Christian Churches of God
[128]
Melchisédek
(Édition
2.0 19950729-19980907-20110618)
L'identification de
l'entité connue sous le nom de Melchisédek a toujours été un problème pour
de nombreux étudiants de la Bible. Ce document examine les traditions
rabbiniques et montre l'identité probable et les raisons des activités de ce
personnage. L’importance du sacerdoce de
Melchisédek peut être mieux comprise à partir de ce document.
Christian Churches of
God
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1995, 1998, 2011 Wade Cox)
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Melchisédek [128]
L'identité de l'être connu sous le
nom de Melchisédek a fait l’objet de spéculations au fil des ans. Certains
ont postulé une identité messianique pour Melchisédek, d'autres l'ont
identifié aux patriarches. Pour isoler son identité probable, nous devons
examiner les textes pertinents et le cadre historique durant lequel il a
vécu. L'impact logique sur l'unicité de l'incarnation messianique est
également un facteur et à prendre en compte et que l'on doit considérer si
l’on veut, par exemple, proposer une identité messianique. En d'autres
termes, si l’on prétend que Melchisédek était Jésus Christ, il faut le
mettre en balance avec les textes pertinents et la conséquence pour le salut
humain
d'un tel double avènement. Cette période se situe également à l’intérieur même de la période de vie
des patriarches de l’après-Déluge. Il y a, sans aucun doute, une certaine
signification à tirer de cette considération.
L’époque qui a suivi le Déluge a
vu le monde comme
une seule langue et
sous un seul sacerdoce. Selon la vue judaïque, ce sacerdoce était centré sur
Salem sous la direction de Melchisédek. L'identité de Melchisédek est une
énigme. Selon le Midrash, Melchisédek était identifié à Sem (Rashi : voir
Soncino).
Il était ainsi
appelé parce qu'il était le roi (melech) d’un lieu réputé pour sa
justice (tsedek) [selon Abraham ibn Ezra] N[achmanides] de même : Il
régnait sur l’endroit où serait construit un jour le Temple dans lequel
demeurait la Présence Divine qui est appelée tsedek. Le Midrash
applique le terme à Jérusalem dans son ensemble, car il est écrit : la
Justice s’est logée en elle (Ésaïe. 1:21) (commentaire de la Soncino sur
Genèse 14:18).
Melchisédek était prêtre du Dieu
Très-Haut. Nachmanides soutient que c’était :
Uniquement
parce qu’Abraham savait que c'était le cas qu’il lui a donné la dîme.
Très-Haut signifie au-dessus de tous les autres dieux (N) (Soncino).
Rashi soutient que le pain et le
vin donnés par Melchisédek à Abraham étaient des rafraîchissements pour les
combattants fatigués par la bataille et pour les prisonniers libérés. Il
montre ainsi qu'il n'en veut pas à Abraham d’avoir tué sa progéniture (viz.
Cherdorlaomer, etc.) (voir la Soncino). Cet aspect est important,
quelle que soit la lignée des personnes concernées. Il est plus important si
l’on considère la descendance en ligne directe des victimes. La
signification du pain et du vin donnés à Abraham est directement liée à la
signification du Pain et du Vin qui fera partie intégrante du Pain et du Vin
établis par le Messie lors du Dîner du Seigneur. Cet événement anticipait le
symbolisme de l'Esprit Saint habitant en nous, tel qu’il était administré
sous le nouveau sacerdoce de l'ordre de Melchisédek, introduit par le
Messie.
Le fait que Melchisédek ait
préfiguré cet événement n'exige pas qu'il soit le Messie. En effet, s'il
l’était, le concept du sacrifice sans péché du Messie poserait toutes sortes
de problèmes. Est-il né ? Était-il un homme ? Si oui, est-il né d'une vierge
alors ? Il n'était certainement pas de la lignée de David. S'il était un
ange, qu'est-ce que cela implique pour le règne de Salem à ce stade ? Quel
était le sacerdoce là, dans cette ville ? Pourquoi un sacerdoce angélique
n'est-il pas mentionné ailleurs ? Quelle est l’utilité d’un ange pour les
dîmes de guerre ? S'il n'est pas mort, que pouvons-nous dire alors des
œuvres de Jean et de la doctrine de l'Antichrist ? Les problèmes logiques
introduits par un tel aspect messianique de Melchisédek sont énormes.
Le sujet de Melchisédek n’est
souvent pas compris, simplement parce que la séquence et la signification de
l'histoire ne sont pas comprises. Pendant plus de deux mille ans, l'Église
de Dieu n'a pas eu un point de vue unanime sur le sujet, et les opinions
concernant cette question n'ont pas été considérées comme un point doctrinal
ou central pour le salut. Il est certain que, jusqu'aux étapes les plus
intolérantes de l'Église de ce siècle, la question n’a pas été considérée
comme justifiant une conformité doctrinale. Il est utile d’examiner
l'histoire de la construction du récit.
Genèse 11:1-32
Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. 2 Comme
ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de
Schinear, et ils y habitèrent. 3 Ils se dirent l’un à l’autre :
Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur
servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. 4 Ils
dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet
touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas
dispersés sur la face de toute la terre. 5 L’Éternel descendit
pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. 6
Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même
langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les
empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. 7 Allons !
Descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la
langue, les uns des autres. 8 Et l’Éternel les dispersa loin de
là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville.
9 C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que
l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que
l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre. (LSG)
Nous voyons ici la dispersion du
peuple à cause du système qui était établi à Babel, sous le gouvernement
établi par Nimrod là et à Accad, à Erec et à Calné. C’est de là qu’il a
construit Ninive, Rehoboth Hir et Calach (Genèse 10:10-11). Le prêtre de
Dieu, cependant, était Sem, étant le fils de Noé. Noé a vécu 350 ans après
le Déluge (Genèse 9:28) et il est mort à 950 ans (Genèse 9:29). Sem a joué
un rôle central dans le rétablissement de la société après le Déluge.
10 Voici la postérité de Sem. Sem,
âgé de cent ans, engendra Arpacschad, deux ans après le déluge. 11
Sem vécut, après la naissance d’Arpacschad, cinq cents ans ; et il engendra
des fils et des filles. 12 Arpacschad, âgé de trente-cinq ans,
engendra Schélach. 13 Arpacschad vécut, après la naissance de
Schélach, quatre cent trois ans ; et il engendra des fils et des filles.
14 Schélach, âgé de trente ans, engendra Héber. 15
Schélach vécut, après la naissance d’Héber, quatre cent trois ans ; et il
engendra des fils et des filles. 16 Héber, âgé de trente-quatre
ans, engendra Péleg. 17 Héber vécut, après la naissance de Péleg,
quatre cent trente ans ; et il engendra des fils et des filles. 18
Péleg, âgé de trente ans, engendra Rehu. 19 Péleg vécut, après la
naissance de Rehu, deux cent neuf ans ; et il engendra des fils et des
filles. 20 Rehu, âgé de trente-deux ans, engendra Serug. 21
Rehu vécut, après la naissance de Serug, deux cent sept ans ; et il engendra
des fils et des filles. 22 Serug, âgé de trente ans, engendra
Nachor. 23 Serug vécut, après la naissance de Nachor, deux cents
ans ; et il engendra des fils et des filles. 24 Nachor, âgé de
vingt-neuf ans, engendra Térach. 25 Nachor vécut, après la
naissance de Térach, cent dix-neuf ans ; et il engendra des fils et des
filles. 26 Térach, âgé de soixante-dix ans, engendra Abram,
Nachor et Haran. 27 Voici la postérité de Térach. Térach engendra
Abram, Nachor et Haran. –Haran engendra Lot. 28 Et Haran mourut
en présence de Térach, son père, au pays de sa naissance, à Ur en Chaldée. –
29 Abram et Nachor prirent des femmes : le nom de la femme
d’Abram était Saraï, et le nom de la femme de Nachor était Milca, fille
d’Haran, père de Milca et père de Jisca. 30 Saraï était stérile :
elle n’avait point d’enfants. 31 Térach prit Abram, son fils, et
Lot, fils d’Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme
d’Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d’Ur en Chaldée, pour aller au
pays de Canaan. Ils vinrent jusqu’à Charan, et ils y habitèrent. 32
Les jours de Térach furent de deux cent cinq ans ; et Térach mourut à
Charan. (LSG)
Le texte de Genèse 11 soulève un
certain nombre de points importants. Le premier point
concerne l'âge de Sem et des autres. Ces textes nous permettent
d’établir les dates de leurs naissances et de leurs décès après le Déluge.
Les années sont d’une durée énorme. Ces époques ne sont pas acceptées comme
étant des périodes littérales à l’époque moderne. En effet, suggérer que ces
périodes soient réelles est une invitation à la dérision. Cependant, un
littéraliste ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Si la Bible
est littéralement vraie et que Melchisédek a existé, alors les périodes sont
également vraies et Sem est un candidat. Les histoires des nations entourant
de Canaan au Moyen-Orient devraient également refléter les histoires
concernant l'établissement des villes. Les personnages pourraient également
être reflétés dans les histoires des nations, peut-être sous d'autres noms.
Il faut se rappeler que les noms ont une signification et que les noms
donnés aux patriarches n'étaient pas nécessairement les mêmes que ceux sous
lesquels ils étaient connus dans d'autres pays. Par exemple, Noé est connu
dans l'Épopée de Gilgamesh
sous le nom de Uta-Napishtim (on l’appelait le lointain) (voir
Budge Babylonian Life
and History, 2ème édition, Londres, 1925, pp. 92 et suiv.).
Il y a beaucoup de conjectures que
les mythes égyptiens concernent l'histoire de Sem en tant que destructeur
des systèmes apostats égyptiens. Cet aspect est trop compliqué pour cet
ouvrage et doit être traité ailleurs. Le mythe égyptien qui peut faire
penser à Sem est l'histoire de Typhon, frère d’Osiris, qui avait ordonné le
gouvernement de l'Égypte et tenté d'établir le modèle égyptien sur le reste
du monde. Typhon est dépeint comme étant un usurpateur méchant/maléfique qui
a organisé une conspiration de soixante-douze membres. Avec
ces
derniers, il a enfermé Osiris en cachette par ruse/tromperie et l'a
jeté dans le Nil. La signification ici est que le nombre soixante-douze est
lié au
Conseil
de Dieu Gouvernant.
