Christian Churches of God
[127]
La Théologie de la Divinité des Premiers Temps
Un Examen des Auteurs Patristiques et de Leur
Exposition de Dieu
(Édition
4.0 19950722-1998093-20110104-20110129)
Most of the
world and especially within Christianity and Islam do not understand the
Plan of God and the place of Israel in that plan.
Christian Churches of
God
PO Box 369,
WODEN ACT 2606,
AUSTRALIA
Email:
secretary@ccg.org
(Copyright
ã 1995,
1999, 2011 Wade Cox)
(Tr. 2009, 2020, rév. 2024)
Cette étude peut être copiée et distribuée librement à la condition qu'elle
le soit en son entier, sans modifications ni rayures. On doit y inclure
le nom, l'adresse de l’éditeur et l'avis des droits d'auteur. Aucun
montant ne peut être exigé des récipiendaires des copies distribuées. De
brèves citations peuvent être insérées dans des articles et des revues
critiques sans contrevenir aux droits d'auteur.
Cette
étude est disponible sur les pages du World Wide Web :
http://logon.org and
http://ccg.org
La
Théologie de la Divinité des
Premiers Temps
[127]
L'Ancienneté du Concept du
Dieu Triune ou du Trinitarisme
La
principale hypothèse du Christianisme moderne est que Dieu existe sous la
forme de trois entités ou hypostases.
Elles sont configurées variablement comme étant trois entités en une ou
comme étant une en trois, décrites comme le Père, le Fils et l'Esprit Saint,
qu’elles soient décrites ou non comme étant des
personnes. On affirme que les trois entités forment une Trinité. Pour appuyer cela, on fait alors appel à l’antiquité pour
établir la véracité de cette position théologique. Une autre hypothèse,
quoique moins connue et répandue mais tout aussi fausse, est que l’Église
primitive était Binitaire plutôt que Trinitaire en ce sens qu’elle
considérait et croyait que Christ, tout en étant subordonné (subalterne),
était néanmoins coéternel. Il y avait ainsi deux vrais Dieux qui existaient
côte à côte, en tant que Père et Fils. C’est ce qui était connu anciennement
comme étant l'Hérésie du Pouvoir Dualiste. Cette erreur provient du
Gnosticisme primitif et des cultes des Mystères et du Soleil et n'a rien à
voir avec l’Église Apostolique ou primitive. Elle contrevient au témoignage
de Jean (Jean 17:3 et 1Jean 5:20) qui soutient qu'il n’y a qu’Un Unique Vrai
Dieu et que Jésus Christ est Son fils, ainsi qu’aux écrits de Paul qui
soutiennent que seul Dieu est immortel, selon 1Timothée 6:16. La
compréhension de Jean, de Paul et des autres apôtres, est partagée et a
aussi été maintenue par les disciples de Jean et leurs héritiers, comme nous
le verrons ci-après.
Ce document
d’étude vise à examiner la validité de ces hypothèses concernant la Divinité
à la lumière des enseignements bibliques que nous avons établis précédemment
et de la compréhension des théologiens des premiers temps. L'affirmation
selon laquelle Dieu est confiné à trois entités, chacune étant coéternelle
et co-égale, ne correspond pas à la compréhension de l'Église Apostolique,
comme nous l’avons vu. On verra aussi que ce n'était pas la compréhension de
l’Église des premiers temps. Le concept d'une Divinité telle qu’opérée par
trois êtres n'est pas exclusif au Christianisme mais, en fait, précède de
plusieurs siècles. Il n'y a aucun doute que le
dieu triune se trouve parmi les civilisations les plus anciennes et que
cela est reconnu comme s’étendant à l'Est jusqu’en Asie. Les concepts reliés
au Dieu Triune sont entrés dans le Christianisme en grande partie par
l’intermédiaire des Grecs et de leur influence sur les Romains. L'étymologie
du nom Jésus est tirée du grec.
Jésus est une Hellénisation de Joshua qui était le nom du Messie. Le mot qui
est utilisé dans le Nouveau Testament pour traduire Joshua est SGD 2424
Ιησους ou
’Iesous. Ce
mot est utilisé pour Josué le fils de Nun dans Hébreux 4:8, et pour Josué
(Ιησους ou
’Iesou) de
la lignée de Zorobabel, ancêtre de Christ, dans Luc 3:29. Le mot est
également utilisé pour traduire Justus
dans
Colossiens
4:11.
Le mot grec
Iesus semble être une traduction
basée sur le mot celtique Esus, un
dieu parmi un triumvirat de dieux que l’on trouve parmi les Celtes
Hyperboréens (voir ERE, Vol. 3, p.
278). Les Celtes avaient de plus grandes affinités avec les latins qu’avec
les Teutons (ibid). Le nom Esus est probablement entré en Grèce par le nord,
y apportant le système religieux Hyperboréen et les Mystères. Le triumvirat
est apparu parmi les Tuatha dé Danann, sous les noms de Brian, Iuchair et
Iucharbar, en tant que les fils de la déesse Danu (même réf., p. 282). Les
Tuatha dé Danann sont devenus associés aussi à l'Île d'Élysée et de là, les
Mystères Élyséens (même réf., p. 298). Ils sont devenus connus comme étant
les hommes des trois dieux (même réf., p. 292).
Ils
croyaient en la descente des dieux, plutôt qu’à la création par les dieux
(même réf., p. 298). Les Druides enseignaient que les Gaules étaient
descendants
de Dispater, le
dieu de l’Autre Monde (même réf.,
pp. 298-299).
Esus était
le dieu du continent qui est représenté, sur l'autel à Trèves, en train
d’abattre un arbre dans lequel se trouve la tête d'un taureau et trois grues
(représentant la déesse Morrigan, la
reine du cauchemar associée en trinité avec Brigit et Anu, ibid., p.
286). Reinach affirme que cela réunit les mêmes concepts que ceux trouvés
sur l'autel de Paris (ibid. p. 296). D'Arbois (R.
Cel., xix, p. 246) y voit une référence au Tain. Esus est Cuchilainn
en train d’abattre un arbre afin d’intercepter ses ennemis. Le taureau est
le Taureau Brun de Cualnge. Ainsi, Esus est associé aux Mystères et aux
cultes d’abattage de taureaux. On voyait le taureau et son rival, aussi
parmi les Helviens, comme étant les réincarnations des
gens de Sid (peuple de porc) en ce sens qu'ils avaient une origine
divine (ERE, même réf., p. 296).
Plus tard, le taureau divin est devenu associé au dieu Medros (idem.). Les
Celtes regroupaient en rangées de trois, les têtes de sacrifices humains
dont ils mangeaient la chair, par trois à partir des concepts triunes (même
réf., p. 300).
