Christian Churches of God
[283]
Les Colonnes de Philadelphie
(Édition
1.0 20010913-20060609)
La promesse faite à la plus petite et la plus fidèle des Églises de Dieu,
l'Église des Philadelphiens, était qu'ils seraient faits des Colonnes dans
le Temple de Dieu. Cette promesse est bien plus puissante qu'elle ne
pourrait le sembler au premier abord.
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Les Colonnes de
Philadelphie [283]
Dans le
texte des messages aux Sept Anges des Sept Églises, Christ s’adresse à
l'Église des Philadelphiens en ces termes :
Apocalypse 3:7-13
Écris à l’ange de l’Église de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint,
le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne
fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira :8 Je connais tes
œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma
parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte
ouverte, que personne ne peut fermer. 9 Voici, je te donne de
ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais
qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et
connaître que je t’ai aimé. 10 Parce que tu as gardé la parole de
la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui
va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. 11 Je
viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta
couronne. 12 Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans
le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de
mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui
descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. 13 Que
celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)
Ce texte déclare que celui qui vaincra sera fait colonne dans le
Temple du Dieu du Messie, et la version RSV précise : il n’en sortira
plus jamais. Cependant, le texte original dit littéralement : il ne
sortira plus désormais (cf. l'Interlinéaire de Marshall où il est écrit
: En aucun cas, il n’en sortira plus jamais).
Que signifie exactement être fait une colonne dans le Temple du Dieu
du Messie ? Que se passe-t-il dans ce message aux églises ? Y a-t-il ici
un récit dont nous pourrions tirer une compréhension plus profonde ?
Tout d'abord, pourquoi le message était-il adressé aux anges et non
directement aux églises ? La réponse peut être déduite des faits
historiques. Les Églises mentionnées correspondent à une série de villes
d'Asie Mineure situées sur une route postale. L'hypothèse est que cette
route suivait un ordre séquentiel, commençant par Éphèse et passant par les
autres villes jusqu'à la dernière mentionnée qui était Laodicée. L'ordre
était donc le suivant : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes,
Philadelphie et Laodicée.
Puisqu'elles suivaient une progression ordonnée comme un itinéraire
postal, on a alors supposé qu'elles faisaient en réalité référence à des
ères de l’Église réparties sur toute l'histoire de l'Église dans le
désert. Bien entendu, cette vision est totalement rejetée par l'Église de
Rome, car elle implique que le porte-lampe [symbole de l'autorité
spirituelle] serait passé d'une ère à une autre et ne pouvait donc pas
rester fixé en une seule église en un seul lieu, comme le prétend le système
Catholique Romain. L'Église Orthodoxe pourrait rejeter cette interprétation
pour des raisons similaires, mais s’appliquerait à elle-même comme
l'autorité, le système romain étant dérivé d’elle et donc également dépourvu
de légitimité. Leur résistance à cette interprétation de la prophétie se
renforcera à mesure qu’elles progresseront toutes vers une réunification au
cours des prochaines années. Depuis 1996, l'Église Copte égyptienne est
revenue en union avec Rome après une scission remontant à l’an 451, suite au
Concile de Chalcédoine. Cette rupture a été provoquée par l’augmentation des
persécutions dues au Fondamentalisme égyptien (voir aussi La
Chute de l'Égypte (No. 036)).
Le fait que le message ait été adressé aux anges des Sept Églises
signifie qu'ils étaient responsables de ce qui se passait dans ces églises,
et que le message avait une portée qui transcendait le temps.
La notion d'une ère de l'église prolongée trouve son confirmation dans le
mode de gouvernance même des Églises durant les premiers siècles.
Jean était effectivement à la tête de toutes les Églises depuis Éphèse
après la mort des autres apôtres. Pierre, par exemple, avait été évêque
d'Antioche et non de Rome. Ses successeurs, qu’il avait formés, ont plus
tard établi leur siège à Smyrne. Polycarpe et plus tard Polycrate étaient
les principaux évêques d'Orient. Ils formaient et envoyaient des évêques en
Europe et en Orient. Par exemple, les évêques de Lyon, jusqu'à Irénée,
étaient formés et envoyés par Smyrne, et non de Rome. La tradition attribue
à Polycarpe la fondation de l'Église de Lyon vers l’an 120 EC (ère courante)
(cf. le document La
Chronologie des Églises de Dieu (No. 030)).
Ainsi, Éphèse représentait le premier amour de l'Église. Elle était
nouvelle et constituait la demeure du dernier apôtre, celui aimé par Jésus
Christ. C'est dans cette lumière qu'il faut comprendre le message. L'apôtre
Jean a rédigé ces messages alors qu'il était en exil sur l'île de Patmos
vers l’an 95 EC (l'ère courante).
Apocalypse 1:9-20
Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au
royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à
cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. 10 Je fus
ravi en esprit au jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix
forte, comme le son d’une trompette, 11 qui disait : Ce que tu
vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises, à Éphèse, à
Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée. 12 Je
me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après
m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or, 13 et, au milieu
des sept chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu
d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or sur la poitrine. 14Sa
tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la
neige ; ses yeux étaient comme une flamme de feu ; 15 ses pieds
étaient semblables à de l’airain ardent, comme s’il eût été embrasé dans une
fournaise ; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux. 16 Il
avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë,
à deux tranchants ; et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille
dans sa force. 17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme
mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : Ne crains point ! Je suis
le premier et le dernier, 18 et le vivant. J’étais mort ; et
voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort
et du séjour des morts. 19 Écris donc les choses que tu as vues,
et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles, 20 le
mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept
chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les
sept chandeliers sont les sept Églises. (LSG)
Le Jour du Seigneur mentionné ici ne fait pas référence au
prétendu dimanche, mais au Jour du Seigneur à la fin de l'âge (voir Le
Jour du Seigneur et les Derniers Jours (No. 192)).
Jean avait été emprisonné à cause de son témoignage, et il a été en
réalité gardé en vie pour recevoir cette Révélation, que Dieu a donnée à
Jésus-Christ. Le livre est appelé l’Apocalypse (terme grec signifiant
Révélation) de Jean par le système romain, bien qu’il s’agisse d’une
révélation de Dieu à Jésus-Christ, que celui-ci a transmis ensuite à Jean.
Cela signifie que Christ, même après sa résurrection, n'était pas omniscient
et qu’il dépendait de la révélation volontaire de Dieu — il n'était
donc pas Dieu dans le même sens que le Père Éternel était Dieu.
Dans ce passage, Christ dit à Jean d'écrire ce qui est alors et
ce qui doit arriver ensuite. Il explique que les sept étoiles sont les
sept anges des sept églises, et que les sept porte-lampes d'or sont les sept
églises qu’ils président et qui leur sont confiées.
Ce texte nous enseigne plusieurs choses :
· Les sept églises possèdent chacune leur propre lampe
[témoignage].
· Les sept anges sont des étoiles à part entière [une autorité
spirituelle].
· Le message est donné à chacun d’eux individuellement.
De cela, nous déduisons que chaque Église et chaque ange sont directement
responsables devant Jésus-Christ, et qu’il n'y a pas de continuité
automatique de personnes ou d'autorité d'une église à une autre.
Chaque ange et son église sont responsables devant Christ, qui porte
l’épée à deux tranchants sortant de Sa bouche — la parole de la Loi de Dieu
et le témoignage de Jésus-Christ. Nous verrons que l'échec est puni par le
retrait de l'autorité, symbolisée par l’enlèvement du porte-lampe
lui-même.
Le message concernait à la fois ce qui était alors et ce qui
devait venir. Ainsi, cette prophétie couvrait toute l’histoire des
Églises. L'argument pourrait être avancé, et certains l’ont fait, que les
Églises elles-mêmes à ces emplacements étaient simplement concernées par la
prophétie et que lorsque celles-ci ont disparu, le cadre temporel de la
prophétie expirait également avec elles. Cependant, cette interprétation
n’est pas corroborée par l'histoire des Églises elles-mêmes dans ces
localités. Les ères d'Éphèse et de Smyrne sont clairement identifiables, et
l'autorité spirituelle a effectivement était transmise de l'une à l'autre.
