Les Églises
Chrétiennes de Dieu
[237]
Christ et la Déité [237]
(Édition 1.0 19900806-20001231)
Cet ouvrage par A E Knoch a été achevé il y a quelque temps et est une contribution importante à l'étude de la théologie de la Divinité. Il traite d'un certain nombre de détails bibliques qui démontrent le caractère Unitaire de Dieu. La relation de Jésus-Christ par rapport à Dieu et la structure du concept de la déité du Messie sont mises dans une juste perspective. Les perspectives théologiques de Knoch sont examinées plus en détail dans l’audio [disponible en anglais seulement].
A E Knoch était un Unitaire qui, dès sa jeunesse, a consacré
sa vie à la traduction littérale de la Bible. Son
utilisation continue des concordances en grec et en hébreu
l’a impressionné par la nécessité de traduire la Bible à
partir de la version anglaise discordante vers la version
sans précédent et sans préjugés connue comme
The Concordant Version.
Il fut un écrivain prolifique qui a travaillé avec E W
Bullinger dans la correction des erreurs de traduction dans
les versions anglaises de la Bible. Il a également écrit des
articles pour des publications du Dr Bullinger.
Mis à part de nombreux ouvrages, il a produit un périodique
"Unsearchable
Riches"
au début des années 1900, qui est toujours publié
aujourd'hui bimensuellement. À part les livres et les
articles, il aimait aussi écrire de la musique et de la
poésie.
Il y a une organisation à but non-lucratif en Californie,
nommée Concordant Publishing Concern, qui distribue son
œuvre et celle de certains autres Unitaires qui détiennent
les mêmes croyances théologiques.
Christian Churches of
God
Courriel :
secretary@ccg.org
(Tr. 2010, rév. 2013)
Cette étude peut être copiée et distribuée librement à la condition
qu'elle le soit en son entier, sans modifications ni rayures. On doit y
inclure le nom, l'adresse de l’éditeur et l'avis des droits d'auteur.
Aucun montant ne peut être exigé des récipiendaires des copies
distribuées. De brèves citations peuvent être insérées dans des articles
et des revues critiques sans contrevenir aux droits d'auteur.
Cette étude est disponible sur les pages du World Wide Web :
http://www.logon.org/french/
et
http://www.ccg.org/french/
Christ et la Déité
L’Image du Dieu Invisible
Note : Nous recommandons aux gens d’écouter
l’audio
relié à
cette étude, car c’est important pour la
compréhension du texte et sa place dans la
théologie.
“Pour nous, il n’y a qu’un seul
Dieu, le Père, de Qui viennent toutes
choses, et pour Qui nous sommes, et un seul
Seigneur, Jésus-Christ, à travers Qui sont
toutes choses, et à travers Qui nous sommes” (1 Cor. 8:6). Nous avons ici une définition
merveilleusement exacte et concise de la
relation qui nous maintient à Dieu et au
Seigneur, qui, à son tour, jette beaucoup de
lumière sur leur relation respective l’un à
l’autre. En bref, Dieu est la Source
et l’Objet de tout ; Christ est le
Canal de tout ; ainsi c’est toujours
trouvé. On ne dit jamais que nous sortons
de Christ, mais de Dieu. En
effet, Christ Lui-même affirme qu’Il est
sorti de Dieu (Jean 8:42). Tout vient de
Dieu (Rom. 11:36). Mais Dieu ne traite
jamais avec nous, sauf à travers Son
Oint. La création a commencé dans le
Fils de Dieu et a été réalisée à travers
Lui. Il a la même place dans la
rédemption. Il n'y a aucun conflit, car,
tandis que le Fils, en tant que l'Image du
Père, a le droit d'être appelé Dieu et de
recevoir le même honneur que le Père, malgré
tout, Lui-même insiste sur le fait que Son
Père est plus grand que tous (Jean 10:29).
Tout ce qu'Il avait, Il l’a reçu de Son
Père. Sa vie était un don (Jean 5:26), et Il
a vécu par le Père (Jean 6:57). Il a fait la
volonté du Père, pas la Sienne. Il a cherché
la gloire du Père, pas la Sienne. Il était
un avec le Père, et a souhaité que les
disciples puissent devenir des participants
de cette unité (Jean 17:22). De sorte à ce
que Lui-même soit dans tous les sens, du
Père. Par ailleurs, Il est le seul
chemin vers le Père, le seul moyen par
Lequel nous puissions connaître Dieu. Ainsi,
alors que tout prend sa source en Dieu le
Père, tout est canalisé par le Fils. C'est
seulement en s'accrochant étroitement à la
formulation exacte des Saintes Écritures que
nous pouvons espérer avoir une conception
claire de la relation du Père par rapport au
Fils.
L'insistance retentissante des Écritures du
fait qu'il n'y a qu'un seul Dieu a été
subtilement minée par l'enseignement
prédominant concernant une
“déité trinitaire”. Lorsque nous nous interrogeons
sur la relation des trois membres de la
“trinité” l’un envers l’autre, nous
sommes accueillis par des expressions
dénuées de sens et incompréhensibles, ainsi
que non scripturales. Mais les Écritures
sont écrites afin que nous connaissions Dieu
et Son Christ, et il est de la plus haute
importance que nous donnions à chacun la
place qui Lui est assignée dans les Écrits
Saints.
Christ par rapport à la déité
La révélation de Dieu nous vient par le
biais de deux de nos sens, la vue et l’ouïe.
Son message est reçu à travers nos yeux et
nos oreilles. Nous l’écoutons lorsqu’il est
lu ou nous examinons ses pages. Nous
l’entendons lorsqu’il est développé ou nous
étudions son exposition sous forme écrite.
Christ est la révélation vivante de Dieu.
Quand Il est vu et entendu, nous voyons et
entendons la Déité absolue Qu'Il représente.
Nos oreilles ne peuvent pas percevoir
l'inaudible. Nos yeux ne peuvent pas
contempler l'invisible. En Christ, en tant
que l'Image de Dieu et en tant que la Parole
de Dieu, nous voyons Sa ressemblance et
entendons Ses paroles.
Les Saintes Écritures nous assurent
certainement que Dieu est invisible et
inaudible. Cela s'applique, bien sûr,
seulement à la Déité absolue, et non à ceux
qui sont ainsi appelés dans un sens
subordonné. Cela ne s'applique certainement
pas au Fils de Dieu, car Il est l'Image du
Dieu invisible (Colossiens 1:15). Paul, en
écrivant à Timothée, au sujet de son propre
appel gracieux, éclate en une doxologie :
“Maintenant, au Roi des éons, l'incorruptible, invisible,
seul, et Dieu sage, soit l’honneur et la
gloire aux éons des éons ! Amen !” (1 Tim. 1:17). Moïse, dit-on, considérait les reproches de Christ
comme une richesse plus grande que les
trésors de l'Égypte. Par la foi, il quitta
l'Égypte, sans être effrayé de la fureur du
roi, car il se montra ferme, comme voyant l'Invisible
(Hébreux 11:26, 27).
Il n'y a aucune indication que cette
invisibilité est due à l'incapacité humaine.
Il est vrai que la vision humaine est très
restreinte. Elle ne couvre qu'une petite
portée. Il est probable que quelques-uns des
animaux inférieurs voient plus et plus loin
que l'humanité. L'invisibilité est un des
éléments essentiels de la Déité absolue. Il
est Esprit. Il imprègne l'univers.
Le moment où nous cherchons à Le
visualiser, nous Le rétrécissons et Le
resserrons à l'échelle humaine et Il perd la
transcendance, qui est exclusive à l'Absolu.
Nous ne Le verrons jamais, dans un sens
littéral. Comme Moïse, nous allons voir
l'Invisible, dans un sens figuré. Le moyen
prévu pour cela est Christ. Dieu est
absolument invisible, non seulement par
rapport à nos pouvoirs actuels. Ceci est
important, si l'on veut apprécier le rôle
que joue Christ dans Sa révélation.
De nombreux passages peuvent être produits
qui semblent contredire l'invisibilité de
Dieu. Il y a deux explications, qui couvrent
la plupart d'entre eux. Les hommes ne
peuvent comprendre une langue qui n'est pas
humaine. Ainsi, la figure anthropopatheia
est librement utilisée, dans laquelle
Dieu est considéré comme un homme. Il ne
cesse de recevoir des attributs humains et
est fourni avec différents membres du corps
humain. Les messagers contemplent Sa face
(Matt. 18:10). Nous lisons à propos de
Ses yeux (Psaume 11:4), Ses
oreilles (Psaume 18:6), Sa bouche
(Deut. 8:3), Ses lèvres (Job 11:5),
Ses bras (Ésaïe 62:8), Ses mains
(Psaume 8:6), Ses pieds (Ésaïe
60:13). En outre, Il lui est donné des
sentiments humains, et l'ignorance, et bien
d'autres traits qui L'humanisent afin que
nous puissions Le comprendre.
L'Image de Dieu
Dans certains cas, cependant, Il est
représenté par Son image. Adam voyait Dieu
dans le jardin, Abraham L’a accueilli dans
sa tente, Moïse L'a rencontré sur la
montagne, Josué L'a rencontré à Jéricho.
Celles-ci étaient des visites littérales,
tangibles, matérielles et visibles de Celui
qui est l'Image et la Parole de Dieu. Ils
ont réellement vu Son apparence et entendu
Sa voix. Ceci, dit notre Seigneur, n'est pas
possible de la part du Père (Jean 5:37).
Quand Philippe a souhaité que le Père lui
soit montré, notre Seigneur l’a dirigé vers
Lui-même.
“Celui qui M'a vu a vu le Père” (Jean 14:8-10). Puis Il poursuit en montrant qu'Il n'est pas
seulement l'Image, mais la Parole de Dieu.
“Je ne parle pas de Moi-même.” “Je suis dans le Père et le Père est en Moi.”
Dans quelques cas, nous avons à la fois le
Fils et le Père visibles en même temps. Cela
se produit uniquement dans des visions. Dans
la grande vision d’ouverture du trône dans
l'Apocalypse, Christ est vu comme un Agneau,
tandis qu'il y a Un Autre Qui est assis sur
le trône. On peut être sûr que ce n'est pas
littéral. C'est une vision. Christ ne sera
jamais réellement métamorphosé en un animal,
ni le Suprême se transformera-t-Il en un
homme auguste. Les visions ne sont pas
faites d'objets tangibles. Elles sont,
essentiellement, une vue qui n'a pas
d'existence substantielle.
Quand les hommes mettent en place le culte
d'une déité invisible, ils font généralement
une image pour la représenter. C'est l'une
des accusations portées contre l'humanité :
que leurs images dégradent la Déité à leur
propre niveau ou au-dessous (Rom. 1:23).
D'où, la loi interdisait toute image
taillée, et Israël, en règle générale, s’est
libérée d’elles. Mais ce désir généralisé,
presque universel d'avoir une représentation
tangible et visible de Dieu n'est pas un mal
en soi. C'est un désir ardent, instinctif,
implanté par Dieu, et Dieu répond en donnant
à l'humanité une Image vraie et adéquate de
Lui-même en Christ.
Peut-être, aucun autre sujet ne demande
avec tant d'insistance que nous nous
accrochions fermement au modèle de saines
paroles. Si nous commençons avec un terme
théologique non biblique, nous pouvons
seulement espérer atterrir dans la boue
brumeuse où la théologie est embourbée. Un
exemple de ceci est à portée de main. En
commençant ce thème, un auteur récent dit :
“Alors que Dieu est absolument Esprit et invisible, Que nul homme
n'a vu ni ne peut voir, néanmoins dans le
but de la création, Il a assumé les
limitations proposées par les titres,
‘L'Image du Dieu Invisible’, ‘La Forme de
Dieu,’ et ‘la Parole,’ et dans le but de la
rédemption, Il s’est encore plus limité
Lui-même en se faisant chair et en
habitant parmi nous comme le Seul Engendré
du Père. En dépit de toutes ces
limitations. ...”
Les italiques sont les nôtres, car nous
voulons attirer l'attention sur le terme
non-scriptural limitation, qui est la
clé de la théorie proposée. Si cela était
vrai, alors l'une des doctrines les plus
grandes dans la Sainte Écriture serait les
Limitations de la Déité. Mais il n'y a pas
de tels enseignements. C’est toujours
Christ, et non pas Dieu, Qui Se
dépouille ou S'abaisse. La pensée de
limitation n'est pas transmise par les
titres énumérés. L'Image de Dieu Le rend
visible, la Parole Lui a donné
l'expression, et la Forme a manifesté Sa
gloire. Plutôt que d'imposer des limites
divines, ils ont enlevé les limites
humaines. Le mot
“limitation” est tellement vague et vide de
sens qu’il ne nous donne aucune idée claire.
Au contraire, Image, Parole, Forme sont
toutes remplies de sens. Si nous devions
choisir un seul mot pour les représenter
toutes les trois, nous dirions qu'ils
définissent une révélation de Dieu,
mais en aucun cas une limitation.
Afin de clarifier nos pensées, étudions
quelques occurrences du mot
“image” dans les Écritures. Celui Qui est l’Image de Dieu, et Qui a parlé
comme jamais un homme n'a parlé, l’a utilisé
en discutant avec les Juifs. Prenant une
pièce d'argent, un denier, Il a demandé,
“De
qui sont cette image et cette inscription ?” Leur réponse fut :
“De
César”. Il a répondu : “Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu” (Matt. 22:21). L'image était sans doute comme celle sur les pièces
modernes, peut-être une tête ou un buste
délimité sur le métal par des indentations
ou un estampage, qui suggérait l'empereur à
l'esprit. Toute la question du passage se
trouve dans le mot image. Le fait qu'ils
utilisaient de l'argent frappé par Rome fait
part de leur soumission à Rome. Ils étaient
sous obligations à celui dont l'image
apparaissait sur les pièces de monnaie.
