Christian Churches of God
[081]
Consubstantiel au Père
(Édition
2.0
19941210-19990523)
Ce document examine la
compréhension théologique moderne concernant la Trinité et la nature
Unitarienne du Théisme rationnel et biblique. Les motivations derrière la
doctrine trinitaire de la consubstantialité sont examinées. L'action de la
nature divine est étudiée, et il est démontré que l'interaction de Dieu avec
l'Armée céleste et l'humanité dépend de la consubstantialité. La création de
l'Esprit Saint est discutée, ainsi que les conflits philosophiques découlant
des doctrines trinitaires. Le Shema de Deutéronome 6:4 est abordée,
de même que la manière dont Dieu est Un.
Christian Churches of God
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ã 1994, 1999
Wade Cox)
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Consubstantiel au Père [081]
Consubstantiel signifie être d'une seule et même substance que le Père,
par qui toutes choses ont été faites. Les élus sont consubstantiels à
Dieu, tout comme Christ est consubstantiel à Dieu.
La doctrine de la Consubstantialité de Jésus Christ est soutenue par les
Trinitaires d'une manière incorrecte, niant ainsi la participation des élus
à la nature divine en tant que cohéritiers avec Christ. C’est l'erreur
fondamentale du Christianisme du courant dominant. Pour clarifier cette
question, l'extrait suivant est tiré de l'ébauche de l’ouvrage Dieu
Révélé, Livre 2. Ce texte approfondit les arguments utilisés dans le
document
Le Binitarisme et le Trinitarisme (No. 076)
dans la critique du Trinitarisme.
Compréhension Théologique Moderne Concernant la Trinité
Le Théisme Rationnel et Biblique est Unitarien
La Nouvelle Encyclopédie Catholique (The New Catholic Encyclopedia,
art. Trinity, Holy, Vol. 14, p. 295) déclare :
Les exégètes et théologiens bibliques, y compris un nombre croissant de
catholiques romains, reconnaissent qu’on ne peut parler de trinitarisme dans
le Nouveau Testament sans de sérieuses réserves.
Les théologiens savent depuis longtemps que la Trinité n’est pas biblique.
Elle a été introduite à partir d’une perspective ayant perdu la
compréhension de la divinité du Christ et de sa relation avec Dieu. Brunner
considère que Calvin, dans son Institutio I, 13,4, envisage la
doctrine de la Trinité sous l’angle suivant :
À travers ses conceptions, qui diffèrent de celles de la Bible, l'adversaire
de la divinité du Christ - qui est l'ennemi de la Foi Chrétienne - est forcé
de jeter son masque et de combattre à découvert, au lieu de dissimuler son
hostilité sous un masque de Christianisme (cité d’Emil Brunner The
Christian Doctrine of God Dogmatics, Vol. 1 tr. Olive Wyon, The
Westminster Press, 1949, Cambridge, Ch. 16 The Triune God, pp.
205-206).
Brunner a déclaré à propos de la doctrine de la Trinité qu’elle représentait
:
une situation particulièrement contradictoire (p. 205).
Cela est effectivement perçu comme tel. Les principales objections reposent
sur les exigences du Théisme rationnel et biblique, ainsi que de l'Islam,
qui sont unitariens. Brunner affirme :
Le Judaïsme, l'Islam et le Théisme rationnel sont Unitaires [Unitariens].
D'autre part, nous devons admettre honnêtement que la doctrine de la Trinité
ne faisait pas partie du message des premiers Chrétiens – du Nouveau
Testament –, et n’a jamais été un article central de la foi dans la vie
religieuse de l'Église Chrétienne dans son ensemble, à aucune période de son
histoire. Ainsi, nous sommes contraints de nous demander : cette vérité
est-elle au centre de la théologie Chrétienne, mais pas au centre de la Foi
Chrétienne ? Un tel écart entre la foi et la théologie est-il possible ? Ou
bien cela est-il dû à un développement erroné dans la formation de la
doctrine de l'Église dans son ensemble ? Il est certain qu’on ne peut nier
que non seulement le mot "Trinité", mais même l'idée explicite de la Trinité
sont absents du témoignage apostolique de la foi ; il est tout aussi certain
et incontestable que la meilleure tradition théologique, unanimement,
désigne clairement la Trinité comme son centre (ibid., p. 206).
Brunner fonde sa position théologique sur le corpus dogmatique qui s’est
imposé, d’abord au Concile de Nicée en l’an 325 EC (Ère Courante), puis
presque continuellement depuis le concile de Constantinople en l’an 381 EC.
Brunner explique la position extraordinaire de Calvin citée ci-dessus en
affirmant :
La doctrine ecclésiastique de la Trinité, établie par le dogme de l'Église
ancienne, n'est pas un kerygma biblique, et donc pas le kerygma
de l'Église, mais une doctrine théologique qui défend la foi centrale de
la Bible et de l'Église. Par conséquent, elle n'appartient pas au domaine du
message de l'Église, mais à celui de la théologie ; dans ce domaine, il
appartient à l'Église de tester et d’examiner son message à la lumière de la
Parole de Dieu qui lui a été donnée. Il est certain que dans ce processus de
réflexion théologique, la doctrine de la Trinité est centrale (op. cit., p.
206).
Cette conclusion est nécessaire car la doctrine de la Trinité a dû être
formulée par les Athanasiens pour contrer la position Arienne de la création
du Christ, fondée sur les divers textes de preuve tels que Hébreux 3:2,
Proverbes 8:22, Jean 16:28 ; 20:17, Éphésiens 4:4-6 et Apocalypse 3:14,
4:11. De même, Karl Barth soutenait que :
La Bible ne contient pas la déclaration formelle que le Père, le Fils et
l'Esprit Saint sont d’essence égale et donc, dans un sens égal, Dieu
Lui-même. Et l'autre déclaration expresse fait également défaut, selon
laquelle Dieu est Dieu si et seulement si, c.-à-d., en tant que le Père, le
Fils et l’Esprit saint. Ces deux déclarations explicites, qui vont au-delà
du témoignage de la Bible, constituent le double contenu de la doctrine de
l'Église de la Trinité (Doctrine of the Word of God, p. 437. Cité
également par George L. Johnson George L. Johnson dans Is God a Trinity?,
WCG, USA, 1973, p. 32).
Le But du Trinitarisme et de la Consubstantialité
Calvin affirme que pour débusquer Arius "de ses repaires",
l’Église ancienne a franchi une étape supplémentaire en proclamant que
Christ est le Fils éternel du Père et consubstantiel au Père. L'impiété des
ariens s’est pleinement révélée lorsqu’ils ont commencé à exprimer leur
haine et leur rejet total du
terme ὁμοούσιος (homoousios).
Si leur première confession – à savoir que Christ était Dieu – avait été
sincère et venait du cœur, ils n'auraient pas nié qu'il était consubstantiel
au Père.
Calvin affirmait :
[C]e petit mot distinguait les chrétiens de foi pure des blasphémateurs
ariens.
Cette position révèle un raisonnement circulaire des plus choquants, non
seulement de la part de Calvin, mais aussi du camp athanasien. Les
athanasiens ne pouvaient réfuter, à partir des Écritures, la position
d’Arius et des évêques orientaux selon laquelle Christ était un être créé.
Ce groupe n'était pas arien, mais il fut qualifié ainsi pour donner
l’impression que leur conception philosophique de la divinité était nouvelle
ou provenait d’Arius, ce qui n’était pas le cas. Arius a été formé par
Lucien d'Antioche, le plus éminent érudit chrétien du IVe siècle et le
dernier martyr de la persécution de Dioclétien. Son école comptait également
Eusebius de Nicomédie, Menophantus d'Éphèse, Theognis de Nicée, Maris de
Chalcédoine, Leontius d'Antioche, Athanasius d'Anarzabus et Asterius le
Sophiste, en plus d'Arius (Harnack Hist. of Dogma, Vol iv, p. 3, tr.
anglaise.).
Ces érudits de l’Est étaient formés dans une tradition continue de l'Église,
qui semble s’appuyer systématiquement sur les Écritures. Cela les a mis en
conflit avec le syncrétisme se développant à l’Ouest. Une fois confrontée à
la position biblique selon laquelle Christ était un Dieu subalterne
(subordonné), créé par Dieu le Père comme émanation première, les
Athanasiens ont élaboré une doctrine qui n'avait aucun fondement biblique,
afin de déclarer leurs opposants hérétiques. Lorsque ces derniers ont refusé
d’accepter une position non biblique, ils ont été alors calomniés.
Calvin admet que cette étape était extra-biblique et nécessaire pour
"exposer" ces "Ariens blasphémateurs" (Institutes of The Christian
Religion, Bk. I, 13,4, tr. Beveridge, James Clark & Co., London, 1953).
La forme de Christianisme, faussement qualifiée d’Arianisme ou de
semi-Arianisme – d’après l’un théologien de cette école, qui semble être un
exemple extrême – avait une portée internationale.
Pendant de longues années, la ligne de démarcation entre les envahisseurs
romains et les envahisseurs teutoniques de leur territoire était davantage
religieuse que raciale. C’est regrettable que nous disposions de peu ou pas
d'informations sur les efforts des apôtres missionnaires Ariens inconnus qui
ont évangélisé les Goths, les Vandales, les Lombards, et les Burgondes. Le
fait que Cyrila, l'évêque ou pale Vandale de Carthage, ne maîtrisait que
très imparfaitement le latin (Victor Vitensis, lib. ii), ainsi que
l’existence de la célèbre version Gothique des Écritures [vers l’an 351],
semblent indiquer que les barbares furent instruits dans les doctrines
chrétiennes dans leurs propres langues. Dans ce cas, leur Arianisme devait
différer des subtilités raffinées qui caractérisaient celui des écoles de
l'Empire, et se reflète peut-être dans le refus catégorique des Burguondes
Gundobald d’adorer trois Dieux (Avitus, Ep. xli). Cependant, il ne
fait guère de doute que les effets transformateurs du Christianisme adopté
par les barbares étaient authentiques. Tant Salvien que Orosius louent tous
deux les vertus des conquérants Ariens des territoires romains, et Augustin
(de Civitate Dei, i) relate combien les ariens visigoths qui capturèrent
Rome sous Alaric traitèrent modérément les habitants de la ville et
respectèrent la sainteté des églises chrétiennes. En outre, le long règne de
l’arien Théodoric en Italie et son gouvernement impartial suscitent, comme
le remarque Milman, 'les éloges des Catholiques les plus zélés' (Latin
Christianity, bk. iii, Ch. iii) (ERE, art. Arianism, p.
782).
Au cinquième et une partie du sixième siècle, dans les provinces
occidentales de l'Empire, l’Arianisme était la religion des conquérants,
tandis que le Christianisme Athanasien était celui des conquis. Cette
situation a perduré jusqu'à la conversion de Clovis et des Francs Saliens au
Christianisme Romain ou athanasien. Ainsi, la division était plus politique
que théologique. Les Églises ariennes étaient des Églises nationales, non
fondées sur des considérations politiques.
La puissance de l'organisation de l'Église de l'Empire déchu contraste
remarquablement avec la fragilité des Églises nationales moins disciplinées
de ses envahisseurs ariens (ERE, ibid., p. 783).
Ce que nous observons ici, c’est la résolution d'un débat théologique par le
biais des puissances mondiales. La position biblique authentique n'a jamais
été examinée sérieusement par les théologiens athanasiens. Au moment des
controverses, la position et le pouvoir croissants de l'Église étaient
devenus si syncrétiques et tellement éloignés des fondements bibliques
originels que quiconque se référait strictement à la Bible comme seule
autorité
se retrouvait marginalisé par le clergé dominant. La défaite des Unitariens
(qualifiés désormais d’ariens) et l'établissement du Saint Empire romain en
l’an 590 EC sous Grégoire Ier ont figé le débat sur cette question. Le
Christianisme est depuis lors enfermé dans une incompréhension doctrinale
profonde, [où la vérité biblique a été sacrifiée sur l’autel du pouvoir
politique et ecclésiastique].
La véritable histoire de l'Unitarisme et des débats sur l'Arianisme a été
écrite par les Athanasiens et, de par la nature des reconstructions, elle
est sujette à caution (cf. le document
Binitarisme et Trinitarisme (No. 076)).
La question de savoir si la conversion des Goths résulte de l'exil d'Arius
en Illyrie reste problématique. Par exemple, l'Évêque Gothique Théophile
était présent à Nicée (ERE, p. 782). Il est donc peu probable
qu'Arius, en exil, ait converti un peuple qui avait déjà des Évêques à Nicée
avant son bannissement. Ce type de logique défectueuse imprègne les débats
théologiques sur le sujet. Nous sommes face à une forme de propagande qui
s'est emparée du domaine le plus fondamental de la philosophie chrétienne –
à savoir comment Dieu est Un – pour l'enfermer dans un dogme théologique
philosophiquement absurde. La propagande entourant l’Arianisme semble viser
à établir une légitimité pour les Athanasiens tout en cherchant à nier cette
légitimité à ceux qu’on devrait plus justement qualifier de littéralistes
ou d’Unitariens. L'ancienneté de la position défendue par Arius est
occultée par la tendance à affubler toute Église en désaccord sur des bases
bibliques avec la structure Athanasienne du nom de son porte-parole ou de sa
région à une époque donnée – d’où les termes Arianisme, Eusebianisme ou
Albigeois ou Vaudois. Pourtant, même si les rapports sur la position d'Arius
étaient entièrement exacts, celui-ci aurait commis de graves erreurs dans
son développement de la doctrine du Christ. Ces groupes semblent appartenir
à une longue tradition continue de Christianisme biblique.
L’élimination de l'Arianisme en tant que système rival est l’un des facteurs
les plus déterminants dans la genèse de la civilisation européenne moderne.
En effet, si les conquérants barbares avaient professé une forme de
Christianisme et la race vaincue une autre, aucun progrès n’aurait été
possible (ERE, p. 783).
Compte tenu des citations précédentes concernant le comportement des
soi-disant barbares, on peut se demander si nous ne sommes pas encore
victimes de la même propagande. Par exemple, le terme Vandale est
devenu synonyme de destruction aveugle/gratuite, alors que les Vandales à
l’origine de ce terme étaient des Chrétiens, prétendument convertis par
l'empereur Arien Valens (364-378)
(Cath. Encyc.,
art. Vandals, Vol. XV, p. 268).
Les Vandales ont détruit les statues à Rome, en raison de leur
interprétation des exigences du deuxième commandement interdisant
l’adoration des images taillées. Leurs convictions, comme celles de toutes
les tribus du Nord, étaient similaires à la position de l’Est défendue par
Arius, sans toutefois être identiques. Il est essentiel de reconstruire la
position d'Arius. Harnack (Hist. of Dogma, Vol. iv, p. 15) a recensé
huit points avancés par Arius :
(1)
Le Dieu unique et seul se caractérise par Sa solitude et Son éternité. Il ne
peut rien produire à partir de Sa propre essence. Il n'a pas toujours été
Père, mais l’est seulement devenu après avoir engendré (c.-à-d. créé) le
Fils.