Pourtant, l'Église d'Éphèse n'a jamais retrouvé son importance initiale,
alors que les œuvres et prophéties mentionnées dans la Révélation de Dieu à
Jésus-Christ lui attribuent une signification bien plus profonde. De plus,
il doit y avoir un message plus important en jeu, que la prophétie va bien
au-delà d'un simple contexte local. Si cette vision était limitée aux seules
Églises physiques de l'époque, la prophétie perdrait sa portée profonde et
pourrait être accusée de minimiser/banaliser l'importance des messages
prophétiques pour les Églises à travers les temps.
Pour comprendre pleinement ces prophéties, nous devons étudier
attentivement les messages aux sept Églises et leur application historique.
Cela nous permettra de discerner leur véritable signification et leur
pertinence pour l'Église à travers les siècles, jusqu'à la fin des temps.
Éphèse
Jean est chargé d'écrire à sa propre église.
Apocalypse 2:1-7
Écris à l’ange de l’Église d’Éphèse : Voici ce que dit celui qui tient
les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept
chandeliers d’or : 2 Je connais tes œuvres, ton travail, et ta
persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as
éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as
trouvés menteurs ; 3 que tu as de la persévérance, que tu as
souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé. 4 Mais
ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. 5 Souviens-toi
donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon,
je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne
te repentes. 6 Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les œuvres
des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi. 7 Que celui qui a des
oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je
donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. (LSG)
Dans cette première église, nous sommes proches du contexte et de
l’époque de Jean. Les grandes controverses mentionnées par Jean dans les
épîtres de Jean couvrent ces disputes jusqu'à la période de l’Apocalypse.
C’est l’époque désignée comme ce qui est. Les critiques modernes
prétendent que le texte fait référence aux événements de Rome sous Néron,
mais cela est incorrect. L'Église primitive a accepté ce texte comme
prophétique pendant des siècles. Les textes ont été rédigés dans le langage
de la fin du premier siècle, compréhensible pour leurs contemporains, mais
ils concernent des événements s’étendant sur les millénaires à venir.
L'importance d'Éphèse et d'Antioche pour l'Église ne doit pas être
sous-estimée. Pourtant, Antioche, sous Pierre et ses successeurs, n'est pas
du tout mentionnée dans ces prophéties, alors que des régions qui n’étaient
même pas encore des évêchés y figurent.
L’apostasie (l’abandon) ou la perte du premier amour de cette ère et de
cette église est facilement identifiable et incontestée. Ce qui est en
question, c'est la pertinence du cadre temporel (chronologie) et des lieux
pour les Églises de Dieu.
Éphèse était une grande ville portuaire sur la côte de l'Asie Mineure.
C’était un important centre commercial et religieux, et Paul y a travaillé
pendant une longue période. Actes 19:8,10 mentionne qu'il a enseigné dans la
synagogue pendant trois mois, puis dans la salle de Tyrannus pendant deux
ans. Actes 20:31 donne un chiffre rond de trois ans pour la durée totale de
son séjour. Le nom des Éphésiens apparaît dans certains manuscrits
d’Éphésiens 1:1 (A, D, G et la famille postérieure Koinè ou
Byzantine). Éphèse est aussi mentionné dans Actes 18:27 dans le Codex D
et en marge de la version syriaque Harklienne. Les Éphésiens sont cités dans
Actes 19:28, 34,35, et Trophime l'Éphésien est mentionné dans Actes 21:29.
L'Église d'Éphèse était incontestablement l’un des premiers et principaux
centres de l’Église primitive.
Au Nord d'Éphèse, à l'embouchure du fleuve Hermus, se trouvait Smyrne, et
plus au nord encore, dans la vallée de la rivière Caïcus, se trouvait
Pergamum (également appelée Pergamos). Ce nom est dérivé d'un terme ancien
signifiant citadelle.
Selon Strabon (XIV. 632 640), les premiers habitants de la région étaient
des Cariens et des Lélèges. Ils en furent chassés par Androclès,
fils du roi d'Athènes, qui dirigea la colonisation grecque ionienne vers
cette région, vers l’époque après la mort du roi Salomon et de la partition
d'Israël. Androclès est considéré comme le fondateur d'Éphèse. Cependant, un
culte d'Artémis y existait bien avant. Le premier temple d’Artémis a été
construit par l'architecte Chérsiphron (Strabon
XIV 640). La ville a été dédiée à Artémis lors du siège par les Lydiens sous
Crésus vers l’an 560 AEC (Avant l’Ère Courante), lorsqu’il a commencé sa
conquête de toutes les nations à l'ouest du fleuvre Halys. Par la suite,
Crésus lui-même a fait don des bœufs d'or et de la plus plupart des colonnes
du temple (cf. Interpreter's Dictionary of the Bible, Vol. 2, p.
115).
Cyrus a vaincu Crésus en l’an 546 AEC. Puis son général Harpagus a soumis
les cités ioniennes (Hérodote I, 162), dont sans aucun doute Éphèse. Le
temple d’Éphèse a été incendié le jour de la naissance d'Alexandre le Grand.
En l’an 334 EC, Alexandre a conquis les Perses près du fleuve Granique,
et le temple a été reconstruit à cet endroit peu de temps après. Les
Éphésiens ont décliné l'offre d'Alexandre de financer les travaux.
Le général d'Alexandre, Lysimaque, est considéré comme le refondateur
moderne d'Éphèse lorsqu’il en prit le
contrôle avec la majeure partie de l’Asie Mineure. Il a reconstruite la
ville sur un terrain plus élevé, et ses murs et tours sont encore visibles à
ce jour sur les collines. Il a également construit un nouveau port.
Après la défaite et la mort de Lysimaque face à Séleucus Ier, Éphèse,
avec tout l’empire asiatique de Lysimaque, passa à son fils Antiochos Ier et
devint ainsi partie de l’Empire séleucide (Pausanias I, 16.2). En l’an 190
AEC, le roi séleucide Antiochos III le Grand, fut vaincu par les Romains à
Magnésie, près de Sipylus, et les cités d'Asie Mineure tombèrent sous
domination de Rome (Tite-Live XXXVII. xxxvii- xlv). Lors de cette bataille
de Magnésie, Eumène II de Pergame a aidé les Romains, qui lui ont par la
suite donné une grande partie des possessions d'Antiochos, y compris la
ville d'Éphèse.
À la mort du dernier roi de Pergame, Attale III Philométor, en l’an 133
AEC, son royaume a été légué aux , et ainsi Éphèse passa de nouveau sous
leur domination (cf. Interpreter’s Dict., ibid.). Avant l’an 64 AEC,
les Romains y avaient réprimé toute opposition sérieuse, et toute la région
était entièrement sous l'influence romaine. Sous Auguste, on bénéficia d’une
paix générale et, en l’an 29 AEC, la ville d'Éphèse dédia un sanctuaire à
Rome et, selon Dion Cassius (LI, xx, 6), Éphèse est devenue la ville
principale d’Asie et le Dictionnaire Interpreter’s Dictionary note :
Au cours du siècle (ou des deux siècles) suivant(s), elle jouissait de
cette grande gloire comme en témoignent encore ses ruines (ibid.).
Le temple d'Artémis à Éphèse était considéré comme l'une des sept
merveilles du monde antique, mais avec l'avènement du Christianisme, son
importance déclina et les Goths unitariens et iconoclastes finalement
incendièrent en l’an 262 EC et détruisirent presque entièrement le temple.
Un temple dédié à l'empereur Domitien (81-96) a été érigé à Éphèse, ainsi
qu’un temple au dieu égyptien Sérapis fut érigé au IIe siècle.
C’était pendant et après l'époque de Jean. Domitien a persécuté l'Église et
était leur ennemi juré. Cependant, Éphèse est restée un site chrétien
pendant de nombreux siècles. Le village et la colline situés près de la
région de l'Artémision (temple d'Artémis), appelés Aysoluk tirent
leur nom de "Agios Theologos", titre donné à Jean dans l'Église
d'Orient (cf. Interp. Dict., ibid., pp. 117-118).
Le site est resté en activité pendant de nombreux siècles, et une grande
basilique y a été érigée, probablement au quatrième siècle. Entre le stade
et le port se trouvent les ruines d'une autre grande église, identifiée
comme l'Église de la Vierge Marie, qui a accueilli le Concile d'Éphèse en
l’an 431.
Ces éléments nous donnent une vision claire de l’importance d’Éphèse par
rapport aux autres villes. Nous constatons aussi qu’elle fut en ruines
pendant des siècles avant que les fouilles ne commencent, menées par J.T.
