Les Églises Chrétiennes de Dieu

[110]

 

 

 

La Théorie de la Guerre Juste [110]

                   Les Premier et Deuxième Cavaliers Libérés                

 

 

(Édition 1.0 19950429-19991009)

 

 

Cette étude est une analyse historique et philosophique de la Théorie de la Guerre Juste qui démontre le développement du processus avec Augustin d'Hippone et à travers le système orthodoxe ou catholique du cinquième siècle. Le sens de la bulle papale Unam Sanctam est expliqué, de même que les implications qui soutiennent la guerre et la Théorie de la Guerre Juste, ainsi que ce qui a trait au concept de l'église comme un corps organisé exclusif, dont l’adhésion est essentielle au salut. L'histoire de la doctrine jusqu'à l'époque moderne est d'une grande importance pour les Chrétiens qui adoptent une position quelconque au service militaire ou à la guerre.

 

    

Christian Churches of God

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(Copyright © 1995, 1999 Wade Cox)

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La Théorie de la Guerre Juste [110]

 

 

Jusqu'à la Réforme, l'Église Catholique Romaine avait justifié son exercice du pouvoir civil et ecclésiastique par une série de stratagèmes philosophiques subtils et erronés. Ces subtilités ont cherché à expliquer l'usage de la force et l'ingérence de l'Église dans le pouvoir de l'État en dépit des sanctions bibliques du Nouveau Testament. L'argument est devenu connu sous le nom de Théorie de la Guerre Juste et, après la Réforme, ne pouvait être accepté totalement puisqu’une partie de l'argument dérivait de la littérature patristique. Pour les réformateurs, l'autorité biblique seule était la norme et, par conséquent, le concept de la Théorie de la Guerre Juste devait être sécularisé en vue d'élargir son mandat. Pour comprendre ses origines et, de là, faire face à ses prémisses, le développement historique doit être compris.

 

Depuis la fin du premier siècle, la doctrine Chrétienne avait été l'objet d'attaques de divers milieux, dont certains passaient en tant que Chrétiens, d'autres plus tard étant attribués en tant que Chrétiens comme les Gnostiques. La secte chrétienne était pacifiste et a continué ainsi de manière presque totale jusqu'au début du 4ème siècle quand une fusion forcée des églises chrétiennes occidentales et Elagabalistiques eut lieu sous Constantin. Afin de s'adapter à la séduction de la reconnaissance empirique, deux factions ont émergé qui prétendaient être chrétiennes, mais qui avaient depuis longtemps été entachées d'apostasie. Les factions en vinrent à être connues sous le nom de la faction athanasienne d’après Athanase, Évêque d'Alexandrie (296-373 EC) et la faction arienne d’après Arius, Prêtre d'Alexandrie (250-336), qui ont tous deux été destitués par les synodes emballés, pour Arius en Alexandrie en 321 et pour Athanase à Tyr en 335. L'histoire du conflit est trop détaillée pour être examinée ici, mais cela a joué un rôle dans la production de nombreuses théories et doctrines, et un sous-produit d'une de celles-là a été la Théorie de la Guerre Juste.

 

L'Église a été confrontée au dilemme d'être une religion d'État officielle et continuant l'exercice de pouvoir civil et militaire contrairement à l'instruction de la doctrine de Christ. La doctrine devait être promulguée. La première analyse complète biblique que nous avons de l'utilisation de la force militaire a eu lieu dans les écrits d'Augustin, un penseur d'Afrique du Nord, qui a été baptisé un Chrétien et a fait ses études en langue punique, une variante de l'hébreu ainsi qu’en latin. De 373 à 383, il a été manichéen et philosophe platonicien. Il a été rebaptisé en 387 un Athanasien. Ambroise de Milan, avec Théodose, avait pris le contrôle de l'Église romaine pour la faction athanasienne en 381 et a ordonné le Concile de Constantinople. La participation d'Ambroise avec Augustin a joué un rôle dans l'adoption de celui-ci de cette croyance, qui à l'époque était sans doute considérée comme une direction prudente. Théodose a supprimé le paganisme après avoir vaincu Eugène en septembre 394.

 

Les soi-disant disputes Athanasiennes/Ariennes ont conduit à la persécution amère par les Athanasiens ou la faction trinitaire. Les Goths et les Vandales étaient des Unitaires (la Bible gothique date de 351). Ils ont été appelés plus tard les Ariens par la faction Trinitaire pour dissimuler la véritable nature du différend. Les disputes devaient continuer à se produire même plus tard, quand l'impératrice Placidie a envoyé les Goths, aidés par les Vandales, pour s'opposer à la révolte du Comte Boniface en Afrique en 427. Ils étaient accompagnés par Maximin, un Évêque unitarien. Augustin a dû défendre publiquement la secte athanasienne ou trinitaire en 428.

 

En gros, la formulation de la Théorie de la Guerre Juste provient des écrits d’Augustin d'Hippone.

 

Il s'agit d'une rationalisation de l'approbation du Christianisme de son adoption comme religion d'état syncrétique. L'adoption du Christianisme comme religion d'état signifiait l'implication consécutive dans l'infrastructure militaire et civile. Par la suite, la faction d’Augustin persécuta d'autres sectes. La Théorie de la Guerre Juste tente de justifier ces activités.

 

La position d'Augustin a été adoptée par l'un des ecclésiastiques instruits dans ses écoles et qui est devenu un disciple de sa pensée. Ce clerc des plus puissants est devenu Grégoire 1 (ou le Grand). Il a réussi à fusionner le pouvoir civil et ecclésiastique ensemble. En 590, il a commencé une union de l'Église et de l'État. L’union devait former une série de groupes empiriques, qui ont atteint une relative continuité jusqu'en 1850 - durant quelques 1260 années. 1260 ans sont trois temps et demi prophétiques. L'importance de cette échelle de temps ne doit pas être confuse aux étudiants de la Bible.

 

Les doctrines établies par Augustin et Grégoire étaient essentiellement les mêmes jusqu'à ce que les événements du XIIIe siècle précipitent une vague supplémentaire de théorisation. Tout d'abord, par Grégoire IX en 1232 dans son conflit avec les Grecs. En 1236, Grégoire IX, avec Frédéric II, a affirmé que Constantin le Grand avait donné le pouvoir temporel aux papes, et que les empereurs et les rois n’étaient que ses auxiliaires, obligés d'utiliser l'épée matérielle à sa direction. De 1265-1272, Aquin a développé ce thème dans la Summa Theologica (à II II, 40. c.~271) et en collaboration avec les écrits de Bernard de Clairvaux et de Hugo Saint-Victor et autres, il a inspiré la rédaction de la Bulle Unam Sanctam émise par Boniface VIII le 18 novembre 1302. Cela est devenu le mot définitif sur l'argument du pouvoir duel et de l'utilisation légitime de la force.

