à Dieu
dans toutes les nations.
Exode 15:17-19
Tu les amèneras et tu les
établiras sur la montagne de ton héritage, au lieu que tu as préparé pour ta
demeure, ô Éternel ! Au sanctuaire, Seigneur ! que tes mains ont fondé.
L’Éternel régnera
éternellement et à toujours.
Car les chevaux de Pharaon, ses
chars et ses cavaliers sont entrés dans la mer, et l’Éternel a ramené sur eux
les eaux de la mer ; mais les enfants d’Israël ont marché à sec au milieu de la
mer.
Ce dernier passage réitère les
thèmes importants de l'hymne dans sa description des rachetés. Si le passage
précédent va au-delà des Égyptiens, celui-ci dépasse les époques pour se tourner
vers une victoire universelle des rachetés. Ils reçoivent leur héritage et sont
amenés à demeurer dans le Temple de Dieu même, où le Seigneur régnera pour
toujours et à perpétuité.
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