La Première Mention à un
Aspect Triple de Dieu dans le
Christianisme
Le tout premier cas d'une mention concernant la Divinité
Chrétienne en tant que trois entités a été par Théophile d'Antioche (vers
180 EC) qui a utilisé le terme
τριάς
ou trias, duquel le mot latin
trinitas est reconnu comme étant une traduction. Le terme était utilisé
là où il parlait au sujet du trias de Dieu, Sa Parole et Sa Sagesse (Théophile
à Autolycos. L'ANF (écrits sur les Pères Ante-Nicéens) traduit ici le
mot trias par
trinité). Le cas suivant de l’utilisation de ce terme est celui de
Tertullien (de Pud, c. xxi, P. G.,
II, 1026). Tertullien a été le premier à directement affirmer l'unicité
essentielle des trois 'personnes', mais sa logique et ses arguments sont
essentiellement subordinationistes (voir
Schaff,
History of the Christian Church, Vol. II, p. 570). L'équivalent le plus proche de la
doctrine de Nicée ne s’est pas produit avant qu’il ne soit proposé par
l'Évêque Romain Denys (262 EC) qui était un grec de naissance. Il était
préoccupé à éliminer le processus qui réduisait les trois entités en des
Dieux séparés (Schaff, ibid.).
L'affirmation selon laquelle Dieu est une entité comportant deux êtres et
d’un persona, en tant qu’un esprit
ou puissance qui émane soit de l’un ou des deux êtres est une affirmation
Trinitaire postérieure des quatrième, cinquième, sixième siècles.
L'affirmation a été faite en modification d'un
trias (ci-dessus) original, qui
avait été abandonné comme inadéquat. La cosmologie triune aussi bien que la
Trinité, telles qu’elles sont aujourd’hui comprises, sont toutes deux sans
fondement sur le plan biblique, tout comme l’est le Binitarisme.
Le concept
de la trinité peut être défini de deux manières :
1. "Trois
Personnes qui possèdent de façon égale la nature divine". Ce point de
vue est maintenu considéré comme ayant été l’opinion dominante depuis les
Conciles
de Nicée
et
Constantinople.
2. Le
Fils et l'Esprit, comme dérivant du Père qui est la source unique de la
Divinité. Ceci était la croyance répandue des Pères Ante-Nicéens et de
l'Église en général, jusqu'à ce que le Concile de Nicée ait été convoqué
(vers 325 EC)
(voir G. H.
Joyce l’Encyc. Catholique (C.E.)
article ‘Trinité’, Vol. XV, p. 51 où il déclare que "Sous cet aspect, le
Père, comme étant la seule et unique source de tout, peut être nommé plus
grand que le Fils").
La doctrine
de la Trinité repose sur une série de fausses suppositions faites à
l’encontre de la preuve biblique. Les deux principales fausses hypothèses
qui ressortent clairement à partir des citations qui suivent sont les
suivantes :
À partir de
l'analyse faite dans l’œuvre Dieu
Révélé, Tome Un, nous voyons que les hypothèses sont sans appui biblique
et sont même contraires aux Écritures. La deuxième hypothèse ci-dessus est
dérivée du Binitarisme des cultes des Mystères et du soleil.
Examen de la Co-Égalité et de
la Co-Éternalité
Plusieurs
auteurs Patristiques ont nié l'égalité du Fils avec le Père. De même, leur
logique nie la co-éternalité. Les passages pertinents sont les suivants. La
structure Binitaire est dérivée à Rome du culte d’Attis et non du
Christianisme.
Justin
Notre enseignant de ces choses est
Jésus Christ, qui est aussi né à cette fin, et qui a été crucifié sous Ponce
Pilate, procureur de la Judée, au temps de César Tibère ; et que nous Lui
rendions raisonnablement un culte, ayant appris qu'Il est le Fils du vrai
Dieu Lui-même, et Lui accordions la seconde place, et à l'Esprit prophétique
la troisième, nous le prouverons. Car ils proclament que notre folie
consiste en ceci, que nous donnions à un homme crucifié une seconde place au
Dieu immuable et éternel, le Créateur de tout ; car ils ne discernent pas le
mystère qui s’y trouve, auquel, comme nous vous le démontrons clairement,
nous vous prions d’en tenir compte (Apol., I, xiii).
Et le premier pouvoir après Dieu
le Père et Seigneur de tous est la Parole [λογος ou logos], qui est
aussi le Fils. (Apol., I, xxxii).
Il est donc incorrect de
comprendre que l'Esprit et la puissance de Dieu soient comme autre chose que
la Parole [λογος ou logos],
qui est aussi le premier-né de Dieu.
(Apol., I, xxxiii).
Ainsi, Justin
conçoit le Logos comme une émanation de Dieu qui est capable
d'individualisation pour embrasser le concept de l'Esprit en général et de
Christ en particulier. Il dit cependant :
Mais autant Lui [Dieu] que le Fils
(qui est sorti de Lui et nous a enseigné ces choses, et la multitude des
autres bons anges qui Le suivent et sont faits à Son image), et l'Esprit
prophétique, les connaissant en raison et en vérité, et déclarant sans
réticence à quiconque souhaite apprendre, comme on nous a enseignés.
Donc,
les anges étaient aussi considérés comme étant
conformes à l'image de Dieu. Justin identifie
clairement Christ comme étant l'Ange de la Présence au Sinaï qui a donné la
Loi à Moïse
(First Apol., Ch. LXIII). Selon les chapitres 13, 16 et 61, Justin ne
préconisait pas l'adoration des Anges (voir également la note 3 de bas de
page à l’ouvrage ANF, Vol. 1, p.
164). Le terme
adoration est
dérivé de ce terme à Apocalypse 3:9 basé sur
proskuneo, à savoir
προσκυνησουσιν
ou proskunesoosin
(Marshall), signifiant ils se
prosterneront devant les élus de l'Église de Philadelphie. Ainsi, le
terme
ne signifie pas adorer les anges ou Christ,
mais de montrer l’obéissance par la prosternation du corps ; autrement dit,
rendre hommage. Ainsi, les entités en question reçoivent l’hommage en leur
qualité de membres de l'Armée loyale de Dieu. L'ange a dit à Jean de
s'abstenir de le faire, mais plutôt d’adorer Dieu (Apo. 22:9). Ainsi, les
élus adorent uniquement Dieu. Justin se réfère au fait de
rendre hommage et non pas d’adorer.
Cette erreur s'est étendue en partie à l'Église à
Colosse.
L'adoration de l'Église Chrétienne
se limite à Dieu et n'inclut même pas Christ, si ce n’est l'hommage dû en
son rôle de contrôleur et de maître.
Mais de manière importante,
Justin étend le corps pour inclure l'Armée loyale.
Il s’agit donc d’une meilleure approximation de la
doctrine biblique selon laquelle l'Esprit est capable d'individualisation
pour embrasser les élus qui deviendront theoi, comme Christ en est un
des theoi subalternes à son theos, qui est Dieu le Père. Cependant,
sur le plan
biblique, il est le deuxième theos
le plus élevé, en tant que Grand Prêtre (Souverain
Sacrificateur).
