Christian Churches of God

[G1i]

 

 

 

Dieu Révélé Chapitre 1

Ancien Monothéisme

(Édition 2.0 19940212-20000710)

 

Cet ouvrage est publié en plusieurs chapitres. Il traite de la nature de Dieu. Il montre le développement des doctrines au sein du Christianisme et montre comment les systèmes du monde sont devenus très différents et éloignés du Christianisme authentique. 

 

 

Christian Churches of God

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(Copyright © 1994, 1996,-2000 Wade Cox)

(Tr. 2003, 2021, rév. 2021)

 

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Dieu Révélé Chapitre 1 : L'Ancien Monothéisme [G1]

 

Le Concept du Monothéisme dans l'Ancien Israël

Peter Hayman fait remarquer dans le discours présidentiel à l'Association Britannique d’Études Juives, Édimbourg, le 21 août 1990, publié sous le titre Monotheism - A Misused Word in Jewish Studies? Journal of Jewish Studies 42 (1991) que :

Dans le monde académique d'il y a vingt ou trente ans, il était conventionnel d'affirmer que l'histoire du Judaïsme était celle d'une évolution graduelle, mais inexorable, d'un environnement païen et mythologique cananéen/israélite vers la lumière pure d'un monothéisme sans tache.

 

Il ne fait aucun doute que l'affirmation de Hayman est correcte et que la vue était erronée. Le genre d'argument avancé, par exemple, par Alt est admis par Frank Moore Cross (Yahweh And The God Of The Patriarchs, Harvard Theological Review, Vol. 55 No. 24, 1962, pp. 225-259) comme étant totalement insatisfaisant dans l'examen de la soi-disant"religion 'el". L'isolement du Dieu des Patriarches à une série de déités de clan locales, différentes les unes des autres est une conjecture. En effet, la thèse développée est que le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob s’est agrégé en une seule déité à partir de dieux domestiques distincts. De plus, il est ensuite affirmé que cet agrégat et le Dieu de Moïse étaient entièrement distincts et, en tout cas, appartiennent à deux étapes d'un développement historique. Une telle conjecture semble fondée sur le simple fait que la révélation à Moïse a été séquentielle aux Patriarches. Ce concept nie toute réalité à la révélation ou au fait de l'existence de Dieu. Il insiste sur la séquence tout en ignorant la continuité de Genèse 11:31 jusqu’à 12:5 ; 16:16 ; 17:1-27 ; 24:1-10 ; 28:1-9. Ces passages montrent que les mariages consanguins des Patriarches devaient garantir qu'il n'y aurait aucune perte de la compréhension de l’Unique Véritable Dieu. Hayman note que le moment où ladite progression s'est déroulée a fait l'objet d'un débat, mais la plupart des spécialistes s'accordent à dire qu'elle a eu lieu.

 

Des érudits comme T.C. Vriezen (Religion of Ancient Israel, (1963), tr. ang., Londres, 1967, p. 37) ont affirmé qu'il y a eu une tension extrême et excessive sur la nature transcendante de Dieu qui a conduit de plus en plus les Juifs à percevoir Dieu comme inaccessible pour eux. Ce concept est également évident dans l'œuvre de W. Bousset (Die Religion des judentums im späthellenistischen Zeitalter, 3ème édn, éd. H. Gressman, Tübingen: J.C.B. Mohr [Paul Siebeck], 1926 (cit.Die Religion)). Son œuvre est maintenant reconnue comme déficiente, particulièrement à propos de la question des figures d'agents divins juifs. Il considère la pensée post-exilique comme une érosion d'une pensée antérieure et plus pure et ce, dans trois domaines : (a) l’angélologie (b) les tendances dualistes et (c) les spéculations concernant les hypostases. Ces aspects sont examinés par Larry Hurtado (One God One Lord Early Christian Devotion and Ancient Jewish Monotheism, SCM Press, Royaume-Uni, 1988, p. 23, cf. Bousset Die religion, Der Monotheismus und die den Monotheismus beschränkenden Unterströmmungen, pp. 302-357). Hurtado note que Bousset n'était pas particulièrement novateur mais son travail a été largement dffusé parce qu'il articulait bien les points de vue de nombreux érudits de son temps et de ceux qui ont suivi (ibid.). Bousset conclut que le Judaïsme post-exilique se caractérise par un intérêt croissant pourles êtres intermédiaires (Mittelwesen) (Bousset, pp. 319-331).

 

Cet intérêt, à son tour, il l’attribue à un sentiment croissant de la transcendance de Dieu, qui implique la notion que Dieu s'est éloigné du monde et qu'Il était moins disponible, ayant confié [S]on autorité [domination] sur le monde aux anges et à d'autres intermédiaires [Bousset, pp. 319,329-331] (Hurtado, p. 23).

 

La conclusion tirée par Bousset était que

bien que ces personnages soient des messagers de Dieu et des exécuteurs de [S]a volonté, ils représentent néanmoins une menace pour le monothéisme juif, et l'intérêt qu’on leur porte est lié à un adoucissement du monothéisme caractéristique de la piété juive de la période en question (Hurtado, ibid., cf. Bousset, p. 329, citant aussi Christian Writers in Judaism(Auteurs Chrétiens dans le Judaïsme) de Moore, pp. 227-253).