Wood le 2 mai 1863.
Ces détails, nous permettent d’écarter deux possibilités :
Tout d'abord, nous éliminons l’idée que le texte de l'Apocalypse était un
message pour une église qui devait durer jusqu'à la venue du Messie.
Deuxièmement, l'histoire nous permet d’exclure que l'importance des
Églises se soit transmise de l’une à l'autre au fil du temps.
L'importance de Smyrne a effectivement grandi, et ses évêques ont joué un
rôle clé dans les disputes Quartodecimans à la fin du IIe siècle (voir le
document Les Disputes
Quartodécimanes (No. 277)). Cependant, on ne peut pas affirmer que
Pergame, qui devint effectivement un évêché plus tard, ait succédé à
l'importance de la troisième Église et l’ait conservée jusqu'à ce que
l'Église de Thyatire prenne le relais.
Il n’y a pas eu une continuité dans les ères des Églises, et pourtant, le
texte concernant Thyatire et les suivantes suggère que ce devait être le
cas.
En réalité, ces textes perdent tout sens si l’on suppose que les messages
devaient s’appliquer jusqu'à la venue du Messie, alors que ces églises ont
disparu depuis des siècles et que ces régions ne sont même plus chrétiennes.
Les arguments selon lesquels ces textes auraient été écrits à l'époque de
Néron, concernent des événements survenus à cette époque, visent clairement
à éliminer le Livre de l'Apocalypse en tant qu’œuvre prophétique, et ainsi à
écarter ces prophéties de toute considération pour les Derniers Jours.
Par exemple, Éphèse a été enterrée pendant des siècles et se trouvait à
plus de sept miles (environ 11 km) ou plus à l'intérieur des terres au
moment de son excavation. Quant à Laodicée, que certains prétendent avoir
été active au moment de la venue du Messie, elle n'a commencé à être
fouillée que récemment.
Éphèse a bien déclenché une série d'événements qui devaient se prolonger
jusqu'à la venue du Messie, et les prophéties concernent effectivement des
ères de l'Église. Nous allons examiner ce que cela signifie au fur et à
mesure que nous parcourons les siècles.
Smyrne
Smyrne, comme nous l’avons vu, se trouvait juste au nord d'Éphèse. C’est
aujourd’hui la ville moderne d'Izmir. À ce jour, elle reste un grand centre
commercial important et animé, et peut-être le plus important de l'Asie
Mineure.
Elle fut transformée en une zone urbaine fortifiée par Antigonus et
Lysimaque à la fin du IVe et au début du IIIe siècle AEC. À partir de l’an
195 AEC, Smyrne s'est alliée à Rome et a établi un culte dédié à la ville de
Rome. Elle était protégée et récompensée, sauf lorsque Trébonius, l'un des
assassins de Jules César, y trouva refuge et que Dolabella prit la ville et
exécuta Trébonius (Interp. Dict., Vol. 4, p. 393).
En l’an 23 AEC, parmi onze villes, Smyrne s’est vu accordé le “privilège”
de construire un temple à l'empereur Tibère en raison de sa longue histoire
de loyauté envers Rome (Tac. Ann. IV.55-56). Le Dictionnaire Interpreter's
Dictionary affirme que :
Elle rivalisait avec Éphèse et Pergame pour le titre
de première ville d'Asie (ibid.).
Smyrne abritait divers cultes, y compris le culte impérial. Le culte de
la Mère de Sipyle, que Filson considère comme une forme de culte à
Cybèle (ibid.), était également présent.
Un hommage révérencieux était également rendu à Homère, ce qui impliquait
une acceptation du Panthéon homérique. La ville comptait aussi une
importante communauté Juive, qui était farouchement hostile aux Chrétiens.
L'arrivée du Christianisme à Smyrne reste inconnue. Les premières
indications à ce sujet proviennent du Livre de l'Apocalypse dans ces textes.
Jean, cependant, reçoit des révélations concernant ce qui adviendra de
Smyrne dans le futur, et à l’époque où il écrivait, la ville ne possédait
certainement pas de “porte-lampe” d’importance notable. En dehors de
l’Apocalypse, il n'existe aucun autre témoignage de l'Église de Smyrne avant
la fin du Ier siècle.
Apocalypse 2:8-29
Écris à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le
dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie : 9 Je
connais ta tribulation et ta pauvreté bien que tu sois riche, et les
calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui
sont une synagogue de Satan. 10 Ne crains pas ce que tu vas
souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que
vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle
jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. 11 Que
celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : Celui qui
vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.
Le texte évoque ici les persécutions à Smyrne. Après la mort de Jean,
l'Église de Smyrne a en fait pris la relève d'Éphèse comme principale
communauté chrétienne, sous la direction du disciple Polycarpe. Celui-ci a
administré l'Église depuis Smyrne et a établi des églises jusqu’en Gaule,
notamment à Lyon, dans ce qui est aujourd’hui le sud de la France, à partir
de l’an 120 EC.
Les dix jours font en réalité référence à la grande persécution de
Dioclétien, qui dura trois ans en Occident, mais se prolongea pendant dix
ans en Orient, de 303 à 313 EC. Ces persécutions ont pris fin en l’an 314
avec l'édit de Milan, aussi appelé Édit de Tolérance, promulgué par
Constantin. Celui-ci a alors chercher à réglementer le culte chrétien dans
l'Empire romain. Les Juifs ont persécuté l'Église pendant l'ère de Smyrne,
et cela a continué jusqu'à la chute des royaumes judéo-arabes, qui est
survenue avec l'émergence de l'Islam. À cette époque, l'influence des Juifs
était considérable, s’étendant jusqu’en Afrique via la Corne de Éthiopie.
C'est au cours de cette période que le système rabbinique juif a instauré le
Calendrier de Hillel, modifiant les dates pour les conformer à la tradition
rabbinique postérieure à la période post-Temple. Ce calendrier fut réformé
en l’an 368 EC, sous l’autorité du Rabbin Hillel II, s’appuyant sur un
système de calcul ramené de Babylone par deux rabbins babyloniens en l’an
344 EC (cf. le document Le
Calendrier de Dieu (No. 156)).
L'Église observant le Sabbat à Smyrne subit un déclin en raison de
l’adoption progressive du système Trinitaire et des fêtes païenne comme
Easter/Pâques et Noël (Christmas) introduit là à la fin du IVe siècle. Les
Sabbatariens ont alors été contraints de se déplacer et de s’installer plus
à l'Est pendant un temps (voir le document Les
Origines de Noël et de Easter/Pâques (No. 235)).
Pergame
Pergame est une ville de Mysie, dans l’ouest de l’Asie Mineure. Elle
était célèbre à l'époque hellénistique.
Elle est située à environ quinze miles ou vingt-trois kilomètres à
l'intérieur des terres depuis la côte de la mer Égée, à environ deux miles
au nord de l'ancienne rivière Caïque qui est l’actuel Bakirçay. Le Caïcus
(la Caïque) marquait la frontière entre les anciennes régions de Mysie et de
Lydie. La ville est construite sur une colline haute de mille pieds, entre
les deux affluents du Caïcus : le Sélénos à l'ouest et le Cétios à l'est.
C'était une cité préhistorique dont le nom pré-grec signifiait
probablement Citadelle, un nom également attribué à la forteresse de
l'antique Troie. Ses contacts avec les colons grecs remontent au moins à la
période archaïque, mais elle est peu mentionnée avant l'époque hellénistique
(Interpreter's Dictionary of the Bible, article ‘Pergamum’, Vol. 3,
p. 733).
Xénophon et les vestiges de ses Dix Mille l’ont occupée comme une ville
importante de Mysie (Anabase VII. 8.8, cf. ibid.). La ville a frappé
même des pièces de monnaie au cinquième siècle AEC (avant notre ère).
La grande période de Pergame a commencé avec les successeurs d'Alexandre.
Elle faisait d’abord partie des territoires conquis par Antigone. À sa mort
en l’an 301 AEC, Lysimaque a pris le contrôle de l’Asie Mineure occidentale.