Justin a
été apparemment parmi l’un des premiers à introduire le
culte du Dimanche (voir,
From Sabbath to Sunday
(Du Sabbat au Dimanche) de Bacchiocchi, p. 223 et suiv.), mais il est
toujours resté un subordinationiste.
Il avait des croyances antinomianistes particulières
quant au Sabbat et
son application aux Juifs comme étant une punition
particulière.
Ses opinions n'étaient pas soutenues par les Chrétiens à l'époque, et
Bacchiocchi affirme que l'Église Chrétienne n'a jamais accepté une thèse
aussi fausse (p. 225). Le fait d’affirmer que Dieu a établi la circoncision et le Sabbat
uniquement à cause de la méchanceté des Juifs comme une marque de
différenciation [ou signe distinctif], pour les mettre à part des autres
nations et de nous, les Chrétiens, pour que les Juifs exclusivement
puissent souffrir l’adversité (Dial. 16:1, 21:1 ; voir aussi
Bacchiocchi, ibid.) rend Dieu coupable de grossière acception de personnes.
Cela est contraire au sentiment total des confessions de la Réforme.
Malgré cette
erreur, son opinion de la Divinité est toujours subordinationiste. Cependant,
il présente
un raisonnement émanationniste qui semble accompagner cette approche
antinomianiste.
Comme nous l'avons vu, Justin niait cependant toujours
la doctrine de l'Âme et du Ciel,
comme étant non-chrétienne, et provenant des cultes des
mystères
(Dial. LXXX).
Irénée
était un disciple de Polycarpe formé à Smyrne, un disciple de Jean, et c’est
ce que l’on peut trouver qui se rapproche le plus de la théologie originale.
Irénée
dit à propos de Dieu :
Car Il a commandé, et ils ont été
créés ; Il a parlé, et ils ont été faits. À qui donc a-t-Il commandé ? La
Parole, sans doute, par laquelle dit-Il, les cieux ont été établis et toutes
leurs puissances par le souffle de Sa bouche [Ps. 33:6]. (Adv. Haer.,
III, viii, 3).
Irénée
soutenait que :
… Il est clairement prouvé que ni
les prophètes ni les apôtres n'ont jamais vraiment appelé un autre Dieu, ou
appelé Seigneur, sauf le vrai et unique Dieu.... Mais les choses établies
sont distinctes de Celui qui les a établies et ce qui a
été fait de Celui qui les a faites. Car Il est Lui-même incréé, étant sans
commencement ni fin, et manquant de rien. Il est suffisant à Lui-même
et bien plus encore, Il accorde à tous les autres cette chose même, à savoir
l'existence ; mais les choses qui ont été faites par Lui (ibid.).
Irénée a étendu ici
la capacité de devenir Dieu (theos
ou elohim) au Logos, ici distinct
des autres choses établies (ibid.). Il avait déjà établi la position de Dieu
et du Fils, ainsi que celle de ceux de l'adoption comme
theoi ou elohim, et de
tous les fils de Dieu dans le Chapitre vi, du Livre III.
Donc, ni le Seigneur, ni l'Esprit
Saint, ni les apôtres, n'ont jamais appelé Dieu, de façon définitive et
absolue, celui qui n'était pas Dieu, à moins qu'il ne soit vraiment Dieu ;
et ils n'auraient pas non plus appelé personne en sa propre personne,
Seigneur, sauf Dieu le Père qui règne sur tout, et Son Fils qui a reçu de
Son Père la domination sur toute la création, comme le dit ce passage: Le
Seigneur a dit à mon Seigneur,
Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton
marchepied
[Ps. 110:1]. Ici
[l’Écriture] représente le Père s'adressant au Fils ; Celui qui lui a donné
l’héritage des païens, et lui a soumis tous Ses ennemis...
Irénée a continué en
déclarant que l'Esprit Saint a appelé Seigneur autant le Père que le Fils
ici. Il a affirmé que c'était Christ qui a parlé avec Abraham avant la
destruction de Sodome et qui avait reçu le pouvoir [de Dieu] de juger les
Sodomites pour leur méchanceté. Et ce [texte qui suit]
…
déclare vraiment la même vérité : "‘Ton trône, O Dieu’ est pour toujours et
à jamais ; le sceptre de ton royaume est un sceptre juste. Tu as aimé la
justice et détesté l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, Ton Dieu t'a oint" [Ps.
45:6]. Car l'Esprit les désigne tous les deux par le nom de Dieu [theos ou
elohim] - autant Celui qui est oint comme Fils que Celui qui oint,
c'est-à-dire le Père. Et de nouveau : "Dieu se tenait dans la congrégation
des dieux, il juge parmi les dieux" [Ps. 82:1]. Il se réfère [ici] au Père
et au Fils et à ceux qui ont reçu l'adoption ; mais ceux-ci sont les membres
de l'Église car elle est la synagogue de Dieu, que Dieu – c'est-à-dire le
Fils Lui-même - a réunis par Celui même de qui Il parle de nouveau : "Le
Dieu des dieux, le Seigneur a parlé et a appelé la terre" [Ps. 50:1]. Qui
est signifié par Dieu ? Celui de qui Il a dit, "Dieu viendra manifestement,
notre Dieu, et Il ne gardera pas le silence" [Ps. 50:3] ; c'est-à-dire le
Fils qui a été manifesté aux hommes et qui a dit, "je me suis laissé trouver
par ceux qui ne me cherchaient pas" [Esaïe. 65:1]. Mais de quels dieux
[parle-t-il] ? [De ceux] à qui Il a dit, "j'ai dit, Vous êtes des dieux et
tous les fils du Très Haut" [Ps. 82:6]. À ceux-là, sans doute, qui ont reçu
la grâce de "l'adoption, par laquelle nous crions Abba Père" [Rom. 8:15] (Against
Heresies (Contre Hérésies), L. III, ch. vi, ANF, Vol. I, p.
418-419).
Il ne fait aucun
doute qu'Irénée avait une vue subordinationiste de la Divinité et qu'il
étendait le terme Dieu (comme
theoi ou elohim) pour inclure le Fils et ceux de l'adoption
également. Nous savons sans aucun doute que le Conseil des Fils
de Dieu était les elohim (cf. aussi Job 1:6 ; 2:1 ; 38:4,7 ; les Psaumes et
Apoc. 4 et 5). Ainsi, l’adoption, par définition, devait inclure l’armée
loyale aussi (voir ci-dessous).
Il semble
indiquer ici que Christ a rassemblé les élus, alors que nous savons d'après
les Écritures que c'est Dieu qui donne les élus à Christ afin qu'ils soient
rassemblés (Jean 17:11-12 ; Hébreux 2:13 ; 9:15).
L'utilisation exclusive du terme
aux élus physiques peut être incorrecte compte tenu de l'application
d'Irénée dans ce cas. L'Armée loyale est aussi incluse dans le conseil selon
la compréhension
d'Apocalypse 4 et 5. De ce fait, l'Armée loyale est aussi l'Ecclesia de
Dieu.
