Christian Churches of God
No. 259B
L’Avortement et l’Infanticide :
La Loi et le Sixième Commandement Partie II
(Édition 1.0
20150921-20150921)
La dégénérescence d'une société a été marquée historiquement par son
traitement du fœtus et dans son infanticide en rejet de la Loi de Dieu. Cet
ouvrage examine la logique et les positions philosophiques utilisées dans
notre société moderne pour justifier l’avortement et l'infanticide ainsi que
la théorie des droits qui sert à les justifier.
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ã
1989, 2015 Wade Cox)
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L’Avortement et l’Infanticide [259B]
Le meurtre de personnes et de personnes
potentielles
Introduction
La société humaine a
généralement considéré qu’il est inadmissible de tuer des personnes sans
user de discernement, au lieu d'éliminer absolument le fait de tuer. Tout au
long de l'histoire, la plupart des sociétés ont exercé la peine de mort pour
des crimes de différents degrés, pour des raisons parfois insignifiantes ;
ritualisant le meurtre de leurs citoyens ou justifiant la destruction d'autres groupes sociaux
pour des
motifs xénophobes, à peine déguisé par la
rationalisation.
Des pays professant
être chrétiens ont systématiquement massacré leurs propres citoyens et
ceux
d'autres pays avec une sauvagerie des plus alarmantes, sous les prétextes
les plus futiles. Il en
va de même pour
les pays professant être musulmans,
qui ont agi de manière encore plus barbare. Les
meurtres rituels les plus importants et les plus
indéfendables
de tous les groupes ont été perpétrés
par l'Église
catholique romaine sous le Saint-Office ou l’Inquisition. Ce système a tué
des millions d'hommes, de femmes et d'enfants et a induit un grand nombre
d'avortements par la torture et ce, pour aucune autre raison que le fait que
les victimes observaient le Sabbat et obéissaient à la loi biblique (ou au
Coran). Le dernier massacre organisé par le Saint-Office a eu lieu
de 1823-1846 dans les états papaux où, selon l'historien jésuite Malachi
Martin, près de 200 000 citoyens ont été punis par la mort, l'emprisonnement
à vie, l'exil ou les galères et 1,5 million ont été soumis à une
surveillance et à un harcèlement constants de la part de la police (Malachi
Martin, The Decline and Fall of
the Roman Church, Secker et Warbury,
London 1982, p.
254).
Ce meurtre de masse
organisé devait se reproduire à une échelle plus horrible au 20ème
siècle, sous l'Allemagne nazie, dans les pays principalement chrétiens
athanasiens et ce, basé sur des critères similaires à ceux de l'Inquisition.
Une fois de plus, une extermination systématique des Juifs et d'autres
groupes minoritaires a eu lieu. Le massacre de quelque 75 000 Serbes par une
force croate sous les ordres d’un général qui était archevêque
est particulier intéressant. Le bilan de la Russie sous Staline n'est pas
moins remarquable, et ce jusqu'à une époque récente ; celui de la Chine est
tout aussi épouvantable. Pol Pot a atteint un niveau d'extermination presque
inégalé.
Ce n'est que
récemment que l'idée s'est imposée, à l'échelle nationale, qu'il est
inadmissible de tuer des personnes, et non de manière générale. Il est plus convenablement de dire que les humains considèrent
comme inadmissible l’assassinat aveugle ou non autorisé d’individus. Il
semblerait donc que le rejet du concept de la sainteté de la vie au cours de
toutes ses phases, tel qu’enseigné par Christ et Buddha par exemple,
introduit la question de savoir qui peut être tué, et à quel stade de son
être.
Les
sanctions contre le fait d’ôter la vie d’un individu peuvent être atténuées
en démontrant qu’à un certain stade du cycle de l'existence, à partir de la
conception jusqu’à la mort, une personne n’est pas une personne à part
entière, mais soit une personne potentielle, soit une personne dont le
potentiel d'existence est réduit et qui a donc un droit à l'existence
réduit, soit un droit réduit au sens juridique.
Le concept des droits
individuels de l'homme a atteint un stade quasi formel où les droits de
l’homme sont inscrits dans le Pacte international relatif aux droits
civils et politiques et aussi le Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Malheureusement, la
Chine, qui représente un quart de la population mondiale, et qui est le seul
membre permanent du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations
Unies à ne pas avoir signé ou ratifié ces documents légaux, est dans une
position clé pour saper tout effet de ce concept de base. D’autres nations
ignorent de façon flagrante la question, et les enfants à naître et les
personnes vulnérables ou les plus faibles ne sont pas en mesure d'influencer
efficacement les violations. Les enfants à naître ont seulement la voix des
femmes qui les portent, et si celle qui porte l’enfant à naître est hostile
ou indifférente alors, il n'y a pas de véritable défense pour répliquer aux
arguments contre leur existence continue.
Les arguments en
faveur du meurtre des enfants à naître ou des personnes faibles sont
principalement avancés sur la base de considérations utilitaristes visant à
réduire quelque souffrance à l'individu, ou pour répondre à une nécessité
perçue par l'État ; sur la base de motifs quasi juridiques, politiques,
génétiques ou ethniques, ou sur la base de motifs traumatisants
pour l'individu ; ou encore sur la base de raisons économiques. Souvent, ils
sont motivés pour des raisons esthétiques ou de commodité. Très
occasionnellement, l'argument résulte d'une nécessité de préserver la santé
de la mère lors de l’accouchement.
Il est donc évident
que le domaine qui suscite le plus souvent des inquiétudes est celui de la
procréation et de la naissance d'enfants indésirables pour une ou plusieurs
parties ou pour la société. Le second domaine qui
suscite de plus en plus d'inquiétudes est celui du génie génétique
et de la production d'embryons dans des conditions artificielles (ainsi que
le domaine du clonage), qui devient de plus en plus souhaitable du point de
vue des pièces de rechange pour prolonger la vie. Ainsi, l'argument
utilitaire avancé est que la destruction d’une personne potentielle, à
savoir d’une personne qui n’est pas encore née, est de moindre
importance que le prolongement de la vie d'une personne productive plus
âgée, généralement une personne qui a assez d'argent pour payer pour les
pièces de rechange. L'avortement et l’exécution pour obtenir des pièces de
rechange constitue une énorme industrie aux États-Unis et en Chine.
Cette approche
utilitariste implique le concept de l'utilité marginale de la vie, l'argent
étant le facteur déterminant des ressources. Enfin, il s’agit d’une
expression de pouvoir et il en résulte donc que les décisions futures
concernant le prolongement de la vie seront un exercice de pouvoir. Les
utilitaristes ultérieurs pourraient bien considérer la personne potentielle
comme un plus grand vecteur utilitaire que la personne plus âgée dans un
sens philosophique, mais ce n’est pas un argument accepté par le lobby
pro-avortement, sauf dans le cas de la vente de parties du corps.
Puisque l'être ou
l’être potentiel le plus souvent détruit sur la planète dans la plupart des
controverses est le fœtus humain, c’est ce domaine que nous allons d'abord
examiner à partir d'une perspective historique.
Au cours
de cette enquête, nous isolerons les différentes positions théologiques, y
compris philosophiques. L'évolution des attitudes sociales à l'égard de
l'avortement sera détaillée dans le cadre de la position occidentale
majoritaire, à titre d'exemple.
Nous examinerons la
position de l'État et de l'individu au sein de notre cadre juridique actuel
et nous présenterons un point de vue sur la responsabilité en vertu du droit
de la responsabilité civile, puis nous examinerons la position libérale
actuelle par rapport à certaines objections majeures.
Les positions
avancées permettront de comprendre pourquoi la position libérale actuelle
doit nier qu’un fœtus est une personne et qu'il a des droits, ou même que sa
potentialité confère toute sanction juridique prépondérante contre sa
destruction. Le prolongement logique de cette position a quelques
implications alarmantes pour la réglementation juridique de la
vie en société.
L’avortement et le fœticide
L'avortement en est
venu à englober deux concepts distincts et les termes sont utilisés de façon
interchangeable.
Le
terme ‘avortement’ serait de façon plus appropriée utilisé pour l'avortement
naturel d'un fœtus en raison d'un problème du fœtus empêchant sa pleine
gestation. Cette question est traitée en détail dans l'article sur
l'Avortement dans l’encyclopédie Catholic
Encyclopedia, Vol. 1, 1907.
L’interruption
effective d'un fœtus est de façon plus appropriée appelée le
‘fœticide’, mais en raison de la pratique de l’euphémisme moderne, c’est
venu aussi à être appelé avortement.
L'Histoire du fœticide
La
controverse sur l'avortement ou le fœticide, comme cela a été autrefois
appelé, a donné lieu à des positions extrêmes ; allant du point de vue
conservateur de la vieille école rabbinique qui considérait l'abstention ou
l'échec de procréer comme un meurtre ; à la nouvelle position féministe
radicale, à l’autre extrême, qui considère le fœticide comme moralement sans
gravité, aussi inoffensif que de se couper les cheveux ou les ongles.
Ces deux extrêmes,
ainsi que les positions intermédiaires, impliquent la question suivante :
qu’est-ce qui constitue la vie, qu’est-ce qu’une personne ? Un fœtus est-il
une personne ou une personne potentielle, et est-il permis de lui ôter la
vie ? À partir d'une position générale habituellement adoptée sur la vie, à
savoir qu'il est inadmissible de tuer des personnes, la question se pose :
est-il admissible de tuer des personnes potentielles, à savoir d’interrompre
le développement d’un fœtus ?
L’École rabbinique
considérait la procréation comme une bénédiction de Dieu, essentielle
à la perpétuation de la nation dans le sens où elle impliquait l'utilisation
et la maximisation du potentiel de la nation. La protection du fœtus a été
inscrite dans le corps de la loi théologique lui accordant le statut de
personne à part entière. Plus important encore, la définition biblique du
commencement de la vie est que le sang est la vie, et donc quand le sang se
forme, la vie commence. Comme le sang commence à se former au cours de la
première semaine du zygote, nous devons en déduire que la vie se forme au
cours de la première semaine du zygote. Ainsi, la responsabilité de
maintenir la vie commence dès la première semaine du zygote. Cela ne peut
être compromis que lorsque le fœtus met en danger la vie du parent, et donc
la vie de la mère prime sur celle du fœtus.
Maintenant, le
contre-argument qui a été avancé par la tradition féministe cherche à saper
les concepts traditionnels au sujet du fœtus ainsi que les droits qui lui
sont accordés, en revendiquant que ce n’est pas une personne et qu’il n’a
pas la vie et que sa potentialité ne lui confère aucun statut ni aucun droit
autre que ceux qui lui sont accordés par la mère dont il utilise le corps.
De là, l'éradication du fœtus comme une intrusion non désirée est moralement
sans gravité.
L'argument selon
lequel le fœtus pourrait se développer en un individu sévèrement retardé est
également utilisé pour justifier l'avortement. Un raisonnement similaire est
également utilisé dans le cas d’un viol. La question est celle des
conséquences. Ces cas sont généralement le résultat d'une violation de la
loi ou de l'éthique et portent l'implication que, parce qu’une atrocité ou
un crime a été commis ou qu’il y a eu violation du code moral ou génétique,
alors une autre action est justifiée. La Cour suprême des États-Unis a
statué à ce sujet qu'une atrocité ayant été commise, elle ne tolérerait pas
qu'une autre soit commise en autorisant un avortement. Cela semble être
essentiellement correct au regard de notre législation actuelle, qui ne
cherche pas à rectifier la perpétration d'une atrocité par la perpétration
d'une autre.
La loi est fondée sur
une notion de restitution, et même dans la structure biblique le thème était
celui de la restitution. La doctrine d'un œil pour un œil et d’une dent pour
une dent était essentiellement restitutive. Le concept de conséquence devait
être visible.
Le maintien de la
famille étendue ou de la tribu était nécessaire par la protection de ses
membres grâce à des sanctions légales, ce qui impliquait nécessairement la
protection de leur vie par la maxime “tu ne tueras point.”
Cette loi a été
contournée chez les Cananéens par le sacrifice religieux à Moloch d’enfants
non désirés, réduisant dans une certaine mesure la demande d'avortement.
Il semble que la demande pour l'avortement provient du changement de la
structure d'une société et d'un changement dans le statut des femmes au sein
de cette société. Cela semble fonctionner comme un mécanisme de commodité.
Jusqu'au premier
quart de ce siècle, A.E. Crawley pouvait dire dans l’encyclopédie The
Encyclopedia of Religion and Ethics,
éd. Hastings dans l'article
Foeticide, Vol. 6, pp. 54-57 que "la
destruction de l'embryon humain n'est pas devenue chez aucun peuple une
habitude sociale, contrairement à l’infanticide général qui était
pratiqué dans certaines communautés primitives modernes et parmi les anciens
Grecs et les Italiens." Dans deux régions de l'Indonésie (Tenimber et
Timorlaut), cette possibilité était considérée comme inconnue. La raison la
plus fréquente était la pauvreté, et
c'est cette
même raison qui a
conduit au crime d'infanticide et au fœticide comme un moyen préventif
précoce du même problème social. Cela était donc parallèle à la
contraception.
On pouvait également
affirmer que :
"Parmi les races
inférieures comme chez les races supérieures, l'objection morale à ce crime
varie directement avec la conscience sociale de l'obligation d'augmenter le
taux de natalité. Par conséquent, il peut être affirmé que l'infanticide
et le fœticide ont tendance à diminuer avec le passage d'une méthode
naturelle de subsistance à un procédé artificiel. Lorsque l'agriculture et
la culture pastorale sont établies, l'importance des nombres est
comprise.''
"Dans une moindre
mesure, l'objection varie inversement à la morale sexuelle, dépendante sur
le système matrimonial de chaque peuple. Les cas de simple luxe, comme
dans la Grèce et la Rome païennes, sont de peu d'importance. Westermarck a
observé qu'on ne peut éprouver le même degré de sympathie pour un enfant qui
n'est pas encore né que pour un nourrisson, et que le fœticide était
pratiqué parmi les peuples qui ne commettaient jamais d'infanticide"
(ibid.).
Alors que
l'infanticide est absolument condamné dans la loi biblique, le fœticide est
spécifiquement mentionné en relation avec les dommages consécutifs causés à
la femme ou au fœtus à Exode 21:22-25. L'analyse qui suit montre que ceci
est la preuve que le fœtus était absolument considéré comme une personne et
que son assassinat ou sa mutilation était généralement considéré comme un
infanticide, comme une violation de la loi, et comme une violation des
obligations parentales et des bénédictions d'une famille.
