Christian Churches of God

[283]

 

 

 

Les Colonnes de Philadelphie

 

(Édition 1.0 20010913-20060609)

 

 

 

La promesse faite à la plus petite et à la plus fidèle des Églises de Dieu, l'Église de Philadelphie, était qu'ils deviendront des Colonnes dans le Temple de Dieu. Il s'agit d'une promesse beaucoup plus puissante qu'il n'y paraît à première vue.

 

 

Christian Churches of God

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(Tr. 2010, 2021, rév. 2022)

 

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 Les Colonnes de Philadelphie [283]

 


 Dans le texte des messages aux Sept Anges des Sept Églises, Christ a ceci à dire à l'Église de Philadelphie :

 

Apocalypse 3:7-13

Écris à l’ange de l’Église de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira :8 Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. 9 Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t’ai aimé. 10 Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. 11 Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. 12 Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. 13 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)

 

Ce texte dit que celui qui vaincra sera fait une colonne dans le Temple du Dieu du Messie et ici, dans la RSV, il est écrit : jamais il n’en sortira. Mais le texte dit en réalité : il n’en sortira plus (cf. l'Interlinéaire de Marshall où il est dit : En aucun cas, il n’en sortira [plus]).

 

Que signifie exactement le fait d'être transformé/fait en une colonne dans le Temple du Dieu du Messie ? Que se passe-t-il dans le message aux églises ? Y a-t-il une histoire ici dont nous pourrions tirer une certaine compréhension ?

 

Tout d'abord, pourquoi le message a-t-il été adressé aux anges et non directement aux églises ? La réponse peut être déduite des faits de l’histoire. Les églises mentionnées sont en fait toutes issues d'une lignée de villes d’Asie Mineure qui se trouvaient sur un itinéraire de courrier. L'hypothèse est que l’itinéraire de courrier était une progression séquentielle des églises mentionnées. Les églises ont commencé à Éphèse et se sont déplacées à travers les villes jusqu'à la dernière mentionnée qui était Laodicée. L'ordre était donc le suivant : Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.

 

Parce qu'elles étaient dans une progression en ordre comme un itinéraire de courrier, il a alors été supposé qu'elles se référaient en fait aux ères de la propagation de l’Église au cours de l'histoire de l'Église dans le désert. Ce point de vue est bien sûr totalement rejeté par l'église de Rome, car cela signifie que le porte-lampe a été transmis d'une ère à une autre et donc ne pouvait pas reposer dans une seule église en un seul endroit, comme le prétend le système Catholique Romain. L'Église Orthodoxe pourrait considérer cela comme erroné de la même manière, mais en s'appliquant à elle comme autorité, le système romain étant dérivé d'elle et n'ayant donc aucune autorité non plus. Leur résistance à ce point de vue de la prophétie sera renforcée à mesure qu’ils progresseront tous vers la réunification au cours des prochaines années. À partir de 1996, l'Église Copte égyptienne est revenue à l'union avec Rome après une scission qui a duré depuis l’an 451 après le Concile de Chalcédoine. Cette rupture a été provoquée par la persécution croissante du Fondamentalisme égyptien (voir aussi La Chute de l'Égypte (No. 036)).

 

Le fait que le message ait été écrit aux anges des Sept Églises signifie qu'ils étaient responsables de ce qui se passait dans ces églises et que le message avait une vie en soi qui transcendait le temps.

 

Le point de vue de l'ère de l'église étendue est renforcé par l'administration des églises elles-mêmes au cours des premiers siècles. 

 

Jean était effectivement à la tête de toutes les églises à partir d’Éphèse après la mort des autres apôtres. Pierre, par exemple, avait été évêque d'Antioche et non de Rome. Ses successeurs qu’il a formés ont plus tard établi le siège à partir de Smyrne. Polycarpe et plus tard Polycrate étaient les premiers évêques de l'Orient. Ils formaient et envoyaient les évêques en Europe et en Orient. Par exemple, les évêques de Lyon jusqu'à Irénée étaient formés et envoyés depuis Smyrne et non depuis Rome. On considère que Polycarpe a fondé l'église de Lyon vers l’an 120 EC (ère courante) (cf. le document La Chronologie des Églises de Dieu (No. 030)).

 

Ainsi, Éphèse était le premier amour de l'Église. Elle était nouvelle et c’était la maison du dernier apôtre, celui que Jésus Christ aimait. Ainsi, le message peut donc être vu sous cet angle. L'apôtre Jean a écrit les messages alors qu'il était en exil sur l'île de Patmos vers l’an 95 EC (l'ère courante).

 

Apocalypse 1:9-20

Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. 10 Je fus ravi en esprit au jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, comme le son d’une trompette, 11 qui disait : Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises, à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée. 12 Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or, 13 et, au milieu des sept chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or sur la poitrine. 14Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige ; ses yeux étaient comme une flamme de feu ; 15 ses pieds étaient semblables à de l’airain ardent, comme s’il eût été embrasé dans une fournaise ; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux. 16 Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants ; et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force. 17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : Ne crains point ! Je suis le premier et le dernier, 18 et le vivant. J’étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. 19 Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles, 20 le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises. (LSG)  

Le Jour du Seigneur auquel il est fait référence ici n'est pas la référence dite du dimanche, mais se réfère au Jour du Seigneur à la fin de l'âge (voir Le Jour du Seigneur et les Derniers Jours (No. 192)).

 

Jean avait été emprisonné à cause de son témoignage et il a en fait été maintenu en vie pour recevoir cette Révélation, que Dieu a donnée à Jésus-Christ. Le livre est appelé Apocalypse (du mot grec pour Révéler) de Jean par le système romain, en dépit du fait qu’il s’agit d’une révélation de Dieu à Jésus-Christ, qu'il a ensuite donnée à Jean. Cela signifie que Christ n'était pas omniscient, même après sa résurrection, qu’il dépendait de l'autorévélation volontaire de Dieu et qu’il n'était donc pas Dieu au sens où le Père Éternel est Dieu.

 

Dans ce texte, Christ dit à Jean d'écrire ce qui est et ce qui doit avoir lieu par la suite. Il explique que les sept étoiles sont les sept anges des sept églises et que les sept porte-lampes d'or sont les sept églises et qu’ils président et qui leur sont confiées.

 

Ce texte nous apprend un certain nombre de choses :

·         Les sept églises ont une lampe qui leur est propre.

·         Les sept anges sont des étoiles à part entière.

·         Le message est donné à chacun d'entre eux séparément.

 

Nous en déduisons que chaque église et chaque ange est directement responsable envers Jésus-Christ et qu’il n'y a aucune continuité de personnes et d'autorité d'une église à l’autre.

 

Chaque ange et son église sont responsables envers Jésus-Christ qui a l’épée à deux tranchants sortant de Sa bouche, qui est la parole de la Loi de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ. Nous verrons que l'échec est puni par la suppression de l'autorité symbolisée par le chandelier ou porte-lampe lui-même.  

 

Le message était pour ce qui était alors, et pour ce qui était à venir. Ainsi, cette prophétie couvrait la période de temps des églises. L'argument pourrait être, et a été avancé, que les églises elles-mêmes, à ces emplacements, étaient seulement couvertes par la prophétie et que quand elles ont péri, il en était de même de la séquence de temps de la prophétie, elle a péri. Ce point de vue n'est pas soutenu par l'histoire des églises elles-mêmes à ces emplacements. Les ères d'Éphèse et de Smyrne sont correctement placées et l'administration est passée de l'une à l'autre. Toutefois, l'église d'Éphèse ne s’est pas rétablie dans aucun sens qui pourrait être de la grande importance requise par les œuvres et les prophéties ici dans la Révélation de Dieu à Jésus-Christ. En outre, il doit s'agir d'un message plus important, sinon la prophétie pourrait être considérée comme une banalisation de l'importance de la prophétie pour les églises au fil du temps.

