Christian Churches
of God
No. 205
Colossiens 2:16-17
(Édition 1.0
19970618-19970618)
Le texte dans Colossiens 2:16-17
est un texte important pour déterminer les attitudes à l'égard du Sabbat,
des Nouvelles Lunes et des Fêtes.
Il a souvent été détourné afin d’essayer de prouver que l'Église a
changé ou éliminé les Jours Saints de Dieu. Ce document examine le fond du
texte et se penche sur certains aspects intéressants de l'Église et de ses
problèmes à l'époque. L’auteur est un ministre de l'Église United Church of
God aux États-Unis. Il est reproduit ici, avec son autorisation, en raison
de sa valeur pour le sujet. L'orthographe des États-Unis est maintenue.
L’ouvrage comporte une série de notes de fin qui identifient certains
aspects de l’ouvrage qui nécessitent un développement ou le relient à
d’autres documents qui donnent une explication plus complète du problème ou
du sujet évoqué.
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(Copyright
ã
1995 Larry J. Walker, ministre, United Church of God. Tous droits
réservés. Notes de fin par Wade Cox)
(Tr. 2010, 2024, rév. 2024)
Cette étude peut
être copiée et distribuée librement dans l’intérêt de la vérité et de la
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Colossiens 2:16-17
par Larry J. Walker
Colossiens 2:16-17 est l'un des passages les plus
couramment utilisés pour documenter la revendication que le Sabbat et les
Jours Saints ne sont pas tenus d'être observés dans la nouvelle alliance.
La conclusion est que le [mot]
"juge"
se réfère aux judaïsants tentant
de faire pression sur les Colossiens pour qu’ils observent ces jours, dont
Paul a allégué qu’ils ne devaient pas être observés car ils ne sont que
l'ombre de la réalité spirituelle -- Jésus-Christ.
M. [Herbert] Armstrong a dû faire face à cet
argument dans la défense de sa croyance que le Sabbat et les Jours Saints
doivent encore être observés. Basé sur cette présupposition, il s'est
efforcé de réfuter l'explication standard de ce passage et de faire valoir
sa compréhension. Il affirmait que les Colossiens étaient jugés pour
observer le Sabbat et les Jours Saints. Il estimait que l’ajout des
traducteurs du mot "est"
après "corps" pervertissait le sens du verset.
Au lieu de cela, il ajouta le mot
"laissez"
comme une continuation de la pensée de juger. Il comprenait donc Paul comme
disant : "Ne laissez aucun homme
vous juger ... mais [plutôt] laissez le corps de Christ [c.-à-d. l'Église]
être votre juge."
En d'autres termes, ne laissez pas ceux en dehors de l'Église vous dissuader
de faire ce que l'Église enseigne que vous devez faire. Que l'Église soit
votre guide et non une personne à l’extérieur de l'Église.
Jetons un regard neuf sur ces versets pour voir ce
qu'ils veulent réellement dire. Une exégèse adéquate est nécessaire pour
clarifier le sens de ce passage controversé. Si nous examinons attentivement
les versets en question sur la base des points grammaticaux et de faits
historiques, nous pouvons éliminer les erreurs d'interprétation et
clairement comprendre ce que Paul a voulu dire.
En guise de contexte historique, il est bien connu
que l’hérésie des Colossiens n'était pas les judaïsants, mais le
gnosticisme. Plusieurs ont supposé que les deux éléments étaient présents en
raison de la référence à la circoncision, au Sabbat et aux Jours Saints.
Cependant, le gnosticisme n'était pas une religion distincte, mais un
concept religieux qui pouvait être combiné à une religion établie, avec la
promesse de "l’améliorer". C'était une sorte de
"Hamburger Helper" spirituel dans le sens qu'il
s'agissait d'un système de croyances qui se combinait à la religion hôte et
l’améliorait prétendument. Ainsi, le Judaïsme gnostique était un mélange de
pratiques religieuses juives avec une saveur gnostique (pour prolonger
l'analogie du Hamburger Helper). Il est très important de garder à l'esprit
que le judaïsme gnostique, cherchant à absorber la religion chrétienne
émergente dans son mélange syncrétique, était le principal coupable que Paul
combattait dans cette épître, comme dans Galates et d'autres livres du
Nouveau Testament. Cela fournit une perspective qui est extrêmement
importante pour comprendre les points soulevés par Paul dans Colossiens
2:16-17.
