Christian Churches of God

 [092]

 

 

 

L’Âme

(Édition 3.0 19950225-20010127-20071215)

 

 

La doctrine de l'Âme constitue une proposition intrinsèquement rebelle, postulant que l'homme ne mourra point assurément. En général, les systèmes religieux du monde soutiennent que l'âme est éternelle. La position biblique concernant l'Âme a été altérée par un mélange de croyances (le syncrétisme) au sein de l’Église primitive, ce que ce document examine en détail.

 

Christian Churches of God

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(Copyright ã 1995, 2000, 2001, 2007 Wade Cox)

(Tr. 2003, 2025, rév. 2025)

 

 

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L’Âme [092]

 


La position biblique concernant l'Âme est une doctrine claire et simple, qui a été altérée par un mélange de croyances (le syncrétisme) au sein de l’Église primitive. De manière générale, les systèmes religieux ont adopté une position qui affirme que l'âme est éternelle. Cela ne correspond pas à la véritable position biblique. Ce document explique comment la vue dite Chrétienne s’est formée et comment elle se compare à celle de la Bible. 

L’Âme et la Bible

 

Comme expliqué dans l’ouvrage de Cox, La Création : De la Théologie Anthropomorphique à l’Anthropologie Théomorphique (No. B5), le concept de l'existence d'une âme en tant qu’entité après la mort a été un thème constant qui provient de l'Animisme Babylonien, c’est-à-dire de la théologie Chaldéenne. Ce concept est logiquement polythéiste. La Bible déclare très catégoriquement que les morts restent morts jusqu'à la résurrection, qu’il s’agisse de la Première ou la Deuxième Résurrection. Personne d'autre n'a été ressuscité à part Christ ; les autres élus se sont endormis (1Thes. 4:13-18). Mais les morts seront ressuscités :

 

1Corinthiens 15:16-17 Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscité. 17 Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, 18 et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. (LSG)

 

En fait, Christ a été ressuscité des morts en tant que prémices de ceux qui se sont endormis (1Cor. 15:20). David est mort, il a été enseveli, et son sépulcre existe encore aujourd'hui parmi nous (Actes 2:29).

 

Jean 3:13 Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. (LSG)


La nécessité d'une résurrection physique ou dans un corps découle de cette position. Le refus ou la négation de la résurrection dans un corps, qui est devenue à la mode avec le Trinitarisme, est incorrecte car cela provient d'une mauvaise compréhension de la séquence des sacrifices et des offrandes de la Pâque. Il est nécessaire d,examiner la résurrection en détail ici pour en venir à comprendre la relation de Christ et de l'humanité avec Dieu, et la manière dont la Bible dit que l'homme doit hériter la vie éternelle.

 

La doctrine de l'Âme semble être propagée afin d’inculquer/instiller dans l’esprit des êtres humains que l'individu a une existence après la mort et n’est donc pas totalement dépendant de Dieu pour sa résurrection et son existence continuelle. L'explication biblique des illusions de la nécromancie ou de la consultation des morts est qu’il s’agit d’une tromperie courante de l'Armée céleste déchue. C'est dans ce but que Saül s’est approché de la sorcière à Endor. La sorcière est considérée comme ayant un esprit familier, un  bwa ou obe, venant de l'idée de bredouiller ou de marmonner comme venant d'une bouteille ou d'un bocal ; et, de là, cela a été utilisé pour les ventriloques, ou pour la nécromancie comme un esprit familier par illusion. L’idée selon laquelle on pouvait faire monter ou évoquer un esprit d’entre les morts est considéré comme une réalité à partir de l'illusion que Samuel a été ressuscité des morts par la sorcière à En Dor. Cependant, ce n’est pas Samuel qui a été ressuscité des morts. Certains tentent de prétendre que l'entité était en fait un démon que la femme a vu ; cependant, la femme a été effrayée par ce qu'elle a vu :

1 Samuel 28:13 Le roi lui dit : Ne crains rien ; mais que vois-tu ? La femme dit à Saül : je vois un dieu qui monte de la terre. (LSG)


Le mot qu'elle a utilisé ici pour dieux est elohim, de sorte que l'entité (ou les entités) qu'elle a vue et qui a parlé à Saül était un elohim. C'est un elohim qui a retiré la royauté à Saül, et a prononcé sa punition. Le fait de communiquer avec les esprits est de la sorcellerie parce que cela enfreint le Premier Commandement et constitue donc une rébellion contre Dieu (1Sam. 15:23).

 

À en juger par sa peur, on peut conclure que ce n'était pas un pouvoir qu'elle connaissait ou avec lequel elle était familier ou qu’elle maîtrisait. Aucun démon n’aurait pu retirer la royauté à Saül, car ils n’en possédaient pas l'autorité. La revendication selon laquelle cette entité était un esprit déchu ou un démon ne peut reposer que sur la prémisse que quand une entité agit contrairement à la volonté de Dieu, cet être tombe automatiquement sous l'autorité de l'elohim déchu. Cette position semble contraire aux concepts énoncés par Paul, qui comprenait cette question de part sa formation. Un elohim ayant cette autorité devrait logiquement être l’un de l'Armée céleste loyale. Le malentendu à ce sujet vient probablement d'une mauvaise traduction de la Bible dans la version NKJV, la NIV, etc., parce que les traducteurs ne comprennent pas le concept d'elohim, et sont enfermés dans la doctrine de l'Âme. En tout cas, l'entité est un elohim, soit de l'Armée céleste loyale, soit de l'Armée céleste déchue, et n'est pas l'esprit de Samuel.

 

Pour les raisons exposées dans La Création : de la Théologie Anthropomorphique à l’Anthropologie Théomorphique (No. B5) et ci-dessus, l'âme humaine éternelle est une invention provenant de la théologie Chaldéenne. La Rédemption et l'élection par l’infusion de l'Esprit est le mécanisme conceptuel pour progresser vers une structure d’être spirituelle et éternelle. Pourquoi Dieu créerait-il une structure ontologique plus compliquée que nécessaire, impliquant une forme de destruction plus complexe ? La complication nécessite une séquence d'être, qui implique tant à la fois l’être humain que l’être spirituel, et la destruction plus difficile d'une entité spirituelle. D'après d'autres textes bibliques, il a été expliqué qu'en fait, à partir de la résurrection, l'esprit est réduit à une chair physique humaine pour être traité. Satan va devenir un homme, et non l’inverse. Les êtres spirituels seront réduits à la chair et autorisés à mourir, s'ils sont rebelles. Les rebelles mourront et seront jetés dans la décharge à ordures et brûlés comme des déchets, tout comme tous les êtres humains qui refusent de se repentir. Ils cesseront d'exister. La doctrine de l'Âme est une idée qui tente d'affirmer une existence continuelle, indépendamment de la bonne volonté de Dieu, de la grâce et de la puissance de Dieu. Elle semble dire à Dieu : je vais exister, que cela te plaise ou non, et il n'y a rien que tu puisses faire pour m'empêcher d'exister.

 

Tout cet argument a trouvé son chemin dans les théologies de libération orientales de la transmigration. Il a trouvé son chemin dans la théologie des Celtes avec la transmigration. Les gens y croyaient même si c’était une invention, un mensonge. Ils y ont cru parce qu'ils sont rebelles de nature. La position biblique d’Ecclésiaste 12:7 est que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné, mais ce n'est pas en tant qu’un être conscient, car les morts ne savent rien, et ils n’ont plus de mémoire (Ecclésiaste 9:5). Cependant, la position adoptée et maintenue tout au long du texte biblique est qu'il y a une résurrection physique (Job 19:26 ; Ézéchiel 37:1 et suivants).

 

L’Apocalypse montre deux résurrections des morts. La première a lieu au retour du Messie au début du règne Millénaire. Elle est décrite dans Apocalypse 20:4 et concerne uniquement la première phase des élus, dont la fonction est d'aider/assister Christ durant le Millénaire. Cette assistance exécute une fonction secondaire qui consiste à fournir la norme contre laquelle les démons seront jugés lors du Jugement du Grand Trône Blanc, qui est développé dans Apocalypse 20:5.

 

Le fait même que nous exécuterons une fonction pendant les mille ans est un critère de comparaison. Satan ne pouvait être jugé que si Jésus Christ venait ici pour faire un travail et donner sa vie pour les gens qu'il servait. Il devait être tenté dans le désert. Quand Christ a été tenté et qu’il a été invité à se rebeller contre Dieu et à adorer Satan, il a refusé. Ainsi, Satan a été jugé sur la base de ce que Christ a fait. De la même manière, le reste des démons sera jugé par ce que nous faisons. À la fin du Millénaire, l'espèce humaine tout entière sera ressuscitée et traitée au cours d'une longue période de jugement et de formation, qui semble être de cent ans, d’après Ésaïe 65:20. Le concept d'une âme éternelle n'a aucune place dans la structure biblique. Les grandes lignes de la manière dont la Bible dit que Dieu traite l'humanité et l’amène au jugement sont traitées dans l’ouvrage Le Problème du Mal.