 

Ce raisonnement a été l'erreur fondamentale de la plupart des activités exégétiques au cours des siècles précédents. Les exigences philosophiques de la logique du monothéisme (qui sont examinées dans Creation: From Anthropomorphic Theology to Theomorphic Anthropology(La Création : De la Théologie Anthropomorphique à l'Anthropologie Théomorphique) de Cox, UNE, 1990) montrent que la subordination de l'activité sous la volonté centrale de Dieu est nécessaire au Monothéisme. Le Trinitarisme et la Doctrine de l'Âme compromettent logiquement le Monothéisme. En outre, la position biblique sera montrée comme étant uniforme et comme étant la position que Bousset considère comme un compromis post-exilique. La supposée vue post-exilique affaiblie a été utilisée pour expliquer comment Christ glorifié est venu à être considéré comme un être céleste préexistant et ce, très tôt dans le mouvement Chrétien (Hurtado, ibid.). De ce fait, la vénération de Jésus a été un développement qui devait en soi représenter un Monothéisme défectueux ou un Binitarisme insipide. Cependant, on ne peut pas démontrer que le Christianisme primitif adorait Jésus. La vénération de Christ n'était en aucun cas un acte d'adoration. Le Christianisme primitif était subordinationiste. La Bible n'indique à aucun moment que Christ était considéré être Celui qui est l’Unique Véritable Dieu. Il n'était pas non plus considéré comme étant coégal ou coéternel de Dieu. Il s'agit là d'une manifestation ultérieure, comme nous le verrons. La vue biblique des deux Testaments est que Christ était considéré comme un être céleste préexistant. Cette vue est constante et cohérente. C'est la vue judaïque acceptée au sujet du Messie, que nous verrons plus loin. Dans son document, Hayman poursuit en disant (p.1) :

Depuis une vingtaine d'années, le climat des études sur l'Ancien Testament a radicalement changé, les chercheurs s'étant rendu compte que les affirmations sur l'originalité de la religion israélite antique sont pratiquement impossibles à étayer et relativement faciles à démolir.

 

À titre d'illustration, il oppose au travail de Vriezen la citation suivante tirée de l'ouvrage de Niels Peter Lemche, Ancient Israel (Sheffield, 1988, p. 256).

Tout ce que nous pouvons être certains, c’est que la conception israélite de Yahweh au cours de la période de la monarchie ne contient pas de caractéristiques qui distinguent son culte des autres types de religion en Asie occidentale.

 

Hayman dit que :

Malgré le changement de climat dans les études sur l'Ancien Testament, dont le livre de Lemche n'est qu'un symptôme, il reste cependant un consensus sur le fait que le Judaïsme après l'exil représente un nouveau développement surprenant dans l'histoire de la religion, et que c'est la conception monothéiste juive de Dieu qui fait que cette religion se distingue de toutes les autres (op. cit., p. 2).

 

Hayman poursuit en faisant les déclarations les plus significatives :

qu'il n'est guère approprié d'utiliser le terme monothéisme pour décrire l'idée juive de Dieu, qu'aucun progrès au-delà des formules simples du Livre de Deutéronome ne peut être discerné dans le Judaïsme avant les philosophes du Moyen-Âge et que le Judaïsme ne s'échappe jamais du legs des luttes pour la suprématie entre Yahweh, Ba'al et El dont il a émergé (ibid.).

 

Or, ces affirmations sont importantes. Les propositions peuvent être énumérées comme suit :

 

Il y a de bonnes raisons pour lesquelles ces propositions doivent être avancées. La raison principale des modifications apportées aux explications du Judaïsme se trouve dans les formulations des propositions du mysticisme judaïque et de sa philosophie. Hayman soutient que le Judaïsme ne pouvait pas s’opposer à une définition modèle du Monothéisme et que Maimonedes et les autres philosophes juifs le savaient et ont donc fait un effort massif pour allégoriser la tradition (Hayman, p. 2).

 

La raison pour laquelle ces propositions ont été acceptées et n'ont pas été contestées ou remises en question par les chercheurs universitaires Chrétiens est que le Trinitarisme Chrétien, utilisant les principes de base de la philosophie grecque, avait développé des concepts similaires entre les Conciles de Nicée et de Chalcédoine. Cette transition non biblique a rendu difficile pour le Christianisme du courant dominant d'examiner adéquatement les changements d'une manière intellectuellement objective. Hayman examine les modèles de croyances juives concernant Dieu, de l'Exil jusqu'au Moyen-Âge, afin d’évaluer si elles sont véritablement monistes ou non. Les résultats de ses observations l'amenèrent à la conclusion que

la plupart des variétés de Judaïsme sont marquées par un modèle dualiste dans lequel deux entités divines sont présupposées : l’une est le Dieu créateur suprême, l’autre son vizir ou son premier ministre, ou un autre intermédiaire spirituel, qui 'est vraiment en charge', ou du moins fournit le point de contact entre Dieu et l'humanité (ibid.).

 

Il poursuit en disant que même dans le Judaïsme rabbinique, il y a clairement une figure divine dominante. Il doute que l'image de Dieu qui nous est présentée soit réellement unitaire.