 

Nous pourrions examiner les messages et l'histoire pour tester leur application à l'histoire et l'importance de ces prophéties.

 

Éphèse

 

On dit à Jean d'écrire à sa propre église.

 

Apocalypse 2:1-7

Écris à l’ange de l’Église d’Éphèse : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or : 2 Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ; 3 que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé. 4 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. 5 Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. 6 Tu as pourtant ceci, c’est que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi. 7 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. (LSG)

 

Dans cette première église, nous sommes proches de la scène et pendant la période de Jean. Les grandes controverses mentionnées par Jean dans les épîtres de Jean couvrent ces différends jusqu'à l'époque de l’Apocalypse. C'est le moment auquel il est fait référence comme étant ce qui est. Les critiques modernes prétendent que le texte fait référence aux activités de Rome à l’époque de Néron, mais ce n'est pas exact. L'église primitive a accepté ce texte comme prophétique pendant des centaines d'années. Les textes ont été écrits dans les termes de la fin du premier siècle et dans les termes de référence qu'ils pouvaient comprendre, mais ils concernent des événements qui se dérouleront au cours des millénaires à venir.

 

L'importance d'Éphèse et d'Antioche pour l'Église ne doit pas être sous-estimée. Pourtant, Antioche, sous Pierre et ses successeurs n'est pas du tout mentionnée dans ces prophéties. Des régions qui n’étaient alors même pas des évêchés sont mentionnées.

 

L’apostasie ou la perte du premier amour de cette ère et de cette église est facilement identifiée et n'est pas contestée. Ce qui est en question, c'est la pertinence du cadre temporel et les lieux pour les Églises de Dieu.

 

Éphèse était une grande ville portuaire sur la côte de l'Asie Mineure. C’était un important centre commercial et religieux et Paul y a travaillé pendant une longue période. Actes 19:8,10 indique qu'il a enseigné dans la synagogue pendant trois mois, puis dans la salle de Tyrannus pendant deux ans. Actes 20:31 donne un chiffre rond de trois ans pour la durée totale de son séjour. Le nom des Éphésiens apparaît dans certains manuscrits dans Éphésiens 1:1 (A, D, G et la famille postérieure Koinè ou Byzantine). Éphèse apparaît également dans Actes 18:27 dans le manuscrit D et dans la marge du syriaque harkéléen [Harklean]. Les Éphésiens sont mentionnés dans Actes 19:28, 34,35. Trophime l'Éphésien est mentionné dans Actes 21:29.

 

L'église d'Éphèse était sans aucun doute un centre de premier plan de l'église primitive.   

 

Au Nord d'Éphèse, à l'embouchure du fleuve Hermus, se trouvait Smyrne et au nord de celui-ci, dans la vallée de la rivière Caïcus, se trouvait Pergamum (également appelée Pergamos). Ce nom est dérivé d'un terme ancien désignant une citadelle.

 

Selon Strabon (XIV. 632 640), les premiers habitants de la région étaient des Cariens et des Lélèges. Ils en furent chassés par Androclès, le fils du roi d'Athènes, qui y mena la colonisation grecque ionienne, quelque temps après la mort du roi Salomon et le partage d'Israël. Androclès est considéré comme le fondateur d'Éphèse. Cependant, le culte d'Artémis y existait bien avant cela. Le premier temple à Artémis a été construit par l'architecte Chersiphron (Strabon XIV 640). La ville a été dédiée à Artémis lors du siège par les Lydiens sous Crésus vers l’an 560 AEC (Avant l’Ère Courante), quand il a commencé sa conquête de toutes les nations à l'ouest de l'Halys R. Par la suite, Crésus lui-même a fait don des bœufs d'or au temple et de la plus grande partie de ses piliers (cf. Interpreter's Dictionary of the Bible, Vol. 2, p. 115).

 

Cyrus a vaincu Crésus en l’an 546 AEC. Puis son général Harpagus a vaincu les villes ioniennes (Hérodote 162), dont sans aucun doute Éphèse. Le temple à Éphèse fut brûlé le jour de la naissance d'Alexandre le Grand.

 

En l’an 334 EC, Alexandre a conquis les Perses au fleuve Granique et le temple a été reconstruit à cet endroit peu de temps après. Les Éphésiens ont décliné l'offre d'Alexandre de payer pour le temple.

 

Le général d'Alexandre, Lysimaque, est considéré comme le fondateur moderne d'Éphèse, qui lui a été cédée avec la plus grande partie de l'Asie Mineure. Il l’a reconstruite sur un terrain plus élevé et les murs et la tour sont encore visibles à ce jour sur les collines. Il a également construit un nouveau port.

 

Lorsque Lysimaque fut vaincu et tué par Séleucos 1, Éphèse, ainsi que tout l'Empire d'Asie de Lysimaque, a ensuite été confiée à son fils Antiochos 1 et est ainsi devenue une partie de l'empire séleucide (Pausanias I. 16,2). En l’an 190 AEC, le roi séleucide, Antiochos III le Grand, fut vaincu par les Romains à Magnésie, près de Sipylus et les villes d'Asie Mineure tombèrent sous la domination de Rome (Tite-Live XXXVII. xxxvii- xlv). Lors de la bataille de Magnésie, Eumène II de Pergame a aidé les Romains, qui lui ont ensuite donné une grande partie des possessions d'Antiochos, y compris la ville d'Éphèse.

 

Lorsque le dernier souverain de Pergame, Attalus III Philométor, mourut en l’an 133 AEC, il légua son royaume aux Romains et ainsi Éphèse passa de nouveau sous leur domination (cf. Interpreter’s Dict., ibid.). Avant l’an 64 AEC, les Romains y avaient réprimé toute opposition sérieuse et toute la région était entièrement sous l'influence romaine. Sous Auguste, on bénéficia d’une paix générale et, en l’an 29 AEC, la ville d'Éphèse dédia une enceinte sacrée à Rome et, selon Dion Cassius (LI, xx, 6), Éphèse devient la première ville d’Asie et le Dictionnaire Interpreter’s Dictionary mentionne :

Au cours du siècle (ou des deux siècles) suivant(s), elle jouissait de cette grande gloire comme en témoignent encore ses ruines (ibid.).

 

Le temple d'Artémis à Éphèse était considéré comme l'une des sept merveilles du monde antique, mais avec l'avènement du Christianisme, son importance déclina et les Goths unitariens et iconoclastes finalement brûlèrent et donc presque détruisirent entièrement le temple en l’an 262 EC.

 

Un temple à l'empereur Domitien (81-96) a été érigé à Éphèse, ainsi qu’un temple au dieu égyptien Sérapis fut érigé au IIe siècle. C’était pendant et après l'époque de Jean. Domitien a persécuté l'Église et était leur ennemi juré. Cependant, Éphèse est restée un site chrétien pendant de nombreux siècles. Le village et la colline situés dans la région de l'Artémision (temple d'Artémis), appelé Aysoluk sont dérivés du nom ‘"Agios Theologos", qui était le titre donné à Jean dans l'Église d'Orient (cf. Interp. Dict., ibid., pp. 117-118).

 

Il est resté en activité pendant de nombreux siècles et une grande basilique y a été érigée probablement au quatrième siècle. Entre le stade et le port se trouvent les ruines d'une autre grande église que nous connaissons comme étant l'Église de la Vierge Marie, qui a abrité le Concile d'Éphèse en l’an 431.

 

Cela nous donne une idée claire de l’importance d'Éphèse par rapport aux autres villes. Nous sommes également confrontés au fait qu'elle est restée en ruine pendant des siècles jusqu'à ce que J.T. Wood commence à l’excaver le 2 mai 1863.