(2)
la Sagesse et la Parole
(Λόγος,
Logos)
résident en ce Dieu, mais ce sont des puissances, non des personnes.
(3)
Pour créer l'univers, Dieu a fait naître une substance distincte
(οὐσία, ousia, ou ὑπόστασις, hupostasis)
comme instrument
par lequel toutes les choses ont été créées. Cet Être est appelé, dans les
Écritures, Sagesse, Fils, Image, Parole, etc.
(4)
Le Fils est, par Sa substance, un être distinct du Père, différent de Lui en
essence et en nature. Comme toutes les créatures douées de raison, le Fils
est doté d’un libre arbitre et, par conséquent, est susceptible de
changement.
(5)
Le Fils n'est pas véritablement Dieu, mais seulement ce qu’on appelle la
Parole et la Sagesse. Il n'a pas une connaissance absolue du Père, mais
seulement relative.
(6)
Le Fils n'est cependant pas une créature comme les autres créatures. Il est
la créature parfaite
(κτίσμα τέλειον,
ktisma teleion)
et est devenu Dieu, ce qui permet de le désigner comme l’'unique Dieu
engendré' etc.
(7)
Christ a pris un corps réel, mais dépourvu d’âme humaine
(σῶμα ἄψυχον,
soma apsuchon),
le Logos tenant lieu d’âme.
Les Évangiles montrent que ce Logos n’était pas un être absolument parfait,
mais capable de souffrir.
(8) Parmi les autres êtres créés, l’[Esprit] Saint doit être placé à côté du
Fils comme une seconde substance distincte. Selon Arius, apparemment,
l’Esprit est la création du Fils.
Foakes-Jackson poursuit l'exposé de Harnack en ces termes :
Telle était donc l’Arianisme - une théorie des relations mutuelles entre les
Personnes de la Trinité, fondée nominalement sur les paroles de l’Écriture,
mais en réalité élaborée selon les méthodes des philosophes païens. Elle
conduisait soit au polythéisme en admettant l'existence du Logos comme un
Dieu secondaire, soit à l’Unitarisme Judaïque en niant Sa Divinité propre (ERE,
art. Arianism, p. 777).
Ce raisonnement met en lumière les problèmes que nous avons soulevés dans
cet ouvrage. D’après ce qui précède, nous pouvons désormais constater que
l'affirmation selon laquelle l'Arianisme soutenait que Christ avait créé
l'Esprit Saint provient de Harnack, lui-même s’appuyant sur des commentaires
Athanasiens anciens. Elle semble reposer sur la position scripturaire selon
laquelle Christ a créé toutes choses, dans les cieux et sur la terre (Éph.
3:9 ; Col. 1:16). Les athanasiens attribuent cette position à Arius, mais il
est douteux qu'il ait réellement défendu une position aussi
philosophiquement absurde, car elle allait à l’encontre de l'essence même de
sa doctrine. Il est plus probable que Harnack, en tant que théologien, ait
repris à son compte une propagande qu’un philosophe aurait contestée. Plus
important encore, Arius fondait ses arguments sur les Écritures, et
celles-ci montrent que l'Esprit Saint est placé par le Père auprès
du Fils, et que l'Esprit procède du Père à travers le
Fils. Ainsi, l'Esprit émane du Père à travers le Fils, et non des
deux conjointement. Le résumé de la position attribuée à Arius dans les huit
points cités plus haut permet une analyse simple. Les erreurs peuvent être
identifiées en comparant cette position à celle des Écritures. La position
est délimitée par les points suivants :
(1)
Correct, sauf la remarque selon laquelle Dieu ne peut rien produire à
partir de Sa propre essence, qui manque de clarté et obscurci le propos.
Le fait que Dieu crée toutes choses (l'univers
τὰ πάντα, ta panta)
par Sa volonté (Apoc. 4:11) indique qu'Il a voulu être Père depuis Sa
perpétuité constante, et c’est dans ce contexte qu'Il était seul. Christ et
les Elohim existaient de tout temps, car le temps lui-même a été créé à
partir de la génération des Elohim. Toutes ces entités possédaient la nature
divine par l'Esprit Saint, tout comme les élus participent à la nature
Divine (2Pierre 1:4).
(2)
La Sagesse et la Parole résidant en Dieu comme des puissances et non comme
des personnes découle des concepts que l'essence Divine génère l'activité,
et ainsi le Logos est devenu une manifestation de cet attribut de Dieu.
(3) La création de l'univers par une substance indépendante découle de la
position biblique mentionnée ci-dessus. De nombreux fils ont été amenés à
l'existence (cf. Job. 1:6 ; 2:1 ; 38:4-7).
(4) La distinction entre le Père et le Fils comme Êtres séparés est correcte
sur le plan biblique, en ce sens qu'un Être par définition existe, et que
tous deux existent en tant qu’identités à part entière ; par conséquent, ils
sont des Êtres distincts. Le fait d’affirmer qu’ils ne sont pas des Êtres
équivaut à tomber dans le Gnosticisme Basilidien ou le Bouddhisme.
L’affirmation selon laquelle ils sont d’une substance et d’une nature
différente est une déclaration simpliste erronée qui méconnaît et
interprète mal la position biblique. L’Armée céleste partage la substance et
la nature de Dieu, mais chacun comprend selon la révélation que le Père veut
bien accorder, ce qui est la position de la Bible. Tout le livre appelé
Apocalypse ou Révélation est une Révélation de Dieu à
Jésus Christ. Il est mal nommé en raison de cette perception même (voir
le document
Le Binitarisme et le Trinitarisme (No. 076)).
(5) La connaissance relative que le Fils a du Père est clairement établie
dans l’Écriture et est indéniable.
(6) La question de savoir si Christ est "devenu" Dieu provient d'une
reconstruction de la Thalia d'Arius. L'affirmation selon laquelle
Christ est devenu Dieu à partir de sa résurrection est bibliquement
incorrecte. Il était Dieu dès sa génération (Ps. 45:6-7) ; (cf. Col.
1:15 et le document
L’Ange de YHVH (No. 024)).
(7) Le Logos prenant la place de l'âme est une construction Athanasienne de
la doctrine de l'âme. Le Logos est devenu chair, conformé à l'image de Dieu.
Les élus, en participant à la nature divine, sont pareillement conformés à
l'image de Dieu étant conformés à l'image de Christ (Rom. 8:29), qui est
l'image du Dieu invisible, en tant que
πρωτότοκος [prõtotokos]
de la création de Dieu (Col. 1:15). Ainsi, les créatures possèdent le libre
arbitre tout en étant consubstantielles au Père par la nature divine.
(8) La création de l'Esprit Saint ne peut être qu’une manifestation d'un
attribut de Dieu.
L’erreur de concevoir l'Esprit Saint comme une personne a conduit aux
accusations portées contre l’Arianisme. La position Unitarienne est bien
plus explicable que celle attribuée à Arius à Nicée. L'Esprit Saint a été
généré par Dieu pour fournir la capacité à la création de devenir
consubstantielle à Lui (voir ci-dessous). Ainsi, la théologie traditionnelle
échoue à saisir le fond du problème. L’Arianisme, une fois réexaminé à la
lumière de ce que la Bible enseigne réellement, en supposant qu'il soit
rapporté correctement, ce qui est douteux, est dans l’erreur. Mais, comme
nous l’avons dit précédemment, il est bien moins erroné que la position de
la théologie nicéenne qui a cherché à le condamner. L'unitarisme, lui, ne
souffre pas de ces contradictions. Le problème suivant de la logique
nicéenne allait alors se révéler.
Vaincre le Sabellianisme avec de Fausses
Hypothèses
L’idée selon laquelle Christ est co-éternel et co-égal à Dieu
le Père est incorrectement présumée être une condition de la
consubstantialité. Cette doctrine a ensuite été utilisée pour vaincre
les Sabelliens qui soutenaient que :
Les noms de Père, du Fils et du Saint-Esprit, étaient presque des
non-entités ; affirmant qu'ils ne servaient pas à marquer une distinction,
mais qu'ils représentaient différents attributs de Dieu, semblables à
d’autres de même nature.
En d'autres termes, le Père était le Fils et le Fils le Père, sans ordre
ni distinction (ibid.). L’hypothèse selon laquelle la consubstantialité
exigeait
que les
attributs de Dieu soient conférés au Christ – à savoir la co-éternité et la
co-égalité ainsi que les attributs d’omnipotence et d'omniscience –
constitue l'erreur fondamentale de Nicée/Constantinople et du Trinitarisme.
La Consubstantialité Biblique
L'Esprit Saint est la puissance de Dieu utilisée pour conférer le salut aux
élus. Il est d’une seule substance et, en tant que tel, les élus qui sont :
sont nés de Dieu et, en tant que tels, consubstantiels au Père
par l'opération de l'Esprit Saint. L’hypothèse selon laquelle
l'opération consubstantielle de l'Esprit Saint était limitée à Christ
émanant du Père provient d'une mécompréhension du texte de 1Corinthiens 6:3
:
Ne savez-vous pas que nous jugerons les Anges ?
Ce texte se réfère à l’Armée déchue, mais il était supposé que le jugement
de l’Armée Angélique incomberait également aux élus. Cette position ne
comprend pas que le Problème du Mal agit en dehors de la volonté de Dieu et
que la situation dépend d’une relation d’obéissance envers Lui.
La position de l'unification monothéiste dans la volonté avec le Père, et
donc celle de la consubstantialité, était partagée par toute l’Armée Céleste
jusqu'à ce qu’elle se rebelle. Ainsi, Lucifer ou Satan était
consubstantiel au Père de la même manière que Christ
était consubstantiel
– étant généré par l’émanation de l'Esprit, tout comme tous les êtres
de l’Armée des Elohim. S'ils n'avaient pas été générés par
l'esprit dans la nature essentielle de leur être, alors l’Armée
serait logiquement polythéiste et sa structure, divisée. Le
Monothéisme exige logiquement que l’unité de l’Armée s’étende à toutes les
créatures en son sein, afin que Dieu soit tout en tous. L’humanité
devait recevoir l’Esprit Saint afin de devenir égale aux anges. C'est
le sens de Luc 20:36 :
ἰσάγγελοι γάρ εἰσιν
(isaggeloi gar eisin)
Car égaux aux anges ils sont.
Le terme porte en lui l’idée d'égalité en tant qu’ordre, ce qui est
logiquement nécessaire pour le Monothéisme, afin que la division polythéiste
ne soit pas introduite.
Les Anges en tant que Fils de Dieu
L’idée selon laquelle les anges ne sont pas inclus dans le terme theoi
ou dieux ne repose que sur des déductions tirées des commentaires
d’Irénée :
Il n'y a aucun autre appelé Dieu par les Saintes Écritures, excepté le Père
de tous, le Fils, et ceux qui possèdent l'adoption.
L'emploi du terme adoption est appliqué exclusivement aux élus, mais
le terme plus correct est engendrement. Chacun des élus est un
fils de Dieu engendré par l’esprit
lors du baptême.
L'Armée Céleste, quant à elle, était déjà des fils engendrés de Dieu.
Christ était le seul Fils de Dieu né
– le monogenes theos (qui, d’après Jean 1:18, devrait se lire le
seul Dieu né, et non le fils unique engendré). Il était le
Dieu qui parlait ; le Ho Legon (celui qui parle) des
Grecs.
Psaume 82:6 J’ai dit : vous êtes des dieux [elohim], fils du
Très-Haut, vous tous…
Christ, les Humains, l’Armée céleste et la Nature Divine
La déclaration de 2Pierre 1:4 selon laquelle les hommes peuvent devenir
participants de la nature divine, n'a pas été comprise par Athanase
(Athanasius) dans son intention originelle. La nature divine est donc
relative et conditionnelle à l'obéissance, admettant des gains et des
pertes. Jean 1:12 affirme :
Mais à tous ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné
le pouvoir de devenir Fils de Dieu.
Ainsi, les Ariens/Eusebiens, etc., comprenaient que l'homme, par la
perfection et en participant à la nature divine, deviendrait Dieu, et que,
selon les paroles de Dieu : "J'ai engendré et élevé des fils", il
existait de multiples fils. L'insistance d’Athanase sur la rébellion de ces
fils ne supprime pas leur existence, tant dans le ciel que sur la terre. Le
passage de Jean 17:11 – qu'ils soient un comme nous
sommes un
–
signifiait que l'unité que Christ partageait avec Dieu était la même que
celle des élus avec Dieu. Les Athanasiens y voyaient un scandale, car ils ne
comprenaient pas le concept des Fils de Dieu. Pour limiter
l’extension de l'Esprit, ils avancèrent l’idée philosophiquement absurde
d’une nature divine n’admettant ni gains ni pertes. La divinité
essentielle du sauveur était considérée comme garantissant sa connaissance
et sa vision.
Rien du Logos divin ou de la Sophia ne pouvait être perdu dans le processus
de l’incarnation du Fils, car la nature divine, par définition, n’admet ni
gains ni pertes (Gregg and Groh, p. 13).
Cette position a conduit les Athanasiens à adopter pleinement des
affirmations non bibliques sur l'omniscience et l'omnipotence totale de
Christ, malgré le fait que Christ a clairement dit qu'il y avait des choses
qu'il ne savait pas (par exemple, le moment de son retour). Christ a
également affirmé qu'il était dirigé par le Père, même et surtout dans la
sélection des élus. Nous verrons plus tard que c'était précisément à
cause de l'omnipotence de Dieu le Père qu’il en était ainsi.
Les érudits Athanasiens disposait non seulement de la Bible, mais aussi des
écrits d’Irénée : Être dépendant de la volonté de Dieu, c’est avoir une
connaissance proportionelle de Lui, dans la mesure où Il le veut. Cette
position de dépendance proportionnelle est affirmée par Christ lui-même :
"Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé", et
"Car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de
celui qui m’a envoyé."
Christ a subordonné sa volonté, comme le montre Luc 22:42. Cette soumission
volontaire prouve que Christ exerçait un libre arbitre moral. Comme
le souligne Cox,
La Création :
De la Théologie Anthropomorphique à l’Anthropologie Théomorphique (No. B5),
page 39 :
Un seul et même esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun
individuellement comme il le veut (1Corinthiens 12:11). Gregg et de Groh
commentent ce concept (à la page 11) :
Ce qu’Arius avait en tête correspondait à un ancien schéma chrétien
anthropologique : la créature, sous l'Esprit de Dieu, (en effet, celui qui
participe à l'Esprit), ne reçoit pas la connaissance de Dieu telle qu’Il est
en Lui-même (Irénée dit 'sa grandeur ' et 'sa gloire ineffable'), et sa
capacité à voir dépend de la volonté du Père de se révéler (Arius : 'par la
puissance par laquelle Dieu voit' ; Irénée : 'Dieu donne même cela aux
hommes qui L'aiment, c'est-à-dire qui voient Dieu').
