Christian Churches of God

[018]

 

 

 

Il les Appelle par leur Nom :

Une Étude du Psaume 23

 

(Édition 2.5 19940423-19981130-20121202-20240523)

 

 

 

Il s’agit d’une explication du Psaume 23.

 

 

Christian Churches of God

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Courriel : secretary@ccg.org

 

 

(Copyright ã  Christian Churches of God 1994, éd. 1998, 2012, 2024 Wade Cox)

(Tr. 2011, rév. 2024)

 

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 Il les Appelle par leur Nom : Une étude du Psaume 23 [018]

 

 


Introduction

La Bible n'a pas été écrite dans la perspective de la civilisation moderne urbanisée. Une grande partie de sa terminologie et de son enseignement est formulée dans un langage rural et traite de sujets de plein air et de phénomènes naturels. Les personnes auxquelles elle s’adressait initialement étaient des gens de milieux agraires, familiers de la nature et de la campagne autour qui les entourait.

 

Mais, pour la plupart d'entre nous aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Nous vivons dans nos villes agitées, bien loin de la vie simple des habitants de la Palestine il y a 2000 à 3000 ans. Même ceux qui ont une certaine expérience des activités agricoles ou de la campagne comprennent le monde naturel qui les entoure du point de vue des pratiques agricoles modernes, plutôt que du point de vue du monde simple des siècles passés.

 

C’est ainsi que lorsque nous en venons à lire et à étudier la Bible, une grande partie de la signification de ce que nous lisons est perdue, ou du moins voilée/atténuée, pour nous. Nous pouvons lire les mots sans vraiment saisir la profondeur des leçons qu’ils contiennent, voire totalement mal appliquer l'intention des déclarations bibliques.

 

C'est souvent le cas avec le Psaume 23. Ce Psaume, Le Seigneur est mon Berger, est un favori de beaucoup de gens, mais il y a une profondeur à laquelle beaucoup de gens n’apprécient pas lorsqu’ils le lisent, car ils le font sans connaissance du métier de berger dans le monde antique. Donc, le but de ce document est d'expliquer le contexte et la signification profonde de ce beau Psaume pour nous aujourd'hui. Il est possible de lire ce Psaume sous plusieurs angles différents. La plus évidente est celle de notre relation avec Christ. Une autre approche consiste à considérer sa signification pour ceux qui jouent le rôle de berger, en particulier le ministère. Ce document d’étude se limitera à la première perspective, celle de notre relation avec Christ.

 

Un Psaume de David

Ce Psaume a été écrit par David. David, bien sûr, a passé ses années de formation en tant que berger. Lorsque Samuel fut envoyé pour oindre un successeur à Saül, il se rendit à la maison d’Isaï et a été inspiré pour oindre David, qui gardait à ce moment-là les moutons de son père (1Samuel 16:11-12). Plus tard, devant Saül, David a fait appel à sa formation de berger pour soutenir sa cause d’être capable d'aller combattre Goliath (1Samuel 17:32-37,40). David est parfois appelé le "roi berger" d'Israël. Au cours du Millénaire, sous le Messie, le Grand Berger, David sera à nouveau placé en tant que berger de la nation d'Israël (cf. Ézéch. 37:24-25).

 

C'est donc David qui était le mieux placé pour écrire ce Psaume. Il avait compris par expérience ce que signifiait être un berger, errant comme il le faisait sur les collines et les plaines de Palestine, avec les troupeaux de son père sous sa garde. Ainsi, il est utile, lorsque nous lisons ce Psaume, de nous mettre mentalement à la place de David, et, en un sens, de voir ces paroles à travers ses yeux – les yeux de quelqu'un qui a vécu, travaillé et dormi parmi ses brebis ; quelqu’un qui a sacrifié sa vie et ses membres pour les préserver et en prendre soin, quelqu'un qui les a conduites et a été avec elles en toutes circonstances, à la fois bonnes et mauvaises.

 

"Le SEIGNEUR est mon berger"

Lorsque David ouvre son Psaume par ces mots, c’est une exclamation de confiance et de joie. Le berger se mettait à la place d'une de ses brebis. Cependant, ce n’est pas un homme simple qui est son berger, mais bien le Seigneur, ou YHVH.

 

Or comme nous le comprenons, YHVH est un titre distribué. YHVH le Très-Haut, ou YHVH des Armées est celui que nous appelons Dieu le Père. Mais le Dieu ou Elohim d'Israël, qui est venu avec l'autorité de YHVH des Armées était l'Ange ou le Messager de YHVH des Armées, à savoir Jésus le Christ. En tant que le Messager ou Malek de YHVH des Armées, Christ a également été désigné YHVH dans ses interactions avec Israël et les autres personnes que Dieu appelait à cette époque (consulter le document d'étude L'Ange de YHVH (No. 024)).

 

Le concept sémitique était que le messager (ou malek) d’une personne ayant autorité était également appelé par le nom de cette personne en autorité. Le fait qu’un messager soit appelé par le nom de son/sa supérieur(e) signifiait qu'il portait l'autorité de ce dernier.

 

Lorsque nous plaçons ensemble les différents passages, il devient évident que Dieu, le Père, est le propriétaire du troupeau de vies humaines symboliquement appelées brebis. Dieu confie Son troupeau à Son berger, qui est Son Fils, Jésus le Christ. Nous le voyons dans plusieurs passages.

 

Jean 10:29 Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. (LSG)

 

Jean 17:9-10 C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi ; 10 — et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; — et je suis glorifié en eux. (LSG)

 

Zacharie 13:7 Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme mon compagnon, dit l’Éternel des armées ! Frappe le berger, et que les brebis soient dispersées ! Et je ramènerai ma main sur les petits. (BBA)

 

Dieu appelle les brebis dans Son troupeau et les remet ensuite à Christ. Christ est désigné notre berger à de nombreux endroits. Il semble que la première référence à son rôle de berger soit donnée dans Genèse 48:15-16.

Genèse 48:15-16 Et il [Jacob] bénit Joseph, et dit : Que le Dieu [Elohim] devant la face duquel ont marché mes pères Abraham et Isaac, le Dieu [Elohim] qui a été mon berger depuis que je suis jusqu’à ce jour, que l’ange qui m’a délivré de tout mal bénisse ces enfants,... (BBA)

 

Christ est désigné ici comme l’Elohim devant lequel Abraham et Isaac ont marché, l'Ange de la Rédemption, et le berger de Jacob. La dernière mention de Christ en tant que notre berger se trouve dans Apocalypse 7:17.

Apocalypse 7:17 Car l’Agneau qui est au milieu du trône sera leur berger et les conduira aux sources d’eau vive. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. (BFC)

 

Étant donné que Christ est notre berger, nous pouvons nous demander : Comment est-il en tant que berger ? Quel est son caractère ? Que signifie être sous sa garde et son contrôle, être l'objet de ses préoccupations ? Nous devons considérer à quel point notre berger, le Messie, est vraiment grand.