 

Ecclésiaste 9:5 Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée. (LSG)

Les Conceptions Post-Exiliques du Christ et de la Résurrection

 

En outre, l'ouvrage La Création attire l'attention sur la Christologie subordinationiste des premiers Apologistes, après la dispersion de Jérusalem vers l’an 70 EC (Ère Courante). C'est durant cette phase que l'Église a commencé à rencontrer, à grande échelle, des concepts directement opposés à sa propre vision du monde (cosmologie). En outre, l'attention a également été attirée sur l’ouvrage de Anders Nygren Agape and Eros (tr. par Philip S. Watson, Harper Torchbooks, New York, 1969), dans lequel il mentionne la nette distinction faite par Justin Martyr entre Dieu et la manifestation du Logos :

Le Logos est en un sens divin, mais pas au sens le plus strict du terme... Le Père seul est non engendré et incorruptible, et donc Dieu. Il est le Créateur et le Père de toutes choses (Dialogue. lvi. 1.).

Il n'est pas venu à nous ; il demeure toujours au-dessus des cieux, ne Se révèle à qui que ce soit et n’a de relations avec personne (Dialogue. v. 4.)

Par rapport à Lui, Christ a un rang inférieur, un *,bJ,D@H 2,`H [deuteros theos], 'un autre Dieu que Celui qui a créé toutes choses.' (Dial. lvi. 1.)

 

Nygren commente ceci :

Ce trait subordinationiste dans la Christologie des Apologistes doit sans aucun doute être attribué à l'idée grecque de Dieu (p. 280).

 

Tel que mentionné dans La Création, Nygren a tort sur ce point, comme on peut le voir d'un examen du schéma de l'Ancien et du Nouveau Testament décrit précédemment. Justin Martyr est plus proche de la vérité que lui. Cependant, la distinction et les actes de création sont relatifs au Logos, et cette position n'est pas comprise par aucun des deux. Nygren estime que Loofs est correct quand il dit des Apologistes :

 

Leur doctrine du Logos n'est pas une Christologie 'supérieure' à la normale, mais est plutôt à un niveau inférieur à l'estimation authentiquement Chrétienne de Christ. Ce n'est pas Dieu qui Se révèle en Christ, mais le Logos, le Dieu (depotenzierte) réduit, un Dieu qui, en tant que Dieu, est subordonnée au Dieu le plus élevé. (Loofs : Leitfaden zum Studium der Dogmengeschichte, 4 Aufl. 1906, p. 129, ibid.)

 

Nygren et Loofs se sont tous deux trompés dans leur estimation de ce qui était authentiquement Chrétien. Ils essayaient de réinterpréter la Christologie d’Avant-Nicée, qui suit de plus près la Bible, à travers des concepts modernes, qui ne sont pas bibliques.

 

L'Ange de la Rédemption faisait partie d'un Conseil des Elohim, subordonné à l'Elohim central, qui était Eloah (Dieu le Père et le Créateur). L'Ange de la Rédemption a été désigné en tant que la nouvelle Étoile du Matin pour remplacer Satan, l'ancienne Étoile du Matin. Par ses actions, Christ a jugé Satan, et Satan est le seul de l'Armée angélique à avoir été jugé, selon la Bible (Jean 16:11). Les références dans 1Énoch soutiennent qu'environ 20 Satans sont condamnés (voir Ch. 3). Cependant, la Bible indique qu’il n’en existe qu’un et, en effet, la nécessité logique d’un jugement séquentiel indiquerait que cela est correct.

 

Lorsqu'on aborde le concept des anciennes et nouvelles Étoiles du Matin et de la période de transition ou de rédemption, il peut sembler contradictoire de laisser un de l'Armée déchue et le plus puissant (un Chérubin Protecteur), aux commandes, et de placer un autre elohim sur la planète pour isoler un sacerdoce, le sélectionner et le former sous les pressions exercées par l'Armée déchue, et par les nations qui sont sous leur contrôle à cause de leur désobéissance. Cependant, le processus de rédemption et d'enseignement est maximisé de cette manière. La nécessité d'un jugement juste et impartial par l'exemple est également démontrée. C'est pour cette raison que Christ, par nécessité, devait être capable de pécher. S'il n'a pas pu pécher, alors Dieu ferait preuve d’acception de personnes dans le jugement et, en effet, Satan aurait été un imbécile de tenter un Être qui était en réalité un robot.

 

Aucune quantité de théorie ne renforcerait les concepts de dégradation et de destruction absolues de cette planète (qui se produisent maintenant tous les jours) une fois que le processus a été enclenché. Aucune discussion avec l'Armée rebelle n'aurait pu démontrer les résultats illogiques et destructeurs de leur système de pensée polythéiste ou d’existence externe à la volonté, à la nature et à l'amour agape de Dieu. De même, les systèmes humains atteignent des points de non-retour au-delà desquels ils ne peuvent être atteints ou appelés au repentir en cet âge, et sont donc voués à la destruction de sorte qu'ils puissent être rachetés dans de meilleures circonstances durant la Deuxième Résurrection. C'est pourquoi cette résurrection doit être dans la chair.

 

L'obscurcissement du Plan du Salut et de la résurrection est un autre obstacle à la bonne compréhension du processus, tout comme le fait de considérer l'Armée déchue comme un ordre d'êtres grotesques. Satan et l'Armée déchue se présentent comme des Anges de Lumière (2Cor. 11:14), et il n'y a, selon la Bible, aucune différence dans leur apparence, à l'exception peut-être de l'intensité de leur visage. On dit qu’ils adoptent des formes humaines et de nombreuses autres formes, et apparaissent dans des visions. La bataille menée se révèle être pour l’esprit et les attitudes des êtres humains ; et afin d’empêcher leur mauvais usage ou leur perte, ils sont recyclés (rééduqués) dans la chair lors de la résurrection. Ils n'ont pas de vie immortelle (voir l’ouvrage Création). Nygren a bien compris ce point quand il a dit :

L'Église ancienne se distingue surtout de l'Hellénisme par sa croyance en la Résurrection. La tradition Chrétienne a affirmé 'la Résurrection de la chair,' à laquelle les Apologistes l’ont opposée à la doctrine hellénistique de 'l'Immortalité de l'âme.' L'antithèse a été faite consciemment et était intentionnelle, car à aucun point, leur opposition à l'esprit hellénistique était ressentie par les premiers Chrétiens. La doctrine Platonicienne et Hellénistique de l'Immortalité de l'âme a semblé aux Apologistes une doctrine impie et blasphématoire, qu'ils devaient avant tout attaquer et détruire à tout prix.

(Justin, Dialogue lxxx. 3-4) Leur devise, à cet égard, pourrait bien être la parole de Tatien : 'Pas Immortel, Ô Grecs, est l'âme en soi, mais mortelle. Toutefois, cela lui est possible de ne pas mourir'. (Tatian, Oratio ad Graecos, xiii. 1). La différence entre le Chrétien et le non-Chrétien dans cette matière était si grande que la croyance en la 'Résurrection de la chair' pouvait devenir un schibboleth. Celui qui croit en 'l'Immortalité de l'âme' démontre par là qu'il n'est pas un Chrétien. Comme Justin le dit : 'si vous rencontrez certains qui s’appellent Chrétiens ... et qui disent qu'il n'y a pas de résurrection des morts, mais que leurs âmes, quand ils meurent, sont emmenées au ciel ; n'imaginez pas qu'ils sont Chrétiens.' (Dialogue lxxx. 4) (ibid., pp. 280-281).

 

Ces deux questions ci-dessus marquent clairement le point de démarcation entre la philosophie Chrétienne et Pseudo-Chrétienne. Comme indiqué dans l’ouvrage La Création :

… La différence philosophique fondamentale entre le Pseudo-Christianisme avec sa doctrine de 'l'Immortalité de l'Âme', et celle du Christianisme ancien, avec sa doctrine de la 'Résurrection de la Chair', est que la doctrine de l'Âme est égocentrique, alors que la doctrine de la Résurrection de la Chair est Théocentrique. Il doit donc y avoir des contradictions entre les objectifs déclarés du système et son explication, et l'interprétation du récit biblique qui ne soutient pas ses assertions et sur laquelle le système est supposé se fonder (p.62).