 

À partir de ces détails, nous éliminons deux possibilités :

Tout d'abord, nous éliminons la possibilité que le texte de l'Apocalypse soit un message à une église en cours qui devait durer jusqu'à la venue du Messie.

 

Nous pouvons également, à partir de l'histoire, exclure la possibilité que l'importance des églises soit passée de l’une à l'autre au fil du temps.

 

L'importance de Smyrne s’est effectivement accrue et ses évêques ont joué un rôle prépondérant dans les disputes Quartodecimans à la fin du IIe siècle (voir le document Les Disputes Quartodécimanes (No. 277)). Cependant, nous ne pourrions pas conclure que Pergame, qui devint effectivement un évêché par la suite, puisse être considérée comme ayant succédé à l'importance de la troisième église et l’ait conservé jusqu'à ce que l'église de Thyatire lui succède.

 

Ce n'est pas un fonctionnement continu des ères de l'église et pourtant la formulation des textes à partir de Thyatire et au-delà indique que tel était le cas.

 

En effet, les textes perdent tout leur sens si nous supposons que les messages devaient être maintenus jusqu'à la venue du Messie, alors que ces églises sont mortes depuis des siècles et qu’elles ne sont, en fait, même pas des régions chrétiennes.

 

Les arguments selon lesquels ils ont été écrits à l'époque de Néron et concernent des événements survenus à cette époque sont spécifiquement conçus pour éliminer le Livre de l'Apocalypse en tant qu’œuvre prophétique et donc à éliminer les prophéties de toute considération dans les Derniers Jours.

 

Par exemple, Éphèse a été enterrée pendant des siècles et a été laissée à sept miles (environ 11 km) ou plus à l'intérieur des terres jusqu’au moment où elle a été excavée. Laodicée, dont on a affirmé qu’elle était vivante lors de la venue du Messie, n'a commencé à être excavée que récemment.

 

Éphèse a effectivement déclenché une chaîne d'événements qui devait se poursuivre jusqu'à la venue du Messie et les prophéties se rapportent effectivement à des ères de l'église. Nous allons examiner ce que cela signifie au fur et à mesure que nous avancerons dans le temps.

 

Smyrne

 

Smyrne, comme nous l’avons vu, était juste au nord d'Éphèse. C’est la ville moderne d'Izmir. À ce jour, elle reste un grand centre commercial important et animé, peut-être le plus grand de l'Asie Mineure.

 

Elle fut transformée en une zone urbaine lorsque Antigone et Lysimaque l’ont fortifiée à la fin du IVe et au début du IIIe siècle AEC. À partir de l’an 195 AEC, Smyrne s'est alliée à Rome et a établi un culte à la ville de Rome. Elle était protégée et dédommagée à la seule exception que Trébonius, l'un des assassins de Jules César, y trouva refuge et que Dolabella prit la ville et exécuta Trébonius (Interp. Dict., Vol. 4, p. 393).

 

En l’an 23 AEC, Smyrne s’est vu accordé le “privilège”, parmi onze villes, de construire un temple à l'empereur Tibère en raison de sa longue histoire de loyauté envers Rome (Tac. Ann. IV.55-56). Le Dictionnaire Interpreter's Dictionary affirme que : 

Elle rivalisait avec Éphèse et Pergame pour le titre de première ville d'Asie (ibid.).

 

Il y avait une variété de cultes à Smyrne, y compris le culte impérial. Le culte de la Mère de Sipyle, que Filson considère comme une forme de culte de Cybèle (ibid.), existait également.

Un honneur révérencieux était également rendu à Homère, d’où l'acceptation du Panthéon homérique. La ville comptait également un grand nombre de Juifs qui étaient agressivement hostiles aux Chrétiens.

 

L'arrivée du Christianisme à Smyrne est inconnue. Les premières indications à ce sujet proviennent du livre de l'Apocalypse dans ces textes. Jean reçoit cependant des informations sur ce qu'il adviendra de Smyrne dans l’avenir et, lorsqu’il l’a écrit, il n'y avait certainement pas de “porte-lampe” de quelque importance. Il n'existe pas d’autre trace que celle de l’Apocalypse de l'église de Smyrne jusqu'à la fin du premier siècle.

 

Apocalypse 2:8-29

Écris à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie : 9 Je connais ta tribulation et ta pauvreté bien que tu sois riche, et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan. 10 Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. 11 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.

 

Le texte se réfère ici à la persécution de Smyrne. L'Église de Smyrne a en fait pris la relève d'Éphèse après la mort de Jean et après que le disciple Polycarpe eût administré l'Église à partir de là, établissant des églises aussi éloignées que Lyon en Gaule, dans ce qui est aujourd’hui le sud de la France, à partir de l’an 120 EC.

 

Les dix jours se réfèrent en fait à la persécution majeure de Dioclétien, qui dura trois ans en Occident, mais a continué pendant dix ans en Orient de 303 à 313 EC. Les persécutions ont pris fin en l’an 314 par l'édit de Milan, appelé Édit de tolérance, émis par Constantin qui a alors tenté de régulariser le culte chrétien dans l'Empire romain. Les Juifs ont persécuté l'Église sous l'ère de Smyrne jusqu'à la fin des royaumes judéo-arabes, qui ont duré jusqu'à l'émergence de l'Islam. L'influence des Juifs à cette époque était considérable et s’étendait jusqu’en Afrique, via la corne, en Éthiopie. C'est au cours de cette période que le système rabbinique juif a mis en œuvre le Calendrier Hillel et changea les dates pour les mettre en accord avec la tradition rabbinique postérieure à la période post-Temple. Le calendrier fut changé en l’an 368 EC, sous Rabbin Hillel II, basé sur un système de calcul apporté de Babylone par deux rabbins babyloniens en l’an 344 EC (cf. le document Le Calendrier de Dieu (No. 156)).

 

L'Église observant le Sabbat à Smyrne subit un déclin à cause du système Trinitaire et païen d’Easter/Pâques et de Noël introduit là à la fin du IVe siècle. Les Sabbatariens ont alors été contraints de s’installer plus à l'Est pour une période de temps (voir le document Les Origines de Noël et de Easter/Pâques (No. 235)).

 

Pergame

 

Pergame est une ville située en Mysie, dans l’ouest de l’Asie Mineure. Elle était célèbre à l'époque hellénistique.

 

Elle est située à environ quinze miles ou vingt-trois kilomètres à l'intérieur des terres de la côte de la mer Égée, à environ deux miles au nord de l'ancienne rivière Caïque qui est l’actuel Bakirçay. La Caïque était la frontière entre les quartiers anciens de la Mysie et de la Lydie. Elle est construite sur une colline de mille pieds de haut entre les deux affluents du Caïque, le Selinus à l'ouest et le Cetius à l'est.

 

C'était une cité préhistorique dont le nom pré-grec semble vouloir signifier Citadelle, qui était le même nom appliqué à la forteresse de l'antique Troie. Ses contacts avec les colons grecs remontent au moins à la période archaïque, mais on en parle peu jusqu'à l'époque hellénistique (Interpreter's Dictionary of the Bible, article ‘Pergamum’, Vol. 3, p. 733).

 

Xénophon et les restes de ses dix mille l’ont occupée comme une ville de premier plan dans la Mysie (Anabase VII. 8.8, cf. ibid.). La ville a émis des pièces de monnaie au cinquième siècle AEC (avant notre ère).