 

On nous dit qu'il était le commencement de la création de Dieu (Apoc. 3:14), Il a été fait à l’image du Dieu invisible et il était le prototokos ou le premier-né de toute créature, toutes choses ont été créées à travers lui et pour lui, ce qui est dans les cieux, et sur la terre, visible et invisible, qu’il s’agisse de trônes, de dominations, de principautés, de puissances (Col. 1:15-16 KJV). Cela signifie que Christ était le créateur de la structure organisationnelle des trônes, des dominations, des principautés et des puissances. Ce sont les administrations, pas des êtres spirituels. Autrement dit, il n'a pas créé les elohim mais a structuré leurs dominations et leur ordre. Christ a été établi comme héritier de toutes choses (Hébreux 1:2). Il est le Prince de la vie (Actes 3:15), ce qui signifie qu’il se tient à la tête comme le chef d’un rang.

 

Voir aussi les documents d’étude Le But de la Création et du Sacrifice de Christ (No. 160) et La Préexistence de Jésus Christ (No. 243).

 

Comparés à l'immensité de l’univers, nous ne sommes que de simples grains de poussière, et le bref intervalle de notre vie n’est qu’une fumée (Ésaïe 40:15 ; Jacques 4:14), et pourtant le Messie de Dieu choisit de nous considérer comme l'objet de sa tendre attention, et de soins et de son affection. Il nous demande de nous considérer comme ses brebis, et lui comme notre berger.

 

Personne d'autre n'est plus qualifié ou mieux équipé pour nous comprendre que Christ. Nous lui appartenons parce que Dieu nous a choisis et nous a donnés à lui, et aussi parce que lui et Son Père ensemble ont délibérément choisi de faire de nous les objets de leurs affections.

 

Il est ironique de constater que tant de gens refusent que Christ soit le propriétaire de leur vie. Nous lui appartenons aussi dans un autre sens. Sur les instructions de Son Père, il est venu et a donné sa vie pour nous nous rachetant, ou nous sauvant, de Satan et du péché (1Cor. 6:20 ; Apoc. 14:4). Puisqu'il a fait cela, il est pleinement en droit de dire :

Jean 10:11 Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. (LSG)

 

Bien entendu, les brebis ne se contentent pas de "prendre soin d’eux-mêmes", comme on pourrait le supposer. Elles nécessitent, plus que toute autre catégorie de bétail, une attention sans fin et des soins méticuleux (Phillip Keller, A Shepherd Looks at Psalm 23, Harper Paperbacks, 1990, p. 7). Les brebis et les êtres humains sont similaires à bien des égards. Nous partageons le trait moins souhaitable d'avoir un esprit de masse ou un instinct de foule. Nous avons des peurs et de la timidité. Nous sommes têtus et stupides. Pourtant, malgré ces caractéristiques indésirables, Christ nous reçoit, nous rachète, nous fait siens et prend plaisir à prendre soin de nous. Le fait qu'il prenne plaisir à s'occuper de nous nous donne une troisième raison puissante pour laquelle nous devons reconnaître, comme David, que nous sommes sous sa propriété. Il est le Bon Berger – il est sans cesse disposé pour nous, il intercède toujours en notre faveur, il travaille toujours pour s’assurer que nous allons bénéficier de ses soins.

 

Le Psaume 23 est en fait un Psaume sur le berger diligent, et c'est ce que Christ est vraiment. Christ n'épargnera rien dans son souci de notre bien-être et de notre amélioration. Il y a quelque chose de très spécial dans le fait d'appartenir à ce berger. Il ne nous négligera jamais ou ne nous laissera pas errer, nous égarer tout seuls.

 

Autrefois, un berger plaçait une marque distinctive sur l'une ou l'autre des oreilles de ses moutons, d'où nous obtenons le terme anglais earmarked (qui signifie être marqué sur l’oreille). Il en va de même avec Christ, en tant que notre berger – nous avons la marque de Dieu sur nous, tant dans le Sabbat que dans la Pâque –, mais nous sommes également marqués dans la manière dont nous devons mener notre vie au quotidien.

 

Luc 9:23 Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. (LSG)

La marque qui nous identifie comme les brebis de Christ est de renoncer à nous-mêmes et de le suivre. Il est intéressant de constater que beaucoup disent que Christ est leur berger, mais le renient en réalité parce qu'ils ne font pas la volonté de Son Père dans les cieux (Matthieu 7:21). Ils ne renoncent pas à eux-mêmes pour suivre Christ.

 

Nous devons donc nous demander :

·       Est-ce que je reconnais vraiment Christ comme mon berger ?

·       Est-ce que je reconnais ses droits de propriété sur moi ?

·       Est-ce que je porte vraiment sa marque de berger dans ma vie ?

·       Est-ce que je ressens un but et un profond contentement parce que je suis sous sa direction ?

·       Est-ce que je trouve un épanouissement total dans cette disposition ?

 

Si oui, alors, avec une reconnaissance et exaltation authentiques nous pouvons fièrement nous exclamer, comme le fit David, Le Seigneur est mon berger !

 

"Je ne manquerai de rien"

Il s’agit d’une déclaration audacieuse, positive et fière. Cependant, nous devons nous demander ce à quoi David faisait référence. Voulait-il dire que, parce que Christ était son berger, il ne lui manquerait jamais de choses matérielles ou de bénédictions ? David a connu des difficultés considérables dans sa vie à différents moments. Par exemple, il a été persécuté et traqué par Saül, craignant pour sa vie pendant un bon nombre d'années. Après avoir été fait roi, il a été confronté à des problèmes au sein de sa propre famille et a dû fuir à un moment donné. Il ne fait aucun doute que David a parfois voulu certaines choses, des choses qui lui ont échappé, telles que la paix, le repos et la stabilité.

 

Même aujourd'hui, de nombreux Chrétiens commettent l'erreur de confondre la richesse matérielle avec les bénédictions de Dieu. Il est courant de parler de l'évangile de la santé, de la richesse et de la prospérité. Si Dieu nous bénit vraiment, alors nous ferons l'expérience d’une bonne santé, de bénédictions matérielles et de prospérité. Certes, toutes choses étant égales par ailleurs, le fait de suivre et d’observer les Lois de Dieu et les principes de la Bible contribue en général à une vie heureuse, avec un minimum de maladies et une situation matérielle relativement stable. Cependant, Dieu ne garantit pas ces choses en tout temps et en toutes circonstances.

 

On nous promet la tribulation (Actes 14:22) et l'adversité/l’opposition par moments. De nombreux Chrétiens ont été vilainement persécutés à travers les âges pour leur fidélité à Dieu. Beaucoup se sont privés de tout et ont enduré d'énormes difficultés. Les circonstances politiques et les fortunes économiques peuvent changer pour le meilleur ou pour le pire au fil des années et des décennies, mais ces choses n’indiquent pas que Dieu bénit puis retire Sa bénédiction aux Chrétiens fidèles. Ces choses sont tout simplement "ce qu’il y a de plus normal" en vivant dans ce monde gouverné par Satan.

 

David faisait plutôt référence à la gestion et à l’élevage de Christ. Christ est le berger expert de nos vies. La déclaration “Je ne manquerai de rien” signifie que je suis totalement satisfait de sa gestion de ma vie. Paul a compris ce principe.

Philippiens 4:11-13 Ce n’est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. (LSG)

 

Pour le Bon Berger, aucune peine n'est trop grande pour prendre soin de nous, ses brebis. Il nous aime pour notre propre bien, ainsi que pour son plaisir personnel. Il est à l’oeuvre 24 heures sur 24 pour veiller et s’assurer que nous soyons bien pourvus dans les moindres détails. Pour lui, il n'y a pas de plus grande récompense, pas de plus profonde satisfaction, que de nous voir heureux, bien nourris, en sécurité et florissants sous sa garde. Toujours, son objectif est de nous voir à la Première Résurrection, occupant la fonction ou la responsabilité que Dieu le Père a en tête pour nous.