 

Auparavant, il a été dit qu'une étude biblique détaillée exposerait donc les conflits tant philosophiques que substentiel. La présente analyse examinera ce conflit. Poursuivant à partir de l’ouvrage La Création, on note que la doctrine de l'Âme se trouve dans l’œuvre Timaeus (Timée) de Platon, où il est dit que chaque âme est connectée à sa propre étoile, qu'elle quitte pour s’incarner sur Terre et à laquelle elle retourne à la mort (41 dff.). David Ulansey se réfère à ces concepts dans l’ouvrage The Origins of the Mithraic Mysteries (Oxford, 1989, pp. 86-87), où il dit :

'Nous retrouvons l'idée pleinement développée dans l'Empedotimus de Heraclides Ponticus, élève de Platon, dans lequel la Voie Lactée est considérée comme le chemin des âmes qui descendent et montent, à partir de l'incarnation. (On Heraclides Ponticus, voir Burkert, Lore and Science, pp. 366ff; et Gottschalk, Heraclides of Pontus, pp. 98ff.).

Ce concept d'immortalité astrale est devenu de plus en plus répandu durant la période Hellénistique de sorte qu'à l'époque Romaine, selon le jugement de Franz Cumont, cela était devenu l'image prédominante de la vie après la mort.

Selon Cumont, 'bien que les souvenirs et les survivances de l'ancienne croyance en la vie des morts dans la tombe et en la descente de l'ombre dans les profondeurs infernales aient pu persister, la doctrine qui prédomine dorénavant est celle de l'immortalité céleste' (Franz Cumont, Oriental Religions in Roman Paganism New York : Douvres, 1956, p. 39). Il est significatif que dans les textes magiques et Gnostiques, nous trouvions la croyance que le voyage de l'âme à travers les sphères célestes était considéré comme dangereux et que les puissances astrales avaient besoin d'être apaisées à chaque étape' (voir, par exemple, la Liturgie Mithras, dans Meyer, Ancient Mysteries, pp. 211-21).

Il est particulièrement intéressant pour nous que cette conception d'immortalité astrale soit explicitement mentionnée par Origène, le père de l'église, (citant l'auteur païen Celsus) comme ayant été une doctrine Mithraïque. Selon Celse (Celsus), dans les Mystères Mithraïques, il y a un symbole des deux orbites dans le ciel, l'une étant celle des étoiles fixes et l'autre celle assignée aux planètes, et du passage de l'âme à travers celles-ci. Le symbole est le suivant : Il y a une échelle avec sept portes et à son sommet une huitième porte. (Origène, Contra Celsum, p. 334 (6.22)). En outre, le néo-Platoniste Porphyre attribue au Mithraïsme une conception compliquée de la descente et de l'ascension célestes de l'âme dans et hors de l'incarnation.

 

Tel qu’indiqué précédemment :

… Ceci fait passer le concept identifié dans Genèse comme étant la tromperie Adamique de 'Vous ne mourrez pas sûrement', à travers les Mystères Babyloniens et à leur rétablissement chez les Indo-Aryens, les Grecs et les Orientaux.

C'est une philosophie systématiquement égoïste, qui est de plus en plus polythéiste et qui différencie de plus en plus l'adhérent de toute implication théocentrique rationnelle. Au bout du compte, la réorientation égocentrique devient destructrice pour le système. L'incohérence est de plus en plus et finalement divisionnaire et chaotique. Intellectuellement, le processus s'effondre dans l'Égoïsme Psychologique et l'Hédonisme, qui sont gravement incohérents.

Tout système basé sur des perceptions et des comportements égocentriques et qui vise à maximiser l'utilité individuelle échouera à la longue à maximiser l'utilité. Ces formes de pensées polythéistes mettent en évidence une théocentricité illusoire dans la mesure où une forme de théocentricité peut se manifester à partir d’objectifs égocentriques, ce qui entraîne le syndrome du 'Faux Messie', dont nous avons vu les manifestations répétées depuis l'établissement de ces doctrines à grande échelle. Ces doctrines sont logiquement opposées à la centralité de Dieu et tout Théiste est logiquement obligé de s'opposer à elles. Pour faire simple, vous ne pouvez pas croire en l'immortalité de l'âme et être logiquement un Monothéiste (Cité à partir de La Création (No. B5), p. 63).

 

Les concepts impliqués dans les âges et le jugement sont traités dans l’œuvre Le Problème du Mal. Les passages cités ici démontrent la nature de la doctrine jusqu'aux premiers Apologistes.

 

L'impact de la doctrine de l'Âme a été si profond que, dès le début du cinquième siècle, Augustin pouvait dire que les corps spirituels ne sont pas des esprits, mais sont des corps qui sont :

… Non par une perte de sa substance naturelle, mais plutôt par un changement de sa qualité [sera] vivant dans le ciel même (Cité de Dieu, xii. 23).

 

Augustin soutenait que (xxii.29) :

Dieu sera alors [après la résurrection] vu par ces yeux en vertu de leur possession (dans cette condition transformée) d'une certaine qualité intellectuelle, un pouvoir de discerner les choses de nature immatérielle. Toutefois, cela est difficile, voire impossible, d’étayer cette suggestion par une quelconque preuve tirée de l’Écriture Sainte.

 

On pourrait bien se demander comment ce processus de changement dans la compréhension fondamentale des mécanismes de la vie après la mort est survenu. L'importance de cettte compréhension devait aussi produire un effet profond sur la compréhension des mécanismes de l'événement le plus significatif du Nouveau Testament. Cette séquence d'activités est appelée par les théologiens l'événement du Christ ou le kerygma. La vue de l'âme et sa relation avec la Divinité affecte la compréhension de l'incarnation, de l'existence, de la mort et de la résurrection de Jésus Christ. Pour comprendre pleinement et correctement les mécanismes, il est tout d’abord essentiel de reconstruire la position biblique sur la question. 

 

L’Incarnation : Comment le Logos est devenu Homme

 

D'après Jean 4:24, nous voyons que Dieu est Esprit. La traduction de Jean 4:24 est rendue Dieu est Esprit par la NKJV, la NIV, la NASB, la NEB, la JB, la TEV, la RSV, la Moffatt, la Zwingli, la LSG, la BDS-IBS. Le texte est traduit Dieu est un esprit par la KJV, la RV, la Noli, la J.F.B. Commentary, Word Studies in the New Testament de Vincent. La version Amplified Bible rend le texte par Dieu est un esprit (un Être spirituel). La citation d'Origène de Jean 4:24 est traduite comme Dieu est un esprit dans l’ouvrage les Pères Anté-Nicéens Ante-Nicene Fathers pour Against Celsus, Vol. 2, Ch. 71 (ANF, Vol. 4, p. 460) ; Vol. 6, Ch. 70 (ANF Vol. 4, p. 605) ; De Principis Vol. 1, Ch. 1 (ANF, Vol. 4, p. 242). L'ANF le traduit comme tel aussi pour Discours aux Grecs de Tatien (ANF, Vol. 2, p. 66) et aussi pour Tertullien dans Contre Praxéas, Ch. 7 (ANF, Vol. 3, p. 602) ; et dans Contre Hermogenes Chap. 32 (ANF, Vol. 3, p. 495). Par conséquent, Tertullien aussi comprenait le Grec de cette façon. La comparaison de la construction Grecque des autres textes mentionnant "Dieu est" confirmera cette traduction ; par exemple, 1Jean 4:8, 1Jean 4:16, 1Jean 1:5. Les désirs de faire de Dieu un Esprit généralisé proviennent des structures Platoniciennes, y compris l'idée du Démiurge et de l'Âme du Monde Stoïcienne. La combinaison par Philon des concepts Juifs de la Shekinah et du Memra a abouti à son idée du Logos. Le système biblique comporte un certain nombre d’énoncés de base qui ont des implications de distinction. Par exemple, Christ avait une structure individuelle qu'il a remise entre les mains de Dieu lors de sa mort.

 

Luc. 23:46 Je remets mon esprit entre tes mains.

 

Cet esprit est distinct de l’Esprit Saint, qui est l’Esprit de Vérité et qui procède du Père (Jean 5:26), mais il semble avoir une relation conjointe avec cet Esprit, et en être même dépendant. Les mécanismes de ce processus semblent suivre précisément la séquence établie pour l’humanité et qui a été identifiée dans le texte cité plus haut à savoir que toute chair doit mourir. C’est ce qu’a fait Christ (Jean 3:16 ; Rom. 5:8 ; 2Cor. 5:14-15 ; 1Pierre 2:24). Christ considérait le don de sa vie comme une expression d’amour.

 

Jean 15:13 Il n’y a pour personne de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. (LSG)

 

La vie de Christ a été donnée en rançon pour plusieurs (Matt. 20:28 ; Marc 10:45). 1Pierre 3:18 soutient que Christ est mort pour les péchés et pour ses brebis (voir Jean 10:11). Paul soutient que Christ est mort et qu’il est ressuscité et que cette affirmation de la mort et de la résurrection de Christ est fondamentale pour la Foi, tout comme l’est la résurrection des morts.