Il y a établi un trésor de 9000 talents et en confia le contrôle à Phyleterus,
l’un de ses officiers. Phyleterus s’est révolté en l’an 282 AEC et s’est
allié à Séleucos contre Lysimaque. Après la mort de Lysimaque au combat en
281 AEC et celle de Séleucos, Pergame passa progressivement du statut d’État
vassal des Séleucides à celui de royaume indépendant sous la dynastie fondée
par Phyleterus (283-263 AEC). La ville fut impliquée dans les luttes contre
les Galates, qui ont envahi l'Asie Mineure depuis l'Europe à partir de l’an
278 AEC. Elle était une alliée de Rome et, sous ses rois, elle est devenue
un centre renommé d'art et de savoir.
Phyleterus fut le premier roi Pagamene à vaincre les Galates au combat.
Son neveu, Eumène I (263-241), préféra leur verser un tribut à son
avènement. Mais Attale Ier (241-197) remporta sur eux une grande victoire
militaire, commémorée par des groupes de statues érigées tant à Pergame qu’à
Athènes. Plus tard, Eumène II (197-159) triompha d’eux en l’an 167 AEC.
Pergame a soutenu la cause romaine contre la Macédoine sous Attale Ier.
Eumène II a poursuivi cette politique en s’alliant aux Romains contre
Antiochos III de Syrie. En dépit de ses politiques pro-romaines, son
importance a diminué sous ses successeurs, Attale II (159-138) et Attale III
(138-133). Eumène II a contribué grandement à sa renommée, et sa
bibliothèque est devenue la deuxième plus importante après celle
d’Alexandrie (ibid., p. 734). La ville a bénéficié d’un mécénat
culturel, tradition dynastique qui a perduré jusqu'à son legs à Rome à la
mort d'Attale III.
Le trésor de Pergame fut envoyé à Rome, ce qui a affaibli la cité et
nourrit une hostilité croissante. En 88 AEC, la ville obéit même à l’ordre
de Mithridate de massacrer les Romains présents sur son territoire. Pergame
a alors perdu son autonomie, mais César la lui rendit en 47-46 AEC.
Sous l'Empire romain, bien que n'étant pas un centre commercial, Pergame
retrouva sa prospérité et devint un foyer du culte de l’adoration de
l’empereur. Le culte de Roma et Augusta y a été établi sous Auguste.
Plus tard, un temple dédié à Trajan a été érigé sur la citadelle, et un
autre en l’honneur de Caracalla sur la terrasse du théâtre. Ainsi, Pergame
est devenue "gardienne triple des temples" du culte impérial et le
centre officiel de ce culte dans la province d'Asie (ibid.).
Sa bibliothèque a disparu lorsqu’Antoine l’a offert à Cléopâtre pour
Alexandrie. Les statues de bronze des Galates ont été emportées à Rome sur
ordre de Néron. La ville était spectaculaire et se distinguait par son
urbanisme construit en terrasses.
Elle présente une décoration sculpturale spectaculaire du grand autel de
la terrasse supérieure, représentant la gigantomachie (le combat des dieux
contre les Géants). Ce relief est considéré comme le plus important monument
artistique conservé à Pergame (ibid.).
La
finalité de cet autel reste incertaine. La référence au "trône de Satan"
dans Apocalypse 2:13 ne semble pas concerner cet autel, contrairement à
certaines interprétations. M. J. Mellink (The
Interpreter's Dictionary, ibid.) estime qu'il s’agit plus probablement
du culte de l’empereur établi à Pergame.
La terrasse au nord de l'autel abritait le temple d'Athéna, intégré dans
une cour à colonnades qui donnait accès à la grande bibliothèque. Ce
complexe était également orné des statues des Galates vaincus.
À l'époque romaine, la ville a été élargie vers le sud, et une rue
couverte sur le versant ouest menait au sanctuaire d'Asclépios, où Galien a
exercé au deuxième siècle EC.
Mellink suggère que l'Église primitive de Pergame et ses luttes contre le
culte de l'empereur sont évoquées dans Apocalypse 1:11 ; 2:12, bien
qu’aucune preuve historique précise ne subsiste pour le premier siècle EC.
La ville romaine repose aujourd’hui sous la ville moderne de Bergama.
À l'époque byzantine, lorsque Pergame était devenu un évêché, les
habitants se retirèrent dans la citadelle et construisirent une nouvelle
muraille de fortification en réutilisant des anciens blocs sculptés des
frises de l’autel.
Rien n'indique que Pergame ait succédé à Smyrne comme centre dirigeant de
l'Église, que ce soit pour les factions trinitaires ou les unitariens
pauliciens. La conclusion s’impose : le message de l’Apocalypse s’adresse à
une ère, non à l'Église de Pergame proprement dite. Cependant, on
peut tirer des leçons sur la formulation selon laquelle le recours aux armes
comme citadelle semble avoir une certaine pertinence par rapport aux
messages que Christ a pour l'Église. Nous verrons que c'est effectivement le
cas.
Pour prouver que les messages s’adressaient exclusivement aux sept
églises ici, à cet endroit en Asie (et non à une succession d'Églises au fil
de l'histoire), les mots "qui sont en Asie" ont été ajoutés au texte
d’Apocalypse 1:11 dans le Textus Receptus [Texte Reçu] et la Bible
version KJV. Cette falsification avait sans doute pour but de faire
apparaître avec certitude que ces paroles se réfèrent à ces sept villes,
mais de tels mots n’existent pas dans les manuscrits anciens (cf. Companion
Bible note à Apoc. 1:11). Ainsi, le texte concerne bien une série
d'Églises qui ont incarné l'autorité de Dieu sous Jésus-Christ en tant
qu’Église véritable.
Cette période suivante de l'Église dans la prophétie est appelée l'ère
de Pergame. Cette période a suivi la fin de la période de Smyrne et
coïncide avec l’essor des Pauliciens en Asie Mineure. Ces derniers se sont
souvent alliés à la nouvelle force de l'Islam contre leurs persécuteurs dans
le système romain oriental. L’Islam lui-même est issu d'une branche de
l'Église de Dieu en Arabie. Il y a une série de messages adressés à cette
Église, car elle couvre une longue période de temps et présente un certain
nombre de problèmes doctrinaux et qu’elle était aussi guerrière. C'est la
raison pour laquelle Christ parle ici d’épée aigüe à deux tranchants.
Les Pauliciens se trouvaient dans les Monts du Taurus et dans la région
générale de la Mésopotamie, là où le système babylonien a pris naissance. Ce
système était celui de Satan.
Apocalypse 2:12 continue :
Écris à l’ange de l’Église de Pergame : Voici ce que dit celui qui a
l’épée aiguë, à deux tranchants : 13 Je sais où tu demeures, je
sais que là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié
ma foi, même aux jours d’Antipas, mon témoin fidèle, qui a été mis à mort
chez vous, là où Satan a sa demeure. 14 Mais j’ai quelque chose
contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam,
qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils
d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et
qu’ils se livrassent à l’impudicité. 15 De même, toi aussi, tu as
des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes. 16 Repens-toi
donc ; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de
ma bouche. 17 Que celui qui a des oreilles entende ce que
l’Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je donnerai de la manne
cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un
nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit.
La référence à Antipas dans le texte est proleptique – c'est-à-dire
qu'elle anticipe des événements futurs. E.W. Bullinger considère qu'il
s'agit d'un témoin à venir, car aucun personnage biblique de ce nom n’est
attesté historiquement pendant la période. Le texte est donc prophétique et
se réfère à des événements futurs et non à des événements historiques du
premier siècle. Le nom Antipas est formé à partir d’une combinaison
de anti (SGD 473) "au lieu de, à la place de" ou "à
cause de" et pater (SGD 3962) qui signifie "père". Il s'agit donc
d'un terme générique, ayant le même sens que Antipater. Il porte en
ce sens une terminologie qui signifie martyrisé à cause du Père. Cette
interprétation correspond parfaitement à l'ère de Pergame. Les martyres y
ont été perpétués dans le cadre des persécutions Trinitaires contre les
Pauliciens Unitariens qui ont refusé d'accepter la Trinité imposée par
l’Empire Byzantin.
Le caillou avec un nom nouveau symbolise la citoyenneté. Cela
représente l’appartenance ou la citoyenneté à la Cité de Dieu.
L'histoire des Pauliciens est détaillée dans La
Distribution Générale des Églises Observant le Sabbat (No. 122) et
aussi dans Le Rôle du
Quatrième Commandement dans l’Histoire des Églises de Dieu Observant le
Sabbat (No. 170).
Cette Église a perduré et était active jusqu'au XIXe siècle.
