Christian Churches of God

[199]

 

                              

 

La Brebis Perdue et le Fils Prodigue

 

(Édition 3.0 19970510-19990526-20100606)

 

Les paraboles dans Luc 15 ont une signification profonde souvent mal comprise. Plusieurs appliquent la parabole du fils prodigue aux pécheurs égarés, mais la plupart ne comprennent pas la portée puissante et le symbolisme de ces récits. De même, peu de gens comprennent qu'elles sont interconnectées et que la parabole centrale, qui en est la clé, se trouve uniquement dans l’Évangile de Luc.

 

 

 

Christian Churches of God

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 La Brebis Perdue et le Fils Prodigue [199]

 


Luc 15 s’adresse directement à deux catégories de personnes pour expliquer le concept de péché et du repentir : les pécheurs et ceux qui profitent d'eux. Une troisième catégorie est également présente, celle des Pharisiens, représentant à la fois les pécheurs et les bien-pensants [ceux qui sont justes à leurs propres yeux].

 

L’enseignement de Christ dans Luc est divisé en trois parties. La première section est la parabole de la brebis perdue ; la deuxième, celle de la parabole de la femme et de la pièce d'argent perdue ; et la troisième, celle de la parabole du fils prodigue. Chaque parabole est un maillon interconnecté d’un ensemble plus vaste, illustrant l'amour, la miséricorde et le pardon de Dieu.

 

La Brebis Perdue

 

La première section, celle de la brebis perdue est facile à comprendre. Les six premiers versets relient l’auditoire, composé de publicains et de pécheurs, à la brebis perdue et à la recherche de celle-ci entreprise par le berger. Les Pharisiens, bien-pensants, justes à leurs propres yeux ont murmuré contre cette démarche, car ils ne voyaient pas la nécessité d’accueillir ou même de manger avec des pécheurs. Christ s'adresse à ces personnes d'attitude pharisaïque au verset 7 en utilisant le pronom vous.

 

Le texte du verset 7 fait passer le sens du royaume physique au royaume spirituel et céleste, le reliant à l'Armée loyale des cieux et à la rédemption des pécheurs perdus. Le thème central est ici identifié comme étant le repentir, un élément qui traverse les trois paraboles et constitue le véritable enjeu.

 

Luc 15:1-7 Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre. 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux. 3 Mais il leur dit cette parabole : 4 Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? 5 Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules, 6 et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue. 7 De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. (LSG)

 

Le problème ici est que tous les hommes ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, mais plusieurs ne l'ont pas vu. Même Paul, après sa conversion, a essayé d’affirmer qu'il était irréprochable selon la loi (Philippiens 3:6). C'était un problème central pour la secte des Pharisiens et le système qu'ils ont embrassé ou adopté.

 

Nous voyons, dans le sens de l'Armée céleste, que la rédemption de tout le système entier est en jeu, et que le repentir est offert à tous les pécheurs. C'est le sens développé dans ces paraboles, mais il n'est pas compris ni reconnu en raison de la vision du monde Chrétien du courant dominant et de la compréhension des doctrines concernant le jugement et la résurrection.

 

L'homme dans la première section est souvent considéré comme étant Christ à la recherche de la brebis perdue. Pour ce faire, il doit laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert et partir à la recherche de celle qui est perdue. Il le fait jusqu'à ce qu'il la trouve. Cette recherche est la même recherche que celle entreprise par la femme à partir du verset 8. Il s’agit ici d’une recherche de la brebis perdue qui s'est égarée de l'Armée que le berger est forcé de laisser dans le désert. Ce désert est un endroit où les quatre-vingt-dix-neuf autres peuvent s'alimenter librement et n'est donc pas infertile. La recherche se poursuit jusqu'à ce que la brebis soit retrouvée. Rien ne doit être perdu. Cela s'étend à toute l'Armée entière. Lorsque la brebis est retrouvée, il y a une réjouissance avec le Messie, qui rentre à la maison avec la brebis et célèbre une fête avec ses amis et ses voisins. Ce sens de réconciliation se retrouve également dans la troisième section concernant le fils prodigue, et va bien au-delà de ce que l’on pense généralement.

 

La Pièce d’Argent Perdue

 

Luc 15:8-10 poursuit la section de la femme qui cherche ses trésors. Il s'agit ici de l'Esprit Saint, symbolisé par la femme, qui balaie la maison afin de redonner toute sa valeur à son trésor.

