Christian Churches of God
[247]
Les Hymnes dans le Culte Chrétien
(Édition 1.0
19980424-19980424)
Cet ouvrage est un commentaire sur la Préface de Hymns for
the Lord’s Supper (Hymnes pour le Dîner du Seigneur) de Joseph Stennett. Il examine
l'histoire de l'utilisation des hymnes dans les Églises de langue anglaise
observant le Sabbat et le fondement biblique du chant des hymnes, non
seulement au Dîner du Seigneur, mais aussi dans son application générale. Il
montre l'infiltration insidieuse de fausses doctrines dans nos premiers
systèmes de culte observant le Sabbat et la théologie.
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1998 Dr Thomas McElwain)
(Tr. 2013,
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La Préface des Hymnes pour le Dîner du Seigneur
de Joseph Stennett
Le révérend Joseph Stennett (1663-1713) fut probablement l'une des
figures les plus influentes dans le développement de l'hymne au XVIIe siècle
en Angleterre. Il a servi à l’Église Baptiste du Septième
Jour de Pinner’s Hall en tant que pasteur pendant les 23 dernières années de
sa vie. Lorsqu'il est entré en fonction en 1690, l'une des premières choses
qu'il fit fut de mettre en place la pratique de chanter des hymnes en
assemblée. Dans un premier temps, la pratique était limitée à l'occasion du
baptême et du Dîner du Seigneur, mais Stennett a lui-même composé des hymnes
pour le Sabbat, ainsi que pour d'autres occasions.
Il n'y a
aucune preuve que des hymnes autres que ceux de Stennett aient jamais été
chantés dans quelconque des églises de Londres observant le Sabbat au XVIIe
siècle. Compte tenu de l'époque, on pourrait conclure qu’aucun chant du tout
n’était pratiqué dans l'assemblée des Baptistes Généraux qui est devenue
connue sous le nom de Mill Yard. Pinner’s Hall, une congrégation de
Baptistes Particuliers, pourrait bien avoir chanté les Psaumes en assemblée
depuis sa fondation.
La
justification pour éviter de chanter en assemblée était que, puisque le
chant est une expression de la foi, il était hypocrite de chanter en public
devant une assemblée qui pouvait comprendre des personnes qui n’ont fait
aucune profession de foi. L'opposition aux chants en assemblée était si
forte dans les années 1690 que Stennett s’y réfère dans l'introduction de
son recueil de cantiques, et se donne du mal de demander à une autre
personne d'écrire une défense de cette pratique. Ces deux textes figurent
dans la présente étude. Les passages bibliques mentionnés dans les notes de
l'original sont indiqués entre parenthèses dans le texte. Les passages
bibliques de l'original sont donnés en caractères réguliers, tandis que les
commentaires sont en caractère italique. J'ai conservé les
italiques tout au long du texte et j’ai ajouté mes propres observations
sur le texte en caractères ordinaires.
La
défense anonyme de chanter des hymnes en assemblée qui figure au début du
recueil de cantiques de Stennett est peut-être l'une des défenses les plus
prudentes et clairement exprimées de cette pratique que l'on trouve. On
pourrait soupçonner Stennett de l'avoir écrite lui-même, si ce n'était les
phrases élogieuses de l’auteur des hymnes. Il serait indigne de prétendre
que Stennett se soit fait autant l'éloge, même sous un déguisement. En
outre, le traité se termine par un poème dont l'expression est si médiocre
qu'il est impossible qu’il ait été écrit par un poète de la qualité de
Stennett.
Les œuvres du regretté Révérend et Érudit M. Joseph Stennett. Vol. IV.
Londres : Imprimé en l'Année M.DCC.XXXII, pages 56-71.
... L’amour de la vérité, et un regard charitable envers certains
chrétiens très sérieux et pieux, dont les esprits ont été si troublés par
des scrupules au sujet de la légitimité de chanter dans le service de Dieu
qu'ils omettent totalement cette partie si utile et agréable du culte divin,
m’ont incité à demander à un ami très digne et ingénieux de préfacer ce
livre de cantiques par quelques arguments sur ce sujet, avec la substance
dont il m’avait déjà fait part, en me faisant un exposé comment ces préjugés
contre le fait de chanter des psaumes, &c. ., auxquels il était lui-même
autrefois soumis, avaient été dissipés.
Il est
clair qu'il y avait une forte opposition au fait de chanter en assemblée. Il
doit y avoir eu une telle opposition, même dans l’Église de Pinner’s Hall,
sinon il n'aurait pas été nécessaire d'écrire cette justification.