 

1Corinthiens 15:12-14 Or, si l’on prêche que Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y pas de résurrection des morts. S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine. (LSG)

La Résurrection est Générale

 

La logique de cette déclaration de Paul est que les mécanismes de la mort et de la résurrection de Christ sont les mêmes que ceux des élus, pour lesquels il est mort (1Jean 3:16). La résurrection, d’après Apocalypse 20:4 et suivants, s’étend ensuite pour l’humanité en général. Christ avait la vie en lui-même par octroi du Père (Jean 5:26). Il était considéré comme le dernier Adam. Paul répond aux interrogations sur le processus de la résurrection de la manière suivante :

 

1Corinthiens 15:35-49 Mais quelqu’un dira : Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quels corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes ne reprend vie s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, c’est un simple grain de blé peut-être ou de quelque autre semence. Puis Dieu lui donne un corps comme il le veut, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre. Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre la chair des animaux, autre la chair des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est l’éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres. Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, et autre l’éclat des étoiles ; même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé corruptible, on ressuscite incorruptible. Semé méprisable, on ressuscite glorieux. Semé plein de faiblesse, on ressuscite plein de force. Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel. S’il y a  un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme tiré de la terre est terrestre. Le deuxième homme vient du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. (LSG)

 

Paul déclare que la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, et que le périssable n’hérite pas l'impérissable (verset. 50). Les mécanismes sont compris comme le passage d'une structure humaine à une renaissance par le baptême après le repentir, en tant qu’adulte conscient et repentant, étant appelé par Dieu. Ainsi, le baptême ne peut avoir lieu qu’après le repentir, à l’âge adulte. Bien que le texte de Marc 16:9-20 est généralement considéré comme un ajout au texte original ou une restauration de celui-ci (qui aurait dû être supprimé à une date très ancienne), le texte au verset 16 démontre que le concept du repentir par la foi était essentiel au salut. Mais celui qui ne croit pas sera condamné montre que le repentir et la foi étaient les conditions préalables essentielles au baptême. Par conséquent, un nourisson ou un enfant ne peut recevoir ce droit car il ne peut pas démontrer de repentir. Le baptême des nourrissons ou des enfants est donc contraire au mécanisme de la structure et c’est ainsi qu’il était compris aux tout premiers siècles.

Naître de Nouveau par le Baptême

 

La spiritualité humaine, la structure de né de nouveau et la compréhension du terme gennao ont été traitées dans l’ouvrage La Création. La structure qui consiste à être né de nouveau par le baptême, suite au repentir et à la réception de l'Esprit Saint, est essentielle pour avoir la capacité d'entrer dans le Royaume de Dieu (Jean 3:3-5). D’après Romains 8:23, les premiers-fruits (prémices) de l'Esprit sont donnés au baptême, mais l'adoption en tant que Fils se produit à la Rédemption du corps. La capacité à naître de nouveau se produit au baptême par la mort et la résurrection symbolique que représente l'immersion totale dans l'eau. Cette immersion totale dans l'eau était considérée comme une exigence permanente, non seulement pour l'Église, mais aussi pour le symbolisme du baptême de Jean tel que pratiqué au Jourdain. Christ est passé par ce processus et l'Esprit Saint lui a été conféré par le Père sous forme d'une colombe (Matt. 3:16 ; Marc 1:10 ; Luc 3:22 ; Jean 1:32). Chaque Évangile confirme ce processus. En effet, la logique semble être rendue manifeste de telle sorte que le processus lui-même est confirmé comme étant essentiel en Christ, en tant qu’exemple principal ou premier fruit (prémices). Il est certain que d'autres entités de l'Ancien Testament avaient l'Esprit Saint sans l’imposition formelle des mains. David a prié pour que l'Esprit Saint ne lui soit pas retiré (Psaume 51:11). David avait été oint par Samuel. Cependant, d'autres ne l'étaient pas aussi clairement.

 

La Bible elle-même nous dit que la résurrection des morts et la compréhension de la structure spirituelle étaient controversées parmi les sectes des Juifs. Les Sadducéens enseignaient qu'il n'y avait aucune résurrection des morts, ni qu'il n’y avait d'anges ou d'esprit (Actes 23:8). Les Pharisiens croyaient aux deux (Actes 23:8), et Christ soutenait que c'étaient les Pharisiens qui étaient assis dans la chaire de Moïse et qu'il fallait leur obéir (Matt. 23:2).

 

Les Sadducéens semblent avoir adopté une forme de structure matérialiste qui cherchait à éviter tout système immatériel. Paul a développé la structure pour incorporer le retour de Christ. Il est évident pour tout étudiant de la Bible que, sur le laps de temps de deux mille ans, de nombreux élus sont morts. Ce processus, en raison du concept de la réception de l'Esprit Saint lors du baptême, était connu comme s’étant endormis. L’ancienne structure mourait au baptême, l'individu renaissant ou étant né de nouveau en esprit. Paul dit :

1Corinthiens 15:51-53 Voici que je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. Car elle sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Il faut en effet que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. (LSG)

 

Le processus dont il est question est la Première Résurrection des morts mentionnée dans Apocalypse 20:4. La Deuxième Résurrection est celle qui se produit après les mille ans du règne terrestre de Christ. Il s’agit de la résurrection générale des morts mentionnée dans Apocalypse 20:11-15. Dans 1Thessaloniciens 4:15, Paul dit que nous ne ‘devancerons’ pas ou ne ‘précéderons’ pas ceux qui se sont endormis. Christ descendra et les morts en Christ ceux qui sont baptisés et sont morts seront d'abord ressuscités, puis, ensemble avec ceux qui sont vivants, ils seront transformés ou changés en pur esprit. Le mécanisme de ce processus est examiné plus en détail dans Le Problème du Mal. Ces êtres spirituels seront alors rassemblés à Christ à Jérusalem, d'où le monde sera gouverné sous l’autorité de Christ pour le règne Millénaire, c’est-à-dire mille ans. Zacharie 14 traite de cette période. Le processus de son établissement est noté dans Zacharie 14:1-15. Les exigences de la présence à Jérusalem pour célébrer la Fête des Tentes ou des Tabernacles, afin d'obtenir la pluie en sa saison, sont mentionnées. Il y a, d’après ces Écritures, l’existence de deux catégories d'entités sur la planète durant les mille ans après le retour de Christ. Celles-ci sont les élus spirituels sous l’autorité de Christ, et les survivants humains des guerres des Derniers Jours qui recevront des directives pour rétablir la planète. Les élus seront les guides de la structure humaine restante (Ésaïe 30:21).

 

En tant que groupe, les Adventistes du Septième Jour ont une sérieuse incapacité à comprendre la structure millénaire (voir l’Annexe). En se basant sur les écrits d’Ellen G. White, ils spiritualisent le Millénium et, ainsi, ne peuvent pas adéquatement expliquer les prophètes. D’autres partisans qui croient au Ravissement/Enlèvement, y compris les non-millénaristes, ont généralement le même problème.

 

Le processus que la Bible utilise pour traiter ceux qui sont vivants au retour du Christ, est celui de la transformation. Les morts sont ressuscités et transformés avec ceux qui sont encore vivants. De même, ceux qui, à la fin du règne millénaire de Christ, ne se rebellent pas, et ceux de la Deuxième Résurrection qui sont alors ressuscités, sont amenés en jugement pour une période qui semble être de cent ans (d’après Ésaïe 65:20). Au bout de cent ans, la personne repentante est changée. Aux pécheurs impénitents il leur est permis de mourir et ils sont jetés dans le feu de la Géhenne ; autrement dit, leurs corps sont brûlés. La raison pour laquelle il est nécessaire d'expliquer ici ce processus est que la séquence et l’ordre de la récolte des fruits sont nécessaires pour comprendre l'incarnation, la mort et la résurrection de Christ.

 

Christ était les premiers-fruits (prémices) de l'humanité. Il était un exemple de ce qui devait arriver aux élus, puis à l'humanité en général. Christ était le seul Dieu né et Fils né (monogenes theos et uion) (Jean 1:18 ; 3:16 ; 1Jean 4:9 ; voir aussi Luc. 7:12, 8:42, 9:38 ; Héb. 11:17 par comparaison). Il était le premier engendré (proototokos) de toute la création (Col 1:15) et, de là, le commencement de la création de Dieu (Apoc. 3:14, non pas selon la version NIV ; voir ci-dessus). La position biblique est que Christ était le Fils de Dieu et était distinct de Dieu, qui est appelé Dieu le Père. Quand Christ était mort, il n’existait qu’en tant qu’un cadavre pendant trois jours, mais il ne lui a pas été permis de voir la corruption (Ps. 16:10). Cependant, son esprit est retourné à Son Dieu, qui était le Père. Et, le Père l'a ressuscité des morts par Son autorité ou Son commandement, qu’Il avait donné à Christ avant sa mort (Jean 10:18), et qui avait été déterminé dès la fondation du monde (Apoc. 13:8). La nécessité de son sacrifice et, par conséquent, aussi de sa résurrection, avait été déterminée dès la fondation (kataboles) du monde (kosmou).

