Christian Churches of God

[175]

Tishri en Relation avec l’Équinoxe

(Édition 2.0 19960824-20080404)

En défendant le système d'ajournement selon le calendrier Hillel, certains ministres réactionnaires des Églises de Dieu ont eu recours à une interprétation erronée des Saintes Écritures pour justifier leurs arguments. Ce document analyse ces affirmations à la lumière de l'irrégularité qui s’est produite par exemple en 1997.

Tishri en Relation avec l’Équinoxe [175]

Certains ministres réactionnaires au sein des Églises de Dieu ont cherché à justifier les ajournements du calendrier Hillel en recourant à une interprétation erronée des Écritures. L’un de ces faux arguments repose sur la prémisse que la détermination du Molad ou du Premier jour de Tishri dans le système Hillel a un rapport avec la position de l'équinoxe de Septembre ou en dépend d'une manière ou d'une autre. La Nouvelle Lune de Tishri est simplement cela – la Nouvelle Lune du Septième mois. Le terme Molad est peut-être un terme commode car, à tort, le Premier jour de Tishri dans le système Hillel ne tombe pas toujours le jour de la Nouvelle Lune. 

En défense du système d'ajournement et l'irrégularité qui s’est produite par exemple en 1997, des arguments extraordinaires sont avancés. Une personne a cité Exode 34:22 comme texte de preuve que la Fête du Septième mois doit avoir lieu le jour de l'équinoxe de Septembre ou après. Le texte dit simplement :

Exode 34:22 Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment, et la fête de la récolte, à la fin de l’année. (LSG)

Ce texte peut aussi être interprété comme se situant au tournant de l'année d’après l’emploi de teqûphâh (SHD 8622) qui signifie une révolution (du soleil), un cycle (de temps), intervalle de temps, donc, un circuit, une arrivée ou une fin. Cela peut signifier la fin de la saison de croissance ou la fin des activités de l'année. Elle n’implique en aucun cas une relation spécifique à l'équinoxe ou qu’elle doit suivre l'équinoxe. 

Il n'existe aucune règle connue des anciens Hébreux, des Grecs, des Babyloniens ou des Cananéens, ni de l’Église primitive, qui ajournait la déclaration du mois de Nisan[u] ou Abib, basé sur un calcul du Septième mois par rapport à l'équinoxe. Le Septième mois est déterminé à partir du calcul du Premier mois dans le calendrier hébraïque et dans d'autres calendriers. Le calendrier macédonien Séleucide fait commencer son année à partir du mois correspondant à Tishri et donc, semble-t-il autour de l'équinoxe d’automne de l’hémisphère nord. Ce calendrier était utilisé, en plus du système babylonien pour le calcul de certains événements de l’histoire Séleucide plutôt que de l'histoire juive proprement dite, à l’époque des Maccabées et par la suite (1Maccabées ; voir Schürer, History of the Jewish People in the Age of Jesus Christ, Vol. 1, pp. 18-19 et les pp. 125-126 pour les données bibliographiques). Cependant, les Maccabées commençaient aussi leur année au printemps dans l’hémisphère nord (Schürer, ibid.).  

Cet argument semble confondre l'application du calendrier macédonien Séleucide avec le système babylonien-hébreu. Les règles d'ajournement ne s'appliquent pas et ne concernent pas l'équinoxe automnal de l’hémisphère nord. La règle est tout simplement qu’en toutes circonstances, la Pâque doit tomber après l'équinoxe vernal (Schürer, ibid., p. 590 ; se basant sur les autorités, Schürer déclare : “lorsque le soleil se trouvait dans le signe du Bélier”, ibid., p. 593). Le signe du Bélier commence approximativement le 21 mars et se termine le 20 avril, en termes grégoriens. Ainsi, la Pâque après le 21 avril est clairement interdite selon les règles anciennes. (Il faut également se rappeler que l'Astrologie et l'Astronomie n'étaient pas séparées en disciplines distinctes avant la Réforme. Il s’agit donc d’un indicateur astronomique et non un indicateur astrologique.) Schürer note qu'Anatolius, selon Eusèbe (HE, vii 32, 16-19) dit que c'est l’opinion unanime de toutes les autorités juives incluant Aristobulus, le philosophe, durant la période de Ptolémée Philométor, et aussi Philon et Josephus (Schürer, op. cit.). Le calendrier macédonien a été utilisé en Syrie depuis le début de la domination séleucide jusque bien après l’époque chrétienne.