 

La doctrine moderne de la Théorie de la Guerre Juste dépend du statu quo et de l'existence de l'État ainsi. Elle repose en outre sur l'hypothèse que le crime d'agression est la mesure de la justification de la Guerre Juste. Suite à cela, il y a les divisions de Jus ad Bellum traitant de la détermination d'une Guerre Juste et Jus In Bello réglementant la conduite des participants.

 

Pour voir comment ces distinctions sont faites, et d'où elles proviennent, nous devons examiner certaines prémisses d'Augustin et plus tard de Thomas d'Aquin. Nous allons examiner leur exactitude et puis regarder Unam Sanctam. À partir de cela, la Théorie de la Guerre Juste Moderne sera examinée.

 

À partir des écrits politiques d'Augustin, nous voyons les prémisses suivantes. À C a, il reflète ses jours platoniciens antérieurs quand il cite Cicéron : que l'état devrait être constitué de manière à être éternel. Ainsi, la mort n'est pas naturelle pour une république comme à un homme, et, aucune guerre ne doit être menée sauf pour la sécurité ou pour l'honneur.

 

De la référence au choix des Sagontins de destruction de l'État plutôt que de trahir sa foi, Augustin fait remarquer que Cicéron n'a pas dit celle qui était préférée, la sécurité ou la foi (les Sagontins ont choisi de garder la foi avec leurs alliés en raison de leur parole, même s'ils savaient que cela signifiait l'extermination). Par conséquent, le dilemme de la sécurité, et par extension la victoire, est supposé être en conflit avec la morale ici comme la foi. Il conclut par :

 

Mais la sécurité de la ville de Dieu est telle qu'elle peut être retenue, ou plutôt acquise par la foi et avec la foi, mais si la foi est abandonnée personne ne peut l'atteindre.

 

À C b, il dit :

 

Pourtant, l'ordre naturel, qui cherche la paix de l'humanité, ordonne que le monarque doit avoir le pouvoir d'entreprendre la guerre s'il juge que c’est opportun et que les soldats devraient accomplir leurs tâches militaires en faveur de la paix et la sécurité de la collectivité.

 

Il pose la question la plus extraordinaire.

 

Quel est le mal dans la guerre ? Est-ce la mort de quelques-uns qui vont bientôt mourir en tout cas afin que d'autres puissent vivre dans la soumission pacifique ? C'est une simple aversion lâche, pas un sentiment religieux.

 

Il y a deux domaines principaux d'opposition à ce principe.

 

·       Le premier est qu'il est directement contraire aux commandements et il tente d'insinuer qu'un souverain temporel peut ordonner de commettre un acte contraire à la loi biblique.

 

·       Le second est que si l'argument est admis que la mort de certains est acceptable, de sorte que d'autres puissent vivre dans la soumission pacifique, nous admettons une série de doctrines ; l'euthanasie pour des raisons économiques et l'exécution pour des raisons doctrinales, voire sur l'origine ethnique.

 

Augustin tente d'énumérer les maux réels de la guerre comme l'amour de la violence, la cruauté vengeresse, l'inimitié féroce et implacable, la résistance sauvage, et la soif de pouvoir, etc.

 

Ceux-ci semblent avoir des objections de Jus in Bello (Justice dans la Guerre) et se rapportent donc à des restrictions sur les participants. Il fait l'hypothèse basée sur Romains 13:1 qu'il n'y a aucun pouvoir, à part Dieu, qui, soit ordonne ou permet, de sorte qu'un homme juste peut être sous un roi impie, mais il peut se battre sur deux motifs. Que :

 

·       c’est manifestement la volonté de Dieu, ou

·       cela peut être une commande injuste de la part du roi, mais le soldat est absous parce que sa position fait de l'obéissance un devoir.

 

En outre, il a déclaré Combien plus l'homme doit-il être irréprochable, qui exerce la guerre sur l'autorité de Dieu ? Les limites de cette position étaient évidentes à Nuremberg.

 

Augustin est bibliquement malsain sur une série de points. Tout d'abord, ses exemples bibliques à l'appui de ce qui précède sont mal utilisés. Luc 3:14 concerne le baptême de Jean le Baptiste avant l'introduction par Christ de la Nouvelle Alliance. Dans tous les cas, ceux qui sont baptisés par Jean pour la repentance sont toujours rebaptisés et n'avaient pas, jusqu'à leur imposition des mains, le pouvoir de l'Esprit. Les guerres permises sous l'Ancienne Alliance étaient, en premier lieu, pour assurer l'occupation sans entrave de Canaan par Israël pour deux raisons. Tout d'abord, pour remplacer une nation qui avait perdu son droit par la désobéissance, et deuxièmement, pour mettre en place en toute sécurité le récit biblique et le plan du salut.

 

Matthieu 22:21 se réfère au tribut et de rendre à César tout ce qui appartient à César. Augustin tente d'en déduire que parce que le tribut était utilisé pour payer les salaires des soldats alors Christ cautionnait indirectement la guerre.

 

Matthieu 8:9-10 se réfère au centurion qui demanda à Christ de guérir son serviteur. Parce qu'il a été félicité pour sa foi et qu’il n'a pas été réprimandé ou dit de changer sa profession, mais plutôt l'occasion a été prise pour expliquer qu'il y aurait ceux choisis pas d'Israël, cet exemple est mal utilisé. Il n'y a aucune trace de cet homme se faisant baptiser, sauf s'il était Cornelius, dans Actes 10.

 

L'argument à Romains 13:1-6 exige la soumission à l'autorité et le paiement des impôts comme une exigence des fidèles. Le fait que ceux de ce monde portent l'épée et sont suscités par Dieu ne signifie pas que les appelés ou élus doivent faire de même.

 

La réponse de Christ à Pilate à Jean 18:36 était Mon royaume n'est pas de ce monde. S’il l'était, mes serviteurs auraient combattu pour empêcher mon arrestation par les Juifs. Au verset 11, il avait ordonné à Pierre de ranger son épée. Depuis la Pentecôte, il n'est pas enregistré bibliquement ou dans les archives de l’Église primitive que tout Apôtre ou ancien ait jamais porté les armes ou l’ait toléré.

 

L'argument d'Augustin provient de deux points. Tout d'abord, il était un apostat athanasien qui ne comprenait pas le plan du salut et, deuxièmement, la faction athanasienne (maintenant appelée orthodoxe ou catholique) a tenté de rationaliser sa foi avec son nouveau pouvoir établi, et la doctrine a été ajustée en conséquence.