 

Hypothèses Erronées Modernes 

 

Nous avons établi sans l’ombre d’un doute que Christ était un serviteur obéissant. De ce qui précède, sa mort et sa résurrection sont obligatoires pour la Foi. Cette séquence reflète ce qui est censé s'appliquer aux élus et plus tard à l'humanité en général. Le Christianisme Moderne repose sur un certain nombre de prémisses fausses, qui sont examinées ci-dessous. Brièvement, il tente d'affirmer :

 

1:      Que Dieu et le Messie (et l'Esprit) sont incapables d’être séparés en fait ou en pensée, et ne peuvent pas être correctement décrits comme des Êtres. Aussi, que cet elohim est limité à deux entités et l'Esprit, ignorant la distinction entre Eloah et le Conseil. À partir de l'analyse ci-dessus, cela est faux.

 

2:      Que l'existence de Christ, avant son incarnation, n'était pas en tant que l'Ange de YHVH.

 

3:      Que Christ était le seul Fils de Dieu avant la création du monde (voir Job 1:6 ; 2:1 ; 38:7). Cette prémisse est fausse. Il doit y avoir un processus spécifique dans l'incarnation traitant de Christ comme étant un Être séparé et distinct de Dieu. Le Christianisme Moderne n'explique pas ce problème.

 

Christ et Satan n'étaient pas les deux seules Étoiles du Matin (voir Job 38:7 ; Ésaïe 14:12 ; Apoc. 2:28 ; 22:16). L'affirmation de plusieurs Étoiles du Matin et d'un Conseil des Elohim dépeint une autorité étendue et vaste sur de nombreux systèmes. Chacune de ces entités a une relation et une identité avec le Père qui ne peuvent pas être lésées par celle de la relation du Christ. Le fait que Christ soit un partenaire de ces entités signifie qu'il ne peut pas être leur Dieu. De là, sa relation avec le Père est subalterne. Son incarnation ne peut donc pas être incomplète au motif allégué d'une égalité dans la Divinité. Ainsi, la revendication suivante :

 

4:      Que Christ est Dieu, de la même manière que Dieu est Dieu, est fausse.

 

Il est un Dieu subalterne (Héb. 1:9) envoyé par l'Éternel des Armées (Zach. 2:10-11). Par conséquent, il ne peut pas être un objet d'adoration et de prière, contrairement à Exode 34:14, Matthieu 4:10 etc.

 

L'absurdité suivante, qui découle des revendications que Christ aurait eu une existence séparée de, et autre que dans son incarnation, est qu'il aurait prié à lui-même en tant que Dieu. Une telle proposition nie efficacement la distinction entre le Père et le Fils et la totalité de la résurrection. Elle est de l'Antichrist (1Jean 2:22 ; 4:3 ; 2Jean 7). Cet argument s’étend ensuite à la proposition que Christ et Dieu étaient de la même volonté et que Christ ne possédait pas une volonté séparée, laquelle il a subordonnée à Dieu à travers l’obéissance volontaire. Cela est nié dans le Chapitre 2. La proposition est alors avancée :

 

5:      Que la nature Divine n'admet aucun gain et aucune perte en Christ (le concept est infirmé par ce qui précède).

 

La proposition qui en découle est la suivante :

6:      Que l'Esprit Saint est donné avec un mesure fixe (contrairement à Jean 3:34, RSV ; Rom. 12:6) ; de là,

 

7:      Que Christ n'aurait pas pu pécher (partant de la fausse prémisse que la nature divine n'admet ni gains ni pertes, plutôt que de l'omniscience de Dieu, qui savait que Christ ne pécherait pas) ; voir ci-dessus.

 

L'argument progresse vers l'affirmation :

8:      Que Christ était consubstantiel avec Dieu d'une manière telle qu'il était co-égal et coéternel avec Dieu, contrairement à Philippiens 2:6 et 1Timothée 6:16, qui montrent que Dieu seul est immortel. La vie éternelle (aioonion) de Christ (1Jean 1:2), et celle de tous les Êtres, dérive de cette entité qui est le Véritable Dieu (1Jean 5:20).

 

Tant Christ que les élus sont de la même origine (Héb. 2:11 RSV), tirant leur vie et leur immortalité d’une obéissance conditionnelle au Père (Jean 5:19-30), qui nous a tous créés (Mal. 2:10-15). De même que le Père a la vie en Lui-même, de même Il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même (Jean 5:26), et nous sommes cohéritiers, étant ordonnés/destinés à avoir la vie en nous-mêmes par l'autorité de Dieu. Il devient nécessaire pour le Christianisme moderne d'affirmer faussement :

 

9:      Que les élus ne sont pas Fils de Dieu de la même manière que Christ est Fils de Dieu et, par conséquent, pas cohéritiers, contrairement à Romains 8:17 ; Galates 3:29 ; Tite 3:7 ; Hébreux 1:14 ; 6:17 ; 11:9 ; Jacques 2:5 ; 1Pierre 3:7.

 

Pour étayer ce point, on a utilisé l’erreur :

10:  Que le Dieu Suprême est descendu dans la chair et a habité parmi les hommes (découlant des insertions frauduleuses dans 1Timothée 3:16 dans le Codex A, conservées dans la version KJV de la Bible et manipulées dans le préambule de la version NIV), contrairement à Jean 1:18 (et Jean 1:14 où c'est le logos, ou memra, qui est devenu chair) et les nombreux textes qui dissocient Christ de l’Unique Véritable Dieu (Eloah ou Theon, qui est Dieu le Père), le Dieu de Jésus Christ (Jean 17:3, 20:17 ; 1Cor. 8:6 ; 2Cor. 1:3), qui agit en Son nom (Michée 5:5).

 

Ces fausses déclarations ci-dessus provenant du Christianisme moderne affectent la compréhension des mécanismes de l'incarnation. Cela provient du fait que les concepts sur la façon dont Dieu est Un sont mal compris par les Trinitaires. Le Shema (Deut. 6:4) est examiné plus loin. L'entité de Deutéronome 6:5 est identifiable comme étant le Dieu Très-Haut, le Dieu qui a oint Christ en tant que Elohi d'Israël, dans Psaume 45:6-7. L'unicité de Dieu, nécessaire au Monothéisme, est d'un ordre étendu demeurant dans l’unité sous une volonté centrale en accord et en interaction spirituelle à travers l'Esprit et la Puissance de Dieu (1Cor. 2:4-14) qui, à travers Christ, est vers Dieu (2Cor. 3:3-4). La Trinité nie l'unification nécessaire au Monothéisme, et est logiquement polythéiste. Elle se produirait, prétendument, parce que les dirigeants ne comprennent pas, n’étant pas spirituels (1Cor. 2:8,14). Christ a atteint/acquis sa capacité à être Dieu, et a acquis la plénitude de la Divinité corporellement, grâce à l’action de l'Esprit Saint. 

La Position de l’Église Primitive

 

Le mécanisme de l'incarnation reste alors à élucider. Cependant, il ne fait aucun doute que nous n’avons pas affaire à une activité partielle d’un Être qui aurait en quelque sorte suspendu son essence dans le Ciel, de sorte qu'il aurait pu avoir deux plans d'existence en même temps. Une telle proposition n'a aucune validité biblique que ce soit. Ayant établi la position biblique à l’époque de Christ, nous sommes en mesure de voir comment cette position était présente au cours des premier et deuxième siècles. Grâce aux textes de Justin Martyr et d'Irénée (Irenaeus) dont nous disposons, nous savons que cette compréhension était répandue dans l’Église primitive. Justin Martyr affirme que Dieu a enseigné la même chose tant par les prophètes que par Moïse, ce qui est confirmé par ce que nous avons vu ci-dessus (voir Dial. with Trypho, Ch. XXVII, ANF, Vol. I, pp. 207 et suiv.). Justin a enseigné que Dieu a engendré, comme commencement, une certaine puissance rationnelle à partir de Lui-même qui est appelée par l'Esprit Saint : tantôt la Gloire de l'Éternel, tantôt le Fils, ou encore la Sagesse, ou encore un Ange, puis Dieu (theos), puis Seigneur et Logos. Justin l'identifie comme le Capitaine de l'Armée de l’Éternel qui est apparu à Josué (ibid., LXI). Cette section s’appuyait sur Proverbes 8:21 et suivants, où la Sagesse était identifiée comme le Messie, qui fut fait par Dieu. La volonté de Dieu a alors été exécutée par le Messie. Justin (ibid., LXII) soutient que, lors de la création, Dieu s’est entretenu avec des entités numériquement distinctes de Lui-même. Ainsi, Moïse était censé déclarer que la création impliquait au moins deux êtres numériquement distincts l'un de l'autre. Les Dithéistes tentent d’isoler ce fait et de limiter cela à deux êtres, et les Trinitaires le fusionnent en trois hypostases indistinctes. Compte tenu des variations du Trinitarisme lui-même, l'argument entre le Binitarisme et le Trinitarisme est peut-être sémantique. Les elohim sont en effet plus nombreux, d’après les autres textes mentionnés ci-dessus, surtout Psaume 45:6-7, qui attribue des compagnons (associés) à Christ.