Il a été utilisé :

1. Pour déterminer/désigner les vrais mois lunaires ;
2. Pour déterminer/désigner les douze mois d'une année solaire identique au calendrier julien, à ceci près que leurs débuts étaient déterminés différemment. Le calendrier Séleucide macédonien était d’ailleurs inexact dans sa détermination d’une région à l’autre, ce qui montre que la règle ne se rapportait pas spécifiquement à l'équinoxe automnal, même à cette époque. À Tyr, l'année débutait le 18 novembre (Schürer, p. 595), après l'équinoxe. À Gaza, par contre, elle débutait le 29 août (Schürer, ibid. ; cf. Bickerman, Chronology, p. 50), bien avant l'équinoxe.
3. Plus tard, les mois juliens étaient simplement appelés par les noms macédoniens (Schürer, même réf.). Les noms syriens, qui étaient plus ou moins identiques aux noms Juifs, étaient utilisés pour correspondre aux noms macédoniens.

Ainsi, il n'existe aucun système connu qui définisse Tishri, le Septième mois, par rapport à l'équinoxe automnal. Il s’agit d’un artifice/stratagème pour défendre le système Hillel, qui n'a aucune validité. Il est également nécessaire pour tenter de défendre la fiction d’une crucifixion en l’an 31 EC, telle qu’avancée par Herman Hoeh sous la direction d'Herbert Armstrong (voir le document Le Moment de la Crucifixion et de la Résurrection (No. 159)). Herman Hoeh a même inventé une règle d'ajournement de sa propre initiative à cette fin (cf. La Crucifixion n'était pas un Vendredi). 

Le jour de préparation ou 14 Nisan, appelé le jour du Dîner du Seigneur, n’est pas la Pâque proprement dite, comme l’affirment certains. C'était un point de vue erroné avancé par Herbert Armstrong et défendu par certains de ses ministres, et tout à fait incorrectement (voir le document La Pâque (No. 098)). 

En 1997, la Pâque a été observée un mois en retard dans le calendrier juif parce qu'elle reposait sur les ajournements sous le système Hillel, qui n'a aucune validité dans les Écritures ou dans l'histoire avant le quatrième siècle de l'ère actuelle. Ce que les apologistes de ce système font, en fait, c’est inventer une nouvelle règle en disant que la règle pour la détermination de Nisan est que le mois est déterminé à partir de la Nouvelle Lune la plus proche de l'équinoxe vernal du nord, avec la Pâque/les Pains sans Levain étant la première pleine lune suivant l'équinoxe sauf si la Fête des Tentes tombait avant l'équinoxe automnal du nord (même si le Dernier Grand Jour tombe à l'équinoxe), auquel cas la Pâque/Pains sans Levain devient la deuxième séquence de pleine Lune suivant l'équinoxe vernal. Une telle règle n’existe pas ou n’a jamais existé, et si elle était utilisée, elle plongerait le calendrier dans un chaos encore plus grave. L’invention/construction placée sur Exode 34:22 pour appuyer le système Hillel est sans fondement dans l’histoire ou dans les faits. Elle s’appuie sur la pensée rabbinique pour une justification circulaire. 

De même, le calcul du Molad de Tishri est une autre invention/construction du système Hillel. Il n'existe aucune règle biblique que ce soit pour déterminer le soi-disant Molad de Tishri autrement qu’en termes de la Nouvelle Lune du Septième mois. Ainsi, rien n'est spécial pour ce jour, si ce n’est la séquence des jours de Tishri, qui détermine le Jour des Expiations et la Fête. Le caractère central du Molad de Tishri est une fabrication du Judaïsme rabbinique (issu des pharisiens), tout comme la Pentecôte du 6 Sivan. Le mois de Nisan ou Abib (et non celui de Tishri) sera le début des mois pour vous (Ex. 12:2). Le Premier mois n'est pas non plus déterminé à partir de Tishri. 