 

La grande période de Pergame a commencé avec les successeurs d'Alexandre. Elle faisait partie du territoire occupé par Antigone. En l’an 301, à sa mort, Lysimaque a pris le contrôle de l’Asie Mineure occidentale. Il y a placé un trésor de 9000 talents et l'a placé sous le contrôle de Phyleterus, un de ses officiers. Phyleterus s’est révolté et s’est rangé du côté de Séleucos contre Lysimaque en l’an 282 AEC. Après la mort de Lysimaque au combat en 281 AEC et la mort de Séleucos, Pergame passa du statut d’État vassal Séleucide à celui de royaume indépendant sous la dynastie fondée par Phyleterus (283-263). Elle fut impliquée dans les luttes contre les Galates qui ont envahi l'Asie Mineure depuis l'Europe à partir de l’an 278 AEC. Elle était une amie de Rome et, sous ses rois, elle est devenue un centre d'art et d'apprentissage renommé.

 

Phyleterus fut le premier roi Pagamene à vaincre les Galates au combat. Son neveu Eumène I (263-241) préféra leur payer une rançon sur sa succession. Mais Attale I (241-197) remporta sur eux une grande victoire militaire. Des statues ont été alors érigées par groupes tant à Pergame qu’à Athènes. Eumène II (197-159) remporta une autre victoire en l’an 167.

 

Pergame a soutenu la cause romaine contre la Macédoine sous Attale I. Eumène a poursuivi la politique et a soutenu Rome contre Antiochos III de Syrie. En dépit de ses politiques pro-romaines, son importance a diminué sous ses successeurs Attale II (159-138) et Attale III (138-133). Eumène II a contribué à sa grandeur et la bibliothèque là était la deuxième après celle d’Alexandrie (ibid., p. 734). La ville jouissait d’un mécénat culturel dans le cadre d’une tradition dynastique jusqu'à ce qu'elle soit léguée à Rome à la mort d'Attale III.

 

Le trésor de Pergame fut envoyé à Rome à son détriment et l'opposition à Rome évolua au point où il a suivi l'ordre de Mithridate de massacrer les Romains dans la ville en l’an 88 AEC. Pergame a perdu sa liberté à cause de cela mais la retrouva sous César en 47-46 AEC.

 

Sous l'Empire romain, bien que n'étant pas un centre commercial, elle retrouva sa prospérité et devint un centre du culte de l’adoration de l’empereur. Le culte de Roma et Augusta y a été établi sous Auguste. Plus tard, un temple de Trajan a été érigé sur la citadelle et un autre pour Caracalla a été érigé sur la terrasse du théâtre. Elle est donc devenue "trois fois gardien du temple" du culte de l’empereur et centre de culte officiel de la province d'Asie (ibid.).

 

Elle a perdu sa bibliothèque, comme cadeau d'Antoine à Cléopâtre à Alexandrie. Les statues de bronze des Galates ont été transportées à Rome sur ordre de Néron. La ville était spectaculaire en raison de son urbanisme construit en terrasses.

 

Elle présente une décoration sculpturale spectaculaire sur le grand autel de la terrasse supérieure, qui représente la bataille entre les dieux et les géants. Ce relief est considéré comme le plus important monument artistique conservé à Pergame (ibid.).

 

L'objectif de ce dernier est incertain. La référence au trône de Satan dans Apocalypse 2:13 est considérée comme ne se référant pas à cet autel comme certains le voudraient. M. J. Mellink (The Interpreter's Dictionary, ibid.) pense qu'il s’agit très probablement du culte de l’empereur établi à Pergame.

 

La terrasse au nord de l'autel contenait le temple d'Athéna qui, étant situé dans une cour à colonnade, donnait accès à la grande bibliothèque et dont le complexe était également décoré avec des statues des Galates vaincus.

 

La ville a été élargie vers le sud à l'époque romaine et une rue couverte sur le versant ouest conduisait au sanctuaire d'Asclépios où Galien a travaillé au deuxième siècle EC.

 

Mellink considère que l'église primitive de Pergame et ses luttes contre le culte de l'empereur sont mentionnées dans Apocalypse 1:11 ; 2:12. Il n'existe aucune preuve historique spécifique sur le premier siècle EC.

 

La ville romaine se trouve sous la ville moderne de Bergama.

 

À l'époque byzantine lorsque Pergame était un évêché, les habitants se retirèrent dans la citadelle et construisirent un nouveau mur de fortification fait à partir des anciens blocs provenant des sculptures des frises de l’autel.

 

Il n'existe aucune preuve réelle que cette ville atteignît une quelconque forme de pouvoir dans la succession à Smyrne dans la direction de l'Église, que ce soit celle des factions Trinitaires ou celle des Pauliciens Unitariens. La conclusion doit être que ce message de l’Apocalypse s’adresse à une ère et non à l'église de Pergame proprement dite. Toutefois, on peut déduire de la formulation que le recours aux armes en tant que citadelle semble avoir une certaine pertinence pour les messages que Christ destine à l'Église. Nous verrons que c'est effectivement le cas.

 

Afin de prouver que les messages étaient destinés aux sept églises ici, à cet endroit en Asie, et non un message à une série d'églises à travers l'histoire, les mots "qui sont en Asie" ont été ajoutés au texte d’Apocalypse 1:11 dans le Receptus [Texte Reçu] et la Bible version KJV. Cette falsification avait sans doute pour but de faire apparaître comme certain que les mots se référent en effet à ces sept villes, mais aucun mot de ce genre n'existe dans les textes anciens (cf. Companion Bible n. à Apoc. 1:11). Il faut donc en conclure qu'il s'agit d'une série d'églises qui ont l'autorité de Dieu sous Jésus-Christ en tant que la véritable Église.

 

Cette période suivante de l'Église dans la prophétie est appelée l'ère de Pergame. Cette période se situe à la fin de la période de Smyrne et de la montée des Pauliciens en Asie Mineure, qui se sont souvent alliés à la nouvelle force de l'Islam contre leurs persécuteurs dans le système romain oriental. L’Islam en soi est né d'une branche de l'Église de Dieu en Arabie. Il y a une série de messages adressés à cette église, parce qu'elle couvre une longue période de temps et qu’elle a un certain nombre de problèmes doctrinaux et qu’elle était aussi guerrière. C'est la raison pour laquelle Christ parle ici d’épée aigüe à deux tranchants. Les Pauliciens se trouvaient dans les Monts du Taurus et dans la région générale de la Mésopotamie, là où le système babylonien a pris naissance. Ce système était celui de Satan.

 

Apocalypse 2:12 continue :

Écris à l’ange de l’Église de Pergame : Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë, à deux tranchants : 13 Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même aux jours d’Antipas, mon témoin fidèle, qui a été mis à mort chez vous, là où Satan a sa demeure. 14 Mais j’ai quelque chose contre toi, c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu’ils se livrassent à l’impudicité. 15 De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes. 16 Repens-toi donc ; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche. 17 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises : À celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit.

 

La mention d’Antipas est faite de façon anticipatoire et Bullinger considère qu'il s'agit d'un témoin futur, puisqu'il n'y en avait aucun de ce nom pendant la période. Le texte est donc prophétique et se réfère à des événements futurs et non à des événements historiques du premier siècle. Antipas est une combinaison de anti (SGD 473) ou "au lieu de, à la place de" ou "à cause de" et pater (SGD 3962) qui signifie "père". Il s'agit donc d'un terme générique ayant le même sens que Antipater. Il porte en ce sens une terminologie qui signifie martyrisé à cause du père. Ce fut effectivement le cas avec l'ère de Pergame. Les martyres y ont été perpétués dans le cadre des persécutions Trinitaires contre les Pauliciens Unitariens qui ont refusé d'accepter la Trinité imposée par la domination byzantine.

 

Le caillou avec un nom nouveau est le symbole de la citoyenneté. Cela représente la citoyenneté de la Cité de Dieu. L'histoire des Pauliciens se trouve dans La Distribution Générale des Églises Observant le Sabbat (No. 122) et aussi dans Le Rôle du Quatrième Commandement dans l’Histoire des Églises de Dieu Observant le Sabbat (No. 170).