 

Grégoire devait adapter la rationalisation d'Augustin pour reconstituer un empire temporel et ecclésiastique sous l'autorité suprême du Pape.

 

Grégoire IX a réitéré cette position qui a conduit à la doctrine du statu quo en ce que tous les états existaient par l'autorité de Rome. Lorsque cette autorité a été retirée, il a été constaté que les troubles internes ont généralement pris fin, tout comme tous les états ont été libérés de serments d'allégeance.

 

L'argument de statu quo de la Théorie de la Guerre Juste est largement dérivé de cette prémisse de l'Autorité Pontificale. La justification de la guerre d’Augustin, et de Grégoire, a bien fonctionné alors qu'il y avait un ennemi commun ou une menace extérieure à l'empire (de préférence païen). En l'an 1000 AD l'empire s’étendait bien dans la mise en place des hiérarchies catholiques avec les archevêchés de Gniezno en Pologne en 1000 et Gran en Hongrie en 1001, et en 1018 les Byzantins occupaient la Bulgarie.

 

En 1031 l'Espagne musulmane s’est fragmentée avec le détrônement du Calife de Cordoue et en 1050 ils ont été expulsés de la Sardaigne. En 1092 les Almoravides avaient imposé leur domination sur le sud de l'Espagne avec seulement trois émirs indépendants de laissés. En 1094 El Cid prit Valence. En 1095, Urbain II proclama la Croisade qui partit de Constantinople en 1097. La démonstration historique de l'argument du statu quo a été vue à partir de l'année 1041 avec l'occupation de Melfi par les Normands sous Tancrède de Hauteville.

 

Tous les états féodaux en Europe se sont appuyés sur l'église pour un fonctionnement régulier. Le plus grand système féodal jamais créé était l'Empire allemand ou Saint Empire romain. L'incursion par les Normands de Melfi, à la frontière Lombardie/byzantine dans le sud de l'Italie a été perçue comme une influence déstabilisatrice grave. Une alliance de l'Empire byzantin oriental et du Saint Empire romain occidental avec le Pape a tenté de les écraser, mais ils ont été défaits à Civitate et Léon IX a été capturé.

 

Plusieurs répercussions graves devaient découler de cela puisque le Pape a blâmé les Byzantins de sa défaite. Le résultat fut le schisme Est/Ouest de 1054. En raison de la position affaiblie de la papauté, certaines réformes internes de l'église ont été forcées. Cependant, Nicolas II a pris l'élection de la papauté des mains du clergé et du peuple de Rome en déclarant le Pape uniquement élu par les Cardinaux. Pour rétablir la stabilité dans la question de l'autorité, il a reconnu les Normands, qui avant 1060 avaient conquis toute l'Italie méridionale, et en 1061 avaient retiré les musulmans du N.E. de Sicile. Le différend sur la nomination des évêques est devenu d'une importance fondamentale dans cette question. Une dispute a éclaté entre l'Empereur Henri IV et le Pape Grégoire VII (Hildebrand) en 1076. Après l'excommunication de Henry, suivie par la remise et la pénitence en 1077, cela a finalement abouti à l'occupation d'Henry de Rome en 1084 et l'élection du Pape Clément III, qui l'a couronné. Hildebrand a tenu le coup dans le Castel San Angelo pour être sauvé plus tard par le Normand Robert Guiscard.

 

Loin d'être des conquêtes et des disputes inutiles, ces luttes étaient fondamentales pour la question de savoir qui a créé le statu quo et la légitimité de l'identité d'État, qui était fondamentale à la Théorie de la Guerre Juste.

 

Au cours de la période qui coïncide avec l'expansion normande et à partir d'environ 1066, un grand essor dans la construction et la création d'abbayes s'est produit. Dès 1076 (à Salerne) les bases ont été jetées pour la création des Universités. En 1098, Robert a fondé les Cisterciens de Cîteaux, et l'école de la Dialectique a été ouverte par Guillaume de Champeaux à Paris en 1104 qui a commencé l'université là. En 1107 le Synode de Westminster a réglé la controverse de la nomination des évêques, en Angleterre, entre Anselme, Archevêque de Canterbury, et Henri Ier avec l’investiture commune convenue. À cette époque aussi, l’extension de la ville a commencé en Europe occidentale et l'Âge de Raison (aidée plus tard en 1210 par le fondateur des Franciscains) était en cours, bien que les doctrines d'Abélard aient été condamnées par le Concile de Sens en 1141. En 1115 Bernard fonda l'Abbaye de Clairvaux. En 1122 le Concordat à Worms entre le Pape Calixte II et Henri V, l’Empereur allemand ou Saint Empereur romain, a réglé la nomination de la question du clergé en Europe qui, bien que semblant être un compromis, a été une défaite pour l'Empire qui avait désespérément besoin de la loyauté exclusive de son clergé. Avec cette décision, la création des états et le statu quo restèrent fermement au sein de la papauté.

 

En 1158 la reconnaissance de Frederick Barbarossa des droits des étudiants à Bologne marqua le début officiel de l'université là-bas et l'Université de Paris apparaît comme un organisme réglementé. En 1160-1162, le duc Henry Lion de Saxe conquit les Wendes de la Basse-Elbe, lesquels ont été forcés d'accepter le Catholicisme romain, et en 1164 l’Archevêché suédois de Upsala a été fondé.

 

Avec la mise en place d'un système d’état féodal relativement stable dans la domination catholique romaine avec l'assujettissement des troubles internes et la menace extérieure, deux choses se sont passées. Tout d'abord, une explosion démographique et, ensuite, un intérêt pour la philosophie et la science s’est développé.

 

La conquête des croisades a commencé à s'effondrer, à compter de 1145, par la reconquête turque de l'anéantissement d'Édesse et de Saladin de l'Armée de Jérusalem en 1187. La situation a provoqué le Pape à introduire de nouvelles croisades dirigées par les Rois d'Angleterre et de la France, c'est à dire Richard Cœur de Lion et Philippe II.

 

Une réaction intéressante à la nouvelle situation était celle d'un esprit d'intolérance qui s’est posé en Europe. L'Église de Dieu s'était établie dans le Sud de la France, en Espagne et dans une certaine mesure, en Allemagne, en Autriche-Hongrie et en Ukraine à l'est. Observant les mêmes fêtes que l'Église juive originale, elle a été identifiée avec les Juifs. En 1182 Philippe II publia un édit bannissant tous les Juifs de la France. Le sud était composé soit de fiefs anglais ou de terres réclamées par eux et, par conséquent, l'église, appelée les Albigeois, occupait toujours les zones de Toulouse, Languedoc, Gévaudan et des parties de la Provence et de la Guyenne devenant un dépôt pour les "Juifs" bannis comme l’est devenue l’Espagne, et plus tard le Portugal.