Il ne fait aucun doute que le terme elohim ou theoi a été vu
comme s'étendant à l'Église et que c'était la compréhension de l'Église du
premier siècle, autant de Jean que de Polycarpe, qui a enseigné à Irénée, et
jusqu’au deuxième siècle et aux siècles suivants.
Il est clair qu’Irénée a
soutenu que seul Dieu le Père était le vrai Dieu de la Bible et qu'Il a été
le créateur de tous les autres.
Dans le Livre V, chapitre 25,
nous lisons dans la section 2 :
2. En outre, il (l'apôtre) a aussi souligné ce que j'ai montré à de
nombreuses reprises, à savoir que le temple de Jérusalem a été construit
sous la direction du vrai Dieu. Car l'apôtre
lui-même, parlant en sa propre personne, l’a distinctement appelé le temple
de Dieu. Or, j'ai montré dans le troisième
livre que personne n'est appelé Dieu par les apôtres lorsqu'ils parlent pour
eux-mêmes, si ce n’est Celui qui est Dieu véritable, le Père de notre
Seigneur, par qui les directions du temple,
lequel temple est à Jérusalem a été construit pour ces buts que j'ai
déjà mentionnés ; dans lequel [temple] l'ennemi sera assis, s’efforçant de
se montrer comme Christ, comme aussi le Seigneur le déclare : Mais quand
vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé Daniel le
prophète, se tenant dans le lieu saint (que celui qui lit comprenne),
alors que ceux qui sont dans la Judée fuient
dans les montagnes ; Et celui qui est sur le toit, ne descende pas pour
prendre quoi que ce soit de sa maison : car il y aura alors une grande
détresse, telle qu’il n'y en a pas eu depuis le début du monde jusqu'à
présent,
ni n’y en aura-t-il jamais plus.
Il est hors de doute que
l’église primitive a été subordinationiste et que les personnes formées à
Smyrne sous les apôtres et celles comme Polycarpe étaient des Unitariens
bibliques et ont soutenu que seul le Père était l’Unique Vrai Dieu et qu’à
tous les autres, Christ inclus, la vie éternelle leur a été accordée de la
part du Père.
Irénée a parlé contre le
Binitarisme nouvellement fusionné des cultes du Soleil à Rome et a identifié
leurs doctrines Binitaires comme une hérésie, et leur système a ensuite
développé pleinement le Trinitarisme du Dieu Triune. C'est la doctrine de
l'Antichrist, et sa structure correcte est vue à partir d’Irénée. Cette
doctrine a pénétré les églises de Dieu à la fin du XXe siècle à partir des
États-Unis.
Irénée, Ch. 16:8 (ANF, Vol. 1,
note de bas de page 443).
Reconnaissez à ceci l'Esprit de
Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu, et
tout esprit qui sépare Jésus Christ n'est pas de Dieu mais est de
l'Antichrist.
Socrate l'Historien dit (VII,
32, p. 381) que le passage avait été corrompu par ceux qui voulaient séparer
l'humanité de Jésus Christ de sa divinité.
Clément d'Alexandrie dit de la même manière :
Car le Fils
est la puissance de Dieu, comme étant la Parole la plus ancienne du Père
avant la création de toutes choses, et Sa Sagesse. Il est alors correctement
appelé à juste titre l'Enseignant (Maître) des êtres qui ont été formés par
Lui (Dieu).
Or, l'énergie du Seigneur fait référence au
Tout-puissant ; et le Fils est, pour ainsi dire, une énergie du Père. ("Strom".,
VII, ii, P.G., IX, 410)
Clément,
cependant, comprenait que le destin des élus était de devenir des dieux. En
parlant de gnosis qu’il soutenait,
il disait que cela pouvait être atteint par l'homme dans une certaine mesure
pendant son séjour sur la terre :
Mais il atteint son apogée après
la mort du corps, quand l'âme du [gnoostikos] est autorisée à
retourner vers son lieu d’origine où, après être devenu un dieu, il peut
jouir, dans un repos complet et perpétuel, dans la contemplation 'face à
face' de la plus haute divinité, avec les autres [theoi] (Clement of
Alexandria A Study In Christian Platonism and Gnosticism de S. R. C.
Lilla, Oxford, 1971, p. 142).
Nous voyons donc ici
la combinaison du grec gnosis avec la doctrine primitive selon
laquelle nous deviendrions des theoi ou elohim. Rien ne
suggérait que Christ ou les autres theoi étaient égaux à cette plus
haute divinité.
Hippolyte dit
et ce, de façon très importante :
Maintenant, personne n'est
ignorant que Noetus affirme que le Fils et le Père sont les mêmes.
Mais il fait sa déclaration ainsi : "En effet, alors, le Père n’était pas
né, Il était encore justement appelé le Père ; et quand il Lui a plu
de se générer, ayant été engendré, Il est Lui-même devenu Son propre Fils,
non celui d'un autre". Car, de cette manière, il pense établir la
souveraineté de Dieu,
alléguant que le Père et le Fils, ainsi appelés, sont une seule et
même (substance), non pas un individu produit à partir d'un autre différent,
mais Lui-même de Lui-même ; et qu'Il est appelé par le nom de Père et de
Fils, selon la vicissitude du temps. (Hippolyte répète cette opinion dans
son résumé, Livre X.) (Con. Noet, n. 14, "The Refutation of All
Heresies", Livre IX, Ch. V, ANF, Vol. V, pp. 127-128) ;
Le premier et seul (Unique Dieu),
Créateur et Seigneur de tous, n'avait
rien de contemporain qui existait avec Lui,...
Mais Il était Unique, seul en Lui-même. Par un exercice de Sa
volonté, Il a créé les choses qui sont, qui n'avaient antérieurement aucune
existence, sauf qu'Il a voulu les créer. Car Il est entièrement conscient de
ce qui est sur le point d'avoir lieu, puisque la prescience est aussi
présente en lui. (Hippolytus, ibid., X, XXVIII, p. 150).
Donc cette Déité solitaire et
suprême, par un exercice de réflexion, a d'abord amené à l’existence le
Logos; non pas la parole dans le sens d'être articulé par la voix, mais
comme un raisonnement de l'univers, conçu et résidant dans l'esprit divin.
Lui seul a produit à partir de choses qui existaient ; car le Père Lui-même
constituait l'existence, et l'être né de Lui était la cause de toutes les
choses qui sont produites. Le Logos était dans le Père Même, portant la
volonté de Son géniteur, en étant familier avec l'esprit du Père.
Car simultanément avec Sa
procession de Son géniteur, dans la mesure qu'Il est le premier-né de ce
Géniteur, Il a comme une voix en Lui-même, les idées conçues par le
Père. Et c’est ainsi que quand le Père a commandé au monde de venir à
l'existence, le Logos a complété un à un chaque objet de la création,
faisant ainsi plaisir à Dieu (Hippolytus, ibid., X, XXIX).