 

Hurtado (p. 49) estime que ces caractéristiques de vice-régent ou de grand vizir sont intéressantes car elles reflètent un aspect du contexte conceptuel de la compréhension du rôle de Jésus glorifié dans le Christianisme primitif. Il dit à propos de la relation entre la dévotion Chrétienne et les attributs divins ou l’intermédiaire divin :

Il y a bien sûr des différences : (1) Ces attributs divins n'étaient pas considérés comme des entités réelles à côté de Dieu, comme je l'ai soutenu ; et (2) très tôt, le Jésus glorifié est devenu un objet de dévotion religieuse dans la vie et le cadre cultuel des groupes Chrétiens. Ce rôle du Jésus glorifié dans la vie dévotionnelle du Christianisme primitif a marqué la mutation binitaire Chrétienne dans la piété juive ancienne et a donné à la dévotion Chrétienne sa forme binitaire distinctive.

 

Hurtado a tort ici. La dévotion des premiers chrétiens n'était pas Binitaire. Elle a été Unitarienne pendant des siècles. L'affirmation binitaire est une particularité du fondamentalisme américain et se retrouve dans un certain nombre d'églises Sabbatariennes aux États-Unis. Le Binitarisme découle logiquement d'une mauvaise compréhension de la structure biblique, étant adopté par déférence au Trinitarisme fondamentaliste, basé sur sa traduction et son exégèse biblique. Il est incorrect logiquement, bibliquement et philosophiquement, comme nous allons le voir. Il ne fait aucun doute que la structure contenue dans la Bible est Unitarienne. Harnack (History of Dogma, voir spécialement Vol. IV) et Brunner sont clairs sur ce point (Emil BrunnerThe Christian Doctrine of God, Dogmatics, Vol. 1, tr. Olive Wyon, The Westminster Press, 1949, Cambridge, Ch. 16 The Triune God, pp. 205-206 en particulier 206 ; voir aussiCalvin, Institutes of the Christian Religion, L. I, 13,4, tr. Beveridge, James Clark et Compagnie, Londres, 1953 pour la nature extra-biblique de la doctrine Chrétienne ultérieure).

 

Ce qui obscurcit la nature unitarienne de la structure, ce sont les interprétations confuses avancées tant par le Judaïsme rabbinique que par le Christianisme du courant dominant. Cela se produit pour deux raisons discutables. Dans le cas du Judaïsme, cela semble provenir d'un désir de rejeter les arguments selon lesquels le Grand Ange devait en fait apparaître en tant que le Messie et, par conséquent, admettre la possibilité que l'homme Yehoshuah (Josué ou Jésus) soit le Messie. Pour le Christianisme trinitaire, cela provient d'un désir de prouver que Christ n'était pas le Grand Ange et, de là, l'elohim subalterne d'Israël mais qu'il était en fait une hypostase, en tant qu’élément intégral du Dieu Très Haut.

 

La plupart des arguments proviennent de ces deux facteurs et, plus récemment, d'une troisième source qui trouve ses racines dans la théorie sociale humaniste. Ce troisième élément a donné naissance aux arguments incohérents d'il y a vingt à trente ans qui tentaient d’introduire les conflits sociaux et les cultes en développement comme l'origine des différents noms de Dieu et de la structure de gouvernement subalterne à laquelle Hayman fait référence. Le type de processus intellectuel impliqué a été admirablement examiné par des chercheurs tels que Derek Freeman dansMARGARET MEAD AND SAMOA The Making and Unmaking of an Anthropological Myth, ANU Press, Canberra, 1983.

 

La Création comme point de Départ du Problème

Les conclusions de Hayman découlent en partie de son œuvre sur le texte du Sefer Yesira. Cet ouvrage, élaboré entre le troisième et le huitième siècle EC, qui explique la création, ne comporte aucune trace de la doctrine de la création ex-nihilo (Doctrine of the Creation: Some Text Critical Problems; Proceedings of the Congress of the European Association for Jewish Studies, Troyes, 1990). Le manuscrit le plus ancien du Sefer Yesira §20 dit ceci :

Il a formé la substance à partir du chaos et l'a faite avec le feu et elle existe, et il a taillé de grandes colonnes à partir de l'air intangible (Hayman, p. 2).

 

Hayman souligne la congruence entre le Sefer Yesira et le Bereshit Rabba :

R. Huna a dit, au nom de Bar Qappara : 'Si ce n'était pas écrit explicitement dans l'Écriture, il ne serait pas possible de le dire : Dieu a créé le ciel et la terre. De quoi ?De la terre était le chaos (&%;), etc.' (ibid.).

 

Hayman note que la position avancée par le Sefer Yesira et Rab Huna :

ne représente aucune avancée par rapport au premier chapitre de Genèse (p. 3). Dieu crée l'ordre à partir d'un chaos préexistant ; il ne crée pas à partir de rien. Presque toutes les études récentes sur la doctrinede la création ex nihilo sont arrivées à la conclusion que cette doctrine n'est pas originaire du Judaïsme, qu'elle n'est nulle part attestée dans la Bible hébraïque et qu'elle est probablement apparue dans le Christianisme au deuxième siècle EC au cours de sa lutte acharnée contre le Gnosticisme (Hayman note (5) Weiss, Winston, Schmuttermayr et May et note également la concession de Jonathan Goldstein quant à la faiblesse de sa position).