Le Sanhédrin était un conseil de
soixante-dix personnes ; cependant, il y avait toujours un minimum de
soixante et onze personnes au total et, plus tard, plus le Nasi. Le Messie a
envoyé les soixante-dix après les avoir nommés (Luc 10:1). Ils
sont
revenus avec joie
en disant : même les démons nous sont soumis (Luc
10:17). L'autorité a été transférée ici à l'Église.
Dans
les deux cas, le nombre dans le texte est indiqué dans le texte de l’Interlinéaire de Marshall à partir du
texte de Nestles
comme étant hebdomekonta [duo] ou soixante-dix
[deux].
Ainsi, les soixante-dix étaient compris comme étant accompagnés de deux, ce
qui faisait soixante-douze. Il s’agit en fait du Conseil des Elohim. Ainsi,
le mythe d'Osiris et d’Isis place Typhon à la tête de ce Conseil, mais il
est méchant, car il est anti-Égypte (voir
Bullfinch’s Mythology, Avenel Books, New York, 1979, pp. 293 et suiv.).
On pourrait donc dire que Typhon occupe la place du Prêtre du Dieu Très-Haut
à la tête du Conseil. Il serait également assimilé à Melchisédek. Sem est
souvent vu sous cet aspect. Cependant, le taureau d’Apis est également
associé à Osiris, car il est considéré comme le dépositaire de l'âme d'Osiris, qui se transmet à chaque successeur Apis. La légende
est donc liée aux mythes de l’abattage du taureau et, par conséquent, aux
cultes des mystères. Sem, en tant que successeur de Noé et de la nouvelle
terre, ainsi que le Messie, sont liés à ces histoires. Ainsi,
Melchisédek pourrait être considéré comme ayant une application à la fois à Sem et au Messie. Le Judaïsme le verrait comme étant Sem, à
cause des considérations littérales. Les Esséniens pourraient, et
c’est ce qu’ils ont fait, le considérer comme étant le Messie et Michel.
Sem a vécu 502 ans après le
Déluge et sa vie a des implications pour le règne des nations. Nous pouvons
construire un tableau comme suit :
Patriarche |
Âge à la naissance du fils |
Naissance |
Année du Décès qui a
suivi le Déluge (D.) |
Sem |
100 |
D. + 502 |
|
Arpacschad |
35 |
D. + 2 |
D. + 440 |
Schélach |
30 |
D. + 37 |
D. + 470 |
Héber |
34 |
D. + 67 |
D. + 531 |
Péleg |
30 |
D. + 101 |
D. + 340 |
Rehu |
32 |
D. + 131 |
D. + 370 |
Serug |
30 |
D. + 163 |
D. + 393 |
Nachor |
29 |
D. + 193 |
D. + 341 |
Térach |
70 |
D. + 222 |
D. + 427 |
Haran
Nachor
Abram |
D. + ?
D. + ?
D. + 352 |
Avant D. + 296. |
La dispersion des nations s’est
produite alors qu’Abraham avait 48 ans, à la mort de Péleg, 340 ans après le
Déluge (Seder Olam Rabbah, Ch. 1).
Abram (Abraham) a quitté Haran
après la mort de Térach, en D. + 427 (1921 AEC selon le TM). Il était âgé de
soixante-quinze ans (Genèse 12:4). Nous sommes certains que les patriarches
vivants à la mort de Térach et à l'occupation de Canaan par Abram, étaient
Sem,
Arpacschad, Schélach et Héber. Sem était l'aîné. À
partir de Genèse 9:26, Yahovah (ou Jéhovah) est déclaré comme étant le Dieu
de Sem, et Japhet doit vivre dans ses tentes. Sem est ici béni bien que
Japhet soit l'aîné (Genèse 10:22). Sem est donc le prêtre du Dieu Très-Haut
au temps d'Abraham. La répartition des autres est inconnue, mais Sem a eu
Arpacschad et Elam, et Assur (qui devait émerger en tant que les Assyriens).
L’ancien royaume d'Elam, une fois joint aux autres, a formé la base de
l'empire Babylonien.
Le mouvement des tribus indique
que la répartition des nations dans les villes et les régions limite les
possibilités du sacerdoce du Dieu Très-Haut à Salem, comme étant celui de
Sem, ou Arpacschad, étant donné les implantations connues des autres fils.
Arpacschad est mort en D. + 440 (1908 AEC selon le TM) ; il est donc
probable que le patriarche encore vivant et plus âgé soit celui auquel il
est fait référence comme Mon Roi est la Justice, bien que Schélach ou
Héber soient encore des possibilités. Sem est appelé le père de tous les
fils d'Héber (Genèse 10:21). Il est donc possible que le terme hébreu
s'étende au-delà des Israélites à d'autres peuples apparentés. Ceci est une
autre étude à part entière.
Rashi dit que la bénédiction d'Abraham
par Melchisédek, dans Genèse 14:20, est,
en premier,
une bénédiction
d'Abraham pour avoir livré bataille, et ensuite de Dieu pour l'avoir aidé. Le fait qu'Abraham ait donné un dixième de tout
indique ainsi que ses descendants donneraient des dîmes aux prêtres (selon
Nachmanides). La dîme devait être une offrande de remerciement
à Dieu, et le seul prêtre apte à la recevoir était
Melchisédek. L'interprétation judaïque traditionnelle veut donc que
Melchisédek soit Sem et que le sacerdoce de l’après-Déluge soit également
centré à Jérusalem.