L'opposition provenait surtout des Baptistes Généraux, qui à l'époque
ressemblaient beaucoup aux Quakers dans leur liturgie.
Son amitié et l'espoir que je m'efforçais de lui faire concevoir que ce
qui l'avait convaincu pourrait (avec la bénédiction de Dieu) avoir le même
effet sur d'autres personnes dans le cadre de circonstances similaires l’ont
décidé à ne pas refuser ma demande ; bien qu’il ne m'ait pas donné la
liberté de mentionner son nom ... Joseph Stennett (page 56)
La Préface : Par une autre main.
À la demande de l'auteur révérend, j’ai ajouté ce bref discours aux
hymnes suivants, afin de défendre la pratique de chanter les louanges de
Dieu, en tant que partie intégrante du culte chrétien. J'ai d'autant plus
volontiers accédé à cette demande, parce que j'ai moi-même souffert des
préjugés d’une éducation contraire ; jusqu'à ce que je sois convaincu de ce
que j'estime maintenant être mon devoir, par la plus haute autorité, à
savoir celle de Christ et de ses apôtres.
La
référence aux préjugés de l'éducation montre à quel point l'opposition de
chanter en assemblée était profondément enracinée. C'était avant l'époque du
Réveil Méthodiste et des grandes traditions de chants des Wesley, pour ne
pas parler d'Isaac Watts, qui n'avait pas encore fait son apparition sur la
scène lorsque Joseph Stennett a institué le fait de chanter des hymnes en
assemblée à Pinner’s Hall.
Je ne doute pas que les chrétiens qui ont des
sentiments différents accueilleront favorablement cette initiative.
J’implorerai seulement à ceux (page 58) qui liront cette préface d'avoir la
bienveillance, pour ne pas dire la justice, de considérer qu'il est possible
qu'ils se soient trompés et d'être tout aussi disposés à accepter la vérité,
quel que soit le côté de la question où elle se trouve.
L'auteur
a l'intention d'utiliser la vérité comme critère et demande au lecteur de
mettre de côté ses préjugés et d’être prêt à admettre qu'il est possible que
ses idées soient erronées. Quel beau défi !
Quiconque lit le Nouveau Testament avec attention ne peut manquer de
remarquer les fréquentes mentions du fait de chanter des psaumes, des hymnes
et des cantiques spirituels.
Les évangélistes (Matthieu 26. 30. Et Marc 14. 26. Et après avoir chanté
un hymne, etc.) Matthieu et Marc nous informent tous les deux que notre
Sauveur béni, avec ses disciples, a chanté un hymne à la conclusion du Dîner
du Seigneur, puis a institué une ordonnance permanente dans l'église.
Le Grand
Hallel des Psaumes 111-118 est encore utilisé chez les Juifs pour plusieurs
fêtes annuelles. Étant donné que le cinquième livre des Psaumes, les Psaumes
107-150, semble avoir été compilé dans son ordre actuel comme un recueil de
cantiques pour les fêtes annuelles, il est fort probable que Jésus et ses
disciples "aient chanté un hymne" tiré de cette collection lors du repas de
la Pâque. L'auteur laisse entendre que le Dîner du Seigneur, alors institué
comme une ordonnance permanente dans l'église, incluait le fait de chanter
en assemblée dans le cadre de l'ordonnance instituée. La déduction de
l'auteur semble valable dans une certaine mesure. Si l'on admet que
l'ordonnance comprend le chant en assemblée sur la base de ce texte, nous
devons également admettre que l'ordonnance comprend le chant précisément de
l'hymne sous-entendu, c'est-à-dire, tout ou une partie du Grand Hallel du
livre des Psaumes. Il n'y a rien dans le texte pour suggérer le fait d’avoir
chanté autre chose.
Saint Luc, dans son récit des Actes des Apôtres, nous dit que Paul et
Silas étant en prison, et après avoir été flagellés sur le compte de leur
ministère, ont prié et chanté des louanges à Dieu à minuit, de sorte que les
prisonniers les entendaient. (Actes 16. 25).
L'apôtre Paul, réprouvant les Corinthiens pour leur vaine ostentation de
leurs dons, en particulier celui de parler en langues étrangères, (I Cor.
14. 15. Je chanterai par l'esprit, et je chanterai aussi avec
l'intelligence.) leur dit, qu'ils doivent chanter avec compréhension, ce qui
ne pouvait pas se faire, alors qu'ils ignoraient la langue chantée,
quoiqu’elle puisse être (page 59) comprise par le chantre, ou la personne
qui dictait aux autres.