 

Luc 15:8-10 Ou quelle femme, si elle a dix drachmes, et qu'elle en perde une, n'allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin, jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? 9 Lorsqu'elle l'a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, et dit : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue. 10 De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. (LSG)

 

Cette section concernant l'Esprit montre comment la maison est balayée avec soin et mise en ordre, afin que la pièce précieuse soit retrouvée et restaurée. Cette section de la parabole, qui n’apparaît que dans Luc, utilise le concept de drachmes aux versets 8 et 9. L'autre terme est argurion (utilisé dans Matthieu 26:15 ; 27:3,5,9 ; Actes 19:19).

 

La drachme est de moindre valeur, mais elle semble avoir un lien avec l'impôt qui était un didrachme ou double drachme (Matthieu 17:24).

 

L'utilisation de dix pièces d'argent n'est pas accidentelle. Il semble y avoir ici une parabole liée à l'Armée déchue et à leur conversion. Le prix pour Christ était celui d'un esclave, soit trente pièces d'argent. Cela représentait une pièce pour chacune des entités composant le conseil intérieur des elohim, comme nous le voyons dans Apocalypse 4 et 5. Ce conseil consistait en vingt-quatre anciens, plus l'agneau à leur tête, et les quatre créatures vivantes, plus le Dieu Très Haut, soit trente en tout. Christ a déclaré qu'un tiers de l'Armée était tombé avec Satan lors de sa rébellion. Ce concept est probablement représenté ici par les dix, soit un tiers des trente. Le but ici est que l'Esprit Saint doit nettoyer et rendre la maison propre, afin de restaurer les pièces perdues.

 

Ce point semble avoir été compris, car l’Église primitive croyait que certains membres de l'Armée déchue, responsables de villes et de nations, s'étaient repentis et avaient permis à l'Église de s’établir dans leurs régions.

 

Le Fils Prodigue

 

Nous passons maintenant à la troisième section, celle du fils prodigue. Dans cette section, l'homme est dépeint comme ayant deux fils. Cette parabole traite de l'homme qui est Dieu le Père. Le symbolisme est ici réduit aux caractéristiques limitées des chefs de l’Armée, à savoir Christ et Satan. Le lieu lointain est le désert du péché et le lieu du trafic et des marchandises pour lesquels Satan a été condamné et est tombé en disgrâce (voir Ésaïe 14:12-19 ; Ézéchiel 28:12-19). Examinons maintenant le texte en considérant que Dieu a un fils fidèle et obéissant, et un fils prodigue ou égaré (rebelle), puis examinons les réactions du Père face à la repentance de l'Armée. Cette attitude n'est pas ce à quoi nous nous attendrions, ni ce que nous ferions nous-mêmes dans les mêmes circonstances.

 

Luc 15:11-32 Il dit encore : Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. 13 Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. 14 Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. 15 Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux. 16 Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. 17 Étant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! 18 Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, 19 je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. 20 Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. 21 Le fils lui dit : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. 22 Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. 23 Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; 24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. 25 Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. 26 Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était. 27 Ce serviteur lui dit : Ton frère est de retour, et, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras. 28 Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer. 29 Mais il répondit à son père : Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. 30 Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras ! 31 Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi ; 32 mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé. (LSG)

 

Ici, nous voyons Christ placer les réactions dans sa propre bouche dans le but de montrer l’amour de Dieu envers Satan, l’Armée céleste et tous Ses fils. Christ ne sera pas en colère. Sinon, il ne serait pas allé prêcher aux démons qui sont dans le Tartaros après sa résurrection. Il est mort pour les sauver, ainsi que nous. (cf. 1Pierre 3:18-22).

 

Examinons ce qui se passe dans le texte ci-dessus. Le deuxième fils ne pouvait pas attendre la richesse qui devait lui être accordée. Étant dans la forme de Dieu, il a cherché à saisir l'égalité avec Dieu. Christ, le fils aîné, n'a pas cherché à saisir cette égalité (voir Ésaïe 14:12-19 ; Ézéchiel 28:12-19 et Philippiens 2:5-8).