Au XXe siècle, elle a subi intensément le martyre. Ses membres survivants
ont été déportés dans les goulags en Sibérie. Bien que l'Église en tant
qu'entité organisée ait cessé ses activités, des descendants de ces croyants
subsistent encore aujourd'hui.
Ce contexte nous amène à la période suivante dans la prophétie : l’ère
de Thyatire, qui succède à celle de Pergame.
Thyatire
Thyatire était une ville de l’ouest de l'Asie Mineure, située près de la
rive sud du fleuve Lycus, sur la route reliant Pergame (au nord-ouest) à
Sardes (au sud-sud-est). Bien que située dans la partie nord de l'ancienne
Lydie, elle était parfois considérée comme appartenant à la partie extrême
sud de la Mysie.
On sait peu de choses sur les débuts de son histoire. La ville prit de
l'importance lorsque, au début du troisième siècle avant notre ère, Séleucos
Nicator l’a refondée et, tel qu’il paraît, y a établi une colonie de soldats
macédoniens. Bien qu’elle n'a jamais été considérée comme une grande citée,
elle était devenue la principale ville de la vallée du Lycos et prospéra
grâce à ses industries et commerces rentables. Des inscriptions attestent la
présence de nombreuses guildes de commerçants, notamment des artisans du
cuivre, des forgerons, des chaudronniers, des tanneurs, des travailleurs du
cuir, les teinturiers, des tisserands de laine et de lin. Ces guildes
doivent avoir joué un rôle central dans la vie politique, économique,
sociale et même religieuse de la cité.
Au premier rang des divinités adorées à Thyatire, il y avait Tyrimnos,
qui fut identifié à Apollon, le dieu soleil, et Boreitene, une déesse
identifiée à Artémis. Il est possible que la description dans l’Apocalypse
du Fils de Dieu aux "yeux comme une flamme de feu" et
aux pieds "semblables à de l'airain ardent" soient une allusion
délibérée aux attributs du dieu soleil local à Thyatire (Apoc. 2:18)
contestant ainsi sa suprématie.
Sous l'Empire romain, le culte d'Apollon Tyrimnaios a été associé au
culte de l’adoration de l’empereur. Un autre culte religieux notable était
celui de Sibylle Sambathe ou Sambéthé dont le sanctuaire se trouvait "devant"
plutôt qu'à l'intérieur de la ville. L’hypothèse selon laquelle Jézabel
dans Apocalypse 2:20 était une prêtresse à ce temple peut difficilement être
vraie puisque Jézabel était manifestement tolérée au sein de l'Église
de Thyatire en tant que membre, et une minorité de ces chrétiens le
reconnaissait en tant que prophétesse.
Il est fort probable qu'il y avait une colonie juive implantée à cet
endroit. Actes 16:14 appuie cette conclusion. Lorsqu’à Philippes, Paul,
Silas et Timothée, cherchant le lieu de prière juif au jour du Sabbat,
arrivèrent "vers la rivière" "hors de la porte", ils
trouvèrent un groupe de "femmes qui s'étaient réunies", et parmi
elles se trouvait "Lydie, qui était de la ville de Thyatire". Elle
était là en tant que "marchande de pourpre" fabriquée à Thyatire, et
elle était une "adoratrice de Dieu", une païenne qui avait été attirée par
le Judaïsme, probablement par le contact avec des Juifs à Thyatire, sans
être prosélyte.
On ne sait pas exactement quand ni par qui l'Évangile chrétien a été
prêché pour la première fois dans cette ville. Une hypothèse, basée sur
Actes 19:10, suggère que pendant le ministère de Paul à Éphèse, un ou
plusieurs de ses assistants ou convertis se sont rendus à Thyatire et y ont
fondé l'Église. Quoi qu’il en soit, lorsque le livre de l'Apocalypse a été
écrit vers l’an 95 EC, il y avait là une communauté chrétienne forte (Apoc.
2:18-29).
Une explication possible est qu'il semble que, à l’époque du rapport, une
partie (une minorité) de l'Église suivait une femme appelée, symboliquement,
Jézabel, prétendant être une prophétesse. Elle les
encourageait et les a conduits à l'immoralité sexuelle et à consommer des
viandes sacrifiées aux idoles. Malgré son absence de repentir, la majorité
de l'Église tolérait son influence. Au-delà de cette lecture littérale, une
interprétation plus profonde émerge, liée au contexte socio-économique de la
ville.
Selon le Dictionnaire Interpreter's Dictionnary of the Bible, il
existe trois interprétations à ce sujet :
1. L’auteur [de l'Apocalypse] dénonce peut-être une doctrine niant
l’impact des actes physiques sur la foi chrétienne (Actes 15:29). Selon ce
point de vue erroné, le libertinage sexuel et le fait de manger des aliments
offerts aux idoles n'ont pas d'effet sur la foi du chrétien ou sur sa
position vis-à-vis de Dieu.
2. Puisque dans l’Ancien Testament, l'idolâtrie et l’adoration d'autres
dieux sont décrites comme de la "fornication" spirituelle et puisque
le festoiement sauvage et les orgies sexuelles faisaient partie de certains
cultes païens, l'auteur dénoncerait ici
une
participation active à ces pratiques, sous couvert de tolérance
culturelle.
3. La 'Jézabel' de Thyatire a peut-être fait la promotion d'une tolérance
sophistiquée envers les nombreuses guildes de la ville. Chacune de ces
guildes avait ses déités protectrices, ses fêtes, ses événements sociaux qui
pouvaient devenir des festivités immorales. Il n'est pas nécessaire de les
prendre au sérieux puisque chaque artisan devait adhérer à une guilde pour
exercer un métier et gagner sa vie et survivre économiquement. Il pouvait
minimiser ses rites religieux et apprenait à connaître les réalités de
la vie s’il prenait part aux orgies et, ce faisant, par l'expérience réelle
apprenait "les choses profondes de Satan".
Ce défi ne se limitait pas à Thyatire. On le retrouvait aussi à Éphèse et
à Pergame (Apoc. 2:6, 14-15), ce qui montre que les guildes ne pouvaient
être la seule explication. Le libertinage spirituel constituait une menace
récurrente pour la foi chrétienne, déjà combattue par Paul et persistante
dans les décennies suivantes. Le monde païen de l’époque n'avait pas une
idée claire du monothéisme strict et du lien entre la foi et la vie morale.
Parfois, il se défendait par un dualisme séparait souvent la vie spirituelle
des comportements physiques, excusant ainsi les excès (débauche, idolâtrie)
comme sans conséquence sur l’individu.
Il était difficile pour une petite minorité de se couper des amitiés et
de la vie sociale qui supposaient la légitimité du polythéisme et de
l’indulgence physique indisciplinée. Cependant, la foi chrétienne était en
jeu dans cette décision, et l'auteur de l'Apocalypse a souligné la nécessité
de rompre avec les pratiques polythéistes et immorales (Interpreter's
Dictionary of the Bible, article ‘Thyatira’, Vol.4, p.638-639).
Voyons ce que nous pouvons en tirer au fur et à mesure de notre
progression.
Apocalypse 2:18-29
Écris à l’ange de l’Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de
Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont
semblables à de l’airain ardent : 19 Je connais tes œuvres, ton
amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres
plus nombreuses que les premières. 20 Mais ce que j’ai contre
toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse,
enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité
et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. 21 Je lui ai
donné du temps, afin qu’elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de
son impudicité. 22 Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer
une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins
qu’ils ne se repentent de leurs œuvres. 23 Je ferai mourir de
mort ses enfants ; et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui
sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres. 24 À
vous, à tous les autres de Thyatire, qui ne reçoivent pas cette doctrine, et
qui n’ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils les appellent, je
vous dis : Je ne mets pas sur vous d’autre fardeau ; 25 seulement,
ce que vous avez, retenez-le jusqu’à ce que je vienne. 26 À celui
qui vaincra, et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je donnerai autorité
sur les nations. 27 Il les paîtra avec une verge de fer, comme on
brise les vases d’argile, ainsi que moi-même j’en ai reçu le pouvoir de mon
Père. 28 Et je lui donnerai l’étoile du matin. 29 Que
celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)
L'argument en faveur de Thyatire en tant qu’ère et concernant Jézabel
ci-dessous est bien plus crédible.