Le passage d’Exode
21:22-25 fait deux distinctions en ce qui concerne les dommages causés à la
femme enceinte et ceux-ci sont traités par Rousas John Rushdooney (dans
The Institutes of Biblical Law
- The
Craig Press - 1977, pp. 263 et suivantes). Rushdooney traite des
commentaires de Cassuto et aussi de Keil et Delitzsch sur ce passage, et les
résume comme suit :
Si des hommes, lors
d’une altercation physique, blessent involontairement une femme enceinte,
provoquant ainsi la naissance prématurée de l'enfant, mais
sans causer
de blessures mortelles ni à la femme ni à l'enfant,
celui qui a blessé la
femme doit être puni par une amende dont le montant est fixé par le mari et
déterminé par voie d'arbitrage, en fonction de l'ampleur de la détresse ou
du dommage subi par la femme ou l'enfant.
Si
aucune blessure n’est faite à la femme ou à l'enfant/aux enfants, alors une
amende est toujours imposée en raison de la potentialité de mettre en
danger la vie. Cependant, si l'incident a pour résultat le décès de la femme
ou de l'enfant (ou des enfants) dans l'utérus, alors “tu donneras vie pour
vie.” (LSG)
(La version Moffatt
traduit le texte en regroupant « vie pour vie » ; « œil pour œil », « dent
pour dent », etc. Il s’agit d’une jurisprudence établie en la matière.)
Les arguments
antinomiens, qui éliminent la Loi au profit de la Grâce, se retrouvent dans
une situation délicate (en particulier parmi les groupes protestants
sur l'argument de la Grâce), parce que l'application de la loi pour eux ne
se présente pas, éliminant la responsabilité et un cadre moral cohérent.
Avant la position
antinomienne, l'Église chrétienne primitive obéissait à la loi biblique
complètement, y compris les lois sur l'alimentation. Cela a été le cas
jusqu'aux Conseils du IVe siècle dans la région méditerranéenne, en
général centrée sur Rome, et dans le cas de l'église celtique, jusqu'au
Synode de Whitby en 663/4 EC.
Selon David L.
Edwards (Christian England, Vol. 1, Collins Fount, 1982, p. 27), l'église celtique prenait la Bible
au pied de la lettre, "lui obéissant sans réserve, même la réglementation
sur les aliments de l'Ancien Testament était reçue comme la loi de Dieu."
Lorsque les conciles
de l’église sous le système romain athanasien ont modifié les lois de la
Bible par le Canon, modifiant aussi les festivals et les jours saints, ils
l'ont fait uniquement sur l'autorité de l'église. Lorsque la Réforme a eu
lieu, laquelle niait l'autorité de l’église athanasienne de Rome, une
incohérence morale s’est alors introduite dans la position protestante. En
niant l'autorité du système romain, ils n’avaient pas de base pour la
structure de culte qu'ils observaient et auraient dû revenir à la structure
biblique d'origine, mais ils ne l’ont pas fait, sauf pour quelques
tentatives au cours du règne de Henry VIII et de Cromwell en Angleterre.
Afin de justifier
cette position, l’argumentation antinomienne a été développée, laquelle
jugeait que la grâce éliminait la loi et, de là, le chrétien n’était pas
sauvé par l'obéissance à un code de loi, biblique ou non biblique.
Cela a introduit une
incohérence grave dans la pensée morale du peuple protestant. La Bible était
considérée comme la base du code moral, mais les gens n’obéissaient pas à
ses préceptes, même sur une base hebdomadaire. Cela a affecté les concepts
de la sainteté de la vie et du pacifisme biblique inhérent.
Les normes morales
sont devenues incohérentes par rapport aux absolus bibliques. Les références
morales ont été modifiées et sont devenues relatives par rapport à toute
autorité officielle.
Ceci était si évident
dès le début de la Réforme que l’Antinomisme s’est immédiatement imposé en
Allemagne vers l’année 1535. C’est de cette incohérence que le relativisme
moral s’est répandu, même s’il a toujours été perçu comme une aberration de
la philosophie.
L'examen des déclarations bibliques montre que la position biblique assimile
le fœtus à la vie d'un homme ou d'une femme sur un pied d’égalité.
La seule inégalité
relative accordée au fœtus est dans l'interprétation biblique juive. Michael
Asheri (dans
Living Jewish, Everest House, États-Unis, 1980, pp. 101-102) stipule que l'avortement
thérapeutique est obligatoire, même si la femme s’y oppose. Le fœtus doit
être tué lors de la naissance pour sauver la mère. C’est seulement lorsque
sa tête apparaît hors de l'utérus qu’on lui accorde une vie distincte de
celle de la mère. Ainsi, il est permis de tuer une vie potentielle pour
sauver la vie de la mère et, dans ce cas, cela est obligatoire même s’il y a
objection de la mère. Il ressort d’un examen que c’est la seule exception à
la position basée sur le sixième commandement. L'exception évidente sera que
l'enfant peut être sauvé par césarienne et ainsi épargner la vie de la mère
et de l'enfant.
Cela semble être une
position dérivée du septième commandement dans Nombres chapitre 5:27 qui,
sur la base d’une accusation d'adultère, induit l'infertilité de la mère en
raison d’une intervention divine découlant du fait qu’elle a bu les eaux
d'amertume expliquées dans ce chapitre. La mort concomitante de tout fœtus
conçu dans ses premières phases semblerait évidente d’après la description,
mais doit être déduite de la formulation et reste implicite. En tout cas,
aucune intervention humaine n’est nécessaire.
Cette position a
conduit à l'extrapolation selon laquelle, puisque le souffle ou
le nephesh est l'esprit des hommes au sein de la loi biblique (l'âme étant
une aberration ultérieure du Christianisme adoptée des Babyloniens via le
Mithraïsme et la Philosophie), alors le fœtus n'a pas de vie en soi. De là,
il n'a pas de droits en tant qu’individu. Ceci n’est clairement pas le cas
d’après la loi d’Exode 21:22-25. Si la mort accidentelle du fœtus est un
crime punissable par la mort, alors de toutes évidences son meurtre
prémédité est une violation flagrante du sixième commandement. En effet, le
Congrès américain a légiféré en septembre 2015 pour que le meurtre d'un bébé
qui survit à un avortement bâclé soit considéré comme un meurtre au premier
degré.
La position
du nephesh est que la femme a la responsabilité de l'enfant. Il est une
entité distincte avec sa propre circulation sanguine ou système de fluide
alimenté à travers le placenta. Il a donc la vie.
L'argument selon
lequel il ne respire pas est une utilisation abusive du concept du nephesh
qui, ab origine, était la création de l'homme. L'enfant tire son oxygène de
la mère par le placenta. Les arguments selon lesquels cela ne concerne pas
le zygote à la 10e ou 12e semaine sont fallacieux en ce que
le système exerce sa division et sa croissance normales sans aide pour
établir son système d'approvisionnement en sang à partir de la structure
primaire du fœtus. Le fait que cette division peut produire deux ou plus
d’êtres n’est pas une limitation sur les droits de l'une ou l'autre des
structures fœtales.
L'argument de la
potentialité de l'être (appliquée à l'espèce humaine) est pertinent, ou
nécessaire, seulement si l'on nie que la structure, à partir du zygote,
n’est pas un être à part entière, ce qu’elle est clairement d'un point de
vue biblique.
Le fait
qu'il puisse être tué s'il mettait en danger la vie de sa mère n'était que
l'application correcte du sixième commandement, « tu ne tueras
point », en ce qu'il ôterait la vie de sa mère, certes involontairement mais
néanmoins systématiquement.
Des théories
similaires se retrouvent, sans surprise, au sein de l'Islam et aussi dans
l'Hindouisme. "L’Hindouisme et l'Islam montrent une incompatibilité entre la
théorie et la pratique." (ERE ibid.)
En Inde, c’est devenu
une pratique commune à grande échelle, cependant c’était spécifiquement
interdit par les Lois aryennes (voir
Sacred Laws of
the Aryans
(SBE ii (1897) 74,281), où
cela était placé dans la même catégorie que l'homicide, etc.
L’Arthavaveda dénonce
le bhrunahan, l'avorteur, dont le nom et le crime clôture la liste "au-delà
de celui qui a commis un avortement, le péché ne passe pas" (ibid. SBE
xiv (1882) 133) ; voir
Laws of Manu (SBE xxv (1886) v. 90 tel que cité
dans l’encyclopédie ERE).
De même, dans
les textes Vinaya du Bouddhisme, l’instigateur d'un fœticide est classé
comme : "celui qui tue intentionnellement un être humain, jusqu’à provoquer
un avortement, n’est pas Samana, et [n’est] pas un disciple du Sakyaputta."
L'Avesta condamne en
détail le fœticide, en élaborant
des théories sur la date à laquelle
l'embryon devient animé. D’après le Vendidad
(xv.13ff.), le crime est
imputable à la fois au père et à la mère, ainsi qu’à l'avorteur, et la
pénalité est la même que celle pour un
meurtre intentionnel. Selon la doctrine zoroastrienne officielle, le
fœtus était formé et recevait une âme au bout de quatre mois et dix jours
(voir aussi
SBE iv (1895) 177ff), (ibid.).
D’après la traduction de Mills de l’ouvrage
The
Zarathushtrian (Zoroastrian)
Gathas
(Oxford 1892
et Leipzig 1894 (publié AMS New York 1977 en particulier LIII 2-5 pp.
377-387), il devient évident que la position zoroastrienne était celle d’un
objectif légitime entre l'homme et la femme. Une prostituée et un félon
incarnent l'antithèse de la bonté et du but des actes de procréation. (Cela
est peut-être plus clair dans la traduction de Pahlavi à la p. 384). Le
fœticide est donc refusé aux partisans de toutes les grandes religions du
monde, judéo-chrétienne, islamique, hindoue, bouddhiste (et aussi
zoroastrienne qui influence les deux dernières). Ces religions classent
clairement et distinctement l'avortement ou le fœticide au même rang que
l’homicide, c’est-à-dire l’infanticide, et ne font aucune distinction. Il y
a une distinction dans un cas particulier de la vie du fœtus.
Seuls le Zoroastrisme et la philosophie grecque via les Hyperboréens, par la
doctrine babylonienne particulière de l'âme, établissent le concept de temps
limite possible pour que des cellules unies deviennent un fœtus légal.
La régularisation de
la pratique de l’avortement a été instaurée par les Grecs. La vue grecque
était que le droit de décider incombe à la mère et ce point de vue a refait
surface au XXe siècle, mais ce n’est que récemment que l’avortement
facultatif (fœticide) a été mis en pratique dans notre moralité sociale
actuelle.
Selon Balestrini (A Borto etc. Turin 1888, p. 191),
“Chaque fois
que l'avortement devient une coutume sociale, il est l'externe manifestation
de la décadence d’un peuple, trop profondément enracinée pour être guérie
par la simple tentative de réprimer cette manifestation extérieure.”
(tr. Crawley ibid., p. 56).
Platon (dans
[l’ouvrage] La République V.460f), dans le cadre de ses propositions
eugéniques, recommande le fœticide lorsque les parents ont passé l'âge de
procréer. Cette situation découle de la tradition hellénique selon laquelle
aucun enfant imparfait ou difforme ne devrait être autorisé à vivre.
Aristote poursuit dans cette voie et recommande le fœticide avant que
le fœtus ne soit animé dans les cas où la mère a déjà donné naissance à un
certain nombre d'enfants "enjoints par l’État." (Pol. VII 16.1335, également
noté par Crawley). Les Romains ont effectué le fœticide pour des raisons de
pauvreté, de sensualité ou de luxe.
Seneca (dans Digesta xxv 3,4 ; Seneca ad
Helviam, 16) dit que cette
pratique était courante chez les femmes à la mode afin de préserver leur
beauté. Les Antonins ont tenté de réprimer ce gaspillage d’enfants.
Selon Crawley,
«
les Grecs et les Romains ont
commencé à spéculer sur la valeur biologique de la vie embryonnaire. Faisant
une distinction nette entre le fœticide et l'infanticide, ils ont affirmé
que l'enfant à naître n’était pas un homo, ni même un infans, mais
simplement un spes animantis » (ibid.).
Cette vue a été
rejetée par Tertullien (dans Apologie : 9) lorsqu’il a condamné toutes les
formes d'infanticide alors communes à la fois en Afrique à Saturne, à
Jupiter généralement, ou à Mercure en Gaule : "Quant à nous, l'homicide nous
étant défendu une fois pour toutes, il ne nous est même pas permis de faire
périr l'enfant conçu dans le sein de la mère, alors que l'être humain
continue à être formé par le sang. C'est un homicide anticipé que d'empêcher
de naître et peu importe qu'on arrache la vie après la naissance ou qu'on la
détruise au moment où elle naît. C'est un homme déjà ce qui doit devenir un
homme ; de même, tout fruit est déjà dans le germe.”
(The Anti-Nicene Fathers, Vol. III p.25, T&
T Clark -
Eerdmans réimpression de 1986).
À partir
de l'interprétation de Tertullien de la loi biblique
ci-dessus, le fœticide au même titre que l'infanticide est refusé aux
Chrétiens.
Les Grecs, par la
philosophie qui était elle-même un développement religieux du système
hyperboréen (une forme de purification rituelle de la “roue de la naissance”
impliquant la doctrine indo-aryenne de l'âme et de la transmigration), ont
développé le concept de la théorie de l’animation embryonnaire que l’on
retrouve dans le Zoroastrisme. Sans aucun doute, les Zoroastriens ont hérité
cela des Mages, une secte dérivée de l’Animisme néo-babylonien et du
Chamanisme postérieur. Ces sectes sont devenues plus tard de graves rivaux.
Les Hyperboréens ont dérivé leurs formes de chamanisme de la même source.
Ce concept
religieux impliquant l'âme a été transmis aux Grecs via les Hyperboréens.
(Voir J. Burnet,
Early
Greek Philosophy,
1948 pp.
81-84.)
Aristote développa
cette idée afin de soutenir que l'âme du zygote à la conception était
seulement végétative, qu’après quelques jours, elle était animée par l'âme
animée, puis plus tard par l’âme rationnelle. Ses disciples faisaient la
distinction entre l’embryon masculin et féminin en fonction de la date de
l'animation. Le masculin était considéré comme étant animé quarante jours
après la conception ; le féminin quatre-vingts jours (curieusement cela
s’apparente aux périodes de purification après la naissance dans la Bible).
Plus tard, le moment
de l'animation a été fixé à quarante jours pour les deux sexes et les
juristes romains ont adopté ce point de vue. (Leckey,
History of European Morals, Londres 1890 ii 21f.)