 

Ézéchiel 28:12-19 Fils de l'homme, Prononce une complainte sur le roi de Tyr ! Tu lui diras : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Tu mettais le sceau à la perfection, Tu étais plein de sagesse, parfait en beauté. 13 Tu étais en Éden, le jardin de Dieu ; Tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses, De sardoine, de topaze, de diamant, De chrysolithe, d'onyx, de jaspe, De saphir, d'escarboucle, d'émeraude, et d'or ; Tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service, Préparés pour le jour où tu fus créé. 14 Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées ; Je t'avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu ; Tu marchais au milieu des pierres étincelantes. 15 Tu as été intègre dans tes voies, Depuis le jour où tu fus créé Jusqu'à celui où l'iniquité a été trouvée chez toi. 16 Par la grandeur de ton commerce Tu as été rempli de violence, et tu as péché ; Je te précipite de la montagne de Dieu, Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, Du milieu des pierres étincelantes. 17 Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté, Tu as corrompu ta sagesse par ton éclat ; Je te jette par terre, Je te livre en spectacle aux rois. 18 Par la multitude de tes iniquités, Par l'injustice de ton commerce, Tu as profané tes sanctuaires ; Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore, Je te réduis en cendre sur la terre, Aux yeux de tous ceux qui te regardent. 19 Tous ceux qui te connaissent parmi les peuples Sont dans la stupeur à cause de toi ; Tu es réduit au néant, tu ne seras plus à jamais ! (LSG)

 

Satan, en tant que chérubin protecteur oint, a été précipité de la montagne de Dieu comme un être profane et est jeté sur les côtés de la fosse et meurt comme n’importe quel homme. Le mot est bien définitivement "homme" en hébreu. Il se déclare un dieu et est tué par l’Armée devant laquelle il s’est déclaré Dieu. Il était en Éden et était le chérubin protecteur oint.

 

Il est alors ressuscité en tant qu’homme, et les gens lors de la Deuxième Résurrection le regardent et disent : Est-ce là l’HOMME qui a troublé les nations ? Il prend ainsi une forme humaine et est capable de mourir, être chassé ou jeté dans le Lac de Feu comme une carcasse morte s’il ne se repent pas (cf. Ésaïe 14:11-17).

 

Satan doit être enlevé et changé, de sorte que cet être ne soit plus. Ainsi, un processus de restauration doit être entrepris avec l'Armée afin de s'occuper d'elle lors du jugement final (voir le document Le Jugement des Démons (No. 080)).

 

À la résurrection, Satan reçoit une nouvelle forme, et son pouvoir en tant que Satan est enlevé. Un nouvel esprit est donné à tous les fils de Dieu de l’Armée déchue. Tous ceux qui ont été privés de la gloire de Dieu recevront une chance lors de la Deuxième Résurrection.

 

Les Églises de Dieu ont toujours compris ce texte d’Ézéchiel comme faisant référence à Satan.

 

La fin de ce texte dans Ézéchiel 28 se réfère au Jugement exercé par la Maison d’Israël, qui est les élus de la Résurrection.

 

Christ est resté ferme et loyal, toujours aux côtés de Dieu. Cependant, nous avons vu dès la première section qu'il a dû s’en aller pour récupérer les brebis qui étaient perdues. Cela n’a été possible que par l'exemple et le sacrifice de soi (l’abnégation). On ne peut donc pas lire les trois paraboles de façon isolée, comme certains le font. Ce texte de Luc est une séquence complète, mais la parabole n’était pas destinée à être pleinement comprise tant que les démons n'avaient pas eu la pleine opportunité de se repentir.

 

Philippiens 2:5-11 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, 6 lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, 7 mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, 8 il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. 9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10 afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, 11 et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (LSG)

 

Nous voyons dans Luc 15:13 que peu de jours après que Satan ait reçu le pouvoir et la richesse, il est allé dans un pays lointain et a gaspillé ses biens dans une vie de débauche. C'est essentiellement le message d’Ézéchiel et d’Ésaïe. Dans l’histoire complète, il a entraîné un tiers de l'Armée avec lui (Apocalypse 12:4).

 