Christ, veut-il dire, la sagesse
et la puissance de Dieu le Père, a construit Sa maison... (Fragment sur
Proverbe 9:1, ANF, Vol. V, p. 175)
C'est avec cet
auteur que nous voyons d’abord développée l'erreur selon laquelle Christ
était la seule émanation du Père et que les autres éléments de l'Armée
céleste sont des créations du Fils et qu'ils ne partagent ou ne participent
pas de ce fait à la nature divine, comme le fait le Fils. Il s’agit là de
l'erreur fondamentale sur laquelle la doctrine de la Trinité a commencé à
être construite. Les elohim, comme il a été démontré à partir du contexte
biblique, sont une Armée multiple de laquelle l'Agneau est le Grand Prêtre
(Souverain Sacrificateur), mais il est l'un d'entre eux, en tant que
camarade ou compagnon, même si toute la structure hiérarchique a été créée
par lui ou en lui et pour lui (Colossiens 1:15). Les saints deviennent
également les compagnons de Christ, d'après Hébreux 3:14 et, par conséquent,
frères de l'Armée (Apoc. 12:10) et cohéritiers avec Christ (Romains 8:17).
Les cieux, toutes les choses mentionnées comme ayant
été créées par le Fils, sont les structures spirituelles et physiques. C'est
l'intention des références à Jean 1:3 concernant la création et à
1Corinthiens 8:6 concernant l'univers (τα παντα ou
ta panta) et aux
humains.
Colossiens 1:15-17 alloue spécifiquement la création de toutes les choses
visibles et invisibles. La création des trônes ou des seigneuries ou des
dominations ou des autorités, à travers lui et pour lui, ne peut pas se
référer au Conseil des Elohim. La création par Christ des seigneuries
[autorités] (κυριοτητες
ou kuriotetes) n'a pas rapport aux entités.
Si c'était le cas,
cela impliquerait alors la création de Dieu qui est le kurios
suprême. Nous avons donc affaire aux pouvoirs et non aux Êtres
– à savoir les trônes et la structure des cieux
et leur gouvernement.
Éphésiens 1:22 et
3:9 montrent que c'est Dieu qui a créé toutes choses et les a placées sous
les pieds de Christ et l'a fait chef de toutes choses pour l'Église. Cela a
été fait afin que les chefs et les autorités dans les cieux comprennent,
par l’intermédiaire de l'Église, la sagesse diversifiée de Dieu. Ces
choses ont été faites pour démontrer que Dieu a grandement élevé (exalté)
Christ (Phil. 2:10), ce que logiquement il n’a pas pu être toujours.
Cependant, Dieu a utilisé Christ comme le leader (chef) et l'instrument
principal de la création des âges (Héb. 11:3). Le monde a été créé à travers
Christ (Héb. 1:2) qui reflète la gloire de Dieu et porte l’empreinte même de
Sa nature (Héb. 1:3). Hébreux 2:10 fait référence à toutes les choses (τα
παντα ou ta panta) qui constituent l'univers.
Hébreux 2:11
déclare que Celui
qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul ou ont
tous une seule origine
(ενος
παντες ou
enos
pantes). Hébreux 11:3 déclare
apparemment que le monde a été créé par
une parole de Dieu (ρηματι
θεου ou
pneumati theou) (voir Marshall). Le
Logos n’est pas identifié comme étant impliqué et plus particulièrement
le mot traduit par créé est identifié par Marshall comme ayant le sens de
ajusté (κατηρτισθαι
ou
katertisthia). Ce n’est pas le
monde qui est ajusté, mais plutôt
les âges
(αιωνας
ou
aionas). Ainsi, les
âges ont été ajustés par une parole de Dieu de sorte que ce qu’on peut voir
a été fait à partir de choses qui ne sont pas apparentes. Ceci est un
concept de création par ajustement de l'équation espace/temps, qui n'a pas
encore été abordée. Romains 11:36 fait référence à Dieu comme étant la
source et l'objet de toutes choses, et
non Christ.
Le reste des
elohim qui est mentionné dans la Bible ont une autorité subordonnée
(subalterne) mais composite avec Christ. Ils ont la domination sur la
structure céleste. Ces elohim composites (sous Jésus Christ) ont créé
conformément à la volonté de Dieu. L’un d'entre eux, le chérubin protecteur,
nommé Satan, ainsi que ceux qui sont subalternes à lui, ont créé contre la
volonté de Dieu, dans la rébellion (voir
La Création : De la Théologie Anthropomorphique à l’Anthropologie
Théomorphique (No. B5)). C'est une absurdité logique de
suggérer que Christ puisse être créé comme étant infaillible, alors que les
autres membres de l'Armée ont reçu le libre arbitre, de sorte qu’ils
pouvaient choisir d’obéir ou de pécher. Le succès de Christ provient de son
obéissance et non de son infaillibilité. Son succès était connu grâce à la
prescience de Dieu. La domination lui est donnée en vertu de son obéissance
et de sa foi. La domination sur la création céleste et de là, la puissance
du Christ et de l'Armée dans la création, doit être étendue à l'humanité
après la Deuxième Résurrection, selon Deutéronome 4:19.
L’article
intitulé ‘Trinity, Holy’ de la
New Catholic Encyclopedia (N.C.E.)
(Nouvelle Encyclopédie
Catholique), Vol. XIV,
McGraw Hill, New
York, 1967, p. 296 fait l'affirmation la plus extraordinaire concernant la
doctrine d’Hippolyte.
Hippolyte,
dans sa réfutation adressée à Noetus (10) et de l'identification exagérée du
Christ avec le Père, insiste sur le fait que Dieu était multiple dès le
commencement.
Cela est
tout simplement faux, par une comparaison du texte réel d’Hippolyte (C.
Noetus 10) ci-dessus. C’est ce qu’affirme la même autorité :
Tertullien,
combattant contre cette même attitude (Adv.
Prax. 5), a fait tout sauf personnaliser explicitement cette
multiplicité éternelle. La Parole se distingue et est une entité autre que
le Père, bien qu’elle soit toujours à l’intérieure de la Divinité, de la
même manière suggérée par la réflexion humaine, tout comme le discours
interne (la pensée) peut être, dans un sens, une autre entité distincte, une
deuxième entité en complément à soi-même, bien qu’elle soit encore à
l’intérieur de cette même personne.
Cette forme
utilise la même logique que le Noétisme et le Sabellianisme,
et est
sérieusement incohérente.