Ainsi, une
distinction générale s'est établie entre le fœtus animé et inanimé, qui a
imprégné le droit canonique et le droit romain et a perduré jusqu'à l’époque
moderne.
Augustin devait
étendre la doctrine de l'âme comme 'informatus' et 'formatus' au sein de
l'embryon. L’embryon formatus "est doté d'une âme ; il est un être animé ;
sa destruction est un meurtre, et doit être punie avec la mort." (De
E.R.E. comme ci-dessus). Cela a
été confirmé par le Sixième Concile Œcuménique et, au Moyen-Âge, les femmes
coupables de ce crime ont été condamnées à mort. La destruction de l'embryon
informatus était punie d’une amende.
De cette doctrine
païenne de l’embryon formatus et de son adoption dans l’Église athanasienne,
avec l’adoption de la coutume du baptême des nourrissons, il fut établi que
l’embryon formatus était également baptisé. Augustin avait déclaré que
l’embryon pouvait prendre part à la résurrection et Fulgence a
développé cette idée pour en faire l’aberration païenne selon laquelle
l’embryon souffrait le feu éternel et la damnation de l'enfer sans
baptême. Il ne comprenait pas le concept biblique (provenant d’Apoc. 20)
que tous les hommes, baptisés ou non, prennent part à la deuxième
résurrection.
Les Conciles de
l’Église athanasienne ultérieurement n’ont pas fait de distinction entre les
périodes de gestation, condamnant tout fœticide comme un meurtre. Platon et
Aristote ont tenu la vue normale grecque selon laquelle la mère possédait le
droit à l'avortement. En général, la pratique romaine soutenait que le père
seul avait le droit d'ordonner l'avortement (Balestrini, p. 30f).
La possibilité du fœticide, théologiquement, s’est répandue dans la
société à travers les effets de la théologie babylonienne sur le
Christianisme, par l’intermédiaire de la philosophie grecque et de la Rome
païenne, où l’adoption syncrétique de la théologie chaldéenne et de son
concept de l’âme a permis d’établir une distinction entre les stades du
développement du fœtus. Aucune religion n’a autorisé la destruction du fœtus
animé. L’adoption grecque de la doctrine chaldéenne par la philosophie a
permis la destruction du “fœtus pré-animé” et son adoption par les
Stoïciens, qui voyaient le fœtus comme simplement le fruit de l'utérus, a
permis la destruction du fœtus pour des raisons d'euthanasie, et de pureté
raciale ou de commodité.
Les arguments des temps modernes sont logiquement des extensions des
débats passés de complaisance ; les féministes radicales utilisent la même
rhétorique que les femmes grecques et romaines, motivées par leur propre
intérêt. Il est établi au-delà de tout doute que, théologiquement, au sein
des grands systèmes religieux du monde tels qu’ils se sont développés, le
fœticide est un homicide et il n'y a pas de distinction entre ces deux
crimes. La distinction faite entre les différents stades de développement du
fœtus provient du Zoroastrisme et le dérivé grec de la théologie
chaldéenne, c.-à-d. la philosophie. Cette distinction correspondait, comme
les Grecs l’ont comprise, à celle entre l’âme végétative et l’âme animale.
La position romaine athanasienne chrétienne postérieure s’est développée à
partir de cela et le statut inférieur du fœtus à un stade précoce a été
appelé « embryon informatus ». C’est ainsi qu’a commencé la quête visant à
déterminer à quel moment exactement un embryon
pouvait être tué. Bibliquement et dans les structures islamiques, hindoues
et bouddhistes, la réponse est qu’après la conception, cela n’est jamais
possible ; sauf si (dans le cas judaïque) cela met en
danger la vie de la mère, ce qui semble être l'interprétation correcte des
lois bibliques.
La destruction du
fœtus dans cette instance se distingue de l'homicide par le principe de
restitution. En empêchant le fœtus d’enfreindre le sixième commandement, la
vie de la mère a été restaurée. La mort du fœtus a empêché la mise à mort
systématique de la mère, même si le fœtus n’était pas conscient de ses
actes, il tombait néanmoins sous le coup de la loi dans ce cas. Après avoir
examiné la position théologique, penchons-nous maintenant sur la position
actuelle médicale et philosophique sur la question.
Attitudes modernes à l’égard du fœticide
Au cours des
vingt-cinq dernières années, l'avortement ou le fœticide est passé d’une
action socialement inacceptable et criminelle à un acte accepté par le
public dans le cadre juridique de la plupart des nations les plus avancées
du monde, y compris les pays anglophones, l'Est et la majorité de
l’Occident, l'Europe, l'Union soviétique, la Chine, l'Inde et le Japon.
C’est seulement en Amérique Latine, en Afrique et dans certaines régions
d'Asie que les vieilles interdictions sont toujours en vigueur.
Des changements
spectaculaires dans l’opinion publique ont eu lieu dans tous ces pays
impliquant le concept et le caractère sacré de la vie humaine. L.W. Sumner
(Abortion and Moral Theory
- Princeton, 1981) a examiné ce changement ou tournant radical d’opinion et
fait référence aux travaux de Badgley (1977 pp. 459-460) au Canada, et
Lane (1974, Vol. 2 pp. 20-23) en Grande-Bretagne, qui ont démontré que la
majorité de l’opinion publique est favorable à une politique au moins
modérée permettant l’avortement légal.
Ces changements radicaux dans les mentalités ont
entraîné une
polarisation de l’état d’esprit sur la question de l'avortement dominée
par deux groupes que Sumner voit comme le lobby pro-vie prônant la politique
restrictive traditionnelle et les féministes faisant du lobbying pour la
réforme ou l'abrogation des lois sur l'avortement. "Les objectifs politiques
de ces partis sont manifestement incompatibles" (ibid. p.4). L'avortement
est un problème moral qui, comme il n'y a évidemment aucune action unanime
ou de mauvaise action dans ce cas, mais plutôt une division de l'opinion sur
la question, présuppose donc un conflit d'intérêts, de valeurs ou
d’objectifs.
Ce conflit est en
effet un débat sur l'organisation de la société. Il porte sur la question
de la construction de la famille et la structure de la société. Il soulève
la question de la responsabilité et du but de l'union et de
l'interdépendance entre les individus, ainsi que la responsabilité envers la
pérennité d'une société.
Le débat autour de la
mise à mort d'un fœtus va bien au-delà de l'interruption d'une vie à naître,
il implique la valeur relative de la vie pour les individus au sein de ces
groupes.
Au fur et à mesure que le débat prend
forme, la question ne
porte plus seulement sur la valeur de la vie, mais quand cela doit être
appliqué. La question de savoir ce qui constitue le droit à la vie sur la
base de certains arguments tels que celui de Michael Tooley, va au-delà du
fœtus pour englober des êtres conscients et inconscients, ainsi que ceux
auxquels une valeur ou capacité conceptuelle peut être attribuée. Cela rend
nécessairement la valeur de la vie relative, celle-ci étant diminuée chez
certains individus par un facteur arbitraire tel que la capacité
conceptuelle ou une capacité affaiblie. Ainsi, on doit nécessairement
attribuer à la vie une valeur relative entre les individus, ce qui doit
permettre d’étendre ce concept à l'euthanasie et à autres notions.
L'extermination des
personnes atteintes d'un retard mental ou de troubles psychiatriques
doit suivre d’après ces hypothèses.
Le débat est en train
de devenir une question très émotionnelle de confrontation. Comprendre les
raisons pour lesquelles l'avortement est désiré permet de faire un pas vers
la solution du problème.
Un ouvrage
intéressant a été édité par David Friedman, Van der Tak et Sevilla intitulé Abortion in Psychosocial
Perspective, Trends in Transnational Research
(Springer, New York, 1978).
D’après Abortion Seeking in Switzerland de Kellerhals, Pasini et Wirth cité dans l’ouvrage ci-dessus (aux pp. 34
et suivantes), deux questions sont abordées pour mieux comprendre
l'avortement. La première
concerne le sens social
de l'enfant et la seconde,
le taux élevé d’échecs de contraception.
Le sens d'un enfant
et son identité sociale procèdent de la fonction qu'il remplit. Cet élément,
la visibilité sociale de l'enfant, est en train de changer rapidement en
raison de la nature de la famille contemporaine et du nombre et de la taille
du groupe au sein de la famille qui influencent la fertilité d'un couple.
Premièrement, en
raison de sa nature nucléaire et néolocale le nouvel enfant ne doit pas
“déranger la répartition des
tâches et des responsabilités au sein de la famille d'origine.” (emphase ajoutée).
Deuxièmement, "la nature biblique de la filiation implique qu'aucun groupe
stable et définitif ne peut être formé comme une unité coopérative à côté de
la famille nucléaire." (Ce point de vue est logiquement absurde.)
Troisièmement, "le
mariage par affinité implique qu’en règle générale, les familles d'origine,
en relâchent leur contrôle sur les nouveaux conjoints, le relâchent aussi
bien sur la progéniture de la nouvelle famille."
"Pour résumer,
l'enfant contemporain n’a généralement de sens que pour ses parents et
n’affecte plus l’équilibre et les dynamiques des groupes beaucoup plus
étendus, comme c’était le cas auparavant. Bien sûr, il reste des liens entre
la famille élargie et tel ou tel enfant, mais ces liens ne peuvent pas être
comparés, par leur nature, à ceux qui existaient dans un grand nombre de
sociétés préindustrielles. (Michel, 1972)." (ibid., pp. 37-38)
La fonction sociale
de l'enfant a changé avec la diminution de la taille de la famille. Dans la
grande famille élargie agricole, l'enfant avait une fonction économique
perçue et une fonction de main-d’œuvre dans les entreprises familiales dès
son plus jeune âge. La prise en charge sociale des jeunes était un facteur
réciproque dans la prise en charge des personnes âgées et, dans la famille
élargie, cela était mutuellement interdépendant.
Cela avait un effet
négatif sur le couple sans enfant et pouvait conduire à la procréation pour
des raisons de statut, mais en général la richesse de la nation était servie
par le maintien d'une base démographique jeune et stable, qui
tendait à être constituée d'agrégats
de familles élargies dans l’environnement du village/comté. Les enfants
en bonne santé et les familles stables étaient généralement considérés
comme des bénédictions de Dieu, ce qui constituait en soi un incitatif.
Avec l'urbanisation et la famille nucléaire, le rôle de l'enfant s'est
réduit et sa présence sociale s'est amenuisée. La sécurité sociale a
créé l'illusion de transférer
la responsabilité des soins aux personnes
âgées
à la société sans se rendre compte que la société était simplement une
famille élargie. Il en a résulté un rétrécissement de la base démographique
et un vieillissement de la population.
La conséquence
économique inévitable est un fardeau toujours plus lourd pour un nombre
toujours plus restreint de personnes. Cette conséquence n’est cependant pas
encore pleinement réalisée.
Nous sommes
actuellement dans une phase de transition entre la famille nucléaire et la
famille désintégrée, mais nous y reviendrons plus tard.
La naissance d'un
enfant est devenue moins inévitable et moins souhaitable. Les femmes en sont
venues à considérer les coûts de la procréation comme pouvant être
différés et comme une interférence dans un monde matérialiste.
L’accouchement rend la femme plus vulnérable que l'homme et quand elle se
voit impliquée dans une lutte pour le pouvoir et la richesse à des fins de
satisfaction personnelle avec une sécurité à court terme, l'enfant est
éliminé comme un obstacle.
Les relations de
couple durables sont en baisse en raison de l'évolution des perceptions
sociales et de la recherche du plaisir personnel. Les relations familiales
qui se désintègrent renforcent la tendance au divorce ou aux relations de
facto (relations de concubinage) et transitoires réduisant encore davantage
l'incitation et l'environnement propices à la procréation.
L'aide apportée au
couple ou à la mère célibataire diminue, (surtout si on la compare avec la
famille étendue préindustrielle). L'assistance apportée par la sécurité
sociale ou d'autres membres de la famille est d'une importance mineure. En
Australie, l'assistance, bien que raisonnable économiquement, ne concerne
pas les domaines les plus importants, qui sont plutôt psychologiques et
environnementaux que matériels. L'enfant dispose d’un environnement moins
favorable que dans le cadre de la famille élargie. Les pressions exercées
sur la mère augmentent, ce qui accroît la demande pour l'avortement.
Kellerhals et les autres soulèvent un point important dans leur document.
"L’accouchement
comporte deux aspects, l’un concret et l’autre symbolique. Dans la Suisse
traditionnelle, ainsi que dans d'autres sociétés, l'aspect concret provient
des fonctions ‘matérielles’ de l'enfant ; tandis que l’aspect symbolique se
trouve dans l’expression de la relation du couple avec Dieu ou le groupe
élargi. Dans notre société actuelle, l'aspect concret réside dans les
satisfactions émotionnelles que le couple attend de son enfant, tandis
que l'aspect symbolique réside dans l'expression de la relation affective
entre mari et femme, dont l'enfant en est le témoignage.
En conséquence,
l'enfant n'a de sens que si le couple convient que la qualité de leur
relation justifie qu’elle soit symbolisée par la procréation et
que l'investissement nécessaire pour élever un enfant est plus gratifiant
que d'autres activités avec lesquelles il est en compétition, par exemple,
le voyage, l’implication professionnelle de la femme, l'amélioration du
niveau de vie du couple, etc. Si ces deux conditions ne sont pas réunies,
avoir un enfant peut sembler être un fardeau insupportable.” (ibid., p. 39).
La valeur de l'enfant
change ici de la continuité d’enfant, d’adulte potentiel et de facteur
économique à une situation où "l'enfance devient un âge privilégié doté de
sa propre richesse, de sa propre valeur, et de son propre mode d'équilibre
quantitativement différent de celui de l'adulte" (ibid.). L'existence de
l’enfant dépend entièrement de la mesure dans laquelle il peut satisfaire
ses parents.
L'enfant devient
un objet qui doit posséder "tous les attributs de normalité et de modernité
attendus par les parents” (ibid.).
Cela
a vraiment englobé le conflit entre les besoins de la société dans son
ensemble et les perceptions des couples ou des mères célibataires.
Les exigences pour le
maintien d'une société stable et saine avec une population équilibrée sont
en fait conflictuelles avec les décisions prises par des individus ou des
couples issus de familles nucléaires ou en voie de désintégration, sur la
base de considérations matérialistes ou hédonistes.
L'augmentation de
l'aide financière aux mères ou aux couples et une meilleure couverture de
sécurité sociale ne peuvent pas aider à réduire radicalement le nombre de
demandes d'avortement.