Un bref résumé des principes de base du gnosticisme
nous permettra de comprendre les fondements philosophiques des problèmes à
Colosses à qui Paul s’adressait.
Le gnosticisme tire son nom de sa revendication
d’une connaissance supérieure (en grec gnosis) qui est promise à ses
disciples.
L'un des principes fondamentaux du gnosticisme,
c'est que la matière est mauvaise. Cette croyance a conduit de nombreuses
personnes sur la route de l'ascétisme comme un moyen d'éviter le plaisir
physique, qui était considéré comme mauvais. (Ce qui fait de l'analogie du
Hamburger Helper un oxymoron plein d’humour). L'idée était que l'on doit se
purger de la mauvaise matière par l'ascétisme (en évitant les plaisirs
physiques) et en punissant la chair. L'élément libertin du gnosticisme a
adopté une approche opposée que, puisque l'on ne peut éviter la matière, et
qu’être spirituel est totalement étranger à la matière, quelqu’un peut faire
ce qu'il veut et profiter de la chair à la limite, et être encore spirituel.
L'aspect ascétique est la cible évidente des mises en garde de Paul dans le
chapitre 2.
Le culte des anges était également un aspect
fondamental du gnosticisme. Cela a pris de nombreuses formes, y compris la
célébration de jours spéciaux et d'autres coutumes religieuses basées sur
des concepts astrologiques du temps1.
Le gnosticisme a atteint une grande mesure de succès
dans le Judaïsme et le Christianisme, comme en témoignent les nombreux
termes et concepts à base gnostique trouvés dans plusieurs livres du Nouveau
Testament. C'est un sujet fascinant, mais il n’est pas nécessaire d’en
savoir plus pour l’instant.
Voir le
Pastor General’s Report
(WCG)
du 28 mars, 1989 ou l'article
Good News de Juillet-Août 1989 sur l'hérésie de Colosses par le
Dr [K. J.] Stavrinides pour une analyse plus approfondie du problème.
The Daily Study Bible par Barclay (vol. 11, pp 97-99) contient aussi une
bonne description de base du gnosticisme. L’Encyclopédie International
Standard Bible Encyclopedia contient également plusieurs bons
renseignements sur le sujet. C'est dans cet esprit que nous allons
maintenant plonger dans le texte.
Après ses salutations d'usage, Paul souligne son
souhait de voir les Colossiens être remplis et de croître en connaissance
(1:9-10). Il s'agit d'une référence indirecte au gnosticisme et d’un
dénigrement subtil de celui-ci.
Le mot connaissance en grec est epignosis
(gnosis précédé de la préposition epi), ce qui signifie
connaissance complète (impliquant que le gnosticisme n’était pas
complet, malgré ses prétentions élevées).
La primauté de Jésus Christ incarné est un point
important d’accentuation tout au long de l'épître en raison des
revendications hérétiques christologiques du gnosticisme, un autre sujet
intéressant sur lequel nous n’avons pas besoin de nous attarder ici2.
Un point important qui doit être souligné, cependant, est l'accent mis sur
le corps de Christ, au sens propre comme au sens figuré. La divinité
et l'humanité aussi bien que l'esprit et la chair sont totalement
incompatibles selon le concept dualiste gnostique de la matière mauvaise. Il
était totalement inconcevable à l'esprit gnostique que Dieu puisse
apparaître littéralement en chair et en os3. Ainsi, Paul
utilise aussi
sõma (le mot grec pour corps)
pour souligner la corporéité de Christ (1:22, 2:9), un point qui est
fondamental pour le message de la croix. Il souligne également par
l'utilisation figurative de
sõma que l'Église est le corps
de Christ (1:18,24 ; 2:17,19 ; 3:15).
