Christian Churches of God

 

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La Généalogie du Messie  

(Édition 2.0 19950604-20050509)

 

On explique la signification de la généalogie du Messie depuis Adam. On explique aussi les textes de Matthieu 1 et de Luc 3 ainsi que la contradiction apparente entre eux et les Chroniques. La signification correcte et véritable montre que le Messie a effectivement été envoyé pour sauver les pécheurs.

 

 

 

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(Copyright ã 1995, 1998, 2005 Wade Cox)

(Tr. 2003, 2022, rév. 2022)

 

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La Généalogie du Messie [119]

 


La généalogie du Messie est un outil important pour comprendre qui était le Messie. Plus important encore, les généalogies transmettent une compréhension importante de l'accomplissement des prophéties et de la loi biblique. Leur suppression de la Bible du Reader’s Digest est une erreur sérieuse et malheureuse.

 

Il existe un certain nombre de règles généalogiques qui doivent être comprises dès le départ. La première est que seules les lignées masculines ont été notées. Cela découle de la loi et de la pratique selon laquelle la femme était rattachée à la tribu de son mari lors du mariage. Il y avait un certain nombre de lois qui interdisaient les mariages mixtes. Les interdictions de mariages mixtes étaient là pour de bonnes raisons. Dans Nombres 36, nous voyons que la terre a été donnée en héritage par le tirage au sort aux enfants d'Israël. L'héritage était défini par la généalogie. Aucune femme qui possédait un héritage des tribus d'Israël ne pouvait se marier à l'extérieur de sa tribu (Nombres 36:8). Elle devait se marier dans la famille de la tribu de son père. L'héritage ne pouvait pas être déplacé d'une tribu à l’autre. Chacun devait conserver et s’en tenir à son propre héritage (Nombres 36:9). Car à l'annonce du Jubilé, l'héritage passe alors à la tribu dans laquelle la femme se marie (Nombres 36:4). Les règles du Jubilé étaient appliquées d’après Lévitique 25. De ce fait, la généalogie était donc essentielle à la compréhension et au maintien du système économique sous la Loi. Ce système est censé être réintroduit sous le règne du Messie (voir Ézéchiel pour son développement). Dieu suit les lignées de sang et les protège, et ce, même en cas de dispersion et de captivité (Amos 9:9).

 

Ces lois/règles d'héritage s'appliquaient également aux Lévites. Les maisons des villes des Lévites étaient leur possession dans le système du Jubilé. Par conséquent, les Lévites étaient liés par les lois/règles d'héritage tant sur le sacerdoce que sur les villes et les champs des banlieues des villes (Lévitique 25:32-34). Cette restriction de Lévitique a une application aux prophéties Messianiques, comme nous allons le voir.

 

La généalogie du Messie dans le Nouveau Testament comporte deux lignées, dans Matthieu 1:1-7 et dans Luc 3:23-38, et toutes deux sont entièrement différentes. De plus, la lignée dans Matthieu diffère de celle dans les Chroniques. Il doit donc y avoir une bonne explication à ces contradictions, autrement, la Bible peut être accusée de ne pas être inspirée. Le Christianisme moderne choisit d'ignorer le problème, allant même jusqu'à l'extrême que nous voyons dans la Bible du Reader’s Digest. Pour comprendre ce qui se passe, il faut admettre l’existence d'autres problèmes que certains préfèrent ignorer.

 

Matthieu et Luc commencent tous deux par Adam. Établir la lignée est un processus qui permet de réduire la nécessité de la prophétie à une famille particulière dans le temps. La descendance/semence de la femme est issue d'Adam (Genèse 3:15). La descendance/semence de la femme est ici au masculin singulier (zer’a). (Les textes de Genèse 17:7 ; 21:12 et Galates 3:16 sont pertinents. Le pouvoir de Satan est supprimé et son système détruit, d'après Hébreux 2:14 ; 1Jean 3:8).

 

Genèse 17:7 a montré que l'Alliance, et donc le Messie, devait passer par la descendance/semence d'Abraham. Genèse 21:12 réduit la lignée à Isaac, par qui la postérité d'Abraham serait appelée. Cependant, Ismaël était également la descendance/semence d'Abraham et a donc été établi en tant que nation, mais, c’est cependant par Isaac que la descendance a été appelée.

 

La lignée du Messie est encore plus restreinte. Jean 7:42 se réfère à un certain nombre de prophéties dans un seul texte.

Jean 7:42 L'Écriture ne dit-elle pas que c'est de la postérité de David, et du village de Bethléhem, où était David, que le Christ doit venir ? (LSG)

   

Les Écritures qui sont couvertes par ce texte se trouvent au Psaume 110:1-7, où il est le Seigneur de David et le Prêtre de Melchisédek. Ce texte se réfère donc au Prêtre-Messie.

 

Psaume 132:6,11 montre que c'est un descendant de David et d'Ephrata que Dieu mettra sur le trône.

Psaume 132:11 L'Éternel a juré la vérité à David, il n'en reviendra pas ; je mettrai sur ton trône un fruit de tes entrailles. (LSG)

 

Le Messie sera issu de la racine d'Isaï et sera le salut des Païens, d'après Ésaïe 11:1,10.

Ésaïe 11:1 Puis un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines. (LSG)

 

Ésaïe 11:10 En ce jour, le rejeton d'Isaï sera là comme une bannière pour les peuples ; les nations se tourneront vers lui, et la gloire sera sa demeure. (LSG)

 

Le Messie devait donc être de la semence de la racine d'Isaï, le père de David. Le Messie est de la lignée de David, d’après Jérémie 23:5-8.

