Christian Churches of God
[024]
L’Ange de YHVH
(Édition 2.1 19940514-20010906-20210628)
Cette œuvre développe l'identité de l'Ange de YHVH ou Jéhovah dans l'Ancien Testament. Le résultat a certaines implications troublantes pour les enseignements du Christianisme moderne, y compris ceux d'Herbert W. Armstrong et ceux des Témoins de Jéhovah.
Christian Churches of
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L’Ange de YHVH [024]
L'ANGE DE YHVH
1. INTRODUCTION
1.1 Difficultés avec ces enseignements
1.2 Principes Fondamentaux pour une Compréhension
1.3 Définition du terme Ange
2. AGAR ET L'ANGE
2.1 Tu-es-le-Dieu-qui-voit
2.2 L'Ange de Dieu
3. ABRAHAM ET L'ANGE
3.1 YHVH en tant qu’un titre distribué
3.2 L'Ange empêche Isaac d’être tué
3.3 L'Ange et la femme d'Isaac
4. JACOB ET L'ANGE
4.1 Le Dieu de la Maison de Dieu
4.2 La Face de Dieu
4.3 L'Ange de la Rédemption
5. MOÏSE ET L'ANGE
5.1 Le Discours d’Étienne
5.2 L'Ange dans le Buisson
5.3 L'Ange dans la Nuée
5.4 L'Ange en tant que Donneur de la Loi
5.5 L'Ange en tant que la Présence de Dieu
6. L'ANGE DE L'ALLIANCE
7. BALAAM ET L'ANGE
8. JOSUÉ ET L'ANGE
9. L'ANGE ET LES JUGES
9.1 Gédéon et l'Ange
9.2 Les Parents de Samson et l'Ange
10. L'ANGE DURANT LA PÉRIODE DES ROIS
10.1 David et l'Ange
10.2 Élie et l'Ange
10.3 Ésaïe et l'Ange
10.4 L'Ange Protège l'Israël
11. D'AUTRES RÉFÉRENCES À L'ANGE
11.1 L'Ange, faisant partie de la vie quotidienne En Israël
11.2 L'Ange dans Daniel
11.3 L'Ange dans Zacharie
12. RÉSUMÉ
ANNEXE 1 : EST-CE QUE CHRIST ÉTAIT LE FILS DE DIEU AVANT SA NAISSANCE HUMAINE ?
ANNEXE 2 : CHRIST ET MELCHISÉDEK
ANNEXE 3 : L'EXALTATION DU MESSIE ET SES TITRES
ANNEXE 4 : COMMENTAIRES À PROPOS DE L'ANGE DE YHVH
ANNEXE 5 : LES VUES DE LA PREMIERE ÉGLISE À PROPOS DES ANGES ET CHRIST
ANNEXE 6 : L’ADORATION DANS LE NOUVEAU TESTAMENT
ANNEXE 7 : LA RÉPONSE DE BELSHAM
1. Introduction
Cette œuvre est basée sur les œuvres La Création : De la Théologie Anthropomorphique à l'Anthropologie Théomorphique (B5) et les études Les Élus en tant qu’Elohim (No. 001) et aussi Le Dieu que Nous Adorons (No. 002). Cette étude aide à expliquer Les Dépositions des Croyances de la Foi Chrétienne (A1) sur laquelle elle est aussi basée. Le but de l'étude est d'expliquer la place du Grand Ange de l'Ancien Testament (AT) qui est apparu aux Patriarches et qui a donné la Loi à Moïse.
Une erreur est entrée dans l'Église dans les dernières décennies du vingtième siècle qui a eu de sérieuses implications pour la théologie des Églises de Dieu et qui a été utilisée pour saper leur position doctrinale historique dans les éléments principaux des églises. Cette erreur, qui était en fait très sérieuse, devait apparaître dans la branche de l'Église qui est devenue connue comme la Worldwide Church of God (WCG) (l'Église Universelle de Dieu).
Il y avait une série d'enseignements au sujet de la nature de Dieu et de Christ qui prétendaient diverses choses à propos de chacun. Parmi ces enseignements étaient les points suivants :
Donc, il y avait plusieurs concepts enseignés. Ceux-ci étaient qu’il y avait deux Êtres-Dieu qui avaient toujours existé ; et que ceux-ci ont été nommés "Dieu" et "la Parole", devenant connus plus tard comme le "Père" et le "Fils" après que Christ soit apparu sur la terre (voir la discussion dans l'Annexe 1 pour la preuve que la Paternité de Dieu et la relation de fils du Christ étaient connues avant la venue de Christ dans la chair) ; que Christ était le Dieu de l'Israël antique, étant connu comme YHVH ; que personne ne savait vraiment que l'autre Être-Dieu, Dieu le Père (comme il a été "plus tard" appelé) a existé jusqu'à ce que Christ soit apparu sur la terre et ait révélé son existence ; que Christ était Melchisédek et a ainsi vécu sur la terre au temps d'Abraham, mais était sans père, ni mère, ni lignée, et ainsi de suite (voir la discussion dans l'Annexe 2 et aussi l'étude Melchisédek (No. 128) pour preuve que Christ n'était pas Melchisédek).
Bien sûr, la Bible enseigne qu'il n'y a seulement qu'un seul Dieu. Alors, dire que Jésus Christ ou le Logos était un Être-Dieu et que Dieu le Père était un deuxième Être-Dieu voulait dire qu'il y avait 1+1=2 Êtres-Dieu ou 2 Dieux – et non pas Un Seul Dieu. Pour expliquer cette contradiction apparente, il a été dit qu'Elohim était un nom uni-pluriel et que Dieu et la Parole étaient un seul Elohim ou qu'ils étaient "un Seul Dieu" dans le sens que le mot Dieu dans ce contexte signifiait Famille de Dieu. De plus, le terme Dieu a été expliqué pour avoir plusieurs significations : il pourrait se référer à un membre de la "Famille du Seul Dieu" en tant que personnage distinct, ou il pourrait se référer à tous les membres de la "Famille de Dieu" en tant qu’une structure composée, ou il pourrait se référer à Dieu le Père en parlant de "Dieu et la Parole".
Ces choses étaient plus ou moins acceptées par la plupart de ceux qui sont entrés dans la WCG. Elles étaient, après tout, présentées avec une variété d’Écritures en soutien et, prétendument, aisément enseignées par les ministres. Cependant, les doctrines de la nature de Dieu, en règle générale, étaient évitées. Il y avait aussi un certain nombre d'enseignements contradictoires, qui étaient inexplicables à la lumière des affirmations précédentes. Les Cours par Correspondance (The long Bible Correspondence Course) de la WCG jusqu'à la dernière publication sous Joseph W. Tkach Senior, après le décès d’Herbert Armstrong – déclaraient aussi que le terme pour Dieu était Eloah au singulier et le terme pluriel elohim provenait de cette forme singulière. Ceci est une déclaration vraie. Aussi, l'Église n'a jamais prié à quiconque, mais au Père, en tant que Dieu, au nom du Fils Jésus Christ, et ainsi aucun conflit dans l'adoration n'a été introduit. La doctrine de la nature de Dieu n'était en général pas enseignée.
1.1 Difficultés avec ces enseignements
Cependant, ces explications ont également soulevé de nombreuses questions. Pour commencer, l'explication de la façon dont 2 Êtres-Dieu = 1 Dieu, était logiquement dépendante de l'extension du statut du terme 'Dieu'. Il était très évident, à partir d'un certain nombre de passages dans le Nouveau Testament (NT), que lorsque le "seul Dieu" de la Bible a été évoqué, c’était en référence à Dieu le Père :
Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit : Père, l’heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. (Jean 17:1-3, LSG)
Néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. (1Cor. 8:6, LSG)
[Il y a] un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. (Éph. 4:6, LSG)
Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, (1Tim. 2:5, LSG)
L'explication de la façon dont Christ est venu pour révéler le Père et que l'existence du Père était plus ou moins inconnue jusqu'à ce que Christ ait été manifesté dans la chair, était aussi totalement fausse. L'explication contredit de nombreux passages dans le Nouveau Testament où il a été pris pour acquis que Dieu le Père était le Dieu de l'Ancien Testament, le Dieu d'Israël, et qu'Il nous a envoyé son serviteur, Jésus. Par exemple :
Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle. (Actes 2:22-24, LSG)
Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate, qui était d’avis qu’on le relâchât. (Actes 3:13, LSG)
Maintenant, considérez ceci : Si Dieu le Père était inconnu en Israël avant la venue de Christ en tant qu’un homme, alors ces déclarations n’auraient pas de sens parce qu'ils font appel au Dieu d'Israël comme celui qui a validé le ministère de Christ. On s'attendrait plutôt à ce que Pierre ait dit quelque chose comme, "Jésus était le Dieu de nos Pères venu dans la chair et il nous a révélé qu'il existe un autre Dieu supérieur dans le ciel qui est le Dieu Très-Haut au-dessus de tout."
En fait, si vous y pensez, le Nouveau Testament entier est construit sur la compréhension que Dieu le Père était le Dieu d'Israël et que Jésus est venu en tant que son Messie et Serviteur, tel que prophétisé. Si cela était vraiment correct que Dieu le Père était inconnu avant la venue de Christ, cela aurait été une révélation stupéfiante aux Juifs et aux premiers Chrétiens. On s'attendrait à trouver ce point expliqué à maintes reprises dans le Nouveau Testament. Cependant, ce n'est pas ce que nous trouvons. Mais plutôt, l’existence de Dieu le Père est prise pour acquise.
Ce fut l'identité et le rôle de Jésus Christ qui ont causé tant de désarroi parmi les Juifs et qui devaient être expliqués. Jésus était le Fils de Dieu – le Fils du Dieu de l'Ancien Testament (Luc 1:30-35). Il était l’Élu [le Choisi] de Dieu (Luc 9:35 ; 23:35) - le Serviteur de Dieu (Matt. 12:18). Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par Ses prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par Son Fils (Héb. 1:1-2). Sans aucun doute, Dieu le Père était connu dans l'Ancien Testament.
Certainement, Jésus a dit que :
Et le Père qui m’a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez point vu sa face (Jean 5:37 LSG)
Par contre, ceci n'est pas l'équivalent de dire que personne ne connaissait l'existence du Père dans l'Ancien Testament. Cela signifie simplement que personne, à aucun moment, n'avait jamais entendu Sa voix ou avait vu Sa forme. Comment cela pouvait être le cas sera expliqué ci-dessous.
Un autre problème qui est très évident dans l'Ancien Testament est que le terme YHVH n'était pas utilisé exclusivement pour Christ dans l'Ancien Testament. Oui, il y a des passages dans lesquels YHVH est utilisé en se référant à celui qui est devenu Christ comme nous le verrons. Mais, il y a maints et maints autres passages où YHVH est utilisé de telle façon qu'il ne pourrait évidemment qu'être attribué à Dieu le Père. Par exemple :
L’Éternel [YHVH], ton Dieu [Elohim], te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez ! (Deut. 18:15, LSG)
[Notez : Il y a un certain nombre de termes en hébreu traduits comme Dieu dans nos Bibles françaises. Les plus importants de ceux-ci sont :
1)Eloah – ceci est au singulier et est utilisé pour le seul vrai Dieu ; en arabe, c'est Allah et est utilisé dans l'Islam pour l’unique Véritable Dieu ;
2)Elohim – ceci est une forme plurielle d'Eloah et elle est utilisée pour tous les êtres dans le royaume spirituel, y compris l’unique Véritable Dieu, Eloah, et les anges bons ou mauvais ;
3)Elohi - une forme singulière d’Elohim et utilisé pour un Elohim spécifique, plus particulièrement le Mal'ak qui représentait Eloah à Israël ;
4) El - un mot singulier pour Dieu, et utilisé tant pour Eloah que pour son Mal'ak dans différents contextes.
Voir la discussion dans la Section 12 pour plus de détails.]
Ici, Moïse déclare que YHVH suscitera un prophète à qui Israël devra obéir. Ce prophète était Christ, comme Actes 7:37 le rend évident. Maintenant, Christ ne s'est pas suscité lui-même – les passages que nous lisons des Actes 2 et 3 précisent que c’est Dieu qui a suscité Christ. Donc clairement, YHVH est utilisé en référence à Dieu le Père, et ceci était une chose proclamée par Moïse à tout Israël.
Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont concertés ensemble contre l’Éternel [YHVH] et contre son Oint. (Ps. 2:2, version d’Ostervald).
Je publierai le décret de l’Éternel [YHVH] : Il m’a dit : Tu es mon fils ; aujourd’hui Je t’ai engendré. (Ps. 2:7, version d’Ostervald).
Ici, nous lisons au sujet de YHVH et de Son Oint. Au verset 7, nous lisons au sujet de YHVH et de Son Fils engendré. Évidemment, YHVH, dans ce Psaume, doit être attribué à Dieu le Père. Une explication semblable doit aller avec Psaume 110:1 où nous lisons :
Psaume de David. L’Éternel [YHVH] a dit à mon seigneur [Adoni] : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis le marchepied de tes pieds. (version d’Ostervald)
Dans les nombreuses prophéties du "Serviteur" à propos de Christ dans Ésaïe (commençant à partir du chapitre 42 et suivants), YHVH envoie Son Serviteur. Par exemple :
Le Seigneur, l’Éternel [Adonaï YHVH] m’a ouvert l’oreille, et je n’ai point résisté, je ne me suis point retiré en arrière. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; je n’ai pas dérobé mon visage aux outrages ni aux crachats. (Ésa. 50:5-6, version d’Ostervald).
Qui a cru à ce que nous avons fait entendre, et à qui le bras de l’Éternel [YHVH] a-t-il été révélé ? Il montera devant lui comme un rejeton, et comme une racine sortant d’une terre aride. Il n’a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n’y a point d’apparence en lui pour nous le faire désirer. Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur, et comme quelqu’un de qui on cache sa face ; il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime. Certainement, lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu [Elohim], et affligé ; mais il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin, et l’Éternel [YHVH] a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. (Ésa. 53:1-6, DRB)
L’Esprit du Seigneur, de l’Éternel, [Adonaï YHVH] est sur moi ; car l’Éternel [YHVH] m’a oint, pour annoncer la bonne nouvelle aux affligés. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers l’ouverture de la prison ; (Ésa. 61:1, version d’Ostervald).
Clairement, dans les passages précédents, YHVH doit absolument se référer à Dieu le Père. Un dernier passage à remarquer est Zacharie 13:7 où nous lisons :
Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon, dit l’Éternel des armées [YHVH Sabaoth] ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé ; et je tournerai ma main sur les petits. (DRB)
Ceci est la prophétie où on "frappe le berger, et le troupeau sera dispersé" dont Christ a fait référence et qu’il s’est attribué à lui-même en tant que le Bon Berger (Matt. 26:31). Toutefois, cette prophétie est dite par YHVH des Armées à propos de Son berger, l'homme qui est "le compagnon" de YHVH (DRB). Encore une fois, YHVH doit absolument être Dieu le Père et non pas Christ.
La WCG (Église Universelle de Dieu) a enseigné ces erreurs et d’autres. Ceux qui mettaient en doute les erreurs de l'Église étaient contraints de penser que toute incohérence dans l'explication était la faute de l'individu et les questions étaient réprimées si elles étaient soulevées. Ce comportement a mené à une crise théologique très sérieuse non seulement dans la WCG mais également dans d'autres églises, étant donné que les erreurs ont été utilisées pour introduire la structure Trinitaire dans un déguisement Binitaire et pour attaquer ensuite la théologie de l'Église. Cette insertion d'erreur et la subséquente théologie Trinitaire devaient arriver dans la WCG et ensuite dans l'Église de Dieu (du Septième Jour) dans ses branches comme elle avait été utilisée dans l’Église Baptiste du Septième Jour à partir des États-Unis et aussi dans les Églises Adventistes du Septième Jour avec elles. Bref, cette incohérence théologique et échec de comprendre la nature de Dieu deviendraient la chute théologique des Églises de Dieu à la fin du vingtième siècle.
Les Églises de Dieu aux premier et deuxième siècles étaient Unitaires comme nos archives des récits historiques le démontrent au-delà de tout doute. Elles enseignaient que Christ était le Grand Être qui a donné la Loi à Moïse au Sinaï et qui était avec Israël dans le Désert. Cela a été proclamé par Justin Martyr dans sa Première Apologie vers 154 EC ((LXIII, ANF, I, 184) qui disait qu'il était l'Ange de Dieu, le Fils de Dieu et comme un Dieu. Cela a de nouveau été proclamé dans la grande défense Unitaire par Irénée vers 195 (Contre les Hérésies), où il a déclaré qu'à l'origine, Dieu n'avait rien d’existant en même temps avec Lui. Christ et tous les autres êtres sont venus à l’existence par la suite (consulter l’étude La Première Théologie de la Divinité (No. 127)). Cependant, tous les théologiens de l'Église de toute persuasion n’ont jamais douté, même pour un instant, que Christ était préexistant en tant que l'être de l'Ancien Testament qui était à la fois Ange et Elohim, et ils proclamaient que c'était le destin des élus de devenir elohim, comme Christ était elohim en tant que fils de Dieu avec puissance de sa résurrection d’entre les morts (Rom. 1:4) (cf. l'étude Les Élus en tant qu’Elohim (No. 001)).
1.2 Principes Fondamentaux pour une Compréhension
Afin de comprendre ce que la Bible nous enseigne au sujet de Dieu et comment et par qui Il choisit pour interagir avec nous, nous devons établir dans notre esprit plusieurs points fondamentaux.
Premièrement, il n'y a qu'un seul vrai Dieu. Il n'y a qu'un personnage qui, en vertu de ce qu’Il est intrinsèquement, peut légitimement être appelé le seul vrai Dieu. Jésus a identifié ce personnage comme étant son Père et a dit que la vie éternelle dépendait de la compréhension de cela et du fait de savoir faire la distinction entre cet Être et Jésus-Christ qu'Il a envoyé (Jean 17:3). Lui seul a l'immortalité intrinsèque (1Tim. 6:16). Lui seul est intrinsèquement saint (Apoc. 15:4).
[Remarque : Dans le terme Dieu, le Père (ou Dieu le Père), les mots le Père sont grammaticalement en apposition avec Dieu. Une apposition est le placement d'un mot ou d'une expression à côté d'un autre pour que le deuxième l’explique et qui a la même construction grammaticale que le premier. C'est semblable de dire Marie, ma cousine, est venue me visiter. Le terme le Père est une autre façon de dire Dieu. C'est-à-dire, Dieu est le Père et le Père est Dieu. Ce n'est pas comme si Dieu le Père était un simple titre descriptif pour une "hypostase de Dieu". Plutôt, le Père est le seul Dieu, et le seul Dieu est le Père.]
Un deuxième point fondamental est de comprendre qu'aucun homme, à aucun moment, n'a jamais vu ou entendu la voix du seul vrai Dieu :
Qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen ! (1Tim. 6:16, LSG)
Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique [le grec original lit le seul Dieu engendré], qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. (Jean 1:18, LSG)
Personne n’a jamais vu Dieu : si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est accompli en nous. (1Jean 4:12, version d’Ostervald).
Et le Père qui m’a envoyé a lui-même rendu témoignage de moi. Vous n’avez jamais entendu sa voix, ni vu sa face. (Jean 5:37 version d’Ostervald)
C’est que nul n’a vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père. (Jean 6:46, LSG)
Consulter l'étude La Préexistence de Jésus Christ (No. 243) pour un examen de cette question aussi.
Plutôt que de traiter avec l'humanité en personne, Dieu a interagi avec les humains par l'intermédiaire d'un ou plusieurs médiateurs ou messagers. Et cela nous amène au troisième point fondamental dont nous devons nous rappeler. Dieu s'est révélé lui-même aux peuples de milieu et de culture sémitiques, et non pas de milieu et de culture grecs. En Occident, nous avons tendance à penser en termes d’idées et de concepts grecs. Les peuples sémitiques avaient une façon totalement différente de voir les choses. À moins que nous n'apprenions à apprécier leur façon de penser, nous deviendrons terriblement confus lorsque nous lirons la Bible. Les concepts du Trinitarisme et du Binitarisme sont apparus, en partie, à cause d'un échec de la part des mentalités grecque et occidentale de comprendre la mentalité hébraïque et, de là, le langage de la Bible.
1.3 Définition du terme Ange
Ce dernier point est particulièrement vrai lorsque nous examinons les concepts des noms et des titres appliqués aux messagers dans la culture hébraïque. Le terme hébreu pour messager dans l'Ancien Testament est le nom mal'ak. Ce terme apparaît 213 fois dans tout l'Ancien Testament. Il est dérivé d'une racine inutilisée ayant le sens d’envoyer comme député. C'est ce mot mal'ak qui est traduit comme ange dans nos Bibles françaises. À cause de nos antécédents, chaque fois que nous lisons le mot ange dans la Bible, un ensemble d'idées préconçues vient à l'esprit. Le mot ange est un "mot chargé" en quelque sorte, tandis que tout ce qu’il signifie vraiment est messager.
Dans le Nouveau Testament grec, une disposition semblable est en place. Le mot pour messager dans le grec est aggelos {ang '-el-os} duquel, en fait, nous obtenons le mot français ange. Mais encore une fois, tout ce qu’il signifie est messager. (Aggelos est tiré de angello qui signifie livrer un message. Il est utilisé autant pour des humains que pour des anges. Dans Apoc. 21:17, après le Millénium, les termes homme et ange deviennent synonymes).
Dans l'Ancien Testament, mal'ak distinguait ceux qui étaient envoyés sur une grande distance par un individu – par exemple dans Genèse 32:3 où Jacob a envoyé des messagers à Ésaü. (Notez que dans Gen. 32:1-2 le mal'ak de Dieu (Elohim) rencontre Jacob. Ainsi, dans les versets 1-2, mal'ak est utilisé pour se référer aux messagers surnaturels envoyés par Dieu et au verset 3, il est utilisé pour se référer aux messagers humains envoyés par Jacob).