Cette image était seulement une ressemblance
partielle. Elle était en métal, pas de chair
et de sang. C’était seulement une miniature
de l'original. Elle ne représentait
probablement qu'une partie de son corps, et
cela, dans à peine plus de deux dimensions.
Pourtant, elle symbolisait tout ce qu'il
était, en particulier ce qu'il était pour
ceux qui utilisaient la pièce.
À partir de cette illustration fournie par
l’Image divine Elle-même, on peut facilement
en déduire que, en tant que l'Image de Dieu,
Il n’a pas
besoin d’être de la
“même substance”, comme les théologiens l’affirment, Il n’a pas
besoin d’être de mêmes dimensions, Il
n’a pas
besoin de révéler toutes les phases
de l'existence de Dieu, mais Il doit
être un symbole de la relation de Dieu avec
l'humanité - Son amour, Sa puissance, Sa
sagesse et Sa grâce. Une vue de Lui nous
impressionnerait avec tout ce que nous
pourrions obtenir par une vision de Dieu.
Tout en cherchant ainsi à définir et à
limiter la pensée exacte qui se trouve dans
le terme image, que personne ne
s'imagine que Christ n'est pas plus que
cela. Il est la Splendeur de la gloire de
Dieu. En effet, l'effigie de César sur la
monnaie du royaume n'était probablement pas
grand chose à voir, et encore moins à
admirer. Mais Christ n'est pas une
représentation sans vie, mais une
illumination donnant la vie. Si nos yeux
sont ouverts, nous Le verrons tel qu'Il est
apparu sur la montagne, non pas avec un halo
au-dessus de Sa tête, mais enveloppé d'une
aura de gloire, qui est celle de Dieu. En
fait, la gloire de la Déité n'est pas dans
le champ de vision de l'homme, ainsi Il est
la Splendeur de la gloire rayonnante de
l'invisible Déité (Hébreux 1:3). Il est tout
ce qu’une image doit être, la représentation
idéale du plus merveilleux Original. En
voyant Christ, nous voyons Celui Que nul
homme n'a vu ni ne peut voir. Au lieu d'être
frappé à mort par la vue, comme nous le
serions sûrement si c’était la Déité
absolue, on nous donne la vie et le pouvoir
de considérer Sa gloire, oui, nous en
prenons part nous-mêmes et devenons comme
Lui.
Le fait que nous, à notre tour, devions
devenir conformes à l'image du Fils de Dieu
devrait aider nos cœurs à comprendre cette
ressemblance de Christ par rapport à Son
Dieu. Notre Seigneur n'est pas seul dans
cette relation. Il doit être le grand
Premier-né, et nous, Ses frères moindres.
Dieu cherche à remplir Sa création avec des
images de Lui-même dans le processus de la
réconciliation universelle. Tel est l'objet
que Dieu a en vue. Il n'a pas prédestiné à
quiconque d'être sauvé. Cela ne
conviendrait pas à Son but. Nous sommes
sauvés en vue d'atteindre les autres. Notre
destin n'est pas un destin négatif. C’est la
conformation au Fils de Dieu. Nous aurons le
privilège précieux d'être des ressemblances
frappées du Dieu visible. C'est le plus haut
sommet de salut individuel, le sommet de la
révélation personnelle de Paul (Rom. 8:29).
Nous portons l'image
du
terrestre maintenant. Nous
porterons l'image du Céleste (1Corinthiens
15:49). C’est maintenant un processus.
“Avec le visage découvert, reflétant la gloire du Seigneur, nous
sommes transformés en la même image, de
gloire en gloire, comme par le Seigneur,
l'esprit” (2Corinthiens 3:18). Nous sommes en cours de
renouvellement de reconnaissance, pour être
en accord avec l'Image de Celui Qui nous a
créés (Col. 3:10). Lorsque ce corps mortel
est englouti par la vie, alors nous
brillerons comme l'image du Bien-aimé de
Dieu.
Le fait que nous participerons à cette dignité avec Lui doit empêcher notre faible mentalité de déduire que l'Image de Dieu doit être identique avec la Déité. Le vrai raisonnement insisterait pour que la même chose doive être éventuellement vraie de nous. Cela conduirait enfin à l'absorption dans la Déité, à un Nirvana philosophique, et à d'innombrables spéculations futiles, dégradant, non seulement par rapport à la Déité, mais à Son Image, notre Seigneur Jésus-Christ. Qu'il nous suffise de dire, si parfaite est Sa présentation du Père, que nos yeux sont satisfaits de voir Dieu en Lui. Il existe d'innombrables idoles dans le monde. Chacune Le cache avec succès. Le Fils seul Le révèle.
Christ en tant que la Parole
Dans le prologue du
récit de Jean, notre Seigneur est appelé
“la Parole” (en grec : Logos).
Ce terme est employé ici dans une figure de style
appelée Implication (Hypocatastasis), qui suppose une
ressemblance. Notre Seigneur est comme une parole prononcée
par Dieu, qui révèle Son esprit. En tant que la Parole, ou
Expression, Christ apporte une révélation de Dieu à travers
l’ouïe, qui fait appel à l'oreille de Ses créatures. Bien
que ce soit inférieur à et en contraste avec la révélation
dans laquelle Christ est présenté à la vue, comme l'Image de
Dieu, néanmoins, nous trouvons dans cette figure de
rhétorique un témoignage important sur la relation de Christ
par rapport à la Déité.
En approchant Jean 1:1-5, nous devrions
prendre l'attitude de ceux à qui Jean a écrit, qui
connaissaient les Écritures hébraïques et à qui Jean a voulu
montrer que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu (Jean
20:31). Il ne commence pas par une discussion philosophique
indépendante, mais montre la connexion du Fils avec toute la
révélation précédente, avant que l'Expression soit faite
chair.
C’est un moment crucial pour nous, si nous
entourons ce texte avec la brume de la philosophie mystique
ou l'aura de la révélation antique. Le Logos philosophique
est la source de discussions insatisfaisantes, qui
obscurcissent l'intelligence et endurcissent le cœur, le
Logos scriptural adoucit les affections et illumine
l'esprit, et est fécond dans la connaissance et
l'appréciation de Dieu.
Même si ce n'est pas vital, il sera utile
d'utiliser le terme
“Expression”
à la place de “Parole”. Le thème du passage est
l’Expression de Dieu - les moyens de Sa manifestation ou
révélation. Dieu veut être connu, veut parler à Ses
créatures. Jean commence par nous présenter à ce Logos, ou
Parole, ou Expression. Avant que Jean ait écrit, Dieu
S’était déjà manifesté, tel que révélé dans les Écritures
hébraïques. Jean souhaite communiquer sa révélation
supplémentaire avec celle qui la précédée, alors il nous
introduit à Celui Qui est l'objet des deux.
“Avec”
ou
“vers”
?
Le rendu habituel de Jean 1:1 est
incompréhensible.
“La Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu” n'est pas une révélation. Il s'agit d'un obscurcissement. Aucun
objet ne peut être avec lui-même. Une déclaration
implique une différence, l’autre identité.
La conjonction avec signifie
habituellement la proximité et l'association. Telle est la
pensée que l’on trouve habituellement dans l'expression
“avec Dieu.” Nous proposons de montrer,
cependant, que ce n'est pas le cas dans le prologue de
l'évangile de Jean. Ce n'est pas que l'Expression était
auprès de Dieu ou en association avec Dieu, mais qu'elle
dirigeait vers Dieu. Dans le troisième verset du
treizième chapitre, la même phrase se produit. C’est le
contraire de de. La Parole est venue de Dieu, et est
allée vers (pas avec) Dieu.
Peut-être, la meilleure méthode d'acquérir une conception
exacte de la force de cette phrase est de l'étudier dans
toutes ses autres occurrences. La liste suivante donne
chaque passage où l’expression grecque pros ton Theon
survient. On notera que cela a souvent été rendu à ou
vers. Dans la plupart des cas, il est impossible de
remplacer avec. La difficulté à le rendre à
découle du fait que, en français, on peut parler d'une
action, telle que la prière, comme à Dieu, mais nous
ne sommes pas habitués à parler de étant à ou vers
Dieu.
Jean
1:1
la Parole était avec Dieu,
1:2
était au commencement avec Dieu.
13:3
Il était venu de Dieu et il s'en allait à Dieu ;
Actes
4:24
ils élevèrent la voix à Dieu
12:5
adresser pour lui des prières à Dieu.
24:16
une conscience sans reproche devant Dieu
Rom.
5:1
Nous avons la paix avec Dieu
10:1
le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu
15:17
pour ce qui regarde les choses
de Dieu
15:30
combattre avec moi en adressant à Dieu des prières
2Co.
3:4
Cette assurance-là, nous l’avons ... auprès de Dieu.
13:7
Cependant, nous prions Dieu
Phil.
4:6
faites connaître vos besoins à
Dieu
1Th.
1:8
votre foi en Dieu
1:9
vous vous êtes convertis à Dieu,
en abandonnant les idoles
Héb.
2:17
un souverain sacrificateur… dans le service de Dieu
5:1
tout souverain sacrificateur ... dans le service de Dieu
l Jn.
3:21
nous avons de l’assurance devant Dieu
Apoc.
12:5
et son enfant fut enlevé vers Dieu
13:6
elle ouvrit sa bouche pour
proférer des blasphèmes contre Dieu
Le français
“avec” est la plus polyvalente des conjonctions. Elle est utilisée pour
rendre treize différentes prépositions grecques. Celles-ci
ont des significations diverses comme vers et de,
dans et hors de, en et autour, à travers
et contre, sur et en dehors, ensemble et
par. Seulement cinq conjonctions, qui sont rarement
utilisées, ne sont pas réclamées par avec. Celles-ci
sont dessus, en haut, à la place de, devant, et
derrière. Ne nous appuyons pas trop fort sur chaque mot
avec dans nos versions jusqu'à ce que nous soyons
sûrs de la signification de l'original qui le sous-tend.
Dans la Version Autorisée, trente-cinq
variations
sont données pour pros, comme suit :
envers,
essayer, car, à cette fin, que, qui ... peut, qui ...
pourrait, parce que ... serait, faire, donner,
vers, près de, à, contre, devant, par, où, avec, à comparer
avec, dans, en, entre, parmi, les choses qui appartiennent
à, ces choses qui se rapportent à, ce qui contribue à, dans
les choses reliées à, à propos, les conditions de, suffisant
pour, ce que l'on a contre, selon, pour, pour quelle
intention, en raison de, et de. Lorsqu'il est
utilisé avec le verbe était, est, etc., la tendance
est de rendre pros
“avec” en français, mais c’est généralement traduit
à ou vers, car cela indique un mouvement vers
un objet. Dans ce même chapitre, Jean voit Jésus venir à
lui (29), André a amené Simon vers Jésus (42),
Jésus vit Nathanaël venir à Lui (47). Plus tard, Il a
parlé souvent d'aller au Père (13:1; 14:12,28;
16:10,17,28). Comme le Seigneur est allé au Père,
aussi l'Expression est allée à Dieu.
Peut-on ne pas voir la dérive de cela, même
si notre langue ne peut pas l’exprimer ? De nous dire que
l'Expression était avec Dieu ne semble pas adaptée à
la pensée que le mot traduit, mais si nous lisons que
l'Expression a été vers Dieu dans le sens qu'elle
pointait à Lui, cela nous aide à voir que la pensée réelle
n’est pas la proximité de l'Expression par rapport à Dieu,
mais le fait de diriger les autres vers Dieu. Et n'est-ce
pas exactement ce qu’une expression est destinée à
accomplir ?
En bref,
“l'Expression” est un terme général qui
englobe toutes les manifestations de Dieu que l’hébreu
associe avec les différents titres, tels que Élohim et
Yahvé, Éloah et Yah, El Shaddaï et, Adon et Adonaï, l'Être
vivant Qui est reconnu comme le Dieu visible et audible du
document écrit auquel Jean, en tant que ministre de la
Circoncision, doit faire appel, lors de l'écriture à ses
coreligionnaires.
Jean était un ministre de la Circoncision
(Gal. 2:9). Il a écrit pour les Juifs. Cette introduction
est destinée à combler le fossé entre la révélation
précédente dans les Écritures hébraïques et l'incarnation de
Christ. La Parole s'est faite chair. Ce Logos, ou cette
Expression de Dieu, a été vue dans les théophanies du Dieu
d'Israël dans les temps anciens. Les verbes sont au passé.
Alors la Parole était vers Dieu. Nous ne nous
excusons pas pour l'utilisation de cette conjonction ici. Le
grec pros a toujours ce sens, et il est changé en
traduction seulement pour se conformer à l’idiome français.
Très peu d'importance vitale peut être extraite de avec.
Il n'en
est pas ainsi avec vers. Cela explique la relation
entre le Logos par rapport à Dieu.
Dieu était la Parole
Dieu Lui-même est inaudible et invisible.
Nous pouvons tenter de Le regarder ou de L’écouter, sans
résultat. La seule façon que nous pouvons découvrir la
direction, dans laquelle Il se trouve, est d’écouter Sa
Parole, le Logos. C’est en ligne entre nous et Dieu.