Une autre idée fausse exprimée dans cette controverse est que le 1 Nisan ne devrait pas précéder l'équinoxe vernal. La Nouvelle Lune de Nisan a précédé l'équinoxe, par exemple, en 1988, 1991, 1994 et 1996. 1997 est donc la cinquième fois, au cours des dix dernières années, que le 1er Nisan a précédé l'équinoxe. Il est donc tout aussi fréquent que ce soit le cas. Ce fait déterminera également le début de Tishri bien avant l'équinoxe dans de nombreux cas. Les arguments qui cherchent à établir une règle concernant la proximité de la Fête des Tentes et de l'équinoxe sont faux et ignorent les faits historiques. 

En 1994, toutes les Fêtes de Tishri sont tombées avant l'équinoxe de Septembre, à l’exception du Dernier Grand Jour, comme ce fût le cas en 1997. Ceux qui soulèvent des objections pour 1997 n'en ont pas fait en 1994, probablement parce que les personnes concernées étaient à l'aise avec ce point de vue qui était aussi celui du système rabbinique. La position de 1994 en contrepartie de celle de 1997 montre qu'il n'y a aucune règle concernant l'équinoxe de Septembre. 

Par rapport aux jours des Nouvelles Lunes, la Nouvelle Lune est un événement astronomique précis. Les informations sont fournies dans tout le Royaume-Uni, tant pour les opérations militaires et commerciales sur terre, en mer et dans les airs, par le Bureau de l'Almanach Nautique de Sa Majesté Majesty’s Nautical Almanac Office (HMNAO). Il ne s’agit PAS d’un livre appelé Queen’s Almanac comme l’a pensé une personne mal informée dans une récente et piètre critique de certaines de nos travaux. Les informations sur la Nouvelle Lune précise peuvent être fournies à l'heure de Greenwich (temps Universel) et une aide peut être fournie pour plus de détails dans le calcul de l’heure de Jérusalem et d'autres heures aussi bien pour la conjonction que pour la Fin du Crépuscule Nautique du Soir (FCNS ou EENT en anglais) pour Jérusalem, ainsi que pour les zones locales. La valeur de la FCNS (EENT) est nécessaire pour déterminer le jour aux fins du calendrier. L'événement précis de la Nouvelle Lune détermine donc le moment/heure de la conjonction qui a lieu dans le monde entier. Les heures locales de lever de la lune seront différentes. 

Les heures figurant dans certains calendriers inventés, comme par exemple celui proposé par Frank Nelte, ne semblent pas être clairement liées à l’heure de la conjonction telle que déterminée par les sources officielles. Peut-être y a-t-il une certaine confusion entre les moments/heures du lever de la lune et celles de la conjonction. 

C’est l’occasion de dissiper une autre idée fausse. La Nouvelle Lune n'est PAS un croissant de lune. La règle d'ajournement à la mi-journée veut que si la conjonction se produit après la mi-journée, alors la détermination de la Nouvelle Lune est reportée au jour suivant. 

Cette règle de la mi-journée est fondée sur le principe qu'il faut au moins six heures pour qu’un croissant se développe à partir de la conjonction. Cette règle est en soi la preuve que la conjonction, et non le croissant, est le facteur déterminant.

Il est probable que cette règle d'ajournement ait été introduite pour les Juifs d’Asie, car plus on va vers l’Est, plus la Nouvelle Lune est reportée au jour suivant. La détermination du calendrier à partir de Jérusalem place donc la Nouvelle Lune en Asie jusqu'à huit heures en avance, et par conséquent, elle se produit le jour précédent lors de ces occurrences tardives. Ainsi, le calendrier est parfois un jour en avance de la Nouvelle Lune à l'Est, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il s’agit de la seule règle d’ajournement qui ait un sens quelconque dans l'observation empirique et les faits historiques. Les problèmes liés au calendrier Hillel sont exposés dans le document Le Calendrier de Dieu (No. 156). 

Quel que soit le bien-fondé de cette position unique, qui ne résout pas correctement le problème, l’église Christian Churches of God (les Églises Chrétiennes de Dieu (CCG) en français) a opté pour le calcul de Jérusalem, exempts de tous ajournements, dans l'intérêt de l'uniformité du calendrier des Églises de Dieu à l’échelle mondiale, jusqu'à ce qu’une conférence mondiale des Églises de Dieu approfondisse ce sujet.

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