Un mal'ak ou plus pouvait aussi être envoyé par une communauté (Nom. 21:21) afin de communiquer un message. En tant que représentant d'un roi, le mal'ak pourrait avoir exécuté la fonction d'un diplomate (cf. 1Rois 20:1-2). Le mal'ak ou messager occupait une place importante dans la culture sémitique. L'honneur donné au messager signifiait l'honneur donné à l'expéditeur et l'opposé était aussi vrai (cf. Jean 5:23).
Dieu a envoyé divers types de messagers. Premièrement, il y avait des messagers humains prophétiques (2Chron. 36:15-16). Deuxièmement, il y avait aussi les messagers surnaturels de Dieu envoyés avec un message particulier ou une fonction (Gen. 19:1 ; Ps. 91:11). Dans le cas de ces derniers messagers, le terme mal’ak est habituellement traduit ange pour le bénéfice du lecteur français afin qu’il puisse comprendre qu'il était question d’un messager surnaturel du ciel dans l’hébreu original. Cependant, le point que nous faisons est que ange signifie simplement messager et nous devrions essayer d’éviter de "charger" le mot ange d'idées préconçues inutiles.
Maintenant, parmi tous les mal'ak envoyés par Dieu, de loin le plus important et visé dans cette étude est celui qui a été désigné par les expressions Mal'ak YHVH, ou "l'Ange de l’ÉTERNEL" dans nos Bibles françaises et Mal'ak Elohim, c'est-à-dire "l'Ange de Dieu." (Il est souvent plus correctement traduit comme "l'Ange des Dieux" mais cette question n'est pas traitée dans cette étude.) Ces expressions sont toujours utilisées au singulier. Elles se réfèrent à l'Ange spécial (ou Messager) qui portait la Présence de Dieu. Parce qu’il portait l'autorité de Dieu et représentait Dieu, il était fréquemment appelé YHVH. Ceci est un autre concept acceptable à la mentalité sémitique mais qui est généralement étrangère à notre façon de penser. Un penseur hébreu était capable d'appeler, par le nom de Dieu, un messager représentant Dieu tout en reconnaissant aussi que le messager était seulement un messager et non pas Dieu dans la première personne.
Par exemple, Israël appelait ses juges humains elohim parce qu'ils représentaient L'Elohim ou Le Dieu (c'est-à-dire Dieu le Père), mais cela ne signifiait pas que les juges étaient vraiment Dieu en personne :
Si le voleur n’est pas trouvé, le maître de la maison sera amené devant les juges [elohim], pour jurer s’il n’a pas mis sa main sur le bien de son prochain. (Ex. 22:8, DRB)
Tu n’insulteras pas les dieux [elohim], et tu ne maudiras pas le dirigeant de ton peuple. (Ex. 22:28, KJF).
Les dieux mentionnés ici sont les juges d'Israël. Lorsqu’une personne comparaissait devant un juge dans une cour hébraïque, elle s’adressait littéralement au juge comme Dieu parce que le juge représentait Dieu et portait Son autorité. (Ce n’est pas rare dans les courts de pays anglophones de se référer au juge en tant que Your Worship [lit. Ton Adoration]. Très probablement la pratique est reliée à l’équivalent sémitique primitif.) Et c'était ainsi que le Mal'ak de YHVH a porté le nom de YHVH et était, en réalité, mentionné comme YHVH parce qu'il portait l'autorité de YHVH. (Il y a aussi le fait relié que YHVH signifie Celui qui cause que ce soit à la troisième personne et est utilisé par ceux qui sont subalternes à YHVH des Armées puisqu'Il est la cause littéralement de leur être (c.-à-d. d’exister). Voir les notes en bas de page de la Bible New Oxford Annotated Bible RSV,p.70). De plus, le Mal'ak de YHVH était aussi appelé Elohim parce qu'il représentait Celui qui est l’Unique Véritable Dieu qui était l'Elohim du ciel.
Remarque : Certaines personnes pourraient s’objecter à cette délégation des noms de Dieu en raison d’Ésaïe 44:5 et ailleurs. Cependant, ces passages font référence au seul vrai Dieu qui est unique et sans égal. Le concept des êtres inférieurs portant l'autorité et, de là, le nom de Dieu est clairement soutenu dans le Nouveau Testament dans Apocalypse 3:12.
Comme cela deviendra évident, la Bible montre l'Ange ou le Mal'ak de YHVH comme étant Christ qui se manifeste lui-même sous forme visible. Comme nous le verrons, cet aspect est aussi reflété dans le texte du Psaume 45:6-7 et Hébreux 1:8-9 qui est examiné ci-dessous.
Les Anges en tant qu’Elohim
Le terme ange est aussi utilisé pour traduire le mot Elohim comme Dieu là où il est utilisé dans l'hébreu, dans l’Ancien Testament. Dans le Psaume 8 par exemple, lorsque la Septante (LXX) a été traduite à partir de l’hébreu en grec, le mot elohim, – se référant clairement aux fils de Dieu et au Messie – a été traduit comme ‘aggelos ou messagers dans le texte grec par la LXX, et cette utilisation a été transférée dans le texte du NT dans le Livre des Hébreux.
Le texte devrait être : Tu l’as fait (pour un certain temps) un peu inférieur aux Elohim (Dieux) et tu l’as couronné de gloire et d’honneur.
C'est le sens en hébreu et c'est l'intention du Livre des Hébreux dans les chapitres 1 et 2 dans le traitement de ce concept. Il est traduit en français comme Anges purement à cause de la théologie Trinitaire. Les Hébreux comprenaient que les elohim étaient les fils de Dieu. Les messagers de Dieu étaient les Fils de Dieu et ont été traduits comme messagers dans les traductions grecques pour des fins théologiques de monothéisme. Ce problème est examiné dans l’étude Psaume 8 (No. 14).
La préexistence de Christ était prise pour acquise et est proclamée dans la théologie de la première église maintes fois. Elle est expliquée dans l'étude La Préexistence de Jésus Christ (No. 243).
Examinons maintenant cet être qui se trouve dans l'Ancien Testament qui était l'Ange de Dieu
2. Agar et l'Ange
2.1 Tu-Es-le-Dieu-Qui-Voit
L'Ange de YHVH est mentionné pour la première fois dans l'histoire de la servante Agar fuyant sa maîtresse Saraï, dans Genèse 16. Alors qu’Agar erre dans le désert, l'Ange la rencontre. Significativement, l'Ange promet qu'il bénira et multipliera ses descendants. Donc, l'Ange a reçu le pouvoir et l'autorité de Dieu pour accorder des bénédictions à l'humanité. À la fin de cette rencontre, l'Ange est appelé "le YHVH qui a parlé avec elle" – (la Bible Interlinéaire le traduit comme "Et elle a appelé le nom de Jéhovah, Celui qui parlait avec elle, Toi, un Dieu de vision !" La tournure Celui qui parlait avec elle indique qu'il y a plusieurs êtres qui portent le titre YHVH. C'était ce YHVH particulier qui lui a parlé, qui l'a vue errer dans le désert et est allé à son aide) – et elle l'appelle, "Tu-Es-le-Dieu-Qui-Voit" (v. 13). Pourtant, l'Ange se réfère aussi à YHVH à la troisième personne. Ainsi, dans cet exemple, nous commençons à voir comment l'Ange de YHVH porte le titre YHVH, mais qu’il parle aussi au nom de son YHVH qu’il représente.
Mais l’ange de l’Éternel la trouva près d’une source d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Shur. Et il lui dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu ? Et où vas-tu ? Et elle répondit : Je fuis de devant Saraï ma maîtresse. Et l’ange de l’Éternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse et humilie-toi sous sa main. Et l’ange de l’Éternel lui dit : Je multiplierai tellement ta postérité qu’on ne pourra la compter, tant elle sera nombreuse. Et l’ange de l’Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte ; et tu enfanteras un fils, et tu le nommeras Ismaël (Dieu entend) ; car l’Éternel t’a entendue dans ton affliction. Il sera semblable à un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous contre lui et il habitera en face de tous ses frères. Et elle appela le nom de l’Éternel [YHVH] qui lui avait parlé Atta-El-Roï (tu es un Dieu [El] qui voit). Car elle dit : N’ai-je pas même, ici, vu celui qui me voyait ? [la version anglaise RSV ajoute et que je suis restée en vie après l’avoir vu] (Gen. 16:7-13, version d’Ostervald).
Significativement, Christ s'identifie lui-même comme étant Celui qui sonde les cœurs et qui voit les intentions de la pensée dans le Nouveau Testament. Dans Apocalypse 2:18,23 nous lisons :
Écris à l’ange de l’Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain ardent : (LSG)
Je ferai mourir de mort ses enfants ; et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres. (LSG)
2.2 L'Ange de Dieu
Lorsque Agar fuit la deuxième fois, l'Ange lui parle de nouveau, et répète sa promesse que de son fils sortira une grande nation. Ici, nous lisons pour la première fois le deuxième titre de l'Ange, l'Ange de Dieu. Il est significatif que les termes Dieu [Elohim] et Ange de Dieu [Elohim] sont utilisés de façon interchangeable comme YHVH et Ange de YHVH sont utilisés de façon interchangeable. Dieu [Elohim] entend et l'Ange parle. L'Ange dit qu'il bénira Ismaël, mais il dit aussi qu'il parle de la part de Dieu [Elohim]. Cela indique qu’il y a une hiérarchie parmi les Elohim. L'Ange porte le titre Elohim et parle de la part de l'Elohim qu'il représente.
Dieu [Elohim] entendit la voix de l’enfant ; et l’ange de Dieu [Elohim] appela du ciel Agar, et lui dit : Qu’as-tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu [Elohim] a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est. Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation. Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à l’enfant. Dieu fut avec l’enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d’arc. (Gen. 21:17-20, LSG)
3. Abraham et l'Ange
3.1 YHVH en tant qu’un titre distribué
Dans l'exemple d’Agar et de l'Ange, nous avons vu que l'Ange de YHVH était appelé YHVH parce qu'il portait l'autorité de YHVH et parlait de Sa part. Ce concept de YHVH en tant que titre distribué (i.e. un titre s'appliquant à plusieurs entités, pas seulement à YHVH des Armées qui est Celui qui est l’Unique Véritable Dieu) apparaît en de nombreuses places. (Pour une discussion au sujet des titres dans le Nouveau Testament, voir l'Annexe 3). Par exemple, YHVH est directement apparu à Abraham.
L’Éternel [YHVH] apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta postérité. Et Abram bâtit là un autel à l’Éternel, qui lui était apparu. (Gen 12:7, LSG)
Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel [YHVH] apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant [El-Shaddaï]. Marche devant ma face, et sois intègre. J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l’infini. Abram tomba sur sa face ; et Dieu [Elohim] lui parla, en disant : (Gen. 17:1-3, LSG)
Ce YHVH ne pouvait absolument pas être Celui qui est l’Unique Véritable Dieu parce que aucun homme n’a jamais vu Dieu ou entendu Sa voix (cf. les passages du NT mentionnés précédemment). Pourtant, il parle comme le Dieu Tout-puissant. Le terme hébreu pour Tout-puissant est Shaddaï et signifie Le Plus Puissant. Il ne peut y avoir qu'un Être qui est Le Plus Puissant et c'est Dieu, le Père, qui est plus grand que tous, incluant Christ :
Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus grand que moi. (Jean 14:28, LSG)
Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ. (1Cor. 11:3, LSG)
Dans le Nouveau Testament, le terme Tout-puissant est réservé exclusivement pour Dieu le Père. Le Seigneur Dieu Tout-Puissant est notre Père, et Jésus Christ est notre frère :
Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. (2Cor. 6:18, LSG)
Car celui qui sanctifie [Christ] et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères, lorsqu’il dit : J’annoncerai ton nom [le nom du Père] à mes frères, je te célébrerai au milieu de l’assemblée. (Héb. 2:11-12, LSG)
Dans Apocalypse, le Seigneur Dieu Tout-Puissant, Dieu le Père, est distingué de son Christ ; Il est l'objet d'un cantique de louange de l'Agneau ; Christ foulera la cuve du vin de Sa colère (i.e. qu’il exécute le jugement pour son Père) ; et le Tout-Puissant et l'Agneau forment le Temple dans les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre :
Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’agneau, en disant : Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations ! (Apoc. 15:3, LSG)
De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. (Apoc. 19:15, LSG) [cf. Jean 5:27 Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme.]
Je ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’agneau. (Apoc. 21:22, LSG)
Puisque aucun homme n'a jamais vu Celui qui est l’Unique Véritable Dieu (cf. les versets cités dans la Section 1.2) [ceci est bien reconnu par les commentateurs. Voir la citation de l'Encyclopédie International Standard Bible Encyclopedia dans l'Annexe 4] et que Dieu le Père est Dieu Tout-Puissant, et les Saintes Écritures ne peuvent être anéanties (Jean 10:35), nous sommes forcés de conclure que le YHVH qui a parlé à Abraham et aux Patriarches était un autre YHVH autre que Dieu Tout-Puissant (le Père), mais qui en était un qui a parlé de la part du Dieu Tout-Puissant, ou El Shaddaï. C'est-à-dire, Abraham a traité avec un Elohim qui a parlé directement de la part de Dieu, et parce qu'il portait l'autorité de Dieu, il portait aussi son nom YHVH en tant qu’un titre. Christ a expliqué qu'il a seulement parlé de la part de Dieu :
Jésus donc leur dit : Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. (Jean 8:28, LSG)
Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites. (Jean 12:49-50, LSG)
Ce concept de YHVH en tant qu’un titre distribué devient encore plus apparent dans Genèse 18 quand trois êtres apparaissent à Abraham, tous étant appelés YHVH :
Il [Abraham] leva les yeux, et regarda : et voici, trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d’eux, depuis l’entrée de sa tente, et se prosterna en terre. Et il dit : Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur. (Gen. 18:2-3, LSG)
Dans le texte hébreu original, le mot traduit ici comme "seigneur" était en réalité YHVH. Abraham s’est adressé aux trois "hommes" [en leur donnant le nom de] YHVH. Cependant, lorsque le texte hébreu a été fixé par les Sopherim qui étaient les réviseurs officiels sous Esdras et Néhémie, ils ont changé ce mot et 133 autres occurrences de YHVH afin de lire Adonaï ou Seigneur. (Leurs changements ont été enregistrés dans les marges du texte.) Prétendument, la raison d’avoir fait ces changements était due à la révérence envers le Nom Divin YHVH, mais il semble plus probable que la vraie raison était que les Sopherim étaient inquiets que YHVH soit appliqué à d'autres entités autres que YHVH Le Très-Haut. Des changements semblables s'appliquent dans les versets 27, 30 et 32. (Une liste complète de ces changements est trouvée dans l'Annexe 32 de la Bible The Companion Bible).
Dans les versets 16-22, un des hommes, maintenant appelés YHVH, décide de rester avec Abraham tandis que les deux autres partent vers Sodome. Pourtant, ce YHVH se réfère à YHVH à la troisième personne comme bénissant Abraham, de là, indiquant un nombre multiple de YHVH :
Ces hommes se levèrent pour partir, et ils regardèrent du côté de Sodome. Abraham alla avec eux, pour les accompagner. Alors l’Éternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ?…Abraham deviendra certainement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la terre. Car je l’ai choisi, afin qu’il ordonne à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Éternel, en pratiquant la droiture et la justice, et qu’ainsi l’Éternel accomplisse en faveur d’Abraham les promesses qu’il lui a faites… Et l’Éternel dit : Le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme. C’est pourquoi je vais descendre, et je verrai s’ils ont agi entièrement selon le bruit venu jusqu’à moi ; et si cela n’est pas, je le saurai. Les hommes s’éloignèrent, et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l’Éternel. (Gen. 18:16-22, LSG)
Ce YHVH, représentant YHVH au ciel, est descendu pour voir si la protestation contre Sodome était vraie. Au Chapitre 19, les deux "hommes", maintenant appelés des anges (mal'ak), vont à Sodome. Au verset 18, Lot s’adresse à eux [en leur donnant le nom de] YHVH :
Lot leur dit : Oh ! Non, mes seigneurs ! [un autre parmi les 134 changements par les Sopherim, à l'origine YHVH] ; (Gen. 19:18, traduit de la RSV)
Les anges disent à Lot que YHVH les a envoyés pour détruire Sodome :
Car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l’Éternel [YHVH]. L’Éternel [YHVH] nous a envoyés pour le détruire. (Gen. 19:13, LSG)
Au verset 24, les anges, appelés YHVH, font descendre du feu de YHVH du ciel :
Alors l’Éternel [YHVH] fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Éternel [YHVH]. (Gen 19:24, LSG)
Ainsi, nous voyons le terme YHVH appliqué sans distinction à pas moins de quatre Êtres dans ces récits : les trois "hommes" (évidemment Christ avec deux anges l'accompagnant) et Dieu au ciel. Clairement, YHVH est un titre distribué appliqué à ceux qui représentent Dieu le Père auprès des humains. Yahovah au Ciel peut être considéré comme Yahovah des Armées.
3.2 L'Ange empêche qu'Isaac soit tué
La prochaine mention de l'Ange est dans l'incident d'Abraham à qui il est demandé de tuer Isaac. Dans ce cas, l'Ange intervient pour empêcher la mort d'Isaac :
Alors l’ange de l’Éternel l’appela des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici ! L’ange dit : N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu [Elohim], et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui : À la montagne de l’Éternel il sera pourvu. L’ange de l’Éternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit : Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel ! parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. (Gen 22:11-18, LSG)
Ici, l'Ange parle aussi bien comme étant une entité distincte (“car maintenant je sais...”) et pour YHVH, Dieu du ciel (“Je le jure par moi-même dit YHVH ...”).
Il est intéressant de noter qu’en louant Abraham, l'Ange a dit, "Car maintenant je sais que tu crains Dieu, puisque tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique." De ceci, nous apprenons que l'Ange était l'Elohim qui a chargé Abraham de tuer son fils dans les versets 1-2, et que l'Ange ne savait pas ce qu'Abraham ferait, mais l'a découvert par l'observation des actions d'Abraham. Donc, l'Ange n'a pas de préconnaissance ou de prescience absolue. C'est exactement le cas avec Christ. Il y a certaines choses que Christ ne sait pas et qui doivent lui être révélées par son Dieu et Père, qui Lui est le seul qui possède vraiment la prescience absolue :
Remarque - C'est encore une autre preuve que Christ n'est pas Celui qui est l’Unique Véritable Dieu. L’Unique Véritable Dieu, Dieu le Père, annonce la fin dès le commencement (Ésa. 46:9-10). C'est Son but et Son mystère qui sont en train de prendre place sur terre (Éph. 1:9-10 ; 3:9). Christ reçoit la connaissance de ces choses par la révélation du Père (Apoc. 1:1).
Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. (Marc 13:32, LSG)
Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean, (Apoc. 1:1, LSG)
Cette question du sacrifice d'Isaac est examinée en détail avec ses implications aussi pour le Judaïsme, et aussi pour l'Islam et le Coran dans les études L'Ange et le Sacrifice d'Abraham (No. 71) ; et Genèse 22, le Judaïsme, l’Islam et le Sacrifice d'Isaac (No. 244).
3.3 L'Ange et la femme d'Isaac
Plus tard, lorsque Abraham a envoyé son serviteur pour aller chercher une femme pour Isaac, il a promis au serviteur que l'Ange de YHVH serait avec le serviteur pour bénir son voyage. À partir de ses commentaires, Abraham comprenait la distinction entre YHVH le Dieu du Ciel, et l'Ange ou Mal'ak qui était le Messager de ce YHVH et à travers qui YHVH traitait avec lui. Le serviteur reconnaissait les indications de l'Ange comme étant équivalentes aux indications de YHVH. Ainsi, l'Ange représentait vraiment Dieu :
L’Éternel, le Dieu du ciel, qui m’a fait sortir de la maison de mon père et de ma patrie, qui m’a parlé et qui m’a juré, en disant : Je donnerai ce pays à ta postérité, lui-même enverra son ange devant toi ; et c’est de là que tu prendras une femme pour mon fils.
Et il m’a répondu : L’Éternel, devant qui j’ai marché, enverra son ange avec toi, et fera réussir ton voyage ; et tu prendras pour mon fils une femme de la famille et de la maison de mon père.