Lorsqu’Abraham a tourné son oreille à Yahvé, il n'écoutait
pas la Déité, mais Sa Parole. Quand Adam L’a entendu dans le
jardin, c’était de l'Expression de Dieu de laquelle il se
cachait. Alors, quand Ésaïe a vu Sa gloire, c’était la
manifestation de Christ, qui le dirigeait à Dieu. Les
théophanies de
“l'Ancien Testament”, le Dieu articulé du peuple
hébreu, Dont la voix a secoué le Mont Sinaï, était le Logos,
la Parole, l'Expression.
Par conséquent, il dit,
“Dieu était la Parole.” Ce Dieu, avec Lequel ils étaient familiarisés à travers leurs
écrits saints, Qui est apparu aux patriarches et Qui a
habité dans le tabernacle et le temple—Il était le Logos dans le
passé. Il n’était pas la Déité, mais Son Expression.
Dieu est invisible, Il était visible. Dieu est Esprit, Il
est apparu pour être un Homme. Tout comme le pain
représente le corps de Christ, de même, Il représentait
la Déité Imperceptible. Aussi loin que nous avons une
révélation, Il a été (Celui qui pointait) vers Dieu. Élohim
(au pluriel) a créé (au singulier) les cieux et la terre, à
savoir, la création provenait de El, mais toute la vie et la
lumière sont venues à travers le Fils. Maintenant, Il
devient chair.
Jean ne cherche pas à prouver l'identité de
la Parole avec la Déité inaccessible. Le titre même,
“Logos”, est un démenti d'une telle supposition. Il est préoccupé
d'identifier Christ avec le Dieu révélé au peuple hébreu
dans les Écritures. Il tient à montrer que Dieu utilise le
même Médiateur qu'Il avait déjà utilisé dans Ses rapports
avec Son peuple terrestre. Le Dieu Qui est apparu à Adam, à
Abel, à Noé, à Abraham, à Jacob, à Samuel, à David et à tous
les prophètes est maintenant venu dans la chair pour
terminer la révélation qu'Il avait commencée.
La Forme de Dieu
Christ apparaît sous de nombreuses formes.
Il passe par de nombreuses transformations. Dans Son
humiliation, Il a été sous la forme d'un esclave, quoiqu’Il
n’ait jamais été dans la servitude. Il avait simplement
l'apparence d'un esclave. Son service auprès de Dieu était
celui d'un Fils ; auprès de l’homme, c’était celui d'un
serviteur. Son obéissance n’a jamais été aveugle ou forcée.
Elle a toujours été intelligente et libre. Sur la montagne,
Il a été transformé de sorte que Ses vêtements devinrent
rayonnants de Sa splendeur. Il a pris une forme particulière
sur Son chemin à Emmaüs, de sorte que Ses propres disciples
n’ont perçu aucun signe visible de Son identité. Il est
important de noter qu'aucune de ces formes survenant au
cours de Son passage sur terre n’ont été sous la forme de
Dieu. Bien que l'Image et la Parole de Dieu, Il n'était
pas, à ce moment-là, manifestement ainsi.
Philippiens 2:5-8
Toutefois, le fait que Christ était
auparavant sous la forme de Dieu est clair dans un passage
important traitant de la conduite du croyant :
“Ayez en vous les
sentiments qui étaient en Jésus-Christ, Lequel, existant en
forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher
d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé Lui-même, en
prenant une forme de serviteur [esclave], en devenant
semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme,
Il s’est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la
mort, même jusqu’à la mort de la croix.” (Phil.
2:5-8).
L'influence des credo a été fortement
présente dans la tentative de nombreux théologiens
orthodoxes pour donner au mot
“forme” une importance extraordinaire et particulière dans ce passage. En
fait, le crédo de Nicée n'a guère fait autre chose que de
répudier le mot “forme” et de le remplacer par “substance” (ou homoousion, “état semblable”), et d’ajouter d'autres phrases
de confirmation. La forme se réfère à l'apparence
extérieure. Ils insistent que cela doit inclure l’essence
interne. Nous avons nous-mêmes été portés avec cette vue
traditionnelle, malgré les éléments de preuve concordants
contre elle. Les passages suivants constituent la preuve
scripturale :
morphê,
FORME
Marc. 16:12
Il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux
Ph.
2:6
existant en forme de Dieu
2:7
prenant la forme d'un serviteur (esclave)
morphoõ, FORMER
Ga.
4:19
jusqu'à ce que Christ soit formé en vous
morphõsis, FORMATION
Rom. 2:20
ayant la forme de la connaissance et de la vérité dans la loi
2 Tim. 3:5
ayant la forme de la piété, mais en ayant renié la puissance
Laissant le texte aux Philippiens par
considération, un seul de ces passages permettra à l'idée
populaire que la
“forme”
est intrinsèque et essentielle, et est “révélatrice de la nature intérieure.” Dans Galates, Paul parle certainement d'un travail intérieur de la
grâce, pas d’une simple copie extérieure. Il voulait voir
Christ formé en eux. Ce passage nous satisfait, en
même temps ; que le mot “forme”
signifie plus que ce qui frappe
l'œil. Nous n'avons pas noté que ce sens est véhiculé par le
mot en, non
pas par le verbe former. Sa présence est
contraire à notre supposition. Il ne serait pas
nécessaire si la forme elle-même signifiait un travail
intérieur. Cela prouve positivement que “en” est absent de son sens.
Les autres occurrences sont plus utiles et
suggestives, car dans chaque cas, il y a un contraste net.
Dans Romains (2:20), le mot forme est utilisé pour
l’opposé de la réalité. Les Juifs ne possédaient pas
réellement la connaissance et la vérité dans la loi. Tout ce
qu'ils avaient était la forme extérieure. Cet usage du mot
doit être concluant, mais ce n’est pas plus que la
description des hommes de Paul dans les
“derniers jours” qui ont une forme de dévotion, tout en refusant son
pouvoir. Si cette “forme” n'est pas superficielle, faute de grâce intérieure correspondante,
elle ne serait certainement pas dépourvue de pouvoir.
Qu’est-ce qui pourrait être plus concluant que ces deux
contrastes ? Dans chacun, la forme est en contraste avec la
réalité. Elle ne correspond pas à ce qui est à
l’intérieur.
Nous devons reconnaître que la descente de
notre Seigneur de la forme de Dieu à la forme d'un esclave
n'est pas le seul changement de forme qu'Il a éprouvé. Sur
la sainte montagne, Il a été transformé (metamorphoõ,
Matt. 17:2 ; Marc 9:2). Après Sa résurrection, Il s'est
manifesté sous une forme différente à deux d'entre eux (Marc
16:12). Un examen attentif de ces incidents conduira à la
conviction qu'il n'y avait aucun changement intrinsèque en
Lui à ces occasions. Son visage rayonnait et Ses vêtements
sont devenus blancs comme la lumière, mais il n'y avait pas
la moindre indication d'altération intérieure quand Il a été
transformé.
Après, qu’Il a été ressuscité des morts, Il
a été vu par Marie de Magdala. Il était évidemment le même
en apparence comme avant Sa mort, car elle a fini par Le
reconnaître, même si elle ne s'attendait pas à Le voir en
vie. Mais quand Il a accompagné les deux disciples à Emmaüs,
Il a pris une autre forme. Pour les besoins en cours,
il n'y avait aucune nécessité pour Lui de faire une
modification essentielle dans Sa
“nature” ou essence. Tout ce qu'Il avait besoin, c'était une apparence
qu’ils ne reconnaîtraient pas. En effet, ils ont en partie
percé Son déguisement, car leurs cœurs ont répondu à ce qui
venait de l'intérieur de Lui, que la forme extérieure n'a
pas pu affecter.
Pour notre but, il suffit d'insister que
notre Seigneur ne s’est pas limité aux deux formes dont
parlent les apôtres dans Philippiens. Après qu’Il soit
apparu sous la forme d'un esclave, Il a été transformé
temporairement devant certains de Ses disciples au milieu de
Son ministère, et Il a pris une forme inhabituelle après Sa
résurrection. On pourrait insister que Ses apparitions
ultérieures dans la gloire, telles qui ont aveuglé Saul de
Tarse, et ont causé l'apôtre bien-aimé de tomber à Ses pieds
comme mort, sont encore des formes différentes, adaptées à
Ses gloires nouvelles. Certes, Il n'est plus sous la forme
d'un esclave. Dans Son dévoilement futur, Il sera investi
d'une forme en accord avec la puissance et la majesté de Son
empire universel.
Mais une occurrence de plus demeure. Elle
se trouve dans le passage lui-même. À première vue, cela
semble en contradiction avec tout ce que nous avons appris
sur le sens véritable du mot
“forme”. Notre Seigneur a pris la forme d'un esclave. Doit-on comprendre
qu'il est devenu un serviteur en apparence seulement, et non
pas en fait ? Tous sont convenus que Christ est le Serviteur
idéal. Il n'était pas seulement vêtu de l'habit de service,
mais Il a servi. Il nous assure Lui-même que “le Fils de l'Homme est venu, non pour être servi, mais pour servir
...”
(Matthieu 20:28, Marc 10:45). Paul Lui
donne le titre de
“Serviteur de la Circoncision” (Rom. 15:8). Il ne peut y avoir
aucun doute que Christ est le Serviteur suprême de Dieu et
des hommes. Pourquoi alors simplement assumer la forme
d'un serviteur, comme c’est généralement traduit.
La solution est simple. Il n'a pas pris la
forme d'un serviteur, mais d'un esclave. Les
Réviseurs insèrent “esclave” dans leur marge. Et ce
n'est pas une distinction banale. Et c’est maintenu tout au
long des Écritures grecques. Nulle part ailleurs dans les
cent vingt occurrences et plus du mot esclave (doulos)
est-il déjà appliqué à notre Seigneur. Il
était un esclave extrinsèquement, pas intrinsèquement. Il
est apparu comme un esclave, mais Il n'a jamais été dans la
servitude. Sa propre caractérisation de l'esclavage n'a
jamais été vraie pour Lui.
“L'esclave ne sait pas ce que fait son maître” (Jean 15:15). Son esclavage était un service intelligent et
volontaire.
En outre, l'expression
“esclave” est loin d'indiquer ce qu'Il était réellement. Même “serviteur” traite avec rien de plus que
Son travail. Cela ne nous dit pas Qui est le Serviteur. En
fait, tous seront d'accord que Son service n’était pas
celui d'un esclave, mais celui d'un Fils. Si “forme” indique la réalité intérieure, Il aurait dû
paraître comme le Fils de Dieu. Si nous appliquons la preuve
de cette phrase logiquement, nous devons admettre que,
effectivement, Il était bien au-dessus d'un esclave, et, par
conséquent, quand Il était dans la forme de Dieu, Il doit
avoir été bien au-dessus de Dieu. Mais si la “forme” est assumée dans chaque cas, dans le but de la révélation
divine, tout est clair. Ce n'est pas la fonction de Christ
de Se montrer, mais de révéler Dieu. Pour dire les choses
franchement, la forme de Dieu n'était pas un signe extérieur
de ce qu'Il était Lui-même, mais une représentation de Son
Dieu. Le mot “forme” est hors de propos si l'on veut
simplement dire que Son aspect extérieur était conforme à
Son essence interne. Cela n’aurait même pas besoin d'être
déclaré. Le simple fait d'utiliser le terme forme
devrait être suffisant pour prouver qu’extérieurement Il
semblait être Un Autre. Son exaltation consistait, non pas
dans le fait d’être cet Autre, mais d’avoir l'apparence
visible propre à la Déité.
En outre, tout comme le passage dans
Philippiens ne donne pas toutes les formes dans lesquelles
Il est apparu après Son incarnation, ainsi il ne nous réfère
pas à toutes les formes qu'Il a prises avant Son
dépouillement. Outre le fait d’apparaître sous la forme de
Dieu, Il est également apparu sous la forme d'un homme et
comme un messager. Dans Philippiens, nous sommes appelés à
examiner Ses manifestations les plus élevées et Ses
manifestations les plus basses, car celles-ci seulement sont
appelées par l'exhortation. Cette discussion a été presque
paralysée par l'hypothèse selon laquelle Christ avait une
forme constante, pré-incarnée, et une forme fixe sur la
terre, et une seule forme inaltérable dans la résurrection.
Cela est contraire aux faits.
“Intrinsèquement”
La force du mot
“intrinsèquement”, utilisé ici, n'est pas que la forme était intérieure, mais que
cette apparence extérieure Lui appartenait par droit.
Son apparition sous la forme de Dieu avant Sa naissance à
Bethléem n'était pas répréhensible, mais l’a été par
autorité. Ensuite, il y a eu des moments où Son apparence
extérieure était telle qu’elle est devenue la Déité, et Il
était beaucoup plus semblable à Dieu aux yeux des hommes,
que cela était possible pour Un Autre de le devenir. C'était
le summum de la gloire avant son incarnation, de laquelle Il
est descendu jusqu’à la croix maudite.
Il est évident que, quand Il était sous la
forme de Dieu, Il était plus proche de la conception de ceux
qui, d'une certaine manière occulte, feraient de Lui la
“substance” même de la Déité, qui
souhaitent, en effet, L'identifier avec Son Dieu, à
l'exception de Sa “personnalité”. À ce moment-là, Sa position
était si élevée, que cela n'était pas du tout incorrect pour
Lui d'assumer l'égalité avec Dieu.