 

Hayman considère que David Winston a raison

de soutenir que la doctrinede la création ex nihilo a été introduite dans le Judaïsme à partir du Christianisme et de l'Islam au début du Moyen-Âge et que, même alors, elle n'a jamais vraiment réussi à s'imposer comme la doctrine juive acceptée sur la création. Les points de vue d'Aristote sur l'éternité du monde étaient parfaitement acceptables dans le Judaïsme, comme l'étaient aussi les points de vue néo-platonistes sur son émanation hors de l’Unique, car la création ex nihilo ne pouvait être démontrée à partir des Écritures. Maimonedes (Guide, II.26) concède que les textes rabbiniques enseignent la création à partir de la matière primordiale et la plupart des commentateurs, à commencer par Samuel Ibn Tibbon, le premier traducteur de son œuvre en hébreu, pensent que Maimonedes lui-même pensait en privé que le monde était éternel (p. 3 citant Colette Sirat,A History of Jewish Philosophy in the Middle Ages(Une Histoire de la Philosophie Juive au Moyen-Âge), Cambridge, 1985, pp. 188 et suiv., 218 et suiv.).

 

L'origine de la création devait alors clairement dériverdu tohu et bohu de Genèse 1:2. Ces concepts étaient alors considérés comme étant soit coéternels avec Dieu et compromettant ainsi Son statut unique, soit comme émanant de Lui. Hayman considère que les Kabbalistes n'ont pas craint de tirer cette dernière conclusion en notant le texte Kabbaliste Bahir.

Il y a en Dieu un principe appelé 'Mal', et il se trouve au nord de Dieu ... carle tohu est au nord, et le tohu signifieprécisément le mal qui trouble les hommes jusqu'à ce qu'ils pèchent, et il est la source de toutes les mauvaises impulsions de l'homme (cf. C.G. Scholem, On the Kabbalah and its Symbolism, Londres, 1965, p. 92).

 

Il y a donc un conflit perçu entre une telle conception du récit de la création de la Genèse et le prétendu Monothéisme du Judaïsme. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait un conflit, même si le tohu et le bohu primordiaux sont compris comme la création primaire. Nous pouvons voir l'activité des elohim subalternes (subordonnés) comme une création dans le cadre de ou selon la volonté de El Elyon ou l’Unique Véritable Dieu. Le Monothéisme n'est pas de ce fait compromis. De cette façon, Christ crée comme produit du Père mais la création primaire est néanmoins de Dieu.

 

La question du mal venant du nord semble non biblique. Le beau temps vient du Nord : avec Eloah est une majesté terrible (Job 37:22). Ainsile Bahir ferait coexister le mal et Dieu ou Dieu comme source du mal. Sans doute une telle position est dérivée du texte d’Ésaïe 45:7 où le Seigneur fait la paix et crée le mal. Le sens est, cependant, que le Seigneur crée l'adversité suite à l'échec d'observer la loi. Le mot pour mal (comme ra') démontre la chute d'un ensemble cohérent et sera discuté dans l'œuvre Le Problème du Mal (No. 118). Hayman tente de répondre à la question : Une doctrine de Monothéisme est-elle concevable sans une doctrinede création ex nihilo ? Une telle question

a conduit les érudits, face par l'évidence, à suggérer que la création ex nihilo est au moins présupposée dans la Bible hébraïque, même si ce n'est nulle part explicite. Et si cette doctrine est si faiblement enracinée dans le Judaïsme, même aussi tard qu'au Moyen-Âge, nous ne pouvons que conclure que le Judaïsme n'a jamais échappé à l'arrière-plan mythologique cananéen que tous les spécialistes voient maintenant derrière l'enseignement biblique sur la création. Le tohu et le bohu potentiellement mauvais, ont toujours été là, limitant le pouvoir de Dieu et contrariant ses desseins. Aussi souvent qu'il le vainc, il revient toujours, parce qu'en fin de compte, il est aussi primordial que Lui-même, peut-être même, comme les mystiques le pensent, une partie de Lui-même (p. 4).

 

À partir de là, Hayman considère que John Gibson a raison de soutenir que l'examen par les juifs du problème de l'holocauste est une réaffirmation du problème de l'auteur de Job dans le deuxième discours du tourbillon. Il est donc évident que la compréhension correctedu Problème du Mal passe par une compréhension correcte de la doctrine de la création et de la structure de la Divinité. Aucune malédiction ne vient sans sa cause (Proverbes 26:2).

 

À cette fin, le principal ouvrage porte sur la création (Cox, Creation: From Anthropomorphic Theology to Theomorphic Anthropology). Dans cet ouvrage, il est souligné que la compréhension augustinienne, ou en d’autres termes la compréhension du Christianisme du courant dominant de la création est incorrecte. En outre, les propositions acceptées par le Christianisme du courant dominant ont entravé la compréhension de la Divinité et, par conséquent, le Problème du Mal.

 

Le Monothéisme Judaïque

L'incapacité du Christianisme à expliquer la structure de la terre et la civilisation pré-Adamique en termes de leurs paradigmes a laissé le champ libre aux théoriciens sociaux pour tenter d'expliquer, tout aussi inadéquatement, la révélation biblique en termes de la théorie sociale de l'interaction tribale au Moyen-Orient. De telles propositions nient la nécessité logique du Monothéisme et le Problème du Mal, à savoir que, dans le cadre du Monothéisme, il est logiquement nécessaire que le Dieu suprême révèle Sa volonté à la création à tous les niveaux pour établir le Monothéisme en tant qu’un système fonctionnel au sein et sous la volonté d’un Dieu unique. Toutes les entités subalternes (subordonnées) ne font qu’un au sein et sous cette volonté et tirent leur existence et leur unité de l'autorévélation volontaire et de la puissance du Dieu unique et Véritable.