Jean 14:1-3 Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. 2 Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. 3 Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. (LSG)

 

Il est toujours le berger désintéressé, toujours attentif aux besoins et au bien-être de son troupeau. Pourtant, ironiquement, malgré cette assurance positive de l’attention constante de Christ, certains Chrétiens ne sont toujours pas satisfaits de son contrôle. Phillip Keller, dans son livre, A Shepherd Looks At Psalm 23, décrit une brebis de ce type qu'il a eu dans un certain troupeau qu'il possédait (ibid., p. 20-22).

 

Comme David, pouvons-nous dire : Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien, et accepter qu’il dirige et gère notre vie, comme lui et le Père l'entendent ou le jugent bon ?

 

"Il me fait reposer dans de verts pâturages"

Une chose intéressante à propos des brebis est que pour qu’elles puissent se coucher dans un pâturage, elles doivent d’abord remplir plusieurs conditions :

·       Elles doivent être libérées de la peur.

·       Elles doivent être exemptes de toute friction avec les autres brebis.

·       Elles doivent être exemptes de parasites.

·       Elles doivent être libérées de la faim.

 

La signification de ces exigences est qu’il s’agit de besoins qui ne peuvent être satisfaits que par le berger. Seul le propriétaire ou le berger des brebis peut fournir un environnement dans lequel les brebis sont à l’abri de la peur, de la faim, de l'aggravation, et sont capables de se détendre, de se contenter, et donc, de se coucher.

 

Les brebis sont des animaux très timides. À la vue ou au son d'un chien ou d’un autre animal elles s’enfuiront toutes dans une direction, car leur seul moyen de défense est la fuite. Toutefois, la vue de leur maître parmi elle, et c’est particulièrement vrai pour les bergers et leurs troupeaux au Moyen-Orient, les rassure et les satisfait. Pour nous, en tant que Chrétiens, nous pouvons avoir le même genre de satisfaction en venant à Dieu notre Père et en Lui confiant nos soucis et nos fardeaux, puis en Lui permettant de laisser notre berger, Christ, guider nos vies.

1Pierre 5:6-7 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; 7 et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. (LSG)

 

Philippiens 4:7 Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. (LSG)

 

C'est la peur de l'inconnu qui tend à créer en nous le plus grand sentiment de panique. Nous avons l’impression que des "ennemis" s’approchent de nous et menacent notre tranquillité. Alors que certaines personnes ont la mentalité de se lever et de se battre, pour beaucoup d'entre nous, la première impulsion est de se lever et de fuir ces "ennemis". Nous utilisons l'expression je veux juste m’éloigner de tout ça. Eh bien, c'est dans des moments comme celui-là que nous devons apporter nos préoccupations à Dieu et apprendre à détecter/sentir la présence de notre berger. Pour citer ce que quelqu’un a dit un jour : Il est assez difficile pour vos genoux de trembler si vous êtes sur le sol à genoux. Nous devons nous rappeler qui Dieu a placé sur nos vies, et le type de pouvoir et d'autorité que ce berger peut exercer.

Matthieu 28:18 Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. (LSG)

 

Il a même le pouvoir de nous ressusciter de la mort.

Jean 5:26-29 Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. 27 Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. 28 Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. 29 Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. (LSG)

 

Tel que mentionné précédemment, la brebis ne se couchera pas s’il y a des tensions dans le troupeau à cause de la rivalité et de la compétition/concurrence entre les brebis. Chaque société animale possède son “ordre hiérarchique” ou son ordre de dominance. Chez les brebis, on parle de “l'ordre de donner des coups de patte”. En général, une vieille brebis arrogante va prendre le contrôle d'un groupe particulier de brebis et d'agneaux. Elle va affirmer sa domination en repoussant les autres brebis loin d’une parcelle d'herbe qu'elles auraient pu brouter. Ce processus se poursuivra avec les autres brebis du groupe jusqu’au plus petit et plus jeune des agneaux et jusqu'à ce que tous aient leur place dans la hiérarchie. Il est intéressant de noter qu’Ézéchiel décrit ce processus au sein du troupeau de Dieu.

Ézéchiel 34:20-22 C’est pourquoi ainsi leur parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, je jugerai entre la brebis grasse et la brebis maigre. 21 Parce que vous avez heurté avec le côté et avec l’épaule, et frappé de vos cornes toutes les brebis faibles, jusqu’à ce que vous les ayez chassées, 22 je porterai secours à mes brebis, afin qu’elles ne soient plus au pillage, et je jugerai entre brebis et brebis. (LSG)

 

Ce processus est courant dans la société où les gens se bousculent pour arriver au sommet. Il y a une bousculade, on se bat pour le statut, le pouvoir, la reconnaissance et le contrôle – on essaie d’aller de l’avant. Malheureusement, cela peut se produire même au sein de l'Église et c'est une chose à laquelle tous les Chrétiens doivent être attentifs dans leur propre vie. Le Christianisme n'est pas une question de prestige, de position ou même de reconnaissance. C'est une question de service.

Philippiens 2:3-4 Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. 4 Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. (LSG)

 

Dans le Psaume, le berger fait en sorte que les brebis se couchent en paix. Cela signifie pour nous que plus nous prenons conscients de la présence de notre berger, Christ, dans nos vies, et plus nous le laissons régner dans notre vie, plus grande sera notre paix, tant intérieure qu’entre nous et nos frères chrétiens. Nous devons laisser la paix de Christ régner dans nos vies.

Colossiens 3:15 Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants. (LSG)

 

Un autre facteur qui favorise le contentement des brebis et leur permet de se coucher est le contrôle des parasites par le berger. Les brebis peuvent être complètement distraites par différentes sortes de mouches, surtout les mouches nasales, et les tiques. Plutôt que de se coucher, ils se lèvent, font trépigner leurs pattes, courent parfois et agitent leur tête pour tenter de se soulager. Le berger moderne surveille assidûment ses troupeaux pour détecter les signes de ces parasites et trempe ses brebis et/ou leur applique des insectifuges. Il va également s'assurer qu'elles peuvent trouver un abri dans les buissons et les ceintures d'arbres pour se réfugier et se libérer de ces tourmenteurs.

 

Avec les humains, il est intéressant de voir combien de fois nous disons, étant exaspérés, Cela me casse vraiment les pieds[ ou cela m’énerve vraiment] ? Dans notre vie, il y a forcément des petits désagréments, contrariétés et des frustrations récurrentes. Par exemple :

·       Les maladies récurrentes particulières.

·       Les difficultés avec quelqu'un ou quelques personnes sur le lieu de travail.

·       Les problèmes de voiture.

·       Les difficultés avec les beaux-parents ou autres membres de la famille.

·       Les conjoints qui se moquent de nous ou qui râlent contre nous.

·       Le chômage de longue durée.

·       Le manque de revenus ou augmentation des factures, etc.