Cette déclaration relative à l'égalité avec
Dieu, cependant, ne L’identifie pas avec la Déité. Au
contraire, cela Le distingue de Son Dieu. S'Il était, en
substance, tout ce que cette forme indiquait, la question de
piller Celui qu’Il représentait ne peut se poser. Dieu ne
peut se dérober Lui-même. Si cette forme avait été
injustifiée par le Suprême, si Ses actions avaient été non
autorisées, s'Il n'avait pas été une révélation de la Déité,
Il aurait alors été le plus grand usurpateur dans le domaine
de la création.
C’est bien plus qu'une distinction de
“personnalité” entre Dieu et Celui Qui était sous Sa forme. Bien que, en
apparence égal, cette égalité repose entièrement sur le fait
que la forme n’était qu'en apparence, et l'Invisible était
sa réalité. Cela a de proches parallèles dans le futur, car
Christ doit être revêtu de la gloire qui était la Sienne
dans le passé. Il n’apparaîtra pas seulement comme Dieu,
mais Il exercera toute la puissance de Dieu.
Après toute cette enquête, nous revenons au
sens simple, naturel et non forcé des mots. La forme de Dieu
était la représentation matérielle et visible de la Déité
spirituelle invisible. Personne n'a jamais vu Dieu (Jean
1:18), car Il est invisible (Colossiens 1:15). Dans
Colossiens, le Fils de Dieu fournit le lien nécessaire avec
la création, car Il est l'Image de Dieu. Dans Philippiens,
nous avons la même pensée avec seulement une légère
variation, pour convenir au contexte. La Forme et l’Image
font appel à l'œil. C'est à la manière de Paul. Jean fait
appel à l'oreille, car il L'appelle le Logos, ou
Parole de Dieu. Dans chaque cas, Christ est le Médiateur
entre Dieu et l'humanité. Les oreilles humaines ne peuvent
pas entendre Dieu et les yeux humains ne peuvent pas Le
voir, mais ils peuvent écouter la Parole vivante et
percevoir l'Image et la Forme.
La Forme, cependant, n'était pas le moyen
de communication, mais la preuve de l'exaltation. Lorsque
Ésaïe vit Yahvé, exalté et élevé sur Son trône de gloire,
avec tous les accompagnements de la Déité, il était accablé
par la sublimité terrible et la majesté magnifique de Celui
Qui siège sur le trône. Bien qu'il fût le grand prophète qui
a réprimandé les défauts de son peuple, il est tout à fait
humilié par la vue, et crie avec effroi :
“Mes yeux
ont vu le Roi, Yahvé des armées !” (6:5). La
représentation qu'il a vue était l'Image de Yahvé. La Forme
qu'il a vue était la gloire de Dieu. La merveille que nous
devons discerner est la suivante : que ce Glorieux n'était
pas disposé à exploiter cette gloire pour Ses propres fins.
Il avait le cœur de Dieu ainsi que la forme de la
Déité, et était disposé à la quitter, à s’en dépouiller
Lui-même, et à prendre la forme d'un esclave afin de révéler
davantage les plus intimes affections de Dieu.
Le Médiateur Entre Dieu et l'Homme
La gloire unique de Christ Jésus en tant
que le Médiateur entre Dieu et l'humanité a souvent été
occultée par les explications faites dans la défense de
“la Déité de Christ.” Dans son livre intitulé,
THE
LORD FROM HEAVEN, Sir Robert Anderson dit :
“Avec nous, donc, la question est
simple et certaine, à savoir, si Christ est Dieu, ou
seulement homme.” Cette déclaration ne définit ni ne clarifie le thème, car les
preuves sont abondantes sur les deux côtés. En outre, cette
déclaration ne tient pas compte de la place particulière de
Christ en tant que le Lien divin entre Dieu et l'homme. Les
Écritures sont catégoriques concernant Son travail de
médiation. “Il y a un Dieu, et un Médiateur
entre Dieu et l'humanité, un Homme, Christ Jésus ...” (1 Tim. 2:5). Ceux qui font de Lui soit la Déité absolue ou soit
simplement un humain doivent le faire en évitant cette
vérité et toutes les explications divines de ces relations
par lesquelles Christ comble le fossé entre nous et Dieu.
La position unique de Christ
Tous les saints croient que, dans un
certain sens, Christ est un Médiateur entre Dieu et l'homme.
Certains soutiennent qu’Il est la Déité absolue, mais sont
obligés de reconnaître certaines limites. D'autres font de
Lui un simple homme, encore plus que tous les autres hommes.
Sa vraie place est rarement clairement définie. La solution
réside dans la grande vérité que notre Seigneur est unique,
très différent de tout autre personnage dans l'univers. Nous
n'avons pas besoin d'effectuer un compromis entre les points
de vue contradictoires à Son sujet, car les deux sont
incorrects, quoique chacun contienne des éléments de vérité.
Ne laissons pas ces explications nous priver du Médiateur,
le Christ dont nous avons besoin.
La clé de Sa constitution actuelle est très
simple. Il est issu de deux sources distinctes. Son esprit
vient directement de Dieu, contrairement à tout autre homme.
Son corps, cependant, est purement humain. Son âme, qui est
la conscience résultant de cette combinaison, est une chose
incomparable, capable de communion directe avec l'Esprit
Suprême, et de condescendance à l'état de corruption des
mortels.
Le point sur lequel nous souhaitons appuyer
est cela : que la ressemblance de Christ par rapport à Dieu,
au lieu de L’incorporer dans la soi-disant
“Divinité”, est en soi la preuve la plus
satisfaisante qu'Il n'est pas le Suprême. Rien n'est
semblable à lui-même, sauf dans une figure de rhétorique. La
ressemblance disparaît dans l'identité. Cela ne peut se
limiter à la “personnalité”, car Christ et Dieu sont semblables en dehors de la “personnalité”.
La relation de Christ par rapport à Dieu
La connaissance de Dieu est le but ultime
de l'intelligence humaine, la seule leçon de la création et
de la révélation, l'objet de toute la vie et l'expérience.
Nous pouvons en apprendre un peu de Ses attributs à travers
Ses œuvres, mais une parfaite révélation de Dieu ne vient
que par sa Parole. On y voit Son Fils, et en Le voyant nous
voyons le Père (Jean 14:9). Alors que nous faisons
connaissance avec Christ, nous apprenons à connaître Dieu.
Habituellement, les saints sont absorbés avec Christ dans Sa
relation par rapport à eux-mêmes et à l'humanité comme
Sauveur et Seigneur. Il est à espérer que tous ceux qui
liront ces lignes sont familiarisés avec Sa grâce en leur
nom et sont prêts à entrer dans le plus grand domaine de Sa
relation par rapport à Son Dieu et Père. C'est l'objet de
cette méditation.
Dieu est révélé à travers Christ par une
série de ressemblances et de contrastes. Il est le Médiateur
entre l’humanité et Dieu, Qui nous présente la Déité afin
que nos sens puissent Le percevoir.
Nos yeux voient Dieu dans Son Image
visible. Nos oreilles entendent Dieu à travers Sa Parole
incarnée. Mais, en même temps, nous reconnaissons une grande
différence entre eux, car Dieu est la Source de tout, tandis
que Christ est le Canal universel.
Toute connaissance est relative, et est le
résultat de contrastes comparatifs. Qu’est-ce qui peut être
supérieur ou plus utile qu'un examen attentif des deux
Personnages les plus exaltés dans l'univers ? Chose étrange,
il est généralement plus facile d’apprendre deux choses
qu’une seule, si elles peuvent être liées l’une à l’autre.
Il est pratiquement impossible d'étudier Dieu en dehors de
Christ. La théologie l’a tenté en Le couvrant avec des
attributs philosophiques tels que l'omnipotence et
l'omniprésence, mais sans résultats concrets. Il est
également impossible d'apprendre beaucoup de notre Seigneur
en dehors de Sa relation avec Dieu. La façon la plus
avantageuse est de les examiner ensemble.
Notre étude se divise naturellement en deux
divisions, la ressemblance et le contraste. Si le Fils
n'était pas comme le Père, comment pourrions-nous voir le
Père en Lui ? S'Il n'était pas du tout différent du Père,
ils seraient identiques, et le Fils serait aussi
impénétrable que Celui qu'Il est destiné à révéler. Sa
position en tant que Médiateur exige qu'Il soit à la fois
semblable et dissemblable. Si Dieu est invisible, le Fils
doit être visible. Si Dieu ne peut pas être entendu, la
Parole doit être audible. Pourtant, dans les deux cas, la
vue et l'ouïe doivent être telles que Dieu produirait sur
nos sens s'Il était dans les limites de nos facultés.
Christ est l'Image et l'Expression de la
Déité. Sans aucun raisonnement que ce soit, l'esprit d'un
esprit sain conclut que, par conséquent, Il n'est pas
Lui-même la Déité. La statue de Christ haut placé dans les
Andes n'est pas Christ Lui-même, quoiqu’elle soit
correctement appelée
“le Christ des Andes.” La position du Médiateur exige que notre Seigneur soit le Dieu de
nos âmes, une manifestation de la Déité en des termes à la
portée de notre compréhension, en sons et images adaptés à
nos sensations. Nous devons voir Dieu ! Nous devons
entendre Dieu ! Cela est impossible absolument. C’est
réalisé relativement dans l'Unique Médiateur. En Lui nous
voyons, pas Lui-même seulement, mais Son Dieu. À
travers Lui, nous entendons, pas Ses paroles, mais
celles de Son Père. Ô, que les hommes ne chercheraient pas à
lier leurs oripeaux à Sa gloire ! Aucune honte plus grande
ne pourrait être la Sienne que de se révéler Lui-même, de
dire Ses propres paroles, d'obéir à Sa propre volonté, bien
que ce sont les éléments essentiels de la Déité. Bien que
semblable à
la Déité, Son excellence essentielle réside dans
l'effacement de soi et la soumission à Son Dieu et Père. Il
n'est pas un simple homme ou la Déité absolue, mais le
Médiateur entre eux.
Le Fils de Dieu
Tandis qu’Il est le Fils de Dieu par
excellence, Christ partage ce titre avec d'autres, qui, dans
un sens plus restreint, ont une relation semblable avec
Dieu. La filiation, à l'Est, et dans les Écritures, est une
position dénotant la ressemblance et la dignité. Un enfant
peut ne pas ressembler à son père. Un fils est censé suivre
les traces de son père. Il peut même ne pas être un enfant,
car la filiation n’implique parfois pas plus que l'adoption.
Nous sommes les enfants de Dieu par la foi, quels que soient
nos travaux. Mais seuls ceux qui sont conduits par l'esprit
de Dieu, sont Ses fils (Rom. 8:14). En effet,
“la filiation” est appliquée à notre
manifestation future, lorsque nous serons entièrement
contrôlés par l'esprit de Dieu, et serons comme Christ dans
notre conduite.
Les êtres spirituels ou les messagers sont
appelés fils de Dieu. Ce titre est aussi donné aux
“dieux” du Psaume 82 également. Satan est expressément nommé comme venant
parmi eux dans Job (1:6; 2:1). Ils ont crié de joie à la
création (Job 38:7). Ces fils ne sont pas nés, mais ils ont
été créés.
“Fils” est appliqué aux êtres humains dans une variété de façons. Adam
est appelé un fils de Dieu (Luc 3:38), car il est venu
directement de Ses mains, et les dignités divines lui ont
été données sur la terre. Israël en tant que nation est
appelé par ce titre pour désigner sa souveraineté
particulière parmi les nations (Osée 1:10 ; 11:1). Moïse
était chargé de dire à Pharaon : “Mon fils, Mon premier-né, c'est Israël” (Exode 4:22). Dieu leur donnera la place d'honneur parce qu'ils
sont à Lui, et ont reçu Sa loi, et seront remplis de Son
esprit.
Il est évident, à partir de ces cas, que la
filiation divine n'implique pas la déité absolue. La
filiation est une figure prise de relations humaines. Dans
l'Est, un fils, en particulier le premier-né, est honoré
au-dessus de tous les autres dans la famille. Si un homme
n'a pas d'enfant, il peut adopter un fils pour poursuivre
ses dignités. Dieu appelle Ses fils ceux parmi Ses
créatures, qui sont liés à lui de cette manière éminente.
Parmi tous ceux-là, il n'y a qu'un seul Premier-né. C'est
encore une figure. Cela n'implique pas nécessairement qu'Il
était né en premier. Il y avait beaucoup de fils de
Dieu avant Sa génération en tant qu’Homme. Il est le
premier en référence à la création et le seul engendré en ce
qui concerne la génération.
Sous ce titre, Christ vient en contact avec
le monde des esprits. Cherchez dans les récits de la vie de
notre Seigneur et notez combien de fois le monde invisible a
reconnu qu'Il est le Fils de Dieu, quand les hommes, même
Ses disciples, avaient besoin d'une révélation spéciale
qu'ils pourraient saisir (Matthieu 16:17). Satan a utilisé
ce titre, “Si tu es le Fils de Dieu ...” (Matthieu 4:3,6 ; Luc 4:3). Les démons de Gerasa s'écrièrent :
“... Fils de Dieu ! Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le
temps ?”
(Matthieu 8:29). Les esprits impurs, quand ils Le virent, se
prosternèrent devant Lui et s'écrièrent, en disant :
“Tu
es le Fils de Dieu !” (Marc 3:11). Les démons sortirent de beaucoup, réclamant et en
disant : “Tu
es le Christ, le Fils de Dieu !” (Luc 4:41).
Le Fils du Père
En Orient, un fils a une grande place dans
l'affection d'un père, beaucoup plus qu’en Occident. Cela
est particulièrement le cas quand il n’y en a qu’un seul.