L'auteur
émet ici quelques hypothèses qui pourraient ne pas être acceptables pour
certains Baptistes aujourd'hui. Il suppose que le don des langues est la
capacité de parler des langues étrangères vraies et compréhensibles, et non
pas les paroles extatiques dans un langage incompréhensible. Il suppose que
le problème abordé par Paul est l'utilisation de ces langues devant un
public connaissant une langue différente, dans le but de "
faire étalage de
sa piété ". L'auteur en déduit que le chant en assemblée doit se faire dans
une langue utilisée et comprise par les gens. Cette déduction va là encore
au-delà de ce qui est indiqué dans le texte. I Cor. 14 prévoit en effet la
traduction d'un texte entonné dans une langue étrangère. Le texte paulinien
ne signifie pas que l'hébreu ne doit pas être utilisé de façon liturgique,
comme cela a été fait dans certaines synagogues et églises, avec la lecture
parallèle d'un Targum ou d’une explication du texte dans la langue commune.
Le texte paulinien indique seulement que les parties incompréhensibles de la
liturgie doivent être traduites.
Le même apôtre exhorte à la fois les Éphésiens (Éphésiens 5. 19, 20.
Entretenez-vous par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels ;
chantant et célébrant de tout votre cœur au Seigneur ; rendez
continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le père, au nom du Seigneur
Jésus-Christ) et les Colossiens (Colossiens 3. 16,17. Que la parole de Dieu
habite en vous richement, en toute sagesse, vous enseignant et vous
exhortant l'un l'autre, par des psaumes, des hymnes et des cantiques
spirituels ; chantant avec grâce dans vos cœurs au Seigneur. Et quoi que
vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus,
en rendant grâce à Dieu et le père par lui.) à chanter des psaumes, des
hymnes, et des chants spirituels.
L'auteur
n'aborde pas la question de savoir ce que Paul entend par psaumes, hymnes et
cantiques spirituels. Il n'est pas possible de supposer qu'il n'y a pas de
limites à ce qui peut ou ne peut pas être inclus dans la réunion de la
congrégation. On peut supposer que Paul se réfère dans ces textes à la
cantillation des Psaumes bibliques, dont les titres dans la Septante
incluent les trois expressions grecques que Paul utilise ici, "psaumes,
hymnes et cantiques spirituels". Ces trois catégories de cantiques sont donc
les Psaumes bibliques. L'auteur ne reconnaît à aucun moment dans son étude
que les cantiques auxquels Paul se réfère doivent avoir existé à l'époque de
Paul, et ses paroles ne peuvent pas être interprétées de manière à donner
carte blanche aux chansons écrites à une date ultérieure.
L'apôtre Jacques (Jacques 5. 13. Quelqu'un parmi vous est-il affligé ?
Qu'il prie : quelqu’un est-il joyeux ? Qu'il chante des psaumes.) exhorte
aussi les chrétiens dispersés des douze auxquels il écrit, à exprimer leur
joie à toutes occasions en chantant des psaumes de louange à Dieu.
Jacques
commande aussi clairement le chant des Psaumes bibliques.
Que peut-on retenir de tous ces exemples, préceptes et règlements
concernant cette pratique, sinon que chanter les louanges de Dieu fait
partie du culte divin dans l'église chrétienne ? Et quiconque n'a jamais
entendu parler d'une controverse à ce sujet tirerait certainement cette
conclusion à la lecture de ces passages. Il est en effet possible de
soulever des objections contre toute chose. On peut prétendre faire des
critiques grammaticales et donner une interprétation forcée aux mots les
plus simples : mais si (page 60) les mêmes règles sont autorisées pour
l'interprétation de l'Écriture en général, comme celles qui doivent être
utilisées pour éluder la force des textes que j'ai mentionnés, les préceptes
les plus simples peuvent être rendus douteux, et les doctrines les plus
claires renversées. Cependant, comme certains ne sont toujours pas
convaincus de ce devoir, je m'efforcerai, sans les citer nommément, de
réfuter toutes leurs objections, et de confirmer la vérité, en montrant,
L'auteur
se penche sur la question de chanter ou ne pas chanter pendant le culte. Il
ne prend pas en considération à ce stade ce qui doit et ne doit pas être
chanté en congrégation. Sur la question abordée, ses arguments semblent
valables. Les textes bibliques auxquels il se réfère impliquent clairement,
voire affirment, le chant en assemblée.