Melchisédek en tant que Messie
L'affirmation selon laquelle le
Messie était Melchisédek
provient en partie d’une mauvaise compréhension des textes relatifs à la généalogie. À l’époque de
Christ, certaines sectes judaïques, comme nous le savons grâce aux
Manuscrits de la Mer Morte, étaient d’avis que Melchisédek était le Messie.
Cette opinion était également associée au concept selon lequel
le Messie était l'archange Michel. L’opinion selon laquelle Melchisédek
était le Messie semble être fondée sur le fait que le Messie
aurait dû venir pour exécuter/remplir
deux fonctions. Cela
peut être déduit à partir d’un certain nombre de prophéties, mais aussi
principalement à partir de la fonction du grand prêtre le Jour des
Expiations, où il y avait une dualité de vêtements, représentant une
fonction sacerdotale et expiatoire à partir des vêtements de lin, et le
changement du grand prêtre dans les vêtements royaux à la fin, indiquant
également le roi Messie. Ainsi, le premier avènement était celui en tant que
prêtre, et le second était celui en tant que roi Messie. La Judée était sous
le joug romain et elle voulait un libérateur. Ainsi, certains voyait
peut-être en Melchisédek la fonction de prêtre. Le Messie a été prophétisé
comme étant un prêtre, selon l'ordre de Melchisédek, à partir du Psaume
110:4.
Psaume 110:1-7
De David. Psaume. Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma
droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. 2
L’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance : Domine au milieu de
tes ennemis ! 3 Ton peuple est plein d’ardeur, quand tu
rassembles ton armée ; avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore ta
jeunesse vient à toi comme une rosée. 4 L’Éternel l’a juré, et il
ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de
Melchisédek. 5 Le Seigneur, à ta droite, brise des rois au jour
de sa colère. 6 Il exerce la justice parmi les nations : tout est
plein de cadavres ; il brise des têtes sur toute l’étendue du pays. 7
Il boit au torrent pendant la marche : c’est pourquoi il relève la tête.
(LSG)
Dès le verset 1 du Psaume, nous
savons que c'est le Messie qui est mentionné. La nomination ici est celle en
tant qu'un prêtre pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek. Il n'est pas
dit que le Messie était Melchisédek.
D’après les Manuscrits de la Mer
Morte (MMM) (Damascus Rule VII en particulier et aussi le fragment de la grotte
IV), nous savons que le Messie était de deux avènements : le Messie d'Aaron
(ou Messie prêtre) et le Messie d'Israël (ou Messie roi). La communauté des
MMM comprenait qu'il s’agissait d’un seul et même Messie (voir Vermes
The Dead Sea Scrolls in English, p. 49 pour
une discussion des textes).
Les MMM ont livré une série de
treize fragments de la grotte XI sur Melchisédek. Ils ont été publiés en
1965 par
A S. van der Woude.
Le
texte se présente sous la forme d'un Midrash eschatologique dans lequel la proclamation de la liberté aux captifs à la fin des temps (Ésaïe 61:1) :
… est comprise
comme faisant partie de la restauration générale des biens/propriétés
au cours de l'année du Jubilé [Lév. 25:13], considérée dans la
Bible [Deut. 15:2] en tant qu'une rémission des dettes. Le libérateur
céleste est Melchisédek. Identique à l'archange Michel, il est le chef des
'fils du Ciel’ ou ‘dieux de la Justice’ et est désigné par les mots
elohim et el. Ces mots hébreux signifient normalement 'Dieu',
mais dans certains contextes spécifiques, la tradition juive explique aussi
qu’elohim désigne principalement un 'juge'. Ici, Melchisédek est
dépeint comme présidant au jugement final et à la condamnation de sa
contrepartie démoniaque, Bélial/Satan, le Prince des Ténèbres, ailleurs
appelé aussi Melkiresha’ [voir aussi Vermes, ibid., pp. 253,260]. Le grand
acte de délivrance est censé se produire le Jour des Expiations, à la fin du
dixième cycle du Jubilé. Ce manuscrit apporte un éclairage précieux
non seulement sur
le personnage de Melkizedek de l'Épître aux Hébreux vii, mais aussi sur le
développement du concept messianique dans le Nouveau Testament et dans le
christianisme primitif. (Sur le messianisme voir G. Vermes,
Jesus the Jew, London, 1973, pp. 129-59, 250-56)...
Et en ce qui concerne ce qu'Il a dit : Durant
[cette] année du Jubilé [chacun de vous retournera dans sa propriété
[Lév. 25:13] ; et de même Et ceci est la méthode de relâche :]
tout créancier relâchera ce qu'il a prêté [à son prochain et à
son frère], car la relâche de Dieu [a été proclamée]
[Deut. 15:2].
[Et elle sera
proclamée à] la fin des jours concernant les captifs comme [Il
a dit, de proclamer la liberté aux captifs [Ésaïe 61:1]. Son
interprétation est qu'Il] les assignera aux Fils du Ciel et à l’héritage de
Melchisédek ; c[ar Il partagera] leur [lot] parmi les po[rtions de
Melchisé]dek, qui les y conduira et leur proclamera la liberté, en leur
pardonnant [les méfaits] de toutes leurs iniquités (Vermes, ibid., p. 266).