 

Peut-être que certaines de ces choses sont vraiment de gros désagréments et très frustrantes, mais quoi qu’il en soit, elles font partie des irritations permanentes que nous pouvons rencontrer dans la vie. Existe-t-il un antidote à cela ? Pouvons-nous être satisfaits malgré elles ? La réponse pour quelqu'un qui a Christ comme berger est un “Oui” retentissant ! Dieu le Père est la source de l'Esprit Saint, mais Il nous l'envoie, ou nous l’administre, par le Christ.

Jean 15:26 Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi ; (LSG)

 

Jean 16:7 Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. (LSG)

 

Au sens figuré, nous pourrions comparer l'Esprit à de l'huile, quelque chose qui est utilisé pour apaiser et réconforter, et qui apporte la guérison des abrasions et de la dureté. C'est comme si Dieu donnait un flacon de cette “huile” à son berger pour qu’il administre le confort dans nos vies. L’Esprit de Dieu fait cela en donnant à notre esprit la compréhension de la vérité de Dieu – ce qui implique la connaissance que Dieu et Christ comprennent ce que nous vivons. Christ en tant que notre berger, a également vécu parmi nous comme l'une des brebis et connaît nos fragilités, nos défauts, nos frustrations ; il sait intimement ce que c'est que d'être humain (Hébreux 2:14-18).

 

Nous pouvons être satisfaits des irritations de la vie lorsque nous reconnaissons vraiment que notre berger est là, et qu’il comprend, et il déversera son contentement dans nos esprits si nous demandons à Dieu de le faire (Jean 14:27). Si nous faisons confiance, si nous nous détendons et si nous laissons Christ gérer notre vie, il s’occupera des irritations, soit en les supprimant, soit en nous donnant la capacité de vivre avec elles, les transformant ainsi en non-irritations.

 

La dernière chose que fait un bon berger est de s’assurer que son troupeau est à l’abri de la faim, et c'est ce que sous-entend la déclaration, il me fait reposer dans de verts pâturages. En Palestine, près de Bethléem, où David a vécu et écrit ce Psaume, une grande partie des terres sont sèches et brunes. Les verts pâturages ne se sont pas apparus par hasard. Ils étaient en fait le résultat d'un effort diligent et assidu de la part du berger dans le cadre de pratiques appropriées de gestion des terres.

 

Le berger était responsable du défrichage des terrains accidentés et rocailleux, de l’élimination des racines profondes et des souches, du labourage des champs, des semis de céréales et de légumineuses spéciales, ainsi que de l'irrigation et de l’entretien de ces champs afin d'assurer les récoltes vertes pour fournir du fourrage à ses brebis. Être un berger impliquait beaucoup plus que de simplement "conduire les moutons" le matin et les ramener à la maison le soir.

 

Ces pâturages spécialement préparés étaient également essentiels pour les troupeaux au moment de l'agnelage. Lorsque les brebis nourrissent leurs agneaux, elles ont besoin de beaucoup d'aliments verts succulents pour assurer suffisamment de lait, et lorsque les agneaux grandissent, ce sont les riches pâturages verts qui leur permettent de grossir rapidement.

 

Nous voyons donc les mêmes parallèles avec Christ en tant que notre berger. Il travaille avec diligence pour préparer les pâturages de nos vies afin que nous puissions trouver des récoltes abondantes pour nous nourrir. Il travaille et s’efforce de déloger les rochers de l'incrédulité. Il fournit les moyens par lesquels les racines profondes de l'amertume peuvent être arrachées et rejetées. Il travaille à briser l'argile séchée par le soleil de nos cœurs et de nos vies orgueilleuses et à planter les graines de la bonne récolte de la parole de Dieu. Il arrose ensuite cette culture avec la pluie et la rosée de l'Esprit de Dieu. Il s’occupe et se soucie de chacune de nos vies pour s'assurer qu'elles deviennent abondantes et productives au service de Dieu. En toutes choses, Christ désire voir nos meilleurs intérêts servis.

 

Ce qui est triste, c’est que des Chrétiens rejettent cette gestion de Christ de leur vie et s'égarent en essayant de se nourrir sur le sol aride/stérile du monde qui les entoure. Il n'y a aucune satisfaction durable dans les choses que cette société a à offrir – ses médias, ses divertissements, son consumérisme. Le bon pâturage riche verdoyant de l'application de la Parole de Dieu à nos vies est là pour nous. Christ, notre berger l'a préparé en pensant à chacun d’entre nous. Tout ce que nous devons faire, c’est y aller et manger. Au fil du temps, nous devrions dévorer davantage de la Parole de Dieu, et non moins. Au cours des prochaines années, nous allons voir les pressions exercées sur les Chrétiens pour qu’ils abandonnent leur foi s’intensifier considérablement. Le tourbillon du consumérisme et de l'expérience des plaisirs et des choses que le monde a à offrir va augmenter en vitesse, et non diminuer. Nous devons nous prémunir de nous y laisser prendre et de négliger ce qui mène à la paix intérieure et, finalement, à la vie éternelle.

 

"Il me conduit près des eaux paisibles"

L'image véhiculée ici semble à première vue être celle des ruisseaux qui coulent tranquillement, et des moutons et des agneaux qui se reposent tranquillement à côté d'eux. Cependant, ceci ne correspond pas à l’intention. La Palestine, comme nous l'avons noté précédemment, est sèche et poussiéreuse. Lorsqu’un berger conduit son troupeau de pâturage en pâturage et en provenance de et vers sa maison, tout le long de la journée, il n’a qu’une chose en tête : il doit conduire son troupeau à un point d’eau. Le rafraîchissement des bonnes eaux marque l'heure la plus désirée de la journée. L'endroit où il se trouve au milieu des collines et des plaines rudes et sans eau est le couronnement de la prévenance sans faille du berger. Après la chaleur et la poussière de la marche des brebis, un endroit pour boire est si rafraîchissant pour les brebis.

 

Dans la Bible, les différents fleuves et ruisseaux de la Terre Sainte sont fréquemment mentionnés par leur nom. Cependant, ces rivières sont généralement éloignées les unes des autres et traversent un pays rude. De nombreux ruisseaux sont appelés oueds par les habitants, car il ne s’agit en réalité que de ravins qui s’assèchent à la fin de la saison des pluies.

Job 6:15 Mes frères sont perfides comme un torrent, comme le lit des torrents qui disparaissent. (LSG)

 

Dans la région où David était un berger, les cours d’eau vivants étaient rares. La Judée est limitrophe du pays du sud appelé Néguev, ce qui signifie le sec. Même dans les régions où se trouvaient les ruisseaux durables, souvent le berger allait les trouver dans des ravins entre les collines accidentées, avec des berges trop dangereuses pour que les moutons descendent, ou des écoulements trop rudes. Les moutons sont timides et craignent un courant d'eau, et pour de bonnes raisons, puisqu’un courant fort pourrait les emporter en aval à cause de leur laine [abondante].

 

Ce que le berger faisait, c’était de trouver des puits et des fontaines ici et là dans la région, et parfois des citernes. Il faisait un certain son/bruit et tous les moutons se couchaient et se calmaient. Puis il remplissait les abreuvoirs. Le bouillonnement de la fontaine, ou le courant, si c’était près d’un ruisseau, ne serait plus là pour troubler les brebis et elles pourraient boire sans être dérangées. C'est ce que signifie le terme hébreu pour les eaux paisibles. S'il n'y avait pas d'abreuvoirs, il endiguait un petit coin ou détournait le long d'un ruisseau pour qu'il se remplisse d'eau et forme un bassin tranquille, et là, les moutons buvaient de l'eau que la main du berger avait calmée.