 

En 1208, l'année qui a vu l'Université d'Oxford en existence, Innocent III appela à une croisade contre ces hérétiques. La secte appelée Cathares (c.-à-d. Cathari ou Puritains) avait vu le jour dans les mêmes zones, et ce sont leurs pratiques alléguées qui ont conduit à la justification de la croisade.

 

En 1226, Louis VII prit Avignon dans le cadre de la croisade et il y eut une série d'édits du pape émis relatifs à la justification de la croisade et la conduite de la croisade. En 1229, la croisade se termina par la couronne française annexant le Languedoc et l'Inquisition établie à Toulouse. À l'origine contrôlée par les Bénédictins, la mise en place des Dominicains à Toulouse en 1215 pour lutter contre cette hérésie les a vus prendre le contrôle de l'Inquisition. Sous les Dominicains, l'Inquisition atteignit de nouveaux sommets de perversion, de sadisme et d'avarice.

 

L’extension du système universitaire à Cambridge en 1213 et à Padoue en 1222 (de Bologne) connut une rationalisation philosophique des théories de la Justification de la Guerre et des croisades et de suppression des hérétiques par l'église. L'église est devenue ivre du sang des saints.

 

Les absurdités de l’autorité de la Guerre Juste ont été soulignées par le conflit entre Grégoire IX et l'Empereur Frédéric II, lorsque Grégoire a excommunié Frédéric pour ne pas être allé en croisade en 1227, pour être allé en croisade en 1228 et pour avoir récupéré Jérusalem, sans la permission du pape en 1229.

 

En 1241, les Mongols ont envahi la Pologne et la Hongrie. Ils se sont retirés à la réception des nouvelles de la mort d’Ogadai Khan, mais la défaite d'Henri de Silésie à Liegnitz et Bela IV de Hongrie à Mohi créa une certaine incertitude.

 

La prolifération des centres d'apprentissage et d'enquête, et les problèmes philosophiques de la poursuite légitime de la guerre soulevaient de graves questions parmi les ecclésiastiques, et les questions philosophiques et éthiques soulevées par la croisade albigeoise et la mise en place de l'Inquisition nécessita une explication.

 

Dans le but de sauver l'Église de Rome de son dilemme philosophique, Thomas d'Aquin, comme l'un de ses principaux dogmatiques, a été invité à prendre les œuvres d'Augustin et de poser une série d'enquêtes. Les réponses aux points de l'enquête à la Question 40 sur la Guerre étaient fondamentales pour la Théorie de la Guerre Juste pour les Chrétiens athanasiens et, de là, le monde occidental.

 

Les points de Thomas d'Aquin de l'enquête sont les suivants :

 

1. Certaines guerres sont-elles admissibles ?

2. Les clercs peuvent-ils s'engager dans une guerre ?

3. Les belligérants peuvent-ils utiliser un subterfuge ?

4. La guerre peut-elle être menée les jours de fête ?

 

En répondant au premier point, Thomas d'Aquin démontre clairement, mais pas de manière exhaustive, qu'il est toujours un péché de faire la guerre pour les raisons suivantes :

 

a. Elle est proscrite par Dieu avec le châtiment spécifié, vis. tous ceux qui vivent par l'épée mourront par l'épée.

 

b. Elle va à l'encontre des commandements divins de l'Écriture. L'exemple qu'Aquin utilise est de Matthieu, 5:39, où Christ abolit la doctrine d'un œil pour œil et déclare :

 

Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre etc.

 

Ceci est également repris par Paul dans sa lettre aux Corinthiens (à 2Cor. 11:20).

 

Car vous le supportez si un homme vous asservit ou tire avantage de vous ou prend de grands airs ou vous frappe au visage (même si lui-même était trop faible pour cela).

 

Ce point a été fait après le point où Satan se présente comme un ange de lumière et où ses serviteurs se déguisent en ministres de justice (verset 12-15). Ce texte est très pertinent pour toute cette question de la guerre et le redressement des torts.

 

2Corinthiens 11:12-21 12 Mais j’agis et j’agirai de la sorte, pour ôter ce prétexte à ceux qui cherchent un prétexte, afin qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient. 13 Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. 14 Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. 15 Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. 16 Je le répète, que personne ne me regarde comme un insensé ; sinon, recevez-moi comme un insensé, afin que moi aussi, je me glorifie un peu. 17 Ce que je dis, avec l’assurance d’avoir sujet de me glorifier, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par folie. 18 Puisqu’il en est plusieurs qui se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi. 19 Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages. 20 Si quelqu’un vous asservit, si quelqu’un vous dévore, si quelqu’un s’empare de vous, si quelqu’un est arrogant, si quelqu’un vous frappe au visage, vous le supportez. 21 J’ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu’un, je parle en insensé, — moi aussi, je l’ose !

 

Encore une fois à Romains 12:19

Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur.

 

c. Toute chose contraire à la vertu est un péché. Puisque la guerre est contraire à la paix, elle est donc toujours un péché.

 

d. Au quatrième point, Thomas d'Aquin s'inspire de la pratique actuelle de l’église, qui proscrit les tournois de guerre et refuse aux victimes la sépulture ecclésiastique. Par conséquent, si la pratique de la guerre est mauvaise, l'acte lui-même est donc tout simplement mauvais.

 

En dépit d'un cas évident, Thomas d'Aquin continue ensuite à rationaliser la position par référence à un certain nombre de philosophies en commençant par une mauvaise interprétation d'Augustin de Luc 3:14 relative au fait que Jean n'a pas dit aux soldats de déposer les armes, mais plutôt de ne faire violence à aucun homme. Comme nous l'avons vu, ceci était sous l'Ancienne Alliance et Christ a donné des instructions précises qu’Augustin a ignorées.

 

Sa réponse sur ce point est basée sur le fait que les autorités civiles du monde permises par Dieu doivent être obéies puisqu’elles manient l'épée comme le serviteur de Dieu pour exécuter la colère sur le malfaiteur. Alors que cela est refusé à l'individu, des groupes de Chrétiens peuvent exercer un pouvoir civil avec recours aux armes.

 

L'objection à cela est que les commentaires de Christ dans Jean 18:36 que sa royauté n'était pas de ce monde exclut clairement cette interprétation de Thomas d'Aquin et Augustin. Afin de contourner cette objection, il était nécessaire pour Grégoire et l'église de déclarer le Royaume de Dieu sur cette terre sous la forme de l'Église romaine et l'Empire, et la papauté en tant que Vicaire de Christ.