1. Que le chant mentionné dans les différents textes cités est approprié.
2. Qu'il était pratiqué dans le cadre du culte divin.
3. Qu'il était interprété à plusieurs voix.
1. Que le chant mentionné dans les différents textes cités doit être
compris dans un propre, non métaphorique. On ne peut émettre aucune
objection à cela, si ce n'est une critique prétendue de l'original : car
tous ceux qui comprennent l'anglais, savent que chanter consiste à exprimer
des mots avec une voix mélodieuse, selon les règles de la musique, comme le
bon parler consiste à exprimer des mots selon les règles de la grammaire :
les deux s'accomplissant par l'imitation et la pratique, sans la
connaissance de (page 61), la théorie de l'un ou l'autre, car ils sont tout
aussi naturels, quoique les deux puissent être réduites à des règles
artificielles. Chanter en anglais n’est pris dans aucun autre sens, aucun
lecteur anglais ne peut douter que ce soit là le sens.
Quant à l'original : le mot utilisé par les évangélistes (Mat. 26 30.
Umnhsantej.
Marc 14 30. 'Umnhsantej.
Actes 16 25.
Umnoun.)
est dérivé d'un
verbe dont la signification première est de chanter un cantique ou un chant
de louange.
Il est vrai qu'il est parfois utilisé dans le sens absolu de louer, sans
préciser la manière. Mais il existe une règle certaine dans l'interprétation
de tous les écrits : prendre les mots dans leur signification première et la
plus appropriée, à moins que de bonnes raisons justifient pourquoi ce sens
ne peut être admis à l’endroit en question. Or, dans les exemples
considérés, aucune raison de ce type ne peut être avancée, et donc il
devrait être rendu, comme dans notre traduction, « ils chantaient un
cantique ou un chant de louange ».
Dans l'épître aux Corinthiens (I Cor 14 15...
Yalw tw pneumati, yalw de kai tw noi.), et celle de St. Jacques (Jacques 5. 13.
Euqumei tij; yalletw), le mot utilisé dans l’original signifie correctement chanter. Il est
aussi parfois utilisé pour chanter ou jouer d'un instrument de musique, mais
quand (page 62) il est appliqué à la voix, il n'est jamais pris dans un
autre sens que celui de chanter strictement. Dans l'épître aux Colossiens
(Colos. 3. 16.
Adontej.) nous trouvons un autre mot qui signifie aussi bien chanter, mais qui
est parfois utilisé pour exprimer l'écriture d'un poème ou d'une copie de
versets, qui est un sens du mot que, je suppose, personne ne va contester
ici, et d'ailleurs, aucun autre sens ne peut être donné à ce mot, si ce
n'est celui de chanter proprement dit.
Dans l'épître aux Éphésiens (Éph. 5. 19.
Adontej kai yallontej.), les deux derniers mots mentionnés sont utilisés. Ainsi, si saint Paul
avait vraiment voulu parler du chant proprement dit, il lui aurait été
impossible de s’exprimer plus clairement et de manière plus précise.
Tout cela, je pense, constitue une preuve complète que notre traduction
est juste en tout point sur ce sujet et que le chant proprement dit est
mentionné dans tous les exemples cités. Quant aux mélodies particulières
dans lesquelles les mots doivent être exprimés, elles sont laissées aussi
libres que le ton ou les différentes élévations et accentuations de la voix
dans la parole. La décence est la seule limitation : et comme le ton de la
voix ne doit pas être dévergondé et ridicule, de même les airs de musique ne
doivent pas être légers et (page 63) désinvoltes : les deux dans le culte
divin doivent être graves et solennels, conformément à nos adresses à Dieu.
L'argument de l'auteur semble valable, selon lequel les textes auxquels il
se réfère font référence à un chant approprié. Il va au-delà de
l'implication de l'Écriture cependant, dans ses autres conclusions. Il
affirme que les airs particuliers sont laissés à la même liberté que la
parole. Il n'y a pas de telle implication dans le texte. Au contraire, les
apôtres font clairement allusion aux Psaumes bibliques et peut-être à la
cantillation d'autres textes bibliques. Il en découle donc qu'ils doivent
être chantés sur des airs traditionnellement connus au temps des apôtres. Il
n'y a aucune autorisation donnée pour utiliser d'autres airs. La conclusion
finale de l'auteur montre clairement, à cette époque reculée, quel serait le
résultat de permettre aux pratiques non bibliques d’infiltrer le culte. Tant
que seules les cantillations bibliques sont utilisées, il n'est pas question
de ce qui est décent, dévergondé, ridicule, etc. Dès que la
“décence” devient la
seule limite, l'église s'expose à des disputes constantes sur la musique et
les paroles appropriées. C'est la situation actuelle dans le Christianisme.