 

Cette église était vivante et active jusqu'au XIXe siècle. Au XXe siècle, elle a souffert intensément le martyre et les survivants ont été envoyés dans les goulags en Sibérie. Elle n'est plus opérationnelle mais des survivants s'y trouvent encore.

 

Cela nous amène à la prochaine ère qui succède à l'ère de Pergame. Soit celle de Thyatire.

 

Thyatire

 

Thyatire est une ville de l’ouest de l'Asie Mineure, près de la rive sud du fleuve Lycus, et sur la route entre Pergame au nord-ouest et Sardes au sud-sud-est. Elle se trouvait dans la partie nord de l'ancienne Lydie ; parfois, cependant, elle était considérée comme étant dans la partie la plus méridionale de la Mysie.

 

On sait peu de choses sur les débuts de son histoire. La ville prit de l'importance lorsque, au début du troisième siècle avant notre ère, Séleucos Nicator l’a refondée et, tel qu’il paraît, y a établi un groupe de soldats macédoniens. Elle n'a jamais été une grande ville, mais elle était la principale ville de la vallée du Lycos et développa des industries et commerces rentables. Les inscriptions montrent qu'il y a eu de nombreuses guildes de commerçants, notamment des forgerons, des chaudronniers, des tanneurs, des artisans du cuir, les teinturiers, des lainiers et des travailleurs de lin. Ces guildes doivent avoir joué un rôle de premier plan dans la vie politique, économique, sociale et religieuse de la ville.

 

Au premier rang des divinités adorées à Thyatire, il y avait Tyrimnos, qui fut identifié à Apollon, le dieu soleil, et Boreitene, une déesse identifiée à Artémis. Il est possible que les références au Fils de Dieu aux "yeux comme une flamme de feu" et aux pieds "comme de l'airain ardent" soient une référence consciente aux prétentions du dieu soleil à Thyatire (Apoc. 2:18).

 

Sous l'Empire romain, le culte d'Apollon Tyrimnaios a été associé au culte de l’adoration de l’empereur. Un autre culte religieux était celui de Sibylle Sambathe ou Sambéthé dont le sanctuaire était "devant" plutôt qu'à l'intérieur de la ville. La théorie selon laquelle Jézabel dans Apocalypse 2:20 était une prêtresse à ce temple peut difficilement être vraie puisque Jézabel était manifestement tolérée par l'Église à Thyatire en tant que membre, et était acceptée par une minorité de ces chrétiens en tant que prophétesse.

 

Il est fort probable qu'il y avait une colonie juive établie à cet endroit. Actes 16:14 appuie cette conclusion. Lorsqu’à Philippes, Paul, Silas et Timothée, cherchant le lieu de prière juif au jour du Sabbat, arrivèrent "vers la rivière" "hors de la porte", ils trouvèrent un groupe de "femmes qui s'étaient réunies", et parmi elles se trouvait "Lydie, qui était de la ville de Thyatire". Elle était là en tant que "vendeuse de pourpre" fabriquée à Thyatire, et elle était une "adoratrice de Dieu", une païenne qui avait été attirée vers le Judaïsme, probablement par le contact avec des Juifs à Thyatire, mais qui n'était pas devenue prosélyte.

 

On ne sait pas exactement quand ni par qui l'Évangile chrétien a été prêché pour la première fois dans cette ville. Une possibilité suggérée par Actes 19:10 est que pendant le ministère de Paul à Éphèse, un ou plusieurs de ses assistants ou convertis se sont rendus à Thyatire et y ont fondé l'église. Lorsque le livre de l'Apocalypse a été écrit vers l’an 95 EC, il y avait là une église forte (Apoc. 2:18-29). 

 

Une explication possible est qu'il semble que, à l’époque du rapport, une partie (une minorité) de l'Église suivait une femme appelée, symboliquement, Jézabel, prétendant être une prophétesse. Elle leur a enseigné et les a conduits à l'immoralité et à manger des aliments sacrifiés aux idoles. Elle était impénitente et il semble que le reste de l'Église tolérait cela. En dehors de cette explication, nous allons voir qu'il existe une explication beaucoup plus réelle et persuasive.

 

Selon le Dictionnaire Interpreter's Dictionnary of the Bible, il existe trois interprétations à ce sujet :

1. L’auteur [de l'Apocalypse] dénonce peut-être un enseignement selon lequel l'indulgence physique n'a aucun effet sur la foi chrétienne (Actes 15:29). Selon ce point de vue erroné, le libertinage sexuel et le fait de manger des aliments offerts aux idoles n'ont pas d'effet sur la foi du chrétien ou sur sa position vis-à-vis de Dieu.

2. Puisque dans l’Ancien Testament, l'idolâtrie et l’adoration d'autres dieux sont décrites comme de la "fornication" et puisque le festoiement sauvage et les orgies sexuelles faisaient partie de certains cultes païens, l'auteur dénonce un laxisme dans lequel l’indulgence physique se produit lors de la participation active à ces religions païennes.

3. La 'Jézabel' de Thyatire a peut-être fait la promotion d'une tolérance sophistiquée envers les nombreuses guildes de la ville. Chacune de ces guildes avait ses déités protectrices, ses fêtes, ses événements sociaux qui pouvaient devenir des festivités immorales. Il n'est pas nécessaire de les prendre au sérieux puisque chaque ouvrier doit appartenir à une guilde pour gagner sa vie. Il pouvait prendre ses rites religieux à la légère et apprenait à connaître les réalités de la vie s’il prenait part aux orgies et, ce faisant, par l'expérience réelle apprenait "les choses profondes de Satan".

 

Le problème ne se limitait pas à Thyatire. Il se retrouvait à Éphèse et à Pergame (Apoc. 2:6, 14-15). Les guildes ne peuvent donc pas être la seule explication. Le libertinage était une menace pour la foi chrétienne rencontrée par Paul et continuellement au cours des décennies suivantes. Le monde païen en général n'avait pas une idée claire du monothéisme et du lien entre la foi et la vie morale. Parfois, il se défendait par un dualisme qui excusait toutes les indulgences physiques comme n'étant pas liées à la vie spirituelle.

 

Il était difficile pour une petite minorité de se couper des amitiés et de la vie sociale qui supposaient la légitimité du polythéisme et de l’indulgence physique indisciplinée. Cependant, la foi chrétienne était en jeu dans cette décision, et l'auteur de l'Apocalypse a souligné la nécessité de rompre avec les pratiques polythéistes et immorales (Interpreter's Dictionary of the Bible, article ‘Thyatira’, Vol.4, p.638-639).

 

Voyons ce que nous pouvons en tirer au fur et à mesure de notre progression.

 

Apocalypse 2:18-29

Écris à l’ange de l’Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain ardent : 19 Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. 20 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. 21 Je lui ai donné du temps, afin qu’elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité. 22 Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de leurs œuvres. 23 Je ferai mourir de mort ses enfants ; et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres. 24 À vous, à tous les autres de Thyatire, qui ne reçoivent pas cette doctrine, et qui n’ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils les appellent, je vous dis : Je ne mets pas sur vous d’autre fardeau ; 25 seulement, ce que vous avez, retenez-le jusqu’à ce que je vienne. 26 À celui qui vaincra, et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations. 27 Il les paîtra avec une verge de fer, comme on brise les vases d’argile, ainsi que moi-même j’en ai reçu le pouvoir de mon Père. 28 Et je lui donnerai l’étoile du matin. 29 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG) 

L'argument en faveur de Thyatire en tant qu’une ère et concernant Jézabel ci-dessous est beaucoup plus crédible.