Jérémie 23:5-8 Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où je susciterai à David un germe juste ; il régnera en roi et prospérera, il pratiquera la justice et l'équité dans le pays. 6En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure ; et voici le nom dont on l'appellera : L'ÉTERNEL NOTRE JUSTICE. 7C'est pourquoi voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où l'on ne dira plus : L'Éternel est vivant, lui qui a fait monter du pays d'Égypte les enfants d'Israël ! 8,Mais on dira : L'Éternel est vivant, lui qui a fait monter et qui a ramené la postérité de la maison d'Israël du pays du septentrion et de tous les pays où je les avais chassés ! Et ils habiteront dans leur pays. (LSG)

Ce texte confond le Christianisme moderne, car il montre absolument que le Messie gouvernera sur la terre et qu'il y aura un deuxième exode qui établira Israël.

 

Michée 5:2 montre que le Messie naîtra de Bethléhem.

Michée 5:2 Et toi, Bethléhem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité. (LSG)

 

Ainsi, la semence est d'Adam à travers Abraham, Isaac, Juda, David et de Bethléhem. C'est la réduction traditionnelle de la lignée. La lignée peut et doit être réduite encore davantage. Il y a deux aspects de l'Avènement Messianique qui montrent que le Messie a deux avènements pour deux objectifs. Le premier but était en tant que Prêtre-Messie, pour établir l'ordre de Melchisédek, créant ainsi un sacerdoce sans généalogie, afin qu'il puisse être accessible aux Païens, comme un don de Dieu.

 

Les élus ont été rachetés par Christ pour former un ordre de rois et de prêtres (Apocalypse 1:6 ; 5:9-10).

Apocalypse 5:9-10 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux ; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation ; 10tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. (LSG)

 

Le sacerdoce Aaronique devait donc prendre fin, et avec lui le Temple, à la fois à Jérusalem et en Égypte à Héliopolis. Le temple de Léontopolis, dans le nome d'Héliopolis, a été établi par Onias IV selon la prophétie d'Ésaïe 19:19. Il a été établi dans le territoire de Gosen pour aider à l'accomplissement d'une prophétie dans Osée à propos autant d'Israël que du Messie, à savoir : de l'Égypte j'ai appelé mon fils (Osée 11:1 ; Matthieu 2:15). Le Temple d’Égypte a fonctionné de circa. l’an 160 AEC (avant l’ère courante) à l’an 71 EC (ère courante), date à laquelle il a été fermé sur ordre de Vespasien après la destruction de Jérusalem. Cette fermeture a donc accompli le Signe de Jonas, qui s'étendait de l’an 30 EC à l’an 70 EC, et qui s’est achevé le 1er Nisan 70 EC au 1er Nisan 71 EC (consulter le document d'étude Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple (No. 013)). L'autorité du Temple a été enlevée après l'expiration des quarante ans qui avaient été accordés pour le repentir de Juda. Les quarante ans s'inscrivent dans la continuité des trois années du ministère du Messie sur une base d'une année pour un jour contre celle du ministère de Jonas à Ninive.

 

Le nouvel ordre est selon l'ordre de Melchisédek (Psaume 110:4). Christ est le Grand Prêtre de cet ordre. Les élus sont les prêtres, étant sans généalogie (Hébreux 7:1-21). Ces prêtres sont aussi des rois auxquels on a donné un royaume (Hébreux 12:28). Il est évident en soi qu'un Grand Prêtre ne peut l'être que s'il existe d'autres prêtres sur lesquels il peut régner. Par définition, il ne peut s’agir de prêtres Aaroniques, bien que les fils d'Aaron fassent aussi partie de ce sacerdoce (Apocalypse 7:7). Le concept du sacerdoce est plus large que la nation, puisque le concept d'Israël est également étendu pour inclure toutes les nations.

 

La lignée Messianique comprenait non seulement une lignée Davidique, mais aussi une lignée Aaronique. La prophétie de Zacharie 12:10-14 montre aussi que le Messie devait être tué.

Zacharie 12:10-14 Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né. 11En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d'Hadadrimmon dans la vallée de Meguiddon. 12Le pays sera dans le deuil, chaque famille séparément : La famille de la maison de David séparément, et les femmes à part ; la famille de la maison de Nathan séparément, et les femmes à part ; 13la famille de la maison de Lévi séparément, et les femmes à part ; la famille de Schimeï séparément, et les femmes à part ; 14toutes les autres familles, chaque famille séparément, et les femmes à part. (LSG) (Notez que la LSG lit moi, celui qu'ils ont percé basés sur des manuscrits occidentaux ; les manuscrits orientaux montrent que le mot correct est lui).

 

Le texte montre deux lignées. La première est celle de David par Nathan, la deuxième est celle de Lévi par Schimeï. Cet acte devait provoquer une destruction et un deuil à Jérusalem et dans la nation (vv. 11-14). La prophétie liait ainsi la destruction de Jérusalem à la mort du Messie. La période de temps de quarante ans, de l’an 30 EC à l’an 70 EC, est donc importante. Jérusalem a été encerclée par des armées romaines à partir du 1er Nisan 70 EC. Le Temple de Jérusalem a été détruit en l’an 70 EC à partir des Expiations ; toutefois, le temple égyptien a été fermé en l’an 71 EC sur l'ordre de Vespasien, à la suite de la guerre juive. La destruction s’est poursuivie dans les campagnes après la destruction du Temple.

 

Seuls Matthieu et Luc sont concernés par les généalogies. Marc et Jean commencent avec Jésus adulte, les généalogies ne sont donc pas aussi pertinentes.

 

Dans son document ("The Genealogy of Messiah", The Vineyard (La Généalogie du Messie", Le Vignoble), novembre 1993, pp. 10-13, réimprimé de Issues, A Messianic Jewish Perspective (Questions, une perspective juive Messianique), le Dr Arnold Fruchtenbaum d’Ariel Ministries, déclare ce qui suit :

Dans Matthieu, Joseph joue un rôle actif, mais Miriam (Marie) joue un rôle passif. Matthieu rapporte que des anges sont apparus à Joseph, mais il n'y a aucun récit d'anges apparaissant à Miriam. Matthieu rapporte les pensées de Joseph, mais rien n'est enregistré à propos des pensées de Miriam. Par contre, l'Évangile de Luc raconte la même histoire de la perspective de Miriam. D’après le contexte de chaque Évangile, il devrait être très évident que la généalogie de Matthieu est celle de Joseph, et que la généalogie de Luc est celle de Miriam.