La conclusion finale de l'auteur doit paraître scandaleuse à toute personne
moderne. Il exige que toute la musique dans le culte soit
“grave et
solennelle”, et jamais
“légère et
désinvolte”. Il est fort probable que même la musique
“légère et désinvolte” de son temps
soit trop ennuyeuse pour les Chrétiens modernes.
2. Que ce chant mentionné dans plusieurs textes récités soit réalisé et
enjoint dans le cadre du culte divin.
L'hymne eucharistique accompli par notre Seigneur et ses apôtres est
reconnu, même par ceux qui nient qu'il ait été chanté, comme un acte de
louange et d'action de grâces à Dieu. Car il est unanimement admis que
l'hymne est une louange, qu'il soit chanté ou non, et il est certain que
Dieu était l'objet auquel ils se référaient alors.
Dans le cas de Paul et Silas, les mots sont explicites, ils ont chanté
des louanges à Dieu.
Aux Éphésiens, l'apôtre l’exprime ainsi : entretenez-vous par des
psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et
célébrant de tout votre cœur au Seigneur ; rendez continuellement grâces
pour toutes choses à Dieu le père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Et
aux Colossiens, il dit, presque dans les mêmes termes : que la parole de
Dieu habite en vous richement, en toute sagesse, vous enseignant et vous
exhortant l'un l'autre, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques
spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs au Seigneur : et tout ce que vous
faites, en parole ou en œuvre, faites (page 64) tout au nom du Seigneur
Jésus, en rendant grâce à Dieu et le père par lui. Dans ces deux passages,
nous pouvons observer l'action, l'action de grâce ou la louange : l'objet,
Dieu, à travers le médiateur ; et le mode extérieur, le chant.
L'apôtre Jacques dit : Quelqu’un parmi vous est-il affligé ? qu'il prie.
Quelqu’un est-il joyeux ? qu'il chante des psaumes. (Jac. 5. 13.) Cela
revient à dire que, tout comme la prière est une façon appropriée d'exprimer
nos besoins et nos peines à Dieu, chanter est une bonne façon d'exprimer
notre joie et notre gratitude. Et en effet, la musique et la poésie sont
toutes deux appropriées pour exprimer et émouvoir les passions. Elles
intensifient et améliorent les sentiments d'amour et de joie, tout en
apaisant doucement les sensations désagréables de douleur et de tristesse.
Ainsi, nous trouvons le psalmiste royal chanter un moment des hymnes de
louange nobles, tantôt une chanson triste de pénitence, et encore de
ferventes prières et des supplications pour obtenir les bénédictions
nécessaires. De sorte que rien de ce qui convient d'être adressé à Dieu ne
peut être inapproprié pour être chanté devant lui.
Ce que saint Paul dit à ce sujet aux Corinthiens ; « je chanterai par
l'esprit, et je chanterai aussi avec l'intelligence « (I Cor. 14. 15.)
semble clairement se référer au culte public dans l'église, étant joint à la
prière : qui avait subi le même abus que les chants, à cause de la vanité
(page 65) et de l'affectation de certains dans l'église, qui avaient reçu le
don des langues, et se vantaient en parlant devant le peuple dans une langue
inconnue, alors qu’ils auraient dû prier et chanter les louanges de Dieu
dans une langue que toutes les personnes présentes pouvaient comprendre, et
se joindre au même acte d’adoration avec une dévotion sincère et une
connaissance raisonnable.
Encore
une fois, Paul ne s'oppose pas à l'utilisation liturgique de l'hébreu, mais
au manque de compréhension de ce qui est dit. Le chapitre fournit la
traduction, comme c'était la pratique dans l'église et la synagogue
d'utiliser un Targum parallèle du texte dans la langue commune. L'auteur va
trop loin dans ses conclusions.
Maintenant à partir de ce qui a été dit à ce titre, il semble que, dans
tous les passages cités, le chant est mentionné comme étant interprété pour
Dieu comme l'objet immédiat : ce qui est tout ce qui est nécessaire pour
constituer une action religieuse ou une partie du culte divin.