 

Le Judaïsme rabbinique et le Christianisme du courant dominant ne semblent pas comprendre cette question philosophique fondamentale. Par exemple, Hayman n’est pas d’accord pour dire que l'expérience de l'unité mystique avec Dieu fait défaut dans le Judaïsme parce qu’elle est incompatible avec les définitions juives du Monothéisme. Hayman, dans son article de 1988 à Oxford (Was God a Magician? Sefer Yesira and Jewish Magic, Journal d'Études Juives 40 (1989), pp. 225-237), affirme que :

Ce que la SY, et plus tard la Kabbale, offre aux Juifs, c’est l'opportunité de "penser les pensées de Dieu après lui" et, de là, dans un sens réel, de faire l’expérience imaginaire de ce que c'est que d'être Dieu (ibid., p. 234).

 

La fonction de la Kabbale est de réaliser l'union mystique avec l’Unique, l’unio mystica (voir aussi Aryeh Kaplan,Meditation and Kabbalah (les chapitres ultérieurs) et Jacobs éd. The Jewish Mystics, Kyle Cathie, 1990). Cette union est fondamentale pour le Mysticisme. Le concept provient du Chamanisme.

 

C'est le concept qui a influencé les Cappadociens à chercher à atteindre l'union avec, et à devenir, Dieu (voir Basil 9.23 tr.NPNF, V, 16 abiding in God, being made like to God and highest of all, being made God  ; voir aussi R.C.Gregg, Consolation Philosophy; Greek and Christian Paideia in Basil and the Two Gregories, Philadelphia Patristic Fondation, 1975, p. 228 et n. 3 où Gregg identifie l'origine de la pensée cappadocienne avec Plotin). Moshe Idel, (Kabbalah: New Perspectives, New Haven, 1988, spécialement pp. 59-73), soutient que le Mysticisme, même dans sa forme extrême, peut être trouvé dans le Judaïsme. De nombreux textes utilisés par Idel sont considérés comme présupposant que les humains peuvent devenir divins et disposer des pouvoirs de Dieu. Hayman affirme (p. 5) que

le thème de l'auto-identification avec Dieu, une fois que nous commençons à l'explorer, nous mène pratiquement partout dans le Judaïsme, depuis le style de la prose biblique (R. Alter,The Art of Biblical Narrative (1981), p. 157) jusqu’aux affirmations des magiciens juifs (Hayman, Was God a Magician?,p. 235), mais surtout jusqu’aux affirmations de la littérature Hekhalot selon lesquelles un homme, Hénoc, serait monté au ciel et aurait été métamorphosé en Metatron, le 'petit Yahweh' (Hayman, ibid.). Le thème de l'apothéose de l'homme sage, du mystique, lie les tendances mystiques juives à l’apocalyptique juive de l'ère post-exilique, car la version la plus répandue de la croyance de la vie après la mort (en l’au-delà) dans la période post-Maccabéenne, supposait que les fidèles rejoindraient l'assemblée céleste et deviendraient comme les 'anges', les 'fils de Dieu', les étoiles (voir Daniel 12:3 ; Sagesse de Salomon 5:5, 1Hénoc 104:2).

 

Mais Hurtado note cette pratique particulièrement en relation avec la figure décrit comme le Fils de l'homme dans 1Hénoc, appeléeles Paraboles ou Similitudes (Ch. 37-71).Le Fils de l'homme est juste, étant familier des secrets divins et triomphant (46:3), victorieux sur les puissants de la terre, jugeant les méchants (46:4-8 ; 62:9 ; 63:11 ; 69:27-29). Il a un statut prédestiné dans les plans de Dieu (48:2-3,6 ; 62:7), étant le sauveur des élus (48:4-7 ; 62:14). Il est le Choisi, l'Élu (ou Oint) ou le Messie, car les trois ont des fonctions pratiquement identiques (voir par exemple 49:2-4 ; 51:3-5 ; 52:4-9 ; 55:4 ; 61:4-9 ; 62:2-16). La figure est Messianique et fait allusion à l'Ancien Testament (voir par exemple, 48:4 qui fait allusion à Ésaïe 42:6 ; 49:6 oùle Fils de l'homme estle Serviteur du Seigneur d'Ésaïe). Hurtado note que le personnage agit en tant que juge au nom de Dieu (au nom du Seigneur des Esprits, par exemple, 1Hénoc 55:4), et qu'à ce titre il est assis sur un trône qui est étroitement lié à Dieu : En ce jour-là, le Choisi sera assis sur le trône de la Gloire (45:3 ; voir aussi 51:3 ; 55:4 ; 61:8 ; 62:2,3,5-6 ; 70:27).

La signification de cela n'est pas que le personnage rivalise avec Dieu ou devient un deuxième dieu, mais plutôt qu'on le voit comme exécutant ou remplissant les fonctions eschatologiques associées à Dieu et qu'il est par conséquent le principal agent de Dieu, lié à l'activité de Dieu à un degré particulièrement intense (Hurtado, p. 53).