Les problèmes se
situent dans le statut culturel de l'enfant, l'attitude pour stabiliser les
unités familiales et surtout le rôle de la maternité en soi.
Contrôle des naissances
Les attitudes à
l'égard du contrôle des naissances ont une importance considérable dans
l'incidence de la demande pour l'avortement. Les méthodes de contrôle des
naissances utilisées par les candidates à l'avortement dans le cas de la
Suisse sont les suivantes : -
Aucune méthode
31,2%
Méthode du cycle
27,6%
Coït interrompu
16,0%
Pilule,
stérilet diaphragme
16,5%
Préservatif
Autres méthodes
8,7%
Le
faible niveau d'utilisation de contrôle des naissances n’est pas unique
à cet échantillon. Selon l'étude, d'autres études sur le même sujet ont
produit des conclusions semblables (Bassand, Kellerhals & Wirth
1974) (ibid.).
Les chiffres se
répartissent comme suit : -
Aucune Méthode
: 80% des couples occasionnels/non mariés n’ont pratiqué aucun contrôle des
naissances ; 15% des couples mariés.
Méthode du cycle :
une surreprésentation des catholiques a révélé l'enquête (voir p. 41
concernant le conflit idéologique).
Le coït interrompu
: 80% d’italiens/espagnols ; 20% de Suisses (et majoritairement
catholiques).
Pilule, stérilet
diaphragme, Condom [Préservatif] : répartition supposée égale.
Autres méthodes
: répartition supposée égale.
Les chiffres montrent
que la grande majorité de ceux qui demandent l'avortement dans l'exemple de
la Suisse sont catholiques et révèlent un conflit idéologique. Ceci ajoute
davantage à la limitation de l'information disponible concernant le contrôle
des naissances et les niveaux d'éducation limitent davantage l'information.
Une caractéristique intéressante de l'étude est que la position idéologique
était rarement donnée comme raison pour ne pas pratiquer la contraception à
partir du tableau à la p. 43, sans doute parce que l'avortement est de la
même façon interdit. L'enseignement théologique induit donc un conflit
psychologique intense. Seulement 3% des 906 femmes participant
à l'étude avaient l'intention de recourir à l'avortement comme principale
méthode de contrôle des naissances. Pourquoi alors 97% d’entre elles se
sont-elles retrouvées "dans une situation qui leur était physiquement et
psychologiquement inconfortable ?
La réponse semble
être que beaucoup de gens n’ont pas pu surmonter les tabous psychoculturels
liés à la décision de pratiquer la contraception," (ibid. p. 42), mais ont
été en mesure de justifier, a posteriori, l'avortement par des raisons
économiques ou le bien-être des autres enfants, etc.
Parfois, il existe
également un profond désir de grossesse, "parfois tellement viscéral et
émotionnel que cela peut déjouer toute tentative de planification de la
famille. Cela s'explique par une forte base culturelle qui considère
l'enfant comme l'accomplissement de la normalité, du pouvoir, etc., de sorte
que le désir de grossesse peut exister mais pas le désir d'avoir un enfant.
Cela s’est avéré particulièrement vrai pour les adolescentes et les
femmes de plus de quarante ans.
Les informations
insuffisantes et l'aversion pour la contraception ont abouti à la passivité
dans l'utilisation de la contraception, mais n’ont pas restreint la
sexualité.
Parfois les femmes
qui avortent à plusieurs reprises affichent des tendances sadomasochistes
(Pasini 1974), exprimant de l'hostilité ou la punition implicite de
relations sexuelles remplies de culpabilité ou comme l'épiphénomène d'un
modèle de comportement orienté vers l’échec. Les femmes qui avortent à
plusieurs reprises comprennent environ 15% de l'échantillon.
On peut dire qu’il y
a un profond désir de grossesse chez les femmes qui, associé à la
désintégration des relations familiales, à une préoccupation égocentrique et
à une soif de pouvoir sur les autres, se résulte en une poussée ou tendance
sociale qui n’est pas contrôlée adéquatement par l'éducation ou la
sensibilisation et la responsabilité sociales. Cette situation est encore
aggravée par une position religieuse absurde sur la contraception qui ne
fait pas logiquement la distinction entre les parties et une structure
composite qui se développe.
La question de la
taille optimum de la famille est une question distincte qui relève de la
planification sociale avancée.
Lorsque l'État n'a
pas de position théologique, alors la disponibilité et le recours à
l'avortement s’accélèrent, souvent par la directive de l'État.
Lorsque le contrôle
de la population est un facteur important, alors l'avortement devient une
forme passive normale dans ces structures.
Pour un État qui n’a
pas de valeurs morales absolues telles que la loi biblique, alors le
relativisme moral produit des décisions variables sur le droit à la vie.
On pourrait déduire
de la punition infligée à David pour avoir dénombré Israël que la
planification et le contrôle démographiques sont contraires à la Bible. Ceci
n’est probablement pas correct, puisque la question portait sur la
dépendance sur Dieu par la foi, pas par la force du nombre.
L'avortement, la jurisprudence et la parentalité
L’opinion selon
laquelle les féministes ont tendance à affirmer qu'elles seules ont des
droits sur leur corps et qu’un fœtus peut être vu comme une intrusion
indésirable sur leur droit exclusif de jouir de leur corps est fallacieuse.
L'avortement a été
considéré non seulement comme un acte immoral, mais aussi comme
un crime pendant des siècles. Dans le droit pénal britannique, l’avortement
a toujours été une infraction pénale. Patrick Devlin dans
Enforcement of Morals
(Oxford impression de 1987) a attiré l'attention sur
la relation entre la morale et le droit pénal et sur certains aspects du
rapport du Comité sur les délits homosexuels et la prostitution connu sous
le nom de Rapport Wolfenden. Ce rapport a eu un impact singulier sur le
champ de jurisprudence en ce qu'il exposait "clairement et soigneusement ce
qu’il estime être la fonction de la loi par rapport à ses sujets." (p. 1)
(Cette ‘déclaration de la philosophie du droit’ a été débattue à la Chambre
des Lords le 4 décembre 1957 - Hansard Lord debates, Vol. CCVI, p. 738 -
et l'archevêque de Canterbury à la page 753 et Lord Denning à la page 806 y
ont contribué). Devlin commente que “des ajouts législatifs au droit pénal
sont trop souvent faits sur le simple principe selon lequel : ‘il devrait y
avoir une loi contre cela. L'adultère, la fornication et la prostitution ne
sont pas, comme l’indique le Rapport (paragraphe 14), des infractions
pénales : l'homosexualité entre hommes est alors une infraction pénale, mais
entre les femmes ça ne l’est pas", etc. La tradition veut que
l'homosexualité féminine ait été omise des lois pénales en raison de la
réticence de la part du Premier ministre d’alors à offenser la reine
Victoria en lui faisant accueillir une
telle proposition comme un fait.
Le comité a exprimé
sa position sur la fonction du droit pénal (paragraphe 13) comme suit :
“'Notre propre formulation de la fonction du droit pénal en ce qui concerne
les sujets de la présente enquête. Dans ce domaine, sa fonction, telle que
nous la concevons, est de préserver l'ordre public et la décence, de
protéger le citoyen contre ce qui est offensant ou préjudiciable, et
de fournir des mesures de précaution suffisantes contre l'exploitation et la
corruption d’autrui, en particulier ceux qui sont spécialement
vulnérables parce qu'ils sont jeunes, faibles physiquement ou mentalement,
inexpérimentés, ou dans un état de dépendance physique, officielle ou
économique particulière. Ce n’est pas, à notre avis, la fonction de la loi
d’intervenir dans la vie privée des citoyens ou de chercher à faire
appliquer tout modèle particulier de comportement, plus que ce qui est
nécessaire pour mener à bien les buts que nous avons décrits” (cité par
Devlin, p. 2).
Au paragraphe 61, le Comité a déclaré ce qu'il considère être une position
décisive, "à savoir, ‘l'importance que la société et la loi devraient
accorder’ à la liberté individuelle de choix et d'action en matière de
moralité privée. À moins que la société, agissant par le biais de la loi, ne
tente délibérément d'assimiler la sphère du crime à celle du péché,
cela doit rester le domaine de la moralité et de l'immoralité privées qui,
en termes brefs et bruts, ne relève pas de la compétence de la loi. Dire
cela ne signifie pas cautionner ou encourager l’immoralité privée."
(Devlin pp. 2- 3).
Nous avons vu que
l'avortement est théologiquement inacceptable tout comme l'adultère, la
fornication, la prostitution et l'homosexualité. Pour passer au domaine
philosophique de la jurisprudence, une fois qu'il a été divorcé
d'une règle morale arbitraire, le Comité considère (dans le cas de la
prostitution) qu’aucun argument ne peut être avancé, indique le Rapport,
pour tenter de rendre la prostitution en soi illégale (paragraphe 224). Or,
cette distinction elle-même doit être basée sur une théorie de la causalité
qui ne reconnaît aucun absolu moral ou métaphysique. Cependant, même en
admettant le relativisme moral et les concepts de la moralité privée
nécessaires au maintien de l'admission des quatre positions qui précèdent,
du point de vue philosophique de la loi et de la jurisprudence, cela ne peut
être étendu à l'avortement. Compte tenu de la vulnérabilité particulière des
jeunes, des personnes faibles physiquement ou mentalement, des personnes
inexpérimentées et de celles qui se trouvent dans un état de dépendance
physique ou officielle particulière, l'avortement ne peut être autorisé et
il est du devoir de la loi d’intervenir.
Le fœtus tombe au
sein de chacune de ces catégories. La thèse selon laquelle le fœtus n’a pas
le concept de X, et que de ce fait, n'a pas de droit à l’égard de X doit
être rejetée en raison de la fonction de la croissance, de l'expérience et
de la dépendance nécessaire. Tooley et d'autres contesteraient ce point.
Dans l'application de
la loi, Devlin attire l'attention sur la distinction entre le criminel et le
quasi-criminel, le mala in se et le mala prohibita qu'il voit
comme de plus en plus floue. Il soutient la théorie avancée par le Dr
Goodhart (dans English Law and Moral Law, 1953, p. 18) à
partir de celle de Sir Frederick Pollock. Devlin dit :
"Le sens du devoir
qui pousse le citoyen à obéir à une loi qui est bonne en soi est, je crois,
d’une nature différente de celui qui conduit à obéir à
une réglementation destinée à garantir un résultat positif. Dans le premier,
le jugement de l'État et celui du citoyen sur ce qui est bien et ce qui est
mal doivent coïncider, et l'obéissance à la loi est donc une fin en soi ; en
y obéissant, le citoyen fait une bonne chose. Dans le second cas,
leur jugement sur le bienfait du but doit
coïncider mais
leur jugement sur l'efficacité et la pertinence des moyens choisis
pour atteindre ce but ne coïncident pas nécessairement. Souvent,
ce n'est pas le cas, mais le citoyen accepte que le choix des moyens soit laissé à l'État et,
pour cette raison, il obéira à une loi qu'il peut juger très stupide."
(Devlin, p. 31).
L'homme ordinaire
pense toujours que le mot « crime » est honteux ou moralement répréhensible.
"Mais on ne peut pas s’attendre à ce qu’il continue à agir ainsi
pour toujours si la loi brouille les mœurs et les règlements sanitaires et
lui enseigne à ne pas respecter davantage les Dix Commandements que les
règlements relatifs au travail du bois” (Devlin, p. 31).
Devlin fait une distinction entre les infractions pénales et quasi pénales
et les délits civils. Il y a une progression graduelle entre le concept
pénal de "qui doit être puni" et la question des délits civils qui implique
"qui doit payer." Devlin croit qu'il est "important d'établir comme
convention une ligne plus claire que celle qui existe à présent pour
marquer la limite au-delà de laquelle toute nouvelle intrusion ne devrait
pas aller." (Devlin, pp. 32-33). C’est cette distinction floue entre mala
in se et mala prohibita qui invite les arguments de commodité en
faveur de l'avortement.
La féministe avance
des arguments de commodité parce qu'elle ne reconnaît pas l’avortement comme
un acte mala in se. Elle ne reconnaît aucune responsabilité envers le
tiers, le père, ni aucune responsabilité ou droit envers le fœtus ; ni
aucune responsabilité envers la famille élargie en tant que société.
On passe ainsi de la
position théologique de mala in se aux
proscriptions civiles de mala prohibita. Le concept avancé est que,
lorsque la base théologique est enlevée de la loi, le “crime sans victime”
n’est plus un mala in se mais un mala prohibita et peut donc
être décriminalisé en modifiant la loi.
C’est précisément sur
cette question que la position théologique elle-même échoue. Les
Dix Commandements ont été modifiés par la faction athanasienne de l’église
chrétienne et le commandement de garder le jour du Sabbat a été supprimé par
le Concile d'Elvire et le Concile de Laodicée, qui ont interdit l’observance
du Sabbat et l’ont substitué par le culte du dimanche. Cette prétention de
changer la loi faite par la faction athanasienne exclut tout recours à la
loi comme un absolu, de sorte que tout argument athanasien selon lequel une
action est mala in se en
raison de proscription biblique peut être réfuté.
La conséquence du
relativisme théologique
a été un glissement, dans le
cadre de l'éthique de la jurisprudence, des infractions qui étaient
bibliquement mala in se vers des infractions simplement civilement mala prohibita.
Cela a eu lieu avec l'adultère, la fornication, la prostitution et
l'homosexualité en raison des définitions et de la vue de la province de la
jurisprudence telle qu’avancée par le rapport Wolfenden. À partir de la
définition ci-dessus cependant, une telle position n’est pas ouverte à
l'avortement, parce que le cadre même du droit moral et civil devrait
être réécrit.
L'avortement est mala
in se en raison d’une vision traditionnelle de la vie accordée au fœtus.
Pour effectuer le transfert dans la catégorie de mala prohibita, il
faut nier que le fœtus ait quelques droits que ce soit, y compris le
droit à la vie et que la vision traditionnelle est mauvaise. La position de
vulnérabilité particulière, qui est une préoccupation spécifique de la loi,
est toutefois étendue aux jeunes. Il faut donc soutenir que le fœtus n’est
pas jeune, il est quelque chose de tout à fait distinct de l'intérieur vers
l'extérieur de l'utérus. Ceci est un point de démarcation, mais pas d’une
division défendable des droits. Son état de dépendance physique
particulière est n’est guère inférieur à celui d’un nourrisson ; par
conséquent, nier ses droits au motif de son stade de développement
reviendrait à réduire les droits de tous les enfants en bas âge ou les
personnes en position de dépendance physique particulière. Cette question
est une grave préoccupation pour les déterminations de la
jurisprudence.