Ainsi, le Fils avait une expérience limitée ou proportionnelle
du Père, ce qui indiquait pour Arius que Christ, comme toute créature,
jouait le rôle d'un serviteur obéissant vivant par la foi en son Père.
Comme on l’avait précisé et souligné, les théories de conjonction
Platonique avec l’Un s’opposaient à une révélation
Théophanique conditionnée par l'obéissance. C’est pour cette raison – et non
par logique biblique – que le schéma des premiers Chrétiens a été abandonné,
non pas pour un dictat du récit ou de logique biblique. Le récit biblique
insiste sur l'exercice obéissant de la foi par le Fils envers le Père
qui était un exemple d'accomplissement sans faille de la loi. Cela a
été fait afin que les élus aient un exemple parfait à suivre.
Les Athanasiens ont essayé de lier le Père et le Fils par un Esprit non
relatif dans son application, excluant ainsi l’Armée angélique et
limitant le potentiel des élus. Cela a été fait en opposition aux
enseignements de la Bible et contre les preuves historiques claires de
l’Église primitive, probablement pour accommoder des influences païennes et
néo-Platoniciennes, notamment celles des cultes à mystères. D’autres
motivations, inavouées, reposaient sur des enjeux politiques : les nations
qui s’étaient converties à la foi Chrétienne primitive, aujourd’hui
étiquetée comme Arienne, comme les Vandales et les Goths, représentaient une
menace pour le pouvoir impérial. C’est ainsi qu’a été lancé le débat le plus
violent de l’histoire, fondé sur des prémisses non bibliques :
C’est ainsi que la doctrine de la Trinité fut pleinement développée, comme
le note Calvin :
Les docteurs dignes qui avaient alors à cœur les intérêts de la piété, pour
vaincre la malhonnêteté [de Sabellius], ont proclamé qu’il fallait
reconnaître trois substances en un seul Dieu. Pour se protéger contre ses
artifices, ils ont affirmé qu’une Trinité de Personnes subsistait dans le
Dieu unique – ou (ce qui revient au même) dans l'unité de Dieu. (Calvin, op.
cit, p. 112)
Cette extension est erronée : une Trinité de Personnes confiné à
trois n'est pas identique à l'Unité de Dieu, qui englobe bien plus
que ces trois entités. Le raisonnement utilisé dans ces disputes est absurde
et indigne d'un Chrétien à tout niveau de compréhension. L'Église a ensuite
utilisé cette position artificielle pour justifier l’un des plans
d’extermination de la plus grande envergure et des plus impitoyables jamais
vu dans l'histoire de l’humanité.
Le Test Essentiel du Trinitarisme
Brunner et même Calvin ne comprennent pas pleinement le problème de la
question de la nature de la Divinité. Tous les trinitaires supposent que la
position de la divinité du Christ implique une coéternité et une coégalité.
La co-égalité et la co-éternité constituent le test essentiel pour
identifier la position trinitaire fondamental. L'interprétation des
mécanismes de l'Esprit Saint n’est qu’un point de divergence entre le
Trinitarisme originel et le Trinitarisme modifié. Le fait de désigner
l'Esprit Saint comme une puissance et non comme une personne ne disqualifie
pas l'appellation de Trinitaire. La définition que donne Calvin d'une
personne en relation avec la Divinité révèle le raisonnement erroné qui
consiste à tenter une distinction entre affirmer que l'Esprit Saint est une
puissance plutôt qu’une personne. Ou, d’ailleurs, à prétendre que les autres
entités sont ou ne sont pas des personnes. Calvin définit les termes
utilisés par les théologiens trinitaires pour expliquer la logique de leur
position ainsi :
Par personne, je veux dire par là une subsistance qui, tout en étant
lié aux deux autres, se distingue d’eux par des propriétés incommunicables.
Par subsistance, nous voulons que soit compris quelque chose de
différent de l’essence. Car si la Parole était simplement Dieu, sans
posséder aucune propriété qui lui est propre, Jean n’aurait pas pu dire
correctement qu'elle avait toujours été avec Dieu. Lorsqu’il ajoute
immédiatement après que, la Parole était Dieu, il nous ramène à l'unité de
l’essence. Mais parce qu'elle ne pouvait être avec Dieu sans demeurer dans
le Père, il en résulte cette subsistance, qui, bien qu’unie à l'essence par
un lien indissoluble et incapable d’en être séparée, possède néanmoins une
marque particulière qui la distingue. Maintenant, je dis que chacune des
trois subsistances, tout en étant reliée aux autres, se distingue par ses
propres propriétés. Ici, la relation est clairement exprimée, car lorsque
Dieu est mentionné de manière simple et indéfinie, ce nom s’applique autant
au Fils et à l'Esprit qu'au Père. Mais dès que le Père est comparé au Fils,
la propriété distinctive de chacun les différencie. De plus, j'affirme que
ce qui est propre à chacun est incommunicable, car rien de ce qui est
attribuable au Père comme marque distinctive ne peut s'appliquer ou être
transféré au Fils. Je n'ai aucune objection à adopter la définition de
Tertullien, pourvu qu’elle soit correctement comprise : 'qu'il existe en
Dieu une certaine disposition ou économie, qui ne modifie pas l'unité de
l'essence' - Tertull. Lib. contra Praxeam. (Calvin, op. cit., pp. 114-115)
D’après la définition des termes trinitaires, il est absurde de dire que
l'Esprit Saint n’est pas une personne mais plutôt une puissance
émanant de Dieu (à moins que cette puissance ne soit étendue). Que cela
provienne de Dieu le Père, comme dans la position trinitaire primitive, ou à
la fois du Père et du Fils (selon la clause dite Filioque, comme on
la connaît), cela ne change rien à l’affaire.
Le Filioque Trinitaire de l’Occident : Relation de l'Esprit Saint à
Dieu et au Christ
Le fondement de la Revendication
Galates 4:6 déclare que :
Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos cœurs en criant : Abba, Père !
Romains 8:9 parle de l'Esprit du Christ. Philippiens 1:19 mentionne
l'Esprit de Jésus Christ. Matthieu 10:20 affirme :
Car ce n’est pas vous qui parlerez, mais c’est l'Esprit de votre Père qui
parlera en vous.
Par ailleurs, puisque 1 Corinthiens fait référence à l'Esprit de Dieu,
qui connaît les choses de Dieu, et d'après les passages ci-dessus, il
est soutenu que Christ est conjointement Dieu et que l'Esprit Saint
entretient la même relation avec le Fils qu’avec le Père (Maas CE,
op. cit.) la procession de l'Esprit est donc Filioque
– c’est-à-dire qu’il procède du Fils aussi bien que du
Père.
Maas soutient que le Fils envoie l'Esprit et ce en se basant sur Luc 24:49.
Cependant, notons que ce verset précise qu’il s’agit de la promesse du
Père, ce qui implique par conséquent que l'envoi ne peut être que
subordonné. Malgré cette objection évidente, il en a été déduit que l'Esprit
Saint procède du Fils, ce qui est devenu un point de débat dans l'Église
Athanasienne de Toledo après la conversion des Goths de l'Arianisme
en l’an 586. La double procession avait initialement été exposée par
Petavius (Lib. VII, cc. iii sqq.). Elle apparaît dans le soi-disant
‘‘Symbole d'Athanase’’, dont l’origine remonte bien après le Concile
de Constantinople (vers l’an 381).
Lors des disputes espagnoles, la dcotrine fut exposée par Léon Ier à
Turribius, Évêque d'Astorga (Ep. XV) vers l’an 447 ; avant les divers
Conciles de Tolède (circa. 447, 589 [III, post-arien ou post-unitarien], 675
[XI], 693 [XVI]). La clause Filioque était introduite en Espagne à la
période post-Arienne. Il est devenu nécessaire de défendre continuellement
cette position dans des écrits tels que la lettre du pape Hormisdas à
l'Empereur Justinus (Ep. LXXIX) l’an 521. Le Dyothélite Martin
Ier (649-655) a utilisé cette expression dans ses écrits contre les
Monothélites de Constantinople. La première controverse de l’Occident
sur la double procession aurait été menée, selon Maas, avec les envoyés de
Constantin Capronymus (741-775), (qui était prétendument un Paulicien :
ERE art. Paulicians, Vol. 9, p. 697) lors du Synode de Gentilly,
près de Paris, à la période de Pépin (767) (Maas CE art. Filioque,
Vol. VI, p. 73). On suppose ainsi que les Pauliciens n’acceptaient pas la
double procession. Cependant, non seulement les Pauliciens et l'Orient
rejetaient la clause Filioque mais aussi les Unitariens, qualifiés
d’Ariens, ne l’ont pas acceptée non plus, et l'Espagne est resté
prétendument Arienne jusqu'en l’an 586. La clause Filioque n’a été
adoptée là-bas qu’après la conversion des Visigoths. D’autres écrits
traitant du Filioque incluent la réponse du pape Adrien Ier aux
Livres carolins (Libri
Carolini)
(772-795) ; les Synodes de Mérida (666), Braga (675) et Hatfield (680) ; les
écrits du pape Léon III (mort en l’an 816) aux moines de Jérusalem, la
lettre du pape Étienne V (mort en l’an 891) au Roi morave Suentopolcus
(Suatopluk), Ep. XIII, et le symbole du pape Léon IX (mort en
l’an1054). Cette clause a également été abordée par les Conciles mentionnés
ci-dessous.
L'Église d’Orient rejette la double procession. Au début du neuvième siècle,
Jean du monastère de Sabas a accusé les moines du Mt. Olivet d’hérésie pour
avoir inséré le Filioque dans le Credo. Plus tard au cours du siècle,
Photius, patriarche de Constantinople, a nié la procession de l'Esprit Saint
à partir du Fils et s'est opposé à l'insertion du Filioque dans le
Credo de Constantinople (Maas, op. cit.). C’est sous ce nom que
le Credo de Nicée était initialement connu lors du Conseil de
Chalcédoine. Cette clause ne figurait pas dans le Credo au IVe siècle. En
dehors de l'Église Catholique :
Le doute quant à la double Procession du Saint [Esprit] s'est transformé en
un déni ouvert, tandis qu’à l'intérieur de l'Église, la doctrine du
Filioque a été déclarée dogme de foi lors du Quatrième Concile du Latran
(1215), du Deuxième Concile de Lyon (1274) et du Concile de Florence
(1438-1445) (Maas, op. cit.)
Maas affirme que les Églises grecque et romaine ne formaient qu’une seule
Église jusqu'au neuvième siècle (Maas, op. cit., p. 74) :
Il est apriori improbable que les Pères d’Orient aient nié un dogme
fermement soutenu par l'Occident. De plus, certaines considérations
constituent une preuve directe que les Pères grecs croyaient en la double
procession du Saint [Esprit].
Maas soutient que les Pères grecs énumèrent les Personnes Divines dans le
même ordre que les Pères Latins, (bien que cela découle clairement de la
référence dans
Matthieu 28) et qu’ils admettent que le Fils et l'Esprit Saint sont liés
logiquement et ontologiquement de la même manière que le Fils et le Père
(Basil Ep. cxxv; Ep.
xxxviii (alias xliii) et Grégoire de Nysse,
Adv. Eunom. I, xx, III, sub init.).
La remarque évidente est que l'Esprit Saint est le Consolateur et le
Lien, donc ce qui signifie que ni l'un ni l'autre camp ne comprennent
correctement la question. Deuxièmement, Maas affirme que les Pères grecs
établissent la même relation entre le Fils et l'Esprit Saint qu’entre le
Père et le Fils : comme le Père est la source du Fils, de même le Fils
est la source du Saint-Esprit (Athan., Ep. ad. Serap., I, xix,
sqq.; De Incarn., ix; Orat. iii, adv. Arian., 24;
Basil, Adv. Eunom., v, in P.G., XXIX, 731; cf. Greg. Naz.,
Orat. xliii, 9). Troisièmement, Maas cite des passages où les Pères
grecs soutiennent la procession à partir
du Fils : Grégoire le Thaumaturge, Expos. fidei sec., vers sæc. IV,
dans Rufinus, Hist. Eccl., VII, xxv ; Epiphan., Hær., c.
lxii,4 ; Grégoire de Nysse, Hom. iii in orat. domin.
(cf. Mai, Bibl. nova Patrum, IV, 40 sqq.) ; Cyril d'Alexandrie,
Thes.
ass. xxxiv ; le deuxième canon d'un synode de quarante évêques tenu en l’an
410 à Séleucie en Mésopotamie (cf. Lamy, Concilium Seleuciæ et
Ctesiphonte habitum a. 410, Louvain, 1869 ; Hefele,
Conciliengeshichte, II, 102 sqq. ; les versions arabes des Canons de
Hyppolitus (Haneberg Canones Sti. Hyppoliti, Münster, 1870, 40, 76) ;
l'explication Nestorienne du Symbole (cf. Badger, The Nestorians
London, 1852, II, 79; Cureton Ancient Syriac Documents Relative to the
Earliest establishment of Christianity in Edessa, London, 1864, 43;
The Doctrine of Addai, the Apostle, ed. Phillips, London, 1876.
Maas traite Jean 15:26 de manière peu convaincante et ajoute que la
procession de l'Esprit Saint à partir du Fils n'est pas mentionnée dans le
Credo de Constantinople :
Parce que ce Credo était dirigé contre l'erreur Macédonienne, contre
laquelle il suffisait, pour la réfuter, de déclarer la procession du
Saint-[Esprit] à partir du Père.
Maas admet que le Filioque ne figurait pas dans le Credo de
Constantinople (à tort appelé Credo de Nicée ; les canons
pertinents de ce concile ont été reconstruits à partir de Constantinople (CE,
articles sur le Concile, et questions connexes)). Maas admet aussi que la
clause fut d’abord ajoutée à la liturgie en Espagne après la conversion des
Goths et au concile de Tolède. Le fait est que l'Église de l’Occident n’a
jamais soutenu uniformément la position du Filioque avant le sixième
siècle, et n'était même pas uniformément Trinitaire. Les Grecs ont raison de
rejeter cette doctrine comme non biblique. En outre, tous les Pères
Anté-Nicéens cités pour soutenir cette position sont tous logiquement
subordinationistes. Le Credo de Nicée est une profession de foi
reconstruite, logiquement incorrect et non biblique. L'exposition sur
l'Esprit Saint n’a aucun sens, à moins que l'Esprit ne soit identifié
uniquement comme l’essence de Dieu, qui émane vers le Fils et, du Fils, vers
les élus, qui deviennent alors Fils de Dieu de la même manière que
Christ est Fils de Dieu – faisant ainsi d’eux des theoi ou
elohim.