 

Il en va de même pour les Chrétiens. Christ, notre berger, nous fournit les eaux bonnes, propres, claires et fraîches des choses de l'Esprit pour que nous puissions y étancher notre soif.

Jean 7:37-39 Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. (LSG)

 

Cependant, c’est à nous de boire de ces eaux, et de ne pas essayer d'étancher notre soif dans les eaux boueuses, malades et malsaines de l'esprit de ce monde. Les eaux du monde ne pourront jamais vraiment satisfaire notre soif et nos désirs de bonheur.

 

"Il restaure mon âme"

On peut se demander pourquoi, Christ étant notre berger, il serait nécessaire que le berger restaure notre vie ou notre âme. Eh bien, le concept ici est celui d'une brebis qui a vagabondé et s’est égarée ou qui s’est mise dans le pétrin et qui a besoin d’être secourue par le berger. Au Moyen-Orient, les moutons sont exposés à des dangers de toutes parts. Il semble que les moutons n’apprennent jamais à les éviter. Le berger doit toujours être aux aguets. Parfois, il peut y avoir des champs privés, et à l’occasion des jardins et des vignobles, dans le pays des moutons. Si une brebis s'y égare et y est prise, elle est confisquée au profit du propriétaire du terrain.

 

Ainsi, la phrase Il restaure mon âme a un sens : Christ nous ramènera et nous sauvera des lieux funestes et interdits. Comme le dit un hymne, il "me restaure quand je suis errant".

 

Cependant, il arrive parfois qu’un mouton soit rejeté ou jeté à terre. Il s’agit d’un vieux terme anglais de berger désignant une brebis qui s’est retournée sur le dos et ne peut pas se relever d’elle-même. Elle reste généralement couchée sur le dos, les pattes battant l'air sauvagement comme si elle luttait pour se redresser et se mettre debout. C’est souvent le cas des brebis grasses ou bien tondues. Elle pourrait trouver un creux ou une dépression où se coucher et s'étirer. Cependant, en raison de son poids ou de sa toison, le centre de gravité se déplace brusquement et la brebis roule un peu sur le dos jusqu'à ce que ses pattes ne touchent plus le sol. Elle peut alors commencer à paniquer et commencer à donner des coups de pattes en l’air, ce qui souvent ne fait qu'aggraver les choses. Elle roule encore plus et il lui est impossible de retrouver sur ses pattes. Alors que le mouton se débat, des gaz commencent à s'accumuler dans sa panse, qui se dilate et finit par couper la circulation dans d'autres parties du corps, notamment les pattes. Par temps chaud et ensoleillé, un mouton couché peut mourir en quelques heures. Par temps frais et pluvieux, cela peut durer plusieurs jours. En tant que tel, un mouton abattu devient une proie facile pour divers prédateurs.

 

Ce qui est intéressant, c’est que ce processus peut aussi caractériser le Chrétien. Dans un autre Psaume, David a écrit :

Psaume 42:11 Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore ; il est mon salut et mon Dieu. (LSG)

 

Comment pouvons-nous être abattus ? Eh bien, comme un mouton, nous pourrions chercher un endroit doux et facile où nous allonger – un lieu de confort où il n'y a pas de difficultés, pas besoin d'endurance ou d'autodiscipline – un endroit où nous pouvons penser : "Je l'ai fait, j’ai réussi." Alors nous ne voyons pas l'impératif de continuer à changer, à grandir et à vaincre. Paul nous a mis en garde contre cela et était attentif à cette mentalité dans sa propre vie.

1Corinthiens 10:11 Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. (LSG)

 

Philippiens 3:11-12 pour parvenir, si je puis, à la résurrection d’entre les morts. 12 Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ. (LSG)

 

Il restaure mon âme souligne un aspect essentiel de la nature de Christ, notre Bon Berger. Il part à notre recherche si nous nous sommes égarés, si nous nous sommes mis nous-mêmes en difficulté/dans le pétrin ou si nous sommes abattus. Beaucoup de gens pensent que lorsqu’un fils ou une fille de Dieu tombe ou s'égare, lorsqu’il ou elle est impuissant(e), sans défense et frustré(e) et en proie à un dilemme spirituel, Dieu est dégoûté et en a marre de lui ou elle. Ce n'est tout simplement pas le cas.

 

Les bergers de la Palestine prenaient soin de vérifier/surveiller leurs troupeaux tous les jours. Si l'un d’eux venait à manquer, alors le berger s'en rendait compte et partait à sa recherche. Ce comportement est caractéristique des réactions de Christ en tant que notre berger.

Luc 15:2-7 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux. 3 Mais il leur dit cette parabole : 4 Quel homme d’entre vous, s’il a cent brebis, et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? 5 Lorsqu’il l’a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules, 6 et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. 7 De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. (LSG)

 

Il est intéressant de noter que Christ fait référence au processus par lequel le berger trouve la seule brebis perdue et la ramène à la maison comme un processus de repentance. C’est souvent le cas. Lorsque nous nous égarons, Christ doit non seulement nous chercher, mais aussi nous amener à nous repentir et ainsi nous ramener au bercail. Si un berger trouve qu'une brebis avait été abattue à cause de sa longue toison (qui caractérise une attitude d'autosuffisance), en la amenant à la maison, la toison serait tondue rapidement. Une fois encore, cela illustre le processus de repentance qui est souvent nécessaire pour nous ramener au bercail.

 

Cependant, les bonnes nouvelles sont que Christ se soucie tellement de chacun de nous individuellement qu'il est prêt à nous rechercher et à nous ramener à lui et à Dieu. Nous pouvons nous en réjouir.

 

"Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom"

Dans la culture du Moyen-Orient, les moutons n'étaient pas conduits ou rassemblés en troupeau comme le bétail. Ils étaient conduits par le berger qui marchait devant et les brebis le suivaient. En marchant d’un bout à l’autre du pays des moutons, un berger doit être très prudent. Certains chemins mènent à des précipices, tandis que d'autres mènent à des endroits où les moutons ne peuvent pas retrouver le chemin. Un berger doit aller de l'avant, en dirigeant ses brebis dans les "bons chemins".

 

En outre, les moutons devaient être conduits d'un endroit à un autre pour paître. Les moutons sont des créatures d'habitudes. S’ils étaient livrés à eux-mêmes, ils suivraient les mêmes sentiers jusqu'à ce qu'ils deviennent des ornières, paîtraient sur les mêmes collines jusqu'à ce qu'elles se transforment en désert, et pollueraient leur propre terrain jusqu'à ce qu'il soit corrompu par les parasites et insectes. En fait, certaines des plus belles chaînes montagneuses pour moutons au monde ont été ruinées de façon irréparable par le surpâturage, la mauvaise gestion et par des propriétaires de moutons indifférents ou ignorants. Un berger avisé/sage doit s'assurer que ses brebis ne surpâturent pas un pâturage, mais qu’elles sont déplacées, d'une zone à l’autre.

 

Dans tout cela, il y a des leçons à tirer pour nous, Chrétiens. Tout d'abord, les humains ont la propension à vouloir suivre leurs propres chemins, et donc à creuser eux-mêmes leurs propres ornières, qui finalement conduisent à une terre aride.