La faiblesse physique
ou mentale
spécifique qui empêche le fœtus d'avoir droit à X parce qu'il n'a pas
de notion de X doit également s’étendre aux faibles d’esprit ou même aux
inexpérimentés. Le fait qu'une personne n'a pas de concept du droit de la
responsabilité civile n’exclut pas cette personne d’être protégée par son
application ou d’avoir droit à cette protection. Il ne s’ensuit pas non plus
qu’un manque d'une notion au sein du code criminel réduise la responsabilité
de l'État de se saisir de l'affaire au nom d'une partie lésée. Une victime
de meurtre n'a pas de notion de X ni aucune autre notion, mais les droits de
l'individu sont tout de même pris en charge par l'État. L'argument selon
lequel la victime possédait une notion passée de X s’applique également à
une personne mentalement déficiente, lésée ou âgée, ou dont la qualité de
vie est diminuée d'une manière ou d'une autre. Si un concept de
vie est nécessaire pour soutenir le droit à la vie en vertu de la loi, alors
il doit s’ensuivre que les gens lésés et les gens retardés ont un droit à
l'existence réduit au point où l'euthanasie doit être autorisée. Le concept
de vulnérabilité particulière qui constitue la base de la préoccupation de
la jurisprudence ne peut tenir. La conséquence de son élimination est
l'anarchie absolue et la survie du plus apte. Il est communément admis, et
Tooley le soutient, qu'il est mauvais de faire souffrir le fœtus en raison
de sa vulnérabilité. Cependant, Tooley et d'autres soutiennent qu'il est
permis de tuer le fœtus si cela se fait sans douleur. La science moderne a
démontré que cela ne se fait pas sans douleur et que le fœtus est déchiré
membre par membre dans l'utérus et, dans certains cas, survit à l'avortement
tardif par injection saline et est ensuite assassiné à l'extérieur de
l'utérus et découpé en morceaux, souvent pour être vendu.
Les changements
génétiques qui surviennent chez l’espèce humaine, tels que ceux mentionnés
par Tooley à la page 66, et qui sont tels que les individus concernés ont la
capacité mentale de poulets, rendent ces derniers vulnérables aux espèces
non humaines qui pourraient les tuer. Ce n’est pas une question de savoir si
c’est bien ou mal de les tuer dans un sens moral, comme Tooley semble le
suggérer indirectement, mais plutôt du fait que l'espèce humaine perdrait le
facteur qui la rend dominante et redeviendrait une espèce vulnérable
qui constituerait la proie pour les plus intelligents et agiles prédateurs.
Les préoccupations d'une espèce en matière de moralité et d'éthique
découlent de ses capacités rationnelles. Plus
ces capacités sont faibles,
plus le retour à
la règle de la loi naturelle et de la survie du plus fort est grand. Les
autres espèces dont les femelles ou les groupes parentaux tuent leurs petits
ne font que s'autoréguler ou sont vouées à l'extinction.
C’est précisément la
puissance de notre pensée rationnelle qui nous confère la domination et la
responsabilité morale de protéger non seulement les plus faibles de l'espèce
humaine, mais aussi d’assurer la survie de toutes les espèces, même d'un
point de vue purement prédateur. L'obligation morale de base et le droit
fondamental consistent à garantir le droit d’exister de chaque espèce, tel
que l’exige la loi biblique. Cette obligation au sein de
notre espèce définit des règles spécifiques concernant la destruction de
notre propre jeunesse qui est également réglementée par la loi biblique et
une théorie de l'obligation sur laquelle elle repose, ainsi que
l'obligation de faire vivre au sein de la création dont nous sommes
responsables. Ces obligations seraient imposées aux êtres rationnels
dominants de tout système, et les problèmes moraux et éthiques et la
réglementation s'appliqueraient de la même manière.
De la position de la
vulnérabilité particulière, l'avortement doit être considéré comme mala
in se et un crime qui doit être repris par la loi.
En ce qui concerne
la question de la responsabilité envers les autres, la femme n’est pas seule
dans cette affaire. Il y a trois parties en présence : la femme, l'homme ou
le père et le fœtus ou le tiers. Jusqu'à ce que la femme conçoive, il y a
seulement deux parties et chacune a une obligation envers l'autre pendant la
durée de l'acte ou de la relation. Lorsque la conception se produit, une
tierce partie entre dans l’entente sans le consentement ou l'accord et les
parties initiatrices, par leurs propres actions, créent une obligation
au sens contractuel pour les trois parties. Les deux parties initiatrices
ont une obligation et un intérêt l’une envers l’autre. La femme, par son
action, a renoncé à son droit exclusif de jouir de son corps, tout comme l'a
fait l'homme quand ils ont entrepris l'acte. La femme, en s'engageant dans
une relation sexuelle, a donc sciemment conclu une relation qui, d’une
part, consiste à rendre service à son partenaire comme l’homme lui rend
service, mais qui, d'autre part, par la création d'une tierce partie à la
procédure, consiste à rendre service à la tierce partie ainsi qu’à la
deuxième partie, et cela est bien établi en droit de la responsabilité
civile. Les parties se trouvent donc sous une situation pénale, quasi pénale
et de responsabilité civile. L'État (et en tant que famille élargie) a un
intérêt établi dans cette situation et devient la quatrième partie avec des
intérêts, des droits et des obligations qui ne sont pas moindres que ceux
des autres parties. Ainsi, la structure de la loi biblique et l'obligation
de faire vivre, ainsi que les exigences de la loi et son reflet dans la
jurisprudence ne peuvent pas simplement être rejetées.
Robert Goodin a donné la définition suivante (dans
Protecting
the
Vulnerable, University of Chicago Press, 1985, p. 65) telle qu’elle est définie
dans le "Second Restatement of Torts" américain'
(Prosser 1965, Sec.323).
"Celui qui
entreprend, à titre gratuit ou contre rémunération, de rendre à autrui des
services qu’il doit reconnaître comme nécessaires à la protection de cette
personne ou de se biens, est responsable envers celle-ci pour des dommages
physiques résultant de son incapacité à exercer une diligence raisonnable
dans l'exécution de son engagement ; si, (a) son manquement à cette
obligation augmente le risque de tels dommages, ou (b) les dommages sont
subis en raison de la confiance accordée pat l’autre partie à cet
engagement.
L'idée selon laquelle
en mettant fin à la vie du fœtus sans douleur nous ne lui causons aucun
préjudice est une aberration grave dans l’esprit de ceux qui l’avancent.
Nous causons un préjudice à toutes les parties concernées par l'avortement,
tant sur le plan mental et physique que sociologique.
Prenons l'exemple
d'un médecin qui n'a aucune obligation de s'arrêter pour aider une victime,
mais qui, une fois qu'il le fait, est tenu en vertu du droit de la
responsabilité délictuelle "d'exercer les soins raisonnables pour mettre fin
à ses services de manière à ce qu’il n’y ait pas de risque déraisonnable de
préjudice... ou de les poursuivre jusqu'à ce qu'ils puissent être ainsi
terminés." (ibid.)
Le professionnel ou
la personne qui entreprend le mécanisme "n’a pas la liberté d'interrompre
ses services tant que le patient n’est pas hors de danger ou que d'autres
dispositions aient été prises pour assurer ses soins" (ibid.).
Goodin suggère que
“la relation entre le professionnel et le client n’est pas (et ne devrait
pas être) considérée comme étant principalement une relation
contractuelle ou quasi-contractuelle. La raison en réside dans le pouvoir de
négociation inégal des deux parties au contrat putatif." En plus des
inégalités entre le professionnel et le client cataloguées par Bayles (1981,
64) et citées par Goodin (ibid.) ; le fœtus est encore plus désavantagé.
Cette relation
caractérisée par un déséquilibre du pouvoir de négociation entre les deux
parties est précisément le domaine de vulnérabilité particulière qui relève
de la province de la jurisprudence et qui fait passer cette relation d'une
relation purement contractuelle ou quasi contractuelle à une relation qui
enjoint l'État d'agir.
De nombreux facteurs
influencent les décisions d'une femme, mais celle-ci n’est soumise à
aucune contrainte ni obligation de s’engager dans un acte sexuel (à
l’exception du viol) sans son consentement et, de ce fait, s'expose à une
responsabilité non seulement envers son partenaire masculin, qui est exposé
à des pertes réelles et potentielles, à la fois physiques et psychologiques,
mais aussi envers un tiers qui sera tributaire de cette femme, d’abord de
manière totale dans de son utérus, puis de manière continue et décroissante
jusqu'à l'âge adulte ou jusqu'à ce que d'autres méthodes appropriées de
soutien soient obtenues par choix
La femme a la
responsabilité de s’engager dans l’acte sexuel en vertu de son obligation
conjugale et, de cette obligation, découle une obligation envers la société
de perpétuer la vie humaine. Cette obligation découle de son rôle dans la
société et de sa direction par les textes religieux, ainsi que des
engagements attendus d’elle dans le cadre du mariage. L'acte n’est donc pas
un acte de satisfaction hédoniste, mais plutôt une obligation sérieuse,
quoique plutôt agréable, qui ne se limite pas aux désirs et aux envies d'une
seule partie, mais s'étend à la société.
La progéniture du
criminel et de la prostituée, bien que considérée comme une perversion de la
relation conjugale, enjoint encore un tiers impuissant qui devient la
responsabilité de la société. Si la société veut décriminaliser la
prostitution, elle devra cependant maintenir sa responsabilité envers
le fœtus en vertu des obligations morales de la jurisprudence de
protéger les personnes vulnérables. Lorsqu’une société adopte des
règlementations qui ont des effets néfastes sur la société, elle doit
accepter et supporter le coût de ces décisions. Lorsqu'elle autorise des
comportements qui aboutissent à des produits finis défectueux, elle doit en
assumer la responsabilité.
Dès le moment de la
conception, le zygote entre dans une réalité et une potentialité d’être qui
ne cessent ni ne diminuent, (jusqu'à la mort dans le sens théiste ou la mort
cérébrale dans le sens athée).
D'un point de vue
purement athée, en considérant le corps humain comme un simple mécanisme
évolutif, on peut faire valoir qu'il doit y avoir une prise de conscience de
l'existence comme un concept pour justifier le maintien de la vie. Comme
précédemment indiqué, pour avoir un droit de X, il faut avoir un concept de
X. Tel est l'argument de Tooley, et ses critères, lorsqu’ils sont liés au
droit à la vie, permettraient l'avortement, l'infanticide et l'euthanasie de
façon différentielle. Il pense que la rationalité est hors de propos. Ce
n’est pas elle qui est diminuée, mais plutôt le sens des droits. La
prémisse selon laquelle, parce que la prise de conscience de
l'existence n’est pas présente ou 1imitée, la potentialité est diminuée chez
l'enfant et donc son droit à la protection en vertu du droit criminel
normal, quasi-criminel et de la responsabilité délictuelle est erronée. La
société dispose également d'un droit de la potentialité d'être qui l'emporte
sur les désirs des individus, et les conditions qui permettront d'optimiser
la croissance du groupe en tant que mécanisme interdépendant sain sont
établies. La mise en place du système perverti nazi et son génocide
provenaient de cette idée et de sa mauvaise application.
Indépendamment de
l'absolutisme religieux qui de lui-même interdit le fœticide, la société
établit une loi morale qui maximise l'utilité à long terme, et cela est
nécessairement en conflit avec la maximisation de l'utilité dans le cas
individuel.
Une fois qu’une femme
conclut un accord, pour avoir des relations sexuelles soit gratuitement soit
contre rémunération, dont le résultat implique nécessairement la possibilité
de la conception, elle s'engage expressément envers les parties de cet
accord à ne pas abandonner aucune des parties tant qu’elles ne sont pas hors
de danger ou, en cas de conception, tant qu'aucune autre solution n'a été
trouvée pour la prise en charge de l'enfant. Cette obligation n'est levée
que lorsque la vie de la mère est en danger, tel que traité précédemment.
Le point de vue de la
mère en matière de légitime défense et son désir de se débarrasser du fœtus
constituent un problème psychologique grave et elle a besoin d'aide à cet
égard.
L’enlèvement du
fœtus, même dans un environnement artificiel où il pourrait être maintenu en
vie jusqu'à sa maturation, ne l’acquitterait pas de cette obligation en
raison de la dépendance affective et psychologique du fœtus à l’égard
de son hôte, à savoir la mère.
De même, l’homme a
une responsabilité égale dans cette affaire et cela doit continuer. L'État a
de même à la fois une responsabilité et un droit en la matière, et le
soutien de la nation ou des groupes familiaux élargis justifie une
législation et une protection.
Prétendre que le ou
les individus ne sont pas tenus de ne pas tuer le fœtus parce qu'ils
n’ont pas ou ne peuvent pas avoir le droit à la vie en raison d’une
limitation conceptuelle est une tentative de trouver une position de
convenance qui permettrait la destruction de ceux qui se trouvent à des
stades vulnérables de leur existence où leur utilité marginale pour l'État
est la plus faible ou leur inconvénient pour l'individu le plus grand. Tel
que déclaré, ceci est contraire aux obligations de la jurisprudence. Cela
implique une descente nécessaire dans la barbarie à la suite de l'hédonisme,
mais plus particulièrement, cela traite des symptômes d'un problème social
dont le fœticide et l'infanticide ne sont que deux exemples. L'évolution du
statut de l'enfant et de la famille a déjà été traitée précédemment. Les
limites conceptuelles sont inhérentes aux étapes les plus importantes du
développement de l'être humain et celles-ci donnent lieu à des protections
et des sanctions juridiques rapides en matière d'éducation et de
développement.
Les droits des personnes vulnérables
Le fait qu'une partie
soit vulnérable dans le cadre d'un contrat ou d'une activité ne diminue en
rien ses droits ou sa valeur. Selon Prosser, "le devoir de celui qui prend
en charge une personne sans défense est comme suit : -
"Une personne qui,
sans y être tenue, prend en charge une autre personne, est responsable
envers cette dernière de tout préjudice corporel qui lui est causé par :
Le fait que l'acteur
n'ait pas pris les précautions raisonnables pour assurer la sécurité de
l'autre personne pendant qu'il en avait la charge, ou le fait que l'acteur
ait cessé de lui apporter son aide ou sa protection, si cela a eu pour
conséquence de laisser l'autre personne dans une situation pire que celle
dans laquelle elle se trouvait lorsque l'acteur en a pris la charge.
Lorsqu'une victime ne
peut obtenir réparation, l'État a la responsabilité de demander réparation
comme dans le cas d’un homicide. Cela s’étendrait logiquement aux dommages
causés au fœtus par la drogue ou l'abus.