 

La question qui se pose alors est la suivante : pourquoi avons-nous besoin de deux généalogies, d'autant plus qu'Y'shua (Jésus) n'était pas le fils réel de Joseph ? Une réponse populaire et courante est la suivante : L'Évangile de Matthieu donne la lignée royale, tandis que l'Évangile de Luc donne la lignée réelle. De ce concept découle une autre théorie. Puisqu’apparemment Joseph était l'héritier présomptif du trône de David, et que Jésus était le fils adoptif de Joseph, Jésus pouvait revendiquer le droit au trône de David.

 

En revanche, l'Évangile de Luc donne la véritable lignée, montrant que Y'shua lui-même était un descendant de David. À travers Miriam, il était un membre de la maison de David, mais il pouvait revendiquer le droit de s'asseoir sur le trône de David à travers Joseph, l'héritier présomptif. En fait, c'est exactement le contraire qui est vrai (c’est nous qui soulignons).

 

Arnold Fruchtenbaum soulève des questions très importantes dans son œuvre, cependant, il ne voit pas le rapport ou ne les relie pas, comme cela est nécessaire à la compréhension de Zacharie, comme nous le voyons ci-dessus. Dans Zacharie, nous voyons que la lignée de David à travers Nathan est mentionnée. Rien n'est mentionné de David à travers Salomon, et ce, pour une très bonne raison.

 

Comme l’a noté Fruchtenbaum, il y avait deux exigences pour la royauté dans les Écritures hébraïques. Celles-ci ont été adoptées après la division du royaume après la mort de Salomon.

 

La première exigence pour s'asseoir sur le trône de Juda était d'être un descendant Davidique. Le Messie devait être assis sur le trône de David (Ésaïe 9:7). Le roi ne pouvait être que de la Maison de David. Jérémie 33:20-21 montre que l'alliance avec David et sa postérité, ainsi qu’avec les Lévites, ne pouvait pas être rompue. Il a été prophétisé que toute conspiration visant à supprimer la Maison de David échouerait, comme nous le voyons dans Ésaïe 7:5-6.

Ésaïe 7:5-6 De ce que la Syrie médite du mal contre toi, de ce qu'Éphraïm et le fils de Remalia disent : 6 Montons contre Juda, assiégeons la ville, et battons-la en brèche, et proclamons-y pour roi le fils de Tabeel. (LSG)

 

L'échec prophétisé était afin de préserver le royaume pour que l'Écriture ne puisse pas être anéantie. Le Messie reviendra pour reprendre ce royaume, conformément à Daniel 2:35, 44-45.

 

On voit l'échec de toute conspiration dans Ésaïe 8:9-15 où c'est plutôt Dieu qu'il faut craindre.

Ésaïe 8:9-15 Poussez des cris de guerre, peuples ! et vous serez brisés ; Prêtez l'oreille, vous tous qui habitez au loin ! Préparez-vous au combat, et vous serez brisés. 10 Formez des projets, et ils seront anéantis ; donnez des ordres, et ils seront sans effet : Car Dieu est avec nous. 11 Ainsi m'a parlé l'Éternel, quand sa main me saisit, et qu'il m'avertit de ne pas marcher dans la voie de ce peuple : 12 N'appelez pas conjuration tout ce que ce peuple appelle conjuration ; ne craignez pas ce qu'il craint, et ne soyez pas effrayés. 13 C'est l'Éternel des armées que vous devez sanctifier, c'est lui que vous devez craindre et redouter. 14 Et il sera un sanctuaire, mais aussi une pierre d'achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d'Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem. 15 Plusieurs trébucheront ; ils tomberont et se briseront, ils seront enlacés et pris. (LSG)

 

Tous ceux qui ont essayé de régner sur le trône d'Israël sans sanction divine ont péri. Tous ceux qui ont usurpé le trône de Samarie sans la sanction prophétique ont été assassinés (1Rois 11:26-39 ; 15:28-30 ; 16:1-4,11-15 ; 21:21-29 ; 2Rois 9:6-10 ; 10:29-31 ; 14:8-12).

 

Un autre texte significatif et totalement ignoré qui relie la maison de David au Messie est celui de Zacharie 12:7-9, qui précède le verset cité ci-dessus, mais qui, en réalité, est placé en séquence derrière les activités décrites dans Zacharie 12:10-14. Zacharie 12:10-14 se rapporte à la mise à mort du Messie lors du premier avènement. Le texte qui le précède dans Zacharie 12:7-9 concerne le retour et les batailles des derniers jours.

Zacharie 12:7-9 L'Éternel sauvera d'abord les tentes de Juda, afin que la gloire de la maison de David, la gloire des habitants de Jérusalem ne s'élève pas au-dessus de Juda. 8 En ce jour-là, l'Éternel protégera les habitants de Jérusalem, et le faible parmi eux sera dans ce jour comme David ; la maison de David sera comme Dieu, comme l'ange de l'Éternel devant eux. 9 En ce jour-là, je m'efforcerai de détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem. (LSG)

   

Les aspects significatifs de ce texte sont les suivants :

  1. Juda est converti et sauvé en priorité afin que la gloire de la Maison de David et aussi celle de Jérusalem ne soit pas magnifiée contre Juda.
  2. Jérusalem sera défendue par le Seigneur. Celui qui est faible parmi eux sera comme David, et la Maison de David sera comme Dieu, comme l'Ange du Seigneur [Yahovah] devant eux.
  3. En ce jour-là, toutes les nations qui viendront contre Jérusalem seront détruites.

 

Ces points sont très significatifs. Pour aborder d'abord le dernier point, il est évident, dès le verset 11, que nous sommes concernés par les derniers jours et la bataille prophétique de la Vallée de Megiddo. Ainsi, la scène de la première mort est utilisée pour déterminer la victoire finale sur les nations.