L'auteur
suppose que tout ce qui est nécessaire pour constituer une action d’une
partie du culte divin est qu’elle soit interprétée pour Dieu comme l'objet
immédiat. En cela, il est d'accord avec la majorité des Baptistes
d’aujourd'hui. Son point de vue n'est toutefois qu'une simple hypothèse. Il
est parfaitement raisonnable d'exiger une base scripturaire pour tout ce qui
est admis dans le culte de la congrégation.
3. J'en viens maintenant à montrer que chanter les louanges à Dieu a été
réalisé par les voix conjointes de plusieurs personnes ensemble. Matthieu et
Marc disent tous deux que notre Seigneur et ses disciples ont chanté un
cantique (au pluriel), tandis que les actes de Christ bénissant le pain, et
rendant grâces quand il prit la coupe, sont tous deux exprimés (au
singulier) comme ayant été effectués par Christ seul, et les autres se
joignant mentalement seulement. Et je suppose que personne ne doute qu'ils
se soient joints à Christ dans cette action, en dépit de ce qui est dit
qu’il rendit grâces et bénit, c'est-à-dire qu’il a, au nom de tous et en
leur nom, ainsi qu'en son propre nom, (page 66) solennellement prononcé
leurs supplications et actions de grâces communes à Dieu. Mais ici, la
phrase est modifiée, et les évangélistes nous disent qu’ils ont chanté un
cantique, c'est-à-dire, d'une seule voix, ainsi que d'un seul cœur. Comme
c'est le sens clair et évident de l'expression, aucune autre raison ne peut
être avancée pour expliquer la variation de l'expression.
Les
conclusions de l'auteur sont valables, puisque le texte ne fait pas
référence à la prière au singulier
“il” et le chant au
pluriel
“ils”.
Saint Luc nous dit que les prisonniers ont entendu Paul et Silas
accomplir ensemble leurs dévotions communes à Dieu. Je suppose que personne
n’imagine qu’ils ont prononcé leurs prières ensemble. Il doit donc s'agir
des louanges qu'ils ont chantées ensemble, et cela d'une voix si forte que
leurs compagnons de captivité les ont entendus.
L'auteur
tire une conclusion injustifiée en ce qui concerne la prière. Il est très
probable que Paul et Silas aient récité leurs prières ensemble, ce qui
impliquerait qu'ils aient prié avec des mots tirés des Écritures que tous
deux connaissaient et pouvaient réciter. L'inférence de l'auteur se fonde
sur son expérience Baptiste de prière spontanée, qui peut très bien être
valide, mais qui n'est ni mentionnée ni sous-entendue dans le texte. En
revanche, sa déduction principale, celle du chant commun, semble valable.
Il y a un autre passage dans l'histoire des Actes, qui, je pense, si
dûment pris en considération, va dans ce sens. Au chapitre 4 verset 24, il
est dit qu'ils (c'est-à-dire les apôtres qui étaient alors à Jérusalem, et
les croyants qui se joignirent à eux, étant assemblés) élevèrent leur voix à
Dieu d'un commun accord, et dirent : &c. Du contexte, il semble que le culte
alors offert était une action de grâce solennelle (quoique conclue par une
requête) et cela à une occasion très éminente, à savoir la délivrance de
Pierre et Jean de la rage du Sanhédrin ; qui, après les avoir interrogés,
les avait (page 67) renvoyés sans les
punir, et ce dans l'accomplissement de la ‘prophétie de David,’ Psaume 2.
1. Maintenant, comme il s'agissait d'une louange et d'une action de grâce,
exprimées d'une seule voix et d'un seul cœur, je ne vois aucune raison de
douter qu'elle ait été accomplie sous la forme d'un hymne ou d’un cantique
sacré : à moins que l'on ne pense qu'ils aient prononcé un simple discours
d'une seule voix, ce que, je crois, personne n'a jamais soutenu. Nous ne
trouvons nulle part mention d’une prière prononcée à voix unies, mais de
louanges chantées par à voix unies dont j'ai déjà donné des exemples. Et
comme il s'agit ici d'une louange solennelle offerte à voix unies, même s'il
n'est pas dit qu'ils ont chanté, il est plus que probable qu'ils ont chanté,
car quoique dire (qui est le mot utilisé) ne soit pas chanter, il n’y a
cependant pas de doute que chanter, c’est dire.
L’argument de l'auteur n'est pas absolument certain, mais semble
raisonnable.
Ces exemples, je pense, sont suffisants pour prouver que le chant à
plusieurs voix était pratiqué dans l'église chrétienne.