 

Il est assimilé au roi davidique de l'Ancien Testament dans le Psaume 45:6 (voir aussi Sir. 47:11). L'essence et l'origine réelles du concept proviennent de Zacharie 3:1-9 qui montre que l'Ange de YHVH est chargé du jugement et que Satan se tient devant lui comme accusateur. De plus, Zacharie 12:8 montre que l'Ange de YHVH (ou Jéhovah) était un elohim et que la maison du roi sera comme des elohim. Ainsi, le concept est biblique et fait partie de la séquence Messianique. L'association du Fils de l'homme de 1Hénoc 46:1-3 avec l’imagerie de Daniel 7:9-14 renforce l'argument. La conclusion selon laquelle Christ est l'Ange de YHVH est résistée là où elle pourrait sembler évident. Hurtado note que 3Hénoc (vers le cinquième siècle EC) transmet l'idée qu'Hénoc est monté au ciel et est devenu l'agent principal de Dieu. 3Hénoc identifie Hénoc comme Metatron et dit qu'il est un être gigantesque à qui aucune splendeur ne manque (3Hénoc 9) et qui a un trône comme le trône de gloire (10:1) avec un vêtement majestueux (12:1-2) et une couronne (12:3-4). Hurtado note à juste titre que la date tardive de 3Hénoc devrait nous inciter à être prudent en considérant ces idées comme indicatives de traditions préchrétiennes. Les concepts se retrouvent cependant dans la littérature du premier siècle. Il est plus probable que l'argument à propos d'Hénoc est une contre-poussée à la tradition Chrétienne basée sur les références mystérieuses à Hénoc dans Genèse 5:24.

 

Toutefois, Rashi explique le texte tout à fait normalement. Il considère que le texte signifie :

Il a été tenté de devenir méchant, sur quoi Dieu a abrégé sa vie pour qu'il ne soit pas - cette phrase est utilisée au lieu de la phrase normale 'et il est mort' (Rashi : Soncino).

 

Car Dieu l'a pris est interprété comme avant son temps (Rashi). Ibn Ezra n'est pas de cet avis et interprète le texte comme indiquant que sa mort était une marque d'honneur. Cela concorde avec le point de vue de Hébreux 11:5 qui déclare qu'il a été enlevé (metetethe) pour ne pas voir la mort, comme résultat de sa foi. Les traditions antérieures à propos d'Hénoc ne disent pas explicitement qu'il a été transformé en un être angélique. Les traditions Judaïques et le récit biblique sont donc contre toute utilisation de ce récit postérieur pour déduire un avènement Messianique d'un humain préexistant. À 1Hénoc 71:11, quand Hénoc voit Dieu dans le ciel, il dit mon corps entier a fondu et mon esprit a été transformé (citant Hurtado, p. 55). 2Hénoc 22:5-10 dit que Dieu a dit à Hénoc de se tenir debout devant Sa face pour toujours (vv. 5-6, ibid.). Le texte montre qu'Hénoc est vu comme ayant été transformé comme l’un des glorieux de Dieu. Les textes développent les concepts qui sont dévolus aux élus à partir des textes bibliques.

 

Le concept dans 2Hénoc 24:1-3 montre le fait que les mystères de Dieu sont confiés à l'homme. Les secrets inconnus des anges lui sont révélés. Cela s'accorde avec les concepts des élus selon Paul (à Romains 16:25 ; 1Corintiens 2:7 ; Éphésiens 3:9,10 (nb) ; Colossiens 1:26). Dieu a caché le mystère dès le commencement et le révèle aux pouvoirs célestes par l'entremise des élus.

 

Le texte de 3Hénoc 12:5 soutient que Dieu ordonne à Metatron/Hénoc d’être appelé Le moindre YHVH, cequi, selon Hurtado, est une allusion claire à Exode 23:20-21 (mon nom est en lui). La pratique de Dieu de conférer l'autorité par l'utilisation du nom se retrouve partout dans toute la Bible (voir le chapitre 2, L'Ange de YHVH). On résiste à cette idée à cause des paradigmes binitaire et trinitaire. Cette résistance semble évidente dans l’ouvrage THE GREAT ANGEL A Study of Israel's Second God de Barker, SPCK, Londres, 1992, voir ci-dessous). L'identification d'Hénoc avec Metatron oule Fils de l'homme découle de la compréhension Messianique claire des textes bibliques. Les textes Pseudepigraphiques semblent être des développements des attentes Messianiques de l’époque.

 

Pour cette raison, le Messie a également été identifié comme Melchisédek (voir aussi les MMM). Cette idée a persisté, par intermittence, pendant plus de deux mille ans. L'idée était présente chez les Melchisédékites ou Melchisédéchiens (voir C.E., vol. X, p. 157), une ramification de la secte Sabbatarienne des Pauliciens, qui étaient appelés Athingani (Intangibles, C.E., ibid.) (Voir ERE, Vol. 9, pp. 695 et suiv.). L'Encyclopédie Catholique (C.E.) a peut-être mal compris la position de Melchisédek dans cette situation, car nous avons ici une dualité d'intercession dans cette secte. Melchisédek était compris comme étant le médiateur céleste et Christ le médiateur terrestre. Cette idée se retrouve également chez les ramifications des Pauliciens en Europe (par exemple les Bogomils : voir ERE, Vol. 1, pp. 784 et suiv.), où le Messie a été identifié à Michel. L'idée que Christ était Melchisédek a fait surface au XXe siècle dans les écrits de H. W. Armstrong. Le midrash considère que Melchisédek était Sem (Rashi : voir Soncino, Genèse 14:18). Melchisédek a également été identifié à l'Esprit Saint dans un ouvrage anonyme que Jérôme a réfuté (Ep. 73). (Les textes Pseudepigraphiques sont examinés plus en détail ailleurs).