Sardes
Apocalypse 3:1-6
Écris à l’ange de l’Église de Sardes : Voici ce que dit celui qui a les
sept esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais tes œuvres. Je sais
que tu passes pour être vivant, et tu es mort. 2 Sois vigilant,
et affermis le reste qui est près de mourir ; car je n’ai pas trouvé tes
œuvres parfaites devant mon Dieu. 3 Rappelle-toi donc comment tu
as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je
viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur
toi. 4 Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n’ont pas
souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce
qu’ils en sont dignes. 5 Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de
vêtements blancs ; je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je
confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. 6 Que
celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)
Sardes, une ville de l’ouest de l'Asie mineure, capitale de la Lydie
antique, est située dans la vallée de l'Hermus (Gediz moderne). Son élément
le plus remarquable est une acropole formée par un rocher escarpé, un éperon
du mont Timolus. On y trouve également un temple d'Artémis et la nécropole
des 'mille collines" (Bin Tepe), de l'autre côté de l'Hermus.
Le vestige architectural le plus remarquable est le temple d'Artémis, à
l'ouest de l'acropole. Le culte était dédié à une déesse anatolienne locale,
assimilée à Artémis mais parfois appelée Cybèle. Le temple a été détruit
lors de la révolte ionienne de l’an 499 AEC, lorsque la ville basse de
Sardes fut incendiée (Hérodote V.102).
L'histoire de Sardes est étroitement liée à celle de la Lydie, dont elle
est restée la capitale malgré les troubles politiques de la région. Des
traces d'habitation préhistorique y ont été découvertes, mais son apogée
remonte à la période lydienne sous les rois de la dynastie des Mermnades.
Dans les inscriptions royales des Perses, Sardes sous le nom de Sparda (Darius,
Behistun § 6; Babylonian Sa-par-du), un nom désignant à la fois la
région de la Lydie et la ville elle-même. Sardes est devenue la ville perse
la plus importante en Asie Mineure. Elle se trouvait à l'extrémité ouest de
la grande route royale qui reliait Suse en traversant les fleuves et l'Asie
Mineure. Une route secondaire menait de Sardes à Éphèse (Hérodote V.52-54).
La richesse de la ville à l'époque perse est partiellement illustrée par les
bijoux découverts dans les tombes de la nécropole du Pactole. Parmi les
plaques d'or, colliers, pendentifs, bracelets et pierres sigillaires
figurent des exemples remarquables de l'art achéménide.
Sardes pourrait apparaître dans l'Ancien Testament dans le livre d’Abdias
20 sous le nom de Séfarade, un lieu où vivaient des exilés de
Jérusalem au Ve siècle Avant notre Ère.
En l’an 334 AEC, la ville se rendit à Alexandre le Grand, qui y laissa
une garnison dans l'acropole. Sardes est demeurée le centre administratif
sous la dynastie des Séleucides. Lors de la lutte de l'usurpateur Achaios
contre Antiochos III, la ville basse fut brûlée (216 AEC). Sardes fut cédée
aux Romains en l’an 189 AEC et placée sous l’autorité de Pergame jusqu'en
l’an 133 AEC. Sous les Romains, Sardes est devenue le centre d'un conventus
iuridicus, regroupant de nombreuses cités de la Lydie. Elle connut une
grande prospérité au cours des trois premiers siècles de notre ère. Le
commerce et l’industrie prospéraient. Après le tremblement de terre de l’an
17 EC, Tibère finança généreusement sa reconstruction (Tac.Ann. II.24).
Hadrien visita Sardes en l’an 123.
Dès le premier siècle, le Christianisme gagna du terrain et s’implanta à
Sardes. Méliton, évêque de Sardes sous Marc-Aurèle, a écrit un grand nombre
de traités, dont l'un, un sermon, a récemment été retrouvé dans les
Papyri de Chester Beatty. Après la réorganisation de l'Asie par
Dioclétien en l’an 297 EC, Sardes est devenue la capitale du district
rétabli de Lydie, siège du gouverneur et de l'archevêque de Sardes, qui
était métropolitain.
Les Arabes ont conquis Sardes en l’an 716. Elle a continué à être
habitée, même après sa destruction par Tamerlan en l’an 1403. À l'heure
actuelle, elle est le site d'un petit village portant toujours le nom de
Sart.
Dans l’Apocalypse, Sardes est décrite comme étant morte, tout en
restant active en tant que soi-disant centre chrétien lors du retour du
Messie. Une fois de plus, il ne s’agit pas ici de l’Église locale.
Philadelphie
Apocalypse 3:7-13
Écris à l’ange de l’Église de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint,
le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne
fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira :8 Je connais tes
œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma
parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte
ouverte, que personne ne peut fermer. 9 Voici, je te donne de
ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais
qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et
connaître que je t’ai aimé. 10 Parce que tu as gardé la parole de
la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui
va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. 11 Je
viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta
couronne. 12 Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans
le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de
mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui
descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. 13 Que
celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)
Philadelphie (l’actuelle
Alashehir) était une cité de la province romaine de Lydie. Son
emplacement stratégique était l'une des principales raisons de sa fondation
à l’époque Hellénistique. Un axe de communication était nécessaire pour
relier Pergame, à la vallée du Méandre et à la grand-route du Sud via Sardes
et Philadelphie.
La frappe des pièces de monnaie a commencé au deuxième siècle AEC. Les
écus macédoniens figuraient sur les pièces, indiquant qu'une colonie de
vétérans macédoniens vivait dans la ville.
Le terrible tremblement de terre de l’an 17 EC a frappé durement
Philadelphie. Tibère est venu à son secours, et en signe de gratitude, la
ville à pris le surnom de Néocésarée. Sous Vespasien, le titre
Flavia commença à apparaître sur les pièces de monnaie. À partir de
l'époque de Caracalla, la ville fut appelée Neokoros (“gardienne
du temple”) en relation avec le culte de l'empereur.
Sur le plan administratif, Philadelphie dépendait du district de Sardes,
qui conservait son statut de cité principale de Lydie. La prospérité de
Philadelphie reposait sur l'agriculture ainsi que sur la production textile
et le travail du cuir. Au Ve siècle EC, la ville était surnommée la “petite
Athènes” en raison de ses festivals et de ses cultes.
La gloire de Philadelphie en tant que bastion du Christianisme a resurgi
lors des attaques seldjoukides et ottomanes contre l'Empire byzantin.
Philadelphie est restée une enclave chrétienne isolée en territoire conquis
et résista avec héroïsme à deux sièges. Lorsqu’elle est tombée en 1391, ce
fut face aux forces combinées de Beyazit Ier et de ses alliés grecs sous
Manuel II (Interpreter's Dictionary, ibid., pp. 781-2).
Son nom, qui signifie 'amour fraternel', commémore la loyauté et le
dévouement d'Attale II (220-130 AEC) envers son frère Eumène II.
Dans l’apocalypse, la ville de Philadelphie est décrite comme vivante au
retour de Christ et, bien que n’ayant que peu de force, elle est
hautement louée. Plusieurs aspects de son témoignage sont loués, et
plusieurs promesses lui sont faites, qui méritent un examen approfondi.
Laodicée
Apocalypse 3:14-22
Écris à l’ange de l’Église de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen, le
témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu : 15 Je
connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu
être froid ou bouillant ! 16 Ainsi, parce que tu es tiède, et que
tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. 17 Parce
que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien,
et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle
et nu, 18 je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le
feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois
vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre
tes yeux, afin que tu voies. 19 Moi, je reprends et je châtie
tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. 20 Voici,
je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre
la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. 21 Celui
qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai
vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. 22 Que celui
qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)
Laodicée (aujourd’hui Pamukkale) était située sur l'ancienne route menant
d'Éphèse à la Syrie en passant par les vallées du Maeander et du Lycus.
Pline donne les anciens noms de Laodicée comme Diospolis ou Rhoas, ce
dernier désignant peut-être un village phrygien de la région. En tant que
cité, Laodicée fut fondée par les Séleucides, probablement vers l’an 250 AEC
par Antiochos II qui lui a donné le nom d'après son épouse Laodice. En
raison de son emplacement stratégique, elle était censée être un bastion
séleucide. En l’an 190 AEC, Laodicée est passée sous la domination de
Pergame, ce qui a entraîné un certain déclin pour la ville. Cependant, sa
prospérité s’accrut sous les Romains, après l’an 133 AEC, lorsque la ville a
été autorisée à développer ses potentialités économiques et commerciales.