On voit donc que Melchisédek était
considéré comme étant l'Archange Michel et qu'il était le personnage
messianique à qui le jugement était confié. Ceci est basé sur le texte dans
Zacharie 3:1-10, qui montre également l'opposition à Satan dans ce
processus. Le personnage était aussi compris comme étant l'Elohim qui juge
les saints de Dieu, comme il est écrit dans les Psaumes, où il est dit que :
ELOHIM a pris
sa place dans le conseil divin ; au milieu des dieux, il tient le jugement
[Ps. 82:1]. Et c'est à son sujet qu'il a dit : que (l'assemblée des peuples)
revient sur les hauteurs au-dessus d'eux ; EL (dieu) jugera les peuples [Ps.
7:7-8]. Quant à ce qu’il a d[it : jusqu’à quand jugerez-vous] injustement et
ferez-vous preuve de partialité à l’égard des méchants ? Selah. [Ps. 82:2],
son interprétation concerne Satan et les esprits de son lot [qui] se sont
rebellés en se détournant des préceptes de Dieu pour... Et Melchisédek
exécutera la vengeance des jugements de Dieu ... et il les arrachera [de la
main de] Satan et de la main de tous les esp[rits de] son [lot]. Et tous les
‘dieux [de la Justice’] viendront à son aide [pour]
participer à la de[struction] de Satan .... (De Vermes, p. 267).
Ésaïe 52:7
utilise
elohim dans le contexte de l’avènement messianique à
Sion (voir Héb. 12:22-23).
Il ressort du texte de Vermes
qu’il n'y avait aucun doute sur le fait que les textes cités étaient
messianiques. Il n’y avait aucun doute non plus qu’il a été donné à Satan un
rôle de pouvoir dans le jugement. Le terme son lot est utilisé pour
montrer l'assignation des fonctions des puissances célestes, selon le
processus que l’on trouve dans le Temple, d'attribuer des responsabilités et
des périodes de fonction en tirant au sort. Le Conseil des dieux
est
ainsi considéré comme les élus et l'Armée loyale à qui l'on a donné le
pouvoir. L'attribution de Melchisédek comme étant le Messie était
donc considérée comme une conviction fortement ancrée dans
la Communauté de la Mer Morte à l’époque de Christ, et cette association
s’est retrouvée dans le Livre aux Hébreux. La similitude dans le Livre aux
Hébreux, cependant, provient du texte de Hébreux 7:6-8.
Hébreux 7:6-8
et lui, qui ne tirait pas d’eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et
il bénit celui qui avait les promesses. 7 Or c’est sans contredit
l’inférieur qui est béni par le supérieur. 8 Et ici, ceux qui
perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il
est attesté qu’il est vivant. (LSG)
Le texte montre que ce personnage
était désigné comme étant un homme qui n'avait pas de généalogie. Il n'est
pas affirmé qu'il n'avait aucune généalogie.
Dans ce texte, il est toutefois
précisé que les dîmes ont été reçues par des hommes mortels. Il y est
attesté qu’elles ont été reçues par celui dont il est témoigné qu’il vit.
C’est sur cette base que le texte est rapporté au Messie. Cependant, Hébreux
7:11 dit spécifiquement que le Messie est ressuscité en tant qu'un autre
prêtre.
Le concept de vie
peut
provenir du fait que
l'Esprit Saint a donné la vie aux
patriarches, comme il l’a fait pour la maison de David. Ainsi, le texte dans
Hébreux 7:8 pourrait se référer à l'attribution de l'Esprit à Melchisédek en
tant qu’un des élus. Il n'est pas essentiel que ce texte se réfère au
Messie.
Hébreux 7:11
Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, –
car c’est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, – qu’était-il
encore besoin qu’il parût un autre sacrificateur selon l’ordre de
Melchisédek, et non selon l’ordre d’Aaron ? (LSG)
Ainsi, le changement de sacerdoce
est également lié à un changement de la loi. Melchisédek était donc d'un
ordre qui a été réinstitué dans le Messie et les élus.
Le sacerdoce de Melchisédek fait
partie d'une promesse de Dieu.
Hébreux 6:17-20
C’est pourquoi Dieu,
voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse
l’immutabilité de sa résolution, intervint par un serment, 18
afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que
Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul
refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée. 19
Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et
solide ; elle pénètre au-delà du voile, 20 là où Jésus est entré
pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour
toujours, selon l’ordre de Melchisédek. (LSG)
Le Messie est ici devenu un prêtre
pour toujours selon l'ordre de Melchisédek. Il n'est pas identifié comme
étant ce prêtre. Il est un Grand Prêtre pour toujours selon l'ordre. Ainsi,
Melchisédek a établi un ordre. Jésus est allé en tant que précurseur en
notre nom. En d'autres termes, nous devons également devenir des prêtres de
cet ordre.
Hébreux 7 montre la relation de
Melchisédek avec le sacerdoce.