 

Les deux premiers aspects montrent qu'il y a une distinction faite entre la Maison de David et la Maison de Juda alors que théoriquement l’une découle de l'autre. Cependant, ce n'est pas le cas de la Maison de David dans les derniers jours, car elle est étendue pour englober les Gentils/Païens sous les élus, comme nous l'avons vu plus haut où les Gentils/Païens sont bénis à travers le Messie.

 

Cette séquence montre un niveau physique et un niveau spirituel. Premièrement, les faibles de Jérusalem seront renforcés pour être comme David. Deuxièmement, la maison, à ce moment-là, sera comme Elohim ou Dieu, comme l'Ange de Yahovah (ou Yehovah) l'était devant eux. L'Ange de Yahovah était l'Ange du Grand Conseil de la LXX (Ésaïe 9:6), le deuxième Dieu d'Israël qui était l'Ange de Yehovah (ou Yahovah) de Zacharie 12:8. Cet Ange était un elohim et était la Face de Dieu, le Peniel des Patriarches, l'El Bethel ou le Dieu de la Maison de Dieu d'Abraham. Cet Ange était le Dieu qui a été oint comme Dieu par Son Dieu avec l'huile de joie au-dessus de ses collègues/partenaires du Psaume 45:6-7. Hébreux 1:8-9 nous montre que cela se réfère au Messie.

 

Ainsi, les élus deviennent des elohim, comme Christ était un elohim, en tant que l'Ange pré-incarné de Yahovah dans l'Ancien Testament, et comme il est elohim depuis sa résurrection d'entre les morts en tant que fils de Dieu en puissance (Romains 1:4 ; Hébreux 1:8-9).

 

C'est un concept puissant. Cela montre également l'ampleur de l'appel de Dieu et du Plan de Dieu. Il est ignoré parce qu'il ne s'accorde pas avec les vues orthodoxes du Concile de Chalcédoine qui s’est tenu vers l’an 451.

 

Nous sommes donc en mesure de mettre en relation Matthieu et Luc avec le reste de l'Écriture, et ce, dans leur contexte propre. La généalogie dans Matthieu a un certain nombre d'aspects distincts qui confèrent une série de leçons bibliques et qui montrent de manière concluante pourquoi cette lignée devait être celle de Joseph. Y’shua ou Josué ne pourrait pas être le Messie en considérant uniquement le récit de Matthieu. Le récit de Luc est nécessaire pour démontrer pourquoi il pouvait être roi, malgré la lignée de Joseph, et comment Dieu allait concilier l'injonction qu'Il avait instituée dans la lignée de David et la royauté par le biais du prophète Jérémie.

 

Le Messie est nommé par ordre divin. Son nom est donné dans Matthieu 1:21 et Luc 1:31. Le nom est dérivé du nom Hoshea (comme dans Nombres 13:16) avec le préfixe Yah prononcé ou écrit Jah. Cela signifie en fait : Dieu est notre Salut. Yahoshua est ensuite rendu par Yeshua ou Joshua (Josué) dans l'usage. Jésus est une version grecque de Josué et est dérivé de sources non hébraïques. La forme en grec pourrait bien être influencée par Esus du système de trinité des Celtes hyperboréens.

 

Matthieu commence sa lignée en reliant trois personnages-clés. Yeshua ou Josué appelé Jésus, est le Fils de David, le Fils d'Abraham. Il commence ensuite la lignée à partir d’Abraham, en passant par la lignée de Juda. Les frères sont simplement mentionnés. Il s’agit d’une reconnaissance de la prophétie. La lignée rompt avec la tradition et mentionne les femmes à partir des versets 3-6.

Matthieu 1:3-6 Juda engendra de Thamar Pharès et Zara ; Pharès engendra Esrom ; Esrom engendra Aram ; 4 Aram engendra Aminadab ; Aminadab engendra Naasson ; Naasson engendra Salmon ; 5 Salmon engendra Boaz de Rahab ; Boaz engendra Obed de Ruth ; 6 Obed engendra Isaï ; Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d'Urie ; (LSG)

 

Les femmes mentionnées sont Tamar, Rahab, Ruth et Bath Schéba, qui était la femme d'Urie. L’importance de ces femmes démontre des leçons spécifiques dans la généalogie. Sarah n’est pas mentionnée. Elle était sans doute plus importante que toutes les autres. Fruchtenbaum fait deux remarques pertinentes à leur sujet.

Premièrement, elles étaient toutes païennes. C'est évident pour Tamar, Rahab et Ruth. C'était probablement vrai pour Bath Schéba, puisque son premier mari, Urie, était un Hittite. Ici Matthieu fait allusion à quelque chose qu'il clarifie et précise plus tard : à savoir, si le but principal de la venue de Jésus était de sauver les brebis perdues de la maison de l'Israël, les païens bénéficieraient également de sa venue. Deuxièmement, trois de ces femmes étaient coupables de péchés sexuels. Bath Schéba était coupable d'adultère, Rahab était coupable de prostitution et Tamar était coupable d'inceste. Là encore, Matthieu ne fait qu’une allusion à un point qu'il clarifiera plus tard : à savoir, le but de la venue du Messie était de sauver les pécheurs... (op. cit.)

 

Réconcilier les pécheurs avec Dieu est le point principal du sacrifice du Messie. C'est le point crucial dans les Évangiles.

 

Seuls ceux qui ne comprennent pas la signification spirituelle de la grâce salvatrice du Messie se préoccupent d'essayer de prouver que ces femmes n'étaient pas des païennes et aussi qu'elles n'étaient pas des pécheresses. Il importe peu de savoir quel était leur statut au regard des objectifs de l'incarnation du Messie. Son sacrifice était suffisant. Cela n'est pas entièrement compris. On perd ainsi du temps à essayer de prouver que Rahab était une descendante d'Israël parmi les Cananéens, et aussi qu'elle était veuve en recourant aux mots sanscrits désignant une aubergiste. Le fait est qu'elle était issue d'une famille éminente. Son peuple, dans le cadre du système religieux de l'époque, pratiquait la prostitution au temple et, en tant que telle, elle aurait été difficilement pu éviter le problème, et encore moins être stigmatisée à cause de cela.