La Procession de l'Esprit Saint
Jean 15:26 détient la clé définitive du problème, en déclarant :
Mais quand sera venu le consolateur (parakletos), que je vous enverrai de la
part du Père, l'Esprit de vérité, qui procède du Père, il rendra témoignage
de moi ;
Ainsi, l'Esprit Saint procède du Père mais est sous la direction du Fils en
tant qu’un instrument de contrôle qui unit toute l’Armée dans une relation
subordonnée à leur theos ou elohim. Ensemble, le theos
et l’Armée sont subalternes (subordonnés) au Père (accusatif ton Theon ou
Eloah). Jean 16:7 présente le même concept et lie cela à la nécessité
pour le Fils de retourner auprès du Père avant l'envoi de l'Esprit Saint,
tout en reliant ce processus au jugement de Satan. Le Fils, par ses actions,
a jugé Satan et réconcilié l'humanité avec Dieu. L'Esprit Saint pouvait
alors être envoyé par Christ, mais uniquement sous la direction (ordre) de
Dieu le Père, aux élus que Dieu le Père avait identifiés. C'est ce qui s'est
produit dans Jean 20:22 (voir aussi le document
L’Ange de YHVH (No. 024)).
Ainsi, le contrôle de l'Esprit par Christ est conditionnel et subalterne
(subordonné). Le Père envoie le Fils (Rom. 8:3) et le Père envoie l'Esprit
Saint (Jean 14:26). On peut donc dire que l'Esprit émane du Père à
travers le Fils. Car il a reçu du Père l'Esprit qui avait été promis, et
il l'a répandu sur les élus (Actes 2:33) avec abondance, les élus étant
justifiés par la grâce du Messie (Tite 3:6-7). L'Esprit n'est pas donné avec
mesure (Jean 3:34). La version KJV de la Bible tente de limiter ce don de
l'Esprit à Christ, mais cela n'est pas soutenu par d’autres textes. La
version NIV de la Bible déclare que Dieu donne l'Eprit sans limite.
La manifestation de l'Esprit est donnée pour le bien commun. 1Corinthiens
12:4-11 montre que les neuf aspects des sept dons de l'Esprit sont :
sagesse/connaissance, foi, guérison, puissance ou miracles, prophétie,
discernement des esprits, et le don des langues (parler et interpréter). Les
dons de l'Esprit démontrent, comme noté ailleurs, que l'Esprit est donné
sans mesure selon les besoins. Les prémisses Trinitaires selon lesquelles la
nature divine n’admet ni gains ni pertes sont contredites par cet aspect.
Dans Jean 16:13-15, Christ dit que l'Esprit conduira (guidera) les élus dans
toute la vérité, ne parlant pas de sa propre autorité. Par conséquent,
l'Esprit est subalterne (subordonné). L'Esprit devait annoncer les choses à
venir. Ainsi, la prescience de Dieu était transmise par l'Esprit, mais cela
ne rendait pas l'Esprit lui-même omniscient, comme certains le
prétendraient. Ce serait comme attribuer à un modem la capacité d'un
ordinateur. Christ a dit : "tout ce que le Père a est à moi", et
c’est cette connaissance qui est transmise, à savoir ce qui a été attribué à
Christ. L'affirmation selon laquelle tout ce que le père a est à moi
pourrait amener certains à prétendre que Christ possède donc tout ce que le
Père a, et qu’il est donc omniscient. Cela ne tient pas logiquement. Christ
dépend de l'omniscience du Père pour la transmission de tout ce qu’il a, et
ne possède donc pas ces attributs lui-même, mais les reçoit par direction,
selon le désir du Père de se révéler. A partir de cette position, Christ ne
peut pas être coégal et coéternel ou consubstantiel
dans les termes utilisés par l’Église primitive et reformulés par Calvin. En
effet, l'affirmation de la position consubstantielle comme coégale et
coéternelle retire ontologiquement Christ de la relation Père/Fils, et rien
ne peut être fondé sur une telle assertion. Il est absurde de suggérer que
de tels êtres puissent être coégaux et coéternels tout en conservant un sens
aux termes de Père et Fils.
La Défense Trinitaire Contre le Dilemme Logique du Subordinationisme et du
Sabellianisme
Les Trinitaires défendent leur position à la fois contre le
subordinationisme Unitarien (appelé à tort Arianisme) et contre la logique
Sabellianisme.
Or, la ‘mission’ ou ‘l’envoi’ d'une Personne Divine par une autre ne
signifie pas simplement que la Personne dite envoyée assume un rôle
particulier sur la suggestion d’Elle-même dans le rôle d’Envoyeur, comme le
soutenaient les sabelliens ; cela n’implique pas non plus une quelconque
infériorité de la Personne envoyée, comme l’ont enseigné les Ariens ; mais
cela dénote, selon l'enseignement des théologiens et des Pères les plus
influents, plutôt la Procession de la Personne envoyée à partir de la
Personne qui envoie. Les Saintes Écritures ne présentent jamais le Père
comme étant envoyé par le Fils, ni le Fils comme étant envoyé par l’Esprit
Saint. L'idée même du terme ‘mission’ implique que la personne envoyée se
déplace dans un but précis par la puissance de l'envoyeur, une puissance
exercée sur la personne envoyée sous forme d’impulsion physique, de
commandement, de prière ou, finalement, de production. Or, la Procession,
par analogie avec la production, est la seule façon admissible en Dieu.
(Maas, loc. cit., p. 73)
L'affirmation concernant les Pères, ne peut s’appliquer qu’aux Pères
post-Nicéens, car l’Église primitive presque exclusivement était
Subordinationiste – ou, comme les Trinitaires le diraient aujourd’hui,
Ariens. La logique ci-dessus est inévitablement créationniste, les entités
procédant de la volonté du Père ou, plus simplement, étant produites
par le Père. Qu’elles soient générées ou produites, l’effet
est le même.
Une lecture d'Augustin révèle qu’à partir du quatrième siècle, dans la
Trinité, la qualité et la substance étaient considérées comme
identiques (Cité de Dieu Livre XI, Ch. 10) : ainsi,
consubstantiel signifie que Christ possédait les mêmes qualités que le
Père. Augustin soutenait que l'Esprit Saint est appelé dans les Saintes
Écritures 'l'Esprit Saint' du Père et du Fils, et que l'Esprit
est tout aussi immuable, et coéternel (ibid.).
Le fondement du problème théologique et philosophique réside dans l’échec ou
l’incapacité des théologiens du quatrième siècle à comprendre le concept
originel d'une divinité étendue englobant les créatures de l’armée céleste,
permettant de ce fait l'existence de multiples theoi ou elohim
au sein d’une structure étendue d'êtres, tout en restant monothéiste. Cette
structure a été à tort étiquetée d’Hénothéisme.
Brunner dit à propos de la doctrine Arienne :
Le Logos est préexistant, c’est vrai, mais il n'est pas éternel. Le Logos –
non pas le Dieu-Homme historique – le Fils Éternel de Dieu qui n'est pas
encore devenu Homme, est ainsi une divinité, qui est en même temps une
créature. Cette conception du Logos par l'Arianisme a introduit la
doctrine Chrétienne dans la sphère de la mythologie polythéiste [c’est
nous qui soulignons dans le texte]… Cette erreur doctrinale a donc dû être
rejetée encore plus fermement que les autres et devait être exclue de la
doctrine de l'Église en tant que "arch-hérésie" (op. cit., p. 222).
Brunner tombe dans l'erreur de ne pas comprendre la fonction de l'esprit
dans le Monothéisme.
Brunner ne comprend pas que, sur le plan philosophique, c’est en rejetant le
processus d’extension de l'Esprit permettant l'existence de multiples
theoi (1Cor. 8:5) que la doctrine de la Trinité a rejeté le Monothéisme
et est devenue logiquement dépendante de la doctrine de l'âme, tout comme
l’étaient les cultes de Mithra et les systèmes animistes avant elle. En
adoptant la doctrine de l'âme et en rejetant la Divinité étendue, le
Trinitarisme est devenu logiquement polythéiste. Ainsi, l’accusation de
polythéisme portée par Brunner contre les Ariens est précisément la position
dans laquelle tombent les Athanasiens. Il est stupéfiant que des théologiens
philosophes de la stature de Brunner et de Calvin aient été trompés par le
raisonnement circulaire du débat. Plus incroyable encore est le fait que,
malgré l'argument avancé par Calvin
sur la consubstantialité, ses disciples aient été exclus de la communion
par une Église et un clergé consubstantiels (Dryden cf. The Universal
Oxford Dictionary, art. Consubstantiate, p. 378). La
Consubstantialité, ou l’idée que le Fils est d'une seule et même substance
que le Père, était couplée à la coéternité avec Lui par J.H. Newman (ibid.,
Consubstantiality).
Les concepts de coégalité sont issus des expositions trinitaires
ultérieures, tout aussi dépourvues de fondement biblique. Les Ariens avaient
tort à Nicée, mais pas pour la raison avancée par Brunner. Les Athanésiens,
en revanche, étaient encore plus fondamentalement dans l'erreur sur le plan
philosophique que les Ariens. Ces erreurs sont abordées dans l'ouvrage La
Création : etc. aux chapitres 3 et 4. Ce qui ressort du débat, c’est
qu’aucun des deux camps n'a contesté la véracité du texte probant d’Hébreux
3:2 où il est clairement affirmé que Christ est :
fidèle à Celui qui l'a fait [ou créé], comme Moïse était aussi fidèle
dans toute la maison de Dieu.
Le mot fait est traduit par établi dans certaines versions
pour éviter le concept de créé, qui est pourtant logiquement incontournable.
Le terme grec utilisé est
ποιέω (poieo),
dont le sens premier est faire ou créer.
Le texte emploie la forme
ποιήσαντι αὐτόν
(poiēsanti ahuton), ou le
fabriquant (voir également l'Interlinéaire de Marshall RSV
Interlinear Greek-English New Testament, p. 858). Ce concept n'a pas été
contesté à Nicée, bien que le texte lui-même ait été cité. Athanase, dans
son Discours II Chapitre XIV, réfute longuement, par des arguments
polémiques, la prémisse selon laquelle le Fils serait donc une créature. Il
argumente ainsi à propos de Proverbes 8:22.
Athanase poursuit en citant des textes tels que Proverbes 8:22 ; Jean 1:1 ;
1:14 ; Actes 2:36 ; Philippiens 2:7 ; Hébreux 1:4 ; 3:1-2. Il semble
commettre l'erreur manifeste de supposer que les termes fils et
œuvre sont des termes qui s’excluent mutuellement en ce qui concerne les
Fils de Dieu émanant du Père. Mais quel fils n'est pas une œuvre de son père
? De plus, l'erreur fondamentale d’Athanase réside dans l’hypothèse que
Christ était le seul Fils de Dieu au sein de l’Armée céleste, ce qui est
clairement une erreur flagrante sur le plan biblique (voir NPNF, pp.
348ff.). En outre, il semble également considérer que l’expression
premier engendré (prõtotokos) de toute la création, traduit
premier-né de
la création entière
(ibid., p. 383), se réfère à un événement qui est encore à venir, plutôt
qu’à l’acte premier de Dieu, qui est pourtant le sens correct des textes. Le
terme Prõtotokos est utilisé en relation avec des objets spirituels
afin de transmettre l’idée de premier-engendré et d’éviter les
concepts associés à la naissance physique (découlant de gennao).
Ainsi, Christ était le prõtotokos de l’Armée céleste, en tant
qu'élément de [ou comme faisant partie d']une multitude d’elohim ou
theoi. Il était donc l’un des nombreux Fils de Dieu dans les
cieux, mais le premier engendré parmi eux. Cependant, il était le
monogenes theos (le seul Dieu né) étant le seul d'entre eux à être né.
Les traductions anglaises [et françaises] semblent délibérément brouiller
ces termes, probablement pour défendre le Trinitarisme. Athanase semble
céder à une polémique vigoureuse et à un raisonnement non biblique pour
établir l’égalité du Christ avec Dieu.
Comme cela a été précisé et souligné dans l'ouvrage
La
Création : etc.
(aux pp. 77 et suiv.), Gregg et Groh notent qu'Arius utilisait le mot
fidèle pour qualifier ce verbe faire [ou créé], ce qui donne
littéralement fidèle à Celui qui l’a fait (Early Arianism - A View of
Salvation, Fortress Press, Philadelphia, 1981, p. 11).
Athanase est cité comme disant à propos de ce texte :
"'Qui
est fidèle à celui qui l'a fait' n'implique pas une ressemblance
(ὁμοιότητα,
homoiotēta)
avec les autres hommes, ni que, par sa foi, il soit devenu agréable [à
Dieu]." L’idée que le fils divin soit une créature 'fidèle', c'est-à-dire
qu'il exerçait la foi (une fidélité de croyance) envers son créateur, était
totalement inacceptable pour Athanase (ibid.).
Pour les Athanasiens :
Si le texte de Hébreux devait être compris, il ne pouvait en aucun cas se
référer à 'l’essence de la Parole' mais devait concerner uniquement
l'incarnation de la Parole. Rien ne pouvait être plus éloigné de la
conception Arienne du Christ (ibid., p. 12)
La position des Athanasiens ne résiste pas à un examen biblique lorsque la
totalité des textes de preuve est étudié. Athanase a bien démontré que le
terme fidèle a son sens habituel d’obéissant et que, lorsque
ce terme est utilisé de Dieu à l'homme, il porte l’idée de
loyauté/fiabilité. Mais lorsque les Ariens ont défendu un rédempteur qui
exerce la foi, Athanase a résisté et a répliqué en affirmant l’immuabilité
essentielle du Fils, utilisant ἀναλλοίωτος
(analloiotos, "inchangé")
et son verbe pour interpréter et contrôler le
πιστός
(pistos, "fidèle")
(ou foi) de Hébreux 3:2.
C’est pourquoi, raisonnablement, l’apôtre, discourant au sujet de la
présence corporelle de la Parole, dit : 'un apôtre et fidèle à Celui qui l'a
fait', soulignant que même en devenant homme, 'Jésus Christ', reste 'le même
hier, et aujourd'hui, et pour toujours' (Hébreux 13:8)
–
inaltérable
(ἀναλλοίωτος)
(hanalloiotos)
(op. cit, p. 13).
L’immuabilité du Fils, pour les orthodoxes, le retirait ontologiquement du
domaine du choix moral et éthique :
Si l’on permettait que le rédempteur avait le choix entre deux options,
raisonnaient-ils, comment être sûr qu’il ait choisi justement face aux ruses
du diable et aux limites de la vie humaine ? Ainsi, dès le début de la
controverse arienne, les évêques d’Alexandrie firent donc de l’immuabilité
du Fils un pilier inébranlable de leur position contre Arius (op. cit., p.
13).
À l’inverse, les Ariens insistaient sur le libre choix moral du Fils, ce qui
est la position qui découle de l'exégèse scripturaire. Arius a déclaré à
propos du Logos dans la Thalia :
Celui qui est sans commencement
(ἄναρχος,
hanarchos)
a établi
(ἔθηκεν, etheke)
le fils comme commencement des créatures
(τῶν γενητῶν, tōn genetōn)
(cf. Proverbes 8:22a). Et après l'avoir fait, Il [l’] a élevé
(ἔθηκεν,
etheke)
comme fils
(εἰς υἱόν,
eis uion)
pour Lui-même (op. cit, p. 23).