 

Irénée (vers l’an 125-203 EC (Ère Courante)) a écrit sur la question de l'extension du terme elohim (ou theoi en Grec) à l'humanité. Irénée [Irenaeus] est important car il a été enseigné par Polycarpe, le disciple de Jean (voir Butler, Lives of the Saints, Burns & Oates, U.K., 1991, p. 56). Nous pouvons donc être assez certains que la compréhension d'Irénée (à moins d'une falsification) se rapproche de celle de l’Église primitive. Il a certainement soutenu les Quartodécimans et a joué un rôle de médiateur dans la controverse de la Pâque (Butler, ibid., p. 197), bien qu'isolé de l'Asie Mineure, étant à Lyon. Dans son ouvrage Contre les Hérésies, il a enseigné le concept selon lequel les élus existeraient en tant qu’elohim. Irénée soutenait que les anges et le créateur du monde n'étaient pas ignorants du Dieu suprême, puisqu'ils étaient Sa propriété et Ses créatures et étaient contenus par Lui (Bk. II, Ch. VI, ANF, p. 365). Irénée ne s'est pas référé au créateur du monde, qui était le Messie, comme Dieu Très-Haut ou le Tout-Puissant (Ch. VI, ibid.). Il ressort de cet ouvrage que les concepts grecs du Démiurge et du Pleroma avaient envahi les concepts de ce que l’on appelle les Aeons, et avaient cherché à imprégner les concepts bibliques de métaphysique grecque, de ce fait les détruisant. Les gnostiques ont été contraints de se réfugier à la clandestinité, faisant ainsi partie des Mystères. Le développement final conduisant à la Trinité est examiné plus loin.

 

Irénée (et Justin) a enseigné que la résurrection était physique, et qu'ensuite Dieu rendrait les corps incorruptibles et immortels (ANF, Vol. I, p. 403). Dieu est considéré comme le Créateur (ibid., p. 404), par opposition au Christ, qui a créé le monde sous l’autorité de ce Dieu (p. 405). Irénée soutenait que l'Esprit Saint avait désigné tant le Père que le Fils (selon Psaume 45:6-7) comme Elohim ou Theoi ; le Père nommant le Fils. Irénée soutenait que Psaume 82:1 faisait référence au Père, au Fils et aux élus (ceux de l'adoption en tant qu’Église) quand cela disait :

Dieu se tenait dans la Congrégation des dieux (theoi), il juge au millieu des dieux (Contre les Hérésies, Bk. III, Ch. VI, ANF, Vol. I, p. 419).

 

Il semble ne pas avoir pleinement compris l'étendue de la fraternité des élus, qui s'étendait à toute l'Armée [céleste] comme des frères dans le Royaume. La Révélation [Apocalypse] a été donnée à Jean lorsqu’il était en exil sur Patmos, après qu’il ait formé Polycarpe. Apocalypse 12:10 considère les anges comme les frères des élus. Apocalypse 4 et 5 montrent que les élus ont été rachetés par le Conseil des Anciens pour devenir des rois et des prêtres parmi l'Armée. Christ déclare que les élus doivent devenir égaux aux anges (isaggelos : de isos et de aggelos, ce qui a le concept de faire partie d'eux en tant qu’ordre).

 

Irénée soutenait que l'Église était la synagogue de Dieu, que le Fils avait rassemblée à lui-même. Le Dieu des dieux dans  le Psaume 50:1 est considéré comme se référant à Dieu. Notre Messie était le theos ou Dieu qui viendra ouvertement et ne gardera pas le silence (Psaume 50:3), et qui apparaîtra ouvertement à ceux qui ne le cherchent pas (Ésaïe 65:1) ; le nom dieux du Psaume 50:1 se réfère aux élus duquel Christ est considéré pour s’être référé lorsqu’il a dit : Vous êtes des dieux et tous fils du Très-Haut (Jean 10:34-35 cf. Psaume 82:6). Il est donc tout à fait erroné pour l'Église d’affirmer, après deux millénaires, que Christ utilisait un texte qui se référait uniquement aux magistrats à Jérusalem, alors qu’un disciple de Polycarpe soutient qu’il se référait aux élus en tant qu’elohim. Ceux qui croyaient en Christ étaient considérés par Irénée comme des Fils de Dieu, cohéritiers avec Christ, et donc elohim. Irénée a aussi maintenu que Christ était le Fils de Je Suis ce que Je Suis (YHVH) (d'après Exode 3:14). Par conséquent, il portait le titre par délégation. Irénée cite ainsi Ésaïe :

 

Ésaïe 43:10 Je suis aussi témoin (il déclare) dit le Seigneur Dieu, et le Fils que J'ai choisi, afin que vous puissiez savoir et croire, et comprendre que JE SUIS (ibid.).

 

La Soncino rend le texte :

Vous êtes mes témoins, dit le Seigneur, et Mon Serviteur que j'ai choisi ; afin que vous puissiez savoir et me croire et comprendre que Je suis Celui ; avant Moi il n'y a pas eu de Dieu (El) formé, pas plus qu'il n'y en aura après Moi.


La citation d'Irénée et la variante de Soncino, qui confirme plus ou moins Irénée, montrent que JE SUIS se réfère à Dieu, qui est le Père. La référence au serviteur dans Soncino est considérée par Irénée comme se référant au Messie.

 

La Soncino tente d'assimiler Mon Serviteur aux témoins précédents à Israël, bien qu'aucune autorité rabbinique ne soit citée. Ce qui est certain, c’est que ce texte a été considéré comme indiquant que seul Dieu, et non le Messie, était préexistant. De plus, le Messie se distingue de Dieu. Irénée a montré que sa compréhension d'Ésaïe 44:9 et de Jérémie 10:11 sur la question des idoles était que les idoles étaient des idoles de démons (Contre les Hérésies, Livre. III, Ch. VI, ANF, p. 419). Ces démons étaient retirés des theoi ou elohim. En se référant à Jérémie 10:11, Irénée cite :

 

Les dieux qui n'ont pas fait les cieux et la terre, qu’ils périssent de la terre qui est sous les cieux. Car du fait qu'Il a ordonné leur destruction montre qu'ils ne sont pas des dieux (elohim ou theoi) du tout.

 

Ainsi, les idoles elles-mêmes ne sont pas considérées comme de simples idoles, mais plutôt comme l'incarnation du démon qu'elles représentaient (voir aussi Livre. III, Ch. XII:6, ibid., p. 432). C'était la compréhension standard partout dans le monde antique. Ainsi, l'enlèvement des démons, leur restriction, puis leur jugement ultérieur les ont fait retirer de la catégorie des elohim.

 

Irénée montre, en se référant à Exode 7:1, que Moïse a bien été fait elohim pour Pharaon, mais qu'il n'est pas correctement appelé Seigneur ou Dieu par les prophètes. Par contre, l’Esprit parle de Moïse comme Moïse, le ministre et le serviteur fidèle de Dieu (Héb. 3:5 ; Nombres 12:7), c'est ainsi que le Messie est également désigné dans les textes. Ainsi, chacun des elohim est un serviteur subordonné d'Eloah, le Elyon.

 

Irénée (p. 421) affirme que Christ a confessé César comme César’ et ‘Dieu comme Dieu’, d’après Matthieu 22:21 et aussi de Matthieu 6:24, en servant Dieu et non mammon. Donc, Christ s'est tenu à l’écart de la revendication d'être Le Dieu (voir aussi p. 422). En citant Philippiens 2:8, Irénée montre que la relation que Christ avait en tant que Dieu et Juge provenait du Dieu de Tous parce qu'il est devenu obéissant jusqu'à la mort (Ch. XII:8, p. 433). Irénée cite la version de la Septante (LXX) d'Ésaïe 9:6 qui affirme que le Messie était Emmanuel le messager [ou l'Ange] du Grand Conseil du Père (Ch. XVI:3, ibid., p. 441). Il a ainsi montré que l'Ange du Grand Conseil de l'Ancien Testament (LXX) était compris comme étant le Christ. Irénée nie le concept que la souffrance de Jésus puisse être séparée du Messie en alléguant que Christ est resté impassible. En d’autres termes, il nie la tentative d'affirmer que l'aspect divin du Messie pouvait être séparé de Jésus humain sur Terre. Cela est devenu un enseignement des sectes gnostiques qui ont dénaturé l'Évangile de Marc, sans tenir compte des autres.