 

On perd aussi du temps à essayer de prouver que Ruth n'était pas une Moabite, à cause de l'injonction de ne pas se marier avec un Moabite et ce, malgré la formulation des textes. On affirme qu'elle était en fait une descendante d'Israël vivant à Moab, peut-être de Manassé, de Ruben ou de Gad, (Josué 1:12-15). Cela n'est pas nécessaire. Les propres déclarations de Ruth indiquent que le dieu de son peuple était différent de celui de Naomi et qu'elle a juré l'allégeance, la fidélité non seulement à Naomi, mais aussi à Son Dieu (Ruth 1:16).

 

Le fait est que la lignée royale a été ouverte aux Païens et aux pécheurs et ce, dès les toutes premières activités des tribus en Canaan. Cela a une signification pour les élus.

 

Un autre point principal de la généalogie de Matthieu consiste en ce qu'il est sélectif en ne nommant que la lignée directe. Salomon est également mentionné parce que la royauté reposait en lui. Il a construit le Temple. Cependant, il a aussi sombré dans l’idolâtre et sa lignée est ensuite répertoriée jusqu'à Jéconias, qui a été l’un des derniers rois avant la captivité babylonienne. La lignée de Joseph est ensuite retracée de Jéconias à Joseph. De la sorte, Joseph est un descendant de David, mais à travers Jéconias. Cela a une grande importance.

Jérémie 22:24-30 Je suis vivant ! dit l'Éternel, quand Jéconias, fils de Jojakim, roi de Juda, serait un anneau à ma main droite, je t'arracherais de là. 25 Je te livrerai entre les mains de ceux qui en veulent à ta vie, entre les mains de ceux devant qui tu trembles, entre les mains de Nebucadnetsar, roi de Babylone, entre les mains des Chaldéens. 26 Je te jetterai, toi et ta mère qui t'a enfanté, dans un autre pays où vous n'êtes pas nés, et là vous mourrez ; 27, mais dans le pays où ils auront le désir de retourner, ils ne retourneront pas. 28 Est-il donc un vase méprisé, brisé, ce Jéconias ? Est-il un objet auquel on n'attache aucun prix ? Pourquoi sont-ils jetés, lui et sa postérité, lancés dans un pays qu'ils ne connaissent pas ? 29 Terre, terre, terre, écoute la parole de l'Éternel ! 30 Ainsi parle l'Éternel : Inscrivez cet homme comme privé d'enfants, comme un homme dont les jours ne seront pas prospères ; car nul de ses descendants ne réussira à s'asseoir sur le trône de David et à régner sur Juda. (LSG)

 

Conias est formé en supprimant de Jéconias ou Laissez Jéhovah [ou Jah] établir. Le retrait du nom divin est destiné à montrer le départ de Dieu de Jéconias. Le sceau sur la main droite (celle de Dieu) peut être vu dans Aggée 2:23.

Aggée 2:23 En ce jour-là, dit l'Éternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Schealthiel, mon serviteur, dit l'Éternel, et je te garderai comme un sceau ; car je t'ai choisi, dit l'Éternel des armées.

 

Zorobabel a été cité dans Matthieu comme étant le fils de Schealthiel. Cependant, nous savons d'après 1Chroniques 3:18-19 qu'il était le fils de Pedaja. Pourtant, Matthieu et aussi Esdras 3:2 ; 5:2 disent qu'il était le fils de Schealthiel.

1Chroniques 3:17-19 Fils de Jéconias : Assir, dont le fils fut Schealthiel, 18 Malkiram, Pedaja, Schénatsar, Jekamia, Hoschama et Nedabia. 19 Fils de Pedaja : Zorobabel et Schimeï. Fils de Zorobabel : Meschullam et Hanania ; Schelomith, leur sœur ; (LSG)

 

Comment résoudre cette contradiction ? Le texte reflète en fait un aspect de la loi.

 

Deutéronome 25:5-6 Lorsque des frères demeureront ensemble, et que l'un d'eux mourra sans laisser de fils, la femme du défunt ne se mariera point au dehors avec un étranger, mais son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme, et l'épousera comme beau-frère. 6 Le premier-né qu'elle enfantera succédera au frère mort et portera son nom, afin que ce nom ne soit pas effacé d'Israël. (LSG)

 

Ce devoir est obligatoire. L'échec d'exécuter cette responsabilité (par la convoitise) est le péché pour lequel Onan a été tué (Genèse 38:8-10). Voir aussi le document Le Péché d’Onan (No. 162).

 

Zorobabel a donc succédé à la lignée de Schealthiel à cause des obligations légales imposées à Pedaja qui est alors décédé. Schénatsar est devenu le régent ou le gardien/tuteur de Zorobabel pour le retour en Israël, comme indiqué dans Esdras 1:8-11 ; 5:14-16 où il est nommé Scheschbatsar.

 

Strong et d'autres soutiennent que Scheschbatsar est le nom persan de Zorobabel parce que, s'il en était autrement, et si Zorobabel était si jeune, cela exigerait que la reconstruction du Temple soit déplacée à son emplacement correct durant le règne de Darius II, au lieu d'être déplacée sous le règne de Darius I, ce que tant le Judaïsme rabbinique que le Christianisme orthodoxe préféreraient pour leurs propres raisons (voir Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple (No. 013) et La Lecture de la Loi avec Esdras et Néhémie (No. 250)).