 

Cet argument est stupide pour les raisons suivantes :

 

Premièrement, Daniel 2:44 montre que dans les derniers jours des dix rois, le Dieu du Ciel établira un Royaume qui ne sera jamais détruit. Il brisera en pièces ces royaumes, les amenant à une fin. Le commentaire est que la souveraineté ne sera pas laissée à un autre peuple. La pierre est Christ, et l'ensemble de ces royaumes dont il est fait mention seront amenés à une fin à tout jamais. Le fait qu'il y ait une multiplicité de nations en guerre sans cesse existantes réfute cet argument romain.

 

Deuxièmement, les commentaires de l'Apocalypse indiquent un Millénaire de 1000 ans que Rome a tenté de s’approprier, et que Thomas d'Aquin, il ne fait aucun doute, a accepté comme étant la période prévue pour se terminer en 1590 avec le jugement et la résurrection. Comme nous le savons, 1590 est passée sans un tel événement, et avec elle l'argument. L’Apocalypse a été réarrangée et réinterprétée pour accueillir la théorie catholique tout comme Daniel 2 et 11 ont été commodément ignorés. La réponse de Thomas d'Aquin dans la première enquête n'est donc pas pertinente au Christianisme, et ses trois exigences sont des spéculations purement philosophiques de nature mondaine symptomatique d'un clerc apostat.

 

Ses trois points nécessaires pour la conduite d'une Guerre Juste sont les suivants :

 

1. L'autorité du souverain sur lequel commandement la guerre est menée (dans ce cas le pouvoir de conseiller et de déclarer la guerre appartient à ceux qui sont en autorité suprême).

 

2. Une cause juste est nécessaire. D’Augustin, cela est décrit comme celui qui venge les torts, soit en punissant les états qui refusent de faire amende honorable pour outrages faits par ses sujets ou de restaurer ce qu'ils ont saisi de façon préjudiciable.

 

Ce point est si totalement à l'encontre des sentiments exprimés par Christ dans Matthieu 5:38-42 que l'on doit admirer la duplicité de Thomas d'Aquin en l’énonçant.

 

Matthieu 5:38-42 38 Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent. 39 Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. 40 Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. 41 Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. 42 Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. (LSG)

 

La pertinence de s'engager dans la guerre pour redresser les torts suppose un certain contrôle sur la taille et la nature de la guerre ou que la saisie de biens doit être supérieure à celle estimée à se perdre dans la guerre. L'histoire a montré que ce principe est totalement erroné comme il l’était manifestement quand Aquin a écrit. Son intention était de justifier (avec la troisième prémisse) la conduite des croisades religieuses internes et externes.

 

3. L'intention droite. Les participants doivent avoir l'intention de promouvoir le bien et d’éviter le mal. Aquin réaffirme l’argument d’Augustin selon lequel :

 

Parmi les vrais adorateurs de Dieu, ces guerres sont regardées comme la paix, qui sont menées ni du renforcement ni de la cruauté, mais avec le but d'assurer la paix, ou de réprimer le mal et de soutenir le bien.

 

Aquin permet que les guerres puissent avoir les deux premières exigences tout en étant mauvaises en raison de l'intention perverse. L'examen d'Augustin de l'intention et la conduite sont utilisés comme des exclusions de cette catégorie, ainsi les considérations Jus in Bello détenues collectivement ou détenues par le pouvoir peuvent être des critères Jus ad Bellum.

 

L'argument d’Augustin est que tirer l'épée est s'armer ou verser le sang, sans commande ou la permission de l'autorité supérieure ou légale. Thomas d'Aquin en déduit que l'utilisation de l'épée par les autorités du souverain, ou une personne publique dans le zèle pour la justice, est par l'autorité, pour ainsi dire, de Dieu et n'est donc pas punissable.

 

Il tient compte du fait que même ceux qui l'utilisent immoralement ne sont pas toujours tués, mais ils mourront toujours par l'épée, car ils seront punis éternellement pour leur utilisation immorale de celle-ci à moins qu'ils ne se repentent.

 

L'argument de Thomas d'Aquin n’a ici aucune base biblique, en effet il est contraire à l'Écriture et est certainement le produit d'une réflexion du monde.

 

Le deuxième Article d'Enquête de Thomas d'Aquin est de savoir s'il est licite pour les clercs et les évêques de se battre.

 

En traitant de cette prémisse, il utilise l'autorité de Grégoire (Hom dans Ev XIV) et celle de Léon IV, qui a ordonné aux clercs de rencontrer les Sarrasins. Il fait aussi une prémisse majeure dans la théorie de l'absolution des infractions, quand il introduit à l'objection 3 que selon Romains 1:32 Ceux qui font de telles choses sont dignes de mort, et pas seulement ceux qui les font, mais ceux aussi qui consentent à ceux qui les font. Ceux-ci, au-dessus de tous ceux qui semblent consentir à une chose, sont ceux qui induisent les autres à le faire. Comme Adrian a induit Charles d'aller à la guerre avec les Lombards par ce précédent, ils sont également autorisés à se battre. Il semblerait ici que Thomas d'Aquin affirme que l'induction des autres n'est pas seulement l’absolution, mais aussi la participation consentante, par extension logique. En effet, c'est ce qui doit en être déduit.

 

À l'objection 4, Aquin tolère le concept de la croisade ou Guerre Sainte sur la sanction de la littérature patristique, mais cite à juste titre Christ dans Matthieu 26:52 instruisant Pierre : remets ton épée dans le fourreau, (la Vulgate a sa place bien que fourreau est de Jean 18:11).

 

C'est dans cette prémisse que Thomas d'Aquin introduit le concept de non-combattants sur la prémisse de l'importance de la tâche. La guerre est interdite à un clerc sur la prémisse qu'elle est de la nature laïque (de 2Tim. 2:14 où Aquin paraphrase les commentaires de Paul). Il décrète en outre que tous ceux qui versent le sang deviennent irréguliers et, par conséquent, les clercs seraient rendus impropres à leur premier devoir puisque la guerre est dirigée à l'effusion de sang. Pour ces motifs, tous ceux qui sont appelés à la foi, le ministère ou non, serait exclus, mais Aquin ne traite pas de ce point.

 

Il mentionne que les Prélats sont exclus au motif que les armes à leur disposition sont spirituelles comme l'a déclaré Paul à 2Corinthiens 10:4 Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes à travers Dieu. Pour un clerc de la capacité d'Aquin, soutenir que les clercs sont exclus de la guerre par ce texte et faire valoir par ailleurs que les laïcs sont autorisés à s'engager dans une guerre est absurde. Le verset précédent déclare : Car si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Le verset 4 a également été coupé court par Thomas d'Aquin et comprend pour renverser des forteresses.