Paul identifie clairement l’hérésie des
Colossiens dans 2:4-8 comme un système philosophique fondé sur le culte
des esprits élémentaires du monde (Moffatt pour le grec stoicheia
tou kosmou, cf. RSV, NRSV). L’Expositor's
Bible Commentary
explique :
Compris de cette manière, le passage
signifie soit (1) que la "philosophie" des terroristes était un système
provoqué par les esprits élémentaires (peut-être compris en tant que les
forces du mal), soit (2) qu'il était un système ayant pour objet les esprits
élémentaires. Le deuxième sens est plus probablement celui voulu par Paul,
car nous savons d’après 2:18 que l'hérésie des Colossiens faisait grand cas
du “culte des anges”
(vol. 11, p. 198).
Paul dit aux Colossiens :
"Veillez à ce que personne ne
vous emmène en captivité"
(NIV) ("vous
pille ou vous emmène en captivité"
marge de NKJV)4.
L’Expositor's
Bible Commentary
souligne :
Le mot traduit par
"emmène
en captivité" (sylagõgõn), qui a régulièrement été utilisé pour prendre des
captifs de guerre et les emmener à titre de butin, dépeint les faux
enseignants comme des
"
voleurs d’hommes "
désireux de piéger les Colossiens et les entrainer dans l'asservissement
spirituel (vol. 11, pp. 197-198).
Il s'agit de la même source d’esclavage vers
laquelle beaucoup de membres en Galatie étaient déjà retournés (Gal.
4:3,8-10). Le gnosticisme était le coupable là aussi comme Walter Schmithals
l’explique dans son livre à succès intitulé Paul & the Gnostics.
L’identification de l'influence gnostique dans l'Église apostolique est une
clé majeure pour la compréhension de nombreuses écritures, qui ont longtemps
été, à tort, expliquées dans un contexte anti-judaïsant et donc utilisées
pour dénigrer quoi que ce soit de Juif. Le syncrétisme ne se prête
pas à l’un ou l'autre raisonnement lorsqu’on identifie la source de
l'hérésie dans l'Église primitive. Le gnosticisme a été combiné avec le
judaïsme, qui a été le catalyseur pour l'introduction du gnosticisme dans le
christianisme. Il faut reconnaître la tournure gnostique derrière le
prétendu fait de judaïser
afin d'éviter de jeter le bébé avec l'eau du bain. En d'autres
termes, Paul ne condamne pas les
coutumes juives, mais la manière dont elles étaient observées.
Il n'est pas nécessaire d'être érudit pour
reconnaître à partir du contexte du deuxième chapitre que la pression
exercée sur les Colossiens n'était décidément pas celle des judaïsants. Paul
publie une série de trois avertissements reliés entre eux afin d'identifier
la même source de danger. La terminologie utilisée dans Colossiens 2:8 et
2:18 (avant et après les passages en question) identifie clairement le
gnosticisme et exclut tout aussi clairement le Judaïsme. Il n'aurait donc
aucun sens de lire Judaïsme dans le verset 16. Le point principal des
versets 16-17 est que les Colossiens ne devaient pas permettre à ces
hérétiques de les juger. Zodhiates dit,
le mot juger (en grec krinõ)
signifie séparer, distinguer, discriminer entre le bien et le mal .... Dans
le NT, cela signifie de juger, de former ou de donner un avis après avoir
séparé et avoir considéré les particularités d'un cas (The Complete Word Study,
par Spiros Zodhiates).
La forme du verbe est impérative (un ordre). La
déclaration emphatique est liée au contexte précédent par la conjonction
donc. Le fait est que, depuis que Christ a effacé notre dette de péché
et désarmé les principautés et les puissances (les
esprits méchants dans les lieux élevés - Éph. 6:12) par sa mort (voir
Héb. 2:14, Rom. 8:38-39), le culte des anges (gravir l'échelle des
émanations pour faire son chemin vers Dieu, l'idée derrière le culte
gnostique des anges) est inutile et inapproprié. La fausse humilité
(v. 18) impliquait des pratiques ascétiques du Judaïsme gnostique, comme
Rienecker l’explique : "... la conséquence de cette
pratique ascétique est l’entrée dans le royaume céleste." (A
Linguistic Key to the Greek New Testament, par Rienecker Fritz, vol. 2, p
230)5.