Puis je me suis incliné et prosterné devant l’Éternel, et j’ai béni l’Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui m’a conduit fidèlement, afin que je prisse la fille du frère de mon seigneur pour son fils. (Gen. 24:7,40,48, LSG)
Dans le Nouveau Testament, Christ accomplit un rôle semblable de diriger, de protéger, de bénir et de représenter Dieu auprès de nous :
Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. (Matt. 28:18-20, LSG)
4. Jacob et l'Ange
Dans cette section, trois qualités profondes de l'Ange de YHVH sont révélées :
4.1 Le Dieu de la Maison de Dieu
Lorsqu’il s'est enfui de la présence d'Ésaü vers son Oncle Laban en Charan, Jacob a eu un rêve puissant près de la ville de Luz. Dans son rêve, il a vu, se tenant au-dessus d'une échelle qui montait au ciel, YHVH le bénir. YHVH a promis d'être avec Jacob, de le garder, de ne pas l'abandonner et de le ramener dans sa patrie. Jacob a juré un vœu à YHVH, en acceptant YHVH comme son Dieu :
Il arriva dans un lieu où il passa la nuit ; ... Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. Et voici, l’Éternel [YHVH] se tenait au-dessus d’elle ; et il dit : Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité ; ... Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays ; car je ne t’abandonnerai point, que je n’aie exécuté ce que je te dis. Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit : Certainement, l’Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas ! ... Il donna à ce lieu le nom de Béthel [Maison de Dieu] ; … Jacob fit un vœu, en disant : … l’Éternel sera mon Dieu ; (Gen. 28:11-21, LSG)
Ayant vu un Être qui s’appelle Lui-même YHVH dans un rêve, des années plus tard, Jacob a un autre rêve dans lequel l'Ange de Dieu lui parle et dit, "Je suis le Dieu de Bethel," et "tu m’as fait un vœu." Ainsi, de nouveau l'Ange est relié avec le titre YHVH. Il est remarquable que le texte se réfère à l'Ange comme Mal'ak HaElohim. La préposition ha signifie le. C'est-à-dire, l'Ange est identifié comme L'Ange Du Dieu. Donc, bien que nommé Elohim, l'Ange est le Mal'ak ou Messager d'un Elohim supérieur, qui est Le Elohim, c'est-à-dire Le Dieu. Il est significatif aussi que l'Ange s'appelle lui-même le El Bethel ou le Dieu de la Maison de Dieu :
Et l’ange de Dieu [Mal'ak HaElohim] me dit en songe : Jacob ! Je répondis : Me voici ! Il dit : Lève les yeux, et regarde : tous les boucs qui couvrent les brebis sont rayés, tachetés et marquetés ; car j’ai vu tout ce que te fait Laban. Je suis le Dieu de Béthel [El Bethel], où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance. (Gen. 31:11-13, LSG)
Dans le Nouveau Testament, Christ est mentionné comme étant Dieu, étant oint par son Dieu (qui est le Père). Il est aussi le Fils et le Souverain Sacrificateur sur la Maison de son Père :
Tu as aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons. (Héb. 1:9, DRB)
Mais Christ l’est comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions. (Héb. 3:6, LSG)
Et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, (Héb. 10:21, LSG)
Dans le passage qui suit, le Dieu [El] de Bethel apparaît de nouveau pour bénir et instruire Jacob. À partir des passages précédents et des commentaires postérieurs de Jacob dans Genèse 48:15-16, il est évident que le Dieu de Béthel doit avoir été l'Ange de YHVH. Les parallèles entre ses activités ici et ses apparitions précédentes à Agar et à Abraham sont évidents :
Dieu [Elohim] dit à Jacob : Lève-toi, monte à Béthel, et demeures-y ; là, tu dresseras un autel au Dieu [El] qui t’apparut, lorsque tu fuyais Ésaü, ton frère. Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui… Nous nous lèverons, et nous monterons à Béthel ; là, je dresserai un autel au Dieu [El] qui m’a exaucé dans le jour de ma détresse, et qui a été avec moi pendant le voyage que j’ai fait… Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Luz, qui est Béthel… Il bâtit là un autel, et il appela ce lieu El-Béthel [Héb. Dieu de la Maison de Dieu] ; car c’est là que Dieu [Héb. Elohim (Dieux) se sont révélés – ceci est au pluriel et était compris par les commentateurs rabbiniques pour se référer à des anges – c’est-à-dire, la référence est à l’Ange d’Elohim qui a parlé comme YHVH et les autres anges étant vus montant et descendant sur l’échelle ; ceux-ci sont tous elohim] s’était révélé à lui lorsqu’il fuyait son frère…Dieu [Elohim] apparut encore à Jacob, après son retour de Paddan-Aram, et il le bénit… Dieu [Elohim] lui dit : Ton nom est Jacob ; tu ne seras plus appelé Jacob, mais ton nom sera Israël. Et il lui donna le nom d’Israël. Dieu [Elohim] lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant [El Shaddaï]. Sois fécond, et multiplie : une nation et une multitude de nations naîtront de toi, et des rois sortiront de tes reins. Je te donnerai le pays que j’ai donné à Abraham et à Isaac, et je donnerai ce pays à ta postérité après toi. Dieu [Elohim] s’éleva au-dessus de lui, dans le lieu où il lui avait parlé. (Gen. 35:1-13 LSG)
De nouveau, comme avec Abraham et Isaac (Gen. 28:3), l'Ange parle en tant qu’El Shaddaï, indiquant ainsi que c’est le Mal’ak ou Messager d'El Shaddaï qui parle.
4.2 La Face de Dieu
Au retour de sa rencontre avec Ésaü, "un homme" rencontre Jacob et lutte avec lui jusqu’à l'aube. Jacob compare cette expérience comme en étant une de voir Dieu [Elohim] "face à face", et nomme la place, "la Face de Dieu". Clairement, cet "homme" portait la présence de Dieu en lui.
Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l’emboîture de la hanche ; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui. Il dit : Laisse-moi aller, car l’aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. Il lui dit : Quel est ton nom ? Et il répondit : Jacob. Il dit encore : ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu [Elohim] et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l’interrogea, en disant : Fais-moi je te prie, connaître ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Peniel [Héb. Face de Dieu] : car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. (Gen. 32:24-30 LSG)
Des siècles plus tard, le prophète Osée a été inspiré pour se rappeler cet incident. On dit que Jacob a lutté avec Dieu [Elohim]. Au verset suivant, ce Dieu ou Elohim est rendu égal à l'Ange.
Dans le sein maternel Jacob saisit son frère par le talon, et dans sa vigueur, il lutta avec Dieu [Elohim]. Il lutta avec l’Ange, et il fut vainqueur, il pleura, et lui adressa des supplications. Jacob l’avait trouvé à Béthel, et c’est là que Dieu nous a parlé. L’Éternel est le Dieu des Armées ; Son nom est l’Éternel. (Osée 12:3-5 LSG)
Dans Osée 12:5, le terme l’Éternel Dieu des Armées n'est pas le terme habituel de YHVH Sabaoth. Plutôt, l’hébreu lit YHVH, Elohim HaSabaoth ou YHVH, Dieu des Armées. Donc, l'Ange est mentionné comme YHVH, [le] Dieu des Armées. Ceci fait un parallèle avec Christ comme le Capitaine des Armées Célestes dans Josué 5:15. (Voir aussi Matt. 24:30-31 ; 1Thess. 4:16 ; Jude 14 ; Apoc. 19:13-14.)
Avant de conclure cette section, nous devons aussi noter que Christ représente "la face de Dieu" auprès de nous :
Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le Père ? (Jean 14:9, LSG)
Car Dieu, qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. (2Cor. 4:6, LSG)
Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. (Col. 1:15, LSG)
4.3 L'Ange de la Rédemption
La dernière référence à l'Ange dans Genèse est lorsque Jacob bénit les fils de Joseph, Éphraïm et Manassé. Ici, Jacob appelle explicitement le Dieu [Elohim] de ses pères et le Dieu [Elohim] qui l'a nourri durant toute sa vie jusqu'à ce jour, "l'Ange qui m'a racheté". Le rapport à Christ est évident (cf. Gal. 3:13 ; 4:5). Dans l'utilisation postérieure, "l'Ange qui Rachète," est venu à être appelé, "l'Ange de la Rédemption". D’un plus grand intérêt, le terme nourri (comme par exemple, le Dieu qui a nourri) signifie paître (par un berger). Clairement, l'Ange de la Rédemption est aussi le Berger d'Israël. Cela le relie clairement avec Christ comme étant le Bon Berger (Jean 10:14).
Il bénit Joseph, et dit : Que le Dieu [Elohim] en présence duquel ont marché mes pères, Abraham et Isaac, que le Dieu qui m’a conduit depuis que j’existe jusqu’à ce jour, que l’ange qui m’a délivré de tout mal, bénisse ces enfants ! (Gen 48:15-16, LSG)
Précédemment, Abraham a dit à son serviteur qu'il a marché devant YHVH et dans le même passage a différencié YHVH de son Ange (Gen. 24:40). Dans Genèse 48:15-16, Jacob dit que son (grand-) père Abraham a marché devant l’Elohim qui était l'Ange ou Mal'ak. Ceci n'est pas une contradiction. Le Mal'ak de YHVH était l'Elohim d'Abraham, Isaac et Jacob (c'est-à-dire, l'Elohim qui a été oint par son Elohim qui est Dieu Très-Haut pour être leur Seigneur et Protecteur et Rédempteur), mais il n'était pas l'objet de leur adoration. Plutôt, Dieu Tout-Puissant ou El Shaddaï, était celui qu'ils adoraient. Ils se sont approchés de Lui par l’entremise de son Mal’ak qu'Il avait établi sur eux. Ceci est un parallèle avec les concepts du Nouveau Testament par le fait que les Chrétiens marchent autant avec Dieu qu’avec Christ et s’approchent de Dieu à travers Christ :
Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ; (Éph. 5:1, LSG)
Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. (Jean 12:26, LSG)
Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. (Jean 14:13, LSG)
5. Moïse et l'Ange
5.1 Le Discours d’Étienne
L'Église de Dieu du premier siècle acceptait que Celui qui a parlé à partir du buisson ardent, Celui qui a déclaré les Dix Commandements du Mont Sinaï, Celui qui a mené Israël à travers le désert, Celui qui a parlé avec Moïse en personne, était Christ avant sa naissance humaine. Par exemple, Paul a écrit :
Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, qu’ils ont tous mangé le même aliment spirituel, et qu’ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ. (1Cor. 10:1-4, LSG)
Cependant, la Bible est explicite que c'était l'Ange de YHVH qui a fait toutes ces choses et plus encore. La première Église comprenait que Christ était le Mal'ak ou l'Ange de Dieu : (Voir la discussion dans l'Annexe 5 pour plus de détails).
Et mis à l’épreuve par ma chair, vous n’avez témoigné ni mépris ni dégoût ; vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ. (Gal. 4:14, LSG)
La preuve évidente de la compréhension dans la première Église du rôle de Christ en tant que l'Ange de YHVH se trouve dans le discours d’Étienne dans Actes 7. Ce qui est très important ce sont les versets 30 à 38. Au verset 30, Moïse voit l'Ange et il entend la voix de l’Éternel. Au verset 35, Moïse est envoyé pour être un libérateur avec le coup de main ou l'aide de l'Ange. Au verset 38, il est explicitement révélé que c'était l'Ange de Dieu qui a donné la Loi à Israël par Moïse. Les commentaires d’Étienne établissent la fondation pour un examen approfondi du récit de l'Ancien Testament des rapports de Moïse avec l'Ange de YHVH :
Quarante ans plus tard, un ange lui apparut, au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse, voyant cela, fut étonné de cette apparition ; et, comme il s’approchait pour examiner, la voix du Seigneur se fit entendre : Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n’osait regarder. Le Seigneur lui dit : Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, j’ai entendu ses gémissements, et je suis descendu pour le délivrer. Maintenant, va, je t’enverrai en Égypte. Ce Moïse, qu’ils avaient renié, en disant : Qui t’a établi chef et juge ? C’est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l’aide de l’ange qui lui était apparu dans le buisson. C’est lui qui les fit sortir d’Égypte, en opérant des prodiges et des miracles au pays d’Égypte, au sein de la mer Rouge, et au désert, pendant quarante ans. C’est ce Moïse qui dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi. C’est lui qui, lors de l’assemblée au désert, étant avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï et avec nos pères, reçut des oracles vivants, pour nous les donner. (Actes 7:30-38, LSG)
Voici le verset 38 traduit de plusieurs traductions anglaises modernes et une paraphrase.
C'est celui qui dans l'assemblée dans le désert était l'intermédiaire pour l'Ange qui lui a parlé sur le Mont Sinaï et à nos ancêtres, et il a reçu des oracles vivants (des paroles qui sont toujours vivantes) pour nous être remis. (traduit de la Amplified Bible)
Il était l'homme qui, à l'assemblée, dans le désert, est intervenu entre l'Ange qui lui a parlé sur le Mont Sinaï et à nos pères ; il a reçu des Paroles vivantes pour nous être transmises. (traduit de la version Moffatt)
Dans cette église-là, dans le désert, ce fut l'homme qui était le médiateur entre l'Ange qui lui parlait sur le Mont Sinaï et à nos pères. Ce fut l'homme qui a reçu les paroles, les paroles vivantes, qui devaient vous être données. (traduit de la version Phillip)
Car dans le désert, Moïse était l'intermédiaire - le médiateur entre le peuple d'Israël et l'Ange qui leur a donné la Loi de Dieu – la Parole Vivante - sur le Mont Sinaï. (traduit de la Living Bible)
5.2 L'Ange dans le Buisson
Moïse rencontre, pour la première fois, l'Ange quand il apparaît dans le buisson enflammé. Alors que Moïse se détourne pour regarder, il nous est dit que YHVH voit et parle. En outre, celui qui parle s'identifie comme étant le Dieu [Elohi - une forme singulière d'Elohim] d'Abraham, Isaac et Jacob. Le Dieu d'Abraham, d’Isaac et de Jacob, était l'Ange de la Rédemption comme nous avons vu dans Genèse 48:15-16. Finalement, l'Ange renvoie Moïse en Égypte et promet de l'aider dans ses efforts.
En se rappelant aussi qu’Étienne a dit que Dieu a envoyé Moïse pour délivrer Israël avec l’aide de la main de l'Ange qui lui est apparu, il est donc évident de ce récit que les termes Ange de YHVH, YHVH et Elohim, sont utilisés de façon interchangeable pour décrire la même entité.
Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian ; et il mena le troupeau derrière le désert, et vint à la montagne de Dieu, à Horeb. L’ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda ; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. Moïse dit : Je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point. L’Éternel [YHVH] vit qu’il se détournait pour voir ; et Dieu [Elohim] l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse ! Et il répondit : Me voici ! Dieu dit : N’approche pas d’ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Et il ajouta : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu [Elohi] d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu [Elohim].
"Maintenant, va, je t’enverrai auprès de Pharaon …Je serai avec toi. ..." (Ex. 3:1-6,10-12, LSG)
Il est intéressant de noter, en passant, que l'Ange qui a parlé pour son Elohim, à savoir Dieu le Père, et qui portait le titre d'Elohim par autorité déléguée, avait lui-même aussi l'autorité pour en nommer d'autres - dans ce cas-ci Moïse – en tant qu’Elohim et de porter le titre comme un signe d'autorité déléguée. Ainsi, Moïse était un Mal'ak pour l'Ange et un Elohim à son frère Aaron. Aaron était à son tour un Mal'ak pour son Elohim, Moïse.
Il [Aaron] parlera pour toi au peuple ; il te servira de bouche, et tu tiendras pour lui la place de Dieu [Lit. un Elohim]. (Ex. 4:16, LSG)
5.3 L'Ange dans la Nuée
Dans les passages suivants, on nous dit que YHVH était présent dans la nuée lorsqu’il conduisait Israël. On nous dit aussi que c'était un Ange qui a conduit Israël et que le mouvement de la nuée était relié aux mouvements de l'Ange. Encore une fois, l'Ange de YHVH est identifié avec YHVH.
L’Éternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchassent jour et nuit. (Ex. 13:21, LSG)
L’ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit et alla derrière eux ; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se tint derrière eux.
À la veille du matin, l’Éternel, de la colonne de feu et de nuée, regarda le camp des Égyptiens, et mit en désordre le camp des Égyptiens. (Ex. 14:19,24, LSG)
Paul a écrit que c'était Christ qui a conduit Israël à travers la Mer (1Cor. 10:1-4 cité précédemment). Donc, l'Ange de YHVH est identifié incontestablement comme étant Christ.
5.4 L'Ange en tant que le Donneur de la Loi
Dans la Section 5.1, Actes 7:38 a été cité, montrant que Moïse était le médiateur entre l'Ange et Israël, recevant la Loi de l'Ange. Une comparaison simple d'Actes 7:38 avec les passages suivants montre encore une fois que l'Ange est rendu égal à YHVH. Le concept de la Loi de Dieu étant prescrite et livrée par les Anges de Dieu – c'est-à-dire transmise en tant que Loi par le Conseil des Dieux et livrée par ses Mal'aks – n'est pas traité dans cette étude, mais est noté, en passant, à partir de quelques passages du Nouveau Testament :
Vous qui avez reçu la loi d’après des commandements d’anges, et qui ne l’avez point gardée !… (Actes 7:53, LSG)
Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite ; elle a été promulguée par des anges, au moyen d’un médiateur. (Gal. 3:19, LSG)
Moïse monta avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d’Israël. Ils virent le Dieu [Elohim] d’Israël ; sous ses pieds, c’était comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même dans sa pureté. Il n’étendit point sa main sur l’élite des enfants d’Israël. Ils virent Dieu [Elohim], et ils mangèrent et burent. L’Éternel [YHVH] dit à Moïse : Monte vers moi sur la montagne, et reste là ; je te donnerai des tables de pierre, la loi et les ordonnances que j’ai écrites pour leur instruction. Moïse se leva, avec Josué qui le servait, et Moïse monta sur la montagne de Dieu. … Moïse monta sur la montagne, et la nuée couvrit la montagne. La gloire de l’Éternel [YHVH] reposa sur la montagne de Sinaï, et la nuée la couvrit pendant six jours. Le septième jour, l’Éternel appela Moïse du milieu de la nuée. … Moïse entra au milieu de la nuée, et il monta sur la montagne. ... (Ex. 24:9-18, LSG)
[L’Éternel dit à Moïse] Mais toi, reste ici avec moi, et je te dirai tous les commandements, les lois et les ordonnances, que tu leur enseigneras, afin qu’ils les mettent en pratique dans le pays dont je leur donne la possession. (Deut. 5:31, LSG)
Dans ce passage, nous remarquons aussi que les Anciens d'Israël ont vu l'Elohim d'Israël qui a été identifié plus tôt comme étant l'Ange de la Rédemption.
5.5 L'Ange en tant que la Présence de Dieu
Nous avons vu tout au début que Jacob a appelé l'Ange avec qui il a lutté, la Face de Dieu. Par ceci, il voulait dire que Dieu était "présent" ou "rendu visible" en la personne de l'Ange. Avec le temps, ce concept a été développé de façon plus complète et l'Ange a été éventuellement connu comme l'Ange de sa (oude la) Présence (c'est-à-dire Le Messager de la Présence de Dieu). L'Ange (qui était Christ à partir de ce qui a été dit précédemment) fonctionnait en effet en tant qu’Emmanuel ou Dieu avec Nous longtemps avant sa naissance en tant qu’homme.
Dans ces passages, YHVH et l'Ange de Sa Présence sont distingués l'un de l'autre. Cela peut être compris si nous reconnaissons que l'existence de Dieu le Père en tant que le El Shaddaï ou YHVH des Armées était connu en Israël. Ils adoraient YHVH des Armées, mais ils comprenaient qu'Il agissait avec eux et était présent avec eux en la personne de son Messager ou Ange qu’ils ont aussi appelé YHVH parce qu’il représentait YHVH des Armées et partageait sa nature divine.
Il avait dit : Certainement ils sont mon peuple, des enfants qui ne seront pas infidèles ! Et il a été pour eux un sauveur. Dans toutes leurs détresses ils n’ont pas été sans secours, et l’ange qui est devant sa face les a sauvés ; il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours. (Ésa. 63:8-9, LSG)
Il a aimé tes pères, et il a choisi leur postérité après eux ; il t’a fait lui-même sortir d’Égypte par sa grande puissance ; (Deut. 4:37 LSG)
Nous avons crié à l’Éternel [YHVH], et il a entendu notre voix. Il a envoyé un ange, et nous a fait sortir de l’Égypte ; ... (Nom. 20:16 LSG)
Nous avons vu au tout début l'exemple du Mal'ak qui apparaît et qui parle à Abraham et à Jacob comme s'il était El Shaddaï ou Dieu Tout-puissant en personne. Dans Exode, alors que l'Ange s’occupe de Moïse et d'Israël, nous avons un autre exemple de cette "transparence" de l'Ange de YHVH, alors qu’il parle de la part de YHVH des Armées. Dans cet incident, "la transparence" est si "claire" que son identité est perdue et l'illusion est créée où c'est YHVH des Armées qui parle en personne.
Dans Exode 33, nous lisons que YHVH enverra son Ange devant Israël, mais qu'il (YHVH) n'ira pas parmi eux. YHVH des Armées (qui est resté au ciel) n'a pas, en personne, conduit Israël hors de l'Égypte ni n’a-t-il accompagné Israël dans la Terre Promise. C'était l'Ange de YHVH qui a fait ces choses. Mais dans cet exemple, l'Ange communique, d'une manière si transparente, les paroles de YHVH des Armées que nous sommes laissés avec l'impression que c'est YHVH des Armées, en personne, qui parle avec Moïse.
Cette situation confond apparemment Moïse (souvenez-vous que l’hébreu pour le mot Ange est Mal'ak et signifie simplement ‘messager’), ne reconnaissant pas que c’est le même Ange de YHVH avec qui il parle, qui accompagnera Israël. Peut-être Moïse a pensé qu'un autre Mal'ak serait assigné pour accompagner Israël. En tout cas, après avoir supplié, YHVH des Armées (parlant toujours à travers l'Ange) rassure Moïse qu'Il sera entièrement présent avec Israël. Cela est possible seulement si l'Ange qui devait aller avec Israël est l'Ange de la Présence de Dieu.
Et j’enverrai un ange devant toi, et je chasserai les Cananéens, les Amoréens, les Héthiens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, pour vous conduire vers ce pays où coulent le lait et le miel ; car je ne monterai point au milieu de toi, parce que tu es un peuple de cou roide ; de peur que je ne te consume en chemin.
Et Moïse dit à l’Éternel : Regarde, tu me dis : Fais monter ce peuple ! Et tu ne m’as point fait connaître celui que tu dois envoyer avec moi. Cependant tu as dit : Je te connais par ton nom, et tu as trouvé grâce à mes yeux. Maintenant donc, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître tes voies ; que je te connaisse, afin que je trouve grâce à tes yeux ; considère aussi que cette nation est ton peuple. Et l’Éternel dit : Ma face [Ma Présence, dans la version ang. NKJV] [Héb. panim signifiant face ou personne] ira, et je te donnerai du repos. Et Moïse lui dit : Si ta face ne vient, ne nous fais point monter d’ici. Et à quoi connaîtra-t-on que j’ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple ? Ne sera-ce pas quand tu marcheras avec nous ? Alors, moi et ton peuple, nous serons distingués entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre. Et l’Éternel dit à Moïse : Je ferai aussi ce que tu dis ; car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais par ton nom. (Ex. 33:2-3,12-17, version d’OST.)
Les passages suivants répètent la promesse que l'Ange de YHVH ira devant Israël. Remarquez qu'il a l'autorité de pardonner les péchés (mais ne le fera pas s’il est provoqué), et que le nom de Dieu est en lui. Cela signifie que la nature, l'autorité et le caractère de Dieu sont dans l'Ange. Il y a de nombreux parallèles à Christ avec ce concept.