Aucun doute que Dieu l’a provoqué afin de donner une
expression humaine à Sa propre affection pour le Fils de Son
amour (Col. 1:13). Nous en avons perdu la force parmi nous
alors que nous divisons notre affection à parts égales entre
nos enfants, ou avons un animal de compagnie à part parmi
les plus jeunes. Plus que cela, le mot même fils
exprime une pensée plus large et plus riche à l'Est. Cela
comprend une concorde intime et une convivialité entre le
père et le fils, si bien que les Orientaux peuvent dire :
“Tu n’es pas mon fils.” Ils veulent simplement dire qu’une personne dans la famille, bien
que leur progéniture, ne ressemble pas à son père et
n’éprouve pas de sympathie pour lui. C'est pourquoi le terme
fils est si souvent utilisé dans une figure. Un fils de
l'entêtement n'est pas le fruit d'une qualité, mais celui
qui possède cette qualité à un degré marqué. Le mot
“enfants” de la Version Autorisée confond la figure (Éphésiens 2:2). Un fils de Dieu peut en être un
par adoption, mais il n'a pas le droit d'être appelé un fils
à moins que Son caractère soit conforme à celui de son Père.
Un appel à la place spéciale du fils dans
les affections du père a été fait par notre Seigneur
lorsqu'Il s'est adressé à la foule dans Son message sur la
montagne concernant le royaume (Matthieu 7:9).
“Quel est l’homme d’entre vous
qui, si son fils lui demande du pain – aucune pierre ne lui
sera remise !” Quelque chose de très proche de cela pouvait être faite à une
fille, mais pas à un fils dans ces terres. Le fils a
généralement la préférence dans les aliments. Christ,
en tant
que l'Exécutif de Dieu, reçoit une grande gloire de
Dieu pour ce qu'Il fait. Mais, en tant que Son
Fils, Il a une relation beaucoup plus proche et plus
chère avec le Père, et un grand honneur lui est donné pour
ce qu’Il est. Il n'est pas nécessaire qu’un fils
doive gagner sa subsistance afin d'être nourri. Il
est plutôt gâté à cause de sa relation. Cela est vrai même
parmi les hommes méchants. Cela n'est nulle part plus vrai
que dans les relations entre Dieu et Son Bien-aimé, car tous
les autres ne sont que de faibles figures de Sa place et de
Sa portion.
Le Fils bien-aimé
“Bien-aimé” n'est jamais utilisé à propos de notre Seigneur sauf dans son
caractère en tant que le Fils de Dieu, Son seul Père.
Sous le titre Christ, Il n'est jamais appelé bien-aimé, ni
cela est-il appliqué à lui en tant que Seigneur ou
Enseignant. Il est le Fils de l'amour de Dieu (Col.
1:13). Il est dans le sein du Père (Jean 1:18).
L’amour de Dieu pour nous a été exprimé dans le don de Son
seul Fils engendré (Jean 3:16). On nous dit que le Père
aime le Fils (Jean
3:35). Bien que, en tant que pécheurs, nous soyons
justifiés dans le sang de Christ, c'est comme des
ennemis que nous sommes conciliés par la mort
du Fils de Dieu (Rom. 5:10). C’était le Fils
Qui nous a aimés et qui s'est livré Lui-même pour nous
(Galates 2:20).
Le plaisir
de Dieu est associé à Son Fils, le Bien-aimé. Quand Il a
été baptisé, le ciel s'ouvrit, et une voix sortit de
l'empyrée, afin d'introduire le Messie au peuple d'Israël
(Marc 1:11). Ainsi, dès le début, la question souvent
récurrente a été répondue,
“Qui est le Christ ?” Il n'est pas seulement le Fils
de David, mais le Fils de Dieu. Et, parce qu'Il est Son
Fils, Il est Bien-aimé, et Son plaisir. Ce n'est pas
une approbation ou une louange pour les services rendus,
mais la tendresse et l'attachement à cause de la relation et
de l'affection.
L'une des tragédies de la théologie est
l'utilisation de ce titre dans la soi-disant
“Trinité”. On nous donne à comprendre que
chaque “personne” dans cette disposition est
égale et non dérivée. Quoique notre Seigneur puisse être
sous d'autres noms, Il n'est certainement pas sur un pied
d'égalité en tant que le Fils, un tel [fils] ne peut pas non
plus être non dérivé. Aucun fils n’est l'égal de son père.
Normalement, il est sorti de son père. S'il doit y avoir une
trinité, le Fils ne peut y avoir aucune part, car cela
figure une relation tout à fait incompatible avec ceux qui,
par nécessité, doivent régir une déité trinitaire.
L'expression “Dieu, le Fils” est autodestructrice. Cela peut
aussi bien être “le Père, le Fils,” car, dans la trinité, nous faisons face seulement avec la Déité
absolue. Néanmoins, dans les Écritures, le Fils est appelé
Dieu seulement dans un sens relatif et non pas dans un sens
absolu.
“Mon Fils tu es !”
La gloire de la relation de Christ avec
Dieu en tant que Fils est très obscurcie par les
revendications de l'enseignement trinitaire. L'unité du Père
et du Fils ne peut pas reposer dans l'unicité de
“Substance” ou d’“Essence” mais dans l'obéissance
affectueuse du Fils à la volonté du Père. “Voici ! Je viens - dans le
rouleau du livre, il est question de moi - pour faire ta
volonté, ô Dieu” (Hébreux 10:7).
Nous devons nous détourner des croyances de
l'homme afin d'apprécier un tel passage comme Hébreux 1. Le
Fils est l’Orateur vers Qui les Hébreux sont dirigés. Ses
gloires en ce qui concerne le royaume et leur bénédiction,
sont le grand thème de l'épître. Commençant par un faisceau
brillant montrant Sa relation avec Dieu, il lui est accordé
une place supérieure aux anges, et à toutes les grandes
figures de l'histoire hébraïque.
“Dans le dernier de ces jours
[Dieu] nous parle dans un Fils. ... Mon Fils, Tu es ! Je
T'ai engendré aujourd'hui. ... Je serai pour Lui comme un
Père, et Il sera pour Moi comme un Fils”
(Hébreux 1:2,5). Nous parlons de voir le
soleil, mais il est caché derrière ses brillants rayons de
lumière. Ainsi, le Fils est la Splendeur du Dieu invisible
(Hébreux 1:3). La gloire qui a rempli le temple était un
signe de Sa présence. Dieu daigne assumer certains
caractères par rapport à Ses créatures, afin de se révéler
Lui-même à elles. Même en tant que Père, Il ne peut être
connu que par le Fils (cf. Jean 14:9,10). Le point
particulier dans Hébreux 1 est l'introduction du Fils de
Dieu, non pas par la création, mais par l’engendrement. Il
est Son seul Fils engendré (Psaume 2:7 ; Matt. 1:23 ; Luc
1:32 ; Jean 1:14). En tant que tel, Il est infiniment mieux
équipé pour communiquer le cœur de Dieu à l'homme.
Honorons-Le en clarté de pensée et en sincérité de cœur pour
Sa fidèle activité et Son obéissante position en tant que
Fils de Dieu.
Le Complément de la Déité
Le plus grand besoin pour une compréhension
des thèmes tels que
“la déité de Christ”
est un vocabulaire concordant.
La Version Autorisée (et la Révisée dans une moindre mesure)
a si bien jonglé avec les mots essentiels qu'il est insensé
de s'attendre à la clarté de leur utilisation. La
concordance ci-jointe des termes spéciaux utilisés est
donnée, pas pour clarifier, mais pour voir la source de la
confusion. Le mot “Divinité” (Godhead en anglais) est
librement utilisé pour des termes qui doivent être
distingués. Très peu de ceux qui utilisent les termes
“déité”, “divinité”, “divin(e)” et “Godhead”, peuvent leur donner des
définitions suffisamment précises pour les garder distincts.
theios,
adjectif
Actes 17:29
que la divinité soit semblable à de l'or à de l’argent ou à de la
pierre
2 Pi.
1:3,4
Comme sa divine puissance nous a
donné…
afin que par elles vous deveniez participants
de la nature divine
theiotês
Rom.
1:20
sa puissance éternelle et sa divinité ;
theotês
Col.
2:9
en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité
Une analyse minutieuse et une enquête ont
révélé que l'anglais (ou le français) possède de proches
équivalents pour chacun de ces mots grecs. Nous avons les
termes divinité, déité, ainsi que divin(e).
Compte tenu de l'importance suprême de ce thème, il est
inexcusable d'utiliser un composé vague, trompeur et
obsolète pour les trois mots grecs, lorsque des expressions
anglaises (ou françaises) appropriées sont constamment
utilisées dans la littérature théologique. Nous allons
maintenant donner des rendus concordants de ces mots dans
leur contexte, afin que chacun puisse juger par lui-même de
leur pertinence.
theios,
divin(e)
Actes 17:29
nous ne devons pas croire que le
Divin soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre
2 Pi.
1:3,4
comme sa divine puissance ... été présentée à nous ...
afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine
theiotês,
divinité
Rom. 1:20
En effet,
les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle
et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création
du monde, quand on les considère dans ses ouvrages.
theotês,
déité
Col.
2:9
Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la
Déité.
En ce qui concerne le sens de divin,
l'adjectif, il ne peut y avoir aucun doute. Il peut être
utilisé pour la puissance, pour la nature, pour les objets
de culte, même pour les idoles, qui sont censés être
comme ce que Dieu est. Paul ne parle pas aux Athéniens
d'une “Divinité (Godhead)” dont ils n'avaient jamais entendu parler. Il n'en avait jamais
entendu parler lui-même. Il s'est opposé aux socles de
pierre, et aux statues forgées avec des métaux précieux,
dont ils se figuraient comme Dieu ou divins. Ces choses ne
sont pas comme Dieu. Elles ne sont pas divines.
Le mot français
“divinité” est particulièrement bien adapté au contexte dans Romains. Il y a
un large champ d'application à ce sujet qui s'accorde bien
avec les aperçus de Dieu que nous obtenons dans la création.
En elle, nous apprenons de Sa puissance imperceptible et de
Sa divinité. Partout dans la nature, il existe des preuves
d'attributs surhumains, au-delà des pouvoirs et des
compréhensions de Ses créatures. Nous voyons une Divinité
dans la nature et une Déité dans la révélation. C'est la
force que l’utilisation divine donne à ces mots. Il ne faut
pas les utiliser dans un autre sens.
Le troisième mot,
“déité”, est spécialement devant nous dans nos considérations actuelles.
La seule occurrence est suffisante pour fixer son sens
clairement. Il fournit un terme grandement nécessaire dans
cette discussion. Il n’est pas appliqué à Christ. Il
est appliqué à la Déité de Qui Il est le complément. En ce
qui concerne la révélation de Lui-même, la Déité a besoin
d'un Complément, d’une Image, d’une Parole, d’un Médiateur,
pour Se faire connaître. Christ est le Complément Qui
remplit ces fonctions entièrement. Le complément entier de
la Déité habite en Lui sous une forme corporelle.
Christ n'est pas le complément de Lui-même.
Il n'est pas engagé à se révéler Lui-même. Il agit pour Un
Autre. Cet Autre est appelé
“la Déité”
en contraste avec Christ. De dire que la plénitude de la
Déité habite dans la Déité n'est pas seulement non biblique,
mais aussi un affront à l'esprit d'un esprit sain. En dehors
de Christ, il y a une Déité. À l'intérieur de Lui se trouve
le complément de cette Déité. Aux fins de la révélation,
pour autant que nos sens soient concernés, Christ est cette
Déité. C’est Sa fonction de nous montrer le Père. Pourtant,
ce faisant, il Se distingue de Son Dieu, à Qui il est ici
donné un terme spécial appartenant à Lui seul. Cela va
grandement nous aider si nous limitons également le terme
“Déité” au Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous abstenons de
l'appliquer à notre Seigneur.
On verra à partir de cela qu'il est tout à
fait inadéquat d’appeler Christ
“divin”. Ceci signifie pas plus que “comme Dieu”, qui, dans une certaine mesure,
caractérise toutes Ses œuvres, et peut être utilisé pour
n’importe laquelle de Ses opérations et de Ses attributs. Il
était en effet divin, mais dans un sens si supérieur aux
autres que l'adjectif Le maintient à leur niveau au lieu de
L’exalter à celui de Dieu. De même, il y avait une divinité
dans toutes Ses actions, mais là aussi, Il surpasse le
meilleur qui est véhiculé par le terme. Les Écritures
utilisent ce terme pour ce qui est vu dans la création, en
dehors de Christ. Par conséquent, la confusion est
facilement introduite en parlant de la “divinité de Christ.”
Le terme theotês, déité, cependant,
est utilisé par Dieu pour exprimer la relation entre Lui et
Son Christ. Dieu le revendique pour Lui-même et le refuse à
Son Fils. C'est le terme inspiré pour noter la distinction
entre eux. Le pleroma, la
“plénitude”, le complément de la Déité habite corporellement en Christ.
S’Il était aussi la Déité, alors nous aurions l'affirmation
inutile que le complément de la Déité habite dans la Déité,
et nous ôtons toute raison pour l’existence de Christ, Le
rendant identique à Son Dieu, et d'aucune utilité réelle
dans la révélation de la Déité.
Le complément
Le titre
“Complément” appartient à Christ parce qu'Il
réunit tout dans un état satisfaisant
d'Achèvement.