L'utilisation du terme substance (KJV) ou propriété (RSV) est ousia (SGD 3776). Ce mot est dérivé de SGD 5607 ousa, qui signifie être. Il n’est utilisé qu’ici dans Luc 15. Ainsi, bien qu'il signifie propriété ou substance, le sens est dérivé de l'être, ou de la notion d'avoir. Le mot est rendu par bien [marchandise] dans Luc 15:12, mais c'est la seule fois où le mot est traduit de cette façon, tout comme c'est la seule fois où il est traduit par substance dans la Bible version KJV. Ce terme ousia n'est pas simplement un terme matériel, comme l'ont utilisé les traducteurs du Nouveau Testament. Son utilisation principale provient de la philosophie et est dérivée du sens Platonicien de l'être. Il se rapporte directement à la Divinité et le mot est venu à être utilisé par l'Église Chrétienne pour signifier la Divinité unifiée, où Dieu est trois hypostases en un ousia. En fait, les deux termes signifient la même chose. L'un est Stoïcien et l'autre est Platonicien. Les deux signifient l'existence réelle ou l'essence de l'être ; ce dont une chose est constituée (voir Early Christian Doctrines (Premières Doctrines Chrétiennes) de J. Kelly, Harper et Row, 1978, p. 129, 140 et suiv.). Dans son ouvrage, Kelly explique le développement de la théorie de Dieu depuis Rome et l'Occident dans ce système Platonicien, et explique également les déviations de cette vue (voir ibid., p. 129, 140-142, 158-159, 233-234, 247-250, 253-254, 264-268).

 

Les Gnostiques tendaient vers une théologie pluraliste, où ils enseignaient, comme l'a souligné Irénée (Adv. Her., 3.16.5), que Christ était composé de deux ousia ou substances distinctes (Kelly, p. 142).

 

L'utilisation de ce terme, dans Luc n'est donc pas accidentelle, et il ne se réfère pas uniquement à une substance matérielle.  Il utilise plutôt une puissante allégorie pour établir que le fils en question a gaspillé la substance de son être, ce qui, de par son usage dans le grec classique, ne peut signifier que son essence spirituelle. Ce point semble délibérément obscurci.

 

Le véritable problème ici est que la substance de l'être donnée au deuxième fils en est venue à être considérée comme étant limitée à celle de Christ, qui existait éternellement aux côtés du Père, qui ne pouvait jamais être sans Sa Parole ou logos. Un examen approfondi de cette parabole détruit la théologie de Nicée du IVe siècle et, par conséquent, tous les arguments relatifs à l'ousia et aux hypostases avancées jusqu'à ce temps-là (incluant l'époque d’Origène et de Paul de Samostata, etc.) ont dû être attaqués. Athanasius l'a fait après Nicée, vers l’an 362 EC (Ère Courante). La vue de la divinité était en jeu.

 

Il vaut la peine d'expliquer ici comment Arius et Eusebius de Ceasarea se sont opposés aux écrits d'Athanasius au IVe siècle, en essayant d'expliquer comment Christ participait à la Divinité. Kelly (p. 243) fournit un résumé utile, que nous pouvons utiliser ici. Arius et Eusebius de Caesarea étaient d'avis que la Parole :

 

Ne pouvait pas être divine parce que Son être provenait du Père ; puisque la nature divine était incommunicable, Il doit être une créature, et tout statut spécial qu'Il jouissait devait être en raison de Son rôle d'agent du Père dans la création. [...] [l'approche d'Athanasius était] ... Certes, le Père a utilisé la Parole comme Son organe de création, mais il est absurde de supposer qu'Il avait besoin d'un intermédiaire. D'autre part, par sa communion avec Christ, l'homme a été rendu divin et est devenu l'enfant de Dieu. De là, la Parole Elle-même doit être intrinsèquement divine, car sinon, Il (Christ) n'aurait jamais pu communiquer la vie divine aux hommes. Comme il l'a dit : ‘la parole n'aurait jamais pu nous diviniser s'Il n’était divin par participation et n'était pas Lui-même l’essence divine, l'image véritable du Père (Early Christian Doctrines (Premières Doctrines Chrétiennes) de J. Kelly, Harper et Row, 1978, p. 243)

 

Nous voyons par ce texte que la compréhension simple des deux parties était erronée. La participation à la nature divine était un fait biblique, comme le montre 2Pierre 1:4.

 

2Pierre 1:3-4 Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, 4 lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise, (LSG)

 

Ainsi, Arius et Eusebius étaient dans l'erreur, car la nature divine était étendue par le Père et ne dépendait pas de l'activité du fils, sauf comme un don conditionnel, découlant de son sacrifice fidèle et obéissant. Leur compréhension était limitée par la philosophie grecque, qui ne comprenait pas l'amour agapè de Dieu.

 

Les Trinitaires, avec Athanasius, en soutenant que le Fils devait exister éternellement aux côtés du Père, ont cherché à lier le Père et le fils ensemble et à exclure les autres fils de Dieu. Leur théologie a ensuite provoqué plus tard une attaque sur l'authenticité même de 2Pierre.