En raison de la
vulnérabilité du fœtus due à sa dépendance, à son inconscience conceptuelle
et à son impuissance, la société a l'obligation de légiférer pour empêcher
qu'on lui impose indûment un produit défectueux résultant de la négligence
des parents. L'essence du problème est que l’individu tente d'échapper à ses
responsabilités et à ses obligations en recourant à l'avortement et que
l'État, en raison des propositions fallacieuses du déterminisme culturel
dispensé par ses écoles de psychologie, de sociologie et d’anthropologie,
est de plus en plus réticent à légiférer pour réglementer la conduite
humaine, aggravant ainsi sa propre dégénérescence.
Venir à l’existence
On peut faire valoir
que le fœtus n’est pas dans une situation moins favorable par l'avortement
que par le fait de ne pas avoir été conçu. Ce n’est pas logique. Il est
moralement responsable d’éviter la conception d'un enfant dans des
circonstances qui ne maximiseront pas son bien-être. Cependant, ce n'est pas
la même chose de diminuer sa réalité et son potentiel d'existence en le
tuant dans l’utérus. L’interruption de la vie est appelée fœticide jusqu'à
la naissance, infanticide lorsqu’il s’agit d’un enfant, homicide lorsqu’il
s’agit d’un adulte, si elle n’est pas sanctionnée ; c’est appelé exécution
ou euthanasie si elle est sanctionnée, et divers noms selon l'auteur de
l'acte, à savoir le parricide, le matricide, etc. Ce crime reste cependant
un meurtre s’il est prémédité. L’homicide accidentel dans le cas de la
légitime défense n’est pas un acte prémédité et n’entre pas dans cette
catégorie.
Tout comme aucun
tribunal ne pardonnerait une personne qui abandonne le sauvetage d’un homme
qui se noie, sans bonne raison, (i. e. danger pour la vie de l'autre partie)
et s’éloigne, simplement parce que le rescapé était in extremis avant
le début du sauvetage, il en va de même pour le fœtus et la responsabilité
parentale. La potentialité post mortem d'être dans un contexte religieux ne
fait que renforcer cette position, car elle implique l'existence d'un
dessein divin que le fœticide vient délibérément contrecarrer.
Quand une société
abroge sa responsabilité de protéger ses membres les plus vulnérables, en
particulier ceux qui ont une potentialité réelle et expresse d'être, alors
cette société est dans un stade avancé de décadence morale comme en témoigne
l'histoire des nations qui l’ont pratiqué et leur désintégration, telle
qu’observée par les sages en leur sein et expliquée ici. La manifestation
sociale de cette décadence, le crime de fœticide ou d'infanticide, n’est
qu’un symptôme tardif. La répression du symptôme ne guérira pas la bête ;
seulement sa complète réorganisation permettra d'atteindre un tel but
ou d’accomplir un tel exploit.
Le point de vue
libéral sur l'avortement
Le point de vue
libéral sur l'avortement offert par Tooley dans l’ouvrage
Abortion and Infanticide
se penche sur la notion des droits et des intérêts
(plutôt que le point de vue des droits et des désirs tel que le conçoit
Hursthouse). L'extension de l'argument de la destruction de la potentialité
que l'on trouve chez le fœtus à d'autres espèces n’est pas pertinente ici.
L’exemple de Tooley
de la non-destruction de l’individu atteint de lésions cérébrales est un
exemple d'absurde réduction. Le corps humain est incapable de survivre dans
cet état sans intervention soutenue et continue de la part des autres. Les
lésions cérébrales se produisent à des degrés divers. Souvent, quand il y a
des dommages significatifs au cerveau, l'individu fera face à un processus
continu de régénération, le cerveau non endommagé prenant le dessus des
activités des zones endommagées restaurant lentement la vue et la pensée.
Habituellement, lorsque le cerveau n’est pas suffisamment endommagé, il aura
assez de tissu en bon état pour permettre une respiration sans assistance et
il reprendra lentement ses fonctions. Après une période de respiration
assistée et de coma, cela deviendra visible. Si le corps survit sans aides
artificielles, alors il y a une potentialité de retrouver ses fonctions à
des degrés divers. Si le corps ne survit pas sans assistance respiratoire
pendant une longue période, alors cela indique que le corps est tellement
endommagé qu’il est en train de s'éteindre ou de mourir. Il y a donc deux
étapes distinctes impliquées. La première consiste à nourrir et à aider les
personnes sans défense pendant une période
prolongée, et la seconde est de prolonger inutilement la mort. En dehors
de la simple obligation de nourrir les personnes sans défense, la question
qui se pose n’est PAS de savoir s’il est moralement correct de tuer une
personne dans un tel état, mais plutôt s’il est moralement défendable ou
justifiable d'interférer avec l’arrêt naturel du corps et par conséquent la
mort.
La
réponse est évidemment non, ce n’est pas défendable et l'individu
devrait être autorisé à mourir. Cet argument, toutefois, a été inversé pour
être étendu à réfuter une proposition contraire. Il y a une nette différence
entre l'euthanasie passive et l'euthanasie active. Ceux qui ont la
responsabilité de la personne sont en mesure de déterminer son avenir. Aucun
système ne devrait tuer activement son peuple, sauf pour lui permettre de
mourir dans la dignité.
Tooley souligne à
juste titre, dans son analyse de l'infanticide à la p. 317, en expliquant
les différences entre les sociétés qui pratiquent l'infanticide et celles
qui, comme la nôtre, le rejettent catégoriquement, que : "aucune
compréhension satisfaisante de ces différences n’est possible à
moins qu'elles [les différences] soient considérées comme impliquant une
différence de perspective morale.
Certains auteurs, en
revanche, semblent croire que la différence réside uniquement dans la
prévalence de l'infanticide dans d'autres sociétés. Le point crucial réside
dans la différence dans la façon dont les gens perçoivent l'infanticide."
Il se réfère à
Westermarck en disant que le résultat des preuves anthropologiques indique
une absence de tout sentiment profond de regret. C’est devenu une "manière
parfaitement naturelle de se comporter." Il ne considère pas que cela
découle d'un amour parental plus faible dans les sociétés qui pratiquent
l'infanticide" (ibid.), mais plutôt du statut différent souvent attribué aux
nourrissons." Ils n’étaient pas considérés comme ‘pleinement humains’ ou
... comme des personnes" (ibid. p. 318).
Ceci est amplement
confirmé par l’analyse historique détaillée. Cette détérioration est
survenue lorsque le statut de l'individu a été affaibli par des raisons
théologiques ou lorsque l'État est devenu l’autorité morale en raison de
variables panthéistes.
C’est précisément à
partir de cette position que l'argument de Tooley est inacceptable, car
cela permet forcément la réduction de la valeur absolue de la vie et se
résulte dans une inégalité devant la loi en matière de droits, plaçant les
lois et la moralité comme des variables décroissantes. Les droits de l'homme
et les droits des animaux diffèrent sensiblement. Bibliquement, les animaux
sont conférés soit pour la nourriture, soit pour la régulation de la planète
sous l'activité humaine.
Le paradigme de base
de l'anthropologie évolutionniste (qui elle-même est devenue un dogme
religieux) est que ces différentes cultures ont pratiqué et évolué à partir
de différentes conditions admissibles.
Le récit biblique
indique l'inverse, à savoir que ces personnes ont transgressé le caractère
absolu de la loi et ont été dispersées. Elles sont devenues dégénérées parce
qu'elles ont enfreint la totalité de la loi et ont subi les conséquences de
la désobéissance décrites dans Deutéronome chapitre 28, qui est absolu.
(Deut. 28:53 a depuis été réduit.)
L'anthropologie
évolutionniste, ainsi que les autres branches du Positivisme telles que la
Sociologie émanant de la restructuration formelle de la Science dans le
cadre du
développement de la
religion de l'Humanisme, n’est pas moins une religion que le Zoroastrisme ou
l'Hindouisme, et son application du relativisme moral a montré son
incapacité à traiter avec les problèmes moraux rencontrés au cours de
l'histoire.
Tooley souligne à
juste titre (à la p. 171) la position inconfortable des Catholiques Romains
sur les revendications selon lesquelles l'homme possède une âme
immortelle. La position de l'Église catholique sur le fœticide repose sur
des hypothèses théologiques qui sont non-bibliques. À savoir : celles
développées à partir de la théologie chaldéenne supposant l'existence d'une
âme immortelle individuelle ainsi que les doctrines auxiliaires du ciel et
de l'enfer, telles qu’indiquées précédemment, et le relativisme résultant de
l'altération de la loi biblique.
Cela a éliminé la loi
biblique de la position de l’église, la plaçant dans une position
indéfendable. La position est même pire pour les Protestants, en ce qu'ils
ont hérité de la position non-biblique qui repose uniquement sur
l'autorité des Bulles Papales alors qu’ils ont nié cette autorité sans
pour autant revenir à la position biblique. Le développement par Tooley de
l'argumentation de la doctrine de l’âme aux pages 327-328 relève d’une
erreur prima facie si quelqu'un est privé de quelque chose, à savoir le
droit à la vie, dont le caractère répréhensible dépend de la gravité de la
privation. Il s'agit là d'une simplification exagérée.
Premièrement, il y a
différentes parties concernées et deuxièmement, un mal moral peut également
être imputable à l’auteur de l'acte.
L'argumentation de Tooley selon lequel il ne semble pas que le meurtre
d'êtres humains innocents, considéré en soi, soit toujours mal, est traitée
théologiquement sur un seul motif, celui de la protection de la mère.
Dans
son résumé à Thèse l, Tooley affirme, “on ne peut pas, en général, trancher
la question de la licéité de l'avortement sans aborder la question du statut
moral du fœtus. Il peut y avoir des cas où les droits de la femme ont
suffisamment de poids pour rendre l’avortement moralement permissible, même
si un fœtus humain a un sérieux droit à la vie. Cela est le cas, sans doute,
si la vie de la femme est menacée, et peut également être le cas lorsque la
grossesse est le résultat d’un viol. Mais cela ne semble pas l'être dans la
plupart des cas.'' (p. 303).
Nous avons examiné la
relation entre la loi biblique qui nécessite la destruction d'un fœtus quand
il menace la mère et l'application du sixième commandement. Cependant, la
position de Tooley concernant le viol est peu convaincante et est contraire
au concept de la non-commission d'atrocités dans la rectification de la
violation de la loi par l’atrocité. Tooley a raison de dire que, à moins que
le statut moral du fœtus ne soit compromis, l'avortement n’est autorisé que
pour protéger la vie de la mère.
Un autre argument
avancé en faveur de l'avortement est le suivant :
il est inadmissible,
d'un point de vue moral fondamental, de s'opposer au meurtre d'un être au
motif qu'il appartient à une espèce. Tooley avance comme Seconde Thèse que :
2) Le fait qu’un
fœtus se développant à l'intérieur d'une femme appartienne à l’espèce
biologique homo sapiens n'a en soi aucune importance morale, car, dans la
mesure où les propriétés sont décrites en termes purement physiques, elles
ne peuvent pas entrer dans les caractéristiques qui déterminent le bien et
le mal.
Deux principes qui ne
sont pas spécistes et qui, s’ils sont raisonnables, excluraient une position
libérale extrême sur l'avortement sont les suivants :
1. Il est
sérieusement répréhensible de tuer une entité qui est soit une personne,
soit une personne potentielle ;
2. Tout
organisme, qu'il s'agisse d'une personne ou non, a le droit à la vie s’il
appartient à une espèce dont les membres adultes normaux sont des personnes.
Tooley révoque ces
deux arguments. Ainsi le fœtus peut entrer dans les deux catégories. À
partir de l'argument de la fonction, on peut également développer une
position quasi-spéciste qui n’outrepasse pas ces principes. Cet argument
concerne l'inégalité de la fonction.
Une telle inégalité
de fonction a été exprimée dans le cas des sept paires d'animaux purs prises
dans l'arche et d’une seule paire d’animaux impurs (Genèse 7:2). Il est
clair que l’élément qui les distinguait était l'utilisation et la fonction
ainsi que la potentialité. Cela était interdépendant avec le but, la
fonction et la potentialité des êtres humains responsables de sauver les
animaux eux-mêmes, mais par sanction théologique.
L'affirmation selon
laquelle il doit y avoir un principe fondamental sous-jacent qui traite de
la moralité de tuer est une question d'interprétation. Certaines espèces
s’entretuent, la plupart ne font pas de mal aux femelles qui ont des
petits. Certaines, à différents niveaux de l'échelle, dévorent leurs
partenaires.
Le cas de la mante
religieuse, dont la structure permet au mâle d’entreprendre la
copulation tout en étant mangé par la femelle, rend absurdes les
revendications de principes moraux fondamentaux en matière de mise à mort
qui transcendent les espèces. La moralité de tuer réside dans sa nécessité
pour la survie. C’est ce principe qui a servi de base à la morale et
l'éthique de la jurisprudence. L'avortement est contraire à ce principe,
sauf si la survie de la mère est concernée au sein de l’espèce humaine.
Cela dit, l'argument
est alors avancé que la survie de l'espèce humaine ne dépend pas de
manger de la viande. Scientifiquement, ceci est manifestement faux dans les
domaines connexes de la consommation de la viande et de la capacité
du cerveau, mais cela dépasse le cadre du présent document. La
réglementation de la consommation de viande est examinée dans les documents Les Lois
sur l'Alimentation (No. 015) et
Le
Végétarisme et la Bible (No. 183). La responsabilité de la survie des espèces
inférieures incombe aux groupes rationnels dominants pour les mêmes
motifs que la protection des personnes vulnérables dans le cadre de la
jurisprudence, limitée que par les exigences liées à la récolte de
nourriture.
La différence repose
sur la fonction d'une espèce ou d'un groupe, et le fait que le fœtus soit un
membre de ce groupe à un stade primaire de son développement n’est pas moins
significatif que si l’on suggérait de tuer des professeurs d'université ou
des étudiants parce qu'ils représentent un maillon gênant, coûteux et
parfois très visible et désagréable de la chaîne sociale. L’argument ne
repose pas seulement sur sa potentialité, mais sur la réalité de sa position
dans la séquence. La mise en place de principes fondamentaux pour la
réglementation de la morale et de la jurisprudence est essentielle à
la structure.
Il existe des
propriétés non potentielles qui, indépendamment de la valeur d'une chose,
rendent sa destruction gravement répréhensible, et c’est cet aspect qui
traverse d'autres questions telles que l'éthique de l'environnement.