 

2Corinthiens 10:4 Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. (LSG)

 

Thomas d'Aquin soutient également de Josué 6:4 que les clercs sont autorisés à accompagner les troupes au combat, mais pas de s'engager. Il affirme également qu'il est du devoir des clercs de destituer et de conseiller d'autres hommes à s'engager dans les Guerres Justes, mais il leur est interdit de prendre les armes, non pas comme s'il s'agissait d'un péché, mais parce qu'une telle occupation est indigne de leur personnalité.

 

Il affirme également que bien qu'il soit méritoire de mener une Guerre Juste, cela est rendu illégal pour les clercs sur les mêmes motifs que le mariage devient répréhensible à ceux qui ont juré la virginité.

 

Alors que fastidieux, les exemples cités ci-dessus sont utiles pour en arriver à s'attaquer à ce genre d'esprit requis pour rationaliser les conflits absolus qui découlent des positions adoptées par l'église entre le IVe et le XIIIe siècle. Ces prémisses mêmes occupent la pensée de l'homme et ont déformé ses attitudes presque au-delà de la rectification.

 

L'application de l'immunité de la bataille et le rôle des non-combattants proviennent directement de Thomas d'Aquin. De ses arguments, il est parfaitement raisonnable de considérer que tous les clercs doivent être instantanément tués comme le sujet de l'opération militaire intensive sur les motifs de culpabilité discutée plus grands que les participants. Sa doctrine permet l'argument de l'extermination systématique à partir de cela et les motifs suivants de tous les clercs qui plaident pour une Guerre Juste.

 

Le troisième article de Thomas d'Aquin montre clairement pourquoi la guerre conduit à des subterfuges et la tromperie dans son exemple Embuscades et que cela contrevient directement à la loi biblique (par exemple Matt. 7:12). Dans ce qui est probablement la plus risible des rationalisations, ce clerc justifie le secret dans la campagne, non pour des raisons d'ordre pratique, mais par Matthieu 7:6 Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens. En outre, il est soutenu par Augustin (QQ dans Heptateuch, qu X super jos), à condition que la guerre soit juste, elle est sans souci de la justice si elle est faite à découvert ou par des embuscades, prouvant cela à partir de Josué 8:2.

 

Josué 8:2 Tu traiteras Aï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi ; seulement vous garderez pour vous le butin et le bétail. Place une embuscade derrière la ville. (LSG)

 

Aquin démontre pourquoi l’embuscade contrevient aux principes de conduite sainte et bonne, malgré tout, il renverse son objection sur le plus ténu des motifs.

 

Nous développons donc à partir de ceci que dans la Théorie de la Guerre Juste il n'y a aucune limite à la tromperie ou la propagande. Thomas d'Aquin affirme, cependant, qu'il y a des limites à la tromperie. Tromper l'ennemi par une fausse déclaration ou en brisant des promesses est en violation des droits de la guerre et les alliances qui doivent être respectées. Cela est dérivé d’Ambrose (De Offic 1). Le caractère inopérant total des sentiments et le conflit de la position d'Aquin sont évidents.

 

Thomas d'Aquin soutient de l'écriture apocryphe (1Maccabees ch. 41) qu'il est licite de se battre les jours saints. C'est probablement pourquoi cette écriture erronée est incluse dans le canon catholique.

 

Il est conscient de la censure d'Ésaïe à 18:3 de frapper avec le poing, etc. les jours de jeûne, mais les confond avec les Sabbats. Dans la pièce la plus extraordinaire de la rationalisation qu’on aurait cru qu’il en était capable, il a justifié, de Jean 7:23, que parce que Christ a guéri le jour du Sabbat il était donc autorisé qu'ils se déchirent également les uns les autres en pièces le jour du Sabbat pour protéger le bien commun des fidèles parce que ne pas lutter serait tenter Dieu.

 

La doctrine Catholique est devenue dépendante de la rationalisation de ce clerc, et au Conseil de Trente, la Summa Theologica a été élevée avec les écrits patristiques et les Bulles en égalité avec l'Écriture Sainte comme les trois piliers de la foi Catholique (voir l’article de l’Encyclopédie catholique Saint-Thomas).

 

Unam Sanctam

À partir de ces écrits, la codification de la Théorie de la Guerre Juste a émergé dans la Bulle Unam Sanctam [Latin - La Sainte (c.-à-d. L'Église)]. Publiée le 18 novembre 1302 lors du conflit avec Philippe le Bel, elle émane du Concile romain d’octobre 1302 et a été incorporée dans le Corpus juris canonici et est donc établie comme la loi canonique définitive sur la question de l'autorité et la force.

 

Les principales affirmations dogmatiques concernent l'unité et la nécessité d'appartenir à l'église et la position du Pape en tant que chef suprême et le devoir découlant de là d’être soumis à lui pour le salut. Cette position est soutenue pour souligner la plus grande importance du spirituel par rapport à la laïcité.

 

Les principales propositions de la Bulle sont les suivantes :

 

Tout d'abord, l'unité de l'Église et la nécessité d'y appartenir sont obtenues par référence à l'arche unique du déluge et à la tunique sans couture de Christ. Comme il y a unité du corps, de même il y a unité de la tête dans le Pape comme successeur de Saint Pierre, i.e. celui qui n'est pas soumis au Pape nie qu'il est la brebis de Christ. Cette position est en totale opposition avec les doctrines de l'église du Nouveau Testament et de sa structure, et la prophétie du NT, en particulier Apocalypse chapitres 2 et 3.

 

Deuxièmement, les quatre principes suivants et la conclusion émanent de la Bulle :

 

1. Sous le contrôle de l'église se trouvent deux épées, à savoir deux puissances qui sont une expression de la théorie médiévale des deux épées, la spirituelle et la séculière. Ceci est corroboré par la référence habituelle aux épées des Apôtres à l'arrestation de Christ (Luc 22:38 et Matt. 26:52).

 

Luc 22:38 Ils dirent : Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit : Cela suffit. (LSG)

 

Matthieu 26:52 Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. (LSG)

 

2. Les deux épées sont tenues d'être dans la puissance de l'église, la spirituelle exercée par les mains du clergé et la séculière pour être employée pour l'église par les mains de l'autorité civile, mais sous la direction de la puissance spirituelle (cela répond parfaitement à Apocalypse 13:15).

 

Apocalypse 13:15 Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués. (LSG)

 

3. Une épée doit être subordonnée à l'autre, le pouvoir civil doit se soumettre au spirituel qui a la priorité en raison de sa grandeur et sublimité ayant également le droit de guider et d'établir la puissance séculière, ayant un pouvoir de jugement sur ​​lui quand il n'agit pas à juste titre. Une puissance terrestre est jugée par une autorité spirituelle, qui à son tour est jugée par la plus haute autorité spirituelle (la papauté) qui à son tour est jugée par Dieu. (On voit d'après cela que l'autorité de la Guerre Juste est rigidement féodale ou hiérarchique).