Le Dictionnaire
Exégétique Exegetical Dictionary of
the New Testament
par Horst Balz et Gerhard Schneider explique le lien
entre les règles alimentaires ascétiques et les esprits élémentaires
de Colossiens 2:8,20 :
Cette philosophie ... considérait ces
esprits comme des puissances capables d'empêcher une personne d’atteindre la
plénitude du salut (voir v. 9), si cette personne ne se soumettait pas à eux
en suivant certaines pratiques religieuses telles que le culte des anges, la
renonciation partielle de la nourriture [C'est moi qui souligne],
etc. (vol. 3, p. 278).
Il y a beaucoup de points grammaticaux qui
influencent le vrai sens de ce passage. Le grec est une langue très précise.
Les désinences des verbes, les terminaisons des noms et la syntaxe offrent
d'importants indices exégétiques, comme nous le verrons bientôt. La
traduction d'une langue à une autre pose également des problèmes qui peuvent
brouiller le sens voulu dans la langue originale.
L'expression sur la viande (in meat) ou sur la
boisson (in drink) au verset 16 (dans la KJV) est un rendu inexact et
trompeur des mots grecs
en brõsei kai en posei.
Une meilleure traduction est “
manger et boire”
et non nourriture et boisson, pour lesquels Paul aurait employé
brõma et poma (Expositor's Greek Testament,
par W. Robertson Smith, vol. 3, p. 530). Les deux pratiques attaquées
étaient le manger et le boire (traduction correcte) et une
partie de la façon d’observer les Fêtes, les Nouvelles Lunes et les
Sabbats. Ce n'était pas le fait de ce qui devait ou ne devrait
pas être mangé ou bu, mais l’acte de manger et de boire dans le
processus de l’adoration, parce que festoyer serait considéré comme un
assouvissement de la chair, et donc un péché6.
La question n'est pas vraiment celle de
la nourriture licite ou illicite, mais celle du manger et du boire ou de
l'abstinence. L'ascétisme plutôt que la propreté rituelle est dans son
esprit. La loi n'est pas ascétique dans son caractère, ses interdictions de
viandes reposent sur l'idée qu'elles sont impures, et les boissons ne sont
pas interdites, sauf dans des cas exceptionnels, et non pour des raisons
ascétiques (Expositor's
Greek Testament, par W. Robertson Smith, vol. 3, p. 530).
A. T. Robertson explique,
Paul a ici à l'esprit les pratiques
ascétiques ... des gnostiques (probablement esséniennes ou même d’influence
pharisaïque ... Les Esséniens allaient bien au-delà des règlements mosaïques
(Pictures
in the New Testament, Vol. IV, p 496).
Ainsi, le sujet en question n’était décidément
pas les viandes pures et impures, mais l'ascétisme contre la
réjouissance et le festoiement chrétiens.
Considérons maintenant l'autre question pour
laquelle les Colossiens étaient jugés. Nous allons nous heurter encore une
fois à une autre traduction trompeuse. La plupart des versions donnent
l'impression que les noms fête, nouvelle lune et sabbats
sont des objets de la préposition en ce qui concerne (NKJV).
Cette conception erronée pose plusieurs
problèmes. Si Paul avait voulu utiliser une préposition, il aurait pu utiliser
peri (concernant) comme dans 1Corinthiens 8:1. Au lieu de cela,
le mot grec est meros qui n’est pas une préposition, mais un
nom, dérivé du verbe merizo, ce qui signifie couper en
portions. Meros est presque toujours traduit partie ou
portion ailleurs dans le Nouveau Testament. Il dénote une nette division
ou une séparation de quelque chose. Lorsqu'il est utilisé sur le plan
conceptuel, il établit une dichotomie en établissant une distinction entre
ce qu'il représente et ce à quoi il est opposé, accentuant la nécessité d'un
examen séparé des deux questions. Dans ce passage, meros est l'objet
de la préposition en (dans), tandis que fête,
nouvelle lune et sabbats ont la terminaison du génitif, qui les
relie à meros dans le sens de partie d’une fête ou d'une
nouvelle lune ou des sabbats. La construction sans article des
noms (c.-à-d. non précédé de l'article défini, le en français)
implique la qualité ou la nature plutôt que l'identité, bien que l'identité
en tant que jours juifs ne soit pas en cause. Si l’on met tout cela ensemble, la
signification est que seulement une partie ou un aspect de la qualité
ou de la nature intrinsèque des Fêtes, des Nouvelles Lunes et des Sabbats
était l’objet de critiques, à savoir la façon dont ils devaient être
observés. Le gnosticisme n’avait pas de problème avec l'observation de jours
spéciaux. En fait, l’observance astrologique de segments spécifiques de
temps constituait une partie importante de la pratique gnostique (Gal.