Hébreux 7:1-28
En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut, –
qui alla au-devant d’Abraham lorsqu’il revenait de la défaite des rois, qui
le bénit, 2 et à qui Abraham donna la dîme de tout, – qui est
d’abord roi de justice, d’après la signification de son nom, ensuite roi de
Salem, c’est-à-dire roi de paix, – (LSG)
Le texte soutient que Melchisédek
signifie à la fois roi de justice et roi de Salem, ou de paix. Selon Milik
et Vermes, la compréhension de l’épître aux Hébreux est que Melchisédek
signifie Mon Roi est la Justice (ou la droiture) et qu’il est le roi
de l'Armée de lumière. Le nom de Satan est Melkiresha’, ce qui signifie
Mon Roi est la Méchanceté (voir J.T. Milik
Journal of Jewish Studies, 1972, pp. 126-135 et aussi Vermes, op. cit., pp.
252-253). Il ne fait aucun doute que nous avons affaire aux batailles
Satan/Messie des derniers jours dans l’optique des MMM.
3 qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui
n’a ni commencement de jours ni fin de vie, – mais qui est rendu semblable
au Fils de Dieu, – ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité.
Il est tenu pour être sans père et
sans mère et sans généalogie (apatoor, ametoor, agenealogetos). Il
n'a ni commencement de jours, ni fin de vie, mais, ressemblant au Fils de
Dieu, il demeure prêtre pour toujours. La vision messianique de ce texte
semble être basée sur l’hypothèse qu’il n'avait aucune généalogie et qu'il
était éternel. De là, il était le Messie. Le texte dit qu'il ressemblait au
Fils de Dieu. Il ne dit pas qu'il était le Fils de Dieu. Le mot est
aphomoioo ; assimiler étroitement, ou rendre semblable. Ainsi, il a été
rendu semblable au Fils de Dieu. L'intention est
tout aussi valable que cette entité,
étant l’un des patriarches, ait été rendue conforme à
l'image du Fils de Dieu, comme tous les élus, dans l’esprit, et qu’elle soit
devenue un prêtre du type
qui
remplacerait l'ordre Aaronique, avant même que l'ordre Aaronique ne soit
nommé. Le texte dit qu’il demeure un prêtre à perpétuité (voir l’Interlinéaire
de Marshall). L’expression demeure un prêtre pour toujours est
interprétée comme impliquant une vie continue. Ce n'est pas le cas, si ce
n’est
dans
le même sens que les élus sont
mentionnés comme étant endormis.
La signification de ces textes est
discutée ci-dessous, en relation avec la loi régissant le sacerdoce.
4 Considérez combien est grand celui auquel le
patriarche Abraham donna la dîme du butin. 5 Ceux des fils de
Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d’après la loi, l’ordre de lever la dîme
sur le peuple, c’est-à-dire, sur leurs frères, qui cependant sont issus des
reins d’Abraham ; 6 et lui, qui ne tirait pas d’eux son origine,
il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses.
(LSG)
Le texte dit aussi que cet homme
n'étant pas issu de leur généalogie (voir l’Interlinéaire de
Marshall) a reçu les dîmes d’Abraham. Il ne dit pas qu'il n'avait pas de
généalogie.
7
Or c’est sans contredit
l’inférieur qui est béni par le supérieur. 8 Et ici, ceux qui
perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il
est attesté qu’il est vivant. (LSG)
Ce texte est le texte clef pour
l'affirmation que Melchisédek n'est pas humain. La même affirmation est
faite des élus. Ils ne meurent pas, ils s’endorment (1Cor. 15:6,18).
9 De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l’a payée, pour
ainsi dire, par Abraham ; 10, car il était encore dans les reins
de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d’Abraham. (LSG)
Le
paiement des dîmes au sacerdoce devait montrer que les lois de Dieu
continuaient, et
ne dépendaient pas de Moïse et du sacerdoce lévitique.
11 Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, –
car c’est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, – qu’était-il
encore besoin qu’il parût un autre sacrificateur selon l’ordre de
Melchisédek, et non selon l’ordre d’Aaron ? (LSG)
Ici, le
Messie est clairement affirmé comme étant un autre prêtre selon l'ordre de
Melchisédek. Rien ne laisse entendre ici que Melchisédek est le même être.
Si tel avait été le cas, alors il ne fait aucun doute que l'auteur de
l’épître aux Hébreux aurait souligné le point. Ce qu'il essayait de faire,
c’était de mettre l’accent sur la relation entre le Messie et Melchisédek,
parce qu’il est démontré que les sectes judaïques du premier siècle
attendaient de Michel qu’il soit à la fois le Messie et Melchisédek.
L’épître aux Hébreux a dû lier la relation pour montrer que la prophétie
s’était accomplie dans le Messie, comme étant selon l’ordre de Melchisédek,
et le précurseur du sacerdoce des élus dans cet ordre. L'ordre était sans
généalogie parce que les élus devaient être choisis parmi toutes les tribus
d'Israël et ensuite parmi les Païens, qui étaient eux-mêmes ajoutés aux
tribus en tant que prêtres. Ainsi, toute la lignée des élus était sans mère,
ni père, ni généalogie dans le sacerdoce. Les critères de sélection
ne dépendaient pas de
ces questions.