 

Sardes

 

Apocalypse 3:1-6

Écris à l’ange de l’Église de Sardes : Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort. 2 Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir ; car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. 3 Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi. 4 Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes. 5 Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs ; je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. 6 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)

 

Sardes, ville d'Asie mineure occidentale, capitale de la Lydie antique, est située dans la vallée de l'Hermus (Gediz moderne). Sa caractéristique la plus connue est une acropole formée par un rocher escarpé qui est un éperon de la Timolus. On y trouve également un temple d'Artémis et le cimetière des "mille collines" (Bin Tepe), de l'autre côté de l'Hermus.

 

Le vestige architectural le plus remarquable est le temple d'Artémis, à l'ouest de l'acropole. Le culte était dédié à une déesse asiatique locale, identifiée à Artémis, mais parfois appelée Cybèle. Le temple a été détruit lors de la révolte ionienne de l’an 499 AEC, lorsque la ville inférieure de Sardes fut brûlée (Hérodote V.102).

 

L'histoire de Sardes est étroitement liée à celle de la Lydie, dont elle est restée la capitale tout au long des problèmes politiques de la région. Il existe certaines preuves d'habitations préhistoriques, mais la position de leader de la ville doit être le développement de la période lydienne sous les rois de la dynastie Mermnad. Sardes apparaît dans les inscriptions royales des Perses sous le nom de Sparda (Darius, Behistun § 6; Babylonian Sa-par-du), un nom désignant la terre de la Lydie, ainsi que la ville. Sardes est devenue la ville perse la plus importante en Asie Mineure. Elle se trouvait à l'extrémité ouest de la grande route royale qui allait de Suse à travers les rivières et à travers l'Asie Mineure. Une route secondaire conduisait de Sardes à Éphèse (Hérodote V.52-54). La richesse de la ville à l'époque perse peut être évaluée dans une certaine mesure grâce aux bijoux trouvés dans les tombes du cimetière Pactole. Parmi les plaques d'or, colliers, pendentifs, bracelets, et pierres de sceau, on trouve d'excellents exemples de l'art achéménide.

 

Sardes apparaît peut-être dans l'Ancien Testament dans le livre d’Abdias 20 sous le nom de Séfarade, comme un lieu où vivaient des exilés de Jérusalem au Vesiècle Avant notre Ère.

 

En 334 AEC, la ville se rendit à Alexandre, qui laissa une garnison dans l'acropole. Sardes est demeurée le centre administratif sous la dynastie des Séleucides. Lors de la lutte de l'usurpateur Achaios contre Antiochos III, la ville inférieure fut brûlée (216 AEC). Sardes fut cédée aux Romains en l’an 189 AEC et placée sous la domination de Pergame jusqu'en l’an 133 AEC. Sous les Romains, Sardes est devenue le centre d'un conventus iuridicus, qui englobait un grand nombre de villes de la Lydie. Elle connut une grande prospérité au cours des trois premiers siècles de notre ère. Le commerce et l’industrie prospéraient. Après le tremblement de terre de l’an 17 EC, Tibère facilita la reconstruction par sa munificence (Tac.Ann. II.24). Hadrien visita Sardes en l’an 123.

 

Dès le premier siècle, le Christianisme gagna du terrain à Sardes. Méliton, évêque de Sardes à l'époque de Marc-Aurèle, a écrit un grand nombre de traités, dont l'un, un sermon, a récemment été retrouvé dans les Papyri de Chester Beatty. Après la réorganisation de l'Asie par Dioclétien en l’an 297 EC, Sardes est devenue la capitale du district renaissant de la Lydie, siège du gouverneur et de l'archevêque de Sardes, qui était métropolitain.

 

Les Arabes ont conquis Sardes en l’an 716. Elle a continué à être habitée, même après sa destruction par Tamerlan en l’an 1403. À l'heure actuelle, elle est le site d'un petit village, qui conserve encore le nom de Sart.

 

Sardes est mentionnée comme étant morte, mais elle est opérationnelle en tant que soi-disant centre chrétien lors du retour du Messie. Une fois de plus, nous ne pouvons pas faire référence à l'église locale de ce site.

 

Philadelphie

 

Apocalypse 3:7-13

Écris à l’ange de l’Église de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira :8 Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. 9 Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t’ai aimé. 10 Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. 11 Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. 12 Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. 13 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)

 

Philadelphie (l’actuelle Alashehir) était une province romaine de la Lydie. Son emplacement stratégique était l'une des principales raisons de sa fondation Hellénistique. Un lien de communication était nécessaire entre Pergame, via Sardes et Philadelphie, et la vallée du Meander et la grand-route du Sud.

 

Le monnayage a commencé au deuxième siècle avant notre ère. Les écus macédoniens sont apparus comme types de pièces, indiquant qu'une colonie de vétérans macédoniens vivait dans la ville.

 

Le terrible tremblement de terre de l’an 17 EC a frappé Philadelphie. Tibère est venu à son aide, et en remerciement, la ville assuma l’épithète de Néocésarée. Sous Vespasien, le titre de Flavia commença à apparaître sur les pièces de monnaie. Depuis l'époque de Caracalla, la ville fut appelée Neokoros (gardien du temple”) en relation avec le culte de l'empereur.

 

L'administration de Philadelphie appartenait au district de Sardes, qui conservait son statut de première ville de la Lydie. La prospérité de Philadelphie reposait sur l'agriculture ainsi que la production de textiles et de cuir. Au Ve siècle EC, la ville était surnommée “la petite Athènes” en raison de ses festivals et de ses cultes.

 

La gloire de Philadelphie en tant que bastion du Christianisme a été renouvelée à l’époque des attaques seldjoukides et ottomanes contre l'Empire byzantin. Philadelphie s'est maintenue comme une ville chrétienne isolée en territoire conquis et résista avec héroïsme à deux sièges. Lorsqu’elle est tombée en 1391, elle se rendit aux forces combinées de Beyazit Ier et de ses partisans grecs sous Manuel II (Interpreter's Dictionary, ibid., pp. 781-2).

 

Le nom signifie 'amour fraternel' et commémore la loyauté et le dévouement d'Attale II (220-130 AEC) envers son frère Eumène II.

 

La cité de Philadelphie est vivante au retour de Christ et, bien qu’ayant peu de force, elle est hautement louée. Il y a un certain nombre d'aspects qui sont loués et un certain nombre de promesses qui sont données et qui nécessitent un examen plus approfondi.

 

Laodicée

 

Apocalypse 3:14-22

Écris à l’ange de l’Église de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu : 15 Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! 16 Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. 17 Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, 18 je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. 19 Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. 20 Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. 21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. 22 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! (LSG)

 

Laodicée (aujourd’hui Pamukkale) était située sur l'ancienne route menant d'Éphèse à la Syrie en passant par les vallées du Maeander et du Lycus. Pline donne les premiers noms de Laodicée comme Diospolis ou Rhoas, ce dernier désignant peut-être un village phrygien de la région. En tant que ville, Laodicée fut fondée par les Séleucides, probablement vers l’an 250 AEC par Antiochos II, qui lui a donné le nom d'après son épouse Laodice. En raison de son emplacement stratégique, elle était censée être un bastion séleucide. En l’an 190 AEC, Laodicée est passée sous la domination de Pergame, ce qui a entraîné un certain déclin pour la ville. Cependant, sa prospérité s’accrut sous les Romains, après l’an 133 AEC, lorsque la ville a été autorisée à développer son potentiel économique et commercial.