4:10). Le conflit à Colosses était la manière dont les membres les
célébraient. Nous savons que Lévitique 23 désigne les sabbats hebdomadaires
et annuels en tant que jours de fête. Apparemment, les Nouvelles Lunes
étaient également des occasions de fêtes importantes à l'époque, comme l'a
souligné Vincent :
Le jour était célébré en soufflant des
trompettes, par des sacrifices spéciaux, des réjouissances [c'est moi
qui souligne partout], et une instruction religieuse. Le travail était
suspendu, et aucun jeûne institutionnel ou privé n’était autorisé à
prendre place. Les autorités avaient beaucoup de peine à fixer
précisément le début du mois dénoté par l'apparition de la nouvelle lune.
Des messagers étaient placés sur des hauteurs dominantes pour regarder le
ciel, et dès que la nouvelle lune apparaissait, ils se hâtaient de le
communiquer au synode, étant autorisés même à voyager le jour du sabbat pour
ce but (Word
Studies in the New Testament, par Marvin R. Vincent, vol. 1, ch. II, p 495).
Encore une fois, on peut facilement reconnaître le
potentiel pour gnosticiser cette occasion décrétée par Dieu en mettant
l'accent sur l'aspect chronologique et en éliminant la solennité sur la base
du concept dualiste de l'abnégation.
Nous arrivons maintenant au verset 17, où
l’explication7 d’[Herbert] Armstrong semble en
contradiction avec la conclusion quasi unanime de l’ensemble du monde
chrétien [dominant]. Ici encore, la langue joue un rôle important dans la
détermination de la signification spécifique.
Il est très important de noter le temps des verbes
qui sont correctement traduits comme sont (présent de l’indicatif
actif) et à venir (participe présent). Le fait est que les temps
éliminent l'interprétation que le Sabbat et les Jours Saints sont devenus
obsolètes avec la venue de Christ en raison de la perspective temporelle de
la déclaration. Pour avoir ce sens, il aurait fallu dire étaient
puisque Christ était déjà venu dans la chair, mort pour nos péchés et était
ressuscité au moment où Paul a écrit Colossiens. Pourtant, il dit que les
Fêtes, la Nouvelle Lune et les Sabbats sont (encore) une ombre au
moment où Paul a écrit, des années après la mort de Christ. L’ombre
de quoi ? Des choses à venir. Il s'agit d'un rendu fidèle de la forme
participe présent du mot grec
mellõ,
qui signifie :
‘être sur le point (de faire quelque
chose) ', ce qui implique souvent la nécessité et donc la certitude de ce qui
doit avoir lieu (Vine's
Dictionary of Biblical Words).
La construction identique (sauf pour le genre et la
terminaison du cas) se retrouve également dans 1Corinthiens 3:22, où sa
signification contextuelle est instructive. La forme participe présent en
grec projette une activité intemporelle continue s'étendant dans le futur
tel que vu du point de vue temporel du verbe principal qui, dans ce cas, est
le temps présent (sont ou techniquement est en grec pour
désigner l'ensemble des trois noms) du verbe intransitif être. Ainsi,
la grammaire plaide de manière décisive pour, non pas contre
l’observance chrétienne de ces occasions, pas pour gagner le salut
(ce qui est impossible), mais pour annoncer des événements qui doivent
encore se dérouler dans le plan directeur de Dieu, dont Jésus-Christ est le
point focal et la figure centrale.