Voici, j’envoie un ange devant toi, pour te protéger en chemin, et pour te faire arriver au lieu que j’ai préparé. Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix ; ne lui résiste point, parce qu’il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui. Mais si tu écoutes sa voix, et si tu fais tout ce que je te dirai, je serai l’ennemi de tes ennemis et l’adversaire de tes adversaires. Mon ange marchera devant toi, et te conduira chez les Amoréens, les Héthiens, les Phéréziens, les Cananéens, les Héviens et les Jébusiens, et je les exterminerai. (Ex. 23:20-23, LSG)
Va donc, conduis le peuple où je t’ai dit. Voici, mon ange marchera devant toi, mais au jour de ma vengeance, je les punirai de leur péché. (Ex. 32:34, LSG)
6. L'Ange de l'Alliance
Non seulement l'Ange de YHVH était-il l'Ange de la Rédemption et l'Ange de la Présence, mais il était aussi compris comme étant celui qui a fait l'Alliance avec Israël au Sinaï.
Dans Malachie 3:1, il est prophétisé que l'Ange (ou le Messager) de l'Alliance qu'Israël recherchait, viendrait à son Temple. Nous savons que ce Messager était Christ (voir Matt. 11:10, Marc 1:2, Luc 1:76 ; 7:27). Toutefois, qui Malachie et son audience comprenaient-ils comme étant l'Ange de l'Alliance ? Ils le connaissaient en tant que l'Ange qui s’est adressé à Israël dans Juges 2:1-4, disant qu’il a fait l'Alliance avec Israël. (Quoique ce ne soit pas discuté ici, tant l’Ancienne et la Nouvelle Alliance sont faites entre YHVH des Armées ou Dieu le Père et Israël (soit physique soit spirituel). Christ en tant que le Mal'ak de Dieu est le Médiateur de ces Alliances et ainsi, c’était de la part de Dieu le Père ou YHVH des Armées qu'il a parlé à Israël à Bokim.) De nouveau, Christ est indiqué comme étant l'Ange de YHVH.
Et l’Ange de l’Éternel monta de Guilgal à Bokim ; et il dit, je vous ai fait monter d’Égypte, et je vous ai introduits dans le pays que j’avais promis par serment à vos pères, et j’ai dit, je ne romprai jamais mon alliance avec vous ; et vous, vous ne traiterez point alliance avec les habitants de ce pays, vous démolirez leurs autels. Et vous n’avez pas écouté ma voix. Pourquoi avez-vous fait cela ? Et aussi j’ai dit, je ne les chasserai pas de devant vous, et ils seront à vos côtés, et leurs dieux vous seront en piège. Et il arriva que comme l’Ange de l’Éternel disait ces paroles à tous les fils d’Israël, le peuple éleva sa voix et pleura. (Juges 2:1-4, DRB)
Voici, je vais envoyer mon messager, et il préparera la voie devant moi, et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez, et l’ange de l’alliance que vous désirez. Voici, il vient, a dit l’Éternel des armées. (Mal. 3:1, version d’OST)
7. Balaam et l'Ange
Nous voyons l'Ange de YHVH s’occuper de Balaam dans Nombres 22-23. De nouveau, les actions et les instructions de l'Ange ("prononce seulement les paroles que je te dirai") sont comparées avec celles de YHVH. Ici, Elohim est clairement l'Ange de YHVH tant qu’il porte le nom et l'autorité de YHVH.
(Voir l'étude La Doctrine de Balaam et la Prophétie de Balaam (No. 204)).
La colère de Dieu [Elohim] s’enflamma, parce qu’il [Balaam] était parti ; et l’ange de l’Éternel se plaça sur le chemin, pour lui résister. Balaam était monté sur son ânesse, et ses deux serviteurs étaient avec lui. L’ânesse vit l’ange de l’Éternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue dans la main, … L’ânesse vit l’ange de l’Éternel, et elle s’abattit sous Balaam. La colère de Balaam s’enflamma, et il frappa l’ânesse avec un bâton. L’Éternel ouvrit la bouche de l’ânesse, et elle dit à Balaam : Que t’ai-je fait, pour que tu m’aies frappée déjà trois fois ? … L’Éternel ouvrit les yeux de Balaam, et Balaam vit l’ange de l’Éternel qui se tenait sur le chemin, son épée nue dans la main ; et il s’inclina, et se prosterna sur son visage. … L’ange de l’Éternel lui dit : Voici, je suis sorti pour te résister, car c’est un chemin de perdition qui est devant moi. L’ange de l’Éternel dit à Balaam : Va avec ces hommes ; mais tu ne feras que répéter les paroles que je te dirai. Et Balaam alla avec les chefs de Balak.
Balaam dit à Balak : Voici, je suis venu vers toi ; maintenant, me sera-t-il permis de dire quoi que ce soit ? Je dirai les paroles que Dieu [Elohim] mettra dans ma bouche. … Balaam dit à Balak : Tiens-toi près de ton holocauste, et je m’éloignerai ; peut-être que l’Éternel viendra à ma rencontre, et je te dirai ce qu’il me révélera. ... Dieu [Elohim] vint au-devant de Balaam, … L’Éternel mit des paroles dans la bouche de Balaam, et dit : Retourne vers Balak, et tu parleras ainsi. … L’Éternel vint au-devant de Balaam ; il mit des paroles dans sa bouche, et dit : Retourne vers Balak, et tu parleras ainsi. (Nom. 22:22 à 23:16, LSG)
Les problèmes avec l'Ange et Balaam et les doctrines de Balaam ont été examinés dans les études Les Nicolaïtes (No. 202) et La Doctrine de Balaam et la Prophétie de Balaam (No. 204).
8. Josué et l'Ange
L'Ange est aussi apparu à Josué sous l'apparence du Commandant de l'armée de YHVH, étant référé en tant que YHVH.
Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux, et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main. Il alla vers lui, et lui dit : Es-tu des nôtres ou de nos ennemis ? Il répondit : Non, mais je suis le chef de l’armée de l’Éternel [YHVH], j’arrive maintenant. Josué tomba le visage contre terre, se prosterna, et lui dit : Qu’est-ce que mon seigneur dit à son serviteur ? Et le chef de l’armée de l’Éternel [YHVH] dit à Josué : Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi. Jéricho était fermée et barricadée devant les enfants d’Israël. Personne ne sortait, et personne n’entrait. L’Éternel [YHVH] dit à Josué : Vois, je livre entre tes mains Jéricho et son roi, ses vaillants soldats. (Jos. 5:13 à 6:2, LSG)
Remarquez que le lieu où le Commandant se tient, est saint (cf. Ex. 3) et tout comme que le terme YHVH est appliqué à l'Ange de YHVH, aussi YHVH est appliqué au Commandant de l'armée de YHVH. Ainsi, cet Être portait l'autorité et la présence de YHVH en lui-même tout comme l'Ange de YHVH le faisait. À partir d’Osée 12:5 mentionné plus tôt où l'Ange est appelé YHVH, l'Elohim de l'Armée et aussi les passages du Nouveau Testament où Christ est dépeint comme étant le Capitaine des armées célestes (par ex. Apoc. 19:11-13), il est difficile d'éviter la conclusion que l'Être qui est apparu à Josué était l'Ange de YHVH, à savoir Christ.
9. L'Ange et les Juges
L'Ange de YHVH apparaît plusieurs fois dans le livre des Juges. Nous avons vu au tout début son apparition à Israël où il s'est déclaré comme étant le Mal'ak qui a fait l'Alliance au Sinaï avec Israël. Maintenant, nous examinons sa participation avec les juges d'Israël.
9.1 Gédéon et l'Ange
Le premier récit est son apparition à Gédéon. Ici, les termes Ange de YHVH et YHVH sont librement interchangeables tout en décrivant le même personnage. Il est intéressant d'observer que Gédéon appelle initialement l'Ange de YHVH son adoni, un genre de seigneur ou maître utilisé pour les hommes. Lorsque Gédéon commence à percevoir la vraie identité de l'Ange, il s'adresse à lui (dans le texte hébreu standard) comme Adonaï. C'était le nom divin formel utilisé en parlant de YHVH, parce qu'on considérait "YHVH" trop sacré pour être prononcé. Cependant, tout comme avec les passages en Genèse notés précédemment, le mot original au verset 15 était YHVH et a été changé à Adonaï par les Sopherim, comme ils ont fait avec les 133 autres textes, vraisemblablement afin de cacher le fait que le titre YHVH avait été appliqué à un Ange.
Puis vint l’ange de l’Éternel, et il s’assit sous le térébinthe d’Ophra, qui appartenait à Joas, de la famille d’Abiézer. Gédéon, son fils, battait du froment au pressoir, pour le mettre à l’abri de Madian. L’ange de l’Éternel lui apparut, et lui dit : L’Éternel [YHVH] est avec toi, vaillant héros ! Gédéon lui dit : Ah ! Mon seigneur [Héb. adoni, utilisé pour des hommes], si l’Éternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous racontent, quand ils disent : L’Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Égypte ? Maintenant l’Éternel nous abandonne, et il nous livre entre les mains de Madian !
L’Éternel se tourna vers lui [clairement, c’est l’Ange qui s’est tourné], et dit : Va avec cette force que tu as, et délivre Israël de la main de Madian ; n’est-ce pas moi qui t’envoie ? Gédéon lui dit : Ah ! Mon seigneur [Héb. Adonaï, ceci était à l’origine YHVH mais c’était un des 134 passages qui ont été changé de YHVH à Adonaï, par les Sopherim], avec quoi délivrerai-je Israël ? … L’Éternel lui dit : Mais je serai avec toi, et tu battras Madian comme un seul homme. Gédéon lui dit : Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, donne-moi un signe pour montrer que c’est toi qui me parles. Ne t’éloigne point d’ici jusqu’à ce que je revienne auprès de toi, que j’apporte mon offrande, et que je la dépose devant toi. Et l’Éternel dit : Je resterai jusqu’à ce que tu reviennes.
Gédéon entra, prépara un chevreau, et fit avec un épha de farine des pains sans levain. Il mit la chair dans un panier et le jus dans un pot, les lui apporta sous le térébinthe, et les présenta. L’ange de Dieu lui dit : Prends la chair et les pains sans levain, pose-les sur ce rocher, et répands le jus. Et il fit ainsi. L’ange de l’Éternel avança l’extrémité du bâton qu’il avait à la main, et toucha la chair et les pains sans levain. Alors il s’éleva du rocher un feu qui consuma la chair et les pains sans levain. Et l’ange de l’Éternel disparut à ses yeux.
Gédéon, voyant que c’était l’ange de l’Éternel, dit : Malheur à moi, Seigneur Éternel [Héb. Adonaï YHVH] ! Car j’ai vu l’ange de l’Éternel face à face. Et l’Éternel lui dit : Sois en paix, ne crains point, tu ne mourras pas. Gédéon bâtit là un autel à l’Éternel, et lui donna pour nom l’Éternel paix [Lit. Il cause la Paix] : il existe encore aujourd’hui à Ophra, qui appartenait à la famille d’Abiézer. (Jug. 6:11-24. LSG)
Le titre L’Éternel-Paix voulant dire Il Cause la Paix est significatif car c'est très près du titre donné au Messie, à savoir le Prince de la Paix (Ésa. 9:6).
9.2 Les Parents de Samson et l'Ange
Quelque temps plus tard, l'Ange de YHVH est apparu de nouveau, cette fois-ci aux parents de Samson. Dans ce récit, plusieurs points sont pertinents. Le père de Samson, Manoach, doute initialement de l'identité de l'Ange. Il demande à l'Ange son nom. L'Ange répond que son nom est merveilleux, un terme dans l’hébreu étroitement lié à un des titres de Christ, donné dans Ésaïe 9:6.
Quand Manoach se rend compte de l'identité de l'Ange, il le considère comme Dieu ou Elohim ("nous avons vu Dieu !"). Manoach est alarmé lorsqu’il se rend compte qu'il a vu l'Elohim d'Israël, l'Ange de HaElohim (ou l'Ange du Dieu) face à face puisque cet Elohim a dit à Moïse qu’"aucun homme ne peut voir ma face et vivre" (Exode 33:20). La capacité ou l'incapacité de regarder la face de cet Elohim doit être dépendante du degré de puissance ou de gloire qu'il choisit de montrer. Abraham, Jacob, Moïse, Josué et Gédéon ont tous vu l'Ange face à face et ne sont pas morts (quoique Jacob et Gédéon étaient alarmés de le regarder). Puisque Manoach et sa femme n'ont pas subi de mal, l'Ange doit être apparu dans un état non-glorifié, permettant ainsi l'observation de sa personne.
Il y avait un homme de Tsorea, de la famille des Danites, et qui s’appelait Manoach. Sa femme était stérile, et n’enfantait pas. Un ange de l’Éternel apparut à la femme, et lui dit : Voici, tu es stérile, et tu n’as point d’enfants ; tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils. … La femme alla dire à son mari ; Un homme de Dieu [HaElohim] est venu vers moi, et il avait l’aspect d’un ange de Dieu [HaElohim], un aspect redoutable. Je ne lui ai pas demandé d’où il était, et il ne m’a pas fait connaître son nom. …
Manoach fit cette prière à l’Éternel : Ah ! Seigneur [Héb. Adonaï, encore une fois c’était à l’origine YHVH mais c’était un des 134 passages qui ont été changés de YHVH à Adonaï, par les Sopherim], que l’homme de Dieu que tu as envoyé vienne encore vers nous, et qu’il nous enseigne ce que nous devons faire pour l’enfant qui naîtra ! Dieu [HaElohim] exauça la prière de Manoach, et l’ange de Dieu vint encore vers la femme. Elle était assise dans un champ, et Manoach, son mari, n’était pas avec elle. Elle courut promptement donner cette nouvelle à son mari … Manoach se leva, suivit sa femme, alla vers l’homme, et lui dit : Est-ce toi qui as parlé à cette femme ? Il répondit : C’est moi. …
Manoach dit à l’ange de l’Éternel : Permets-nous de te retenir, et de t’apprêter un chevreau. L’ange de l’Éternel répondit à Manoach : Quand tu me retiendrais, je ne mangerais pas de ton mets ; mais si tu veux faire un holocauste, tu l’offriras à l’Éternel. Manoach ne savait point que ce fût un ange de l’Éternel. Et Manoach dit à l’ange de l’Éternel : Quel est ton nom, afin que nous te rendions gloire, quand ta parole s’accomplira ? L’ange de l’Éternel lui répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux. [Héb. peli, relié à pele, signifiant merveilleux, et utilisé au sujet de Christ dans Ésa. 9:6]
Manoach prit le chevreau et l’offrande, et fit un sacrifice à l’Éternel sur le rocher. Il s’opéra un prodige, pendant que Manoach et sa femme regardaient. Comme la flamme montait de dessus l’autel vers le ciel, l’ange de l’Éternel monta dans la flamme de l’autel. À cette vue, Manoach et sa femme tombèrent la face contre terre.
L’ange de l’Éternel n’apparut plus à Manoach et à sa femme. Alors Manoach comprit que c’était l’ange de l’Éternel, et il dit à sa femme : Nous allons mourir, car nous avons vu Dieu [Héb. Elohim ; Manoach savait qu’il avait vu un Elohim (et non pas Eloah qu’aucun homme n’a vu)]. Sa femme lui répondit : Si l’Éternel eût voulu nous faire mourir, il n’aurait pas pris de nos mains l’holocauste et l’offrande, il ne nous aurait pas fait voir tout cela, et il ne nous aurait pas maintenant fait entendre pareilles choses. (Juges 13:2-23, LSG)
10. L'Ange durant les jours des Rois
10.1 David et l'Ange
Dans Samuel, l'histoire de Saül et David et de comment David s'est enfui chez les Philistins pour s’échapper de Saül est enregistrée. La réponse des seigneurs Philistins a empêché David de se battre contre Israël. 1Samuel chapitre 29 rapporte comment les Philistins ont réuni toutes leurs armées à Aphek et comment David est monté avec Akisch qu’il avait servi fidèlement. Les Philistins étaient fâchés par sa présence et ont exigé qu'il se retire. Akisch avait fait valoir sa loyauté, mais il a été ordonné d'expédier David et ses hommes, ce qu'il a fait. Dans la discussion, Akisch loue la bonté de David et le compare à un ange d’Elohim. Ainsi, la compréhension du Mal'ak d'Elohim était connue parmi les nations Païennes :
Akisch répondit à David : Je le sais, car tu es agréable à mes yeux comme un ange de Dieu ; mais les princes des Philistins disent : Il ne montera point avec nous pour combattre. (1Sam. 29:9, LSG)
Dans 2Samuel 14, on donne l'histoire de la veuve de Tekoa, dont les fils se sont battus. Un a assassiné l'autre et sa vie devait être prise. Ainsi, l’héritage de sa famille périrait. Elle fait appel au roi et il est comparé à un Messager ou un Ange d'Elohim au verset 17 :
Ta servante a dit : Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. Car mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu, prêt à entendre le bien et le mal. Et que l’Éternel, ton Dieu, soit avec toi ! (2Sam. 14:17, LSG)
L'Ange de YHVH est aussi décrit dans 2Samuel 24:16 et suivants. Il apparaît près de l’aire d'Aravna le Jébusien. David a vu que l'Ange détruisait le peuple et donc il s'est repenti de son péché (d’avoir dénombré les gens) et a fait appel à YHVH qui a arrêté la destruction. David a reçu l'ordre, à travers Gad, de construire un autel à YHVH.
Comme l’ange étendait la main sur Jérusalem pour la détruire, l’Éternel se repentit de ce mal, et il dit à l’ange qui faisait périr le peuple : Assez ! Retire maintenant ta main. L’ange de l’Éternel était près de l’aire d’Aravna, le Jébusien. David, voyant l’ange qui frappait parmi le peuple, dit à l’Éternel : Voici, j’ai péché ! C’est moi qui suis coupable ; mais ces brebis, qu’ont-elles fait ? Que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père ! Ce jour-là, Gad vint auprès de David, et lui dit : Monte, élève un autel à l’Éternel dans l’aire d’Aravna, le Jébusien. David monta, selon la parole de Gad, comme l’Éternel l’avait ordonné. (2Sam. 24:16-19, LSG)
Au verset 19, les instructions de Gad à David sont indiquées comme étant les instructions de YHVH. Cependant, dans le récit parallèle dans 1Chroniques 21:12-30, c'est l'Ange qui dit à Gad quoi dire :
David leva les yeux, et vit l’ange de l’Éternel se tenant entre la terre et le ciel et ayant à la main son épée nue tournée contre Jérusalem. Alors David et les anciens, couverts de sacs, tombèrent sur leur visage.
Et David dit à Dieu : N’est-ce pas moi qui ai ordonné le dénombrement du peuple ? C’est moi qui ai péché et qui ai fait le mal ; mais ces brebis, qu’ont-elles fait ? Éternel, mon Dieu, que ta main soit donc sur moi et sur la maison de mon père, et qu’elle ne fasse point une plaie parmi ton peuple !
L’ange de l’Éternel dit à Gad de parler à David, afin qu’il montât pour élever un autel à l’Éternel dans l’aire d’Ornan, le Jébusien. (1Chron. 21:16-18, LSG)
Ainsi, le YHVH dans le récit de Samuel se développe davantage, en fait, pour révéler que nous avons affaire avec deux YHVH(s) : l'Ange de YHVH, qui est nommé YHVH, et le YHVH pour qui le sacrifice doit être accompli. Ce deuxième YHVH, à qui le sacrifice a été fait, doit être YHVH des Armées, ou Dieu Tout-puissant. L'objet d'adoration était YHVH en tant que YHVH Suprême ou YHVH des Armées et non pas le YHVH qui est appelé l'Ange de YHVH.
Nous savons en vérité que l'objet d'adoration au Temple était Eloah, la déité suprême, l’Unique Véritable Dieu, qui avait placé Son nom là à Jérusalem. C'était la Loi d'Eloah qui a été observée (cf. Esdras 4:24-7:26). Eloah est Yahovah des Armées.
Nous notons aussi qu’au verset 16, l'Ange est présenté comme se tenant entre la terre et le ciel. C'est-à-dire, il est dépeint comme le médiateur entre les hommes et Dieu. Ceci fait un parallèle au rôle de Christ dans le Nouveau Testament :
Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, (1Tim. 2:5, LSG)
10.2 Élie et l'Ange
Après qu'Élie ait tué les prêtres de Baal (1Rois 19), on a donné les nouvelles à Jézabel par Ahab et Jézabel a juré de tuer Élie, sur quoi Élie s'est levé et s'est enfui pour [sauver] sa vie. L'Ange de YHVH l'a trouvé et lui a donné la force pour continuer encore.
Il se coucha et s’endormit sous un genêt. Et voici, un ange le toucha, et lui dit : Lève-toi, mange. Il regarda, et il y avait à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées et une cruche d’eau. Il mangea et but, puis se recoucha. L’ange de Jéhovah vint une seconde fois, le toucha, et dit : Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi. Il se leva, mangea et but ; et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne de Dieu [HaElohim], à Horeb. Et là, il entra dans la caverne, et il y passa la nuit. Et voici, la parole de Jéhovah [YHVH] lui fut adressée, en ces mots : Que fais-tu ici, Élie ? Il répondit : J’ai déployé mon zèle pour Jéhovah, le Dieu des armées ; car les enfants d’Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l’épée tes prophètes ; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie. Jéhovah dit : Sors, et tiens-toi dans la montagne devant Jéhovah [YHVH] ! Et voici, Jéhovah passa. Et devant Jéhovah, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers : Jéhovah n’était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre : Jéhovah n’était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu : Jéhovah n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. (1Rois 19:5-12, traduction libre de The Interlinear Bible)
L'Ange de YHVH est apparu et a aidé Élie, et Élie a assimilé l'Ange à YHVH. Il déclare à un YHVH dans la caverne, ici nommé la Parole de YHVH, la façon dont il a été zélé pour YHVH des Armées, faisant ainsi la distinction entre les deux. Le YHVH dans la caverne lui dit d'aller à l'extérieur et de se positionner devant YHVH, qui lui parle avec un murmure doux et léger et lui donne des instructions. Ainsi, ce passage semble présenter deux YHVH(s). Puisque aucun homme n'a, en aucun temps, entendu la voix de YHVH des Armées ou Dieu Tout-puissant, nous devons avoir affaire avec L'Ange de l'Alliance et un ange subalterne. L'interprétation judaïque de "la voix de Dieu" est que c'était un Chérubin qui parlait. Étant donné cette interprétation, quant à la voix de Dieu, nous avons en fait une hiérarchie de YHVH, s’étendant sur trois niveaux.