 

À partir de la prophétie donnée par Jérémie, la lignée fut encore plus limitée. Dieu a décrété qu'aucun des descendants de Jéconias ne pourrait réussir à s'asseoir sur le trône de David et à régner à nouveau en Juda. Cependant, la descendance de la lignée jusqu'à Zorobabel montrait que Dieu choisirait des membres de cette lignée pour des tâches spécifiques comme une bague de sceau, une chevalière – en d’autres termes, comme un sceau de Dieu. En conséquence, le Messie ne pouvait pas être le fils naturel de Joseph et s'asseoir sur le trône sans une approbation divine spécifique, sinon l'Écriture aurait été anéantie. Christ aurait été disqualifié pour s'asseoir sur le trône s'il avait été le fils naturel et, comme Joseph lui-même ne pouvait pas être l'héritier présomptif, il ne pouvait pas hériter du titre par adoption. Dieu a donc entrepris de réparer la brèche et de restaurer la lignée d'une autre manière. Matthieu est conscient de ce problème. C'est pourquoi il commence l'Évangile par cette lignée, démontrant ainsi le problème et donnant ensuite le récit de la naissance à travers une vierge, qu'il considère évidemment comme une solution au problème. Après le prolongement de la généalogie, Matthieu 1:18-25 montre que ce n’est que par sa naissance de la vierge Mariam ou Miriam (Marie) que Christ pouvait monter sur le trône. Cela a une signification pour les Juifs, du fait que c'est seulement par l'entremise du Messie qu'ils pourraient accéder au royaume spirituel et au sacerdoce spirituel.

 

Il y a un troisième aspect de la lignée de Zorobabel qui nécessite un examen.

 

Zorobabel était la 23e génération dans la lignée/descendance masculine du Roi David (# 1). Il était l'héritier accepté. Les détails de son ascendance et la solution des deux pères listés pour lui étant Schealthiel et Pedaja (1Chro. 3:19) sont expliqués sous les lois du lévirat et l’explication donnée ci-dessus. La question de cette lignée est aussi examinée dans le document De David et des Exilarques à la Maison de Windsor (No. 067), selon la chronologie juive qui utilise la séquence de Darius I. La chronologie correcte est traitée dans le document Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple (No. 013).

 

Zorobabel était l'héritier royal juif et il a été le 3e Exilarque à Babylone vers l’an 545 AEC. Il a été le 8e Gouverneur de la Judée vers l’an 537-536 AEC. Il a été Prince de Juda vers l’an 515 AEC et il a été rappelé et emprisonné en l’an 513 AEC et exécuté en l’an 510 AEC.

 

Il a épousé trois femmes. La première femme était Amytis, une Princesse babylonienne, que l’on appelait une épouse étrangère. Elle lui a donné naissance à Shazrezzar, qui est un nom babylonien. Il était l'ancêtre d'une importante lignée Davidique.

 

La deuxième femme de Zorobabel était Rhoda, qui était une princesse perse qui s'est remariée plus tard avec un prince perse et qui était aussi appelée une épouse étrangère. Elle lui a donné naissance à Reza (un nom perse). Il aurait été le demi-frère de Darius, roi de Perse, par sa mère. C'est à cette lignée qu’il est fait référence dans l’ascendance de Mariam si l’on admet que la lignée de Zorobabel passait en fait par Nathan et le fils adoptif de Jéconias, à savoir Schealthiel, qui était le véritable fils de Néri(ja). La Princesse Héritière Tamar est à l’origine de ce changement de lignée. Il s’agit d’un autre incident où une Princesse Tamar est utilisée pour transférer la royauté. Nous examinerons cela davantage ci-dessous.

 

Troisièmement, Zorobabel a épousé Esthra, qui était une princesse juive et dont la lignée de la famille royale actuelle est issue.

 

La prophétie concernant le trône et la place de Zorobabel dans le processus est considérée comme faisant partie du processus des promesses du droit d’aînesse des derniers jours.

 

Rappelez-vous que le père de Zorobabel était Schealthiel/Pedaja et que le père de Schealthiel n'était pas Jéconias, en réalité. Il était le fils adoptif de Jéconias et son héritier reconnu (Matthieu 1:12). Il était le fils de l’épouse du Roi Jojakim ou Jéconias par un ancien mari de la Princesse Tamar, à savoir le Prince Néri(ja). Voir aussi Luc 3:27. Ce fait suscite une autre question quant à l'origine réelle de la lignée de Zorobabel ou Zerubbabel.

 

Nous voyons que la lignée dans Luc est celle de David par Nathan, et que la lignée dans Matthieu est celle de David par Salomon. Si on tient compte de cette explication, alors la lignée de Jéconias et la malédiction placée sur elle sont surmontées, dans la mesure où la lignée à travers Zorobabel est comme à travers Schealthiel. Cependant, la réalité consiste en ce qu'il a été revendiqué que le père était Pedaja conformément aux lois du lévirat, et la progéniture va à la lignée du père. Cette lignée est en fait de Nathan à travers Néri ou Nérija. Il est également probable que c'est le moyen qui a été utilisé pour surmonter la malédiction placée sur la lignée de Jéconias. Schealthiel semble être le point central dans la combinaison des lignées. La lignée est certainement assise sur le trône de Juda, bien qu'en exil et ce, depuis des siècles, et récemment sur les dix tribus.

 

Le fait majeur dans tout cela est que nous pouvons retracer l’ascendance des maisons royales d'Israël jusqu'au Nord de l'Allemagne et au Royaume-Uni, qui est les tribus du Nord d'Israël. La royauté reste en Israël jusqu’à ce jour et le sera jusqu'au retour du Messie et à qui de droit.

 

Le Prince Légitime de Juda

Il est d’une importance majeure de noter que la lignée des Exilarques (cf. Cox, ibid., (No. 067) ci-dessus) à partir de l'an 12 AEC - qui était la date le plus ancienne où Christ aurait pu naître, et qui était en fait la date du décret de recensement original par Auguste à partir duquel tous les recensements subséquents dans l'Empire romain ont été faits - il n'y a eu aucun Exilarque sur le trône de Juda. À partir de ce moment-là, ils ont été déposés. Ce n'est qu’après la mort du Messie en l’an 30 EC qu'un Exilarque a été nommé comme Prince de Juda. Ainsi, Dieu n'a pas permis à un autre prince de s’asseoir sur le trône de Juda ou d’être éligible et nommé pour le trône de Juda pendant tout le cycle de l'incarnation de Jésus Christ, qui était le prince légitime de Juda.