Toujours au verset 17, la plupart des traducteurs
insèrent le mot est entre
sõma (corps) et tou
Christou (de Christ) dans une tentative de clarifier le sens en
français, puisque la grammaire française exige un verbe dans cette clause.
Aucun verbe n’est nécessaire en grec, et aucun n'est présent dans le texte
original de ce verset. Un exemple similaire de cette construction est
1Corinthiens 7:19 :
La circoncision n’est rien, et
l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu
est tout. (LSG).
Les mots est tout sont ajoutés pour donner un
sens de ce qui est implicite, mais omis dans le texte. Les deux sont des
exemples d’antithèse,
qui est le contraste rhétorique des
idées par le biais de dispositions parallèles de mots, de propositions, ou
de phrases (comme dans 'des actions, pas des mots')
(Webster's
Ninth New Collegiate Dictionary).
Ajouter le mot est entre corps et
de Christ met en place une antithèse entre ombre et corps,
impliquant ainsi l'infériorité et annonçant l'aspect des Fêtes, de la
Nouvelle Lune et des Sabbats par rapport à Christ. Cela constitue un
fondement théologique pour le rejet de leur observance en vertu de la
nouvelle alliance en les opposants à la réalité de Christ. [Herbert]
Armstrong a ajouté le verbe laisser avant l'expression du corps de
Christ, qui met en place une antithèse entre les sources du fait de
juger -- les humains en dehors de l'Église (v. 16) par rapport au
corps de Christ ou l'Église. L’un ou l’autre est permis en grec. Prenons
les deux possibilités sur la base des points suivants pour déterminer quel
verbe convient le mieux au contexte.
1. Il y a des exemples de l'apposition antithétiques
de
sõma et skia (ombre)
dans des sources contemporaines extrabibliques, y compris Philon, qui était,
en fait, un personnage influent dans le développement du gnosticisme.
2. Toutefois,
sõma
(ici traduit substance dans NKJV) n’est jamais utilisé dans
tout le Nouveau Testament pour rien d'autre qu'un corps physique littéral
(habituellement humain) ou qu’au corps corporel de Christ, à
savoir l'Église. Ce qui plaide
contre l'utilisation de
sõma
pour établir une nuance antithétique de substance ou réalité
en apposition à ombre.
3. Dans toutes les autres occurrences de
sõma
dans Colossiens, les significations sont le corps humain (2:11,23, cf. Rom.
7:24), le corps physique, humain de Jésus (1:22; 2:9, ce dernier étant en
fait une forme adverbiale de
sõma) et au corps corporel
de Christ, à savoir l'Église (1:18,24 ; 2:19 ; 3:15).
4. Le fait de placer est dans l'expression
corps de Christ aussi n’a pas de précédent dans le Nouveau Testament.
L’expression corps de Christ se trouve dans quatre autres passages
(Rom. 7:4 ; 1Cor. 10,16; 12:27 ; Éph. 4:12) et est implicite dans de
nombreux autres passages où soma est utilisé dans ce contexte, même
si la pleine expression corps de Christ n'apparaît pas.
5. Juger est le sujet principal du contexte de
2:16-17 aussi bien que toute la section commençant au verset 8 et se
poursuivant jusqu'au verset 23.
Cela présente un plus fort cas en faveur du sens
dérivé d’insérer le mot laissez en faveur d’une antithèse
d’ombre/corps impliquée en divisant l'expression corps de Christ avec
le mot est, pour lequel il n'existe aucun précédent dans le Nouveau
Testament. En outre, 1Corinthiens 6:1-7 présente la question de juger
(même mot grec) au sein de l'Église dans un contexte positif tel que défini
précédemment, former ou donner une opinion après avoir séparé et
considéré les particularités d’un cas. De même, dans ce verset,
Laissez le corps de Christ termine la pensée au début de la phrase,
Ne laissez personne vous juger,
... qui, comme nous l'avons vu, est le thème principal du contexte plus
large du chapitre.
Résumons brièvement les conclusions que nous avons
établies dans le présent document.