Proverbes 14:12 Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort. (LSG)

 

Ésaïe 53:6 Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. (LSG)

 

Christ, notre Bon Berger, veut nous conduire (et non nous chasser) de tout cela. Sous les instructions et les directives de son Père, il connaît des pâturages bons et variés dont nous pouvons nous régaler. Christ ne nous conduira jamais, mais il va "parler" au sens figuré, par l’intermédiaire de l'Esprit Saint, en ouvrant et en dirigeant nos esprits pour qu’ils comprennent la Bible et ce qu’est la volonté de Dieu pour nous – et nous, ses brebis, devrons suivre le "son" de sa voix.

Jean 10:4 Lorsqu’il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. (LSG)

 

Cependant, comme Christ l’a souligné ailleurs en utilisant une autre analogie, le suivre implique de renoncer à notre vie chaque jour (Marc 8:34). Le problème est que, humainement, nous ne voulons pas être dirigés, nous ne voulons pas suivre. Nous voulons être libres de prendre nos propres décisions. Bien que nous puissions nier ne pas vouloir être dirigés, il s’agit néanmoins d’une pulsion fondamentale de la nature humaine. Malheureusement, c'est cette pulsion qui est à l’origine de nos pires problèmes.

 

Pour suivre véritablement Christ, notre BERGER, vers de nouveaux pâturages, plusieurs attitudes doivent être cultivées et vécues :

·     Au lieu de m'aimer le plus, je suis prêt à aimer Dieu d’abord, puis Christ et ensuite les autres plus que moi-même.

·     Au lieu de vouloir faire partie de la foule, je suis prêt à être séparé et à me démarquer.

·     Au lieu d'insister sur mes droits, je suis prêt à y renoncer au profit des autres.

·     Plutôt que de vouloir être "le bélier" (c'est à dire le premier ou le patron), je suis disposé et prêt à être la "queue" (c'est à dire le dernier ou le serviteur).

·     Au lieu de trouver des failles dans la vie et de toujours demander "Pourquoi ?", je suis prêt à prendre tout ce qui vient avec une attitude de gratitude.

·     Au lieu d'exercer et faire valoir ma volonté, j’apprends à coopérer avec les désirs de Christ et à me conformer à sa volonté.

·     Au lieu de choisir ma propre voie, je suis prêt à choisir de suivre la voie de Christ : il suffit de faire ce qu'il me demande de faire.

(Énuméré dans Phillip Keller, A Shepherd Looks at Psalm 23, Harper Paperbacks, 1990, p. 68-71).

 

"Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort"

Certains chemins qui sont de bons chemins mènent quand même à travers des endroits qui présentent des périls mortels. La façon dont cette vallée est nommée – c’est-à-dire, l’appeler la vallée de l'ombre de la mort – est courante en Palestine. Deux autres vallées y sont connues sous le nom de la vallée des voleurs, et la vallée du corbeau. Dans Psaume 84:6, la vallée de Baca (LSG), ou la vallée des pleurs (RSV) est également mentionnée.

 

Alors qu’est-ce que la vallée de l'ombre de la mort ? Les vallées sont formées par de profonds ravins, des gorges et gouffres gravés sur des flancs des chaînes de montagnes. En général, lorsque les bergers conduisaient leurs troupeaux vers des terres plus élevées pour qu’ils se nourrissent de meilleurs pâturages pendant les mois d'été, ils devaient les emmener à travers les vallées des chaînes de montagnes, qui serpentaient et s’élevaient progressivement. La pente ou l’inclinaison des vallées était plus douce et plus facile à suivre pour les moutons que toute ascension directe vers le sommet de la montagne. En outre, les vallées étaient les endroits les mieux arrosés, avec des ruisseaux, des sources ou des puits ici et là, et avaient tendance à fournir le meilleur fourrage pour le troupeau. En outre, elles étaient souvent dans l'ombre de la montagne, ce qui les protégeait de la chaleur directe du soleil.

 

Cependant, les vallées pouvaient également abriter de nombreux prédateurs naturels – par exemple, des ours, des loups et des couguars. C’est peut-être dans ce genre d'environnement, une vallée dans l'ombre, que David a chassé le lion et les ours loin de son troupeau (1Samuel 17:34) ; ces pensées devaient donc être présentes à son esprit lorsqu'il a composé le psaume 23. Il pouvait également y avoir des orages, des crues soudaines, de la neige ou du grésil, des éboulements et des avalanches – autant de problèmes auxquels le berger diligent devait prêter une attention toute particulière afin de protéger son troupeau.

 

Pour nous, la vallée de l'ombre de la mort symbolise les moments difficiles et durs dans notre vie – ces vallées que nous devons traverser pour accéder à un terrain plus élevé dans l'expérience chrétienne. Le fait que David a écrit, je marche dans signifie qu’une vallée de l'ombre de la mort ne doit pas signifier la mort. C'est quelque chose que nous traversons en marchant. Ce n'est rien d'autre que l'expérience chrétienne qui nous est promise dans Actes.

Actes 14:22 fortifiant l’esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. (LSG)

 

Dans ces moments-là, nous devons rester particulièrement proches de notre berger, en jeûnant, en priant davantage et en étudiant la Bible (tout cela est illustré par le bon fourrage et les ruisseaux d'eau fraîche dans les vallées de montagne), afin d’être à l’abri des prédateurs et autres dangers. Bien que Satan cherche à nous attaquer à tout moment, il reconnaît que nous sommes particulièrement vulnérables lorsque nous sommes dans les vallées de la vie. C'est alors qu'il va lancer, volée après volée, des attaques afin de nous dévorer et de nous détruire. Bien sûr, notre Bon Berger ne le laissera pas réussir, mais cela n'empêchera pas Satan d'essayer, et cela ne signifie pas non plus que nous pouvons être complaisants. En fait, c’est dans des moments comme celui-ci que nous devons entendre la voix de notre berger plus clairement qu'auparavant et ainsi être capables de suivre son exemple.

 

"Je ne crains aucun mal car tu es avec moi"

Lorsque les moutons sont menacés de dangers et d’épreuves, ou se trouvent dans un environnement difficile, c'est la présence du berger qui leur apporte le contentement. Dans le livre The Song of our Syrian Guest (William Knight, The Pilgrim Press, 1911, p. 29), on cite un berger de la région de la Palestine qui raconte une expérience intéressante dont il a été témoin à plusieurs reprises.

 

Parfois, en dépit de tous les soins du berger et de ses chiens, un loup s’introduit au milieu même du troupeau. Les moutons sont fous de peur. Ils courent et sautent, et il leur est impossible d'atteindre l'ennemi au milieu d'elles, qui, à ce moment précis, peut être en train de planter ses crocs dans la gorge d'un membre sans défense du troupeau. Mais le berger est avec eux. Il sait ce qu’il faut faire, même dans ces moments-là. Il saute sur un rocher ou une butte où il peut être vu et entendu. Puis il élève sa voix dans un long appel, quelque chose comme le cri d'un loup : ‘Ooh ! Ooh !’

 

En entendant cela les moutons se souviennent du berger ; ils écoutent sa voix ; et, chose étrange à dire, les pauvres créatures timides, qui étaient impuissantes de terreur auparavant, se précipitent instantanément de toutes leurs forces en une masse solide. La pression est irrésistible ; le loup est vaincu ; souvent, il est écrasé jusqu’à la mort, tandis que le berger se tient là sur un rocher en criant : ‘Ooh ! Ooh !’