Malgré
certaines faiblesses dans l'expression de ses arguments en raison de la
négligence de questions qu'il n'a pas l'intention d’aborder, sa thèse
principale, selon laquelle les Écritures soutiennent sans aucun doute que
les chants en assemblée ont été pratiqués dans l'église apostolique, est
valablement établie.
En résumé, il ressort de divers textes de l'Écriture, recueillis du
Nouveau Testament, que les louanges de Dieu ont été chantées à plusieurs
voix dans l'église chrétienne, dans le cadre du culte divin ; et que cette
obligation est à plusieurs reprises réglementée, enjointe et recommandée aux
nombreuses églises auxquelles les apôtres (page 68) ont écrit leurs épîtres.
De tout cela, il s'ensuit naturellement, qu'il est maintenant du devoir de
tous les chrétiens de chanter les louanges de Dieu, à la fois dans les
assemblées publiques, et dans leurs exercices religieux plus privés.
Partant
du principe démontré que le chant en
assemblée est une institution apostolique, l'auteur tire la conclusion que
le chant en assemblée est un devoir actuel. Sa conclusion semble valide.
À ce récit tiré de l'Écriture, j’ajouterai un témoignage étranger, pour
prouver que c'était la pratique constante des premiers chrétiens, dans leurs
assemblées religieuses, de chanter à l’unisson des hymnes ou des chants de
louange à Christ en tant que Dieu. Et c'est de Pline le jeune : qui était le
gouverneur de tout le Pont et la Bithynie, en Asie Mineure, en collaboration
avec la ville de Byzance, non pas en tant que proconsul ordinaire, mais en
tant que lieutenant immédiat de l'empereur, doté de pouvoirs
extraordinaires. Ce grand homme avait depuis un certain temps, dans
l'obéissance aux commandements de son maître, exercé son autorité en
poursuivant vigoureuse des chrétiens : mais constatant que s’il se mettait à
punir tous ceux qui admettent être chrétiens, il devait d'une certaine
manière ravager ses provinces, il a jugé nécessaire d'écrire une lettre à
l'empereur lui-même à ce sujet : dans laquelle, après avoir donné un compte
rendu particulier de sa procédure contre les chrétiens, et de leur
obstination à persister jusqu’à la mort, et des grands nombres qui avaient
embrassé cette nouvelle (page 69) superstition, comme il l'appelle, il
raconte ce qu’il avait trouvé, après examen, être l'essence de la pratique
chrétienne.
(Affirmabant autem hanc fuisse suminam vel culpæ fuæ, vel erroris; quod
essent soliti stato die ante lucem convenire, carmenque Christo, quasi Deo,
dicere secum invicem, seque sacramento, non in scelus alimquod obstringere,
sed ne furta, ne latrocinia, ne adulteria committerent, ne fidem fallerent,
ne depositum appellari abnegarent: quibus peractis morem sibi discedendi
fuisse, rursusque coeundi ad capiendum cibum promiscuum tamen & innoxium.
Plin. Ep. Lib. 10. Ep. 97.)
"Ils ont affirmé, dit-il, que la
somme toute entière de cette offense ou de cette erreur réside dans le fait
qu'ils avaient l'habitude, un jour fixé, de se réunir ensemble avant le
lever du soleil, et de chanter ensemble un hymne à Christ en tant que Dieu,
et s'obliger par un sacrement à ne pas commettre de méchanceté, mais de
s'abstenir du vol, du vol qualifié, de l'adultère, de garder la foi et de
restituer tout gage qui leur avait été confié ; puis ils se retiraient et se
retrouvaient pour un repas en commun, dans lequel il n’y avait rien
d'extraordinaire ou de criminel.”
Cette épître a été écrite à Trajan, alors empereur, environ 71 années après
la mort de notre Sauveur béni, en 104 après J.-C. et au cours de la septième
année du règne de Trajan. Par cette autorité incontestable, nous voyons quel
compte rendu les chrétiens de ce temps donnaient de leur propre pratique : à
savoir que lors de leurs assemblées religieuses (page 70) ils chantaient des
cantiques ou des hymnes à Jésus-Christ en tant que Dieu.
Comme
preuve que les Chrétiens en 104 après J.-C. chantaient en assemblée, Pline
est sans doute valable, en supposant l'authenticité de l'épître de Pline. En
apparence, telle était l'intention de l'auteur. Cependant, il glisse une
inférence qu'il n'établit ni ne discute, à savoir que les Chrétiens ont
chanté des hymnes à Jésus en tant que Dieu. Tout d'abord, il est peu
probable que Pline ait été capable de faire des inférences théologiques de
ce genre. Nous pouvons lui faire confiance sur la question du chant en
assemblée en tant que tel, mais pas sur le contenu théologique des hymnes.