Souvent, celles-ci se rapportent à l’effet délétère sur l'individu et
aussi à l'interrelation des choses. L'argument selon lequel l'avortement sur
demande pour des raisons de commodité porte gravement atteinte à la notion
de responsabilité morale et de cohésion sociale est difficile à réfuter.
Maintenant Tooley
postule que : "La propriété non potentielle qui fait d’un individu
une personne – c’est-à-dire, qui rend la destruction de quelque chose
intrinsèquement mauvaise, et ce sérieusement, et qui le fait indépendamment
de la valeur de l'individu, est la propriété d'être un sujet durable
d’intérêts non-momentanés. Ce n’est pas la possession ou l'exercice de l'une
des capacités suivantes : la capacité de la pensée rationnelle ; la capacité
d'action libre ; la capacité de la conscience de soi." (p. 303). Ainsi
Tooley et d'autres pourraient faire valoir que la vie peut avoir de la
valeur, mais cette valeur ne confère pas un droit à la vie. Cela est
contraire à la loi biblique, à l'obligation de faire vivre et à la
responsabilité envers la société.
Ces
dernières sont simplement les conditions probables de la propriété
nécessaire. Mais ces conditions probables sont celles qui permettent au
groupe ou à l’espèce de devenir dominant et, à partir de là, de se
préoccuper de la responsabilité morale.
Tooley affirme pour
sa Thèse No. 4 que, "La destruction de personnes potentielles n’est pas
intrinsèquement mauvaise" et, à partir de là, il développe la propriété non
potentielle de la Thèse No. 3, qui est la propriété d’"être un sujet durable
d’intérêts non-momentanés."
Compte tenu de
l'argument précédent, la Thèse No. 5 de Tooley, selon laquelle "ce n’est pas
intrinsèquement mauvais de s’abstenir de produire des personnes
supplémentaires, ou des personnes supplémentaires qui vont avoir certaines
propriétés", n’est pas défendable et, en fait, la position religieuse
irrationnelle développée contrairement à cela est une cause majeure de
l'avortement (d'après les recherches citées).
La Thèse No. 6 de
Tooley, selon laquelle ''il ne semble pas y avoir quelque propriété que ce
soit, sans rapport à la propriété qui fait de quelque chose une personne,
qui rende la destruction de quelque chose intrinsèquement mauvaise, et
ce indépendamment de la valeur de l'entité", démontre les deux principes non
spécistes décrits précédemment. Tooley tente de limiter l'extension générale
des propriétés contrairement au principe de la moralité et de l'éthique
de la jurisprudence à partir de la Thèse 7.
Tooley affirme dans
sa Thèse No. 7 qu’"il se peut que la propriété qui fait qu’une chose est une
personne soit celle qui admet des degrés, et que le caractère répréhensible
de la destruction d'une chose dépende du degré auquel elle possède la
propriété en question." (p. 304).
Argumenter à
partir d'un point de vue neutre sur le plan religieux reviendrait toujours à
réduire la valeur relative de l'humain à différents stades de son existence
et impliquerait donc nécessairement un bouleversement du droit pénal et du
droit de la responsabilité délictuelle. Cela sape le concept de la justice
pour les plus faibles. La variabilité de la moralité, qui
découle du relativisme et de la partialité dans la jurisprudence, conduit à
un exercice de la moralité basé sur le pouvoir et donc le droit à la vie est
ainsi transféré aux éléments dans la communauté exerçant le pouvoir. Lorsque
ces éléments qui exercent le pouvoir le font sans égard au bien-être cohésif
à long terme du groupe au sein d'un environnement familial stable et placent
les considérations unitaires [ou globales] au-dessus de ces considérations,
la prise de décision et la cohésion du groupe finissent par se
désintégrer. La société, en tant qu’éléments stables de la famille élargie,
maintient une potentialité continue. L'exercice du pouvoir par la force
précède une descente dans la barbarie. Le contrôle totalitaire peut arrêter
cela à court terme, cependant, les conséquences environnementales et
socio-économiques sont désastreuses.
Les deux propositions
considérées comme non spécistes qui éliminent une position libérale
extrême sur l'avortement étaient les suivantes :
1. Il est
sérieusement répréhensible de tuer une entité qui est soit une personne,
soit une personne potentielle, et
2. tout
organisme, qu'il s'agisse ou non d'une personne, a le droit à la vie s’il
appartient à une espèce dont les membres adultes normaux sont des personnes.
Or, ces positions en
faveur de l’avortement vont à l'encontre de la Thèse No. 4 de Tooley parce
qu’elles rendent nécessairement répréhensible la destruction de personnes ou
d’organismes potentiels qui deviendront des personnes.
Le deuxième point
rend non pertinente la question suivante : "À
quel stade du développement d’un organisme humain celui-ci devient-il une
personne ?".
La deuxième question
de Tooley (p. 304) est la suivante : "Si la propriété qui fait qu’une
quelque chose est une personne admet des degrés et revêt une importance
morale quel que soit son degré, à quel moment du développement d'un
organisme humain devient-il répréhensible – même de façon minime – de le
détruire ?".
Pour examiner les
prémisses de la propriété de Tooley, il est nécessaire d'examiner le langage
utilisé.
Durable : qui dure ou continue, de « endurer » –
durcir ou renforcer ; intransitivement persister ou tenir le coup, et
transitivement soutenir ; et aussi subir, porter, supporter ou en tant que
propriété de ne pas abandonner. Le concept de souffrir sans rencontrer de
résistance, se soumettre et tolérer et permettre.
Sujet : Philosophiquement, il s’agit de la
substance dans laquelle les accidents ou les attributs sont inhérents et qui
pourrait également être une chose ayant une existence réelle indépendante.
Son sens premier était celui d'une personne soumise à l'autorité
d'un monarque ou d’un prince régnant (ou d’un seigneur spirituel), devant
allégeance à un gouvernement ou à un pouvoir en place, assujettie
à ses lois et bénéficiant de sa protection. Lié par allégeance le sujet [ou
le soumis] était un inférieur, dépendant, subordonné ; devant obéissance à
un autre et, en droit, il était compris comme "Une chose sur laquelle un
droit est exercé." (Oxford Universal
Dictionary, 3ème Éd. Rév. 1964,
pp. 2057-2058),
Non-momentané : n’étant pas de courte
durée, mais aussi n’étant pas récurrent à chaque instant.
Intérêts
: relation consistant à être objectivement
concerné par quelque chose, en ayant un droit ou un titre sur cette chose ;
une réclamation, une part ou un intérêt juridique dans quelque chose, y
compris des biens ou des privilèges spirituels ou une réclamation sur quoi
que ce soit ou un intérêt pécuniaire. Cet intérêt s’étend à la
relation consistant à être concerné ou affecté par un avantage ou un
préjudice, en particulier une relation avantageuse ou importante. Cela peut
également comporter la capacité d’être lésé.
De par son processus
de développement, un fœtus sera durable et, par définition, il doit être une
chose sur laquelle un droit est exercé, même si cela implique une
interruption prématurément par l'hôte ou une tierce partie. Certains
philosophes pourraient faire valoir que le fœtus n'a pas besoin d'être un
sujet conscient ou une personne. Cela doit être rejeté pour toutes les
raisons évoquées dans ce présent document. L’hôte et le fœtus sont
nécessairement subordonnés et dépendants à des degrés divers, et toutes les
parties concernées, y compris le fœtus dans l’usage normal de la langue
française, sont capables de posséder des intérêts non-momentanés.
La question d'un
sujet en tant que substance dans laquelle les accidents ou les
attributs sont inhérents s'avère importante. L'attribut d'être un adulte
fonctionnel et rationnel découle d'une séquence ininterrompue de
développement dépendant,
qui commence par
la production d'un code génétique conséquent de la fusion des gamètes.
Les attributs de l'individu sont contenus dans l'information génétique du
zygote, et la réalisation ou la maximisation de la potentialité d'être est
la suite du développement correct d’un sujet dépendant. À chaque étape de
son existence, il est en fait un sujet sur lequel s'exercent des droits.
Le degré n’est
recevable qu'en conséquence du relativisme moral qui implique nécessairement
la partialité des droits moraux et éthiques résultant d’une structure
juridique et causale variable. On ne doit pas confondre l’argument selon
lequel un être humain est plus sophistiqué qu’un chimpanzé, qui est lui-même
plus sophistiqué qu’un chat, avec le relativisme moral. Selon cet argument,
l'Allemagne nazie avait parfaitement raison d'exercer ses prérogatives par
la force.
L'avortement et la prise de décision sociale
L'avortement et
l'infanticide parmi les Grecs ont conduit à une expérience chez les Grecs
sur Lesbos. L'élimination féministe de l'homme est devenue une aberration
que, selon la légende, Hercule a résolue en massacrant les Lesbiennes. Le
proverbe chinois dit que "ce qui est déjà arrivé va sûrement arriver à
nouveau." La division d'une société sur les critères sexistes, par
opposition à la répartition des fonctions au sein de la société selon les
critères sexistes, est une aberration non tolérée dans l'histoire humaine et
qui implique en fin de compte la violence.
Dans l’avenir, le
fœticide à partir de la production en éprouvettes de pièces de rechange ou
même sous contrat par des individus va devenir un problème important. La
répartition de cette ressource se fera en fonction de facteurs monétaires.
L'expression ultime de cette tendance se traduira par le clonage, ce qui
compliquera encore plus le débat moral.
Une fois qu'il
devient admissible de détruire un être potentiel, c’est-à-dire un ovule
fécondé (qu’il peut oui ou non être divisé en sections identiques), pour des
motifs autres que la survie physique de la mère, alors le bien-être à long
terme de cette société est en péril et, finalement, cette société perdra son
droit d’exister.
Les observations
historiques et actuelles mentionnées ci-dessus concernant les motivations
pour l'avortement indiquent que la désintégration sociale et l'intérêt
personnel qui précipite la demande pour l'avortement limitent la cohésion
sociale, nécessitant une coercition absolue. Les limitations qui en
résultent en termes d'utilité et de bien-être sont importantes. De telles
conditions sont de courte durée.
Comme Sumner le dit,
"Un système qui
permet à chaque agent individuel de viser à maximiser l'utilité de chaque
cas individuel ne maximisera pas lui-même l'utilité à long terme." (Sumner
p. 193).
Comme il le fait
remarquer, ceci fournit aux utilitaristes une raison prima facie pour se
conformer aux règles sociales lorsque cela peut coûter de l’utilité dans un
cas particulier, "car elles contribuent ainsi au renforcement d'un système
efficace" (ibid.).
Il souligne à juste
titre que "une moralité sociale maximisant l'utilité ne contiendra aucun
devoir absolu et aucun droit absolu" (ibid.).
Sumner
considère qu'une
théorie utilitariste
indirecte du droit permet d’éviter la rigidité de l'absolutisme et
l'exploitation de l’individu en faisant directement appel à l'utilité. Elle
permettrait également d'éviter l'indétermination de l'intuitionnisme. Ainsi,
la protection essentielle de l'intégrité des individus serait assurée. "Les
droits peuvent être pris au sérieux sans être considérés comme moralement
fondamentaux" (ibid.).
L'indétermination de
l'intuitionnisme est évidente dans le domaine de la jurisprudence depuis un
certain temps, tel qu’indiqué précédemment dans la déclaration concernant la
jurisprudence découlant des préoccupations morales et éthiques de la
jurisprudence issue du Rapport Wolfenden. Cependant, l’intuitionnisme n'est
apparu qu'en raison de la mise en place du relativisme et n’est pas
problématique dans l'absolutisme. La rigidité de l'absolutisme est seulement
un problème si les structures morales sont défectueuses ou mal interprétées.
Les appels directs à l'utilité exploitent l'individu et ainsi toute théorie
utilitaire de droit doit être indirecte, sinon la personne souffre. Les
droits n’ont aucun sens absolu dans l'utilitarisme direct ou indirect, mais
dans l'utilitarisme direct, ils n’ont pratiquement aucun sens.
L'élimination des
droits accordés aux fœtus dans le cadre de l'Utilitarisme et de l'Hédonisme
ne se limite pas au fœtus. Il n’y a aucune raison logique que le relativisme
ne détruise pas systématiquement toute autre catégorie de l'espèce humaine
en appliquant les mêmes principes moraux. Sumner le reconnaît dans
sa tentative d'éviter l'exploitation de l’individu inhérente
à l'utilitarisme sans pour autant renoncer au relativisme et à la théorie
utilitariste.
Pour Sumner
l’utilitarisme est le fondement d'une vue modérée de l'avortement. Une
théorie utilitariste directe du bien, liée à une théorie indirecte du droit,
peut servir de structure profonde pour les règles morales qui allouent des
droits et des devoirs particuliers.
Le mécanisme exact
que Sumner propose pour associer une théorie utilitariste directe du bien à
une théorie indirecte du droit comme structure des règles morales qui
allouent des droits et des devoirs particuliers est un peu flou.
Une vue modérée de
l'avortement basée sur l'utilitarisme ne peut être atteinte qu’en produisant
une distinction entre le statut moral primaire et secondaire des objets et
en attribuant ainsi au fœtus le statut d'objet secondaire doté de droits
secondaires. Cette ligne de pensée est développée aussi par Tooley. De cette
façon, l'objection à toute extension du droit pénal ou de la responsabilité
délictuelle à un fœtus, ou en fait à tout droit juridiquement défendable,
peut être soutenue.
Mais cela est absurde
puisque la protection utilitaire d’une entité sociale ne peut être obtenue
qu’en étendant le statut égal au fœtus en tant qu’élément essentiel de la
société en tant que potentialité d’être. Les préoccupations morales et
éthiques de jurisprudence ont été examinées et les préoccupations relatives
à la protection des personnes vulnérables au sein de la loi assurant une
égalité morale et réelle devant la loi ne dépendent pas d’une quelconque
théorie antécédente du droit pour leur fonctionnement. L'attaque de David
Hume contre la fiction de l’accord mutuel et de l'association volontaire
et la mise en évidence de la fonction de la violence dans le changement,
la création et l’effondrement des
royaumes et gouvernements (inclus dans
Nonsense upon Stilts de Jeremy Waldron, Methuan,
Londres 1987, p. 19 (tiré de
Of the Original Contract de Hume) a été considérée à juste titre par Waldron de ne pas limiter le
respect accordé aux droits de l'homme en vertu de la nature
humaine.
"Le fait que le
pouvoir ait toujours été fondé sur la violence et non sur un contrat peut
endommager la théorie de l'obligation politique, mais cela ne réfute en rien
l'argument selon lequel le pouvoir devrait maintenant être exercé d’une
manière moralement responsable. Il n'y avait pas d'autre façon pour que le
contrat social survive en tant qu’idée politique importante" (ibid., p. 20).