 

La richesse de Laodicée provenait de terres fertiles et de bons pâturages pour les moutons, de l'industrie textile et de l'école de médecine. La richesse de cette région prospère a conduit au développement d’opérations financières et bancaires à Laodicée. La ville a frappé ses propres pièces de monnaie dès le deuxième siècle avant notre ère, avec des références iconographiques aux dieux et aux cultes des rivières locales. La population de la ville incluait les Syriens de langue grecque, des Romains et des indigènes romanisés ainsi qu'un important et riche contingent de juifs. En l’an 62 AEC, sur ordre du gouverneur Flaccus, les cotisations annuelles que les Juifs avaient l'habitude d'envoyer à Jérusalem furent saisies et envoyées à Rome. Les droits spéciaux des Juifs ont été abolis en l’an 70 EC. C’était à la suite de l'impact de la révolte juive à Jérusalem et de la destruction du Temple qui s’ensuivit. Les premiers chrétiens de Laodicée étaient associés à ceux de Colosses et de Hiérapolis. La ville a souffert des guerres des Seldjoukides et des Turcs et a été abandonnée peu après le XIIIe siècle. (Interpreter's Dictionary, ibid., pp. 70-71)

 

Sa principale faiblesse était l'absence d'un approvisionnement suffisant en eau.

 

Nous pouvons donc voir que le concept selon lequel cette ville était vivante au retour du Messie était faux.

 

Les ruines de la ville n’étaient même pas vraiment visibles avant les fouilles de ces dernières années. La prophétie doit donc aussi parler d'ères et non de lieux spécifiques mentionnés dans les textes.

 

Concilier la Compréhension

 

Les textes font référence à sept églises. Parmi ces sept, les trois premières ne font aucune mention de la nécessité de tenir ferme jusqu'à ce que Christ vienne.

 

Christ se déclare ici comme étant le chef [la tête] de l'Église et ayant les sept étoiles des sept églises dans sa main droite et marchant parmi les sept porte-lampes d'or (chandeliers LSG). Ainsi, Christ est en charge du système et des anges des sept églises.

 

Éphèse est fidèle et n'a pas été induite en erreur par de faux apôtres, mais on lui dit qu'ils ont abandonné leur premier amour. Il leur est demandé de se repentir, sinon Christ viendra et leur retirera leur porte-lampe.

 

La promesse qui leur est faite est que celui qui vaincra, mangera de l'arbre de vie dans le Paradis de Dieu. C'est la base des commentaires du Coran concernant les Jardins du Paradis.

 

Le fait est que la ville et l’église ont cessé d'exister il y a des siècles et nous sommes confrontés au fait qu'elles n'existent plus et que Christ ne va pas les restaurer à son retour. Nous savons avec certitude que Smyrne a succédé à Éphèse comme centre de l'œuvre de Dieu aux deuxième, troisième et quatrième siècles.

 

C’était Smyrne qui s’est opposé aux changements dans l'Église émanant de Rome et c’était Smyrne qui a élevé et formé les porte-paroles de l'Église sous Polycarpe, le disciple de Jean, et sous son successeur Polycrate, tous deux impliqués dans Les Disputes Quartodécimanes (No. 277).

 

Christ s’adresse à l'Ange de l'Église de Smyrne et se proclame en tant que le premier et le dernier, celui qui était mort et qui vit à nouveau. Pour une meilleure compréhension de ce texte, voir le document L’Archè de la Création de Dieu en tant que l'Alpha et l'Omega (No. 229).

 

Dans cette séquence, il est dit aux églises qu'elles ne peuvent être atteintes par la seconde mort. Ceux qui seront martyrisés recevront la couronne de vie. Comme nous l'avons vu, les dix jours de tribulation se référaient à la persécution de Dioclétien longtemps après le premier siècle et des siècles après Néron et le scénario des critiques modernes.

 

Cette église n'est pas mentionnée comme étant vivante lors du retour de Christ.

 

L'église de Pergame est considérée comme belliqueuse (guerrière) et est infectée par la fausse doctrine concernant Balaam et les Nicolaïtes (voir les documents La Doctrine de Balaam et la Prophétie de Balaam (No. 204) et Les Nicolaïtes (No. 202).

 

Ils habitent là où se trouve le siège de Satan.

 

Daniel 8:23-25 se réfère au roi à la présence puissante, traduit par “roi au visage féroce.” Il s’agit du titre de l'Antichrist. Dans les Derniers Jours, Daniel nous dit qu'il viendra à bout [ou vaincra] le Peuple Saint ou le Peuple des Saints (cf. aussi Daniel 7:8,22).

 

Nous savons d’après Apocalypse 13:2 que le siège de Satan est donné à l'être de l'abîme qui est l’"autre" de Jean 5:43 (cf. Luc 4:6).

 

Le siège ou trône de Satan ne se trouve certainement pas à Izmir au cours des siècles et pas dans les Derniers Jours. C'est ce trône ou siège qui reçoit la coupe (fiole) du Cinquième Ange dans la colère de Dieu (Apoc. 16:10). Cela ne peut pas se limiter à Izmir dans les Derniers Jours et est plus général.

 

Le siège est en Irak et l'Euphrate est asséché pour faire place aux rois d’Orient (Apoc. 16:10-12). Cette région était plus grande que le siège de Smyrne mais s’étendait précisément à cette région sous les Pauliciens de l'ère de Pergame. Il ne s’agit certainement pas de Pergamum ou Pergame la ville.

 

Il est dit à cette église de se repentir ou Christ viendrait rapidement à elle. Comme les Pauliciens sont belliqueux, il dit qu'il les combattra avec l'épée de sa bouche, qui est la Parole de Dieu avec puissance.

 

La promesse faite à Pergame était que la manne cachée serait donnée à manger à ceux qui vainquent (voir aussi Jean 6:58 ; cf. Ex. 16:14, 32-34 ; Ps. 78:24-25). La manne cachée était la nourriture des anges, à savoir la puissance de l'Esprit Saint et le caillou de la citoyenneté dans la Cité de Dieu.

 

Deux périodes d'action étaient données à l'église de Thyatire et la dernière était plus importante que la première. Elle s’est développée en Europe et a été persécutée au cours des siècles. L'église de Thyatire a vu venir la Réforme et a été persécutée par les protestants comme elle l’a été par les catholiques avant eux.

 

La Jézabel est l'église qui a commis la fornication avec les rois de la terre. Elle est la grande prostituée de l'Apocalypse, Mystère, Babylone la Grande, et la Mère des Prostituées. Elle est l'église dominante de l'Occident qui a une série de filles protestantes et ces filles représentent également le système du Dieu Triune/Trinitaire. Elles mourront en effet, mais elles reviendront au système Trinitaire final des Derniers Jours où il sera détruit.

 

Le problème ne peut être évité qu’en faisant valoir que le texte fait référence à la période à Rome au temps de Néron, et non à l'Église au fil du temps, mais les textes de l'Apocalypse montrent clairement que l'on s'adresse à une Église. Il ne peut s'agir que du système de l’église romaine et de ses filles protestantes. Nous ne pouvons parler que de la période de la Réforme et nous devons faire référence aux ères de l'Église possédant chacune une autorité consécutive distincte. Il ne peut y avoir qu'un seul porteur de lumière à la fois et un seul porte-lampe.

 

Cette église est jugée selon ses œuvres et l'avertissement est donné à tous qu'ils sont jugés selon leurs œuvres.

 

À ceux qui n'ont pas recherché/sondé les choses profondes de Satan (cf. 2Cor. 2:11), il ne leur sera donné aucun autre fardeau. Il s'agit de la première église à qui il est dit de tenir ferme jusqu'à ce que Christ vienne (Apoc. 2:25).

 

À ceux de ce système qui vainquent et gardent les œuvres de Christ jusqu'à la fin, il leur sera donné le pouvoir sur les nations (ou les Gentils) et ils les paîtront/gouverneront avec une verge de fer. Les nations seront réparties, tout comme Christ a reçu ce pouvoir du Père. Ainsi, cette église que l’on a essayé de détruire par les églises des Gentils qui ont corrompu les doctrines avec les cultes du Mystère, recevra la domination, le pouvoir sur elles avec une verge de fer.

 

Christ continue en disant : “Et je lui donnerai l'Étoile du Matin.” Ce don est la domination de la planète en tant que Porteurs de lumière de la planète. En d'autres termes, ils sont principaux ou éducateurs en chef de la planète sous la direction de Jésus-Christ, qui est désormais la nouvelle Étoile du Matin à partir de ce moment-là.