Pourtant, l'auteur n'applique aucune critique historique que ce soit.
Deuxièmement, en l'an 104 après J.-C., la doctrine de la Trinité n'avait pas
encore été définie. L'auteur va au-delà de la déclaration de Pline en
laissant entendre que les Chrétiens mentionnés chantaient des hymnes à Jésus
en tant que Dieu, c’est-à-dire, en tant que Personne de la Trinité. Bien que
les hymnes de Stennett soient soigneusement formulés dans des termes
bibliques, il y a deux ou trois références à la préexistence du Christ
(Hymne 29, ligne 5, page 121), et au moins une référence au Christ en tant
que
“le Fils éternel
de Dieu” (Hymne 36, ligne 7, à la page 131). Bien que la
préexistence n'implique généralement pas la Trinité, dans ce cas, associée à
l'expression
“Fils éternel de Dieu”, elle le fait. Cette dernière expression est une
formule calviniste historique en opposition à l'unitarisme de Servet.
Stennett et son défenseur anonyme sont trinitaires dans le sens calviniste
du terme. Le recours à Pline pour défendre la Trinité est un anachronisme.
L'auteur
fait appel à la Bible pour instituer le chant d’hymnes en assemblée. Son but
en introduisant le chant d'hymnes est finalement devenu apparent. Une
liturgie biblique n'est pas suffisante pour soutenir la doctrine trinitaire.
Il laisse la question du contenu des hymnes ouverte, tant qu'ils sont
“décents”, ce qui
implique que la Bible accepte tout et n'importe quoi. Après avoir prouvé que
les chants en assemblée existaient dans l'Église primitive, il saute à la
conclusion que les hymnes trinitaires sont non seulement autorisés, mais
enjoints par l'Écriture. L'argument n'est même pas discuté et encore moins
démontré. Le caractère spécieux de cette casuistique devrait être évident
aux honnêtes de même qu’aux malhonnêtes.
Troisièmement, il n'y a pas de support biblique pour une institution
congrégationnelle avant l'aube. Il est même possible que dès 104 après
J.-C., Pline ait observé un service religieux du dimanche matin. Cela étant
le cas, les Chrétiens en question peuvent difficilement servir d’exemples
pour les observateurs du Sabbat, car ils se livrent à des pratiques n’ayant
pas de préséance biblique.
En ce qui concerne les compositions suivantes je dirai seulement, que les
sujets sont bien choisis, et admirablement adaptés pour l'occasion,
appropriés à susciter des sentiments convenables lors de la grande fête de
l'amour, le Dîner du Seigneur, institué en commémoration de ce sacrifice
parfait, par lequel seul nous sommes délivrés de la destruction éternelle,
et ayons droit à la béatitude éternelle. La poésie est chaste et polie,
l'expression claire et juste, en tout point conforme au thème noble : en
tant que telle, je la recommande à la fois pour l’usage public et privé de
ces fervents chrétiens, dont les poitrines sont réchauffées par un feu
céleste, et dont les âmes sont transportées par un vif sentiment de l'amour
divin.
L'éloge
que fait l'auteur des hymnes de Stennett est sans doute en fonction de leur
véritable contenu et de leur valeur poétique. Certains des hymnes de
Stennett ont résisté à l'épreuve des siècles. L'auteur fait appel à la
dévotion, à la noblesse, à un feu céleste, et un vif sentiment de l'amour
divin. Notez que tous ces critères sont éminemment subjectifs. Ils seraient
tous très bien si un critère de plus avait été ajouté : est-ce biblique ?
Mais Stennett a été très prudent. Il y a une citation de la Bible dans
presque toutes les lignes de ses hymnes. Les références à des doctrines non
bibliques, telles que la Trinité, sont très rares et difficiles à trouver.
Le résultat est insidieux, insinuant de fausses doctrines dans des textes
qui en sont largement exempts. Cet ancien livre de cantiques n’est que la
première étape dans une évolution historique décrite par le prophète Amos
comme les chants du temple transformés en hurlement (Amos 8:3). Il a fallu
trois siècles et demi pour que cela s'accomplisse, mais finalement, la masse
rocheuse qui s'est infiltrée dans la quasi-totalité de la Chrétienté est
l'accomplissement final des paroles d'Amos.
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