 

Hayman dit que les Manuscrits de la Mer Morte (MMM) semblaient considérer que le but de devenir l’un des 'Fils de Dieu', etc. était réalisable dans cette vie (voir 1QH 3:19-23 ; 1QSb 4:22-6 ; 1QS 11:7-9 ; cf. Jubilés 31:14). La formulation au temps présent de Luc 20:36 a également été considérée comme indiquant une telle possibilité. La notationde cet âge déplace cependant la position dans le futur et Hayman semble peut-être confondre le timing. Hayman dit que le thèmede devenir comme l’un de nous se révèle être le sous-texte caché du Judaïsme d'Adam à Nachman de Bratslav (p. 5).

 

Hayman considère que ces propositions sont incompatibles avec le supposé Monothéisme transcendantal de la période post-exilique. Il affirme que les domaines de l'angélologie juive et de la magie juive sont

là où le poids constamment croissant des preuves rend très clair la continuité de la croyance et de la pratique religieuse juive depuis ses anciennes sources cananéennes.

 

Comme Hayman le dit, qui étaient les anges et les archanges, les Chérubins et les Séraphins, Satan, Azazel et Mastema ? La meilleure façon de répondre à cette question est de considérer la Bible comme un tout littéral et cohérent. A partir d’une construction littérale, nous pouvons établir de manière cohérente les identités et les relations de l'Armée.

 

Hayman soutient que :

la Bible hébraïque est très claire sur le fait que ces personnages appartiennent à la classe des êtres divins .*%-! *1" / .*-! *1", les membres de 'l'armée du ciel' (.*/:% !"7). Yahweh appartient à cette classe d'êtres, mais il est distingué d'eux par sa royauté sur l'armée céleste. Cependant, il ne diffère pas d'eux en nature. Cela reflète l'origine probable de Yahweh en tant qu’un membre de l'armée céleste, à savoir le Dieu national du peuple israélite, qui est devenu le roi des dieux quand il a été identifié à El Elyon, le chef du panthéon des Cananéens. Cette identification de Yahweh à El (.*%-!% !&% %&%*) est le thème essentiel de la Bible hébraïque. Mais Yahweh à l’époque de l'Ancien Testament, avait de nombreux rivaux qui sont explicitement nommés d’une manière qui indique clairement que l'on croyait à l’existence de ces autres dieux [par exemple, Juges 11:24 (Chemosh) ; Jérémie 46:15 (Apis) ; Jérémie 49:1,3 (Milcom)].

 

Hayman note que Yahweh avait, dans la croyance populaire, un consort féminin. Cependant, nous ne nous intéressons ici qu'à ce qui peut être corroboré par des références croisées avec le texte biblique.

 

Le concept d'une femme consort est sans doute né de la référence à la sagesse au féminin dans Proverbes 8 (voir aussi les chapitres postérieurs). Barker, (THE GREAT ANGEL, pp. 51 et suiv.), identifie ce concept avec celui de l'adoration de la Reine du Ciel dénoncée par Jérémie, particulièrement 44:17-30. L'armée israélite en Égypte a été détruite, à part un petit reste, à cause de l'adoration de cette déité. La Reine du Ciel est déduite par Barker comme étant

le personnage que les auteurs d'Hénoc et les gnostiques ont rappelé sous le nom de Sagesse et les Kabbalistes sous le nom de Shekinah, le personnage abandonné à l’époque de la réforme de Josias avait été connu de ses adorateurs comme la Reine du Ciel.

 

Jérémie 44:17-18 montre que le culte était établi à Jérusalem depuis un certain temps. Ce que nous savons du culte identifie le personnage avec Ashtarte, Ishtar ou Easter et les gâteaux dont il est question dans Jérémie 44:19 étaient les gâteaux traditionnels de Easter (Pâques), fabriqués encore aujourd'hui. L'identification de Barker de la Shekinah et de la Sagesse avec ce personnage ne tient pas compte des preuves, même dans son propre texte (par exemple, Baruch 3:12 ; 3:36-37 ; 4:1). La Sagesse est comprise de manière plus réaliste comme l'Esprit de Dieu que Dieu a donné à Israël dans la loi. Ce concept est basé sur la progression de la bonté ultime émanant de Dieu, en tant qu’activité régulée. La loi était destinée à être un concept spirituel (Deutéronome 10:16 ; 30:6 ; Jérémie 4:4).