 

C’est une illustration intéressante de la façon dont nous pouvons vaincre l'ennemi. Satan lance attaque après attaque contre nous, cherchant à discréditer tout ce que nous faisons et tout ce que nous représentons et défendons. Nous devons nous rassembler de manière beaucoup plus solidairement que jamais. Nous devons mettre derrière nous tout sentiment d’orgueil, tout sentiment d'autojustification, et toute promotion de la volonté humaine. Ce n’est que si nous nous unissons que nous serons en mesure de résister à ces attaques et à celles à venir. Nous devons veiller à ce qu'il ne puisse trouver aucune faille que ce soit dans notre armure. Nous devons nous tourner vers notre berger et revêtir/adopter les attitudes dont il a parlé et qu’il a vécues au cours de son existence humaine sur terre.

 

"Ta houlette et ton bâton me rassurent"

Un berger du Moyen-Orient porte généralement deux outils avec lui. Le premier est la houlette. Il s’agit habituellement d’un bâton long et solide avec une poignée à une extrémité. Parfois, la poignée est garnie de clous. Elle est utilisée comme une sorte de massue contre les prédateurs des brebis. La houlette était considérée comme l’extension du bras droit d’un berger et, dans le symbolisme biblique, il représentait la force, le pouvoir et l’autorité du berger dans toute situation donnée. La houlette est la chose sur laquelle le berger s’appuyait pour défendre à la fois lui-même et son troupeau, du danger.

 

C'est ainsi que les brebis pouvaient se sentir réconfortées lorsqu’elles savaient que la houlette de la défense était entre les mains de leur berger. Pour les Chrétiens, la "houlette" [ou la "verge"] de Christ est la Parole de Dieu. Quand il a lutté contre Satan dans le désert, Christ a utilisé l’autorité de la Parole de Dieu comme moyen de défense. Pour nous, la Bible est une "houlette" claire, autoritaire et puissante sous laquelle nous devons mener notre vie, et si nous nous en tenons aux principes qu’elle contient, nous serons épargnés par de nombreux périls de ce monde.

 

Le berger se servait également de sa houlette d'une autre manière, à savoir le piquetage des brebis. Dans ce cas, la houlette est utilisée pour compter et examiner les moutons dont le berger avait la charge. Ézéchiel 20:37 se réfère à cette pratique.

Ézéchiel 20:37 Je vous ferai passer sous la verge, et je vous mettrai dans les liens de l’alliance. (LSG)

 

Passer "sous la verge" signifiait non seulement venir sous l'autorité du berger, mais aussi être soumis à son examen attentif et à ses soins. En général on laissait les moutons passer d’un enclos à l'autre, et lorsque chaque mouton passait devant le berger, il les arrêtait avec sa verge. Ensuite, il utilisait sa houlette pour séparer la toison à différents endroits et enfin, il passait ses mains sur le corps du mouton afin de vérifier qu’il n’y avait pas de blessures, de plaies cutanées ou de défauts. Chaque mouton qui passait était compté, et dire qu'un mouton était passé sous la verge signifiait qu'il était passé par un examen minutieux du berger et qu’il avait été examiné avec grand soin.

 

Cela nous enseigne que Christ nous connaît individuellement et qu'il se préoccupe profondément de notre santé et de notre bien-être spirituels. Encore une fois, la “houlette” et les “mains” de Christ peuvent être comprises comme étant la Bible, puisqu’elle est la norme selon laquelle nous sommes examinés pour voir si nous avons des “maladies”, des “blessures”, ou des “défauts”. On ne peut pas “jeter de la poudre aux yeux” de Christ car il voit tout, nos attitudes intérieures, nos intentions et nos motivations.

Psaume 139:23-24 Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! 24 Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! (LSG)

 

Apocalypse 2:23 ... et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres. (LSG)

 

L'autre instrument du berger est son bâton. Il s’agissait généralement d’un bâton droit muni d’une houlette [ou crochet] à l’une de ses extrémités comme souvent dépeint dans les œuvres d'art. Alors que la houlette [ou verge] représentait la protection du berger et l'autorité, le bâton représentait ses conseils et sa tendre compassion pour ses brebis. Un berger utilisait son bâton de différentes manières.

 

·     Il s’en servait pour soulever les agneaux nouveau-nés et les guider vers leur mère. Plutôt que de toucher les agneaux avec ses mains et de les entacher ainsi d’odeurs humaines qui pourraient inciter la brebis à les rejeter, il utilisait la houlette [crosse] du bâton pour les soulever et les guider.

 

·     Le bâton était également utilisé par le berger pour attraper délicatement un mouton et l’attirer vers lui afin qu'il puisse l’examiner de près et intimement. Le bâton était particulièrement utile pour les moutons timides et craintifs qui gardaient leurs distances avec le berger.

 

·     Le bâton était également utilisé pour guider les moutons, non pas en les battant, mais plutôt en le pressant contre le flanc de la brebis, pour la diriger sur un chemin donné. Parfois, un berger marchait avec une brebis, son bâton la touchant doucement pour qu'ils “soient en contact”.

 

Toutes ces choses illustrent l’action du Consolateur, l'Esprit Saint de Dieu. Par l'Esprit, Christ nous attire à lui et est avec nous.

Jean 16:7 Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. (LSG)

 

L'Esprit de Dieu, étendu de Dieu à nous à travers Christ, est le moyen par lequel Dieu et Christ sont avec nous et en nous. C’est le moyen par lequel nous entrons dans une relation intime avec Christ et Dieu. Il donnera la compréhension à notre esprit afin que nous puissions connaître la volonté de Christ et, par conséquent, être guidés par lui.

Ésaïe 40:11 Comme un berger, il paîtra son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras, et les portera dans son sein ; il conduira les brebis qui allaitent. (LSG)

 

"Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires"

C’est à ce moment du Psaume que plusieurs ont eu l’impression que la scène du berger et de son troupeau cède soudainement la place à un rassemblement festif ou à un repas de banquet. Ce n'est pas exact. En fait, le concept du berger et de son troupeau se poursuit. Le terme table vient de l'hébreu shulchan {shool-khawn'} et signifie étalé. Il est utilisé de diverses manières dans l'Ancien Testament.

Psaume 78:19 Ils parlèrent contre Dieu, ils dirent : Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert ? (LSG)

 

Psaume 69:22 Que leur table soit pour eux un piège, et un filet au sein de leur sécurité ! (LSG)

 

Bien que le terme shulchan puisse se référer à une table au sens propre, cela peut aussi se référer à un morceau de tissu, une natte ou un tissu étendu sur le sol sur lequel on peut disposer de la nourriture. Dans la référence au Psaume 69:22, l'idée est celle que les ennemis de David sont pris au dépourvu et inconscients alors qu'ils dînaient à une "table" étalée sur le sol en pleine campagne. Il espérait qu'ils s'empêtreraient dans les choses étalées devant eux. Ce même type de "table" est celui auquel on pense dans la vie de berger.