Le passage de Proverbes 8:22 concerne la Sagesse, où il est dit :
Le Seigneur m'a créé au commencement de son œuvre, le premier de Ses actes
anciens.
Au verset 30, on voit que, avant la création du monde, la Sagesse a été
créée et était auprès de l'Éternel :
J’étais à l’œuvre auprès de lui, comme un maître artisan, et j’étais chaque
jour son délice, me réjouissant toujours devant Lui.
Ce concept se réfère à la Sagesse, et Arius soutient que ce passage
se réfère au Logos et à le Sans-Commencement. Cette idée
n’était pas propre à Arius et aux Ariens, mais constituait une position
théologique ancienne, comme en témoigne la référence à la trias
(τριάς)
ci-dessus chez Théophile d'Antioche (vers l’an 180 EC) qui utilise ce terme
(dont trinitas est la traduction en latin), pour désigner
Dieu, Sa Parole et Sa Sagesse, tout comme Tertullien avant lui. Théophile a
donc utilisé le terme Sagesse comme un concept distinct du Logos.
Ainsi, dans une telle trias, le terme Sagesse désignerait
alors l'Esprit Saint. L'alternative est que le Logos était ici
utilisé comme un terme générique, c.-à-d. le Logon précédemment
mentionné, de sorte que la Parole était une individuation du Logon,
c.-à-d. un Logos issu du Logon, étant désigné ici de manière
générique Logos. Cela donnerait à Jean 1:1 une signification à la
fois générale et spécifique.
La position biblique selon laquelle le Père a engendré le Fils impliquait,
pour les Ariens, que l'engendré a un commencement d'existence (Socrate HE,
1-5). Cet argument est logiquement sain et solide.
La Création de l'Esprit Saint
L'Esprit Saint était désigné sous le nom de Shekhina dans les
traditions rabbiniques Juives. Les premières traditions rabbiniques ont
initialement appelées Kabbalah. À l’origine, la Kabbalah :
ne désignait pas particulièrement une tradition mystique ou ésotérique. Dans
le Talmud, elle était utilisée pour les parties extra-pentateuques de la
Bible, et dans la littérature post-talmudique, la Loi Orale est également
appelée 'kabbalah.' Dans les écrits d'Eleazer de Worms (début du 13ème
siècle), les traditions ésotériques (concernant les noms des anges et les
Noms magiques de Dieu) sont qualifiées de 'kabbalah.' e.g. dans son
Hilkhot ha-Kisse (dans Merkabah Shelemah. 1921), et Sefer
ha-Shem. Dans son commentaire sur le Sefer Yezirah (vers l’an
1130), quand il parle de la création de l'Esprit Saint, c.-à-d. de la
Shekhinah, Judah b. Barzillai déclare que les sages 'transmettaient ce
genre d’enseignements à leurs étudiants et aux sages discrètement, à voix
basse, par le biais de la kabbalah. Tout cela démontre que le terme
'kabbalah' n'était pas encore réservé à un domaine particulier. Le nouvel
usage précis trouve son origine dans le cercle d'Isaac l’Aveugle (1200) et a
été adopté par tous ses disciples (Encyc. Judaica, Vol. 10, art.
Kabbalah, p. 494).
Cette citation est utilisée ici pour démontrer que les premières traditions
du Talmud intégraient, sous le nom de kabbalah,
la compréhension des mécanismes des manifestations théologiques ou
théophanies.
La compréhension de la Shekhinah ou l'Esprit Saint était qu’elle a
été créée (voir également Ecclésiastique
XXIV:1-9). Par conséquent, cette manifestation de Dieu a été générée
par Lui, avec Christ et les autres Étoiles du Matin du Conseil, réalisant
ainsi la création. (La formulation précise postérieure de la kabbalah
vers l’an 1200 est d’un intérêt ultérieur pour aborder l'explication
Gnostique du Problème du Mal). L'Esprit Saint n'est pas une entité séparée
au sens où Christ est une entité distincte. Il s’agit d’une source d'énergie
[puissance] à multiples facettes, émanant de Dieu et générée par Lui.
Désigné comme le Conseiller (RSV) ou Consolateur (KJV), il ne
devait pas être accordé aux Élus avant que Christ n’ait accompli sa mission
et réconcilié les hommes avec Dieu par son sacrifice (Jean 16:7) (bien que
certains personnages choisis de l'Ancien Testament aient possédé l'Esprit -
voir ci-dessous).
D’autres Conflits Philosophiques Supplémentaires
L’immuabilité essentielle du Fils est devenue un pilier central de la
théologie des Athanasiens. Cette position n’était pas fondée bibliquement,
et par conséquent, il a fallu trouver une explication accommodante pour
justifier la subordination de la volonté du Christ. Le conflit qui en
résulta opposa d’abord les Monophysites aux Dyophysites
concernant la question d’une ou deux natures du Christ. La doctrine de
l’immuabilité essentielle de la nature divine dans le fils a alors
logiquement engagé les Athanasiens dans un autre problème qui les a encore
plus divisés. Pour expliquer la subordination de la volonté de Christ,
certains ont alors fait valoir qu'il devait y avoir deux volontés, l’une
divine et l'autre humaine. Cette position dite Dithélète (deux
volontés) était opposée par la faction Monothélète (une seule
volonté). Cette dispute est alors devenue connue sous le nom de controverse
Monothélite et Dithélite. Le conflit a été interrompu par
nécessité politique et intervention impériale, mais non résolu, lors du 6ème
Concile Œcuménique. Ce concile était un Synode Impérial convoqué par
l'empereur Constantin IV Pogonat (668-685), qui s’est tenu en novembre 680
dans la salle (τoῦ Tρούλλoυ, d’où Concile
Trullain) du palais de Constantinople.
Le concile, réunissant les Évêques d’Orient et les prélats du pape Agathon,
s’est prolongé par intermittence jusqu'en septembre de l’an 681. Les
délégués Romains :
ont opté et accepté la doctrine des deux volontés et ont fait condamner ses
opposants, tant morts que vivants, y compris… le pape Honorius. (ERE,
art. Monotheletism vol. 8, p. 824).
Le document soumis à l'empereur est venu à être considéré comme l’équivalent
du Tome de Léon Ier dans la controverse Monophysite.
Dans le Symbole du Concile, les termes dans lesquels la formule
Chalcédonienne définit la relation des deux natures ont été appliqués aux
deux volontés inhérentes
(δύo φυσικαὶ
θελήσεις τoῦ θελήματoς)
[duo phusikai theleseis toi thelemata]. Ainsi, les deux volontés,
correspondant respectivement aux deux natures, ne s’opposaient pas
(oὐχ
ὑπεναντία)
[ouch hupenantia]. Au contraire, la volonté humaine était obéissante
à la volonté divine et omnipotente à laquelle elle est soumise
(ἐπoμένoν τῇ
ἀνθρωπίνῃ
[epomenon to anthropinon] (c.-à-d.
[celle du Λόγoς]
[tou logou]
θέλημα καὶ μὴ
ἀντιπίπτoν ἢ ἀντιπαγoῦν, μᾶλλoν μὲν oὖν καὶ ὑπoτασσόμενoν τῷ θείῳ αὑτoῦ καὶ
πανσθενεῖ)
[thelema kai mu antipipton e antipagaion, m’ollon men oun kai
hupotas-somenon tõ theiõ autou kai pansthenai]. Car il fallait que, bien
que la volonté de la chair doive en effet agir, elle restât subordonnée à la
volonté divine. De même que la chair du Dieu-Logos
(τoῦ θεoῦ
λόγoυ)
[tou theou logou] est appelée chair, et est véritablement chair, de
même la volonté naturelle de cette chair est appelée, et à juste titre, la
volonté du Dieu-Logos.
Et tout comme sa chair animée, sainte et sans tache n’a pas été enlevée bien
que divinisée
(θεωθεῖσα oὐκ
ἀνήρεθη)
[theõtheisa ouk anerethe], mais est restée dans ses propres limites
et relations
(ἐν τῷ ἰδίῳ
ὄρῳ καὶ λόγῳ διέμεινεν)
[en tõ idiõ aõtzs orõ kai logõ diemeinen], de même la volonté humaine
n'a pas non plus été abolie lors de la déification, mais a toujours été
préservée.
Agathon ne vécut pas longtemps pour voir le triomphe de sa cause, et cela a
été laissé à son successeur, Léon II, le soin de faire accepter les décrets
du Concile en Occident. (ERE, art. Monotheletism, Vol. 8, p.
824).
L'opposant le plus farouche au Dithélétisme en Orient, Marcarius, patriarche
d'Antioche, a été réduit au silence par enfermement dans un monastère. Le
deuxième Concile de Trullain (692) a confirmé et maintenu la condamnation du
Monothélétisme, mais le conflit a resurgi dans les querelles de la cour
byzantine (ERE, ibid.). L'empereur Philippicos Bardanes (711-713)
a entrepris de régler le différend et son successeur Anastase II (713-715) a
restauré l'autorité du Concile de 680-681.
Cependant, le Monothélétisme est resté fermement défendu par les Maronites
du Mont-Liban (ibid.).
Il ressort clairement de cet argument que la position adoptée par les
Athanasiens à Nicée les avait engagés à établir un aspect de la nature
divine attribuant au Fils une forme de l’Esprit non relative. Ainsi, les
attributs de Dieu le Père — omniscience et omnipotence — purent être imputés
au Christ, en contradiction avec ses propres paroles. Dès lors, lorsque
Christ disait les choses qu’il disait, ses déclarations étaient attribuées à
sa nature et volonté humaines, non divines. Cette conception le réduisait à
une forme de personnalité scindée : quelle part était responsable, et
laquelle ne l’était pas ? Ce débat était totalement inutile. Il découlait de
la logique défectueuse des Athanasiens. Christ a été envoyé comme sacrifice
et en exemple ; le premier-né d’une multitude de frères. Christ possédait
l'Esprit de la même manière, mais à un degré supérieur, que les autres élus.
Son succès a été assuré par l'omniscience du Père ; non
pas
parce qu'il partageait la nature divine en coégalité avec Dieu. Il exerçait
sa foi en exemple pour l'humanité, dans le cadre de la loi telle qu’elle a
été délivrée au Sinaï, démontrant ainsi que le mal pouvait être surmonté
(vaincu) dans une obéissance parfaite.
Le problème avec le rejet de l'exercice de la foi de la part du Fils a été
provoqué parce que les Athanasiens ne comprenaient pas la différence entre
l'exercice du libre arbitre et l'omniscience de Dieu, qui est un sujet
traité sous [la section] l’Omniscience dans [l’ouvrage] Le
Problème du Mal.
Ils ne comprenaient ni la prédestination ni le fait que la prescience de
Dieu, aspect essentiel de Son omniscience, n'enlevait pas à Christ son libre
arbitre moral. Christ ne pouvait pas échouer car Dieu, par l’exercice de sa
divine prescience, savait qu'il n’échouerait pas. Christ a donc exercé un
choix moral et éthique libre, comme les élus sont appelés à le faire. Dieu
savait que Christ n'échouerait pas. Mais cela ne l'a pas retiré du domaine
du choix moral et éthique, tout comme cela ne retire pas les humains de ce
domaine. En raison de Sa prescience, Dieu peut aussi prédestiner les élus,
de sorte qu'ils soient prédestinés à être appelés, et donc, justifiés et
glorifiés (Rom. 8:29-30).
Le Trinitarisme brouille cette distinction fondamentale. C’est ainsi que,
par la prescience de Dieu, l'Agneau pouvait être tué dès la fondation du
monde (Apo. 13:8). Le terme fondation du
monde
est ici καταβoλῆς κόσμoυ
[kataboles kosmou], le même terme qui apparaît également dans
Apocalypse 17:8 ; Matthieu 13:35 ; 25:34 ; Luc 11:50 ; Jean 17:24 ;
Éphésiens 1:4 ; Hébreux 4:3 ; 9:26 et 1Pierre 1:20. Le concept de
καταβoλή [katabole] dérive de καταβάλλω [kataballo]
qui signifie 'jeter à terre' ou abattre. Ainsi, la mise à bas (l’abattement)
du monde — et donc l’identification du Christ comme sacrifice — peut
signifier soit la mise à bas (établissement) de sa (le monde) base, soit de
sa chute dans la rébellion. Dans les deux cas, la prescience absolue de Dieu
est impliquée (voir Le
Problème du Mal).
De la même manière, Dieu a sauvé les élus et les a appelés :
par un saint appel, non en vertu de nos œuvres mais en vertu de son propre
dessein et de la grâce qui nous a été donnée en Christ Jésus avant les temps
éternels (2Tim. 1:9, voir RSV Interlinear Greek-English New Testament,
ou également rendu ‘avant que le monde n’ait commencé’ dans la Version KJV
de la Bible).
Ce verset a dû être traduit il y a des lustres de manière à éviter
les affirmations de prédestination. Mais l'intention du verset est de
souligner la prescience de Dieu quant à la réussite de l'appel de chacun des
élus, non seulement avant qu'ils ne soient formés dans l'utérus de leur mère
comme dans Jérémie 1:4, mais encore avant les temps éternels. Une
telle position ne peut résulter que de la conception d’un Dieu se tenant à
l’extérieur du temps dans sa perpétuité constante et par l’opération de Son
omniscience. Il a sélectionné les élus conformément au Plan du Salut
avant même qu'il n’y ait quoi que ce soit à sauver. Ainsi, il y a une
prescience non seulement du péché, mais aussi de son rachat (rédemption).
Puisque seul Eloah se tient en dehors du temps
— et non Christ ou les autres Elohim, dont la
génération a marqué le commencement du temps —,
Seul Il est omniscient. C'est donc Lui qui choisit les élus par prescience
et les donne/confie à Christ. Par le même processus, Il a donné la
révélation au Christ. Il est donc absurde d'affirmer l'Unicité et
l'Indivisibilité de Dieu comme une démonstration de coégalité, co-éternité
et omniscience des entités subordonnées. La chute d'Adam a été connue
d'avance par Dieu le Père, tout aussi sûrement que le plan de son salut. Les
implications pour Le Problème du Mal sont majeures. Le fait que Dieu
ait une connaissance préalable de chaque action et appel pousse-t-il l’homme
à commettre le péché ou diminue-t-il le libre arbitre de l’homme ? Au
contraire, tout être qui ne connaîtrait pas l’avenir dans son intégralité ne
saurait être Dieu (comme Augustin l’a dit dans la Cité de Dieu, comme
cela est souligné dans l'ouvrage La
Création etc.).
Dieu exerce Sa prescience en n'étant pas soumis au temps et à l'espace,
tandis que les autres entités y sont soumises, le temps ayant commencé avec
leur génération. Pour cette raison précise, Dieu doit savoir que les
élus atteindront le but, basé sur la prédestination. L'argument selon lequel
il aurait lésé l'individu en le faisant sans pleine prescience sera examiné
sous la section l’Omniscience.