Les Chérubins oints Protecteurs ont été appelés le Yahovah et Elohim représentant Dieu.
L'explication alternative est que ce même Ange de YHVH a parlé à l'extérieur de la caverne aussi bien qu’à l’intérieur. Cependant, cela semblerait rendre l'événement entier plutôt inutile. Le but semble être de démontrer la structure, le plan et l'autorité de la Divinité.
L'Ange de YHVH parle de nouveau à Élie dans le récit de 2Rois 1:3-4, concernant les messagers du roi de Samarie qu'il avait envoyé à Baal-Zebub (le seigneur des Mouches), le Dieu d'Ekron, pour demander s'il se remettrait de sa maladie. L'Ange dit à Élie que le roi ne survivra pas parce qu'il a consulté le Dieu d'Ekron. L'Ange a parlé, transmettant l'autorité de YHVH (i. e. "c’est pourquoi ainsi parle YHVH") :
Mais l’ange de l’Éternel dit à Élie, le Thischbite : Lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie, et dis-leur : Est-ce parce qu’il n’y a point de Dieu en Israël que vous allez consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron ? C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel : Tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras. Et Élie s’en alla. (2Rois 1:3-4, LSG)
Similairement, au verset 15, après que le feu était descendu du ciel et avait consumé les gardes qui avaient été envoyés pour arrêter Élie, l'Ange est apparu et a dit à Élie d'aller avec eux. De nouveau, il parle de la part de YHVH :
L’ange de l’Éternel dit à Élie : Descends avec lui, n’aie aucune crainte de lui. Élie se leva et descendit avec lui vers le roi. (2Rois 1:15, LSG)
10.3 Ésaïe et l'Ange
Quand l'armée assyrienne, sous l’ordre de Sanchérib, a envahi Israël, et Ézéchias a prié à YHVH des Armées pour la délivrance, Ésaïe a été envoyé à Ézéchias par YHVH. On a dit à Ézéchias que le zèle de YHVH des Armées les délivrerait (2Rois 19:31). YHVH a déclaré que :
C’est pourquoi ainsi parle l’Éternel sur le roi d’Assyrie : Il n’entrera point dans cette ville, il n’y lancera point de traits, il ne lui présentera point de boucliers, et il n’élèvera point de retranchements contre elle. (2Rois. 19:32, LSG)
Cette nuit-là, l'Ange de YHVH est sorti et a détruit 185000 soldats de l'armée assyrienne. Sanchérib est rentré chez lui, humilié, et a été assassiné par ses fils.
Cette nuit-là, l’ange de l’Éternel sortit, et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Et quand on se leva le matin, voici, c’étaient tous des corps morts. Alors Sanchérib, roi d’Assyrie, leva son camp, partit et s’en retourna ; et il resta à Ninive. Or, comme il était prosterné dans la maison de Nisroc, son dieu, Adrammélec et Scharetser, ses fils, le frappèrent avec l’épée, et s’enfuirent au pays d’Ararat. Et Esar-Haddon, son fils, régna à sa place. (2Rois 19:35-37, LSG)
On donne la même histoire dans Ésaïe 37:36 et 2Chroniques 32:21. Dans ce dernier compte, il est enregistré que YHVH (ou Jéhovah) a envoyé un ange pour détruire les Assyriens.
10.4 L'Ange Protège Israël
Le Psaume 34:7 déclare que l'Ange de YHVH campe autour de ceux qui le craignent :
L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les arrache au danger. (Ps. 34:7, LSG)
Donc, Le concept avec lequel nous traitons, est un Être avec une responsabilité spécifique plutôt qu’une délégation ad hoc. Cependant, cela n’exclut pas qu'aucun autre ange n'avait des responsabilités déléguées en regard d’Israël. En Luc 2:9, le terme ange de Dieu est appliqué à l'ange (messager) qui a annoncé la naissance de Christ. Ainsi, d'autres anges, en plus de l'Ange de l'Alliance en particulier qui était Christ, se sont évidemment occupés d’Israël selon que YHVH des Armées ou Dieu Tout-puissant le déterminait. Néanmoins, cela semble clair à partir des textes examinés dans les sections précédentes, que l'Ange de l'Alliance était l'Ange de YHVH ou l'Elohim et YHVH qui protégeait Israël. Dans le Psaume 35:5-6, le même concept y est présenté où l'Ange de YHVH est la force vitale contre l'ennemi. Il est le poursuivant des ennemis d’Israël. Il est un YHVH qui est subalterne à YHVH des Armées :
Qu’ils soient comme la balle emportée par le vent, et que l’ange de l’Éternel les chasse ! Que leur route soit ténébreuse et glissante, et que l’ange de l’Éternel les poursuive ! (Ps. 35:5-6, LSG)
11. D'autres Références à l'Ange
11.1 L'Ange faisait partie de la vie quotidienne en Israël
À partir des passages cités dans des sections précédentes, il est apparent que la compréhension de l'Ange de YHVH ou l'Ange d'Elohim faisait partie de la vie quotidienne en Israël. Il était l'Elohim d'Israël, oint au-dessus de ses compagnons par son Elohim supérieur qui était Dieu, le Père, YHVH des Armées et El Shaddaï :
Ton trône, ô Dieu, est à toujours ; le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté : C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie, par privilège sur tes collègues. (Ps. 45:6-7, LSG)
David comprenait aussi qu’il était son Seigneur ou Adoni (à partir de ce texte) :
De David. Psaume. Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. (Ps. 110:1, LSG)
(Voir aussi l’étude Psaume 110 (No. 178)).
Ces deux passages ont été utilisés au sujet de Christ dans le Nouveau Testament (Héb. 1:8-9 ; Matt. 22:42-45), avec l'implication claire qu’Israël comprenait la relation hiérarchique dans la Divinité ; à savoir que leur Elohim et YHVH était dans une relation subalterne à son Elohim et YHVH qui était le Dieu Très-Haut. Il était Yahovah des Armées en tant que l’Elyon.
Salomon a averti les gens contre la désobéissance contre l'Ange de l'Elohim lorsqu’ils allaient à la Maison de Dieu :
Prends garde à ton pied, lorsque tu entres dans la maison de Dieu ; approche-toi pour écouter, plutôt que pour offrir le sacrifice des insensés, car ils ne savent pas qu’ils font mal. Ne te presse pas d’ouvrir la bouche, et que ton cœur ne se hâte pas d’exprimer une parole devant Dieu ; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre : que tes paroles soient donc peu nombreuses. Car, si les songes naissent de la multitude des occupations, la voix de l’insensé se fait entendre dans la multitude des paroles. Lorsque tu as fait un vœu à Dieu, ne tarde pas à l’accomplir, car il n’aime pas les insensés : accomplis le vœu que tu as fait. Mieux vaut pour toi ne point faire de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir. Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair, et ne dis pas en présence de l’envoyé que c’est une inadvertance. Pourquoi Dieu s’irriterait-il de tes paroles, et détruirait-il l’ouvrage de tes mains ? (Eccl. 5:1-6, LSG)
Remarquez le fait que d’être dans la Maison de Dieu devant l'Ange de Dieu, était comme être en présence de Dieu Lui-même (parce que l'Ange portait l'autorité de Dieu) bien que l'on dise que Dieu est au ciel.
11.2 L'Ange dans Daniel
Le Mal'ak de Dieu ou l'Ange de Dieu a préservé les vies de Schadrac, Méschac et Abed-Nego lorsqu’on les a jetés dans la fournaise ardente pour avoir refusé de se prosterner et d’adorer tout autre [dieu] que le Dieu Très-Haut :
Alors le roi Nebucadnetsar fut effrayé, et se leva précipitamment. Il prit la parole, et dit à ses conseillers : N’avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés ? Ils répondirent au roi : Certainement, ô roi ! Il reprit et dit : Eh bien, je vois quatre hommes sans liens, qui marchent au milieu du feu, et qui n’ont point de mal ; et la figure du quatrième ressemble à celle d’un fils des dieux. (Dan. 3:24-25, LSG)
Nebucadnetsar prit la parole et dit : Béni soit le Dieu de Schadrac, de Méschac et d’Abed-Nego, lequel a envoyé son ange et délivré ses serviteurs qui ont eu confiance en lui, et qui ont violé l’ordre du roi et livré leurs corps plutôt que de servir et d’adorer aucun autre dieu que leur Dieu ! (Dan. 3:28, LSG)
L'Ange est aussi venu et a préservé la vie de Daniel quand il a été jeté dans la fosse aux lions :
En s’approchant de la fosse, il appela Daniel d’une voix triste. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions ? Et Daniel dit au roi : Roi, vis éternellement ! Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions, qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mauvais. (Dan. 6:20-22, LSG)
11.3 L'Ange dans Zacharie
Maintes et maintes fois dans Zacharie, l'Ange de YHVH est mentionné. Il est fréquemment mentionné comme étant YHVH, mais toujours distinct de YHVH des Armées. Il nous est présenté dans Zacharie 1. Dans une vision de la nuit, Zacharie voit quatre chevaux avec des cavaliers près de quelques arbres. Il aperçoit aussi l’Ange de YHVH (mentionné comme étant un Homme sur un cheval rouge) et un ange interprète (aussi mentionné dans 1:9,13-14 ; 2:3 ; 4:1,4-5 ; 5:5,10 ; 6:4-5). Au verset 9, il questionne l'ange interprète à propos des chevaux et de leurs cavaliers. L'ange interprète dit qu'il l’expliquera et au verset 10, l'Homme parmi les arbres répond à l'ange interprète. Au verset 11, cet Homme est identifié comme étant l'Ange de YHVH ; il parle avec les cavaliers des autres chevaux et fait ensuite appel à YHVH des Armées pour une réponse concernant la captivité de 70 ans de Juda.
Je regardai pendant la nuit, et voici, un homme était monté sur un cheval roux, et se tenait parmi des myrtes dans un lieu ombragé ; il y avait derrière lui des chevaux roux, fauves, et blancs. Je dis : Qui sont ces chevaux, mon seigneur ? Et l’ange qui parlait avec moi me dit : Je te ferai voir qui sont ces chevaux. L’homme qui se tenait parmi les myrtes prit la parole et dit : Ce sont ceux que l’Éternel a envoyés pour parcourir la terre. Et ils s’adressèrent à l’ange de l’Éternel, qui se tenait parmi les myrtes, et ils dirent : Nous avons parcouru la terre, et voici, toute la terre est en repos et tranquille. Alors l’ange de l’Éternel prit la parole et dit : Éternel des armées, jusques à quand n’auras-tu pas compassion de Jérusalem et des villes de Juda, contre lesquelles tu es irrité depuis soixante-dix ans ? (Zach. 1:8-12, LSG)
Au verset 13-17, YHVH répond à l'ange-interprète qui parle à Zacharie. Le message est que YHVH des Armées choisira de nouveau Jérusalem et Sa Maison y sera construite. Au verset 18, Zacharie voit quatre cornes. Il demande à l'ange-interprète leur signification. Au verset 19, l'ange lui répond. Aux versets 20-21, l'ange-interprète, maintenant appelé YHVH, lui montre quatre artisans qui vont s’occuper des cornes (les pouvoirs qui ont dispersé Juda et Israël). Cet exemple montre que des mal'ak, outre le Mal'ak singulier de YHVH, ont aussi pris le titre YHVH parce qu'ils représentaient YHVH et, en conséquence, portaient son nom :
Je levai les yeux et je regardai, et voici, il y avait quatre cornes. Je dis à l’ange qui parlait avec moi : Qu’est-ce que ces cornes ? Et il me dit : Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, Israël et Jérusalem. L’Éternel [YHVH] me fit voir quatre forgerons. Je dis : Que viennent-ils faire ? Et il dit : Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, tellement que nul ne lève la tête ; et ces forgerons sont venus pour les effrayer, et pour abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre le pays de Juda, afin d’en disperser les habitants. (Zach. 1:18-21, LSG)
Dans la première édition de ce texte, les références au chapitre 2 de Zacharie ne sont pas tout à fait correctes.
Au Chapitre 2, Zacharie reçoit un message d'un autre ange (qui doit être l'Ange de YHVH) au sujet de YHVH qui vient à Jérusalem, et il est évident qu'il y a deux YHVHs impliqués et l'un d'eux considère Jérusalem comme la prunelle de son oeil.
Le texte se lit donc à partir du verset 8 :
Car ainsi parle l'Éternel des armées : Après cela, viendra la gloire ! Il m'a envoyé vers les nations qui vous ont dépouillés ; car celui qui vous touche, touche la prunelle de son oeil. [Il s'agit en fait de la prunelle de "mon oeil" et le texte a été modifié par les Sopherim car il est évident que Jérusalem était la prunelle de l'oeil du subordonné YHVH et non de YHVH des Armées.] 9 Voici, je lève ma main contre elles, Et elles seront la proie de ceux qui leur étaient asservis. Et vous saurez que l'Éternel des armées m'a envoyé. (Zach. 2:8-9, LSG)
En continuant au verset 10 :
Pousse des cris d’allégresse et réjouis-toi, Fille de Sion ! Car voici, je viens, et j’habiterai au milieu de toi, dit l’Éternel. Beaucoup de nations s’attacheront à l’Éternel en ce jour-là, et deviendront mon people ; j’habiterai au milieu de toi, et tu sauras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers toi. (Zach. 2:10-11, LSG)
Dans Zacharie 3:1-9, l'Ange est dépeint comme étant Juge. Une scène de procès est présentée où Josué le Souverain Sacrificateur se tient devant l'Ange avec Satan en tant que l'Accusateur. L'Ange, appelé YHVH, rend jugement en faisant appel à YHVH à la troisième personne ou YHVH des Armées pour réprimander Satan :
Il me fit voir Josué, le souverain sacrificateur, debout devant l’ange de l’Éternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour l’accuser. L’Éternel [YHVH] dit à Satan : Que l’Éternel te réprime, Satan ! Que l’Éternel te réprime, lui qui a choisi Jérusalem ! N’est-ce pas là un tison arraché du feu ? Or Josué était couvert de vêtements sales, et il se tenait debout devant l’ange. L’ange, prenant la parole, dit à ceux qui étaient devant lui : Ôtez-lui les vêtements sales ! Puis il dit à Josué : Vois, je t’enlève ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête. Je dis : Qu’on mette sur sa tête un turban pur ! Et ils mirent un turban pur sur sa tête, et ils lui mirent des vêtements. L’ange de l’Éternel était là. L’ange de l’Éternel fit à Josué cette déclaration : Ainsi parle l’Éternel des armées : Si tu marches dans mes voies et si tu observes mes ordres, tu jugeras ma maison et tu garderas mes parvis, et je te donnerai libre accès parmi ceux qui sont ici. Écoute donc, Josué, souverain sacrificateur, toi et tes compagnons qui sont assis devant toi ! Car ce sont des hommes qui serviront de signes. Voici, je ferai venir mon serviteur, le germe. Car voici, pour ce qui est de la pierre que j’ai placée devant Josué, il y a sept yeux sur cette seule pierre ; voici, je graverai moi-même ce qui doit y être gravé, dit l’Éternel des armées ; et j’enlèverai l’iniquité de ce pays, en un jour. (LSG)
Au verset 3, l'Ange (appelé YHVH) ne réprimande pas Satan directement, mais fait appel à YHVH, qui doit être Dieu Très-Haut pour réprimander Satan. Ceci fait un parallèle au récit où Micaël (Michel) faisant appel au Seigneur (Kurios en grec, correspondant à Adonaï ou YHVH en Hébreu) pour réprimander Satan tel qu’enregistré dans Jude 9 :
Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime ! (LSG)
Notamment, l'Ange de YHVH est comparé à Dieu [Elohim] dans Zacharie 12:8 :
En ce jour-là, l’Éternel protégera les habitants de Jérusalem, et le faible parmi eux sera dans ce jour comme David ; la maison de David sera comme Dieu, comme l’ange de l’Éternel devant eux. (LSG)
Ce passage transmet plusieurs concepts. Premièrement, l'Ange de YHVH est à leur tête ; c'est-à-dire, il avance devant Juda (et Israël) dans la bataille – ceci fait un parallèle avec Christ étant le Capitaine de notre salut :
Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. (Héb. 2:10, LSG)
Deuxièmement, nous voyons qu’à l'avènement du Messie (parce que le passage est Messianique), la maison de David sera comme Elohim, et l'Ange de YHVH ; c'est-à-dire que des humains seront comptés dans les rangs des Elohim et des anges de YHVH. Troisièmement, ce passage identifie prophétiquement la lignée que l'Ange de YHVH adopterait en tant que le Messie, à savoir la maison de David. Christ était, bien sûr, de la maison de David. Dans le récit de Michée de l'avènement du Messie, il est dit que son origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité. Il est décrit comme se tenant dans la force de YHVH, de YHVH son Elohim. Ainsi, le Messie a un YHVH et Elohim supérieur qui l'oint avec l'autorité :
Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité. C’est pourquoi il les livrera jusqu’au temps où enfantera celle qui doit enfanter, et le reste de ses frères reviendra auprès des enfants d’Israël. Il se présentera, et il gouvernera avec la force de l’Éternel [YHVH], avec la majesté du nom de l’Éternel [YHVH], son Dieu [Elohim] : Et ils auront une demeure assurée, car il sera glorifié jusqu’aux extrémités de la terre. (Michée 5:2-4, LSG)
L'aspect a été examiné dans l'étude Michée 5:2-3 (No. 121).
12. Résumé
La Bible enseigne clairement et sans équivoque qu'il n'y a seulement qu'un seul vrai Dieu. Jésus a identifié cet Être comme étant son Père (Jean 17:1-3). Il est connu sous divers noms et titres incluant Le Très-Haut, El Shaddaï ou Dieu Tout-puissant, YHVH des Armées, YHVH, Eloah, Elohim, HaElohim, et ainsi de suite. Lui seul est immortel et saint. Il est l'objet de l'adoration du Nouveau Testament (Jean 4:21-24) et était l'objet de l'adoration d’Israël de l'Ancien Testament (Ex. 20:2-3). En tant que le Dieu Très-Haut, Il était le Dieu d'Israël (ex. Deut. 32:8 ; 2Sam. 22:14 ; Ps. 7:17 ; 9:2 ; 21:7 ; 46:4 ; 47:2 ; 50:14 ; 56:2 ; 57:2 ; 73:11 ; 77:10 ; 78:17,56 ; 83:18 ; 91:1,9 ; 92:1,8 ; 107:11).
La Bible enseigne aussi que Celui qui est l’Unique Véritable Dieu est invisible et qu’aucun homme, en aucun moment, ne L'a vu ou a entendu Sa voix, mais qu'Il a décidé de se révéler Lui-même aux humains à travers des messagers surnaturels, appelés mal'ak ou anges. En hébreu, le nom pour Dieu au singulier est Eloah et ce terme appartient correctement au seul vrai Dieu seulement. Cependant, il y a une forme dérivée de ce mot qui est Elohim. Ce terme Elohim est au pluriel et englobe tous les êtres du royaume spirituel, allant du Dieu Très-Haut, jusqu’à Ses messagers ou anges et même les anges déchus. Il a aussi inclus des humains dans des cas spécifiques. Le terme Elohim est appliqué à n’importe qui, représentant Eloah. En raison du fait qu’ils portent Son autorité, ils portent donc cette forme dérivée de son nom. Quelquefois, l’unique Elohim qui est Eloah est différencié, dans l’hébreu, des autres Elohim, par l’ajout du préfixe Ha à Elohim, signifiant Le Dieu.
Une application semblable est faite pour YHVH des Armées, qui est un autre titre du seul vrai Dieu. Les êtres qui représentent YHVH des Armées sont fréquemment appelés YHVH eux-mêmes car ils portent Son autorité et de là, Son nom. Quelquefois, YHVH des Armées est aussi mentionné en tant que YHVH sans aucun terme distinctif complémentaire ajouté à ce nom.
Ce qui nous intéresse le plus, c’est le Mal'ak de YHVH au singulier ou Ange de YHVH qui était celui qui s’occupait le plus fréquemment des humains et qui s’est vu attribuer la fonction spécifique d’Elohim d'Israël (représentant Eloah, qui était l'objet de l'adoration d'Israël). Une comparaison méticuleuse des récits des apparitions et des rapports de ce Mal’ak avec les patriarches et Israël indique qu'il n'était nul autre que celui que nous connaissons comme Jésus Christ avant son incarnation.
Il y a un autre aspect du terme Yahovah en distinction où le terme Yahovih (Dictionnaire Hébreu Strong (SHD) 3069) est utilisé seulement pour Dieu et est prononcé elohim par le Judaïsme, tandis que Yahovah (SHD 3068) est utilisé pour des subalternes, incluant le Christ préexistant et prononcé adonaï par le Judaïsme en distinction (cf. l'étude La Préexistence de Jésus Christ (No. 243)).
Dans l'Ancien Testament, Christ, en tant que le Mal'ak de YHVH, a exécuté les mêmes fonctions qu'il avait dans le Nouveau Testament. Il a agi comme le révélateur de la volonté d'Eloah. Il a partagé la nature divine d'Eloah et a parfaitement reflété la nature et le caractère d'Eloah. Étant le médiateur entre Dieu et l'homme, le voir était voir Eloah ; l'entendre était entendre Eloah. Les paroles qu’il a utilisées n'étaient pas les siennes mais celles d’Eloah.
Quand les hommes et les femmes de l'Ancien Testament pensaient à Dieu, ils pensaient à Eloah ou YHVH des Armées, reconnaissant qu'Il s’est révélé à eux à travers Son Mal’ak ou Ange qu'ils appelaient aussi Elohim. Quand l'Ange était présent avec eux, YHVH des Armées était présent. Les actions et les paroles de l'Ange étaient les actions et les paroles de YHVH des Armées. Ils pouvaient s’adresser à Lui en tant que leur Adonaï, Elohim et YHVH, sachant que celui-ci avait un Adonaï, Elohim et YHVH qui était son supérieur.