L'affirmation des
droits de la femme sur son propre corps est, en substance, une affirmation
d'égoïsme et d'individualisme, où l'individualisme est comme un prolongement
de la théorie libérale moderne des droits qui porte la justification de
l’individu à son extrême absolu par rapport aux autres modes de légitimité
sociale tels que la justification d’une communauté ou la justification d’un
peuple tout au long de son histoire (comme Waldron l’identifie à la page
183).
Pour Waldron :
"Les questions que
cela soulève sont compliquées. Certes, un modèle de justification dans la
vie politique est insuffisant s’il ne se concentre que sur les intérêts
individuels des personnes directement concernées" (ibid.).
Mais "une théorie des
droits ne peut en aucun cas être une théorie morale exhaustive." Par sa
nature même, une théorie des droits est une théorie individualiste. Les
droits visent à garantir des biens à l'individu : c’est une
conséquence élémentaire de leur forme logique.
Un droit est toujours
le droit de quelqu'un, et on ne tente jamais de défendre des choses au nom
du droit à moins que les droits d'une ou de plusieurs personnes ne soient en
jeu (ibid. p. 185).
Waldron continue en
affirmant que :
"L’analyse récente
la plus plausible de l'idiome des droits présente un droit comme
l'affirmation d'une relation justificative entre les intérêts d’un individu
et l'imposition de devoirs sociaux."
Le lien entre
l'intérêt et le devoir est individualiste. Un recours à l'Individualisme et
à l'Égoïsme dans une théorie du droit est une recette pour un désastre
social (contrairement à l’ouvrage
Morals by Agreement de Gauthier). Waldron isole
à juste titre l'attaque de Hegel contre la conception contractuelle du
mariage de Kant.
"Le mariage, dit-il,
n’est pas un contrat entre des unités individuelles autosuffisantes ; et en
tant qu’institution morale, il sera détruit si les hommes et les femmes en
viennent à le considérer comme tel. Même s'il est fondé sur un accord, il
s'agit précisément, selon Hegel, d'un contrat visant à transcender le point
de vue du contrat c’est-à-dire à transcender le point de vue d’un individu
revendiquant ses droits" (ibid. p. 188).
Dans les situations
de familles idéales, les relations sont régies en grande partie par
l'affection spontanée, comme Sandel le souligne dans l’ouvrage Liberalism and
the
Limits of
Justice,
tel que cité par Waldron."
Les droits individuels et les procédures de décision conjointes
sont rarement impliqués, non pas parce que l'injustice est endémique, mais
parce que leur attrait est supplanté par un esprit de générosité dans
lequel je suis rarement enclin à revendiquer ma juste part" (ibid.).
L'existence des
droits sert simplement à généraliser la sécurité de l’individu en cas d'une
détérioration des relations d’un accord.
La proposition de
Waldron selon laquelle "Un droit de l'homme est une position morale par
rapport à un type d'intérêt individuel particulièrement important," (ibid.
p. 179) permet de se faire une idée de la position morale de la vision
libérale de l'avortement.
L'intérêt individuel
auquel on donne la prééminence ici est celui de la femme par rapport au
prétendu désintérêt du fœtus et des autres parties.
La destruction de la
famille élargie et l’altération conséquente des relations familiales et de
la position relative de l'enfant dans la structure tel qu’indiqué
précédemment ont conduit à une préoccupation croissante pour les droits
individuels et, plus particulièrement, à la perversion des relations entre
hommes et femmes. Les relations de plus en plus passagères ou éphémères ont
conduit à la nécessité d'affirmer la prééminence des droits et des intérêts
d'une femme sur son fœtus et à l'envie de détruire ce fœtus.
La théorie des droits
a été attaquée au motif de son égoïsme par Bentham et Burke, qui ont fait
remarquer que l'objectif de la Déclaration des Droits semblait être de
renforcer les passions égoïstes et dyssociales alors que, selon eux, la
nécessité première de toute société était de des restreindre et de les
discipliner (pp. 48 et 105, tel que cité par Waldron à la p. 190), et Marx a
affirmé que les droits de l'homme n’étaient ‘rien d'autre que les droits de
... l’homme égoïste, l’homme séparé des autres hommes et de la communauté
.... Le droit de l'égoïsme’ (ibid. p. 190).
Les solutions
proposées par Marx semblaient produire une aberration qui détruisait les
droits en général et, selon les Théories Utilitaristes du Bien de l'État,
détruisait de nombreuses relations humaines fondamentales et la
productivité, réservant à l'État le droit de détruire au nom du relativisme
utilitariste.
Bentham et Burke
semblent avoir compris l'aspect dyssocial d’une conduite effrénée. Nulle
part ailleurs l'accusation d'égoïsme comme un abus du concept de la théorie
des droits n'a été plus pertinente que dans la question de l'avortement.
C'est la dégradation
de la condition féminine au sein de la famille élargie, l'absence de
sécurité et de bien-être, ainsi que l'absence de liberté découlant d'une
attention bienveillante qui semble être continuellement responsables
de cette situation.
Lorsque le
relativisme est appliqué à la moralité et la théorie des droits, un conflit
se produit dans la poursuite du bien.
Le relativisme
utilitariste a montré que les gens seront de plus en plus indifférents du
bien-être du groupe dans les décisions où des choix impliquent la
maximisation du bien-être individuel (sauf dans des cas extrêmes en guerre).
Les choix de l’individu doivent s’inscrire dans un groupe qui le soutient et
le contrôle pour préserver la survie à long terme du groupe.
Il semble que jusqu'à
97% des avortements pratiqués
aux États-Unis le soient pour des raisons de
convenance. Seulement 3% le sont pour protéger la vie de la mère, en cas de
viol ou d'inceste. Environ 55 millions de fœtus seront avortés dans le
monde en 1989, soit environ neuf avortements provoqués pour vingt naissances
vivantes. Ce chiffre augmente chaque année à un rythme exponentiel.
L'un des principaux
facteurs à l'origine des avortements chez les Chinois, les Indiens et les
Asiatiques vivant en Grande-Bretagne est la sélection du sexe. Grâce aux
techniques d'échographie, il est possible de déterminer le sexe du fœtus et,
dans le cadre d'une planification familiale restrictive, les garçons
acquièrent une valeur relative perçue, tandis que les fœtus féminins sont
avortés. Les effets à long terme de cette pratique sur l'équilibre social
sont évidents et ne peuvent être tolérés. Ces populations importent ce
comportement dans les pays occidentaux où elles émigrent.
Les concepts de
l'activité cérébrale chez l’être humain comme facteur déterminant de la vie
permettraient désormais de conclure que le fœtus a une activité des ondes
cérébrales distincte à partir de sept semaines et donc la vie (Ronald S
Toth, Plain Truth Magazine,
Oct. 1989, pp. 18-20). D’après sa structure génétique, il est une entité
individuelle avant cette date et dépend de la femme pour son développement
et sa subsistance. La définition biblique exige que ce soit par la
production de sang dans le zygote qu'il ait la vie. Il dépend de la société
pour sa protection et la réglementation
des
comportements qui le concernent,
comme tout autre individu
est réglementé et tout aussi en droit de bénéficier de la considération et
de la protection de ses intérêts qui lui sont dues. Le fœtus n’est
pas responsable d’une société fragmentée et égoïste.
Le résultat
de la maximisation individuelle des désirs au sein d'une structure familiale
et sociale qui se fragmente de plus en plus est le suivant :
une population de
plus en plus vieillissante, motivée par l'intérêt personnel, moins en mesure
de prendre soin de soi et dépendante donc de l'immigration pour les services
et de plus en plus dépendante de l'usure financière sans l'apport de
main-d'œuvre en raison d’une dépendance physique croissante. Une
telle société ne peut pas survivre et ne mérite pas de survivre. "Des
étrangers ont dévoré sa force et il ne le sait pas. Oui, les cheveux gris
sont ici et là sur lui, mais il ne le sait pas." (Osée 7:9).
C'est pourquoi le
fait de tuer le potentiel d'existence des personnes faibles et vulnérables
ne peut être toléré dans une société. C’est pourquoi les plus grands sages
dans l’histoire du monde ont universellement condamné cette pratique.
Quant à la condition
préalable ‘S’il est inadmissible de tuer des personnes’, elle doit être
acceptée en vue de l'analyse historique, étant donné que cela est
inadmissible. Cependant, d'après l'analyse précédente du fœtus et les
préoccupations morales et éthiques de la jurisprudence, il est tout aussi
inadmissible de tuer des personnes potentielles.
Il est de la
responsabilité de la famille de protéger la vie de la nation. Dieu suscitera
notre salut : le Messie reviendra pour sauver ceux qui l'attendent avec
impatience. D'ici là, l'Église est testée, éprouvée et raffinée dans le feu
de la persécution. Tout enfant qui menace la vie d'un parent perd sa propre
vie comme on l’a vu dans les textes ci-dessus. Ce
point
est également examiné
dans le document La Loi et le Sixième Commandement (No. 259).
Les responsabilités nationales en vertu du Sixième Commandement
La responsabilité de donner la vie
Avec le concept du contrôle légitime de la vie, nous avons aussi le concept
de garantir la vie ou de
maintenir en vie.
Deutéronome 32:39
Sachez donc que c'est moi qui suis Dieu, et qu'il n'y a point de dieu près
de moi ; je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et
personne ne délivre de ma main. (LSG)
Dieu n’a pas d’autre dieu avec Lui, Lui seul est Dieu et donne la vie et la
reprend. Dans Sa main se trouve le jugement. Ainsi, l’enlèvement de la vie
dans la création depuis la chute est rectifié par le don de la vie dans la
résurrection (consulter les documents :
La Doctrine du Péché Originel Partie I Le Jardin d’Éden (No. 246),
La Doctrine du Péché Originel Partie 2 Les Générations d’Adam (No. 248)
et
La Résurrection des Morts
(No. 143)).
Dieu est ainsi assujetti à Ses propres lois et fait la restitution pour
toutes actions qu’Il a accomplies ou ordonnées au cours du processus de la
création.
1Samuel 2:6 L'Éternel fait mourir et il fait vivre. Il
fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter.
(LSG)
(cf. Ésaïe
43:13).
Yahovah-elohim a insufflé le souffle de vie dans les narines d’Adam (Genèse
2:7). De même, c'est par le même elohim que nous recevons aussi le souffle
de l’Esprit Saint (cf. Jean 20:22-23).
Dieu condamne les gens à la mort pour leurs péchés et leurs transgressions
de la loi. De là, nous voyons que la transgression du sixième commandement
entraîne la peine de mort, qui est la sanction prévue dans tous les cas pour
les commandements de Dieu. La punition suprême pour la transgression de la
loi est la mort, du premier commandement jusqu’au dixième (Exode 22:22-24 ;
Deut. 24:14-17). Les commandements sont basés sur la restitution et la
restauration, mais la peine pour l’infraction répétée et le refus d’obéir
est la mort dans tous les cas.
La nation a l’obligation de garantir ou de maintenir en vie les natifs, les
étrangers et les immigrés sur son territoire.
Lévitique 19:9-10
Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton
champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner.
10 Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta
vigne, et tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu
abandonneras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis l'Éternel, votre Dieu.
(LSG)
La loi prévoit la protection des
personnes handicapées
contre l'agression et l'exploitation abusive.
Lévitique 19:14 Tu ne maudiras point un sourd, et tu ne
mettras devant un aveugle rien qui puisse le faire tomber ; car tu auras la
crainte de ton Dieu. Je suis l'Éternel. (LSG)
(Le Sixième
Commandement, La Loi de Dieu, vol. 1, p. 133).
Les Dispositions de la Loi de Dieu sur l'avortement et le meurtre
L’Avortement
L'avortement est une infraction du sixième commandement, excepté dans un
cas. Ce cas est lorsqu’une autre loi est violée : lorsque l'enfant menace la
vie du parent, l'enfant est alors mis à mort.
Cela reflète le cinquième commandement, et le sixième découle du cinquième
et l’interprète. Ainsi, il ne peut pas être permis à l’enfant de tuer sa
mère ; ceci serait logiquement en accord avec les Lois de Dieu. Les cinq
premiers commandements ont rapport aux responsabilités de l'individu envers
Dieu et la famille dans la société, en tant que créateur et parent. Les cinq
derniers commandements ont rapport aux interactions avec cette société.
Aucun enfant ne peut nuire à son parent ou causer sa mort en toute impunité.
Exode 21:15 Celui qui frappera son père ou sa mère sera puni de mort. (LSG)
L'avortement est ainsi permis à l’intérieur de la Loi de Dieu pour sauver la
vie de la mère.
Les
dommages en cas de fausse couche
La punition pour une fausse couche provoquée par la violence est en fonction
des dommages-intérêts réclamés, tels que déterminés par un tribunal du pays.
Exode 21:22-25 Si des hommes se querellent, et qu'ils
heurtent une femme enceinte, et la fassent accoucher, sans autre accident,
ils seront punis d'une amende imposée par le mari de la femme, et qu'ils
paieront devant les juges. 23 Mais s'il y a un accident, tu
donneras vie pour vie, 24 œil pour œil, dent pour dent, main pour
main, pied pour pied, 25 brûlure pour brûlure, blessure pour
blessure, meurtrissure pour meurtrissure. (LSG)
Le refus de comparaître devant le tribunal et le préjudice qui en résulte
doivent aussi être sanctionnés par des dommages-intérêts punitifs. Donc, les
deux parties sont liées par les décisions de la cour, et tout tort causé par
l'une ou l'autre partie en représailles est puni conformément aux dommages
infligés. Ceci est en accord avec la loi qui dit : “tu ne mépriseras pas
l’elohim ou le dirigeant du peuple”.
Le Meurtre
Le fait d’ôter la vie sans autorisation est un meurtre. La loi précise les
cas et les circonstances spécifiques dans lesquels une personne peut être
mise à mort. Toute vie ôtée illégalement est un meurtre. Ainsi, le sixième
commandement, “Tu ne tueras point”, doit être compris comme signifiant “Tu
ne commettras point de meurtre”.
Le fait d’ôter la vie n'est pas seulement sanctionné, c’est obligatoire en
vertu de la loi dans certains cas, tel que montré ci-dessus. De plus, les
types de crimes requièrent certains niveaux d'application de la loi.
L’infraction du Sixième Commandement requiert la peine de mort, tandis que
seulement les infractions répétées et volontaires de certains autres
commandements entraînent la peine de mort, mais, en définitive, toutes les
transgressions de la loi entraînent la peine de mort (cf.
Nombres
15:32-36). (cf. ibid., p. 146.).
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