Tertullien
affirme dans sa lettre Contre
Praxéas
que :
Ce seul et
unique Dieu a aussi un Fils, Sa Parole, qui est issu de Lui, par qui toutes
choses ont été faites... Tous sont issus d'un seul, par l'unicité
(c’est-à-dire) de substance ; tandis que le mystère de la dispensation est
toujours gardé, qui distribue l'Unicité en une Trinité, plaçant dans leur
ordre les trois Personnes - le
Père, le Fils et le Saint [Esprit]. Toutefois, il y en a trois, non en
condition mais plutôt en degré ; non en substance mais plutôt en forme ; non
en pouvoir mais plutôt en aspect. Quoique d'une même substance, et d'une
seule condition et d'un même pouvoir,
dans la mesure où Il est le Dieu Unique, à partir duquel ces degrés,
formes et aspects sont comptés, sous le nom du Père et du Fils et du Saint
[Esprit] ... (II) ;
Tertullien
dit aussi que le Père a ressuscité le Fils d’entre les morts (II). Ainsi,
Tertullien fait d’importantes distinctions dans l’interrelation des trois
entités qui sont des aspects de l'opération de Dieu en degré. Le Fils et
l'Esprit sont des processions du Père et des aspects subordonnés de Sa
manifestation. Tertullien a attribué à la Trinité un ordre et une
distribution numériques (III). Il affirmait aussi que la Monarchie de Dieu
venait du Père (III), mais qu’elle appartenait également au Fils, étant
détenue par les deux (III) et étant remise au Fils par le Père (IV).
Tertullien
affirmait que l'Esprit Saint procédait du Père, à travers le Fils.
Tertullien affirme (IV) que le Père et le Fils sont deux personnes distinctes. Ainsi, on peut affirmer que le vrai Dithéisme
(appelé aussi Binitarisme) a commencé par Tertullien (cf. Ps. 45:6-7).
Celui qui a
soumis (toutes choses) et Celui à qui elles ont été soumises - doivent
nécessairement être deux Êtres différents.
Cependant,
Tertullien dit au Chapitre V qu'avant toutes choses, Dieu était seul.
Car avant
toutes choses, Dieu était seul - l'univers et l'espace et toutes choses
étant en Lui et pour Lui. De plus, Il était seul, parce qu'il n'y avait rien
d'externe à Lui, sauf Lui-même.
Le fait
qu'Il possédait la raison l'a
rendu, en réalité, non unique, et Tertullien affirme que cette faculté de
raison, nommée par les Grecs logos,
était la faculté même, dès le commencement, qui plus correctement était la
raison plutôt que la parole,
car il avait la raison, mais ne parlait point. Ainsi, Tertullien fait la
distinction que Christ est la raison de Dieu et que cette raison doit avoir
été dès le commencement instanciée dans l'essence divine. L'argument est
ouvert à diverses objections. La première erreur consiste en ce que Christ
était l'aspect entier de la Parole et de la Sagesse et non uniquement une
manifestation de ces aspects. Il était donc le Logos, faisant partie du
Logon (suite à une distinction accusative/nominative comme nous l’avons noté
dans l’œuvre Dieu Révélé, Tome Un).
Le logos qui est apparu à l'homme était Christ. Si Christ était avec Dieu
avant le commencement, comme le déclare Tertullien qui affirme que Dieu
avait la raison avant même le
commencement, alors Christ serait un attribut de Dieu, qui serait
capable de distribution, mais qui est incapable d’isolement, de se
distinguer en une unique entité. C’est absurde de suggérer que si Christ
était en dehors de Dieu, cela rendrait Dieu sans raison ni sagesse et de là,
pas Dieu.
Christ a été
le commencement de la création de Dieu (Apoc. 3:14). Nous identifions donc
le commencement, tel que cela a été compris par les premiers théologiens,
comme le début de la création, ce qui a commencé le temps. Tertullien
affirme que seul Dieu existait avant le commencement, en sa perpétuité
constante (V), distinct du Fils et plus grand que le Fils (IX) qui est à la
fois Parole aussi bien que
Sagesse (VI). Dieu n'est devenu
Père qu’après la création de la
Parole (VII) pour effectuer la création (Adv.
Hermog. 3). Dieu le Père
s’était donc tenu en dehors du temps et tous les autres êtres ne l’ont pas
fait. Lui Seul est le Dieu Suprême.
La N.C.E.
(Nouvelle Encyclopédie Catholique)
déclare que
Au milieu du
IIIe siècle, comme on peut le voir reflété dans le traité de Novatien
De Trintate, l'Église Romaine, initialement indifférente de cet accent
sur l’altérité et la pluralité, en était venue à incorporer les idées
principales de Tertullien. De plus, Novatien insiste (ch. 31) très
franchement sur l'éternité explicite, sans équivoque du père et de la
filiation dans la Divinité.
(Op. cit., p. 297)
Comme nous
pouvons le voir ci-dessus, les enseignements postérieurs, tout en intégrant
certains des sentiments de Tertullien, se sont basés sur le concept de
co-éternalité de Novatien en opposition aux paroles expresses de Tertullien.
Ainsi, le dogme était une fabrication hybride par l’Église du IIIe siècle.
Ce n'était pas basé sur le récit biblique, mais plutôt, sur une théologie
erronée et défectueuse qui était alors en train de se développer
graduellement. Les commentaires ci-dessus indiquent que les autorités sont
inexactement citées, changeant ou inversant complètement le sens des textes,
ce qui semble indiquer des lectures sélectives.
L'école
orientale, centrée à Alexandrie et qui écrivait aux alentours de l’époque de
Hippolyte et de Tertullien, en commençant avec Clément (ci-dessus), avait
incorporé l'enseignement que le Fils était une génération du Père. Mais
Clément était subordinationiste, comme l’étaient tous les premiers
théologiens. Le successeur de Clément a été Origène.
Origène est
clairement
subordinationiste
:
Nous
déclarons que le Fils n'est point plus puissant que le Père, mais plutôt,
est inférieur à Lui. Et nous fondons cette croyance sur la parole de Jésus
Lui-même : 'le Père qui m'a envoyé est plus grand que moi.' (Con.
Cels.,
VIII,
xv)
Nous savons donc qu'Il est le
Fils de Dieu, et que Dieu est Son Père. Et il n'y a rien d'extravagant ou
inconvenant, ou d’indigne contre la personne de Dieu, dans la doctrine selon
laquelle Il aurait engendré un tel Fils unique ; et personne ne nous
persuadera que celui-là n'est pas un Fils du Dieu et Père non engendré. Si
Celsus a entendu quelque chose de la part de certaines personnes affirmant
que le Fils de Dieu n’est pas le Fils du Créateur de l'univers, cela est une
question qui reste à régler entre lui et les partisans d'un tel avis. (Con.
Cels., VIII,
xiv)
Origène en
tant que successeur de Clément à l'École
Alexandrine
:
imaginait
l'univers selon les lignes Néo-platoniciennes d’extrapolation hiérarchique.
À l'apex totalement supérieur, il y a Dieu le Père (de Princ. 1.1.6), seule source sans source ou, pour utiliser le
terme préféré d'Origène (par exemple,
In Ioan. 2.10.75), non généré (�(X<<0J@H ou
agennetos). Mais (De
Princ. 1.2.3) le Père a de toute éternité généré un Fils et (In
Ioan. 2.10. 75) par l’entremise de son Fils, la Parole, il a amené à
l’existence l'Esprit Saint. Les trois, affirme Origène dans le même passage,
sont trois individus distincts [de là, des personnes] ou *hypostases [cf.