1. Les Colossiens observaient les Fêtes, les
Nouvelles Lunes et le Sabbat, tout comme ils mangeaient et buvaient.
2. Les hérétiques ascétiques à base gnostique les
critiquaient pour manger et boire et se réjouir dans la célébration de ces
occasions de fêtes.
3. Ces occasions (incluant la Nouvelle Lune,
qui n'est pas l'un des jours saints commandés mais qui ne serait pas mal
d'observer) ont encore une valeur symbolique et devraient continuer à être
observées comme un rappel continuel et une source d’'instruction des vérités
historiques fondamentales du plan de Dieu, passé, présent et futur8.
4. Par conséquent, les membres ne devraient
permettre à personne de les juger ou de les critiquer pour garder ces
jours.
5. Au contraire, ils doivent continuer à regarder
vers Christ (le point focal du plan de Dieu et de ces occasions qui
préfigurent Son futur rôle dans ce plan) afin de déterminer la façon dont
ils observent ces jours. Ils doivent également se tourner vers Christ pour
garder le peuple de Dieu unis ensemble. Le Sabbat et les Jours Saints
contribuent également à promouvoir cette unité en réunissant les membres
dans une assemblée commandée et en leur rappelant qu'ils sont des membres
sanctifiés (saints ou exceptionnellement spéciaux) de la famille
de Dieu.
Voici une version paraphrasée de ce que Paul dit
dans Colossiens 2:16-17, sur la base des observations formulées dans le
présent document,
Ne laissez aucun homme vous juger
sur le fait de boire ou de manger ou pour une partie de votre observance
d’une Fête, d’une Nouvelle Lune ou d’un Sabbat (qui sont une ombre des
événements futurs dans le plan directeur de Dieu, dont Jésus-Christ est la
figure centrale), mais laissez le corps de Christ (qui
"projette l'ombre", tandis que Lui, en marchant dans la lumière,
avance vers leur accomplissement anti-typique) être votre juge en ces
matières.
Paul dit dans 1Corinthiens 15:19,
Si dans cette vie seulement nous avons
l’espoir en Christ, nous sommes de tous les hommes les plus pitoyables.
Le Sabbat et les Jours Saints de Dieu nous
rappellent la réalité passée, présente et future de Jésus-Christ. Ceux qui
préconisent l'abandon de ces jours intensément significatifs et pertinents,
et qui les considèrent comme des lois cérémonielles obsolètes accomplies par
Christ, et qui enseignent que l'obligation (plutôt le privilège !) de
les observer n'est plus exigé d'un chrétien dans la nouvelle alliance sont
bien à plaindre et seront appelés les plus petits dans le royaume des
cieux (Matt. 5:19).
Dans son dernier appel, Paul avertit les Colossiens
: "Ne laissez personne vous escroquer votre récompense ... "
au moyen de la tromperie des hérésies gnostiques païennes qui leur avaient
été imposées. Vincent explique :
« ...de « kata » « contre », « brabeuo »
« agir comme un juge ou un arbitre. »
Par conséquent, « se prononcer contre quelqu’un, ou le déclarer
indigne du prix » ... qui ... je pense doit être conservé, dans le
prolongement de l'idée du jugement au v. 16. « ne laissez personne vous
juger », etc. L'attitude des
faux docteurs impliquerait qu’ils siègent en jugement quant à la future
récompense de ceux qui ont refusé leur doctrine de la médiation angélique (Word
Studies in the New Testament,
Vol. 1, ch. II, p 494).
Ceux qui ont permis à leur pensée et à leur conduite
d’être influencées par ces hérétiques de l'extérieur de l'Église ne
retenaient pas fermement (en grec krateõ) à la Tête [Jésus
Christ], dont tout le corps [l'Église], nourri et bien uni ensemble
par des articulations et les ligaments [des membres individuels - cf. Éph.
4:15-16], croît avec l'accroissement qui vient de Dieu"
(Col. 2:18-19).
Cela rappelle un avertissement opportun qui donne
vraiment à réfléchir délivré par Jésus-Christ à l'église de Philadelphie
"Retiens [même mot grec krateõ] ce que tu as, afin que personne ne
prenne ta couronne."