La richesse de Laodicée provenait de ses terres fertiles, de ses bons
pâturages pour les moutons, de son industrie textile et de son école de
médecine. La richesse de cette région prospère a favorisé le développement
d’opérations financières et bancaires à Laodicée. La ville a frappé ses
propres pièces de monnaie dès le deuxième siècle avant notre ère, avec des
motifs iconographiques évoquant les dieux fluviaux et cultes locaux. La
population de la ville incluait les Syriens de langue grecque, des Romains
et des indigènes romanisés ainsi qu'une importante et riche communauté
juive. En l’an 62 AEC, sur ordre du gouverneur Flaccus, les cotisations
annuelles que les Juifs avaient l'habitude d'envoyer à Jérusalem furent
saisies et envoyées à Rome. Les droits spéciaux des Juifs ont été abolis en
l’an 70 EC. C’était à la suite de l'impact de la révolte juive à Jérusalem
et de la destruction du Temple qui s’ensuivit. Les premiers chrétiens de
Laodicée entretenaient des liens avec ceux de Colosses et de Hiérapolis. La
ville a souffert des guerres entre Seldjoukides et Turcs, et a été
abandonnée peu après le XIIIe siècle. (Interpreter's
Dictionary, ibid., pp. 70-71)
Son principal point faible était l'absence d'approvisionnement en eau
suffisant.
Nous pouvons donc voir que l’idée selon laquelle cette cité était encore
vivante au retour du Messie s’avère fausse.
Les ruines de cette ville n’étaient même pas vraiment visibles avant les
fouilles récentes. La prophétie doit donc concerner des ères plutôt que les
lieux précis mentionnés dans les textes.
Concilier la Compréhension
Les textes font référence à sept églises. Parmi ces sept, les trois
premières ne font aucune mention de la nécessité de tenir ferme et de
persévérer jusqu'à ce que Christ vienne.
Christ se déclare ici comme étant le chef [la tête] de l'Église, tenant
les sept étoiles des sept églises dans sa main droite, et marchant au milieu
des sept porte-lampes d'or (chandeliers LSG). Ainsi, Christ est responsable
du système et des anges des sept églises.
Éphèse est fidèle et n'a pas été induite en erreur par de faux apôtres,
mais on lui dit qu'elle a abandonné son premier amour. Elle lui est demandée
de se repentir, sinon Christ viendra et ôtera son porte-lampe.
La promesse qui leur est faite est que celui qui vaincra, mangera de
l'arbre de vie dans le Paradis de Dieu. C'est la base des commentaires du
Coran concernant les Jardins du Paradis.
En réalité, la ville et l’Église ont cessé d'exister il y a des siècles,
et nous sommes confrontés au fait qu'elles n'existent plus aujourd’hui.
Christ ne va pas les restaurer à son retour. Nous savons avec certitude que
Smyrne a pris la relève d’Éphèse comme centre de l'œuvre de Dieu aux
deuxième, troisième et quatrième siècles.
C’était Smyrne qui s’est opposé aux changements dans l'Église émanant de
Rome, et c’était Smyrne qui a élevé et a formé les porte-paroles de l'Église
sous Polycarpe, disciple de Jean, puis sous son successeur Polycrate, tous
deux impliqués dans Les
Disputes Quartodécimanes (No. 277).
Christ s’adresse à l'Ange de l'Église de Smyrne et se proclame en tant
que le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la
vie. Pour une meilleure compréhension de ce texte, voir le document L’Archè
de la Création de Dieu en tant que l'Alpha et l'Omega (No. 229).
Dans cette séquence, il est dit aux églises qu'elles ne peuvent être
atteintes par la Deuxième Mort. Ceux qui sont martyrisés recevront la
couronne de vie. Comme nous l'avons vu, les dix jours de tribulation se
référaient à la persécution de Dioclétien, bien après le premier siècle et
des siècles après Néron, contrairement aux scénarios des critiques modernes.
Cette Église n'est pas mentionnée comme étant vivante au retour de
Christ.
L'église de Pergame est considérée comme belliqueuse (guerrière) et
infectée par de fausses doctrines, notamment celles de Balaam et des
Nicolaïtes (voir les documents La
Doctrine de Balaam et la Prophétie de Balaam (No. 204) et Les
Nicolaïtes (No. 202).
Ils habitent là où se trouve le trône de Satan.
Daniel 8:23-25 parle d’un roi à la présence puissante, traduit par “roi
au visage féroce.” Il s’agit du titre de l'Antichrist. Dans les Derniers
Jours, Daniel nous dit qu'il viendra à bout [ou vaincra] le Peuple Saint ou
le Peuple des Saints (cf. aussi Daniel 7:8,22).
Nous savons d’après Apocalypse 13:2 que le trône de Satan est donné à
l'être de l'abîme, qui est l’"autre" de Jean 5:43 (cf. Luc 4:6).
Le siège ou trône de Satan ne se trouve certainement pas à Izmir au fil
des siècles, et encore moins dans les Derniers Jours. C'est ce trône ou
siège qui reçoit la coupe (fiole) du Cinquième Ange lors de la colère de
Dieu (Apoc. 16:10). Cela ne peut pas se limiter à Izmir dans les Derniers
Jours et est plus général.
Le siège se trouve en Irak, et l'Euphrate sera asséché pour laisser place
aux rois de l’Orient (Apoc. 16:10-12). Cette région était plus étendue que
le siège de Smyrne et correspondait précisément à cette région sous les
Pauliciens de l'ère de Pergame. Il ne s’agit certainement pas de la ville de
Pergamum ou Pergame elle-même.
Cette Église est appelée à se repentir, sinon Christ viendrait rapidement
contre elle. Parce que les Pauliciens sont belliqueux, il dit qu'il les
combattra avec l'épée de sa bouche, c’est-à-dire la Parole de Dieu en
puissance.
La promesse faite à Pergame est que ceux qui vaincront mangeront de la
manne cachée (voir aussi Jean 6:58 ; cf. Ex. 16:14, 32-34 ; Ps. 78:24-25).
La manne cachée est la nourriture des anges, c’est-à-dire la puissance de
l'Esprit Saint et le caillou de la citoyenneté dans la Cité de Dieu.
Deux périodes d'action étaient données à l'Église de Thyatire, la
dernière étant plus grande que la première. Elle s’est développée en Europe
et a été persécutée au fil des siècles. L'Église de Thyatire a vu venir la
Réforme et a été persécutée par les Protestants comme elle l’a été par les
catholiques avant eux.
La Jézabel est l'Église qui a commis la fornication avec les rois de la
terre. Elle est la grande prostituée de l'Apocalypse, Mystère, Babylone la
Grande, et la Mère des Prostituées. Elle représente l'Église dominante en
Occident, qui a engendré une série de filles protestantes et ces filles
représentent également le système du Dieu Triune/Trinitaire. Elles mourront
en effet, mais reviendront dans le système Trinitaire final des Derniers
Jours, qui sera alors détruit.
Le problème ne peut être évité qu’en faisant valoir que le texte fait
référence à la période de Néron à Rome, et non à l'Église à travers les
âges. Mais les textes de l'Apocalypse montrent clairement que l'on s'adresse
à une Église. Cela ne peut concerner que le système de l’église romaine et
de ses filles protestantes. Nous parlons nécessairement de la période de la
Réforme, et nous devons faire référence à des ères de l'Église, chacune
exerçant une autorité consécutive distincte. Il ne peut y avoir qu'un seul
porteur de lumière à la fois et un seul porte-lampe.
Cette Église est jugée selon ses œuvres, et l'avertissement est donné à
tous qu'ils seront jugés selon leurs œuvres.
À ceux qui n'ont pas exploré/sondé les choses profondes de Satan (cf.
2Cor. 2:11), il ne leur sera donné aucun autre fardeau. Il s'agit de la
première Église à qui il est dit de tenir ferme jusqu'à ce que Christ vienne
(Apo. 2:25).
Ceux de ce système qui vaincront et garderont les œuvres de Christ
jusqu'à la fin recevront autorité sur les nations (ou les Gentils) et ils
les paîtront/gouverneront avec une verge de fer. Les nations seront brisées,
tout comme Christ a reçu ce pouvoir du Père. Ainsi, cette Église, que les
églises des Gentils ont tenté de détruire en corrompant les doctrines avec
les cultes à Mystères, recevra la domination, le pouvoir sur elles avec une
verge de fer.