Mais la phase finale de l'objectif de Dieu a été
cachée à la Chrétienté, de sorte que la création parvienne à
amener des millions d'êtres sensibles à l'existence, non pas
pour leur propre bonheur ou pour la gloire de Dieu, mais
pour leur interminable tourment et pour la honte éternelle
de la Déité. Toute philosophie basée sur les croyances de la
Chrétienté doit conduire au désespoir et à la folie. Même
lorsque la mort est faite pour mettre fin à tout, l'oubli
n'est pas un joyau dans la couronne de Dieu, et n’est pas
une excuse rationnelle pour la création. La raison et la
révélation demandent que Dieu soit glorifié, que la
souffrance reçoive une explication satisfaisante, et qu'un
univers terminé, non bouleversé couronne les efforts
de la Déité et l'intervention de Son Oint.
Peut-être,
le plus grand trésor dont les saints ont été dépouillés est
la réconciliation de tous. Presque exactement les mêmes mots
que ceux utilisés ici dans Colossiens 2:9 sont utilisés pour
introduire cette vérité glorieuse dans 1:18-20,
“...
afin d’être en tout le premier, car Dieu a voulu que toute
plénitude habitât en Lui ; Il a voulu, par Lui, réconcilier
tout avec Lui-même...” C'est parce qu'Il est le Complément de Dieu que tout sera réconcilié.
S'Il ne les réconcilie pas tous, alors tout ne sera pas
complété et Il n'est pas le Complément de Dieu. La pleine
force de
“complément”
ou de “plénitude”
est rejetée par presque tous les saints qui portent Son nom.
Seul un petit reste ose Le reconnaître comme Complément de
Dieu. C'est un bijou d’une plus grande valeur que n'importe
quel bijou dans n’importe quel diadème de n’importe quel
potentat de la terre.
Les traditions des hommes
“La
déité de Christ”
est une expression espiègle, faite par l'homme, destinée à
glorifier Christ, mais utilisée comme un schibboleth pour
inculper tous ceux qui ne céderont pas à la maxime de
l'homme. C’est le fruit de l'ignorance et de la tradition,
et peu de ceux qui l'utilisent ou qui cherchent à l'imposer
aux autres sont en mesure de donner une idée précise de ce
qu'elle véhicule. Employée en opposition à l'erreur qui fait
de Christ un simple homme, cela peut être temporairement
pardonné, mais employée comme une déclaration positive de la
foi, c’est en désaccord avec les Écritures, une pure
invention de l'homme, sans aucune prétention sur notre foi,
et destructrice pour une compréhension claire des gloires de
Dieu et de Christ.
La force
du Trinitarisme réside dans une hypothèse naïve que celui
qui la rejette doit nécessairement aller à l'extrême opposé,
et être un Unitaire. Il est tenu pour acquis que, si le Fils
de Dieu n'est pas, dans tous les sens, co-égal avec le Père,
Il doit nécessairement n’être rien d’autre qu’un descendant
d'Adam. Ainsi l'Écriture est écartée, car dans ses pages il
n’y a pas un seul texte pour l’une ou l’autre position. Par
ceci, Christ est l’Image de Dieu et le Sauveur de l'homme,
la Parole de Dieu et notre Rédempteur. Il est soumis à la
Déité, mais Seigneur de toute la création. Les gloires
uniques de Christ ont été éclipsées par les deux côtés de
cette controverse, chacun Le forçant à un extrême ou
l'autre, alors qu’Il appartient entre les deux, et peut
mettre Sa main tant sur Dieu que sur l'homme.
Le nom
“Unitaire”
n'est pas non-biblique, et certains qui le revendiquent ne peuvent pas
dégrader Christ au niveau de l'humanité, mais seulement
insister qu’il n'y a qu'un
Dieu, comme l'Écriture le déclare avec emphase. Mais,
maintenant qu'il est représenté par une organisation avec
une croyance qui rejette pratiquement le surnaturel, cela
n'est pas du tout applicable à ceux qui croient dans le
monothéisme mais qui ne rabaissent pas notre Sauveur de Ses
hauts honneurs. Il est à regretter qu’une expression qui est
biblique doive devenir le symbole d'une grande partie qui
n'est pas de Dieu. Mais le Trinitarisme est un terme qui n'a
pas sa place dans le vocabulaire de Dieu, soit dans
l'intention ou le fait. Le chiffre trois est soigneusement
exclu de tous les contextes qui concernent la Déité.
Voyant que
la pensée de la Trinité est absente de la révélation de Dieu
et est seulement dérivée de celle-ci par un processus
d'inférence, il a été jugé nécessaire, non seulement de la
soutenir, mais de garder sans cesse ses soutiens. En outre,
le mot a été investi d'une sainteté superstitieuse, de sorte
qu'il est plus sacré que les Écritures elles-mêmes.
Le
Trinitarisme repose, non sur les paroles de Dieu, Qui seul
aurait pu le révéler, mais sur le consensus de croyances
évangéliques, la crédulité d’hommes bons, cultivés et
honorés. Il est significatif qu'aucun argument en faveur de
la Trinité ne semble satisfaisant pour ceux qui la
proposent. Ils se replient presque tous sur le fait que cela
a prévalu depuis que les hommes ont cessé de dépendre du
contact vital avec la Parole de Dieu écrite, et ont
substitué pour cela les formules condensées qui pourraient
être marmonnées par un non-croyant, et qui sont devenues
l'épine dorsale du
“Christianisme”
nominal et apostat.
Les
Fondamentalistes soutiennent audacieusement et de façon
bienheureuse les enseignements de la Parole de Dieu
concernant la création. Mais en ce qui concerne la foi dans
la Déité, [savoir] quels hommes ont
évolué à partir des Écritures les attire beaucoup plus que le texte
sacré lui-même. Ils ne peuvent pas comprendre comment un
homme sain d'esprit ne peut voir Dieu dans la nature, tandis
qu'eux-mêmes ne parviennent pas à donner à Sa Parole la
place suprême dans leur théologie. Étant des champions de la
Bible, ils y incluent inconsciemment les croyances reconnues
et les interprétations populaires. Laissez les
Fondamentalistes et les Évangéliques déclarer ouvertement
que leur croyance n'est pas essentielle, mais que seulement
la Parole de Dieu est fondamentale, et ils briseront la
barrière qui retient la bénédiction la plus abondante de
Dieu.
Le Dieu et Père de Christ
Les
distinctions entre Déité absolue et relative abondent dans
les Écritures. Avec les similitudes impressionnantes se
trouvent des contrastes emphatiques. Certains de ces
derniers sont essentiels pour les manifestations des
ressemblances. Un Médiateur Qui est invisible et inaudible
ne pourrait pas servir de médiateur. Il doit être à l'opposé
de Son Dieu dans ces concomitants nécessaires de la Déité
absolue. Le Suprême ne connaît aucune Déité au-dessus de
Lui. Le Fils reconnaît toujours qu'Il a un Dieu. La gloire
de Christ était de faire la volonté d'Un Autre. Qu’est-ce
qui est plus splendide dans toutes Ses Paroles que le grand
renoncement,
“Non pas Ma
volonté, mais la Tienne” ? Son Dieu
aurait-il pu dire la même chose ? Bien au contraire. La
volonté de Dieu doit être effectuée et Christ doit y être
soumis.
La déité
de Dieu est le fondement des principes fondamentaux. Elle
sous-tend toute la vérité et est dépourvue de toute erreur.
La déviation de cela est la première phase de la dépravation
humaine. Connaissant Dieu, les hommes ne L’ont pas glorifié
ou remercié comme Dieu
(Rom. 1:21). C'est la source de toute dégradation mentale et
morale. Cet échec fondamental ne se limite pas aux
non-croyants. Il vicie beaucoup de théologies et assombrit
les esprits de beaucoup de saints. Ce n'est pas seulement la
croyance en une déité – peu d’intelligences sensées nient
qu'il y a un Dieu. Néanmoins, un peu, le cas échéant,
l'humanité reconnaît pleinement tout ce qui est implicite
dans le fait de glorifier
Dieu comme Dieu,
en reconnaissant la déité absolue du Dieu et Père de notre
Seigneur Jésus-Christ.
Dieu est
établi par la relation.
Celui qui a un Dieu n'est pas la Déité. Celui qui, dans le
sens absolu, donne,
est Dieu. Celui qui
reçoit ne l'est pas. Personne ne peut donner à Dieu
quelque chose qui n'est pas déjà à Lui. Nous recevons tout
de Lui. Paul a annoncé cette vérité de base aux philosophes
athéniens.
“Il
n'est point servi par des mains humaines, comme s’Il avait
besoin de quoi que ce soit, Lui qui donne à tous la vie, la
respiration, et toutes choses” (Actes 17:25). Il est l'Expéditeur. Il n'est pas envoyé. Il est
Suprême. Il n'est
pas soumis. Sa volonté est invincible. Il ne cède pas à la
volonté d'autrui. C'est dans ces attitudes relatives que la
Déité absolue se révèle dans les Écritures.
Dieu n'a
pas de Dieu. Il est le Suprême. Sa déité serait détruite
devrait-Il reconnaître un supérieur. Personne qui a un Dieu
n’est la Déité absolue. Le Fils est Dieu, dans un sens
restreint, relatif. Son cri :
“Mon
Dieu, Mon Dieu, pourquoi M'as-Tu abandonné ?” (Matthieu 27:46) n'aurait jamais pu venir du Dieu
qu’Il a imploré. Le Suprême ne peut faire appel à une
Puissance supérieure. Il ne pourrait pas être laissé sans
défense à Ses ennemis par un autre. Il ne pourrait souffrir
la mort qui a suivi ce cri désespéré, car Il est la vie de
tout ce qui vit. Bien que Christ manifeste Dieu de
nombreuses manières vitales, il y a des points clairs de
contraste entre Lui et Son Dieu, en particulier sur le
Golgotha.
La Déité
absolue ne peut pas reconnaître ou faire appel à un autre
Dieu. Pourtant, c'est le couronnement de Christ. Il a un
Dieu. Dieu Lui-même n'a pas de titre plus splendide que
“le
Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.” Être le Dieu de Christ est Sa plus grande gloire. Être
connu comme le Père de Son fils est le désir le plus profond
de Son cœur.
Il est le
Dieu de notre
Seigneur Jésus-Christ. Il n'est pas le grand Inconnu,
Créateur peu aimant et Opérateur de tous, mais le Dieu Qui a
révélé Son cœur à travers un Médiateur,
à travers Qui Il
sauvera et réconciliera toutes choses à Lui-même. Il est le
Dieu de Celui Qui, par Son humiliation et Sa honte, ainsi
que Son règne glorieux, restaurera au septuple ce qui
semblait avoir été complètement perdu. À plusieurs reprises,
Paul commence une épître avec cela, le plus complet et le
plus formidable de tous les titres de la Déité (2 Cor. 1:3 ;
Éph. 1:3 ; Col. 1:3). Cela a une richesse et une préciosité
qui fait appel à tous ceux qui souhaitent aller au-delà de
leur propre bonheur et se vautrer dans les bénédictions que
notre Seigneur Jésus-Christ a apportées à notre Dieu et
Père.
Dans Ses
rapports avec Ses disciples, notre Seigneur a constamment
fait référence à Dieu comme Un Autre, pas Lui-même. Mais Il
a non seulement établi une relation entre Dieu et Ses
disciples, et S’y est associé avec eux, mais il a
spécifiquement parlé de Celui Qui était Son Arbitre, Qu'Il
invoquait dans la prière, Qu'Il a acclamé en action de
grâces. Nous ne devons pas être surpris qu'un aperçu de
cette relation doive être rarement accordé. Nous devrions
plutôt être étonnés que le voile ait déjà été levé, afin que
nous puissions entrer dans l'intimité de la communion entre
le Père et Son Bien-aimé.
Il est
frappant de constater que le contraste entre Christ et Dieu
a été plus fort dans les deux crises de Son ministère,
lorsque Son œuvre semblait avoir échoué. Après Son rejet par
Capharnaüm, Il Se soulagea en se retirant pour considérer
l'intention divine. Il a reconnu que Son échec apparent
n'était qu'une phase de la réussite de Dieu. Donc, Il a
célébré son Père Seigneur du ciel et de la terre, parce
qu'Il avait caché
le message aux sages et aux intelligents (Matthieu
11:25,26). Apparemment, ils travaillaient de façon opposée
aux objectifs. Christ révélait. Dieu cachait. Quelle
merveille de voir Christ remercier le Père pour cet échec
apparent dans Sa carrière terrestre ! Il était prêt à
l'échec si cela réjouissait la Déité. Aurait-Il été la
Déité, Il n'aurait pas échoué.
Le plein
étalage de la dépendance de Christ sur Son Dieu et Père se
trouve dans Sa prière pour les disciples (Jean 17). Il
occupe une place tout à fait impossible à la Déité en se
soumettant Lui-même ainsi que toute Son œuvre à Son Père. À
aucun moment, Il ne prend la place de l'égalité. Son
autorité est un don (17:2). Il effectue une commission
(17:3). Il ne se glorifie pas Lui-même, mais Il glorifie
Dieu (17:4). Il fait une œuvre, pas la Sienne (17:4).
L'unité existant entre le Fils et le Père est définie dans
le verset 22 par rapport à Son désir de l'unicité de Ses
disciples. Il s'agit d'une unité d'esprit et d’une
communauté d'intérêts qui caractérisaient les premiers
disciples. Il n'y a pas de pensée d'identité. Tout au long
de cette merveilleuse prière, nous entendons la requête
humble et dépendante d'un Fils et d’un Serviteur à Celui Qui
est merveilleusement suprême. Puissions-nous ne jamais
obscurcir la signification glorieuse de cette relation entre
Christ et Son Dieu et Père.