Les Athanasiens détenaient en réalité la clé de la compréhension : la
position des deux volontés était effectivement correcte, mais pas dans la
formulation qu’ils en donnèrent. L'humanité est en effet faite à l'image
de Dieu, tout comme Christ a été fait à cette image. Ce n’est pas
une affirmation anthropomorphique, mais une expression d’une structure
permettant à l'Esprit Saint de se superposer à l'individu (voir La
Création : etc.,
Chs. 3 & 4). De nombreux postulats théologiques reposent sur cette
déclaration à partir d'une idée fausse. L'humanité est ainsi à deux niveaux
de responsabilité :
Ainsi, les élus sont donc soumis à des lois plus élevées que l'humanité en
général (Matt. 5:27-28 ; 31-32 ; 19:9 ; Marc 10:11-12 ; Luc 16:18), car ils
sont liés par les lois spirituelles, qui sont de pures relations de cause
à effet théoriques. (voir La
Création : etc.,
Chap. 1 pour la théorie causale et aussi ci-dessous). Christ entretenait
cette même relation et était Dithélétiste, mais pas dans le sens
Athanasien. Les Athanasiens ont compris cela dès les quatrième, cinquième et
sixième siècles, car les credo étaient initialement rédigés comme des
déclarations de Foi au Baptême. Ils ont donc pratiqué le baptême des
adultes. Le but des credo a dès lors changé.
Dieu et l'Esprit dans les Textes Bibliques
Dieu Agissant Par Son Esprit
C’est une mécompréhension de l'interrelation de l'Esprit en tant qu'unité
qui donne lieu aux affirmations du Trinitarisme. L’interrelation de l'Esprit
est l'aspect essentiel de la capacité de Dieu à être tout en tous
(1Cor. 15:28, version KJV). C'est cette interrelation qui préserve
l'intégrité du Monothéisme dans la volonté du Père et étend la capacité de
Dieu à être un Royaume de nombreux theoi, y compris les élus humains.
La capacité des élus à devenir theoi ou dieux peut et sera
étendue à toute l'humanité lors de la Deuxième Résurrection (d’après Apoc.
20).
Cette extension de la capacité à être un Fils de Dieu s’accomplira par
l’extension de l'Esprit à toute l'humanité lors de la phase éducative
progressive que la Bible appelle le Jugement. Le Jugement intervient
immédiatement après la Deuxième Résurrection. Sa durée est incertaine, mais
d’après le passage d’Ésaïe 65:20, elle couvrirait approximativement 100
ans.
Car celui qui mourra à cent ans sera jeune, et le pécheur âgé de cent ans
mourra maudit.
L'humanité deviendra Bene Élohim ou Fils de Dieu, un avec le
Père, où elle est en Lui et Lui en elle, comme Christ, à la fois Fils et
Dieu. Christ est à la fois Fils et Elohim au sens pluriel du terme,
étant appelé Dieu et YHVH. Ces entités existent au sein de l’Armée céleste
en tant que Fils de Dieu dans une structure hiérarchique. Le Messie doit
porter les titres – et donc l'autorité – de Dieu le Père (Ésaïe 9:6), à
savoir "Dieu Puissant, Père Éternel, Prince de la Paix". Comme
mentionné précédemment, le Trinitarisme ne peut logiquement concilier cette
position, car le Père éternel est distinct du Fils dans la Divinité. La
solution ne peut être trouvée que dans une relation de subordination où
l'autorité du Dieu Unique est conférée au Fils avec et par l'usage du Nom.
Le Noetianisme et le Sabellianisme n'ont pas saisi ce principe et s’y sont
égarés. Les multiples êtres désignés comme YHVH dans l’Ancien Testament, y
compris Christ, portaient le Nom qui symbolisait l'autorité. Ils pouvaient
porter ce Nom et cette autorité parce qu'ils possédaient l'Esprit par
autorité et délégation. Le terme Dieu est utilisé dans un sens élargi
pour désigner toute l’armée angélique dans 1Corinthiens 8:5, où il est écrit
qu'il y a plusieurs theoi ou dieux et plusieurs seigneurs
(kurioi), mais pour nous, il n’y a qu’un unique Dieu, le Père,
de qui viennent toutes choses, et un seul Seigneur (Kurios), Jésus
Christ. Jésus Christ était le commencement de la création de Dieu
(cité ci-dessus, et d’après Apoc. 3:14). Christ est l'image du Dieu
invisible, le premier-né de toute la création (Colossiens 1:15). Comme
indiqué ci-dessus, cette entité était le premier acte de la création de
Dieu et a été utilisée comme l’instrument du processus créatif en
tant qu'exécuteur de la
Volonté de
Dieu
(Apoc. 4:11). Christ a agi et créé conformément à la volonté de Dieu
(Matt. 26:39 ; Marc 14:36 ; Luc 22:42 ; Jean 4:34 ; 5:30). Il a créé en tant
qu’entité principale et subordonnée de ce groupe d'êtres appelés Elohim
en hébreu ou Theoi en grec, traduit en français par Dieux. Ce
concept ne peut éviter d'être polythéiste que si ces entités
reçoivent l’aspect d'être Dieu par une participation consubstantielle
et relative à cette essence appelée Dieu, qui est l'Esprit
Saint.
Tous les élus sont subordonnés à la volonté de Dieu (Matt. 7:21). Ces élus
humains sont choisis par le Père (Matt. 11:27). Christ a la responsabilité
de ne perdre aucun d’entre eux, conformément à la volonté de Dieu (Jean.
6:37-40). Les élus sont des Fils de Dieu engendrés, nés de nouveau dans le
Royaume de Dieu. Il est correctement compris que le terme adoption
est trompeur et devrait plutôt être "engendré". Il existe de nombreux Fils
de Dieu engendrés, mais Christ était l’unique-né (monogenes) (Fils
de) Dieu. Les termes et leurs implications sont examinés en détails dans
l’ouvrage La
Création etc.
ainsi que ci-dessus. Les élus doivent
devenir Dieu θεοί
[theoi] en tant qu'êtres étendus participant à l’essence de Dieu.
Ainsi, Dieu devient un royaume ou une famille. Irénée l’avait
compris en partie quand il a dit, sans doute en s’inspirant de Zacharie 12:8
:
Il n'y a aucun autre appelé Dieu par les écritures, excepté le Père de tous,
et le Fils, et ceux qui possèdent l'adoption. (Cité par Gregg and Groh p. 68
cf. Irenaeus, Haer. 4, préface ; voir aussi 3.6.1-2 ; 4.1.1)
Mais Paul affirme qu’il y a beaucoup de theoi (1Cor. 8:5).
Ceux-ci constituent l’Armée d'Elohim.
Le seul théologien des temps modernes à avoir véritablement compris le
concept selon lequel les élus devaient devenir theoi ou Dieu au
sens pluriel semble avoir été Herbert Armstrong. Il a écrit qu’au retour
de Christ, l’homme [c'est-à-dire ceux qui sont baptisés] :
sera NÉ de Dieu - dans le ROYAUME DE DIEU - car Dieu EST ce Royaume ! Il
n'est plus de la chair matérielle tirée de la terre, mais composé d'esprit,
tout comme Dieu est un esprit (Jean 4:24) (emphase originale conservée).
Armstrong soutenait que Satan avait aveuglé l'humanité sur le fait que Dieu
EST ce Royaume que Jésus a proclamé (The Missing Dimension in Sex,
3ème éd., 1986, p. 47). Cependant, Armstrong semblait osciller entre
l’Unitarisme et le Binitarisme.
Paraboles et Compréhension
Le concept biblique est que Dieu s’étendra progressivement Lui-même et
relativement à toute la race humaine, devenant ainsi tout en tous.
Pour ce faire, la compréhension de ce processus lui-même est contrôlée par
Dieu. C'est la raison pour laquelle Christ parlait en paraboles, afin que
ceux qui ne sont pas prédestinés à être appelés ne puissent comprendre.
Christ a dit aux apôtres :
Marc 4:11-12 À vous, le mystère du Royaume de Dieu a été donné ; mais pour
ceux du dehors, tout leur est présenté en paraboles, afin qu’en voyant, ils
voient sans percevoir, et qu’en entendant, ils entendent sans comprendre, de
peur qu’ils ne se convertissent et ne reçoivent le pardon. (voir aussi Luc
8:9-10)
La parabole du semeur a alors été donnée pour montrer que la compréhension
était accordée progressivement, afin que les gens ne soient pas appelés sans
succès, risquant d’être ramenés au mal par Satan ou étouffés par les soucis
de ce monde (Marc 4:15-19 et Luc 8:12-14). Même lorsque Christ avait dit
cela aux apôtres, il ne leur était pas encore donné de comprendre
pleinement. Christ leur a donné cette compréhension plus tard.
Luc 24:45-47 Alors il [le Messie] leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils
comprissent les Écritures. 46 Et il leur dit : Ainsi il est écrit
que le Christ souffrirait, et qu’il ressusciterait des morts le troisième
jour, 47 et que la repentance et le pardon des péchés seraient
prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.
Ainsi, la compréhension a été accordée même aux apôtres de manière
progressive et selon un timing divin. L'Évangile du Royaume de Dieu
est donc révélé systématiquement, par une illumination graduelle aux élus,
selon un plan prédéterminé.
Paul déclare :
Romains 1:16 Car je n'ai point honte de l'Évangile : c'est une puissance de
Dieu pour le salut de quiconque croit.
L'Évangile n'est donc pas une simple compréhension intellectuelle, ni
seulement un message au sujet du Christ ou même de ce que Christ a
dit. L'Évangile — la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu — est la
révélation que Dieu s’étend progressivement Lui-même et systématiquement à
toute la race humaine afin qu'Il devienne tout en tous. Chaque être
humain deviendra Fils de Dieu, comme Christ est Fils de Dieu, devenant de ce
fait des Dieux (Theoi ou Elohim et Bene Elohim). Dieu
est le Royaume de Dieu. Il est à la fois un royaume et une famille en
expansion. Le Trinitarisme limite la compréhension de ce processus
progressif.
L’Erreur Concernant l’Exigence Logique d’une Armée Unifiée
L’Armée Unifiée
On peut rejeter la doctrine de la Trinité tout en tombant dans une logique
polythéiste. Cela se produit en considérant que les anges sont des créatures
séparées, ne participant pas à la Filiation divine. Cette position n'est pas
seulement non biblique (comme nous l’avons démontré précédemment), mais elle
rend celui qui la soutient logiquement polythéiste. Même si la Bible restait
silencieuse au sujet de la Filiation divine (ce qui n’est pas le cas), il
serait logiquement nécessaire, pour un monothéiste, d’affirmer la position
que l’engendrement et la Filiation se produisent lors du
baptême
pour éviter le polythéisme logique et rester cohérent avec le monothéisme.
L'action des entités doit s’exercer dans la volonté de Dieu, sous
l'impulsion de l'Esprit, lequel est donné lors du baptême.
Affirmations Incorrectes
Pour mieux comprendre le sujet, il peut être utile d'examiner certaines
affirmations courantes du Trinitarisme qui sont tout à fait erronées, bien
que largement répandues et chèrement défendues.
La Manière dont Dieu est Un
Le premier
point est que Dieu est considéré, d’après Deutéronome 6:4, comme un seul
être ou une seule entité. Ce qui, d’après le Chapitre 4, La
Monarchia, signifie que l'Un Absolu existe en trois subsistances
distinctes. Cette idée a été poussée à des extrêmes absurdes dans le
Sabellianisme, où ces entités sont sans distinction. Cependant, la
Circumincession soutient de manière similaire que le Père, la Parole et
l'Esprit ne peuvent être séparés ni en fait ni en pensée, les uns des
autres. Une telle position est logiquement absurde.
Pour être distinct, il faut être distingué, différencié ou divisé
(Oxford Universal
Dict.)
et faire une distinction revient à attribuer une division, une partition
ou une séparation d’une partie d'un tout en tant que classe ou catégorie
(ibid.). Être séparé signifie être retiré ou divisé de quelque
chose d’autre de manière à avoir une existence indépendante, et aussi
être considéré comme distinct ou être séparé pour un but bien
particulier (ibid.).
La question posée par le Shema est la suivante : qu’est-ce qui est
désigné comme un, et comment est-il un ? La Circumincession semble
être conçue pour résoudre ce problème, mais elle devient logiquement
Sabellianiste. L'entité désignée comme Dieu est alternativement : Elohim,
Elohenu ou une particularité des Elohim, et, selon certains
rabbins, Eloah, qui est un et n’admet aucune pluralité.
L’affirmation que le Shema se réfère à Eloah simplifie
le problème, mais elle exclut aussi logiquement le Fils, car Eloah
est lui seul, le Père (voir notamment Prov. 30:4-5 pour la distinction). Le
Shema est aussi récité de diverses manières.
Une version est Shemah Yisroel, Adonai Elohenu, Adonai Echad.
D'autres variantes insèrent Eloah, et d'autres encore une autre
variante : Ha Shem. Ces tentatives d’éviter l'utilisation du nom de
Dieu brouillent davantage la question. Il est certain que l'intention est
singulière d’après les variantes. Le Shema
ou profession de foi à Deutéronome 6:4 est également traduit de diverses
manières :
Écoute, Ô Israël : Le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est unique.
Aryeh Kaplan, dans la Bible The Living Bible, traduit le texte :
Écoute, Israël, Dieu est Notre Seigneur, Dieu est Un.
La proposition est que YHVH Elohim (Dict.
hébreu
de Strong No. 430) [est] YHVH 'echad,
selon Strong, (SHD 259
$%!
['echad]).
Le texte hébreu de la Bible de Jérusalem présente une variante
particulière supposément Elohim ({1*%-!
[Elohinu]). Elohinu est singulier, et dérive du singulier de
Elohim ou Elohin (chaldéen), qui est Eloah ou Elaha
(chaldéen). Ceci est également cohérent avec le texte du Soncino Chumash
(éd. A. Cohen). La note sur Deutéronome 6:4 indique :
4. LE SEIGNEUR NOTRE DIEU, LE SEIGNEUR EST UN. Le Seigneur, qui est
maintenant seulement notre Dieu et non celui des autres peuples, sera
à l’avenir reconnu par le monde entier comme le seul et unique Dieu (R).
Est Un signifie 'Lui seul' est le SEIGNEUR (E). Le texte dit
notre Dieu, car Il a accompli Ses miracles avec Moïse (N). Les dernières
lettres ayin et daleth dans les mots hébreux pour entendre
et Un sont écrites en grand pour attirer et concentrer l’attention
sur la pensée qui y est contenue (S).
Le Chumash pourrait peut-être faire référence à deux entités. Le
verset suivant déclare :
Deutéronome 6:5 Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute
ton âme et de toute ta force.
Cette entité est désignée comme YHVH Eloheik, utilisant le suffixe
personnel pour ton Dieu – en d'autres termes,
cette entité identifiée comme Eloah, le Dieu Suprême ou le
Très-Haut, qui a oint le Dieu d'Israël comme Dieu.