 

Chaque jour, un berger doit chercher des endroits en sécurité et propices à l’alimentation de ses brebis, en particulier lorsqu’il parcourt le désert. En ce sens, il "prépare une table devant elles", et en fait, il s'agit d'une "table" à ses yeux, car il s’agit d’une pente étendue de terrain herbeux. Pendant que les brebis paissent, le berger doit faire preuve d’habileté et de bravoure, car cette alimentation a souvent lieu en "présence" des ennemis des brebis. Il peut s'agir de plantes vénéneuses dans l'herbe, ou de serpents, qui se cachent dans des trous et mordent le nez des brebis. Bien sûr, il y a les autres prédateurs que sont les chacals, les loups, les hyènes et même des panthères.

 

Une fois de plus, l'imagerie s’applique à l'expérience chrétienne. En tant que Chrétiens, nous devons être prudents et nous méfier de "manger" tout ce qui se présente à nous en matière de doctrine ou d’attitudes ou d’expériences. Malheureusement, beaucoup mangent les mauvaises herbes de la fausse doctrine – ils ne laissent pas le Bon Berger les guider vers la table qu’il a préparée pour eux. Le berger appelle, mais beaucoup n'écoutent pas. De même, nombreux sont ceux qui agissent comme des loups au milieu du troupeau. Ils ne sont pas intéressés au bien-être spirituel des brebis, ils veulent seulement "les plumer" et vivre de leurs biens. La seule réponse à cela est de rester proche de notre Berger, par la prière et l'étude, et le jeûne si nécessaire, et ainsi de dîner à sa "table" et de lui permettre de nous défendre contre les prédateurs alentour.

 

"Tu oins d'huile ma tête, et ma coupe déborde"

"Assurément la bonté et la miséricorde me suivront tous les jours de ma vie"

Nous arrivons maintenant aux toutes dernières scènes de la journée pour les brebis et le berger. Elles ont quitté le pâturage avec le berger et il les a ramenées à la bergerie. En général, au Moyen-Orient les bergeries étaient des enclos – peut-être construits à partir des murs de pierre – avec des entrées étroites ou des barrières étroites. Une par une, le berger les faisait entrer dans l'enclos en utilisant son corps comme porte de l'enclos. C'est le sens des commentaires de Christ sur le fait d'être la porte de la bergerie.

Jean 10:7-9 Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont point écoutés. Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. (LSG)

 

Comme les brebis allaient vers l'enclos, le berger les bloquait avec son corps et utilisait sa verge pour soulever leur toison et les examiner avec ses mains – le piquetage des brebis dont nous avons discuté précédemment. S'il trouvait des blessures ou plaies, il appliquait de l'huile d'olive sur la contusion ou la blessure et, si elle était ouverte, il la recouvrait de goudron de cèdre. Parfois, une brebis se présentait qui n’était pas meurtrie, mais simplement fatiguée et épuisée. Pour celles-ci, il leur prenait le visage et la tête et les baignait dans l'huile d’olive, puis il portait à leur bouche un grand gobelet à deux poignées rempli d'eau pour que le mouton fatigué puisse boire.

 

Grâce aux soins et à la gestion experte du berger, les champs et les pâturages où paissaient les moutons sont devenus, au fil du temps, des terres très productives et rentables. Les diverses mauvaises herbes étaient éliminées, et la terre devenait fertile, exempte de mauvaises herbes, et capable d’entretenir de riches pâturages.

 

L'imagerie de ces deux points, l’onction d’huile, et la bonté et la miséricorde qui suivent les brebis nous montre la compassion et l’attention aimante de Christ à notre égard, ainsi que les résultats de cette attention dans nos vies. Christ nous oint lorsque nous sommes découragés et abattus et nous apporte les eaux rafraîchissantes de l'Esprit de Dieu à boire ; en retour, de bonnes choses devraient suivre dans nos vies. En tant que brebis de Dieu, laissons-nous des bénédictions et de la miséricorde derrière nous ? Voici quelques points à méditer pour ceux qui sont devenus des brebis de Christ.

 

·     Est-ce que je dépose une bénédiction derrière moi ou est-ce que je suis un fléau pour les autres ?

·     Est-ce que je laisse derrière moi la paix dans les vies - ou le désarroi ?

·     Est-ce que je laisse derrière moi le pardon - ou l'amertume ?

·     Est-ce que je laisse derrière moi le contentement - ou le conflit ?

·     Est-ce que je laisse derrière moi des "fleurs de joie" - ou de la frustration ?

·     Est-ce que je laisse derrière moi de l'amour – ou de la rancœur ?

 

La seule mesure réelle et pratique de notre appréciation de la bonté et de la miséricorde de Dieu envers chacun d’entre nous est la mesure dans laquelle nous sommes prêts, à notre tour, à faire preuve de bonté et de miséricorde envers les autres.

 

"Et j'habiterai dans la maison de l'Éternel jusqu’à la fin de mes jours"

Enfin, nous arrivons à la fin du Psaume. Les brebis sont en sécurité dans la bergerie et dorment tranquillement. Cette phrase indique que les brebis sont satisfaites d’être dans la "maison" ou la famille du berger. Les brebis ne veulent jamais errer ou appartenir à un autre berger. Elles sont à la maison avec leur berger et les autres brebis du troupeau.

 

Cela devrait nous amener à nous demander : Sommes-nous à la “maison” avec Christ et Dieu ? Sommes-nous heureux et satisfaits de faire partie du troupeau de Dieu et que Christ soit notre berger ? Sommes-nous heureux dans l'Église ? C'est triste, mais certains Chrétiens ne semblent jamais satisfaits au sein du troupeau du peuple de Dieu. Ils sont toujours critiques, jugent, se plaignent et veulent que les choses soient faites à leur manière. Malheureusement, il y a aussi les solitaires, ceux qui ne veulent pas être avec le reste des brebis sous la garde de Christ.

 

Dieu nous a appelés à former un seul troupeau avec un seul berger. Il ne nous a pas appelés à être des brebis dispersées, chacune suivant son propre chemin. Nous avons besoin les uns les autres. Nous devons nous soutenir les uns les autres et suivre ensemble, solidairement notre berger, Christ, et prier pour qu'il nous donne à tous un sens commun des objectifs et une compréhension de la volonté de Dieu.

 

Un dernier sens de cette phrase est que le terme maison peut être compris comme une présence. C'est-à-dire, nous allons demeurer en présence du Seigneur, pour toujours. Ceci nous ramène au début du Psaume et à un thème qui revient sans cesse. Non seulement le berger est toujours présent, mais aussi les brebis veulent toujours être en vue de leur maître. Au Moyen-Orient, les bergers appellent leurs brebis par leur nom [par exemple dans The Song of Our Syrian Guest, pp 48-49]. Il en va de même pour Christ, notre Bon Berger :

Jean 10:3 Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. (LSG)

 

Jean 10:14 Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, (LSG)

 

Il devrait en être de même pour nous. Nous ne devons pas seulement nous réjouir que Christ soit toujours présent avec nous, mais nous devons aussi désirer être toujours vus de lui et être proches de lui. Nous devons demander à Dieu sans cesse de nous rendre de plus en plus conscients de Sa présence dans nos vies et apprendre à entendre la voix de Christ dans nos actions, nos pensées et nos attitudes. Lorsque nous y parviendrons, nous aurons alors la paix et le contentement que seuls Dieu et Christ, qui est son Bon Berger, peuvent donner.

 

 

 

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