 

4. L'autorité, bien qu’accordée à et exercée par l'homme, est divine et concédée à Pierre par la commission divine et confirmée en lui et ses successeurs. Celui qui s'oppose à cette puissance ordonnée de Dieu s'oppose à la loi de Dieu et, comme un Manichéen (qui détiennent une théologie dualiste), pour accepter deux principes. Maintenant donc, nous déclarons, disons, déterminons et prononçons que pour chaque créature humaine, il est nécessaire pour le salut d'être soumis à l'autorité du Pontife romain.

 

De la déclaration sur la marge du texte de l'enregistrement, la dernière phrase est notée comme la définition réelle de la Bulle. Declaratio quod subesse Romano Pontifici est omni humanœ creaturœ de necessitate salutis (tr. il est ici indiqué que pour le salut, il est nécessaire que chaque créature humaine soit soumise à l'autorité du Pontife romain).

 

Cela a été l'enseignement constant de l'Église et il a été déclaré dans le même sens par le Cinquième concile œcuménique de Latran en 1516. ... La Bulle proclame également l'assujettissement du pouvoir séculier au spirituel comme le plus élevé en grade et en tire la conclusion que les représentants de la puissance spirituelle peuvent installer les possesseurs de l'autorité séculière et faire preuve de jugement au cours de leur administration...

 

Il s'agit d'un principe fondamental, qui avait grandi sur l'ensemble du développement dans le haut Moyen Âge de la position centrale de la papauté dans la famille chrétienne nationale de l'Europe occidentale. Il a été exprimé à partir du XIe siècle par des théologiens comme Bernard de Clairvaux et Jean de Salisbury, et par les papes comme Nicolas II et Léon IX. Boniface VIII lui a donné une expression précise en s'opposant à la procédure du roi français. Les principales propositions sont tirées des écrits de Saint Bernard, Hugo de Saint-Victor, St Thomas d'Aquin et les lettres d'Innocent III.

 

Le Bull et la position canonique proviennent de la situation réelle de l'Europe occidentale médiévale (Catholic Encyclopaedia (1912), article Unam Sanctam, pp. 126-127).

 

Il est donc démontré de façon exhaustive de ce qui précède que la position de la Guerre Juste est une doctrine de l'Église catholique romaine et s’est développée d'une justification de ses conquêtes extérieures et de l'expansion et ses persécutions internes fanatiques.

 

De 590 à 1850, pendant 1260 ans, ce pouvoir a tenté d'atteindre la domination du monde par tous les moyens à sa disposition, à la fois civils et théologiques, imprégnant tous les aspects de la loi et de la société, exerçant le pouvoir ultime et le contrôle. Par la terreur et la répression, justifiée par la rationalisation philosophique et biblique, elle est devenue une prostituée gorgée sur ses minorités internes et ivre du sang des saints et des martyrs (Apoc. 17:6).

 

Avec la Réforme du XVIIe siècle, les réformateurs ont cherché à codifier son comportement éthique tout en renonçant à la papauté et se sont trouvés en contradiction philosophique et historique extrême.

 

En ce qui concerne la Théorie de la Guerre Juste il s’ensuit que, sans l'autorité de Rome, la doctrine du Statu quo n'a pas de sens. Certes, cela est ouvert à l’attaque le long de la ligne simpliste de Staline (vis. Combien de divisions a le Pape ?) et de Napoléon (Dieu est du côté des gros bataillons). La doctrine existe seulement dans la mesure où les nations reconnaissent et se limitent à elle.

 

En raison de ce problème inhérent, les nations et les dirigeants ont cherché à remplacer Rome avec une autorité mondiale séculière, et le mouvement actuel pour un Gouvernement Mondial s'accélère soutenu par l'Europe centrale dont les nations voient une renaissance du Saint Empire romain de la domination du monde européen. Ces nouveaux États-Unis d'Europe ont été prévus de se réunir en 1992 comme un état ​​fonctionnel complet. 1990 a vu le Pacte de Varsovie se désintégrer.

 

Le Royaume-Uni a ratifié l'Acte unique européen de 1986 et cédé l'administration au Parlement européen en vigueur, abolissant les droits de la monarchie et la souveraineté absolue du peuple britannique (les détails sont dans T. C Hartley, Foundation of European Community Law, Oxford, 1981 et montrent l'évolution du Traité de Rome conduisant à cet événement). L'Angleterre s’est donc elle-même liée au système européen en vertu du Traité de Rome de sorte que la réorganisation politique interne ne peut être possible légalement par la succession de l'Europe qui, de soi, peut être déclarée illégale par l'Europe et pourrait justifier l'invasion sur les motifs de la Théorie de la Guerre Juste comme ci-dessus.

 

Selon les doctrines établies par le droit canonique, la paix mondiale est impossible si l'Europe et Rome atteignent la domination mondiale totale exerçant la plénitude du pouvoir civil et ecclésiastique. L'histoire a montré que, quand cela sera considéré comme réalisable, l'Europe et Rome agiront pour réaliser cet objectif. Donc, historiquement la Théorie de la Guerre Juste ne peut être considérée comme un outil d'autojustification européenne athanasienne chrétienne de ses ambitions politico-religieuses. Cette doctrine s'applique également à la doctrine moderne Hadithique islamique et à l’idéologie marxiste-léniniste. Les tentatives actuelles de superposer l'idéologie marxiste sur la Théologie romaine en Amérique du Sud est considérée comme un moyen de fusionner deux de ces trois groupes. Le mouvement religieux du nouvel âge est une autre facette de cet amalgame syncrétique de l'autorité mondiale et, par conséquent, des structures de pouvoir établies, ce qui justifie le statu quo.

 

Le Livre de l'Apocalypse montre, par allégorie, comment cette séquence historique doit arriver. Il montre la séquence de cause à effet à compter du premier cavalier de l'Apocalypse : celui de la fausse religion, qui s’arme avec l'arc et cherche à conquérir, déclenchant une réaction en chaîne qui devait durer plus de 1400 ans et finalement conduire à la mise en place d'un gouvernement mondial, qui, compte tenu de la puissance totale, persécute ceux qui sont en son pouvoir, et ne sont pas de lui, jusqu'à ce qu'il soit renversé par le retour de Christ. Les philosophes, bien sûr, rejettent les aspects religieux de l'argument et cherchent à donner un sens aux arguments sur le fond et, de là, ne parviennent pas à venir à bout de ses objectifs et paramètres.