12
Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un
changement de loi. 13 En effet, celui de qui ces choses sont
dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a fait le service de
l’autel ; 14 car il est notoire que notre Seigneur est sorti de
Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce. (LSG)
L'extension du sacerdoce au-delà de Lévi est spécifiquement mentionnée dans
ce texte. Le texte mentionne ensuite la ressemblance du Messie avec
Melchisédek.
15 Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre
sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek, 16 institué, non
d’après la loi d’une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d’une vie
impérissable ; 17 car ce témoignage lui est rendu : Tu es
sacrificateur pour toujours Selon l’ordre de Melchisédek. 18 Il y
a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et
de son inutilité, – 19 car la loi n’a rien amené à la perfection,
– et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous
approchons de Dieu. (LSG)
L'intention d'éliminer la généalogie comme but du texte est rendue explicite
ici. Le sacerdoce est conféré non par une descendance physique/corporelle,
mais par la puissance d'une vie indestructible (voir Rom. 1:4). Ainsi,
l'Esprit Saint a conféré le pouvoir à Melchisédek, comme il l’a fait à
Abraham et à tous les patriarches, aussi bien qu’à David, aux Juges et aux
Prophètes, pour poursuivre jusqu’aux apôtres et aux élus. L'importance de ce
texte ne réside pas dans le fait que Melchisédek aurait pu être le Messie,
mais plutôt dans le fait qu’il est plus important qu'il ne l'était pas.
20 Et, comme cela n’a pas eu lieu sans serment, 21 car, tandis
que les Lévites sont devenus sacrificateurs sans serment, Jésus l’est devenu
avec serment par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne se
repentira pas : Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l’ordre de
Melchisédek. – 22 Jésus est par cela même le garant d’une
alliance plus excellente. (LSG)
C'est
le témoignage de Dieu que les élus sont pris fonction. Le Messie a reçu sa
fonction par la promesse de Dieu, par serment.
Le
sacerdoce lévitique
a été empêché par la mort de continuer à exercer sa
fonction. Ils
vont participer à la Deuxième Résurrection. L'ordre de Melchisédek participera à la Première
Résurrection. Les élus ont une meilleure résurrection (Héb. 11:35).
23
De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort
les empêchait d’être permanents. 24 Mais lui, parce qu’il demeure
éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. (LSG)
La
continuation pour toujours s’étend de la mort à la résurrection. Le
sacerdoce n'est pas retiré aux élus, comme il ne l'a pas été au Messie et
aux patriarches.
25
C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui
s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur
faveur. 26 Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain
sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs,
et plus élevé que les cieux, 27 qui n’a pas besoin, comme les
souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour
ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, – car ceci, il l’a fait une
fois pour toutes en s’offrant lui-même. 28 En effet, la loi
établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la
parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est
parfait pour l’éternité. (LSG)
Ainsi,
le Messie était le point culminant de ce nouvel ordre de sacerdoce qui
s’étendait à ceux qui étaient choisis par Dieu, qui a nommé le Messie et l'a
rendu parfait pour toujours.
Nous
avons vu que certaines sectes judaïques identifiaient le Messie à Michel
(d’après Dan. 12:1). Ces hypothèses sont basées sur le fait que Michel se
tient pour le peuple d'Israël, et que la Nation d'Israël a été donnée à
Yahovah par le Très-Haut, lorsqu’Il a divisé les nations entre les fils de
Dieu (cf. Deut. 32:8 RSV, la LXX et les MMM). Melchisédek a pour
signification Mon Roi est la Justice (Vermes Dead Sea Scrolls in
English, p. 253). Il a été également supposé que Melchisédek était un
nom pour le chef de l'Armée de Lumière, qui, comme nous l’avons vu, est une
fonction du Messie (Vermes, p. 260).
Ces
hypothèses sont faites à partir de la partie endommagée du
Testament d’Amram. Cela serait cohérent avec le lien entre Melchisédek et le Messie chez
les Esséniens. Cependant, si Melchisédek était le Messie, il y aurait alors
un sérieux problème avec l'incarnation et le sacrifice. Nous allons
maintenant examiner la relation entre la loi et le sacerdoce.
Ce
titre semble avoir été le titre héréditaire du roi de Jérusalem (ou
Urusalaim). Des centaines d’années après Abraham, nous rencontrons un
autre roi portant le titre similaire de Seigneur de la Justice ou
Mon Seigneur est la Justice, durant l'occupation de Canaan par Israël,
sous Josué. Ici, dans Josué 10:1, nous rencontrons
Adoni-Tsédek, ce qui est une autre variation de Melchisédek, régnant à Jérusalem. Le
titre, dans ses différentes formes, est donc héréditaire et est dévolu au
Messie en vertu de son règne à partir de Jérusalem, et c’est peut-être ainsi
que David le considérait également. De cette manière, les élus sont aussi
des prêtres de l'ordre de Melchisédek, car ils règnent avec lui à Jérusalem
en tant qu'elohim (cf. Zach. 12:8 ; Apoc. 7:1-17).
L’hypothèse chrétienne selon laquelle Melchisédek est le Messie repose sur
une mauvaise compréhension des textes de Hébreux 7:3. Les termes
sans père, mère et généalogie (apator etc.) se réfèrent à
l'obligation d'avoir une lignée aaronique enregistrée (Neh. 7:64) pour le
sacerdoce lévitique.