 

Cette parabole dans Luc, par sa structure et ses termes, montre que l'ousia du fils prodigue a été gaspillée, mais que cette ousia était dérivée de son héritage du Père, tout comme le fils fidèle était toujours avec le Père et participait à l'héritage du Père. Il était l'héritier du Père, mais les deux fils partageaient l'héritage. Ainsi, tous sont héritiers avec le Messie, en tant que fils aîné ou prõtotokos de la création. La Trinité est donc complètement fausse, et la nature divine est partagée par les fils de Dieu.

 

Il ne fait guère de doute pour personne que le Père soit ici Dieu (cf. la Companion Bible, la note au v. 11), car toutes les croyances attribuent la parabole à la relation entre Dieu et Ses fils. Mais la plupart des gens ne comprennent pas que l'Armée entière est, et a toujours été fils de Dieu, tout comme Christ était un fils de Dieu.

 

Conformément à la loi, le fils aîné devait recevoir une portion double de l'héritage, mais l'héritage était partagé, même si l'aîné était détesté (Deutéronome 21:17).

 

Le contraste ici avec le fils prodigue est qu’après avoir été absent pendant de nombreux jours, il a commencé à manquer de tout. Il s'est mis au service d'un citoyen d'un pays étranger. Il s'est mis au service du citoyen comme une forme d'esclavage. Cela contraste également avec Philippiens 3:20. 

Philippiens 3:20 Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus Christ, (LSG)

 

Ce mot cité (LSG) est politeuma, qui signifie citoyenneté.

 

Ce fils prodigue (qui signifie, en réalité, dilapidateur ou gaspilleur) n'était plus un citoyen du Père, et s’était attaché à une autre citoyenneté. C'était le résultat de l'Armée déchue, divorcée de Dieu, qui a produit les Nephilim qui n'ont droit à aucune résurrection (Ésaïe 26:14 ; voir la note à la Companion Bible et aussi le document Les Nephilim (No. 154)).

 

La très grande famine qui sévit dans ce territoire était due au fait qu'il n'était pas gouverné ou géré selon les lois du Père (Deutéronome 28 ; voir le document Les Bénédictions et les Malédictions (No. 075)).

 

Il a alors été envoyé pour garder et nourrir les pourceaux. Le symbolisme ici est qu'il était impur rituellement et spirituellement.

 

Le terme a commencé à être dans le besoin s'applique à la séparation des fils de Dieu – car, ce n'est qu’au verset 24 qu'ils commencent à se réjouir.

 

Cette désolation totale et cette faim représente la prise de conscience qu'il est coupé de la maison et de la famille de son Père, et le résultat est la désolation. Il était en train de périr, comme il l’affirme avec insistance au verset 17.

 

À la fin, il finit par réaliser qu'il a péché contre le ciel et devant Dieu (verset 18). Cette confession et son repentir sont suffisants pour le restaurer à l'amour du Père. Mais il n'a pas correctement et pleinement compris la nature du Père et cherchait simplement à être comme l’un des serviteurs embauchés. Le terme comme tes serviteurs se réfère à la condition de l'Armée, avant la rédemption finale et la mise en œuvre du plan complet du salut. Cette ignorance a été à l’origine de la rébellion en premier lieu. L'Armée loyale avait fait preuve de foi, bien que le plan ne leur avait pas été pleinement révélé.

 

Cette doctrine insidieuse selon laquelle l'Armée n'avait pas la même substance que celle de Christ et que tous ceux de l'Armée n'étaient pas des fils de Dieu au même sens véritable du terme dont jouissait Christ a été enseignée dès le quatrième Concile de Latran en 1215. Dès ce concile, l'Église Catholique a enseigné que l'Armée, appelée Anges, une corruption du terme pour Messagers, avait été créée ex nihilo (à partir de rien) et qu'elle ne pouvait posséder la substance du Père de la même manière que Christ la possédait (voir le document Le Socinianisme, l'Arianisme et l'Unitarisme (No. 185)).

 

La vérité est que tous ceux qui vivent dans la maison de Dieu, possédant l'Esprit Saint, sont fils de Dieu. Nous voyons ici que le fils prodigue devait être restauré dans son état antérieur (à son ancienne condition). On lui a donné la première robe (tunique) et un anneau a été mis à son doigt. On nous donne à tous une robe (tunique) qui est lavée dans le sang de l'Agneau, et cela s'étend à toute l'Armée céleste entière, y compris Satan. La première robe ici est traduite la plus belle robe, mais il semble qu'on lui ait donné la robe qu'il avait au départ, ou de première qualité. Autrement dit, la robe du salut, lavée dans le sang de l'Agneau, est d'une première qualité ou qualité uniforme, de sorte que tous participent également à la citoyenneté de Dieu.