 

Irénée montre aussi ce qui est devenu la base des erreurs des sectes. Les Ébionites n’utilisaient, prétendument, que l'Évangile de Matthieu. Ainsi, Ils ont tiré des conclusions erronées concernant la position de Christ. Les Athanasiens ou Trinitaires ont plus tard utilisé le terme Ébionite pour tenter de limiter les doctrines du subordinationisme et les subordinationistes de toute obédience à une lignée hérétique allant des Ébionites aux parties impliquées dans les disputes à Nicée qui étaient étiquetées comme Ariens. De telles affirmations sont fausses si l’on examine les premiers écrivains de l'Église qui, avant Nicée, étaient subordinationistes.

 

Irénée était catégorique et a insisté sur le fait qu'il n’y avait qu’un seul Dieu ou Père, à savoir Dieu le Père. Le Messie était Son fils. Il dit que Marcion a également mutilé l'Évangile de Luc pour établir son enseignement. Les Valentiniens ont utilisé Jean au détriment des autres et incluaient aussi des pseudo-évangiles. Le fait est qu’en ce temps-là, tout comme maintenant, les Écritures doivent être utilisées ensemble, avec diligence et non de manière sélective. Irénée montre une compréhension avancée de la nature quadruple des Évangiles et de leur signification en relation avec les chérubins (ibid., Livre. III, Ch. XI:8, pp. 428-429). Irénée a nié le concept qui disait que Jésus ait pu souffrir et ressusciter et que celui qui s'était envolé au ciel était un autre, qui serait resté impassible. Irénée soutenait que le Christ que Dieu avait promis d'envoyer, Il l’a envoyé en Jésus, qu'ils ont crucifié et que Dieu a ressuscité (ibid., Ch. XII:2,4,5; pp. 430, 431).

 

Il n'y a aucune confusion entre Dieu et Christ dans l'esprit de ce théologien, et il affirme ici clairement que les apôtres n'ont pas changé Dieu, mais que Christ a été envoyé par Dieu. Irénée dit :

Reconnaissez, par la présente, l'esprit de Dieu : Tout esprit qui confesse que Jésus Christ est venu dans la chair est de Dieu ; et tout esprit qui sépare Jésus Christ n'est pas de Dieu, mais est de l'Antichrist (Ch. XVI:8 citant 1 Jean 4:1,2. Notez : la Vulgate et Origène sont d'accord avec Irénée, Tertullien semble reconnaître les deux lectures). Socrate dit (VII:32, p. 381) que le passage avait été corrompu par ceux qui ont voulu séparer l'humanité de Christ de sa divinité. Polycarpe (Ep., c, vii) semble être d'accord avec Irénée et Ignatius (Ep. Smyr., c, v) (voir remarque à ANF, ibid., p. 443, citant aussi Burton, Ante-Nicene Testimonies to the Divinity of Christ –Témoignages d’Avant-Nicée de la Divinité de Christ).

 

Ainsi, toute doctrine qui cherche à séparer Christ par une relocalisation conjointe dans les royaumes terrestre et céleste était comprise par l’Église primitive comme la Doctrine de l'Antichrist. L’altération du texte semble avoir eu lieu en Orient. Les textes bibliques ne sont toujours pas corrigés à ce jour.

 

Irénée dit que l'Esprit de Dieu est descendu sur Christ comme une colombe afin d'accomplir Ésaïe 11:2 : Et l'esprit de Dieu reposera sur lui ; et aussi Ésaïe 61:1 : l'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a oint. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous (Matt. 10:20) (Ch. XVII:1, ibid., p. 444). Par conséquent, l'Esprit Saint était compris comme provenant de Dieu et non pas de Christ, mais plutôt à travers Christ, tel qu'expliqué ci-dessus. Il en était ainsi afin que :

Le Fils de Dieu, fait Fils de l'homme, étant habitué à une camaraderie avec Celui qui doit habiter dans le genre humain, pour résider avec les êtres humains et pour demeurer dans l’œuvre de Dieu, opérant en eux la volonté du Père et les changeant et les renouvelant de leurs vieilles habitudes dans la nouveauté de Christ (ibid.).

 

Irénée a enseigné que les élus revêtiraient l'immortalité afin de pouvoir recevoir l'adoption comme Fils (Ch. XIX:1). L’Esprit a uni les élus à Dieu, amenant des tribus éloignées à l'unité et offrant au Père les premiers-fruits (prémices) de toutes les nations (ibid., XIX:2). Christ était l'instrument de cette action, mais il n'était pas l'objet du culte ni l’architecte de son fonctionnement. Néanmoins, il était le Merveilleux Conseiller et Dieu Puissant dont il est question dans Ésaïe 9:6, le Juge de Daniel 7:13 (ibid.). Cependant, Christ a reconnu le Père comme Son Dieu, tout comme David, (citant Psaume 22:1) où David a dit :

Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ?

 

Christ l'a de nouveau dit sur la croix, comme le rapportent Matthieu 27:46 et Marc 15:34. Ces deux textes se réfèrent à Eloah, le Dieu Suprême et le Dieu et Père de Christ. Les mots utilisés par Christ sont en araméen, lorsqu’il aurait dit :

Éli, Éli, lama sabachthani ?

 

Il s’agit d’une translittération française d'une translittération grecque de l'Araméen 'eli, 'eli lamah 'azabthani. Le mot pour Dieu est l'araméen El ici, comme Dieu exprimant Sa volonté à Son fils. Mais Dieu n'a pas abandonné Christ, comme le dit Psaume 22:24 :

 

Psaume 22:24 Car il n'a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable, Et il ne lui cache point sa face ; Mais il l'écoute quand il crie à lui. (LSG)


Donc, Dieu et Christ étaient distincts ici. Christ ne parlait pas seulement de façon messianique comme une hypostase de Dieu, car il y a des exigences distinctes dans cette Écriture qui nécessitent l'action divine envers le subordonné et qui ne peuvent pas être anéanties, car l'Écriture ne peut pas être anéantie. Néanmoins, Christ et les élus étaient appelés Dieu (elohim) par extension. Irénée dit :

Il n’y a aucun autre appelé Dieu par les Écritures excepté le Père de tous, et le Fils, et ceux qui possèdent l’adoption  (Contre les Hérésies., Livre. IV, Pref. 4, ANF, p. 463) : [et aussi]

[Ch] 1. Puisque, donc, ceci est sûr et inébranlable (sic), qu’aucun autre Dieu ou Seigneur ne fut annoncé par l’Esprit, excepté Celui qui, en tant que Dieu, règne sur tous, avec Sa Parole, et ceux qui reçoivent l’esprit d’adoption [voir iii. 6,1], c'est-à-dire, ceux qui croient au Dieu unique et véritable, et en Christ Jésus le Fils de Dieu ; Et pareillement les apôtres n'ont d’eux-mêmes appelé personne d'autre comme Dieu ou appelé [aucun autre] comme Seigneur ; et, ce qui est beaucoup plus important, [puisque c'est vrai (sic)] que notre Seigneur [a agi de même], qui nous a aussi commandé de ne confesser qui que ce soit comme Père, en dehors de Celui qui est dans les cieux, qui est le Dieu unique et le seul Père ; ... (ibid., p. 463).

 

Il est ainsi absurde de suggérer que la compréhension selon laquelle les élus deviendront elohim n'a pas été comprise comme étant la position initiale des deux premiers siècles de l'Église, étant donné qu'Irénée est le lien le plus proche que nous ayons avec ses doctrines, et qu’il a si clairement soutenu cette position. En outre, il est démontré hors de tout doute que cette position est le plan cohérent des Écritures Saintes, non seulement des Écritures proprement dites qui, par définition biblique, étaient l'Ancien Testament (Dan. 10:21 ; Matt. 21:42 ; 22:29 ; 26:54 ; Marc 12:10,24 ; 14:49 ; 15:28 ; Luc 4:21 ; 24:27,32,45 ; Jean 2:22 ; 5:39 ; 7:38 ; etc.) mais également des Évangiles et des écrits du Nouveau Testament. Dans le même passage qui traite des élus comme elohim, à savoir Jean 10:35, Christ introduit le concept selon lequel l'Écriture ne peut pas être anéantie. De ce qui a été dit ci-dessus, les concepts de l’Église primitive étaient clairement vus comme subordinationistes, impliquant un concept de vie éternelle qui dépendait de l'Esprit Saint pour permettre la résurrection des élus en tant que theoi ou elohim lors de la Première Résurrection au retour du Messie.