 

La Théorie Moderne de la Guerre Juste suit de près les considérations énoncées par les théologiens catholiques. Les conditions sont :

 

1. Autorité Droite

2. Cause Juste

3. Intention droite

4. But pacifique

5. Condition de proportionnalité,

a. Le bien à atteindre doit l'emporter sur le préjudice causé

b. Vous ne devriez pas utiliser des moyens excessifs pour atteindre vos buts

6. Possibilité de succès.

 

Les conditions de proportionnalité sont invariablement dépassées dans les hostilités consécutives alors qu’elles augmentent. Les traditions de la Guerre Sainte sont apparemment opposées au corps de la Théorie de la Guerre Juste, mais, comme cela a été démontré, la Théorie de la Guerre Juste s’est développée comme une justification pour la Guerre Sainte et la persécution religieuse.

 

Les philosophes protestants sont dans une situation grave. Compte tenu de la nature pervertie des rationalisations bibliques impliquées dans les prémisses de la Théorie de la Guerre Juste adoptée par Rome, ils se retrouvent avec peu d'alternatives. Les alternatives sont principalement celles du pacifisme ou de la perversion similaire ou de la rationalisation. La plupart rationalisent.

 

Alors que la guerre était relativement simple, cela était en soi un peu inoffensif. Cependant, l'escalade de la guerre dans ses phases modernes à partir de 1860 avec la Guerre de Sécession (ou guerre civile américaine) jusque dans les guerres du XXe siècle a montré l'absurdité des concepts des restrictions de la Théorie de la Guerre Juste. De Clausewitz, nous avons vu la guerre moderne expliquée dans les termes, ce qui montre sa tendance à la totalité et aux extrêmes de destruction. Si c'est un acte de violence poussé à ses limites les plus extrêmes, alors, étant donné la capacité de détruire le monde comme nous le connaissons, la guerre doit être considérée comme un acte de folie du genre ultime où l'humanité et toute la vie serait détruite.

 

Les restrictions modernes qui lui sont imposées sont, en un sens, la plus haute forme de jeux de hasard. La morale est considérée comme n'ayant pas de place dans les relations internationales étant pour la consommation domestique. En effet la morale est considérée comme étant dangereuse dans ces considérations et l'intérêt de l'État est considéré comme la seule considération morale. C'est pour cette raison que tant la puissance biblique que laïque regardent vers un gouvernement mondial unifié. L’argument biblique fait disparaître les nations au retour de Christ. Certains leaders politiques épousent le gouvernement mondial. L'hypothèse selon laquelle un gouvernement mondial éliminera la guerre est jugée vraie et le coût à la liberté individuelle est ignoré. Le résultat final sera l'extermination de masse.

 

Dans la lente évolution de la guerre comme un outil politique, nous avons vu la lente élimination de considérations d'honneur et de sentiment ou la morale. D'une certaine manière ces considérations sont toujours sacrifiées sur l'autel de la réussite, de praticité et d'efficacité. L’efficacité d'action est primordiale et, invariablement, la doctrine de la fin justifie les moyens voit le jour.

 

De ces considérations, la tendance à l'absolu dépassera toujours les limites ou restrictions qui lui sont imposées. Sa tendance à l'absolu rend cela passible de devenir hors de contrôle et donc de subvertir ses fins politiques.

 

La guerre limitée n'est possible que lorsqu'un côté n'est pas menacé par la défaite totale et a la suprématie des armes au point de contrôler son destin. Lorsque deux nations sont bloquées aussi en temps de guerre, elles ne sont limitées que par leur technologie, et certains conviennent des restrictions sur des considérations Jus in Bello. Le cas de la guerre chimique est un exemple, bien que les guerres au Moyen-Orient montrent que les hypothèses soutenues auparavant au sujet de ces considérations sont suspectes.

 

La guerre a un résultat final démontré et aura toujours tendance à l'extrême. Les causes sont profondément enracinées dans des considérations religieuses erronées ou des considérations philosophiques, qui justifient la prise de la vie humaine et l'application de la croyance religieuse ou idéologique à l'extermination de groupes non violents ou minoritaires. Un Chrétien fondamentaliste dira qu'il n'est pas permis de se battre même pour la défense de sa nation et de sa vie, et certains philosophes ont tendance à prétendre que les opérations défensives sont les seuls actes autorisés en vertu de la Théorie de la Guerre Juste. Il semble par conséquent que même cela est faux.

 

L’action non violente semble seulement fonctionner lorsque le pouvoir en place est lié par des contraintes, qui lui permettent de réussir. Dans le cas de l'Inde, par un système juridique qui garantit aux participants une forme de cadre juridique dans lequel travailler. Il est douteux que Gandhi aurait eu autant de succès contre Hitler par exemple.

 

De même, on ne peut pas faire valoir que les considérations Jus in Bello reposent sur ​​une prémisse autre que ce que les participants acceptent être des normes raisonnables de comportement à l'époque. Cependant, il n'y a pas de rationalité absolue pour eux. En effet, après avoir une fois embarqué sur une voie de la guerre, la guerre moderne rend de telles conditions intenables et, finalement, exigibles seulement par la suprématie des armes.

 

La Théorie de la Guerre Juste est aussi intenable aujourd'hui qu'elle l'était lorsque les clercs romains l’ont mise au point pour justifier une convoitise effrénée pour la domination du monde, la puissance et la richesse. L’appartenance à un corps ou à une organisation mondiale est totalement inutile pour le salut. La doctrine que l'Église est une structure ou une organisation corporative ou physique, dont l'adhésion est nécessaire au salut, est une hérésie. Il s'agit d'une hérésie encore plus grande quand cela prêche contrairement aux lois de Dieu. Le chef de tout homme est Christ et le chef de Christ est Dieu (1 Cor 11:3). Les élus de Christ le suivront partout où il va. Les 144,000 le suivront suite à leur scellement. Ils ne sont pas souillés par les systèmes de l'église. Ils se déplacent avec Christ, la colonne de Feu et de Nuée (voir Apoc. 14:1-5).

 

Le premier cavalier de la Révélation ou de l’Apocalypse, celui de la fausse religion, a été libéré par les Conciles de l'Église primitive. Il a établi et mis en mouvement le deuxième cavalier de la guerre. Lorsque les 1260 ans avaient été terminés, le faux système religieux avait aliéné le monde. Il l'avait divisé en deux camps armés et avait établi un système militaire qui a déclenché les événements en chaîne de la révolution et la guerre moderne. À compter de la guerre de Sécession, la première des guerres modernes, cela a développé dans les guerres du XXe siècle. Conjugué avec la technologie de la guerre, se trouve le matérialisme du complexe militaro-industriel. Les troisième et quatrième cavaliers se déchaînent et découlent des deux premiers. La Troisième Guerre mondiale à venir et les guerres qui suivront tueront plus des deux tiers de la planète. Priez avec ferveur Que ton règne vienne.

 

 

  

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