Cet événement est mentionné dans le Psaume 45:7 et de nouveau répété dans
Hébreux 1:9. Cela fait clairement référence à Dieu le Père ou Eloah,
qui, dans les textes, oint Christ comme Dieu subordonné d'Israël.
Deutéronome 6:5 s’applique clairement à Dieu le Père, le Dieu Très Haut.
L'utilisation de ce texte par Christ dans Marc semble confirmer ce point.
Étant donné que le Chumash identifie l'entité d'Elohim à une
forme que nous pouvons ailleurs assimiler à Eloah, peut-être que le
Shema est en deux parties. Deutéronome 6:4 fait référence à l'unité
des Elohim, et Deutéronome 6:5 fait référence à la souveraineté de
YHVH Elohim ou Eloah.
Les termes hébreux pour Un ont été utilisés par diverses autorités
trinitaires pour ouvrir le Shema à des formes plurielles. Par
exemple, Strong identifie YHVH Elohim, le mot pluriel pour Dieu,
comme
'echad
ou un, qui découle du concept d'uni.
'Echad
est utilisé dans le sens d'uni dans Genèse 2:24, où Adam et Ève
devaient être d’une seule chair. Ils ont néanmoins conservé leurs
identités et l'individualité de leur Être. Le mot pour un dans
Deutéronome 6:4 n'est en réalité pas le
'echad
que Strong prétend, même si ce concept d'un est dérivé d'une union.
La Bible
Companion Bible,
dans ses notes sur Deutéronome 6:4, indique que le mot hébreu pour un
est ici l’hébreu
'ehad,
c.-à-d. :
une unité composée (Lat. unus), une unité formée d’autres : Genèse.
1:5, un parmi sept ; 2:21, un parmi vingt-quatre ; 2:24, un formé de deux ;
3:22, un de la Trinité (emphase ajoutée) etc. Ce n'est pas yahid,
qui est (du Latin) unicus, singulier ou unique, apparaît douze fois…
L’hébreu pour tous les autres mots pour un est
'echad.
Ainsi, le mot pour un est ici une unité composée, ce que
Strong ne semble pas aborder. L'allégation selon laquelle Genèse 3:22 fait
référence à une Trinité est incorrecte. Le
Shema
est répété par Christ dans Marc 12:29, que certains textes citent
différemment. La New American Standard Bible cite Deutéronome 6:4
différemment de Marc 12:29. La version KJV termine Deutéronome 6:4 par Le
Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur, ce qui est la manière dont
elle se termine dans Marc 12:29. La version NIV dit : Le Seigneur notre
Dieu, le Seigneur est un et énonce Marc 12:29 de la même manière. Le
concept de Marc 12:29 est que Dieu est un kurios ou un contrôleur,
traduit par Seigneur. Zwingli traduit les deux textes différemment.
En effet, les textes semblent transmettre le concept de manières
différentes. Conclure de cela que Dieu est un seul être ou une seule entité
semble incorrect, à moins que nous parlions d’un Elohim particulier ;
ce qui, d’après ce qui précède, est définitivement le cas. Le concept de
Dieu comme un (unique) peut également être dérivé de Malachie 2:15. En
parlant de la trahison de l'homme envers son épouse, à laquelle notre peuple
est enclin, Malachie dit qu'ils ont été faits echad, ou un.
Et ne les a-t-il pas faits un ? Pourtant, le vestige de l'Esprit est en lui.
Et qu’en est-il de l’unique ? Il cherchait une postérité de Dieu (Interlinear).
La postérité d'Elohim ici recherchée était un
zera'.
Une semence comme un fruit utilisé pour un enfant. L'echad ici devait
être un comme unité avec Dieu. Ainsi, Dieu est un prend un tout
nouveau sens. Malachie 2:10 déclare : N'avons-nous pas tous un seul Père
? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Le mot 'echad
suit El ou Dieu dans le
texte principal dans la version Interlinear. La version NIV dit :
N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? Le Dieu dont il est
question ici est Dieu (EL) le Père et est singulier. Echad a
ici une application singulière. L'utilisation d'Echad est donc
variable. La Bible rejette de manière écrasante l'affirmation selon laquelle
le Elohim est un seul être ou une seule entité, d’après les textes
cités ici. À Deutéronome 6:5, nous parlons d'un seul être, YHVH Eloheik.
Zacharie 14:9 déclare que YHVH sera un (e[c]had) et son nom un
(echad). Seul Eloah est
seul
(qui est unique), mais les Elohim sont unifiés sous Eloah. Les
commentaires de Christ dans Marc 12:29-30 méritent un examen plus attentif
et approfondi. Il est cité comme disant :
Écoute, O Israël : Le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un ; et vous
aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, et toute votre âme et de
tout votre esprit, et de toute votre force.
Marc 12:29-30 semble suivre la Septante dans la formulation de
Deutéronome 6:4-5. En particulier, l’expression Le Seigneur est un
prend la forme
κύριος εἰς ἐστιν
[kurios eis estin] (la Septante n’a aucun
ν
[n]). Le terme
εἰς
[eis] est défini par la Concordance de Strong (SHD 1520) comme étant
un nombre premier ; un : - un(e), certain, etc. La préposition régit
uniquement le cas accusatif (Annexe 104, vi, de The Companion
Bible). Au point vi, nous voyons que Eis :
Ne régit qu’un seul cas (l'Accusatif). Euclide utilise eis lorsqu’une
ligne est tracée pour rencontrer une autre ligne en un point précis. Par
conséquent, il dénote un mouvement vers ou jusqu’à un objet, dans le but de
l'atteindre ou de le toucher (par exemple Matt. 2:11, 3:10. Luc 8:14. Actes
16:10.) De là, vient l'idée d'un objet vers lequel un tel mouvement est
dirigé (par exemple Matt. 18:20,30. 1Cor. 12:13. Galates. 3:27) ; et pour,
ou par rapport à, lequel une telle action ou mouvement est effectuét.
En contraste avec eis, pros peut marquer un objet comme moyen
d'atteindre un objet ultérieur qui est dénoté par eis (par exemple
Jean 6:35. Rom. 5:1. Éph. 4:12. C'est l'opposé de ek…
Ainsi, eis est le mot grec utilisé pour décrire le concept de
'ehad
ou uni en hébreu comme l’objet d’entités convergentes. Peut-être le
sens de Deutéronome 6:4 et 5 a été perdu dans la traduction. YHVH Elohinu
est remplacé par le nominatif Kurios
O Theos,
et le texte au verset 5 utilise l’accusatif Kurion ton Theon.
Peut-être s'agit-il d'une distinction significative dans le grec de l'ordre
proposé comme étant exprimépar Jean à Jean 1:1. Le cas nominatif semble être
utilisé pour le terme eis, qui est régi par l'accusatif.
L'utilisation de Theon semble suivre les règles dans Jean 1 que nous
avons notées précédemment.
La structure cohérente du grec de la Septante et du Nouveau Testament
semble présenter des variations distinctes par rapport au grec classique. La
structure, en particulier dans Hébreux et Actes, et autres, apparaît dans
une forme de koinè ou de grec colloquial. L’utilisation cohérente
pourrait indiquer que les dispositifs et la structure utilisés par Jean et
les autres apôtres constituaient un système Judaïque Hellénisé établi,
incorporant la cosmologie de l’Ancien Testament. Peut-être que la méthode a
vu le jour à Alexandrie dans le sens général de la tradition du Talmud
(alors appelée Kabbalah dans son sens ancien non mystique), et
exprimait les distinctions et la subordination au sein des Elohim à
partir du Psaume 45:7. La lecture du Psaume 45:7 dans l’épître aux Hébreux
suit également la Septante, et Christ a clairement des associés
[metoxous] qui lui sont attribués, traduits par camarades
dans la version RSV de la Bible. Hébreux 1:3-4 déclare à propos du Fils :
Il est le reflet de la gloire de Dieu et porte la marque même de Sa nature,
soutenant l'univers (ta panta) par Sa parole puissante. Après avoir
fait la purification pour les péchés, il s'est assis à la droite de la
Majesté dans les lieux très hauts, devenu d’autant supérieur aux anges que
le nom qu'il a hérité est plus excellent que le leur.
Hébreux soutient clairement que la progression vers la droite de Dieu est
consécutive à l'expiation couronnée de succès des péchés. Il est distinct de
Dieu et est élevé au-dessus de ses camarades depuis l'incarnation. Seul Dieu
est immortel (d’après 1Tim. 6:16). L'éternité ou la vie aioonion
(1Jean 1:2) de Christ provient de Dieu, tout comme la vie éternelle de tous
les élus est rendue possible par l'expiation de Christ. Dieu est cependant
distinct de Christ et de l'Armée. Le problème de la distinction entre
Theon/Theos ne peut pas être écarté/expliqué simplement par des règles
grammaticales et mérite un examen beaucoup plus approfondi. Il est certain
que la construction d'une doctrine basée sur une variante de ce qui précède
est peu judicieuse et imprudente. Elle doit être construite en se référant à
la Bible toute entière.
L'Esprit Saint en tant que Dieu
L'Esprit Saint est considéré comme :
divin, éternel et coessentiel avec Dieu, tout en étant distinct du Père et
du Fils.
D’après l’analyse que fait Calvin de la définition trinitaire ci-dessus,
cette position, bien que logiquement trinitaire, n’implique pas
nécessairement par sa logique à affirmer que l’Esprit Saint est Dieu. La
Shekhinah
était considérée, dès les traditions juives les plus anciennes, comme ayant
été créée, comme démontré ci-dessus, notamment le Sefer Yezirah (vers
l’an 1130) de Judah b. Barzillai. L'Esprit Saint est une émanation de Dieu.
L'affirmation selon laquelle l'Esprit Saint est également Dieu, d’après les
arguments présentés ci-dessus, semble insoutenable. De même, l'utilisation
interchangeable des termes Christ et Dieu comme synonymes est
incorrecte, comme le montre l'utilisation de Galates 2:20. Que Christ ait
habité en Paul comme Dieu a habité en Paul ne peut s’accomplir que par le
mécanisme d'une troisième entité, qui ne peut par conséquent être qu’un
véhicule de la puissance initiale de Dieu le Père, puissance que partage
Christ. L'affirmation de l'émanation de l'Esprit Saint du Père et du Fils
était la doctrine proclamée au Concile de Tolède vers l’an 589 ; la
clause Filioque. Cette position trinitaire occidentale n'a jamais été
adoptée par les Trinitaires des Églises orientales.
Initialement, il semble aussi absurde d’affirmer que l'Esprit Saint a été
créé que de suggérer qu'il est une personne distincte. L'Esprit Saint, en
tant que puissance de Dieu, doit être instancié dans l'essence divine comme
un attribut de Son omnipotence, sans quoi Il serait incapable de créer soit
cet Esprit, soit la Sagesse en tant qu’attribut de l’omniscience (voir La
Création : etc.,
en particulier au Chap. 2). La création de l'Esprit se fait de la même
manière par l'exercice de la volonté Divine. L'Esprit n’a existé dans son
agence active qu’à partir du moment où la volonté de Dieu s’est exercée.
Cette génération qui a créé l'Esprit Saint est le même concept de
génération utilisé par les Athanasiens pour expliquer pourquoi Christ
n'a pas été créé. Les peétendus Ariens – en
réalité les biblicalistes –
ont compris que la création du Christ, qu’elle soit par génération ou
non, n’en reste pas moins un acte de création de Dieu, au même titre que la
création de l'Univers. La discussion à Nicée n'a pas isolé cette question de
logique. Par conséquent, le résultat était erroné. C'est par la volonté de
Dieu que l'Esprit Saint était la première émanation des attributs de Dieu,
conférant l’unité Spirituelle au Conseil des Elohim lors de l’acte de
leur création.
L'Esprit Saint est un attribut étendu de Dieu qui permet aux élus d'exercer
la puissance de Dieu dans des aspects relatifs. Il a commencé à exister sous
la forme que nous connaissons lorsqu’il a été exercé pour la première fois
dans la volonté de Dieu. Il est donc un ideatum et, par conséquent,
créé.
Personnages Co-Égaux
Le terme personnage est appliqué aux éléments de la Divinité. C’est
une contradiction dans les termes d’affirmer, comme mentionné ci-dessus, que
Dieu est un seul être ou une seule entité, puis d’adopter une
position contraire — à moins de soutenir que les consciences ou
personnages ne sont pas des êtres distincts, c’est-à-dire de soutenir
que Dieu est une seule entité, et que Christ et l'Esprit Saint sont des
facettes de Son être. La position selon laquelle Christ et Dieu sont
identiques constitue précisément le point de divergence entre le
Trinitarisme et le Sabellianisme. Quoi qu’il en soit, ces deux
positions manquent de cohérence et se ressemblent dangereusement.
L’objection majeure à la logique de la fusion des êtres ou entités appelés
Dieu le Père, Christ et l'Esprit Saint, comme c’est le
cas dans le Sabellianisme, est que le sacrifice de l'Agneau était un acte de
réconciliation envers Son Dieu. Prétendre que Dieu pourrait mourir en tant
qu’acte d’adoration envers Lui-même relève de l’absurdité de l'Égoïsme
Psychologique et du Narcissisme. Cela conduit à nier la mort du
Christ et sa résurrection. Or, Christ est mort et a été ressuscité par la
puissance de Dieu, tout comme l'humanité le sera. Certains aspects de la
logique des personnages co-égaux exigent
l’affirmation que Christ n’est pas mort et, par conséquent, n’a pas été
ressuscité — par exemple :
Mais alors, où est le sacrifice ? Et où est la foi ? Il est mort comme
n'importe lequel des élus. Sa nature essentielle, en tant qu’Esprit, est
restée un ideatum de Dieu, totalement dépendant de la puissance et de
l'autorité de Dieu pour reprendre sa vie. Il a nécessairement été ressuscité
dans la chair et transformé dans l’Esprit, en tant que l’Offrande Agitée ou
de la Gerbe. Le Christianisme ne comprend pas cette séquence parce qu’il ne
célèbre pas correctement la Pâque.
Le Nouveau Testament utilise le terme divin à propos de l'Esprit
Saint dans 2Pierre 1:3-4 où il est dit :
Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à
la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa
propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus
grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez
participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le
monde par la convoitise,
Ce texte ne présente pas l'Esprit Saint comme Dieu, mais plutôt comme
la puissance divine de Dieu. L’interpréter comme une déclaration d'un
élément ou personnage distinct de Dieu revient à déformer le sens évident du
texte. Actes 5:3-4, en revanche, est souvent cité pour affirmer que l’Esprit
Saint est Dieu.
Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point
que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du
champ ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a
été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre
en ton cœur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti,
mais à Dieu.