Quand nous lisons à propos de YHVH agissant en personne, nous sommes en train de lire à propos de l'Ange de YHVH mettant parfaitement en œuvre la volonté de YHVH des Armées. Quand nous lisons à propos de YHVH se faisant distinguer de Son Ange, on nous rappelle que YHVH travaille à travers un médiateur alors qu’Il traite avec l'humanité.
Ainsi, il y a donc cohérence et unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Dieu le Père est Celui qui est l’Unique Véritable Dieu des deux ensembles des Écritures Saintes. Christ est Son médiateur et l'agent de rédemption, celui qui révèle Sa volonté à l'humanité. De là, nous pouvons percevoir plus entièrement les implications de la déclaration de Jean dans Jean 1:18 :
Personne n’a jamais vu Dieu ; le seul Fils engendré, [Marshall RSV Interlinéaire, le seul engendré (Grec monogenes theos signifiant le seul Dieu né)], qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.
L’œuvre par le Docteur Hort de 1876, On Monogenes Theos in Scripture and Tradition (No. B9) traite avec le terme monogenese theos.
Personne n'a jamais vu Dieu, en aucun temps.
Annexe 1 : Christ était-il le Fils de Dieu avant sa naissance humaine ?
La notion, qui a été exposée près du début de cette étude, que Dieu le Père n'était pas le Père avant l'incarnation de Christ et que le Christ préexistant n'était pas le (ou un) Fils avant sa naissance est sans support biblique. La paternité de Dieu le Père dans le Nouveau Testament est basée sur Son rôle comme étant un père dans l'Ancien Testament. De nombreux passages dans l'Ancien Testament indiquent que la paternité de Dieu était bien comprise par Israël avant l'avènement de Christ :
Tu es cependant notre père, car Abraham ne nous connaît pas, et Israël ignore qui nous sommes ; c’est toi, Éternel, qui es notre père, qui, dès l’éternité, t’appelles notre sauveur. (Ésa. 63:16, LSG)
Cependant, ô Éternel, tu es notre père ; nous sommes l’argile, et c’est toi qui nous as formés, nous sommes tous l’ouvrage de tes mains. (Ésa. 64:8, LSG)
Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l’honneur qui m’est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qu’on a de moi ? Dit l’Éternel des armées à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom, et qui dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? (Mal. 1:6, LSG)
N’avons-nous pas tous un seul père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Pourquoi donc sommes-nous infidèles l’un envers l’autre, en profanant l’alliance de nos pères ? (Mal. 2:10, LSG)
Le passage souvent cité traitant avec la relation des Chrétiens envers Dieu le Père dans 2Corinthiens 6:16-18 :
Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. (LSG)
est une citation composée de Jérémie 31:1,9 et Ésaïe 43:6 et ailleurs traitant avec la paternité de Dieu :
En ce temps-là, dit l’Éternel, je serai le Dieu de toutes les familles d’Israël, et ils seront mon peuple. (Jér. 31:1, LSG)
Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplications ; je les mène vers des torrents d’eau, par un chemin uni où ils ne chancellent pas ; car je suis un père pour Israël, et Éphraïm est mon premier-né. (Jér. 31:9, LSG)
Je dirai au septentrion : Donne ! Et au midi : Ne retiens point ! Fais venir mes fils des pays lointains, et mes filles de l’extrémité de la terre, (Ésa. 43:6, LSG)
De plus, non seulement la paternité de Dieu le Père était-elle connue en Israël, mais le fait qu'il avait des fils surnaturels était aussi bien connu :
Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux. (Job 1:6, LSG) (Voir aussi Job 2:1)
Ici, même Satan est compté comme un des fils de Dieu. Certains des autres passages qui traitent des fils de Dieu incluent :
Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? (Job 38:7, LSG)
Psaume de David. Fils de Dieu, rendez à l’Éternel, [Héb. bene elim - c'est-à-dire, fils de Dieu], rendez à l’Éternel gloire et honneur ! (Ps. 29:1, LSG)
Car qui, dans le ciel, peut se comparer à l’Éternel ? Qui est semblable à toi parmi les fils de Dieu ? [Héb. bene elim – c’est-à-dire, fils de Dieu] (Ps. 89:6, LSG)
Tous les anges (souvenez-vous qu’ange vient de mal'ak et signifie simplement messager) sont des fils de Dieu mais la preuve complémentaire dans la Bible indique qu'ils étaient une classe particulière d'anges. Dans le Nouveau Testament, le terme Kyrios ou Seigneur est utilisé avec la même classe d'anges à laquelle Christ appartient (voir l'Annexe 5). Il semble que le terme fils de Dieu soit utilisé avec la classe générale d'anges. Les gens dans la résurrection seront classés parmi les fils de Dieu :
Car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. (Luc 20:36, LSG)
Le terme semblables aux anges provient du grec isaggelos qui est un mot composé dérivé de isos signifiant égal, en quantité ou qualité et aggelos signifiant ange. La signification est que les Chrétiens, dans la résurrection, seront classés en tant que fils de Dieu – ceci étant une des classes des anges.
Non seulement Dieu le Père était-il connu en tant qu’un père dans l’ancien Israël, et non seulement était-il connu qu'Il avait de nombreux fils surnaturels, mais il était aussi compris qu'Il avait un fils particulier qui a été mentionné au singulier :
Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? Qui a serré les eaux dans son vêtement ? Qui a fait paraître les extrémités de la terre ? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils ? Le sais-tu ? Toute parole de Dieu [Eloah] est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui un refuge. (Prov. 30:4-5, LSG)
Ce Fils est mentionné prophétiquement en d'autres places :
Je publierai le décret ; l’Éternel m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession ; tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d’un potier. (Ps. 2:7-9, LSG)
Quand Israël était jeune, je l’aimais, et j’appelai mon fils hors d’Égypte. (Os. 11:1, LSG) (Appliqué à Christ dans Matt. 2:15)
Le Psaume 2:7-9 est cité dans le Nouveau Testament dans Actes 13:33 par rapport à la résurrection de Christ, le concept étant qu’il a été emmené à la naissance à sa résurrection pour être le Roi des nations de Dieu. Cette idée est répercutée dans Romains 1:4 où nous lisons :
Et déclaré [Grec. horizo signifiant prescrit, nommé, désigné] Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur, (LSG)
Plusieurs concepts interdépendants sont impliqués dans ces passages ci-dessus. Christ était un Fils de Dieu avant sa naissance humaine. En tant qu’un humain, il était, en plus, le Fils de Dieu étant donné que Dieu l'avait engendré à travers Marie. Cependant, dans la résurrection, il a été établi en tant que le Fils Messianique ou Royal de Dieu qui gouvernera toutes les nations.
Résumé
Sans aucun doute, Christ était le Fils de Dieu avant sa venue dans la chair. Avec beaucoup d'autres fils surnaturels, y compris ses collègues (Héb. 1:9, Ps. 45:7), Dieu était son Père. De plus, la paternité de Dieu dans l’ancien Israël était comprise à partir de nombreux passages et c'est sur ces passages que la compréhension des Chrétiens de la paternité de Dieu dans le Nouveau Testament est basée.
Pour conclure, voici une discussion à propos des fils surnaturels de Dieu telle que présentée dans l'Encyclopédie International Standard Bible Encyclopedia, édition 1988. L'information est prise de l'article "les Fils de Dieu (AT)", Volume IV, page 584 :
LES FILS DE DIEU (AT) [Héb. bene (ha) elohim, bene elim] Êtres divins. De même que "fils de l’homme" signifie des êtres humains en hébreu, de même "fils de Dieu" signifie des êtres divins, c'est-à-dire, des dieux. Dans la religion et le mythe cananéens, le terme "fils de Dieu" ou "fils des dieux" se référait aux dieux de façon générale. Ils étaient les déités du panthéon qui s'est assemblé pour rendre des décisions quant à la direction du monde. Les textes mythologiques ougaritiques, par exemple, appellent ce conseil divin l'assemblée des fils de dieu "(ou "de El," le dieu en chef). La survie de cette idée dans la tradition cananéenne est illustrée par une référence à "tous les fils des dieux "dans une incantation phénicienne du 7ème siècle. AEC (avant l’ère courante), trouvée en tant que Arslan Tash au nord de la Syrie.
La même utilisation a lieu, au moins de façon rudimentaire, dans certains passages dans la Bible Hébraïque. Deut. 32:8 dit que 'Quand le Très-Haut donna un héritage aux nations, quand il sépara les enfants des hommes, il fixa les limites des peuples d’après le nombre des fils de Dieu, (ainsi RSV, NEB ; le Texte Massorétique a faussement "les fils d'Israël" [bene yishra’el], mais les versions [par exemple. LXX, Symm., le Vieux latin] et un rouleau de Qumran soutiennent la lecture "fils de Dieu" [bene elim]). Autrement dit, le Très-Haut a assigné un des peuples du monde à chacun des êtres divins dans le conseil. Comme le verset 9 l’indique, la portion de Yahweh était Israël. La notion originale semble avoir été que Yahweh, Dieu d'Israël, s’est tenu à côté des autres dieux nationaux dans un conseil présidé par le Très-Haut. Mais ceux qui ont inclus ce vieux poème dans Deutéronome ont compris Yahweh et le Très-Haut pour être identiques, comme ils le sont ailleurs dans la Bible (par exemple. Ps. 83:18 [TM 19]) et les fils de Dieu pour être des êtres subalternes, angéliques. Ainsi, Yahweh a distribué les autres nations à Ses anges, gardant Israël pour lui-même (cf. Sir 17:17).
[Clairement l'auteur de cet article ne comprend pas les concepts de YHVH des Armées, le Malak de YHVH et YHVH comme étant un titre distribué.]
Les fils de dieu apparaissent dans d'autres passages poétiques, dont tous ont un caractère archaïque. Job 38:7, par exemple, les identifie avec "les étoiles du matin" et se rappelle qu'ils ont crié leur acclamation à la création de Yahweh de la terre. Ps. 29:1 fait appel "aux fils de Dieu" (Héb. bene elim ; RSV "des êtres célestes") pour louer Yahweh. Ps. 82:1 décrit Yahweh comme montant au milieu des dieux - c'est-à-dire, "dans le conseil divin" (lit. "Le conseil de 'El") - pour émettre le jugement sur les autres dieux. Verset 6 et suiv. dit "Vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut cependant vous mourrez comme des hommes" Ps. 89:6 (TM 7) est une affirmation d'incomparabilité de Yahweh : "Qui parmi les êtres célestes [bene elim] peut se comparer à l’Éternel ? …" (cf. Ex. 15:11). De nouveau, l'intention originale de ces passages peut avoir été pour présenter Yahweh comme une déité (bien que la plus grande et la seule déité juste) à côté des autres dans le conseil divin. Mais les passages ont été préservés parce qu'ils peuvent être compris en vue de l'idée biblique générale d'un conseil d’êtres divins subalternes ("messagers" ou "anges") gouvernés par Yahweh (au sujet de Ps. 82, voir en particulier. G. E. Wright, OT Against its Environment [SBT, 1/2 ; 1950], pp. 30-41).
L’avant-propos de Job reflète cette notion biblique plus habituelle de ces êtres subalternes divins. Job 1:6 et 2:1 se réfère au fait que "les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Éternel". Dans ce cas, les fils de Dieu sont des êtres angéliques qui accomplissent la volonté de Yahweh sur la terre et se rapportent à Lui dans Son conseil céleste. Le personnage relativement indépendant, "l'adversaire" (hassatan, LSG "Satan") dans ce contexte prévoit des événements postérieurs dans la tradition judéo-chrétienne selon laquelle SATAN ou Lucifer et ses anges compagnons étaient considérés comme ayant une autonomie suffisante pour se rebeller contre Dieu.
Pour "les fils de Dieu" dans Gen 6:2,4 voir NEPHILIM.
Voir aussi les ENFANTS DE DIEU 1. P. K. McCARTER, JR.
Annexe 2 : Christ et Melchisédek
Remarque : À être lu en conjonction avec l'étude Melchisédek (No. 128) pour identifier la position.
Beaucoup de personnes ont spéculé sur l'identité de Melchisédek, le sacrificateur du Dieu Très-Haut qui a rencontré Abraham quand il est revenu de la bataille des rois. Les Esséniens croyaient que Melchisédek était un être céleste et l'ont identifié en tant que l’archange Michel et le Messie également. Dans des temps plus récents, les commentateurs autant dans les diverses Églises de Dieu que de l’extérieur, adoptaient fréquemment une croyance semblable, identifiant Melchisédek comme étant Christ (avant son incarnation en tant que Jésus au premier siècle). Certains ont utilisé la description de Melchisédek dans Hébreux 7 non seulement pour le relier à Christ, mais aussi comme base de la coéternité de Christ avec Dieu ; c'est-à-dire, en tant que support pour le modèle Dithéistie ou Binitaire de la Divinité.
L'identification de Melchisédek avec Christ provient des versets suivants :
Et à qui Abraham donna la dîme de tout, -qui est d’abord roi de justice, d’après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix, - qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, -ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité. (vv. 2-3, LSG)
Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il est attesté qu’il est vivant. (v. 8, LSG)
Car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour toujours selon l’ordre de Melchisédek. (v. 17, LSG)
L'argument est construit à partir de plusieurs points :
Malheureusement, cet argument est superficiel à l'extrême. Non seulement applique-t-il mal l'intention des passages, mais il est aussi carrément contredit par d’autres versets du même chapitre. Par exemple, le verset 11 et le verset 15 déclarent clairement que Christ a été élevé en tant qu’un autre sacrificateur d’après l'ordre et la ressemblance de Melchisédek :
Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, - car c’est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, - qu’était-il encore besoin qu’il parût un autre sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek, et non selon l’ordre d’Aaron ? (v. 11, LSG)
Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek, (v. 15, LSG)
Une étude minutieuse de ce chapitre est nécessaire pour comprendre ce que l'auteur d’Hébreux a voulu dire. Le but général du chapitre est d'expliquer que pour les Chrétiens, le sacerdoce Lévitique était terminé. En Christ, les Chrétiens deviennent une nation de rois et de sacrificateurs :
Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, (1Pierre 2:9, LSG)
Et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen ! (Apoc. 1:6, LSG)
Tandis que le sacerdoce en Israël était basé sur la lignée généalogique (un sacrificateur avait besoin d'être un Lévite et un descendant d'Aaron) et des caractéristiques physiques (seuls des hommes pouvaient être des sacrificateurs et ils devaient être sans défaut corporel, Lév. 21:21), le nouveau sacerdoce spirituel ne connaît ni lignée, ni genre ni perfection physique (Gal. 3:26-28). C'est un sacerdoce basé sur la grâce (le don gratuit de Dieu) et le mérite (la foi démontrée par l'obéissance volontaire).
Pour expliquer cette transition du sacerdoce du modèle Lévitique vers le modèle spirituel sous Christ, l'auteur se sert de l'exemple de Melchisédek dans l'Ancien Testament pour faire un parallèle au nouveau sacerdoce de Christ (auquel les Chrétiens peuvent participer). Melchisédek, explique-t-il, était le sacrificateur de Dieu longtemps avant que Lévi ou Aaron ne soient nés (vv. 1-2,9-10). L'auteur fait remarquer alors à propos de Melchisédek que :
qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie (v. 3, LSG)
Le concept ici n'est pas que Melchisédek n'avait pas littéralement de père ou de mère physiques ou de généalogie, mais plutôt qu’il n'y a aucun enregistrement au sujet de ses parents et de sa lignée. Melchisédek nous est simplement introduit dans la Genèse 14:18-20 en tant que le sacrificateur du Dieu Très-Haut. Les candidats au sacerdoce Lévitique devaient être capables de démontrer leur origine [génétique] et leur lignée. Dans Néhémie 7:64, quand le sacerdoce était reformé après la captivité babylonienne, les sacrificateurs devaient être capables de démontrer leurs ascendances ; ceux qui en étaient incapables étaient exclus du sacerdoce :
Ils cherchèrent leurs titres généalogiques, mais ils ne les trouvèrent point. On les exclut du sacerdoce, (Néh. 7:64, LSG)
Christ, le Fils de Dieu a, assurément, un père et une mère et une généalogie. On donne ces choses dans Matthieu 1:1-17 et Luc 3:23-38. Donc la comparaison n'est pas faite à des parents littéraux et à une descendance littérale. Plutôt, comme Melchisédek, Christ ne peut pas démontrer une lignée jusqu’à Aaron et Lévi :
Car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce. Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek, institué, non d’après la loi d’une ordonnance... (vv. 14-16, LSG)
Les expressions ni commencement de jours ni fin de vie sont une référence à la restriction d'années placées sur ceux qui serviraient dans le sacerdoce Lévitique. À partir de Nombres 4:47, nous voyons que les sacrificateurs ordinaires devaient commencer leur service à 30 ans et le finir à 50 ans. Dans le cas du Souverain Sacrificateur, sa durée de service se terminait à sa mort. Melchisédek, par ailleurs, nous est simplement présenté en capacité de sacrificateur du Très-Haut. La Bible est silencieuse sur le fait de savoir quand il a commencé son service et comment il a fini. Dans ce Melchisédek se trouve un prototype adapté de Christ (et ceux qui participent à son sacerdoce). Il n'y a aucune "restriction d'âge" imposée sur la capacité de Christ pour servir en tant que Souverain Sacrificateur et elle ne viendra pas non plus à une fin, maintenant qu'il a été ressuscité à la vie éternelle.
Hébreux 7:3 continue avec :
… rendu semblable au Fils de Dieu, il demeure sacrificateur pour toujours. (OST)
Il y a deux points à noter concernant ce passage. Premièrement, le mot traduit comme rendu semblable dans la version Ostervald est du Grec aphomoiomenos. Le New Thayer’s Greek-English Lexicon montre qu'il a les significations de causer un modèle à passer à une image ou une forme semblable à elle ; s'exprimer en elle (l’image), copier ; reproduire un fac-similé ; et être rendu pareil à, rendre semblable. Il signifie toujours deux choses (étant soit des gens, soit des objets), un qui ressemble à l'autre dans un sens soit figuratif soit littéral. Ainsi, Melchisédek et Christ doivent être des entités distinctes et séparées. Ils ne peuvent pas être le même être simplement par la fonction du verbe grec employé pour décrire la comparaison qui est faite entre eux.
L'Encyclopédie International Standard Bible Encyclopedia, Volume 3, p. 3l3, l’article "Melchisédek" dit : Certains ont pensé que Melchisédek était une Christophanie [c'est-à-dire une manifestation de Christ] plutôt qu'un personnage historique et ainsi, ils comprenaient les versets 2b-3 de façon littérale plutôt que typologiquement. Une objection principale à une telle interprétation est la déclaration que Melchisédek ressemblait (Gr. aphomoiomenos) au Fils de Dieu (v. 3). Le verbe aphomoioo assume toujours deux identités distinctes et séparées, celui qui est une copie de l'autre. Ainsi, Melchisédek et le Fils de Dieu sont représentés comme deux personnes séparées, le premier ressemblant au deuxième.
Le deuxième point concerne il demeure sacrificateur pour toujours. Superficiellement, on pourrait conclure que Melchisédek est toujours vivant et occupant encore la fonction de sacrificateur du Très-Haut. Ce n'est pas ce qui est dit. L'auteur d’Hébreux était clairement un Juif (la tradition dit que c'était Paul) et familier avec le service du Temple et la discussion rabbinique. Dans la logique et l’argumentation rabbiniques, des déclarations pouvaient être faites qui étaient efficacement des "arguments à partir du silence". Si la Bible n'a rien dit de spécifique sur une personne, une place ou un incident, des conclusions diverses pourraient être tirées pour supporter l'argument ou le discours présenté. Dans ce cas, l'auteur du livre aux Hébreux dit en effet, "puisque la Bible est silencieuse quant à la mort de Melchisédek, nous pouvons métaphoriquement dire qu'il est vivant et continue en fonction de sacrificateur du Dieu Très-Haut et en cela, il est un prototype acceptable du Souverain Sacerdoce du Fils de Dieu." ." L'Encyclopédie International Standard Bible Encyclopedia fait ce commentaire :
L'argument de Héb. 7 est semblable à l'argument rabbinique du silence, qui supposait que rien n'existe à moins que l'Écriture ne le mentionne. (Vol 3, p. 3l3, article Melchisédek).
Conybeare et Howson, dans leur œuvre The Life and Epistles of Paul (La Vie et les Épîtres de Paul) notent en référence à Hébreux 7:4 que :
Ici, comme dans le commentaire précédent 'sans père' et 'sans mère', le silence de l'Écriture est interprété allégoriquement. L'Écriture ne mentionne ni père, ni mère, ni naissance, ni mort de Melchisédek.
Le commentaire postérieur au verset 8 :
Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il est attesté qu’il est vivant. (LSG)
est fait dans la même veine. En utilisant cette forme "d'argument du silence", l'auteur peut convenablement indiquer Melchisédek en tant qu’un prototype acceptable de Christ qui détient vraiment son sacerdoce pour toujours :
De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d’être permanents. Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, (vv. 23-26, LSG)
Finalement, il vaut la peine de noter que Melchisédek est appelé un homme et qu'il a une lignée, mais non compté de Lévi :
Et lui, qui ne tirait pas d’eux son origine (généalogie), il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses. (Héb. 7:6, LSG)
Quelques points de philosophie
Simplement comme un complément à part des textes bibliques, il y aurait des problèmes philosophiques sérieux si Melchisédek était vraiment Christ. Melchisédek a vécu dans Salem et il était son roi-sacrificateur. S'il était Christ dans une incarnation précédente nous devrions questionner :
* Quand était-il né ? Qui était sa mère ? Quand et comment est-il mort ?
* Est-ce qu'il était un sacrifice pour les péchés à ce moment-là ? S'il l’était, alors comment ? Sinon, alors pourquoi pas ?
* Pourquoi si peu de détails sont donnés sur ce qui aurait été l’événement le plus significatif (Christ vivant parmi des hommes dans la chair durant les jours d'Abraham) ?