 

À ce point, ils ont tué le veau gras et ont commencé à se réjouir. Les fils ont commencé à manquer, à être dans le besoin à cause de leur aliénation, et toute l'Armée entière n'avait pas été joyeuse depuis le temps de leur séparation et pendant toutes ces années gaspillées. Le fils était considéré ici comme étant mort et rendu à la vie ; il était perdu et a été retrouvé. Tous étaient sous la peine de mort, et tous ont été sauvés par le désir/volonté du Père et les efforts des fils, sous l’égide de celui qui était le vigneron loyal (fidèle) dans les champs.

 

La restauration est effectuée grâce aux efforts du fils aîné dans les champs. Il revient et entend la musique et les danses, et il semble ne pas comprendre pleinement la signification du repentir et de la restauration du fils.

 

Cette colère de la part du fils est décrite de manière similaire à celle de Jonas envers Ninive et leur repentir. Le Père demande avec insistance au fils. Le fils répond : "Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans n’avoir jamais transgressé tes ordres" (ou désobéi à ton commandement ; entolen). Il dit aussi que : "jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis". 

Cette section traite de toute la question entière du bouc Azazel et de l'Expiation qu'il a accomplie pour les nations, en tant que Messie. Ses amis qui sont, selon ses propres paroles, l'Église (Jean 15:14-15), n'ont jamais eu de réjouissances pendant cette période où il a travaillé dans les champs, car ils étaient persécutés, comme lui l'a été, en faisant l'œuvre du Père.

 

Ce contraste est fait ici pour montrer la miséricorde du Père, plutôt que de critiquer ou jeter une quelconque imputation sur le fils. Le fils se réfère clairement au fils prodigue comme Ton fils, en référence au Père. Le fils ici, qui ne peut être que Christ, dit : "Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras !"

 

Ce texte est formulé comme un reproche au Père pour Sa clémence qui semble injuste. Le fils prodigue a dévoré les biens du Père avec des prostituées. C'est une référence à Jude 6 et à Genèse 6:4. Le vivant est le bios (SGD 979), qui est un mot signifiant la vie ou l'état actuel d'existence et, par implication, est considéré comme signifiant les moyens de subsistance, mais ici, dans ce cas, il signifie littéralement la vie de l'Esprit émanant de Dieu.

 

Ce mot est distinct de zao (SGD 2198), qui est un verbe principal pour vivre. Il est utilisé pour l'esprit des eaux vives, car ce qu'il avait au départ était distinct et considéré comme étant différent du don final de Dieu, qui est la vie éternelle sur un plan supérieur.

 

Dieu répond à Christ en faisant la déclaration suivante, et rappelez-vous que c'est Christ qui parle ici dans l'Esprit. 

Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi ; mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé. (LSG)

 

Ce texte doit être comparé avec celui de Romains 9:4-5 et Matthieu 20:14 concernant le commentaire de Dieu selon lequel tout ce que j’ai est à toi.

 

Christ utilise ici cette parabole de manière à mettre dans sa propre bouche les paroles que l'attitude pharisaïque ou des bien-pensants utiliseraient face au fait du repentir des fils de Dieu. Christ dit ici, avant le repentir de quiconque dans l'Armée et avant sa mort, qu'une telle miséricorde leur a été étendue et accordée en vertu de l'amour du Père. Sachant cela, il n'a pas reculé, il est quand même allé jusqu’à mourir crucifié sur un poteau pour eux, sachant aussi qu'ils nous persécuteraient avant de se repentir.

 

Leur repentir ici se produit lors de la Deuxième Résurrection, à la fin, quand Christ revient des champs. Ainsi, la Deuxième Résurrection voit la réconciliation totale de toute la création.

 

À la fin du règne Millénaire, Satan est relâché délibérément par Dieu pour s’occuper des gens du monde qui sont pharisaïques, justes à leurs propres yeux. Cet évènement est connu et planifié par Dieu, et Il est responsable de cette situation.

 

Quand nous serons confrontés avec le repentir de l'Armée, y compris Satan, assurons-nous d’avoir l'amour du Père et de ne pas nous comporter comme un fils aîné jaloux. Christ a lui-même compris et exprimé ce point, et nous devrions en faire autant.

 

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