 

La doctrine de l'Âme est donc entrée parmi les élus bien plus tard, avec les cultes des mystères et le Dieu Tripartite (Trinitaire). L’Église primitive originelle a soutenu une résurrection absolue et niait la doctrine de l'Âme comme étant païenne. L'argument concernant l'acceptation d'une Église Chrétienne Hellénisée comme étant plus correcte que les éléments judaïsants primitifs, tels que ceux qualifiés d’Ébionites, ou rejetée comme une Église Chrétienne juive plus rigide qui a logiquement cédé la place à un Christianisme plus dynamique et flexible sous les Païens, comme étant dirigé par Paul, est faux. Ces arguments méconnaissent ce dont Paul parlait à la fois dans Colossiens et dans Galates. Les mêmes arguments ont été utilisés pour introduire l'erreur de la Doctrine de l'Âme (voir le document La Doctrine Socratique de l'Âme (No. B6)).

 

La Doctrine de l'Âme est une proposition foncièrement rebelle qui dit que l'homme ne mourra pas sûrement (Genèse 3:4). C'est une tentative d’enlever à l’humanité la certitude de la punition du péché. L'argument selon lequel l'homme sera comme elohim par la connaissance seule est affirmé par Satan dans Genèse 3:5. La capacité à devenir elohim dépend entièrement de la résurrection des morts, à travers la grâce salvatrice de Joshua ou Jésus Christ en tant que Messie. Le déni d’un règne Millénaire physique fait partie de la tromperie et des tentatives d'affirmer l'héritage sans condition de la vie éternelle. La vie éternelle ne peut être obtenue que par la connaissance de Celui qui est l’Unique Véritable Dieu et de Son fils, Jésus Christ. Il n'existe pas d''âme immortelle'. C'est une tromperie du système babylonien, qui s'est étendu sur le monde entier. Les gens croient au mensonge parce qu'ils ne peuvent pas obéir à Dieu. Sans l'Esprit Saint, leur esprit est inimitié envers Dieu (Rom. 8:7) et ne peut pas obéir à Dieu ni se conformer à Sa nature. Les élus possèdent la nature de Dieu en tant que participants de Jésus Christ (2Pierre 1:4). Seul Dieu est immortel (1Tim. 6:16). Il habite dans une lumière inaccessible et aucun homme ne L'a jamais vu, ni ne peut jamais Le voir. Ce n’est qu’en tant qu’Esprits que nous pouvons nous approcher de Dieu, et cela dépend de notre obéissance et du sacrifice de Jésus Christ, qui est notre médiateur auprès de l’Unique Véritable Dieu (Jean 17:3 ; 1Jean 5:20 ; Galates 3:19-20 ; 1Tim. 2:5 ; Héb. 8:6 ; 9:15 ; 12:24).

 

Nous sommes totalement dépendants de la résurrection pour devenir des esprits en tant que fils de Dieu, lorsque nous pourrons voir Dieu et nous approcher de Lui en personne. Nous nous approchons maintenant avec assurance le Trône de la grâce, dans l’esprit.

 

 

 

Annexe

 


L'échec des Adventistes du Septième Jour (ADSJ) à traiter de manière adéquate les prophéties dans Ésaïe et de Zacharie réside dans le fait que, sur la base des écrits d'Ellen G. White, ils ont allégorisé la structure millénaire en une activité spirituelle, Satan étant confiné seul sur la Terre. Ceci est complètement faux et a eu pour conséquence l'incapacité de leurs auteurs à expliquer adéquatement les déclarations d'Ésaïe et de Zacharie, qui montrent que Christ rétablira les Sabbats, les Nouvelles Lunes et les Fêtes qui se trouvent dans Lévitique 23 (cf. Ésaïe 66:23 ; Zach. 14:16-19). Un exemple de cet échec à comprendre la restauration millénaire se trouve dans l'ouvrage de Robert D. Brinsmead, qui a écrit sur la question de Sabbattarisme [l’observance du Sabbat] et de la Loi (voir Sabbatarianism Re-examined, Juin 1981). Brinsmead a attaqué les doctrines erronées du système des Adventistes du Septième Jour et a tenté de démolir le dispensationalisme Britannique, mais il a construit ses vues sur la prophétie en se basant sur une perspective cosmologique selon laquelle les Écritures étaient allégoriques et non physiques, alors que, par exemple, Ésaïe est explicite sur le fait qu'elles se réfèrent à la chair physique.

 

Les Adventistes du Septième Jour ne semblent pas avoir pris en considération aucun concept de la réalité de la structure millénaire, en tant que règne physique de Christ sur la planète pendant mille ans. Ellen G. White et les Adventistes du Septième Jour (ADSJ) ont élaboré une théorie du ravissement (enlèvement), selon laquelle, lors de la Première Résurrection, tous les méchants sont tués, tous les justes seront ravis/enlevés au Ciel, et Satan est laissé seul sur la terre pendant mille ans, attendant le jugement final. C'est ce qu'ils croient, contrairement aux textes explicites de l'Ancien et du Nouveau Testament. Il n'y a aucune base biblique à cela, mais ils y croient.

 

En conséquence, lorsque des personnes abordent ces questions, elles ne lisent pas les prophéties de l'Ancien Testament comme nous les lirions. Elles n'accordent aucune réalité aux prophéties de l'Ancien Testament qui parlent de la restauration physique réelle d'Israël. Ils y voient un symbolisme spirituel, de sorte que les prophéties, pour eux, ne signifient pas ce qu'elles disent. Par conséquent, là où nous lisons, dans Ésaïe 66:23, que les Sabbats et les Nouvelles Lunes seront restaurés, ces personnes soutiennent qu'il doit y avoir une emphase spirituelle à cela. Elles ne vont pas rétablir le Sabbat physique, de sorte que Brinsmead peut supprimer/rejeter le Sabbat en se basant sur ce texte, qui dit clairement que Christ le rétablira. C'est une juxtaposition mentale qui est très sérieusement discutable. Elle n'est pas basée sur un esprit stable. Il n'y a pour eux aucune réalité des prophéties bibliques dans le sens d’une restauration physique future. Ces personnes entendent les mots, mais elles sont dans une sorte de delusion à ce sujet. Ils croient simplement un mensonge.

 

L'application par Brinsmead du texte dans Ésaïe 40:3-4 uniquement à Jean le Baptiste (voir Chap. 7) montre qu'il ne comprend pas la réalité de l’Avènement messianique en deux étapes, et que le Roi Messie est une réalité physique des Derniers Jours. Les notes de la Companion Bible sur Ésaïe 40:3 montrent que ce texte doit encore être accompli. La spiritualisation du système millénaire par les ADSJ a paralysé à la fois eux-mêmes et leurs détracteurs. En fin de compte, ce paradigme erroné devait détruire la foi de Brinsmead lui-même. Brinsmead soutient que "tout comme une foi véritablement catholique doit transcender les lieux, elle doit aussi transcender les temps. Désormais, aucun temps n'est saint en soi, pas plus qu'un lieu n’est saint ou qu'une substance n’est impure. Les lois strictes concernant les lieux et les temps étaient des règlements provisoires imposés au culte religieux jusqu'au temps de la réforme." (Chap. 10, p. 37).

 

Ainsi, nous voyons où il va à partir de ce point. Il comprend mal la réalité du fondement scientifique des lois sur l'alimentation et la réalité des distinctions entre le sacré et le profane, croyant que Christ a éliminé toute distinction entre le sacré et le profane. Il n'y a, par conséquent, aucune injonction à sortir du monde et à être saint ; parce que nous sommes le saint des saints et que le Temple de Dieu est en nous. Nous sommes le Temple de Dieu. Cette distinction est dénuée de sens. En fait, Brinsmead la considère comme une folie, malgré le fait que c'est la position biblique.

 

Tout cet argument présuppose la validité de la capacité de Christ à changer les temps et la Loi, sur un pide d’égalité avec Dieu, et est intrinsèquement Trinitaire. De plus, l'erreur est prophétisée dans Daniel 7:25, et constitue une offense contre le Dieu Très-Haut. Tout l’argument, tant de l'Adventisme que du Trinitarisme, provient de la doctrine de l'Âme.

 

La restauration, sous Christ montre qu'il existe deux classes d'êtres. Ceux de la première classe, appelés les élus, sont de la Première Résurrection et sont transformés en des êtres spirituels au retour de Christ. La deuxième classe est ceux de la Deuxième Résurrection, qui a lieu après le règne millénaire, et qui concerne les gens qui ont vécu pendant le Millenium et ceux des morts qui ne faisaient pas partie du corps enseignant de la Première Résurrection (Apoc. 20:1-6). Voir aussi le document La Résurrection des Morts (No. 143).

 

Satan est relâché après les mille ans et sort pour tromper les nations, qui sont aux quatre coins de la Terre (Apoc. 20:8-9). L'Adventisme ne peut donner aucun sens à ces textes à cause des écrits d'Ellen G. White. Elle ne comprend pas la résurrection physique de la planète entière, et sa théologie conteste et remet en question la nature de Dieu.

  

 


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