 

Il y a un autre aspect de la lignée qui mérite réflexion, et c'est le fait qu'il y a un certain nombre de générations mentionnées dans Matthieu 1:17.

Matthieu 1:17  Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ. (LSG)

 

On voit que le regroupement des générations est considéré comme significatif au niveau des nombres dans les regroupements. La généalogie du Messie a une signification étendue depuis Adam. Les sept premières générations depuis Adam ont une signification pour le Plan de Salut. Le regroupement dans Matthieu de trois groupes de quatorze générations sert à mettre en évidence les activités de Dieu. Abraham a été appelé et mis à part. Quatorze générations plus tard, David, le berger, a été mis à part (1Sam. 16:13). David a établi Israël comme une puissance et a construit le Temple par l'intermédiaire de son fils Salomon, pour lequel il a préparé la nation et les ressources. Quatorze générations plus tard, le résultat final du gouvernement humain et de la royauté humaine a été la captivité. Quatorze générations plus tard, après que la nation ait été restaurée sous le sacerdoce, ils ont été jugés par l'avènement du Messie et dispersés sous le Signe de Jonas (consulter le document Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple (No. 013) ibid.). Ceci n'a pas été compris.

 

Plus important encore, les 42 générations d'Abraham à Christ, mentionnées par Matthieu, se réfèrent à un concept que l'on retrouve dans la construction du Temple. Le Temple a été construit sur le plan spirituel du Jubilé. Six niveaux s’appliquaient à la nef ou à l'entrée, symbolisant le développement de l'homme. Le septième cycle ou niveau se trouvait dans le naos proprement dit. Cette séquence symbolisait que le Messie rendrait accessible l'entrée au Temple proprement dit suite à son avènement. Par sa mort, il a déchiré le voile du Temple, ouvrant la voie au naos ou Saint des Saints, où se trouvaient les élus (1Cor. 3:16). Cette voie a été ouverte pleinement dès la destruction du Temple physique (Hébreux 9:8).

 

Tant le sacerdoce que la royauté avaient tous deux été établis et jugés comme ne faisant pas l'affaire par le Messie. Le Messie était le Messie d'Aaron et d'Israël ; il était autant le Prêtre-Messie que le Roi-Messie. Israël s'attendait à un Messie de deux avènements, comme nous le savons des Manuscrits de la Mer Morte (voir G. Vermes The Dead Sea Scrolls in English, re Règne de Damas VII et le fragment de la grotte IV). Vermes, parmi d'autres, soutient que ces textes montrent que le Judaïsme du premier siècle considérait le Messie d'Aaron et le Messie d'Israël comme la même entité, mais de deux avènements différents.

 

Il répond aux problèmes soulevés par la généalogie de Matthieu à partir de Matthieu 1:18. Les réponses plus complètes aux textes sont fournies par Luc. Les deux doivent donc être lus conjointement.

 

Un autre point important soulevé par Arnold Fruchtenbaum concernant la généalogie du Messie, qui a également une application plus large, est celui des coutumes Judaïques de l’époque. Il dit à propos de la généalogie de Luc :

Contrairement à Matthieu, Luc suit la procédure et la tradition juives strictes en ce qu'il n'omet aucun nom et ne mentionne aucune femme. Cependant, si la coutume juive interdit de mentionner le nom d'une femme, mais que l'on souhaite retracer sa lignée, comment s'y prendre ? En utilisant le nom de son mari (les précédents possibles de cette pratique dans l'Ancien Testament sont Esdras 2:61 et Néhémie 7:63).

 

Cela soulève une deuxième question : Si quelqu'un étudiait une généalogie, comment saurait-il s’il s’agit de la généalogie du mari ou de celle de la femme, puisque dans les deux cas, le nom du mari serait utilisé ? La réponse n'est pas difficile : le problème réside dans la langue anglaise.

 

En anglais [comme en français], il n'est pas correct d'utiliser l'article défini (the) devant un nom propre ("the" Matthew, "the" Miriam) ; cependant, cela est tout à fait permis dans la grammaire grecque. Dans le texte grec de la généalogie de Luc, chaque nom mentionné comporte l'article défini grec ‘le’ avec une exception : le nom de Joseph (Luc 3:23). Une personne lisant le texte original comprendrait par l'absence de l’article défini dans le nom de Joseph qu’il ne s’agit pas vraiment de la généalogie de Joseph, mais de celle de sa femme Miriam.

 

En outre, bien que de nombreuses traductions de Luc 3:23 disent : "...étant censément le fils de Joseph, le fils d’Héli...", à cause de l'article défini grec manquant devant le nom de Joseph, le même verset pourrait être traduit : "…étant le fils (tel que supposé) de Joseph, le fils de Héli ..." (op. cit., c’est nous qui soulignons).

 

Autrement dit, bien que Yehoshua (Yeshua, Joshua (Josué) ou Jésus) soit censé être le fils de Joseph, il était en fait le descendant d’Héli, qui était le père de Miriam. Le Talmud de Jérusalem a reconnu cette généalogie comme étant celle de Miriam et non de Joseph. Aggée 2:4 fait référence à Miriam comme étant la fille d’Héli.

 

L'utilisation de l'article défini dans le texte grec s’applique également lorsqu'il s’agit de faire la distinction entre le Messie et Dieu, par exemple dans Jean 1:1,18 ; 1Jean 5:20. Ceci a été largement noté au fil du temps par les sectes en désaccord avec la soi-disant orthodoxie (par exemple, les Sociniens ; voir le commentaire de Heydock à la réimpression de 1851 de la Bible catholique ou Douay-Reims).