[Il] l'a donnée à Jacob [S]on le serviteur et à Israël qu'[I]l a aimé. Ensuite, elle apparut sur terre et vécut parmi les hommes (Baruch 3:36-37)

 

Les Deutéronomistes n'ont pas proposé la loi comme substitut à la sagesse dans Deutéronome 4:6. La loi était sagesse mais, ce qui est plus important, l'Esprit Saint procédait de la nature même de Dieu et était la loi. Les Trinitaires ne comprennent carrément pas ce processus parce que cela est en dehors de leur paradigme. Nous examinerons le processus ci-dessous et dans le volume suivant.

 

Le concept du Monothéisme israélite est avancé par Hayman comme étant une identification graduelle et progressive de Yahweh avec El, comme si l'un prenait l'identité de l'autre et qu'El Elyon n'était pas compris et adoré par Israël. Cette prémisse est complètement fausse. Elle provient d'un échec de comprendre l’interrelation de l'Armée et des rôles qui leur sont alloués dans la structure monothéiste. De plus, elle suppose que les êtres nommés n'ont aucune réalité réelle.

 

Il est important de noter qu'il s'agit d'une mauvaise compréhension de la cause des états initiaux du tohu et du bohu, comme le démontre la Genèse 1:2. L’hypothèse d'un chaos primordial est en soi une mauvaise compréhension de l'intention de la Genèse. La Genèse peut également être comprise comme une histoire d'une recréation et non comme le récit de la création ab origine.

 

Si l'on part du principe que le chaos est le résultat d'une rébellion, on peut commencer à comprendre ce qui est relaté dans la Bible. Plus important encore, nous pouvons commencer à expliquer les découvertes scientifiques que l'archéologie et la géologie mettent au jour avec une régularité passionnante. La période de temps et la portée de la Genèse, ainsi que l'autorité de la Bible, sont une fois de plus sortis du trou de pigeon commode de la mythologie dans lequel elles ont été reléguées. L'hypothèse selon laquelle la Bible est le résultat d'un développement n'est que cela – une hypothèse. La structure n'était pas seulement comprise dans l'ancien Israël. C'était un thème récurrent du Proche-Orient ancien. Le Dieu Très Haut était connu sous le nom d’El Elyon. Il était le Dieu Très Haut ou Le Père des Dieux. Le concept du Père de Tout, en tant que créateur des Dieux Anciens était constant de l'Asie Mineure à l'Afrique et à l'Europe (voir ci-dessous). Ils étaient connus sous le nom Elohim en hébreu ou Elahin en chaldéen et il y a des références multiples à eux dans la Bible. Graves (The Greek Myths:1, Pelican, 1986, dans 28:3, p. 114) dit que :

Le nouveau culte du soleil en tant que le Père de Tout semble avoir été apportée dans le Nord de la mer Égée par le sacerdoce fugitif du monothéiste Akhenaton, au quatorzième siècle av. J.-C et s’être greffée sur les cultes locaux ; d’où, la prétendue visite d'Orpheus en Égypte.

 

Ainsi, le concept du Père de Tout était commun en Égypte aussi bien qu'en Mésopotamie. Les textes du Cercueil montrent que ce concept existait en Égypte. Le dieu premier né de la matière primitive, l'âme divine avait un Père (voir Budge The Book of the Dead, Arkana, Londres, 1989, pp. 273-274). Le grand Dieu gouvernait les dieux dansles Champs de Paix, qui sont appelésles Champs Élysiens, d’où, l’interrelation avec les mystères (Budge, CX, pp. 319-323).

 

Hurtado dit dans son résumé à propos des anciens textes juifs que :

Divers textes reflétant l'ancienne tradition juive présentent un ange principal dans le rôle du principal serviteur de Dieu et décrivent cette figure de manière remarquable. Les plus frappants sont peut-être l'ange Yahoel, en qui réside le nom de Dieu et le Melchisédek céleste qui est identifié comme l'Elohim du Psaume 82. Cela montre que le Judaïsme a embrassé l'idée que Dieu avait un ange particulier, plus élevé [glorifié] que tous les autres, dont l'autorité et le statut le faisaient passer le second après Dieu et qui portait une certaine mesure de la gloire divine (p. 81).

 

Hurtado tente d’exalter le Grand Ange au-dessus de tous les autres anges de sorte qu'il n'est pas simplement un ange. Il fonctionne d'une manière qui le place au-dessus de tous les autres anges. L'ange agit comme le vizir de Dieu et exerce avec pleine autorité le pouvoir de Son nom. Ce concept est essentiellement correct. Cependant, la fonction complète de l'Armée doit être examinée avec cet individu. En outre, il sera démontré que le Binitarisme ne peut être fondé sur cette relation et constitue une rupture philosophiquement absurde de la logique du Monothéisme

 

Notre tâche consiste à reconstruire le cadre dans lequel la structure de ces elohim est censée avoir fonctionné. À partir de là, nous pourrons mieux comprendre le Monothéisme biblique et, peut-être, envisager le Christianisme de manière plus précise. Nous allons examiner les textes de l'Ancien Testament et le rôle de l'Ange de YHVH (ou Yahovah) et des Fils de Dieu. Dans les chapitres suivants, nous examinerons la structure du Nouveau Testament et la position de Christ dans ces textes en relation avec l'Ancien Testament. Nous examinerons ensuite les positions Pseudepigraphiques et Chrétiennes postérieures. Le chapitre suivant traitera ensuite du développement de la doctrine de la Trinité dans le Christianisme moderne.

 

 

 

 

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