 

Il est dit à Sardes d’affermir/de fortifier le reste qui est près de mourir. Sardes pense qu'elle est en vie et dit qu'elle est vivante, mais elle est morte. Elle a pris la relève de Thyatire lorsque Thyatire a été persécutée jusqu’à la quasi extinction dans certaines régions. Ces problèmes sont couverts dans le document Le Rôle du Quatrième Commandement dans l’Histoire des Églises de Dieu Observant le Sabbat (No. 170).

 

Cette église a débuté après la Réforme dans le système Baptiste du Septième Jour et les Églises de Dieu qui ont suivi. Beaucoup sont corrompues et dithéistes. Cette église n'a aucune connaissance de la prophétie ou de sa position dans l'histoire et le plan de Dieu, comme Christ a dit qu’ils ne connaîtront pas l'heure à laquelle il viendra sur eux. Ils existeront à son retour.

 

C'est la raison pour laquelle ils émettent tellement de fausses prophéties (voir les documents Les Fausses Prophéties (No. 269)et Quarante ans pour le Repentir (No. 290)).

 

Ceux de cette église qui n’ont pas souillé leurs vêtements marcheront avec Christ en blanc. La base de marcher en blanc fait référence à la prophétie d'Ézéchiel concernant la Guerre de Hamon-Gog et la Restauration d'Israël et du sacerdoce intérieur qui porte des vêtements de lin blanc et sert Christ (voir le document La Guerre de Hamon-Gog (No. 294)).

 

La Promesse faite à Philadelphie

 

L'Église de Philadelphie a une rupture nette avec Sardes. Ils ne sont pas de ses œuvres et doctrines mortes.

 

Christ déclare à cette église qu'il est saint et véritable, et qu'il a la Clef de David. Il ouvre et personne ne ferme et il ferme et personne n'ouvre. Il s’agit de sa déclaration de lui-même en tant que l’Étoile du Matin, Al Tarikh. Cette puissance est la porte ouverte qu'il leur donne. Cette église a des œuvres même si elle n’a que peu de force. Elle garde la parole de Christ et elle n'a pas renié son nom.

 

Cette église corrige le Judaïsme, et ceux des prosélytes des Gentils qui se disent Juifs mais ne le sont pas par le biais de fausses doctrines adoptées à partir des traditions des hommes. Elle les corrige pour leurs erreurs et fausses doctrines et Christ les fait venir et les fait adorer ou se prosterner devant cette église. Ainsi, cette église prend part aux doctrines des Derniers Jours et à la conversion de Juda.

 

Parce que cette église conserve la parole de la patience de Christ, Christ les garde de l'heure de l’épreuve qui vient sur le monde entier. Les systèmes de Sardes et de Laodicée ne sont pas ainsi sauvés. Ils passent par la tribulation parce que seuls certains individus d’entre eux sont sauvés.

 

La venue de Christ est très proche de la formation de ce dernier système.

 

Cette église a une couronne et les individus qui la composent sont de ce fait bénis. Christ promet de faire des Philadelphiens des colonnes dans le Temple de Dieu. À première vue, cela ne semble pas aussi dramatique que la promesse faite à l'église de Thyatire, mais c’est tout aussi puissant et bien plus encore.

 

Les Philadelphiens sont éprouvés/jugés par la doctrine et ils sont responsables de la promulgation de l'Évangile du Royaume de Dieu dans les Derniers Jours et de corriger les erreurs multiples du système de Sardes.

 

C'est cette église qui est la voix qui publie l'affliction ou l'avertissement des Derniers Jours tel que prédit par le prophète Jérémie (Jérémie 4:15-16 RSV) ; voir le document  L’Avertissement des Derniers Jours (No. 044).

 

À ces personnes, il leur est également donné le nom de Dieu et le nom de la Cité de Dieu. En d'autres termes, ils seront appelés Yahovah comme Christ a été appelé ainsi lorsqu’il s'est entretenu avec les Patriarches. Ils deviendront elohim dans les ordres les plus élevés avec l'entrée dans la Cité de Dieu, qui est la Nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel. Christ donne à ce groupe son nouveau nom et donc son autorité.

 

Christ dit ensuite : “Que celui qui a des oreilles entende ce qu’il dit aux églises.” C'est parce que Sardes et Laodicée n’écoutent pas. Sardes est morte et Laodicée est si tiède qu’elle est vomie de la bouche de Dieu.

 

En parlant avec les Laodicéens, Christ s’appelle lui-même “l'Amen, le témoin fidèle et véritable.” C’est au temps de ces églises que Christ viendra. Il dit à cette église qu'il est le “Commencement de la Création de Dieu” (Apoc. 3:14) parce que ce système commence à enseigner qu'il ne l’est pas, mais affirme plutôt sa coéternité et sa co-égalité avec Dieu.

 

Cette erreur s’infiltre dans Sardes au moment de ces églises ultérieures, mais Sardes en a été exempte pendant des siècles.

 

Les œuvres de ce système ne sont ni froides ni bouillantes mais tièdes et c'est pour cela qu'elles sont vomies de la bouche de Dieu. Ce système se compare aux autres et se déclare riche et n'ayant besoin de rien, et ne se rend pas compte de sa propre condition spirituelle. Il est malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu.

 

La seule façon pour cette église d'être restaurée est que tout son système achète de l'or raffiné dans le feu par la puissance de l'Esprit Saint afin qu'elle devienne riche, et des vêtements blancs afin qu’elle soit vêtue et que personne ne puisse voir sa nudité.

 

Il lui est dit de s’oindre d’un collyre pour qu'il puisse voir. Il est aveugle à la vérité de la parole de Dieu, aux prophéties, au système et au plan de Dieu et à Son système de calendrier.

 

Il réprimande et châtie cette église dans les Derniers Jours afin de l'amener à se repentir. Il se tient à la porte, frappe et parle aux individus. Cette église doit également faire face aux concepts d'Al Tarikh ou l'Étoile du Matin. Christ est celui qui vient comme un voleur dans la nuit, en tant que Visiteur Nocturne, mais aussi en tant que celui qui se tient à la porte et frappe, appelant ceux qui seront appelés et sauvés. Cette séquence se situe à la toute fin, avant le dîner de noces de l'Agneau (voir le document La Fête des Trompettes (No. 136)).

 

Il étend ensuite la repentance aux Laodicéens et tous ceux qui vaincront s'assiéront avec lui sur son trône comme il a vaincu et s’est assis auprès du Père, Son Dieu, sur Son Trône.

 

Le concept des Colonnes de Philadelphie est que les colonnes sont deuxièmes en termes d’importance après les pierres de fondation du Temple, qui sont les apôtres de Christ. Elles sont constituées de blocs taillés parfaitement forés, façonnés et insérés avec les tiges de fer de l'église de Thyatire et placés de telle sorte qu’elles maintiennent la structure générale du Temple comme un édifice stable. Elles reposent sur la fondation de Christ et des apôtres et sont le support central du Temple de Dieu. Elles sont le corps de Christ, intégrées/assemblées dans l'amour fraternel.

 

Ce système perdure jusqu'à la fin et est récompensé par Christ à son retour. Peu importe l’ère ou le système dans lequel vous vous trouvez, vous devez surmonter/vaincre et travailler à la restauration de la foi livrée aux saints une fois pour toutes.

 

Il existe des éléments de chaque ère dans chaque ère, mais la caractéristique prédominante de l'ère est ce qui la distingue/délimite, et l'ère possède ce trait ou est reconnue par celui-ci. Chaque personne doit prendre l’avertissement et surmonter/vaincre son problème et celui de l'ère.

 

 

 

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