In Ioh. 2,10,75]. D'autre part (Frag.
en Hébr.), avec une référence explicite ici au Père et au Fils, ils
partagent ensemble une 'communauté de substance', car le Fils, ajoute-t-il
un moment plus tard, est 'de la même substance' [*homoousios
Ï:@@bF4@H] que le Père. (N.C.E.,
p.297).
J. N. D.
Kelly (Early Christian Doctrines)
(Doctrines
Chrétiennes des Premiers Temps) dit de la théorie des
Hypostases d'Origène que :
Cette
affirmation selon laquelle chacun des Trois est une hypostase distincte
depuis toute éternité, et non pas seulement (comme pour Tertullien et
Hippolyte) comme cela se manifeste dans 'l'économie', est l’une des
principales caractéristiques de sa doctrine, et découle directement de cette
idée, à savoir, la génération éternelle. Les mots
Hupostasis et ousia étaient à
l'origine des synonymes, le premier étant Stoïque et le dernier Platonique,
signifiant l'existence réelle ou essence, ce qui est une chose est ; mais
tandis que hupostasis conserve
cette connotation chez Origène [par exemple
In Ioh 20,22,182f.; 32,16,192f.], il lui donne plus fréquemment le sens
de subsistance individuelle, et donc l'existence individuelle. L'erreur du
Modalisme, affirme-t-il [idem. 10,37,246 : comparer ib. 2.2.16 ; In Mat. 17,14.], réside dans le traitement des Trois comme étant
numériquement indissociables
(:¬
*4"NXD,4< Jè �D42:è ou me diapherin to ariethmo), séparables seulement en pensée, 'un non seulement
en essence mais aussi en subsistance' ... (p. 129)
À partir de
l’œuvre De Orat. 15,1 ;
C. Cels. 8,12, Origène considère que le véritable enseignement est que
le Fils "est, en subsistance, un autre être que le Père". Le Père et le Fils
sont "deux choses en ce qui concerne Leurs Personnes, mais une seule dans
l’unanimité, l’harmonie et l'identité de volonté" (voir aussi Kelly, même
réf.). Kelly dit que :
Ainsi,
quoique vraiment distincts, les Trois sont, d'un autre point de vue, un seul
; comme il l’exprime lui-même [Dial.
Heracl. 2], 'nous n'avons pas peur de parler, dans un sens de deux
Dieux, et dans un autre sens d'un seul Dieu' (ibid.).
Origène
considérait ainsi le Père comme étant théologiquement antérieur au Fils et
que le Fils était un produit du Père. Il croit que l'unicité est une unicité
morale plutôt qu’un Modalisme présumé et incohérent. Origène compare le
mariage de l'homme et la femme, devenant une seule chair, comme étant un
symbole de cette unité et il assimile aussi la relation humaine des élus
avec Christ à celle d'un seul esprit. Ainsi, sur un plan plus élevé encore,
le Père et le Fils, bien que distincts, sont un seul Dieu. Kelly soutient
que, bien qu’Origène semble parler du Christ en tant qu’une créature, c'est
comme une concession consciente de Proverbes 8:22 et Colossiens 1:15 et
qu’il ne faut pas insister sur ce point. Il participe à la nature divine en
étant uni à la nature du Père (In Ioh.
2,2,16; 2,10,76; 19,2,6).
Kelly
déclare que :
Il faut,
cependant, être prudent et veiller à ne pas attribuer à Origène une
quelconque doctrine de consubstantiabilité entre le Père et le Fils.
L'union du
Père et du Fils d'Origène est une union d’amour, de volonté et d'action
(Kelly, en faisant abstraction des textes survivants dans la traduction
latine blanchie de Rufin, ibid., p. 130). Origène déclare, en parlant au
sujet de l'Esprit Saint (Frag. in
Hebr. PG 14, 1308) :
Il fournit à
ceux qui, à cause de Lui et leur participation en Lui, sont appelés
sanctifiés avec la matière, si je puis me permettre de le décrire ainsi, de
leurs grâces. Cette même matière de grâces est effectuée par Dieu, est
administrée par Christ et réalise la subsistance individuelle (ßN,FJfF0H ou huphestoses),
en tant que l'Esprit Saint. (Voir aussi
Kelly,
même réf.).
Kelly (pp.
130-131) considère à partir de ce point-là que le fondement ultime de
l'être, à savoir de l'Esprit Saint, est le Père, mais que cela est obtenu
par médiation à l'Esprit par le Fils, dont l'Esprit aussi tire tous ses
attributs (cf. ibid., 2,10,76).
Les trois
sont éternellement et réellement distincts, mais ils ne constituent pas une
Triade d'êtres disparates. L'erreur réside dans la conclusion que le Fils
imprègne l'Esprit de tous ses attributs plutôt que d'être son contrôleur
dans les élus. La co-éternalité est logiquement compromise. L'incapacité de
comprendre la nature de l'Esprit dans le contrôle
monothéiste
des
élus est ici l'erreur fondamentale.
L’émanationisme Platonicien dictait que la structure est descendue dans ces
formes-là à partir du Père et que l'Esprit est devenu la troisième forme
plutôt que l'agent animateur et le moyen par lequel Christ est devenu un
avec Dieu. Par l’entremise de l’Esprit, l'humanité pouvait devenir un de la
même manière que Christ l’était, mais sur une base conditionnelle, ce que
les Grecs semblent avoir rejeté. L'intrusion du néo-Platonisme dans le
Christianisme est très répandue (voir le
Mysticisme). L'incapacité de comprendre la distinction faite par
Origène ci-dessus a préparé le terrain ou la voie pour le Concile de Nicée
quelque 100 ans plus tard. L’unicité de la substance était l'unicité
conférée par la substance, à savoir l'Esprit Saint, qui était en soi un
attribut de Dieu. Origène soutenait que seul le Père est Dieu de Lui-même
("ÛJ`2,@H
ou
autotheos) ; (In
Ioan. 2.2.17);
et dans
l'esprit d'Origène (C. Cels.
5.39), les Chrétiens se réfèrent à juste titre au Fils comme étant une déité
'secondaire' (deuteros) (N.C.E.,
même réf.).
La
postulation d'Origène sur la création éternelle niait le concept de
co-éternité du Christ. Augustin a affirmé plus tard que le temps a commencé
avec le mouvement des anges. Le concept est, plus correctement : le temps a
commencé avec la création des elohim.
Seul Dieu le Père ou Eloah
existait en dehors du temps dans Sa perpétuité constante. Ainsi, Lui seul
était omniscient et Christ était un deuxième, soit
deuteros theos. Le concept, que l'Esprit Saint est acheminé à travers
Christ, a conduit à la conclusion inexacte que Christ a ainsi créé l'Esprit
Saint. De ce qui précède ci-dessus, l'Esprit Saint provient du Père seul.