Y a-t-il un message ici, même si la source et la
nature exacte de l'argument théologique ne sont pas identiques aujourd'hui ?
Compromettrions-nous notre couronne en rejetant les Jours Saints et
les Sabbats sur la base de paroles persuasives (Col. 2:4) et de
tromperies vides de sens contrairement à ce que la Tête de
l'Église amenât son Église à comprendre, et qui demeure encore disponible
pour nous instruire (ou juger) ? La meilleure façon de répondre à la
question réside peut-être dans les paroles de Jésus-Christ lui-même dans
Apocalypse 3:13: "Que
celui qui a des oreilles pour entendre, entende ce que l'Esprit dit aux
églises."
Notes de fin
par Wade Cox
[1]
La vénération des Aeons ou des émanations du démiurge en tant que puissances
célestes est appelée le culte des anges aujourd'hui, dérivé du grec
dans Colossiens 2:18. Essentiellement, la vue moderne des entités est
dérivée de la détermination du catholicisme au IVème Concile de
Latran en 1215. Ceci a fait son chemin dans la théologie protestante et, par
conséquent, les vues sont légèrement biaisées aujourd'hui. Les positions
primitives peuvent être vues dans le document
Les Nicolaïtes (No. 202), CCG, 1997 et les vues des
Conciles sont dans le document
Le Socinianisme, l'Arianisme et l'Unitarisme (No. 185),
CCG, 1996.
2 Voir le document
Les Nicolaïtes (No. 202), CCG, 1997.
3 Il ne doit pas être interprété à
partir de ce commentaire que l'Église primitive croyait que Dieu était
vraiment descendu dans la chair dans ce conflit gnostique, voir l’étude
Les Nicolaïtes, CCG, 1997. L'idée que Dieu soit descendu dans la chair
est une vue tardive protestante fondée sur l'erreur de traduction dans
1Timothée 3:16 dans la KJV fondée sur la contrefaçon dans le Codex A ; voir
la note de la Companion Bible à 1Timothée 3:16.
4
“Fait une proie de vous”
(RSV) (voler cf. texte principal de Marshall’s Interlineare)
5 Les émanations provenaient du
démiurge qui était, en fait, appelé Aeons. Il serait erroné de
comprendre les émanations en tant que fils de Dieu appelés anges dans
le langage moderne dans leur intégralité, mais plutôt les principautés et
les puissances qui constituaient l’Armée. De cette façon, l’Armée déchue
pourrait s’imposer dans le culte de l'Église. L'idée est dérivée du
shamanisme. Les niveaux peuvent varier, mais sont habituellement au nombre
de cinq, sept ou neuf. Ceci est trouvé dans le Judaïsme de la Kabbale en
tant que le Mysticisme de la Merkabah. L’ascension est de l'Hekaloth où un
être est en charge de chacun des sept niveaux de l'ascension. Ce système se
trouve dans le bouddhisme et chaque religion qui a une base mystique. Ceci
sera couvert dans la série de documents sur le Mysticisme.
6 Le processus des doctrines de
l'ascétisme gnostique est examiné dans les documents
Le Végétarisme et la Bible (No. 183),
CCG, 1996 et
Les Nicolaïtes (No. 202), CCG, 1997.
7 Et l'explication des divers
autres dirigeants des Églises de Dieu à travers les âges.
8 Les Églises Chrétiennes de Dieu
croient, tout comme l'Église primitive à travers l'Asie Mineure et les
Églises de Dieu en Europe, que c'est une observance commandée avant même les
Jours Saints, étant mentionnées après le Sabbat en préséance à ceux-ci
(Nombres 10:10, 28:11-15 ; 1Chron. 23:31 ; 2Chron. 2:4, 8:13, 3:5 ; Esdras
31:3 ; Néh. 10,33 ; Ps. 81:3 ; Ésaïe 1:13 - 14, 66:23 ; Ézéch. 45:17,
46:1,3,6 ; Osée 2:11 ; Amos 8:5 ; Col. 2:16 ; cf. les documents sur les
Nouvelles Lunes).
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