Christ ajoute : “Et je lui donnerai l'Étoile du Matin.” Ce don est
la gouvernance de la planète en tant que Porteurs de lumière de celle-ci. En
d'autres termes, ils sont les principaux ou éducateurs en chef de la planète
sous la direction de Jésus-Christ, qui sera alors la nouvelle Étoile du
Matin à partir de ce moment-là.
Sardes est exhortée à affermir/fortifier ce qui reste et sur le point de
mourir. Sardes croit être vivante, et se proclame vivante, mais elle est
morte. Elle a pris la relève de Thyatire lorsque celle-ci a été persécutée
jusqu’à une quasi-extinction dans certaines régions. Ces problèmes sont
abordés dans le document Le
Rôle du Quatrième Commandement dans l’Histoire des Églises de Dieu Observant
le Sabbat (No. 170).
Cette Église est née après la Réforme, au sein du système des Baptistes
du Septième Jour et des Églises de Dieu qui ont suivi. Beaucoup sont
corrompues et adoptent un dithéisme. Cette Église n'a aucune connaissance de
la prophétie ni de sa position dans l'histoire et le plan de Dieu, comme le
dit Christ : ils ne connaîtront pas l'heure à laquelle il viendra à eux. Ils
seront encore présents à son retour.
C'est pour cette raison qu’ils ont proféré tant de fausses prophéties
(voir les documents Les
Fausses Prophéties (No. 269)et Quarante
ans pour le Repentir (No. 290)).
Ceux de cette Église qui ne souillent pas leurs vêtements marcheront avec
Christ en blanc. La référence à la marche en blanc renvoie à la prophétie
d'Ézéchiel concernant la Guerre de Hamon-Gog et la Restauration d'Israël,
ainsi qu’au sacerdoce intérieur qui porte des vêtements de lin blanc et sert
Christ (voir le document La
Guerre de Hamon-Gog (No. 294)).
La Promesse à Philadelphie
L'Église des Philadelphiens marque une rupture nette avec Sardes. Elle ne
participe pas à ses œuvres mortes ni à ses doctrines mortes.
Christ déclare à cette Église qu'il est saint et véritable, et qu'il
détient la Clé de David. Il ouvre, et personne ne ferme, il ferme, et
personne n'ouvre. Cela fait référence à Sa déclaration de lui-même en tant
qu’Étoile du Matin, Al Tarikh. Ce pouvoir est la porte ouverte
qu'il leur accorde. Cette Église a des œuvres, bien qu’elle ait peu de
force. Elle garde la parole de Christ et n'a pas renié son nom.
Cette Église corrige le Judaïsme et ceux des prosélytes des nations qui
se disent Juifs mais ne le sont pas, à cause des fausses doctrines issues
des traditions des hommes. Elle les reprend et corrige pour leurs erreurs et
leurs fausses doctrines, et Christ les fait venir et les fait adorer ou se
prosterner devant cette Église. Ainsi, cette Église participe aux doctrines
des Derniers Jours et à la conversion de Juda.
Parce que cette Église garde la parole de la patience/persévérance de
Christ, Christ les garde de l'heure de l’épreuve qui va venir sur le monde
entier. Les systèmes de Sardes et de Laodicée ne sont pas ainsi sauvés : Ils
traversent la tribulation, car seuls certains individus parmi eux sont
sauvés.
L’avènement de Christ est très proche avec la formation de ce dernier
système.
Cette Église reçoit une couronne, et les individus qui la composent sont
ainsi bénis. Christ promet de faire des Philadelphiens des colonnes dans
le Temple de Dieu. À première vue, cela peut sembler moins
impressionnant que la promesse faite à l'Église de Thyatire, mais c’est tout
aussi puissant, voire plus.
Les Philadelphiens sont éprouvés/jugés dans la doctrine et sont
responsables de la promulgation de l'Évangile du Royaume de Dieu dans les
Derniers Jours, ainsi que de corriger des multiples erreurs du système de
Sardes.
C'est cette Église qui est la voix qui publie l'affliction ou
l'avertissement des Derniers Jours, tel que prédit par le prophète Jérémie
(Jérémie 4:15-16 RSV) ; voir le document L’Avertissement
des Derniers Jours (No. 044).
À ces personnes est aussi donné le nom de Dieu et le nom de la
Cité de Dieu. En d'autres termes, ils seront appelés Yahovah,
comme Christ a été appelé ainsi lorsqu’il parlait avec les Patriarches. Ils
deviendront elohim dans les ordres les plus élevés, avec accès à la
Cité de Dieu, qui est la Nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel. Christ
confère à ce groupe son nouveau nom et, par là, son autorité.
Puis Christ déclare : “Que celui qui a des oreilles entende ce que
l’Esprit dit aux églises.” C'est parce que Sardes et Laodicée n’écoutent
pas. Sardes est morte, et Laodicée est si tiède qu’elle est vomie de la
bouche de Dieu.
En s’adressant aux Laodicéens, Christ se nomme “l'Amen, le témoin
fidèle et véritable”. C’est à l’époque de ces églises que Christ
viendra. Il dit à cette Église qu'il est “le Commencement de la Création
de Dieu” (Apoc. 3:14), car ce système commence à enseigner qu'il ne
l’est pas, mais affirme plutôt sa co-éternité et sa co-égalité avec Dieu.
Cette erreur s’infiltre dans Sardes à l’époque de ces dernières églises,
bien que Sardes en ait été exempte pendant des siècles.
Les œuvres de ce système ne sont ni froides ni bouillantes, mais tièdes,
et c'est pourquoi elles sont vomies de la bouche de Dieu. Ce système se
compare aux autres et se déclare riche, n'ayant besoin de rien, sans
réaliser sa propre condition spirituelle : Il est malheureux, misérable,
pauvre, aveugle et nu.
La seule manière dont cette Église peut être restaurée est que tout son
système entier achète de l'or raffiné dans le feu par la puissance de
l'Esprit Saint pour devenir riche, et des vêtements blancs afin
qu’elle soit vêtue et que personne ne puisse voir sa nudité.
Il lui est ordonné de s’oindre d’un collyre pour voir. Elle est aveugle à
la vérité de la parole de Dieu, aux prophéties, au système et au plan de
Dieu, ainsi qu’à Son système de calendrier.
Christ réprimande et châtie cette Église dans les Derniers Jours afin de
l'amener à se repentir. Il se tient à la porte, frappe, s’adressant aux
individus. Cette Église doit aussi comprendre les concepts d'Al Tarikh
ou Étoile du Matin. Christ est celui qui vient comme un voleur dans
la nuit, en tant que Visiteur Nocturne, mais aussi en tant que celui
qui se tient à la porte et frappe, appelant ceux qui doivent être appelés et
sauvés. Cette séquence se situe juste à la toute fin, avant le dîner des
noces de l'Agneau (voir le document La
Fête des Trompettes (No. 136)).
Il offre ensuite la repentance aux Laodicéens et quiconque vaincra
s'assiéra avec lui sur son trône, comme lui-même a vaincu et s’est assis
avec le Père, Son Dieu, sur Son Trône.
Le concept des Colonnes de Philadelphie signifie que les colonnes
sont deuxièmes en termes d’éléments les plus importants après les pierres de
fondation du Temple, qui sont les apôtres de Christ. Elles sont faites de
blocs parfaitement taillés, forés et façonnés, unis par les barres de fer
des Thyatiriens et placés de telle sorte qu’elles maintiennent la structure
générale du Temple comme un édifice stable. Elles reposent sur la fondation
de Christ et des apôtres et sont le support central du Temple de Dieu. Elles
sont le corps de Christ, assemblé dans l'amour fraternel.
Ce système perdure jusqu'à la fin et est récompensé par Christ à son
retour. Peu importe l’ère ou le système dans lequel on se trouve, il faut
surmonter/vaincre et œuvrer pour restaurer la foi livrée aux
saints une fois pour toutes aux saints.
Chaque ère contient des éléments des autres, mais c’est sa
caractéristique dominante qui la distingue et lui confère son identité.
Chaque personne doit rester vigilant, prendre garde à l’avertissement,
surmonter/vaincre ses propres faiblesses ainsi que celles de l'ère.
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