L'Esprit est donné à l'entité subalterne et procède à travers
l’elohim subalterne jusqu’aux Fils de Dieu. Ce système existait déjà
dans l'Armée angélique avant la création de l'espèce humaine. Il y avait une
multitude de Fils de Dieu, dont Satan (Job 1:6), qui était sous l’autorité
de leurs Étoiles du Matin à la création de la terre (Job 38:7). La question
qui a alors surgi et qui a pris de l’importante au milieu du troisième
siècle était de savoir si le subordinationisme en était un d'ordre d’être ou
un ordre de procession. Les Grecs ont repris le schéma d'Origène dans la
deuxième moitié du IIIe siècle. Certains, comme Theognost de l'école
catéchiste à Alexandrie, ont mis l’accent sur la parenté du Fils avec le
Père. Cependant, le Fils était considéré comme étant une créature dont ses
activités étaient restreintes aux êtres rationnels. Il a aussi déclaré que
sa substance ou ousia (en
utilisant le terme Platonicien plutôt que
hypostase) était dérivée de la substance du Père (voir Kelly
Early Church Doctrines, p.
133). D'autres encore ont souligné sa croyance
subordinationiste.
Le disciple
d'Origène
Dionysius,
Pape d'Alexandrie, en raison d'une flambée de Sabellianisme dans la
Pentapole Libyenne durant la fin des années 50 du IIIe siècle, a écrit une
œuvre pour réfuter le Modalisme. Il a avancé au premier plan la distinction
personnelle entre le Père et le Fils. Les Sabelliens avaient en leur
possession une de ses lettres adressées aux évêques Ammonius et Euphranor
mettant en évidence cet aspect, que Kelly (p. 134) allègue comme étant
indiscrète.
Dionysius, le Pape de
Rome, a écrit à
Dionysius, le Pape d'Alexandrie, (Pape était le titre habituel des Évêques éminents, particulièrement
celui d'Alexandrie et ce, depuis l’époque de Heraclus c. 233-249 (Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, vii,
7,4)), exigeant de sa part une assurance que les insistances de la croyance
d’Origène, c’est-à-dire, celle sur les trois hypostases ou trois entités
individuelles, ne signifiaient point la séparation ni ne
compromettaient-elles la co-éternité (apud.
Athan., de decr.
Nic. syn. 26). Alexandrie a consenti, dans une certaine
mesure, dans sa réponse (apud. Atan.,
De sent. Dion. 14-18). Les Sabelliens se sont plaints que les partisans
d'Origène étaient en train de créer une division brutale, qui allait jusqu’à
une séparation entre le Père et le Fils. Ceci a été opposé et limité par les
partisans de Novatien à Rome, qui ont influencé l'Évêque
Dionysius, le
Pape. Athanase a essayé (De sent.
Dion. 4) de blanchir
Dionysius d'Alexandrie un siècle plus tard mais Basile (Ep.
9.2) affirmait qu'il avait adopté l’extrême opposé dans son zèle
anti-Sabellien.
Pourquoi la
question de la position du Christ par rapport à Dieu, était-elle d'une telle
importance, alors qu’elle ne repose sur aucun fondement biblique ? Pourquoi
est-elle devenue importante seulement durant le milieu du IIIe siècle ? La
réponse réside dans les cultes des mystères et du soleil.
On a vu, à
partir du développement précédent et ci-dessus, que la Bible et les premiers
théologiens de l'Église étaient des subordinationistes et Unitariens. Dieu
le Père était le Dieu et le Père du Messie qui était le premier-né d’entre
plusieurs frères (Rom. 8:29). L'Esprit Saint est le mécanisme par lequel
tous les Fils de Dieu, les anges inclus, atteignent cette position, à
savoir, l'union ou d’unité avec Dieu. Christ n’en était qu’un parmi une
multitude de Fils de Dieu spirituels, mais il était le seul
(monogenes) (Fils de) Dieu né (d’où monogenes theos) ;
il était le premier à être engendré
(prototokos) parmi l'Armée céleste, en tant que grand prêtre (souverain
sacrificateur) des elohim. Cette compréhension a commencé à se perdre à
cause du syncrétisme de l’Église des premiers temps. Les cultes des mystères
ont eu une influence, un effet sur la théologie et le rituel de l’Église des
premiers temps. Cette position est développée dans l’ouvrage le
Mysticisme).
Bacchiocchi
(loc. cit.) a retracé l’influence des cultes du soleil sur la transition du
Sabbat vers le culte du dimanche et l'introduction des festivals païens,
tels que Noël et Easter/Pâques païenne. Noël n’est pas entré dans le
Christianisme avant 475 en Syrie. La Pâques [païenne] est entrée dans le
Christianisme à Rome en l’an 154 sous Anicetus et le schisme a été créé en
l’an 192 EC sous Victor. La transition à partir de la Fête des Pains Sans
Levain et de la Pâque vers le festival païen d’Easter/Pâques est devenue
très répandue. Des convertis au Christianisme, venant des cultes des
Mystères/soleil, ont augmenté la pression pour la syncrétisation et
l’abolition de la caractéristique judaïque de la loi et des fêtes (voir
Bacchiocchi, op. cit.) qui étaient basées sur le calendrier lunaire et non
solaire. Cette infusion syncrétique s’est développée et a atteint son apogée
au Concile de Nicée. La cosmologie biblique était basée sur l’unique
autorité et supérieure d'Eloah. Cela avait de graves implications ou
conséquences quant à la nature inviolable de la loi. Le remaniement ou
l’altération du système ne pouvait être logiquement validé que si un
processus pouvait être établi qui élèverait Christ à une égalité avec Dieu,
donnant ainsi l'autorité à l'Église d’exercer une telle autorité qui pouvait
être interprétée comme étant conférée à l'Église.
Les
premières attaques sur la loi ont porté sur la question de la Pâque et du
Sabbat hebdomadaire. L'établissement du dimanche, en tant que jour de culte
obligatoire, a commencé avec le Concile d'Elvire (vers 300). Ce n'était pas
par hasard que le Concile de Nicée avait tranché la question concernant la
Pâque et de l'établissement du festival païen Easter/Pâques. Ce n'était pas
par hasard que la question suivante qui devait être statuée, a été celle du
Sabbat où, lors du Concile de Laodicée vers 366 (la date est incertaine), le
Concile, au Canon 29, a interdit l’observance du Sabbat et a établi le
dimanche comme jour de culte officiel de l'Église. Ainsi, la mise en scène
ou le terrain était en place, préparé pour ce qui était perçu comme
l’abolition ou la suppression des éléments de la foi Chrétienne prétendument
judaïsants.
Ce qui s’ensuivit a été le Paganisme au sein du Christianisme.
Continuez
de voir comment les auteurs postérieurs ont trompé le Christianisme quant à
l’histoire dans l’ouvrage
Déformation
par les Binitaires et les Trinitaires de la Théologie de la Divinité des
Premiers Temps (No. 127B).
q