L’interprétation selon laquelle ce passage désigne l'Esprit Saint comme Dieu
repose sur une fusion des deux parties du texte, à savoir : Mentir à
l'Esprit Saint (en retenant la dîme des apôtres), à la deuxième partie qui
déclare qu'Ananias n'a pas menti aux hommes mais à Dieu. Une analyse
rigoureuse du texte montre que le concept de Dieu est ici étendu aux
apôtres et à Ananias lui-même. Ananias, en mentant aux apôtres,
cherchait aussi à tromper l'Esprit Saint, qui, résidant en eux tous, était
l’instrument par lequel Dieu utilisait pour guider les élus. Pierre l’avait
réprimandé pour avoir menti non pas aux hommes, mais à l'Esprit Saint (qui
habitait dans tous les élus). Ainsi, suivant cette logique, les élus serait
Dieu — ce qui est absurde, à moins d’admettre un
partage relatif
de la Divinité (voir Zach. 12:8).
Le refus de payer les dîmes ou retenir les dîmes n'est pas une offense
envers les hommes, c’est voler Dieu (Mal. 3:8). De même, retenir une
offrande promise, c’est également un vol envers Dieu. (La pratique correcte
du Korban ou de la consécration des offrandes pour Dieu, avait été
détournée par la tradition, frustrant l’intention de la Loi — d’où la
réprimande de Christ dans l’exemple de Marc 7:11).
La compréhension ici est que l'Esprit Saint résidait dans les élus et que,
par conséquent, la puissance divine était parmi eux. Mentir à un responsable
chargé de collecter les dîmes pour retenir des dîmes ou des offrandes
équivalait à mentir à Dieu dans le même sens générique que de voler Dieu,
comme le décrit Malachie. Utiliser ce texte pour affirmer que l'Esprit Saint
est une entité séparée en tant que Dieu, distincte de son action dans les
élus, est erroné.
Pierre explique à nouveau, dans 2Pierre 1:3-4, que l'Esprit Saint est la
puissance divine. Pierre a déclaré que l'Esprit Saint est la puissance
divine. Toute entité exerçant l'autorité divine — et
ici, la puissance elle-même — portait le titre de
Dieu.
Le concept judéo-chrétien selon lequel les entités ne faisaient qu’un avec
Dieu ou étaient en rébellion et méchantes, est fondamental au monothéisme.
Ce point est développé dans la section consacrée aux termes dans
l’ouvrage Le
Problème du Mal
qui analyse les concepts hébreux. Les élus portaient l'Esprit Saint et, par
conséquent, cette puissance selon le même raisonnement devait être une
extension de Dieu.
L’Omniscience est également attribuée à l'Esprit Saint
La Shekhinah était identifiée à la Sagesse et, en effet, Théophile y
incluait ce concept dans sa trias (comme mentionné précédemment).
L'Esprit sonde les choses profondes de Dieu (1Cor. 2:10), ce qui
relève d’une capacité à comprendre les intentions de
l’individu, et non un attribut d'omniscience. Il se peut que l'Esprit soit
le mécanisme par lequel Dieu communique, transmet ou maintient Son
omniscience, mais il ne s’ensuit pas que l'Esprit soit lui-même omniscient
(voir Le
Problème du Mal,
section "Omniscience"). Les commentaires concernant l'omniprésence
de l'Esprit Saint — présent en tous les croyants (de 1Cor. 6:19) — loin
de soutenir toute notion d'une troisième entité distincte en tant que Dieu,
suggèrent plutôt un argument en faveur d’une extension de la Divinité.
L'Esprit Saint est le mécanisme qui unit le Temple de Dieu, qui est une
structure vivante composée de multiples entités. Les élus sont les
pierres vivantes, les multiples entités qui forment ce Temple de Dieu
(1Pierre 2:5). 1Pierre 2:5 distingue d’ailleurs clairement Christ de Dieu.
Ainsi, l'Esprit rend donc des entités multiples un, plutôt que de
justifier l’existence d’une troisième entité séparée. C’est à travers
l'Esprit, et uniquement à travers l'Esprit, que Christ est Un
avec Dieu et peut être appelé Dieu.
L'Esprit Saint N’Admet Ni Gains Ni Pertes
Le dogme selon lequel l'Esprit Saint n’admet ni gains ni pertes était
nécessaire, dans la logique trinitaire, pour isoler Christ des élus et de
l'Armée céleste. Nous avons vu (dans La
Création : etc.
et précédemment ici) comment cet argument a été avancé à Nicée et pourquoi.
L’extension logique de cette philosophie erronée a conduit à nier que
l'Esprit Saint puisse croître chez les élus. Ainsi, la quantité/mesure
d'Esprit que possédait Christ était toujours différente et supérieure à
celle que les élus partageaient avec Dieu le Père. De même, les élus ne
pouvaient pas augmenter la part/quantité d’Esprit qu’ils avait reçu lors de
leur baptême. Cette absurdité mène alors à la conclusion que l’on ne peut
prier que pour être guidé par l’Esprit que l’on possède déjà, et non pour
une augmentation de l’Esprit. Toute facette de Dieu doit être pleinement
Dieu par rapport au Christ, mais est relative et limitée chez les élus.
C’est comme dire que les capillaires d’un orteil font pleinement partie de
la personne, mais pas autant que la tête. L’idée sous-jacente est juste en
ce que chaque cellule contient tout l’ADN nécessaire permettant de
reconstituer la personne au complet. Mais l’affirmation totale est absurde.
Pourtant, la comparaison de l’Esprit Saint à l’ADN de Dieu est pertinente :
en remplaçant progressivement la structure humaine par l'Esprit Saint,
l’être peut être perfectionné. Un tel concept revient à inverser le
processus du cancer. Ce processus ressemble à l’inversion d’un cancer.
C’était le concept de la graine de moutarde et du levain utilisé par Christ
dans Matthieu 13:31,33 ; Marc 4:31 ; et Luc 13:19,21. En conclusion, le
résultat est la pleine puissance parfaite de Dieu. L'affirmation selon
laquelle la nature divine n’admet ni gains ni pertes, et que son
action chez les élus humains est fixe, est incorrecte. Pire, l'affirmation
selon laquelle elle ne peut pas croître contredit l'enseignement biblique.
Un tel concept enfermerait celui qui y adhère dans l’impossibilité de
croître en l'Esprit ou modifier l’attribution des dons nécessaires conférés
par l’Esprit, conduisant à la stagnation spirituelle, voire à la régression.
La position biblique est que l'Esprit est implanté dans les élus lors
du baptême, puis se développe. À partir de ce qui est mentionné
ci-dessus, c'est l'Esprit Saint qui a permis à Christ de ne faire qu’un avec
Dieu, l'unissant à Lui. Les élus ont reçu l’Esprit selon le plan de Dieu.
Christ et l'Armée ont agi par obéissance. Il a également été établi que le
polythéisme élitiste introduit par le Trinitarisme et la Doctrine de l'Âme
rendait nécessaire de prétendre que Christ possède tous les attributs de
Dieu, mais que toutes les autres entités de l’Armée ne sont pas dotées de la
nature divine. Ainsi, un ange est distinct du Christ en tant qu’Ange de
YHVH. Ce concept a introduit le polythéisme logique dans la compréhension de
l’Armée céleste. La séquence complexe de l'appel des élus rendait cette
doctrine encore plus incohérente. Il est devenu nécessaire de soutenir que
l'Esprit ne pouvait pas croître.
L'utilisation par Paul d’une terminologie comptable pour décrire l'usage de
l'Esprit et la facture de l'accumulation de la dette du péché, qui est
devenue la base de l’hérésie des Colossiens (examinée dans le Livre 1,
Chapitres 5 et 6), peut avoir contribuer au problème. Mais le concept d'un
Esprit qui ne croît pas ne pouvait tenir qu’en isolant, en ignorant les
nombreux textes qui contredisent une telle affirmation.
Paul déclare que l'Esprit est une garantie ou un acompte ou
des arrhes dans 2Corinthiens 1:22 ; 5:5. C'était le gage de
l’héritage (Éph. 1:14). Le terme traduit par gage était le mot grec
arrhabōn
(ἀρραβών),
d'origine hébraïque, signifiant selon le Dictionnaire Grec de Strong
No. 728 :
Un gage, c.-à-d. une partie de l’argent d’achat ou des biens donnés à
l'avance comme garantie pour le reste : - arrhe
Toute analyse de ce terme ne pouvait que conclure que l'Esprit était capable
d’augmenter (de se développer) et de diminuer, du moins par division en
parties. Le concept d'acompte implique inévitablement une telle division
logique. L'Esprit admet donc des gains et des pertes par division. Il y a
une attribution initiale de l'Esprit lors du baptême. Il y a donc un partage
relatif de l'Esprit. À partir du baptême, l'Esprit grandit, croît, se
développe. L'Esprit Saint est le mécanisme qui fait de l’humanité le Royaume
de Dieu (Apoc. 1:6). La croissance du Royaume se produit par l'Esprit, dans
la foi et la confiance en Dieu.
Le Royaume a été comparé à une graine de moutarde dans Marc 4:30-32 et comme
mentionné ci-dessus. La graine est plantée dans les élus comme enfants qui
croissent et se développent en connaissance et en puissance. L'Esprit croît
à la fois dans l'humanité entière comme une portion de levain qui fait lever
toute la pâte (Matt. 13:33), et à l’intérieur de l'individu jusqu'à ce qu'il
le transforme. L'offrande des pains à la Pentecôte reflète le processus de
levée de l'Esprit Saint chez les élus (voir également les documents Le
Calendrier
de Dieu
et La Pentecôte). Ainsi, Dieu devient ainsi tout en tous (1Cor.
15:28, KJV). L’expression tout en tous a été modifiée dans d’autres
textes pour s'aligner sur l'affirmation selon laquelle l'Esprit Saint ne
croît pas. Le terme tout en tous, traduit par tout pour tous
dans la version RSV, est dérivé du grec :
panta en pasin
(πάντα ἐν πᾶσιν)
Marshall traduit l’expression tout en tous comme le texte principal
de la version RSV Interlinear Greek-English New Testament. Les mots
sont des déclinaisons de πᾶς
(pas),
signifiant tout, n’importe quel, chaque, le
tout
: - tout (manière de, moyens), toujours, n'importe lequel.
Le sens est donc plus correctement tout en tous. L'Esprit est ainsi
étendu à chacun, les développant jusqu’au maximum jusqu'à ce qu'ils soient
conformes à l'image du Christ (Rom. 8:29). L'image admet donc des gains chez
l'individu. Paul soutient que cette image peut être éteinte chez l'individu,
d’après 2Timothée 1:6. Paul dit :
C’est pourquoi je t’exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu par
l’imposition de mes mains. Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu
nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse.
L'Esprit peut ainsi être éteint et ravivé ou réactivé, apparemment après une
période de dormance.
Par conséquent, l'Esprit admet des gains et des pertes chez l'individu. De
même, ce même Esprit présente des attributs différents entre les individus
(1Cor. 12:4). Comme Christ ne possédait pas l'omniscience de Dieu ni la
pleine omnipotence de Dieu, les élus diffèrent aussi en attributs les uns
des autres. Il existe donc diversité de ministères/de services, mais le
même Seigneur (1Cor. 12:5). C'est le même Dieu qui les inspire à des
modes d’action variés sous Christ (1Cor. 12:6). À chacun est donné une
manifestation de l'Esprit pour le bien commun. À l’un est donnée une parole
de sagesse, à un autre une parole de connaissance, tous deux par le même
Esprit (1Cor. 12:7-8). Certains ont une grande foi ou des pouvoirs de
guérison (1Cor. 12:9) ; d'autres ont les opérations de puissances traduites
par miracles. Certains ont des dons de prophétie, d'autres le
discernement des esprits. D'autres encore ont la capacité des langues
(glōssōn, γλωσσῶν)
et d'autres celle de les interpréter (1Cor. 12:10).
Tous ces dons sont répartis par le seul et même Esprit, les distribuant à
chacun en particulier comme il veut.
Ainsi, l'Esprit attribue à chacun des membres de l’Armée céleste les
attributs qu'ils possèdent
sur une base relative, pour l'accomplissement (la réalisation) des desseins
et du Plan de Dieu. Les élus boivent donc d'un seul et même Esprit (1Cor.
12:13). Christ est le chef (la tête) du corps, mais tous participent à un
seul et même sang Spirituel. L’attribution des attributs se fait selon les
besoins, par l'Esprit. L'Esprit peut conférer la sagesse comme il peut
conférer n'importe quel attribut, avec ou sans prière. Par conséquent,
l'Esprit est relatif et peut fluctuer selon les besoins et l’attribution.
L'Esprit admet donc des gains et des pertes.
Arianisme
L’Arianisme est généralement défini de manière vague par la plupart des
Trinitaires comme :
Une conception selon laquelle Christ est le plus élevé des êtres créés et
peut donc être légitimement appelé Dieu, mais non pas le Dieu.
Cependant, les Athanasiens attribuent à l’Arianisme une vision selon
laquelle l'Esprit serait une création du Fils. Cela est totalement faux. Il
pourrait également s’agir d’une interprétation attribuée de manière erronée.
La position biblique sur la création du Christ est qu'il était une émanation
de Dieu le Père. Appelée par les Trinitaires
génération
(comme mentionné ci-dessus), le fait qu’il
soit apparu comme une génération ou émanation fait de lui une
création de Dieu le Père.
Cette génération est un acte volontaire/délibéré du Père, sans
lequel le Fils n'aurait pas existé en tant qu’entité distincte. Une
telle position était soutenue par l'Église bien longtemps avant Arius, comme
le montrent les citations précédentes. La position originelle – et en
réalité celle de la Bible – est celle attribuée dans la définition ci-dessus
à Arius. Cette définition est toutefois trop généralisée pour servir de
caractérisation précise et exclusive de la position d'Arius et de l'École de
Lucien d'Antioche. Ainsi, selon cette définition, les apôtres et la plupart
des Pères anté-Nicéens seraient des ‘ariens’. Une telle définition mettrait
en accusation Christ lui-même et le condamnerait par ses propres paroles en
tant qu’arien. Voir également les documents
Le Socinianisme, l’Arianisme et l’Unitarisme
(No. 185) et
L’Arianisme et le semi-Arianisme (No. 167).
Il est fort probable que ce que nous observons à Nicée/Constantinople est la
formation d'une religion entièrement nouvelle, n’ayant que peu de rapport
avec la religion des apôtres ou de l’Église primitive et que, de ce fait,
l’étiquette ‘Arien’ a été appliquée rétrospectivement à tous les courants
précédents. Il est toutefois plus probable que la définition utilisée soit
une généralisation qui n'a aucun fondement factuel, mais qui sert simplement
à regrouper sous une étiquette accusatrice tous ceux qui s’opposaient à la
doctrine officielle. Un tel procédé est intellectuellement malhonnête, mais
il refléte généralement le niveau du débat sur cette question. L’objectif
des déclarations de coégalité et de coéternité issues des
prétendues controverses des Athanasiens/Ariens est examiné ici. Le but était
d'isoler ce que l’on appellerait aujourd’hui les courants fondamentalistes
sous l’appellation d’‘Arien’.
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