L’expression
début de jours
et fin de vie, se réfère à l’obligation de commencer les fonctions à trente ans et de
les cesser à cinquante ans (Nom. 4:47). Le Grand Prêtre succédait le jour de
la mort de son prédécesseur. Melchisédek n'a pas une telle exigence. Hébreux
enregistre dans la traduction Interlinéaire de Marshall qu'il était
un homme (Héb. 7:4). Il a été rendu semblable au Fils de Dieu (Héb. 7:3).
Cependant, il n'était pas le Fils de Dieu qui était un autre prêtre
(Héb. 7:11). Ainsi, tous les élus peuvent participer au sacerdoce, en étant
rendus semblables au Fils de Dieu, indépendamment de leur lignée et de leur
âge, et ce, à perpétuité. Quant à savoir qui était Melchisédek, nous ne
pouvons qu'émettre des hypothèses. Les Esséniens ont interprété le texte de
façon messianique, comme l’ont fait certains fondamentalistes modernes.
L’élément des Pauliciens qui soutenaient également ce point de vue était
appelé les Melchisédekiens, mais ils le distinguaient du Messie en tant que
médiateur céleste (voir le document
La Distribution Générale des Églises Observant le Sabbat (No. 122)). L’épître aux Hébreux
semble avoir été écrite pour corriger cette erreur, mais elle a elle-même
été mal interprétée. Le Midrash soutient qu'il était Sem (Rashi), étant roi
(melek) d’un lieu de justice (tsedek) (Abraham ibn Ezra et
Nachmanides). Cet endroit était celui où le temple serait construit pour la
Présence Divine, ce que le Midrash applique à Jérusalem dans son ensemble à
partir du texte la Justice s’est logée en elle (Ésaïe 1:21) (ibn Ezra
et Nachmanides, voir Soncino, la note de bas de page à Genèse 14:18).
Plus
important encore, le concept d’un Conseil des Elohim était absolu et
il est indéniable qu’il s’agit du sens correctement compris des textes de
l'Ancien Testament impliquant les elohim. La structure subordonnée
des Elohim est comprise d'une part, mais mal comprise par rapport à Michel
et Melchisédek d’autre part.
Apocalypse 4 et 5 montrent que ce groupe comptait trente entités, incluant
les quatre chérubins. Ainsi, trente pièces d'argent ont été exigées pour la
trahison de Christ (Matt. 27:3,9 cf. Zach. 11:12-13), car il s’agissait
d’une offense à la Divinité tout entière. Les Anciens sont chargés de
surveiller les prières des saints (Apoc. 5:8) et Christ est leur Grand
Prêtre. Il était le membre des Anciens qui a été jugé et trouvé digne
d'ouvrir le rouleau du plan de Dieu, ayant racheté les hommes, et en a fait
un royaume et des prêtres pour notre Dieu, c'est-à-dire, le Dieu du Conseil
et de Christ (Apoc. 5:9-10).
La
rançon des hommes fait partie d'une restauration du temps de la fin, qui se
produit lors du second avènement du Messie en tant que Roi d'Israël, sa
première venue étant comprise comme étant le Messie d'Aaron. Ce premier
avènement messianique a constitué l'expiation pour les péchés et
l'établissement du sacerdoce de Melchisédek. La restauration de la fin des
temps était comprise comme étant une extension des elohim tels que
dépeints dans Zacharie 12:8. Dans la restauration des derniers jours, quand
le Messie viendra à Sion, comme cela a été compris dans Hébreux 12:22-23, la
séquence de l'avènement implique la défense de Jérusalem et le renforcement
des habitants physiques de la cité pour le règne Millénaire. Mais remarquez
ce que Zacharie continue de dire à son propos :
Et celui qui est faible parmi eux en ce jour-là sera comme David ; et la
Maison de David sera comme Dieu (elohim), comme l’Ange de
Jéhovah devant eux (l’emphase est ajoutée).
La
signification ici est que Zacharie a été amené à comprendre que l'Ange de
YHVH était un elohim et que la maison de David (qui était mort depuis
longtemps) devait être composée de ceux qui seraient eux-mêmes elohim, comme
faisant partie de la maison de David.
Zacharie a écrit à la fin de la période de la Bible, comme étant l’un des
derniers livres à être rédigé (prétendument vers l’an 410-3 AEC (Avant l’ère
Courante), se référer à l’Annexe 77 de la Compagnon Bible). La compréhension
de la séquence n'a donc pas été modifiée pendant la durée de la compilation
du texte.
La
conclusion selon laquelle le Messie est Melchisédek n'est pas une opinion
généralement soutenue par l'Église de Dieu depuis deux mille ans. Elle a été
soutenue par certains groupes et certaines sectes judaïques. Il s’avère que
le Messie n'était pas Melchisédek, mais que l'avancement de la vie éternelle
à Melchisédek à travers sa position et son office dans l'Esprit Saint a été
mal compris. Ce fait n'est pas essentiel à la foi, et ce n'est non plus un
point de doctrine essentiel à la communion. L'attribution de ce rôle au
Messie affaiblit probablement l'argument de l'extension du sacerdoce aux
élus en tant qu’elohim plutôt que de le renforcer. L’argument repose
certainement sur une interprétation étroite d'un verset.
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