La Source et le Canal
Cette
grande rubrique qui révèle par une grande autorité le statut
de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, définit
leur rapport avec l'univers au moyen de deux conjonctions.
Tout vient de
Dieu. Tout est à
travers notre Seigneur. Ainsi nous lisons :
“Pour
nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent
toutes choses, et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur,
Jésus-Christ, à travers qui sont toutes choses, et à travers
Qui nous sommes”
(1 Cor. 8:6). Le contraste est ici clair et net. C’est la
clé pour le rôle joué par Christ au cours des éons. Rien ne
provient de Lui ou
s’achève en Lui,
quoiqu’Il soit l'Origine et la Réalisation. Tout vient
à travers Lui, du
début à la fin. Il est le Canal, pas la Source ou l'Objet de
toutes choses. C'est une preuve de l'inspiration divine que
les Écritures ont toujours maintenu ce point. Cela est vrai
pour Christ dans toutes Ses hypothèses.
On ne dit
jamais que nous sortons
de Christ, mais
de Dieu. En effet,
Christ Lui-même affirme qu’Il est sorti de Dieu (Jean 8:42).
Tout vient de Dieu (Rom. 11:36). Mais Dieu ne traite jamais
avec nous qu’à travers Son Oint. Ainsi, alors que tout prend sa source en Dieu le
Père, tout est canalisé à travers le Fils. C'est seulement
en s'accrochant étroitement à la formulation exacte de
l'Écriture que nous pouvons espérer avoir une conception
claire de la relation du Père par rapport au Fils.
Notre
version commune, cependant, nous trompe sur cette question.
Dans le premier chapitre du récit de Jean, nous lisons que
“Toutes choses ont été faites par
lui”
(Jean 1:3), et encore,
“le
monde a été fait par
lui” (Jean 1:10). Dans les deux cas, cela devrait être
à travers. Le Logos, ou la Parole, de Dieu était le
moyen de tout
faire, pas la première Cause efficiente de tout. Christ
n'est jamais énoncé comme la Source absolue. Un tel rôle est
destructeur pour Sa mission de Médiateur. C'est une hérésie
contre le Très-haut. Cela a conduit à la confusion
dogmatique qui embrouille la théologie Chrétienne. Cela l'a
transformée en une superstition qui doit être acceptée au
détriment du sens et de la raison.
Pierre, en
s'adressant à ses frères israélites le jour de la Pentecôte,
affirma que les pouvoirs et les miracles et les signes
forgés au cours du ministère du Messie, ont été réalisés par
Dieu à travers
Christ (Actes 2:22), tout comme les miracles et les signes
ultérieurs ont eu lieu
à travers les apôtres (Actes 2:43). Encore une fois,
nous lisons que Dieu jugera les choses cachées de l'humanité
à travers
Jésus-Christ (Romains 2:16).
En
présentant la grande vérité de la conciliation, l'apôtre
Paul met l'accent particulièrement sur le fait que cela
vient de Dieu (2
Cor 5:18.), et c'est à
travers Son Fils (Rom. 5:10,11; 2 Cor. 5:18). De même,
la grande réussite de la réconciliation de tous est
canalisée à travers
Celui Qui est le Fils de l'amour de Dieu (Col. 1: 13,20).
Nous
devons sévèrement insister que le salut est
à travers Christ.
Dieu Lui-même est notre Sauveur (cf. 1 Tim. 1:1; 4:10). Il
n'a pas épargné Son Fils. Il accomplit la délivrance
à travers Son Bien-aimé (Éph. 1:6,7). La même chose est vraie pour
la création.
Ceci est
confirmé par les plus hautes révélations concernant Christ,
dans l'épître de Paul aux Colossiens. La Version Autorisée
l’a mal interprété ainsi (1:15-17):
“Qui
est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute
créature : Car par
lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les
cieux, et qui sont dans la terre, les visibles et les
invisibles, que ce soit les trônes, les dominations, les
principautés, ou les puissances : tout a été créé
par lui et pour
lui: Et il est avant toutes choses, et
par lui toutes
choses subsistent.”
Mais combien de clarté et de cohérence sont acquises si
l'on traduit, comme ailleurs,
en Lui tout est
créé, et tout est créé
à travers Lui et
pour Lui, et Il est avant tout, et tout a sa cohésion
en Lui. Comme il
est exprimé ailleurs, Il est l’Original créatif de Dieu (Apoc.
3:14), ou comme la Version Autorisée le rend, le début de la
création de Dieu.
Encore
plus de lumière est jetée sur la médiation de Christ dans
Hébreux 1:2 où Il est présenté comme le Canal
à travers Lequel
les éons sont faits, afin que le temps ainsi que la matière
et la force soient mis au monde à travers Lui.
Pas dans tout il y a cette connaissance
Aussi
vital que tout cela puisse être pour notre appréciation des
gloires de notre Dieu et de Son Christ, nous ne devons
jamais oublier le rappel de Paul dans 1 Corinthiens 8, où il
fait d'abord cette distinction claire entre Dieu et Christ.
“La
connaissance enfle, mais l'amour édifie. Si quelqu'un croit
savoir quelque chose, il n’a pas encore connu comme il faut
connaître”
(1 Cor. 8:1,2).
Aujourd'hui, aussi, il semble y en avoir très peu qui ont
une certaine connaissance de ce dont il est question ici.
Ces Corinthiens avaient-ils connu qu'il n’y a qu’un seul
Dieu, de Qui tout
vient (y compris les sacrifices aux idoles), leur conscience
ne les aurait pas dérangés s'ils avaient mangé de ces
sacrifices. Mais l'amour vrai considérera les autres, qui ne
savent pas cela, et sont perturbés s’ils nous voient faire
quelque chose, qui semble être contraire à la volonté de
Dieu. La plupart d'entre nous ne sont pas susceptibles de
manger des sacrifices qui ont été offerts aux idoles, mais
nous pourrions faire des choses comme
“rompre le sabbat” (travailler le
samedi ou le dimanche) dont plusieurs saints considèrent
comme une offense à Dieu et contraire à Sa Parole. Certains
considèrent même la déclaration que tout vient de Dieu, une
dangereuse hérésie, pire que tout autre péché.
Soyons
prudents de peur que notre connaissance devienne une pierre
d'achoppement pour les faibles dans la foi, et supportons
patiemment ce qui est dû à l'immaturité et à l'incrédulité.
Veillons à ne jamais montrer un esprit faux et injurieux,
qui est la marque distinctive de l'erreur. Supportons
patiemment même ceux qui cherchent à effacer les plus
grandes gloires de Dieu des pages de Sa Parole. En dehors de
Sa grâce, nous serions coupables de la même chose. Et prions
pour que notre conduite soit de nature à convaincre
quelques-uns d’examiner et d’accepter Sa vérité profonde,
car Il l’a fait comprendre clairement dans Sa Parole que, à
l'heure actuelle, Il ne transmet pas cette connaissance à
tous.
Pourtant,
pour nous-mêmes, nous nous réjouissons de cette grande
lumière qu’Il nous a gracieusement accordée. Tout vient
de Dieu, et tout
est à travers le
Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.
Non Pas Ma Volonté
Dieu fait
fonctionner l'univers en accord avec le conseil de Sa
volonté (Éphésiens 1:11). Nous ne sommes pas au courant de
cela jusqu'à ce qu'Il révèle le mystère de Christ, qu'Il
doit diriger l'univers dans l’éon final. En dehors de cette
révélation, c’est presque incroyable. Ce n'est qu’au moment
où nous croyons la promesse, qu'Il apportera le chaos actuel
à sa fin et soumettra tout au règne de Son Oint, que nous
pouvons connaître la pensée que la confusion actuelle
travaille à Son dessein. Il y a tellement de choses qui
semblent tout à fait et irrémédiablement opposées à la
volonté de Dieu que nous sommes plutôt enclins à penser que
l'univers est exploité par Satan en opposition à Son
intention.
Il est
d'une importance primordiale que nous ne manquions pas la
force du mot conseil.
Le monde n'est pas
en ligne avec la volonté de Dieu. C’est
en accord avec le
conseil de Sa volonté. Dans la sagesse de Dieu, Il
utilise l'opposition à Sa volonté révélée pour travailler à
Son intention cachée. Les forces du mal sont contraires à Sa
volonté ; elles provoquent néanmoins la fin qu’Il a en vue.
Les hommes s'imaginent qu'ils peuvent défier Dieu. Le pire
crime jamais commis contre Lui était la crucifixion de
Christ. C'est certainement ce qui était contraire à Sa
volonté ! Mais cela était selon Son
conseil défini. Au
lieu d'entraver le progrès de Son but, cela a aidé comme
aucun autre acte ne l’a jamais fait. Il en est ainsi avec
toute autre opposition à la volonté de Dieu. Il la
conformera à Son conseil, et l'utilisera pour atteindre Son
but.
Notons que
Christ n'est actif que sur le côté positif du dessein de
Dieu. Ses actes sont conformes à la volonté révélée de Dieu.
Satan et toutes les influences qui découlent de lui
fournissent le côté négatif. Ils accomplissent le conseil de
Dieu en résistant à Sa volonté. Christ ne le fait qu’en s’y
conformant pleinement. Ainsi, dans ce futur éon des éons,
Satan est banni et Christ est couronné le Chef de toute la
création. Ensuite, la volonté de Dieu et le conseil de Sa
volonté ne seront plus distincts. Son but ne nécessitera
plus d’opposition pour sa réalisation. Sous le bienfaisant
règne du Fils de Dieu, le mal ne sera plus indispensable à
Sa révélation. Sa volonté sera alors faite.
Il est
essentiel à notre enquête en cours de voir que Christ n'est
pas activement associé à l'intention sous-jacente de Dieu.
Il est au courant, mais Il ne la planifie pas ni ne la met
en pratique. Un incident dans Son ministère permettra de
clarifier cela. Quand les villes dans lesquelles la plupart
de Ses actes puissants avaient été faits ne se sont pas
repenties, Il n'a pas été déçu, mais il a adoré Dieu, en
disant :
“Je te loue,
Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché
ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu
les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que
tu l’as voulu ainsi !” (Matthieu 11:25). Notre Seigneur n’a pas caché Ses paroles au peuple.
C’était la volonté de Dieu de les faire connaître. Tandis
qu'Il révèle, Dieu cache. Ils travaillent à l'encontre de
l'autre. Christ ne change pas Ses méthodes pour se conformer
aux opérations de Dieu. Il acquiesce et adore, mais continue
d'agir selon la volonté révélée de Dieu, et non selon le
fonctionnement de Son conseil ou de Son intention. Dans
cette affaire, Christ est actif sur un seul côté des
opérations de Dieu.
Un des
faits les plus étonnants et instructifs au sujet de Christ
est l'abnégation totale de Sa volonté. Le seul être humain à
Qui on pourrait faire confiance pour agir en accord avec Sa
propre volonté a tout à fait renoncé à son droit de le
faire. Il n'a jamais effectué Sa propre volonté. Il est vrai
qu'Il était presque toujours en parfaite harmonie avec la
volonté de Dieu, afin qu'il n'y ait pas de choc. Mais même
ainsi, la volonté du Seigneur provenait de Dieu, et non pas
de Lui-même.
Tout au
long de Son ministère terrestre, notre Seigneur n'a jamais
proposé que Sa volonté doive être suivie. C’était sa mission
d’accomplir la volonté d'Un Autre. Lorsqu’il est entré dans
le monde, il a dit :
“Voici, je viens ... pour faire ta volonté, ô Dieu !”
(Hébreux 10:7). C'est l'une de ses gloires les plus
gracieuses. Ne lui en dépouillons pas, en Le rendant
identique à la Déité dans ce domaine. Si nous le faisons, Il
disparaîtra. Le Christ de Dieu ne peut être conçu avec une
volonté de force égale avec le Père. Pourtant, de tous les
attributs distinctifs de la Déité, qu’est-ce qui est plus
concluant qu'une volonté adamantine ? S'il y a une
“essence”
qui
constitue la déité, elle doit être composée en grande partie
de la détermination.
“Non
pas Ma volonté, mais la Tienne”
est le flash éclairant qui révèle la relation existant entre
la volonté de Christ et Son Dieu. C’est en contraste avec
l'arrogance ignorante des hommes stupides qui crient
“Je
veux ce que je veux quand je le veux !”
Christ a reconnu le fait qu'il y a de la place pour une
seule volonté suprême dans un univers qui fonctionne selon
le conseil de la volonté de Dieu (Éph. 1:11). Il insiste sur
le fait que Sa propre volonté n'est pas suprême. Quand Il Se
trouve en dehors de la volonté de Dieu, Il s'incline devant
elle. Dans ce seul acte, Il rend Sa position claire. En tant
que le divin Exécutif et le Représentant, Sa volonté a
coïncidé avec la Déité, mais, lorsqu'Il fut appelé à
souffrir en tant que Sauveur, Il a dû subordonner Sa propre
volonté à la volonté de Dieu.
La
possession d’une volonté n'est pas un attribut exclusif de
la déité. Probablement toutes les créatures sensibles de
Dieu possèdent une certaine volonté. Mais aucune d’elles ne
peut effectuer ses volontés, sauf dans la mesure où
celles-ci sont en accord avec l'intention de Dieu. La
volonté de Dieu est absolue et finalement triomphante. Elle
ne se subordonne jamais à une autre. Celui qui aligne sa
volonté dans le but divin est Divin, mais pas Dieu. Le fait
même qu'il cède à Un Autre est la preuve que sa volonté
n'est pas souveraine.