* S'il a vraiment vécu parmi les hommes, alors qu'était le but de sa seconde apparition au premier siècle ?
* Comment Christ pourrait-il être un sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek s'il était Melchisédek et, en fait, avait établi le sacerdoce de Melchisédek ? Aaron n'était pas le souverain sacrificateur d’après l'ordre d'Aaron, il était la source du sacerdoce Aaronique.
* Comment Christ aurait pu être fait, glorifié et nommé (Héb. 5:5) souverain sacrificateur s'il était déjà le souverain sacrificateur avant son incarnation ? A-t-il perdu ce statut ? S'il en est ainsi, pourquoi, et où la Bible l'explique-t-elle ?
Conclusion
Clairement, à partir des déclarations de la Bible, du grec original, des formes rabbiniques d'argumentation et de la philosophie et la logique, la notion que Melchisédek était Christ avant son incarnation au premier siècle doit être rejetée. Melchisédek était un sacrificateur du Dieu Très-Haut qui a vécu durant les jours d'Abraham en tant que le roi-sacrificateur de Salem. Très peu est connu à son sujet, à l’exception qu'il n'était évidemment pas un descendant de Lévi ou Aaron et a été nommé à la fonction de sacrificateur par Dieu et ce, non pas selon des exigences légales. Comme tel, il est un prototype acceptable pour le nouveau sacerdoce spirituel de Christ et de ses frères spirituels qu'il a rachetés pour être une nation de rois et de sacrificateurs pour son Dieu et son Père :
Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. (Apoc. 5:9-10, LSG)
Annexe 3 : L'Exaltation du Messie et ses Titres
Dans le Nouveau Testament, on accorde de nombreux titres à Christ : par exemple. Fils de l'Homme ; Fils de Dieu ; L’Élu, le Prophète ; Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs ; Fidèle et Véritable ; Le Chemin, La Vérité et La Vie ; Sauveur ; Libérateur ; Le Christ ; Maître ; Premier-Né ; Emmanuel ; Seigneur ; Alpha et Oméga ; Le Premier et le Dernier ; Le Bon Berger ; et ainsi de suite. En raison du fait que quelques-uns de ces titres chevauchent des titres attribués à Dieu Tout-Puissant, plusieurs ont mal interprété l'intention et ont cru que Christ est, d'une façon inexplicable, Dieu comme Dieu est Dieu, faisant partie d'une Divinité Trinitaire, Binitaire ou Dithéistique.
Ce n'est pas le cas. Ces titres donnés à Christ transmettent tous le concept d'autorité déléguée, comme le Mal'ak de YHVH a été appelé YHVH et Elohim parce qu'il représentait YHVH des Armées et Eloah. Nous examinons maintenant le thème de l'exaltation de Christ et ainsi son acquisition de ces titres.
Dans Hébreux 1:4-6, nous lisons :
devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, Je t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ? Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent ! (Héb. 1:4-6, LSG)
Christ, par héritage, a obtenu un nom plus excellent que les (autres) anges. Si les fonctions de la langue ont un sens quelconque, donc cela nous montre qu'à un moment donné, Christ n'avait pas ce nom plus excellent. De plus, il a été rendu meilleur que (c'est-à-dire élevé au-dessus) les anges. Le concept est étendu au verset 9 :
Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité ; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux. (Héb. 1:9, LSG)
Christ a été élevé au-dessus de ses collègues, traduit de diverses façons comme camarades, compagnons, collègues, etc. Ainsi, Christ a des collègues, mais a été élevé à un statut au-dessus d'eux pour qu'ils lui rendent maintenant hommage :
Et lorsqu’il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent ! [proskuneo] (Héb. 1:6 LSG)
(Voir la discussion dans l'Annexe 6 pour une explication de proskuneo). L’argument ici n'est pas que Christ n'a jamais été un ange (ou elohim) – il l’était clairement [comme nous l’avons vu] à partir de ce qui est couvert dans le texte principal de cette étude. Ce qui y est expliqué c’est que Dieu n'a jamais nommé un ange (ou elohim) pour être le Messie, mais a plutôt demandé que celui qui s'est dépouillé de son autorité et son pouvoir pour devenir un homme, de la maison de David, et qui est mort en tant qu’un sacrifice pour les péchés de l’humanité et qui a été ensuite ressuscité, soit nommé comme Messie. C'est-à-dire, pour être capable d’exécuter les fonctions et les rôles de Messie adéquatement, comme Sacrificateur et comme Roi, le Messie avait besoin d'éprouver la condition humaine. (cf. Héb. 2:15-18).
Christ, en s’abaissant volontairement pour devenir un homme et mourir d’une mort horrible, s’est qualifié pour être le Messie de l'humanité. Il a été ensuite ressuscité à la gloire (ce que signifie l'expression "Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui" – cf. Ps. 2:7-8 ; Actes 13:33). De cette façon, il a été rendu plus excellent que le reste des Elohim. L'intention de l'auteur dans ce chapitre est de pointer vers l'exaltation de Christ. Le but n'est point de prétendre que Christ n’a jamais fait partie des Elohim, car il l’était clairement, et il avait clairement des collègues au-dessus desquels il a été élevé.
Le même thème est rencontré dans Philippiens 2 :
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (vv. 5-11, LSG)
Christ était en forme de Dieu avant son incarnation – comme l’étaient tous les elohim de Dieu – mais il n'a pas arraché l'égalité avec Dieu. Le terme arracher dans le grec est harpagmos et signifie l'acte de saisir, le vol, une chose saisie ou à être saisie, le butin, considérer quoi que ce soit comme un prix. Il provient de harpazo qui signifie saisir, emporter par la force. Le mot est dans la voix active et l'intention est que Christ n'a pas essayé de saisir l'égalité avec Dieu. Il n'a pas essayé de se rendre égal par la force. Paul fait ressortir le contraste entre l'esprit de Christ et les attitudes et les actions de Lucifer qui a vraiment essayé de s’élever à la position du Très-Haut :
Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion ; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut. (Ésa. 14:12-14, LSG)
À cause de l'abaissement volontaire de Christ, Dieu l'a maintenant élevé à la position du "Vice-Régent" (cf. Apoc. 3:21). Il agit de la part de Dieu qui est le Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs (1Tim. 6:16) et porte ainsi ce nom et titre :
De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. (Apoc. 19:15-16, LSG)
C'est le nouveau nom de Christ :
Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. (Apoc. 3:12, LSG)
Si Christ était Dieu, comme Dieu est Dieu, dans une divinité Trinitaire, Binitaire ou Dithéistique, alors ce concept de l'exaltation de Christ et de l'acquisition d'un nouveau nom et d'autres titres par l’héritage devient incompréhensible. Nous devrions nous demander si Christ, à un moment donné, n'avait pas ces noms. Si oui, comment alors pourrait-il être Dieu ? S'il les avait vraiment, comment alors pourrait-il acquérir ce qu'il avait déjà par héritage ? Comment pouvait-il être élevé au-dessus de ses collègues s'il était déjà au-dessus de ses collègues ? Il a acquis ces noms par son obéissance fidèle. Comment cela peut-il être compris s'il était déjà le Dieu Tout-puissant et avait déjà ces noms en vertu d’être Dieu ?
Clairement, le concept de l'exaltation de Christ et le fait d’hériter les noms des positions et des fonctions qu'il exécute rend le paradigme Trinitaire, Binitaire et Dithéiste absurde.
(Voir les études Ésaïe 9:6 (No. 224) et Les Noms de Dieu (No. 116)).
Annexe 4 : Commentaires sur l'Ange de YHVH
Beaucoup de commentateurs ont noté l'apparition de l'Ange de YHVH et sa relation proche à YHVH. Ceux-ci sont les commentaires des rédacteurs du Vine's Expository Dictionary of Biblical Words - article ange, page 5 :
Troisièmement, et des plus importantes sont les expressions mal’ak Yahweh, "L'ange de l’Éternel," et mal'ak elohim, "l'ange de Dieu" [ou "l'Ange des Dieux"]. L'expression est toujours utilisée au singulier. Elle dénote un ange qui avait principalement une fonction protectrice et rédemptrice : "Mon ange marchera devant toi, et te conduira chez les Amoréens, les Héthiens, les Phéréziens, les Cananéens, les Héviens et les Jébusiens, et je les exterminerai." (Ex. 23:23). Il pouvait aussi provoquer la destruction : "David leva les yeux, et vit l’ange de l’Éternel se tenant entre la terre et le ciel et ayant à la main son épée tirée tournée contre Jérusalem. Alors David et les anciens, couverts de sacs, tombèrent sur leur visage." (1Chron. 21:16).
La relation entre l’Éternel et "l'ange de l’Éternel" est souvent si proche qu'il est difficile de séparer les deux (Gen. 16:7 et suiv. ; 21:17 et suiv. ; 22:11 et suiv. ; 31:11 et suiv. ; Exode 3:2 et suiv. ; Juges 6:11 et suiv. ; 13:21 et suiv.). Cette identification a mené quelques interprètes à conclure que "l'ange de l’Éternel" était Christ préincarné.
Dans la traduction d'Aquila, Elohim a été traduit comme les Dieux comme le remarque Augustine.
L’Encyclopédie International Standard Bible Encyclopedia est très prudente dans son évaluation, probablement parce que les commentateurs fonctionnent à partir d'une fausse position trinitaire. Si Christ était vraiment l'Ange de YHVH, alors le paradigme Trinitaire est rendu absurde. Malgré tout, dans l’article Ange, à la page 125 du Volume 1, nous lisons :
C. Ange de la Théophanie. On parle de cet ange comme "l'ange de l’Éternel" et "l'ange de la présence [ou la face] de l’Éternel". Les passages suivants contiennent des références à cet ange :
[citations omises car c’est couvert dans les sections précédentes]
Une étude de ces passages montre que même si l'ange et Yahweh sont parfois distingués l'un de l'autre, ils sont, avec une fréquence égale et dans les mêmes passages, fusionnés l'un dans l'autre. Comment cela doit-il être expliqué ? Il est évident que ces apparitions ne peuvent pas être le Tout-Puissant Lui-même, qu'aucun homme n'a vu, ou ne peut voir. Dans la recherche de l'explication, une attention spéciale devrait être donnée à deux des passages cités ci-dessus. Dans Ex. 23:20 et suiv., Dieu promet d'envoyer un ange devant son peuple pour les emmener à la Terre Promise ; il est commandé de lui obéir et de ne pas le provoquer, "Parce qu’il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui." Ainsi, l'ange peut pardonner les péchés, ce que Dieu seul peut faire, parce que le nom de Dieu, c'est-à-dire, Son caractère et ainsi Son autorité, sont dans l'ange. En outre, dans le passage Ex. 32:34-33:17, Moïse intercède pour le peuple après leur première infraction de l'alliance ; Dieu répond en promettant, "Voici, mon ange marchera devant toi" ; et immédiatement après Dieu dit "Mais je ne monterai point au milieu de toi". En réponse à des supplications additionnelles, Dieu dit, "Ma présence ira, et je te donnerai du repos." Ici, une distinction claire est faite entre un ange ordinaire et l'ange qui porte avec lui la présence de Dieu. La conclusion peut être résumée dans les paroles de A. B. Davidson dans sa Théologie AT (1904) : " Dans des providences particulières, on peut tracer la présence de Jéhovah dans l'influence et l'opération ; dans des apparitions angéliques ordinaires, on peut retrouver Jéhovah présent sur un certain côté de Son être, dans quelque attribut de Son caractère ; dans l'ange de l’Éternel, Il est présent entièrement en tant que Dieu de l'Alliance de Son peuple, pour le racheter."
La question demeure toujours ; qui est l'ange théophanique ? À cela, beaucoup de réponses ont été données, dont les suivantes peuvent être mentionnées : (1) Cet ange est simplement un ange avec un mandat spécial ; (2) il peut être une descente momentanée de Dieu dans la visibilité ; (3) il peut être le Logos, une sorte de préincarnation provisoire de la deuxième personne de la Trinité. Chacune d’elles possède ses difficultés, mais la dernière est certainement la plus alléchante à l'esprit. Par contre, il doit être rappelé qu'au mieux celles-ci sont seulement des conjectures qui touchent à un grand mystère. Il est certain que dès le commencement, Dieu a utilisé des anges en forme humaine, avec des voix humaines, pour communiquer avec l'homme ; et les apparitions de l'ange de l’Éternel, avec sa relation rédemptrice spéciale au peuple de Dieu, montrent le fonctionnement de ce mode divin de Sa révélation de Lui-même qui a culminé dans l'avènement du Sauveur et sont ainsi une préparation et un présage de la pleine révélation de Dieu en Jésus Christ. Il n’est pas sécuritaire d’aller plus loin.
Cependant, les traducteurs de la Bible The Amplified Bible, aussi Trinitaires, sont beaucoup plus ouverts pour avouer l'identité de l'Ange de YHVH. Voici une sélection de leurs commentaires inclus :
"L'Ange de l’Éternel" ou "de Dieu," ou "de Sa Présence" est aisément identifié avec l’Éternel Dieu (Gen 16:11,13 ; 22:11,12 ; 31:11,13 ; Exode 3:1-6 et d'autres passages). Mais il est évident que "l'Ange de l’Éternel" est une personne distincte Lui-même de Dieu le Père (Gen 24:7 ; Exode 23:20 ; Zach. 1:12,13 et d'autres passages). Aussi "l'Ange de l’Éternel" n’apparaît plus après que Christ est venu dans la forme humaine. Il doit, de nécessité, être Un de la Divinité "trois-en-un". "L'Ange de l’Éternel" est l’Éternel Dieu visible de l'Ancien Testament, comme Jésus Christ l’est pour le Nouveau Testament. Ainsi, Sa déité est clairement représentée dans l'Ancien Testament. La Bible de Cambridge observe, "Il y a une fascinante prédiction de l’avènement du Messie, qui s’échappe à travers l'obscurité avec une cohérence étonnante, à intervalles, à partir de la Genèse jusqu’à Malachie. Abraham, Moïse, la fille esclave Agar, Gédéon le fermier appauvri, même les parents humbles de Samson, avaient vu et avaient parlé avec Lui des siècles avant que les anges annonciateurs n'aient proclamé Sa naissance à Bethléem. "(Note de bas de page pour Gen. 16:7)
C'est Dieu Lui-même (comme le réalise finalement Jacob en Gen. 32:30) sous forme d'un ange. (Note de bas de page pour Gen. 32:29)
[Jacob] est mort à l’âge de 147 ans, ayant dit, "l'Ange qui rachète [c'est-à-dire, l'Ange le Rédempteur] ... m'a racheté continuellement de chaque mal" (Gen. 48:16). (Note de bas de page pour Gen. 47:9)
"L'Ange de l’Éternel" est ici identifié comme Christ Lui-même. (Note de bas de page pour Gen. 48:16)
Dans ce récit de Moïse et du buisson enflammé, "l'Ange de l’Éternel" est identifié en tant que l’Éternel Lui-même. Voir particulièrement Exode 3:4,6. Voir aussi la note de bas de page pour Gen. 16:7. (Note de bas de page pour Exode 3:2)
Voir la note de bas de page pour Gen. 16:7 ; ici "l'Ange de Dieu" est associé à la nuée (Exode 13:21). (Voir la note de bas de page pour Exode 14:19)
Que l'Ange de l’Éternel soit un ange non créé étant distingué des autres anges et en beaucoup de places étant identifié avec l’Éternel Dieu, est indéniable. Par ailleurs, il y a des passages dans lesquels Il semble être distingué de Dieu le Père. La façon la plus simple de réconcilier ces deux classes est d'adopter l’ancienne vue que cet Ange est Christ, la deuxième personne de la Divinité, même à cette période antique, apparaissant en tant que le Révélateur du Père (Johan P. Lange, A Commentary). Voir aussi la note de bas de page pour Gen. 16:7. (Voir la note de bas de page pour Zach. 1:11)
La dernière note de bas de page affirme qu'il est possible de faire une distinction entre des anges créés et non créés. Il n'y a aucune base biblique pour cette position. De toute évidence, elle est simplement une affirmation faite pour soutenir la croyance en la Trinité.
Finalement, il vaut la peine de remarquer les commentaires de Vincent dans son œuvre Word Studies in the New Testament concernant l'utilisation du terme logos :
Le mot [logos] ici vise directement Gen. 1, où l'acte de création est effectué par Dieu qui parle (comparer Ps. xxxiii. 6). L'idée de Dieu, qui est, dans sa propre nature cachée, se révélant dans la création, est la source de l'Idée-de-Logos, par contraste avec toutes les conceptions matérialistes ou panthéistes de la création. Cette idée se développe dans l'Ancien Testament sur trois lignes....
(3) L'Ange de Jéhovah. Le messager de Dieu qui lui sert d’agent dans le monde des sens, et qui est parfois distingué de Jéhovah et parfois lui est identique...
Après la captivité babylonienne, les docteurs juifs ont combiné en une seule vue, les théophanies, les révélations prophétiques et les manifestations de Jéhovah généralement et les ont réunies en une seule conception, celle d'un agent permanent de Jéhovah dans le monde visible, qu'ils ont désigné par le nom Memra (parole) de Jéhovah. Les Juifs érudits ont introduit l'idée dans les Targums ou la paraphrase araméenne de l'Ancien Testament qui était publiquement lue dans les synagogues, substituant le nom la parole de Jéhovah pour celui de Jéhovah, chaque fois que Dieu se manifestait. Ainsi, dans Gen. xxxix. 21 [39:21], ils paraphrasent, "le Memra était avec Joseph dans la prison." Dans Ps. cx. [110] Jéhovah s’adresse au premier verset au Memra. Le Memra est l'ange qui a détruit les premiers-nés de l'Égypte et c'était le Memra qui a mené les Israélites dans la colonne de nuée. (pp. 26-28)
Quand Jean a écrit au sujet du Logos dans le prologue de son Évangile (Jean 1:1-18), il utilisait un terme grec qui était utilisé pour traduire Memra, qui était compris comme une ‘Théophanie’ (c'est-à-dire une manifestation de Dieu) portant nécessairement le nom de Dieu et de là, Son autorité. Le fait de traduire Logos par le terme français la Parole, comme c’est généralement trouvé dans les Bibles françaises, est une simplification malencontreuse de ce concept. Le fait d’appeler Christ le Logos de Dieu était l'équivalent (en termes grecs) de l'identifier en tant que le Memra de Dieu ou Ange de YHVH.
Annexe 5 : Les croyances de la Première Église au sujet des Anges et de Christ
La première Église ne s'est pas développée dans le vide. Les premiers Chrétiens sont sortis de milieux et d’attentes culturels qui leur donnaient nécessairement une vision particulière contemporaine des Écritures Hébraïques et leur signification. Nous pouvons déceler une certaine perspective de ce à quoi cette vision contemporaine ressemblait en comparant le Nouveau Testament avec des écrits de ce jour, comme l'Apocalypse d'Hénoch. Dans ce livre, le terme Fils de l'Homme est utilisé pour décrire un être céleste subalterne à Dieu et en fait, un des anges :
J'ai vu là, celui qui avait la tête de quelqu’un ayant un grand âge et sa tête aussi blanche que de la laine [c'est-à-dire. Dieu] ; Il était avec un autre, dont l’aspect était plein de grâce, comme un des anges saints (Hénoch 46:1)
De même, dans Hénoch 60:10, "l’Élu" (qui est aussi "le Fils de l'Homme" – Hénoch 46:3) est compté parmi :
"L'armée céleste entière, tous les saints dans la hauteur, l'armée de Dieu, les Chérubins, les Séraphins et Ophanim, tous les anges de la souveraineté (kyrioteton) et d'autres pouvoirs, qui sont sur la terre et au-dessus de l'eau."
Christ était bien sûr mentionné en tant que l’Élu de Dieu (Lc. 9:35 ; 23:35). Christ est aussi dépeint en tant que le Prince des Anges (Marc 8:38 ; Matt. 13:41 et suiv. ; Marc 1:13 ; Luc 22:43 ; 1Thess. 4:16) de la même manière que la spéculation juive considérait le Messie-Fils de l'Homme comme étant un être céleste, choisi par Dieu pour exécuter une mission spéciale et placé au-dessus du monde céleste des anges.
Ce qui est d’un intérêt spécial est le titre Seigneur ou Kyrios dans le grec. En de nombreuses places dans le Nouveau Testament, ce titre est appliqué à Christ. Plusieurs ont considéré que ce titre appliqué à Christ était simplement une transposition du nom de l'Ancien Testament de la Septante de Dieu à Christ (la Septante est une traduction grecque de l’Ancien Testament à partir de l’hébreu, préparée au troisième siècle AEC (avant l’ère courante). Le nom signifie soixante-dix et est une référence à la tradition qui dit que 70 érudits ont travaillé ensemble pour la produire).
Dans ce point de vue on ignore que c’est que le Judaïsme postérieur et le Christianisme primitif utilisaient le terme grec kyrioi pour désigner les anges. Les littératures apocalyptiques (la littérature Apocalyptique ce sont les œuvres qui ont été produites entre 200 AEC (avant l’ère courante) et 100 EC (ère courante) racontant les histoires de l'interaction entre Dieu ou les anges et l'humanité, mais qui n'ont jamais été reçues dans le canon officiel de la Bible en tant que des œuvres "inspirées") et pseudépigraphiques (La littérature Pseudépigraphique ce sont ces écritures attribuées aux auteurs qui n'ont pas et ne pouvaient pas les avoir écrites (par exemple. Hénoch, Abraham, Moïse)) de ce temps et antérieures contiennent beaucoup de références aux anges désignés en tant que Kyrioi ou Seigneurs (Voir 4 Esdras 4:3,5,22,38,41 ; 5:33-35,38,56 ; 6:11,33 ; 7:3,10,75,132. Aussi voir le Berger de Hermas, l'Ascensio Jesaiae, l'Apocalypse de Sophonias et l'Apocalypse d'Abraham.)