 

Luc entreprend de faire remonter Christ jusqu'à Adam, identifiant ainsi le processus de la semence de la femme à partir d’Adam. Ce texte identifie la lignée Davidique avec Nathan, ce qui est vital pour l’accomplissement de la prophétie de Zacharie. Plus important encore, elle n'est pas la lignée de Jéconias, qui avait été enlevé, parmi d'autres choses, pour faire place à la règle du Haut Sacerdoce. Ainsi, Yahoshua ou Josué était un descendant de David par sa mère. Par conséquent, la naissance virginale à part est développée d'abord et ensuite la généalogie est mentionnée ici dans Luc. Il établit ainsi la première condition/exigence pour la royauté, c’est-à-dire la lignée Davidique à part de la lignée de Jéconias.

 

Il établit dès le départ la deuxième condition/exigence, à savoir être de la lignée de Nathan et aussi de la famille de Lévi par Schimeï et ce, en décrivant par son exposé le lien de parenté entre Miriam et Élisabeth, la femme de Zacharie, le Grand Prêtre de la Division d'Abija (ou Abia), qui était la huitième division du Sacerdoce du Temple (voir 1Chron. 24:10 ; Néh. 12:17). Les vingt-quatre divisions ont été reformées par tirage au sort, après le retour, à partir de quatre divisions, avec les noms originaux (voir Comp. Bible, la note de bas de page et l’Annexe 179 III).

 

La femme de Zacharie était Élisabeth (nommée d'après la femme d'Aaron Élischéba (Exode 6:23) et orthographiée Élisabeth dans la LXX). Elle était une des filles d'Aaron et, de là, elle était une Lévite (Luc 1:5). Elle a été la mère de Jean le Baptiste par ordre divin. C’est ainsi que Jean a été désigné. Miriam (ou Marie) était de la famille d'Élisabeth (Luc 1:36). En conséquence, Miriam devait posséder des lignées Lévitiques en plus d'être de la Maison de David.

 

Nous ne pouvons que deviner que la lignée de Lévi était à travers Schimeï, cependant, on peut la supposer, car l'Écriture ne peut être anéantie. La démonstration du lignage Lévitique est suffisante. L'inspiration divine de Zacharie et d'Élisabeth et le nom de Jean nous amènent au point suivant.

 

Il y avait d'autres personnes de la Maison de David qui n'étaient pas de la lignée de Jéconias. Il s’agit donc d’une nomination divine, ce qui constitue alors la troisième condition/exigence pour la royauté. Luc établit l'exigence de la nomination divine en Luc 1:30-33.

 

Luc 1:30-33 L'ange lui dit : Ne crains point, Marie ; car tu as trouvé grâce devant Dieu. 31 Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. 32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. 33 Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin. (LSG)

 

Ainsi, le Seigneur Dieu lui a donné le trône de son père David. Il a accompli cette condition/exigence par nomination divine.

 

Il était de la semence de la femme, comme cela a été prophétisé dans Genèse. Matthieu a montré pourquoi il ne pouvait pas être roi par la lignée de Joseph, mais seulement par la naissance de la vierge et une nomination divine. Luc a montré pourquoi il a accompli d'autres prophéties qui n’ont pas été pleinement comprises par le Judaïsme rabbinique ou par le Christianisme orthodoxe. Les objections rabbiniques à son ministère et qualité de Messie, au motif du fait qu'il doit être issu de la lignée de son père, sont fallacieuses au regard de la prophétie et de l'exigence d'être le fils de Dieu. L'elohim d'Israël ne pouvait pas assumer une existence physique par des moyens naturels. Il est devenu humain par ordre de Son elohim qui était l'El Elyon, le Dieu Très Haut. Cette exigence a été prophétisée par Ésaïe qui a dit :

Ésaïe 7:14 C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel. (LSG)

 

L'exigence est que Dieu avec nous ne peut être réalisé si l'El envoyé était auparavant un elohim et, en effet, l'elohim d'Israël oint comme elohim par Son elohim, tel que c’est indiqué dans le Psaume 45:6-7. Il a reçu son humanité entièrement de sa mère. Ainsi, les traditions de la nationalité juive et de l'identité tribale ont été transcendées par cet Être afin qu'il puisse assumer le sacerdoce selon l'ordre de Melchisédek et, par conséquent, devenir le chef d'un ordre de rois et de prêtres sélectionnés/choisis indépendamment de leur lignage, mais alloués à toutes les tribus, comme nous le voyons dans Apocalypse 7:3-8.

 

Le Messie est le fils de David et le fils d'Abraham selon Matthieu 1:1. Luc 3:38 le qualifie de fils d'Adam et de fils de Dieu. Il réalise ainsi les aspects quadruples reflétés également dans les évangiles. En tant que fils de David, il est Roi à travers Juda. En tant que fils d'Abraham, il est Roi d'Israël, en tant qu'héritier des promesses conférées à et à travers Joseph. Il est aussi le chef des autres nations d'Abraham. En tant que fils d'Adam, il est un homme et donc, il s'est qualifié pour conduire l'humanité au salut à travers la mort. En tant que fils de Dieu, il assume le statut d'elohim qu'il a déposé/mis de côté lors de son incarnation, par sa résurrection d'entre les morts comme fils de Dieu en puissance (Romains 1:4). Il s'est qualifié pour devenir l'Étoile du Matin, et il partagera cette autorité avec sa famille (Apoc. 2:27-28 ; 22:16 ; voir Zacharie 12:8), car ils partagent la nature divine de Dieu, comme lui (2Pierre 1:4).

La Peshitta dit :

27 Il les paîtra avec une verge de fer ; comme les vases du potier, ils seront brisés, comme j'ai moi-même été discipliné par mon Père.

28 Et je lui donnerai l'étoile du matin.

 

Le Messie a été obéissant jusqu'à la mort et nous devons l’être aussi, et il nous donnera l'autorité de l'Étoile du Matin en tant que Fils de Dieu et en tant qu’elohim, comme l'Ange de Yahovah à notre tête (Zacharie 12:8).

 

 

 

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