La preuve
concluante que Christ ne S’est pas arrogé la direction des
affaires, même dans Son propre ministère, se retrouve dans
Ses assurances répétées qu'Il n'a
pas suivi Sa
propre initiative.
“Je
ne cherche pas Ma volonté”
(Jean 5:30), a-t-Il dit aux Juifs qui mettaient en doute Sa
Messianité. L'Oint n'est pas en Lui-même la Déité Qui décide
du cours de l'histoire. Il est Celui Qui réalise les décrets
de Celui Dont la volonté est suprême. Encore une fois, Il
leur proteste,
“je
suis descendu du ciel, non pas que je devrais faire Ma
volonté ...” (Jean 6:38).
Le fait
qu'Il avait une volonté à Lui, indépendante de celle de
Dieu, est évident d’après les textes déjà cités. Mais elle
était toujours si bien en harmonie avec celle de Son Père
qu’elles étaient pratiquement une en opération. Le temps
vint, cependant, lorsque la volonté du Fils ne coïncida pas
avec la volonté de Son Père. À la vue de la souffrance
suprême de la croix, Son âme recula, et Sa volonté ne
pouvait pas accepter. D'où Son cri amer :
“Père,
si c’est Ton intention, éloigne cette coupe de Moi”
(Luc 22:42). Il ne voulait pas les angoisses terribles qui
se trouvaient sur le chemin que Dieu avait préparé pour Ses
pieds. Il recula de terreur à l'ombre qui devait Le séparer
de la communion avec Dieu.
Il était en dehors de
la volonté de Son Père. L'un d'eux doit céder.
C'est à
cette crise que nous voyons plus clairement le fossé entre
la volonté de Dieu et la Sienne. Dieu ne pouvait pas dire :
“Non pas Ma volonté.” Avait-il cédé,
tous Ses plans auraient échoué. Le but entier de la création
aurait fait une fausse couche. Le Sacrifice doit être
offert, ou le péché détrônerait la Déité. Les espoirs d'un
univers dépendaient à ce point sur l'inflexibilité de la
volonté de Dieu. Et l'attente de toute la création même
dépendait de la souplesse de la volonté de Christ. Il est
tout aussi nécessaire que le Fils doive céder qu’il est
nécessaire que le Père doive être inflexible. La gloire de
Dieu, c'est Sa détermination irrésistible. La gloire du
Fils, Sa soumission.
Combien
peu d'entre nous connaissent la signification puissante de
ce cri d'auto-effacement :
“Non pas Ma
volonté, mais la Tienne !” En tout temps,
c'est la gloire de Christ. Avant Son incarnation, durant Sa
vie terrestre, dans la gloire de la résurrection, dans Sa
soumission définitive à la réalisation, Il cède toujours à
la volonté d'Un Autre. Est-ce la fonction convenable de la
Déité absolue ? Cela ne peut pas l’être. En outre, lorsque,
une fois dans Sa carrière, Il Se trouve en travers de la
volonté de Dieu, fait-Il valoir Sa volonté, comme Dieu le
ferait ? Il ne le fait pas. Le seul moment où Il a désiré
agir de façon indépendante de Dieu, Il a submergé Sa
volonté, et a préféré celle de Son Père.
Dispensateur et Receveur
Dieu et
Christ sont liés l’un à l’autre en tant que Dispensateur et
Receveur. Dieu Lui a donné les mots réels qu’Il a dits,
l'esprit même avec lequel Il les a prononcés, les disciples
qu’ils ont gagnés, Sa puissance et Son trône et Sa gloire.
Tous sont des dons pour Lui provenant de Dieu. La Déité
absolue ne peut pas recevoir de dons comme ceux-ci, car Elle
est Elle-même le Propriétaire et la Source de tout. En
“donnant”
à Dieu, nous ne faisons que retourner ou reconnaître ce qui
est déjà à Lui. Christ, cependant, peut recevoir. C'est Sa
gloire propre, par rapport à Dieu.
Les
déclarations, qui sont tombées des lèvres de Christ,
semblaient aussi spontanées que si elles étaient issues de
Son propre esprit au moment où elles sortaient de Sa bouche.
Pourtant, elles ont été inspirées dans un sens supérieur.
Quand d'autres ont parlé, le
compte-rendu de
leurs paroles a généralement été inspiré. Mais dans Son cas,
les mots eux-mêmes sont un don de Dieu pour Lui, et à
travers Lui à Ses disciples. Il n'a pas formulé une
philosophie de vie et l’a transmise à Ses disciples. Il
avait une vision divine, et a parlé comme aucun autre homme
n'a jamais parlé, parce que Ses paroles étaient un cadeau du
ciel. Il a dit,
“les déclarations que Tu M'as données, je leur ai donné”
(Jean 17:8). Encore une fois,
“Je
leur ai donné Ta parole”
(Jean 17:14).
Il a reçu
tous Ses disciples comme un don de Dieu. Il n'a pas eu la
prétention de les convaincre par Ses propres forces de
persuasion. En effet, Il n'avait aucun espoir que quiconque
Le suivrait à moins que Son Père le Lui ait donné (Jean
6:37). Étant le don du Père, ils ne dépendaient pas de Sa
propre protection seulement, mais de celle de Son Père (Jean
10:29). Sa prière d'intercession, dans le dix-septième
chapitre de Jean, est pleine de références à ceux que le
Père Lui avait donnés. Ils reçoivent la vie éonienne (Jean
17:2). Il leur manifeste le nom de Dieu (verset 6). Ils
appartiennent toujours au Père (verset 9). Il les gardera
(verset 11). Christ les avait gardés (verset 12). Ils
verront Sa gloire (verset 24).
Le
jugement est donné
au Fils. Ce n'est pas Son droit inhérent. Cela appartient à
la Déité absolue. Cela est délégué au Christ en raison de
Son humanité (Jean 5:22,26,27). Toute autorité
gouvernementale est à Lui comme un don aussi (Matthieu 28:18
; Jean 17:2). Le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de Son
père David (Luc 1:32). Toutes les gloires qui sont à Lui
maintenant et dans l'avenir Lui viennent de la main du Père
(Jean 17:22,24 ; 1 Pierre 1:21). Tout cela Le désigne comme
le grand Bénéficiaire. Dieu est généreux dans Ses présents à Son Fils. Cela
ne diminue pas Sa gloire dans le moindre degré de
“donner”
à Dieu Sa vraie place comme le grand
Dispensateur.
La prière
qu'Il a enseignée à Ses disciples leur transférait Son
attitude envers la volonté de Dieu (Matthieu 6:10, Luc
11:2). Il n'a pas prié le Père pour de l’aide pour effectuer
Sa propre volonté. Les disciples, de même, ne doivent pas
avoir de volonté propre, mais doivent se soumettre à la
volonté de Dieu et chercher son accomplissement. Notre
Seigneur n'a jamais cherché à mettre Sa propre volonté sur
Ses disciples. Il a exigé l'obéissance à Lui-même seulement
puisque l'obéissance Lui a été
donnée. Il est
venu, non pas en Son propre nom, mais au nom de Son Dieu et
Père. C'est Sa fonction de S'effacer, de sorte que,
finalement, tous seront directement soumis à la volonté de
Dieu, sans Son intervention.
On
objectera que nous devons faire la distinction entre le
Christ pré-incarné et Sa carrière terrestre, ainsi que Ses
gloires présentes et futures. On insiste généralement sur le
fait que Son
kenõsis,
ou son dépouillement, expliquera Sa soumission lorsqu’Il
était sur la terre. La question peut être réglée très
simplement et de façon satisfaisante en déterminant Sa
relation finale avec Dieu après que les éons soient passés.
Retrouvera-t-Il ensuite Sa place dans la
“trinité”
et quitter la place de soumission pour la suprématie de la
Déité ? Le contraire est plutôt vrai.
Bien que peu de choses sur cette réalisation
glorieuse soient révélées, Sa place définitive dans
l'univers est quant à elle clairement et définitivement
déclarée. Le Fils sera également
soumis à Dieu, avec le reste de l'univers (1 Cor. 15:28).
La
soumission est la
gloire la plus élevée et ultime du Fils de Dieu. Au cours
des deux derniers éons, Il exercera le pouvoir et
l'autorité, de sorte que des myriades Lui seront
subordonnées. Il sera le Souverain de l'univers. Il
soumettra toutes les créatures de Dieu à Lui. Ce faisant, Il
agit comme Dieu, Il utilise le pouvoir et les prérogatives
de Dieu. Alors qu’Il le fait, Il est appelé Dieu. Mais quand
Il l'a accompli, Il ne retourne pas à un état de Déité
absolue, comme la théorie trinitaire doit insister, mais Il
démissionne des fonctions mêmes qui se rapportent à la
Déité. Il abdique volontairement Son trône. Il renonce à Son
autorité sur la création, et prend une place subordonnée.
Il a été
suggéré que cette soumission ne s'applique qu'à Son œuvre
médiatrice. Mais le fait est que Son œuvre de Médiateur est
terminée à ce moment-là. Il n'est ni Roi ni Sacrificateur.
Il n'est même pas Prophète. Toutes Ses fonctions de
médiateur ont été accomplies. Elles disparaissent à la
réalisation, parce que leur but a été accompli. La
soumission est strictement personnelle. Il n'est pas appelé
Christ, mais le Fils.
Le Fils Lui-même
sera également soumis. Il a soumis tout le reste à Dieu, et
Il rejoint la compagnie de sujets, afin que Dieu soit Tout
en tous. Il est
Celui Qui, ajouté au reste de l'univers, rend la soumission
à Dieu universelle.
L'Envoyeur et l’Envoyé
La Déité
envoie, mais n'est pas envoyée. Son Fils est envoyé, et
n'envoie jamais Son Père. Cette relation est fondamentale.
Il ne s'agit pas d'un arrangement temporaire de médiateur.
Cela existe tout au long de la révélation. Ces fonctions ne
sont jamais inversées. La Déité est toujours l'Expéditeur,
et le Fils est toujours l'Envoyé. Il s'agit d'une relation
essentielle ou fondamentale, qui éclaire et reflète les
gloires de chacun. La Déité ne serait pas telle si Elle
était envoyée. Christ ne serait rien s'Il n'était pas envoyé
par Dieu.
Nous ne
pouvons pas concevoir que la Déité absolue soit envoyée. Qui
est là pour L’envoyer ? Qui a le droit de Lui dire d'aller
d'un endroit à un autre ? Qui a la sagesse de décider de Son
emplacement pour Elle ? Et comment peut-Elle obéir, alors
qu'Elle est présente partout ?
L'une des
“en
vérité, en vérité”
de notre Seigneur insiste sur le fait que l'esclave n'est
pas plus grand que son maître, pas plus qu’un apôtre est
plus grand que Celui Qui l'envoie (Jean 13:16). L'envoyé est
toujours subordonné à celui qui l'envoie. Il peut y avoir un
accord mutuel entre égaux, mais leur égalité disparaît dès
que l’un devient obéissant aux ordres donnés par l'autre.
Le Fils
est venu pour faire la volonté de Celui Qui L'a
envoyé (Jean 6:38, 39, 40). C’était Sa nourriture (Jean 4:34). Il en
a fait la base de Son appel au peuple. Il leur a dit,
“je
ne puis rien faire de Moi-même. Selon que j'entends, je
juge, et Mon jugement est juste, parce que que je ne cherche
pas Ma volonté, mais la volonté de Celui Qui M’a
envoyé
”
(Jean 5:30). La Déité Absolue ne peut pas être
envoyée par un
autre. Elle va là où Elle va, sans entrave, si en effet on
peut parler d’Elle de cette façon, car Elle est présente
partout. Elle envoie, mais n'est pas envoyée. Elle délègue
un pouvoir, mais ne peut pas être mandatée, car il n’y a
personne qui a le pouvoir de La déléguer. En ce qui concerne
la Déité, Christ n'est pas l'Expéditeur, mais l'Envoyé.
Le
discours de notre Seigneur aux Juifs, quand ils ont demandé
un signe, réitère Sa dépendance sur la volonté de Dieu Qui
L'a envoyé. Il
leur a dit,
“je
suis descendu du ciel, pour faire, non Ma volonté, mais la
volonté de Celui Qui M'a
envoyé. Or, la volonté de Celui Qui M'a envoyé, c’est que je ne
perde rien de tout ce qu’Il M’a donné, mais que je le
ressuscite au dernier jour”
(Jean 6:38-40). Sa propre volonté a été totalement éclipsée
dans tout ce qu'Il a fait. Il était entièrement occupé avec
la volonté de Dieu.
Les éléments essentiels de la divinité
Le mot
“essence”
est souvent utilisé dans le raisonnement au sujet de la
soi-disant
“Divinité”.
Le mot
“essentiel”
est beaucoup plus clair. Nous avons examiné plusieurs de ces
éléments essentiels, et dans tous les cas, la Déité Suprême
les possède et notre Seigneur Jésus-Christ ne les possède
pas. Par conséquent, Il n'est pas
“un en essence”
avec la Déité. Il a un Dieu, Qu'Il sert et adore. Il est le
Canal, mais pas la Source. Il a une volonté, mais est soumis
à un supérieur. Il est un Bénéficiaire d’Un au-dessus de
Lui. Il est envoyé et commissionné par un Supérieur. Rien de
cela n'est compatible avec la Déité. Le Suprême n'a pas de
Dieu, n’adore personne, procure tout, n'est soumis à aucune
autre volonté, donne et envoie, mais ne peut pas être
mandaté, parce qu'Il
est suprême, et il n'y a pas de Dieu au-dessus de Lui.
q