Un exemple clair du Nouveau Testament de cela est dans Actes 10:3-13 et suiv. Ici, Corneille s’adresse à l'ange qui lui apparaît en tant que Kyrie, comme Pierre aussi s’adresse à la voix anonyme qui lui parle en tant que Kyrie ou Seigneur. Un autre exemple très approprié est dans Actes 9:5. Paul ne reconnaît pas celui qui lui parle, mais il le comprend pour être un messager divin de Dieu et s’adresse à lui donc par le titre, généralement appliqué aux anges, Kyrie. Plus tard, l’être céleste s'identifie en tant que le Jésus glorifié. Cependant, cet exemple fournit la preuve claire qu’aux jours de la première Église, le titre Kyrios était devenu une désignation pour les anges. En fait, il a été en réalité appliqué à une classe particulière d'anges dans la hiérarchie céleste.
Cela devient apparent quand d'autres passages sont examinés. Kyriotes (la forme plurielle de Kyrios) est trouvé dans Éphésiens 1:21 ; Colossiens 1:16 ; Jude 8 ; 2Pierre 2:10 et dans chaque cas, il est utilisé pour désigner un rang particulier d'anges. Puisque le terme est utilisé pour Christ aussi bien que pour les anges, nous pouvons déduire que la classe d'anges désignée par ce terme était, en fait, le Conseil des Elohim, qui incluait Christ et les 24 Anciens qui étaient ses compagnons. Jude 8 est particulièrement intéressant. Dans la version LSG, il dit :
Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l’autorité et injurient les gloires.
Le mot autorité est kyriotes et se réfère à la classe de haut rang des anges. Le terme les gloires se réfère aussi aux êtres angéliques. Moffatt traduit ce passage comme :
Malgré tout cela, ces visionnaires polluent leur chair, dédaignent les Pouvoirs célestes et se moquent des Gloires angéliques.
Le concept est que les hommes méchants, discutés ici, méprisent le Conseil de Dieu.
La même compréhension est appliquée dans 1Corinthiens 8:5-6 et 1Timothée 2:5. Dans le premier passage, Paul se réfère aux nombreux dieux (theoi) et aux nombreux seigneurs (kyrioi). Il ne se réfère pas aux idoles comme certaines personnes l’ont assumé, mais étant compatibles avec la mentalité contemporaine, il se réfère aux nombreux êtres dans le royaume angélique. Il rejette les idoles comme n’étant rien mais continue à reconnaître l'existence de plusieurs dieux et seigneurs. Il dit en effet : "Bien, il y a beaucoup d'êtres divins désignés comme Dieu et Seigneur, mais pour nous, qui sommes des Chrétiens, il y a qu'un Dieu, le Père et un Seigneur, Jésus Christ". Dieu est par-dessus tous ces 'dieux', et Christ est Seigneur sur tout ces 'seigneurs' car Dieu l'a élevé à la position de Seigneur des Seigneurs.
Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu’il n’y a point d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Car, s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. (1Cor. 8:4-6, LSG)
Dans Timothée, Paul fait le contraste entre la pratique de certaines sectes juives, qui soutenaient qu'il y avait des médiateurs multiples entre Dieu et l'homme et la compréhension Chrétienne : il n’y a qu'un Dieu et Il a désigné un Médiateur entre Lui et l'humanité, l'homme Jésus Christ :
Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, (1Tim. 2:5, LSG)
Finalement, nous devons de nouveau remarquer le discours d’Étienne dans Actes 7 où il a désigné l'Ange (le Messager) qui est apparu à Moïse en tant que Kyrios ou Seigneur. Étienne a dit :
Quarante ans plus tard, un ange lui apparut, au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse, voyant cela, fut étonné de cette apparition ; et, comme il s’approchait pour examiner, la voix du Seigneur [Kyrioi] se fit entendre : Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n’osait regarder. Le Seigneur [Kyrios] lui dit : Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. (Actes 7:30-33, LSG)
Il peut y avoir peu de doute que les premiers Chrétiens comprenaient qu'il y avait un seul vrai Dieu qui présidait au-dessus d’un Conseil de Dieux et de Seigneurs (décrit à Apoc. 4-5) et que Christ avait été élevé à une position d'autorité au-dessus de ces Dieux et Seigneurs en tant que le "Vice-Régent" de Dieu.
Et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. (Éph. 1:19-21, LSG)
Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. (Matt. 28:18, LSG)
Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. (Apoc. 3:21, LSG)
Et je vis un ange puissant, qui criait d’une voix forte : Qui est digne d’ouvrir le livre, et d’en rompre les sceaux ? Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder. Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre ni de le regarder. Et l’un des vieillards me dit : Ne pleure point ; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux. Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône. Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. Je regardai, et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte : L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange. (Apoc. 5:2-12, LSG)
La compréhension des anges au début du Christianisme est un grand sujet. Les gens qui voudraient faire certaines lectures de recherche sont encouragés à consulter l’œuvre de Martin Werner The Formation of Christian Dogma (la Formation du Dogme Chrétien), Adam and Charles Black, London, 1957.
Annexe 6 : L’Adoration dans le Nouveau Testament
Dans beaucoup d’endroits dans le Nouveau Testament, Jésus est distingué de Dieu. Jésus lui-même a nié être Dieu (Marc 10:17-18). Il affirmait que son Père était le "seul vrai Dieu" (Jean 17:1-3). Il a appelé cet Être "mon Dieu" (Matt. 27:46 ; Jean 20:17). Le Nouveau Testament dans beaucoup d'autres endroits se réfère à Dieu comme étant le Dieu de Jésus Christ (2Cor. 1:3 ; Éph. 1:3,17 ; Col. 1:3 ; Héb. 1:9 ; 1Pierre 1:3 ; Apoc. 1:6 ; 3:12 ; etc.). Christ chante les louanges de son Dieu (Héb. 2:12 ; Apoc. 15:3). Il vient sous l'autorité de Dieu et agit selon son ordre (1Cor. 11:3 ; 15:24-28). On dit que Dieu (sans aucune qualification du terme) est invisible, n’a jamais été vu ou entendu par des humains et lui seul est immortel (1Tim. 6:16 ; Jean 1:18 ; 1Jean 4:12 ; Jean 5:37 ; 6:46). La vie éternelle a été donnée à Jésus par Dieu (Jean 5:26) et dépend de son obéissance continuelle à Dieu. (Jean 12:49-50).
Si les mots de la Bible ont un certain sens, alors nous devons conclure que Jésus n'est pas Celui qui est le seul vrai Dieu. C'est-à-dire, il n'est pas Dieu dans le sens que Dieu est Dieu. Dieu le Père est son Dieu, ce qui signifie que le Père est l'objet de l'adoration par Christ et Il est la source de l'existence de Christ. Christ a été fait Dieu dans le sens qu'il est un Être généré qui possède la nature divine de Dieu, en qui Dieu demeure, à travers l'Esprit Saint et qui agit pour Dieu dans la capacité et les fonctions de Dieu. Il est un Fils de Dieu exactement de la même façon que le reste de l'Armée céleste sont des Fils de Dieu et exactement de la même façon que les humains deviendront des Fils de Dieu dans la résurrection.
Cependant, malgré le témoignage clair de douzaines de passages Bibliques, beaucoup de personnes deviennent encore confuses en lisant le Nouveau Testament parce qu'elles peuvent voir un certain nombre de passages où on adore Jésus et/ou on l’appelle "Dieu". Puisque seul Dieu doit être adoré, ils concluent que Christ doit être Dieu – faisant partie d'une Divinité Trinitaire, Binitaire ou Dithéiste. Le fait que Christ soit appelé Dieu dans le Nouveau Testament (Héb. 1:8-9 ; Jean 20:28) est simplement une suite du concept de l'Ancien Testament de se référer au Mal'ak de YHVH comme étant Dieu (Elohim) et YHVH.
Le fait qu’il soit "adoré" (Matt. 2:2,8,11 ; 8:2 ; 9:18 ; 14:33 ; etc.) signifie qu'il est le représentant de Dieu. Le problème se trouve en partie dans les différences entre les mentalités hébraïque et occidentale et en partie dans l'intention du grec du Nouveau Testament. Il y a un certain nombre de mots grecs traduits comme adorer dans le Nouveau Testament. Le plus significatif de ceux-ci et le terme approprié à cette étude est le mot proskuneo. Le dictionnaire New Thayer's Greek-English Lexicon montre qu'il a les significations :
1) embrasser la main (de quelqu’un), comme signe de révérence
2) parmi les Orientaux, en particulier les Perses, tomber à genoux et toucher le sol avec le front comme une expression de révérence profonde
3) Dans le NT, en se mettant à genoux ou en prosternation pour rendre hommage (à quelqu’un) ou révérer, soit pour exprimer le respect ou faire une supplication
3a) utilisé pour l’hommage qui est montré à des hommes et à des êtres de rang supérieur
3a1) aux souverains sacrificateurs juifs
3a2) à Dieu
3a3) à Christ
3a4) aux êtres célestes
3a5) aux démons
Quand nous utilisons le terme adorer, nous avons tendance à l'appliquer dans le sens de révérence à une Déité singulière qui est digne de notre admiration, adoration, affection, amour, service et à qui nous prions et devant qui, nous fléchissons les genoux. Cependant, dans la culture sémitique ou orientale, se prosterner devant un autre était un signe de respect et d'hommage. La prosternation n'avait pas les mêmes significations associées avec elle que quand nous utilisons le terme adorer aujourd'hui. Ceci devient apparent quand nous comparons certains des passages du Nouveau Testament où le terme apparaît.
Dans la Parabole du Serviteur Impitoyable dans Matthieu 18:21-35, nous lisons :
Le serviteur, se jeta à terre, et l’adora [proskuneo], disant : Seigneur, aie patience envers moi, et je te payerai tout. (v. 26, KJF)
L’esclave donc, se jetant à ses pieds, lui rendit hommage, disant, Seigneur, use de patience envers moi, et je te payerai tout. (v. 26, DRB)
Le serviteur se prosterne devant son seigneur et son maître pour recevoir le pardon de sa dette. Le concept n'est pas que le serviteur adore son seigneur comme nous comprendrions le terme aujourd'hui, mais qu'il se prosternait dans l'humilité et la supplication. De la même manière, les gens se prosternaient devant le Souverain Sacrificateur (comme les écrits contemporains nous le prouvent) parce qu'il représentait Dieu. Les gens se prosternaient devant la noblesse, les rois et les prophètes de Dieu (cf. Gen. 50:18 ; 1Sam. 25:23 ; 2Sam. 18:18 ; 19:18 ; 2Rois 1:13 ; Esth. 8:3 ; etc.). Et alors, c’est dans ce sens-là que les disciples et d'autres se sont prosternés devant Jésus-Christ. Ce n’était pas qu'ils pensaient qu'il (Jésus) était le Dieu Tout-Puissant Lui-même en personne. Plutôt, il était le prophète de Dieu et le messager, le Messie prévu, qui devait revendiquer le trône de son père David.
Un autre exemple de l'utilisation de proskuneo est en relation aux promesses données à l'Église de Philadelphie dans l’Apocalypse 3 :
Voici, je ferai ceux de la synagogue de Satan, qui disent être Juifs, et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, et t’adorer [proskuneo] à tes pieds, et qu’ils sachent que je t’ai aimée. (v. 9, KJF)
Ce passage, malheureusement, a été mal interprété par certains afin d’affirmer que les Chrétiens, dans la résurrection, seront Dieu comme Dieu est Dieu – absolu, supérieur – et au même niveau d'omnipotence et d'omniscience que Dieu le Père. Ce n'est pas l'intention du passage.
Aux versets 11-12, il est dit aux Chrétiens qu'ils auront et porteront le nom de Christ, du Dieu de Christ et de la Nouvelle Jérusalem. Cela signifie qu'ils porteront l'autorité de Christ, de son Dieu et du gouvernement de Dieu qui sera centralisé dans la Nouvelle Jérusalem. Ils iront chez les nations et d'autres, en portant ces noms et, donc (conformément aux mentalités orientale et sémitique), verront leurs anciens persécuteurs se prosterner devant eux. Ils ne seront pas l'objet d'adoration singulière ou de prière dans le sens occidental le plus strict du terme, tout comme Christ lui-même n'est pas l'objet de prières. (Nous prions à Dieu son Père, mais par le nom ou l’autorité de Christ.)
Un dernier passage à considérer est Apocalypse 22:8-9 :
C’est moi Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et quand j’eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l’ange qui me les montrait, pour l’adorer. Mais il me dit : Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu. (LSG)
Ce passage a été utilisé par certaines personnes, en conjonction avec Apocalypse 3:9 et d'autres versets, afin de montrer que les Chrétiens seront élevés à la position de Dieu, au-dessus des anges. Encore une fois, l'intention est mal interprétée. L'ange qui montrait les visions diverses à Jean semble, en fait, avoir été Christ. Souvenez-vous, le terme ange signifie simplement messager. Dans le texte grec original, il n'y a aucun signe de ponctuation. Les traducteurs ajoutent des guillemets et des signes de ponctuation afin d’aider à rendre le texte traduit plus lisible. Cependant, ils peuvent aussi introduire des déviations en faisant ainsi. Dans la version LSG, l'impression est créée, à partir des versets 6-7 et 9-16, qu'un ange, parlant de la part de Christ, converse avec Jean. Cependant, cela peut, en fait, être une fausse interprétation créée par les traducteurs lorsqu’ils ont ajouté les signes de ponctuation.
La Bible Interlinéaire The Interlinear Bible ne fait aucune distinction entre l'ange et Christ :
Et il me dit : Ces paroles sont certaines et véritables ; et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. Et voici, je viens bientôt. - Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre… Et il me dit : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche... Voici, je viens bientôt, et MA rétribution est avec MOI, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre. Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. (vv. 6-7,10,12-13).
Le verset 16 semble créer l'impression que Jésus a envoyé un ange à Jean :
Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. (LSG)
Cependant, le terme vous dans ce passage est au pluriel et non pas une référence à Jean, mais plutôt aux Églises. Il est entièrement possible que l'intention de ce passage consiste en ce que :
Moi, Jésus, j’ai envoyé mon messager [c’est-à-dire Jean] pour vous [serviteurs de Dieu] attester ces choses dans les Églises. ...
Dans un tel cas, Christ était l'Ange ou le Messager de Dieu à Jean et Jean était l'Ange ou le Messager de Jésus aux Églises. Cela semble être la signification la plus probable des passages des autres parties de ce Livre, mais cela a été mal interprété et mal traduit par les Trinitaires qui ne peuvent point concevoir le Christ comme étant inférieur au Dieu Tout-puissant Lui-même.
Malgré tout, même si l'ange qui a parlé avec Jean n'était pas Christ, cela nous révèle quelque chose d'intéressant au sujet du terme proskuneo. Jean était âgé de plus de 90 ans et il avait vécu une longue vie en tant qu’un strict monothéiste. Il savait qu’adorer (dans le sens moderne) n'importe quel autre être que Dieu serait de pécher et serait de mettre un autre Dieu avant Celui qui et l’Unique Véritable Dieu. Cependant, le fait que Jean a instinctivement voulu se prosterner ou proskuneo devant l'ange nous indique que selon la croyance et la compréhension de Jean, proskuneo n'était pas l'équivalent d'adoration, au sens moderne. En se prosternant devant l'ange, Jean ne faisait pas de lui l'objet de ses prières et de sa dévotion. Cet ange a dit à Jean de ne pas le faire parce qu'il était le compagnon de service de Jean (comme Christ et tous les saints anges).
Annexe 7 : la Réponse de Belsham
La position Unitaire en regard de la nature de Dieu a longtemps été reconnue, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Églises de Dieu. L'article suivant a été cité dans The Unitarian Defendant (Le Défendeur Unitaire), No. 6, 1822. Il discute avec éloquence la position que si Christ avait été Celui qui est l’Unique Véritable Dieu éternel, cela aurait été une révélation absolument stupéfiante aux disciples et aurait rempli les pages du Nouveau Testament. Dans le Judaïsme moderne et le Christianisme initial, l’idée que Dieu Lui-même pouvait apparaître aux hommes était inconcevable*. C'était seulement avec Christ, en tant qu’un être intermédiaire, que l'idée de son incarnation et de son habitation parmi les hommes était concevable.
* Note : Ceci a été reconnu par plusieurs historiens. Werner dans son œuvre The Formation of Christian Dogma (la Formation du Dogme Chrétien), Adam and Charles Black, London, 1957, remarque aux pages 127-128, que :
Cette idée d'une transformation [du Christ préexistant à un homme sur la terre par la naissance] a nécessairement présupposé une vue que Christ était un être angélique supérieur. L’absolu de la nature divine, au sens strict, aurait rendu impossible une transformation de cet ordre du point de vue juif moderne et chrétien primitif. Avec Dieu, il n'y avait aucun 'changement' : cela a été expressément démontré dans le Nouveau Testament même (Jac. i, 17). Si le Christ Céleste avait ressemblé à Dieu en nature, alors, dans ces termes de pensée, une apparition de Christ, sur terre, ne pouvait point avoir été plus imaginée que celle de Dieu le Père, lui-même. Mais la possibilité d'une telle transformation était vraiment la propriété particulière des anges et en effet, en était une nécessairement, parce qu'ils ont représenté le royaume des êtres intermédiaires. Comme telle, c'était leur tâche de servir d'intermédiaire entre le Dieu, définitivement supérieur et absolu, que personne n'avait vu ou pouvait voir (1 Tim. vi, 16) et le monde.
À partir de Belsham’s Reply to Mosey’s Bampton Lectures (la Réponse de Belsham aux discours de Bampton de Mosey), publié à Londres, 1819 :
Il aurait été tout à fait impossible que les contemporains de notre Seigneur, ses Apôtres, ses compagnons et disciples, ou que les historiens de sa vie et de ses miracles et souffrances, auraient écrit et parlé à son sujet, auraient discuté avec lui et se seraient comportés envers lui, avec tout le caractère familier qu'ils ont toujours manifesté, s'ils croyaient que Christ était, en vérité, le Dieu éternel Lui-même. Plaçons-nous pour un moment, dans leur situation ; et nous sentirons immédiatement, que dès l'instant où la vérité étonnante leur aurait été communiquée, leurs facultés seraient absorbées dans la terreur et l'étonnement ; - plus aucune conversation ouverte, plus aucune question : ni aucune autre tentative de lui imposer ou de le réprimander : la crainte la plus grande et un détachement auraient instantanément eu lieu et toutes les relations attachantes et familières de maître, instructeur, compagnon et ami, auraient été absorbées dans l'appréhension accablante de leur Créateur et de leur Dieu.
Et quel serait le style et le comportement de ceux qui, sous ces impressions, devraient : s’asseoir pour écrire le récit de sa vie et de ses miracles, ses discours et ses souffrances ? Est-ce que trois sur quatre de ses historiens auraient oublié complètement la réalité énorme de sa nature divine et ensuite ne pas en donner un seul indice, du commencement jusqu’à la fin de leurs histoires ? Les autres auteurs sacrés n'auraient-ils insisté sur cette circonstance que de manière incidente et obscure ? Est-ce que les preuves les plus directes de la divinité de Christ auraient été retrouvées principalement dans des passages, du moins, douteux, sinon notoirement faux ? Est-ce que la grande découverte aurait été laissée pour être démystifiée dans un texte ici et un autre là, qui, une fois réunis par un érudit éclairé et particulièrement un qui est, d'une façon critique, compétent dans les finesses du langage grec, pourrait aux yeux des hommes, dont les esprits aiment le mystère, être capable de transmettre une si sombre signification cachée ? Serait-il nécessaire, afin d’établir la doctrine stupéfiante de la déité appropriée de Christ, de rassembler vingt ou trente textes, dont certains correctement traduits et d’autres mal traduits, pourraient sembler l'admettre ; et de répéter ces textes à plusieurs reprises, afin que des personnes ignorantes et inattentives puissent imaginer qu'elles se retrouvent sur chaque page du Nouveau Testament ?
Si Matthieu, Marc, Luc, Jean, Paul et Pierre, croyaient "que notre seigneur Jésus Christ est le Dieu éternel Lui-même, d'une même substance avec le Père," n’auraient-ils pas été en mesure d’exprimer la doctrine dans une langue aussi simple que celui du Conférencier éduqué, ou tout autre encadreur ou supporteur de croyances et d’articles quelconques ? Et n’auraient-ils pas été en mesure, avec une même aisance, de porter les accusations de mensonge, d'impiété et de blasphème contre ces attaquants de la foi ?
Je suis confiant que c'est impossible pour n'importe quelle personne, qui réfléchit calmement et sérieusement sur le sujet, de douter, que si la doctrine de l'égalité de leur Seigneur avec Dieu était vraie et révélée aux Apôtres et aux premiers croyants, leurs esprits auraient été si profondément et si puissamment impressionnés à ce sujet, qu'ils ne seraient point en mesure de penser, parler et d'écrire sur n’importe quel autre sujet, et que cette grande et merveilleuse doctrine serait blasonnée partout dans le Nouveau Testament, du commencement jusqu’à la fin : elle éclaterait de brillance dans chaque chapitre, elle brillerait à chaque page, elle éblouirait à chaque ligne.
Que ce ne soit pas ainsi ; non seulement des pages et des chapitres, mais même la totalité des livres du Nouveau Testament, oui, que les histoires professées de la vie de notre seigneur et de son caractère, et du progrès et du succès de sa doctrine, de ce qu'il était et de ce qu'il a enseigné, et de ce que ses disciples ont dit et ont enseigné à propos de lui, auraient pu ignorer cette grande découverte, dans un silence aussi profond et aussi total que le silence de la tombe, est une démonstration, aussi claire que la lumière à chaque être humain dont la compréhension n'est pas voilée par le préjudice le plus grossier, que ces auteurs n'ont jamais entendu parler de la divinité de Christ, et qu'il n'est jamais entré dans leur esprit, que le Maître, qu'ils révéraient et aimaient, était le Dieu éternel Lui-même qu'ils adoraient et à qui ils rendaient un culte divin.
Tous les arguments et les critiques, aussi ingénieux, aussi savants, aussi abstrus soient-ils, qui peuvent être produits en réponse aux considérations et aux vérités comme celles-ci, sont comme de la paille devant le tourbillon ; et tout comme les cordes de Samson, elles s’écroulent en mille morceaux, comme un fil de cordon touché par la flamme.
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