Christian Churches of God

 

[019]

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Âge de Christ à son Baptême

et

la Durée de son Ministère

(Édition 3.5 19920101-20050314-20071213-20220627)

 

L'année de la naissance de Christ a suscité beaucoup d'inquiétude au fil du temps. Elle semble avoir été délibérément cachée. C'est probablement pour que nous ne puissions pas déterminer avec une certitude absolue l'année exacte, afin d’éviter la célébration du rituel païen associé à sa naissance. Il existe cependant un certain nombre de faits importants qui sont liés à sa naissance et au moment de son baptême.

 

 

 

Christian Churches of God

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(Tr. 2003, 2022, rév. 2022)

 

 

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L'Âge de Christ à son Baptême et la Durée de son Ministère [019]

 


Certains ecclésiastiques ont affirmé avec beaucoup d'insistance que le passage de Luc 3:23 indique que Christ avait exactement trente ans lors de son baptême. La Bible version Louis Second a traduit le passage ainsi :

"Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère."

 

La Moffatt traduit ce passage par :

"À ses débuts, Jésus avait environ trente ans."

 

Les termes à partir desquels ce mot est traduit sont deux termes grecs. Le premier, dont le mot a commencé est dérivé, est le mot •DP`:,<@H (de archomai). Cela signifie au milieu de ou commencer ou commencer dans l'ordre du temps. La racine première du mot est archo qui signifie être le premier en rang ou en pouvoir politique, dans le sens de régner sur en tant que partie du sous-ensemble.

 

Le deuxième terme est ¦Jä< JD4V6@<J" (ètõn triákonta) ou années trente, la décennie des trente ans. Par conséquent, le sens correct est que Christ avait commencé sa trentaine ou, autrement dit, Christ était dans sa trentaine, comme on pourrait dire.

 

Cette expression a une élasticité que certains ne lui accordent pas et, par conséquent, par leur propre inflexibilité même, ils introduisent dans les Écritures des contradictions qui ne sont pas nécessaires.

 

Un exemple de contradiction inutile se trouve dans cette restriction à trente ans et dans l'exigence d'être né sous le règne d'Hérode le Grand, c'est-à-dire avant la Pâque de l’an 4 AEC (Avant l’Ère Courante), et d'être né pendant le recensement de taxation du monde entier ordonné par Auguste, et exécuté lorsque Quirinius était Gouverneur de Syrie (Luc 2:3). Or, Sulpicius Quirinius a été élu Consul de Rome en l’an 12 AEC, mais n'a été nommé Légat de Syrie qu’en l’an 6 EC et est mort à Rome en l’an 21 EC.

 

Les mots traduits Gouverneur de Syrie signifient que Quirinius "avait le commandement suprême". Schurer soutient que c'est la même chose que la fonction de Gouverneur (History of the Jewish People in the Age of Jesus Christ (Histoire des Juifs à l'époque de Jésus Christ), Vol. 1, p. 424).

 

Selon de prétendues preuves archéologiques récentes, un recensement aurait été effectué par Quirinius en 12 AEC, l'année où il a été nommé Consul et s’est vu confier certaines responsabilités dans les affaires orientales. Il a en effet mené une expédition contre des montagnards rebelles (les Homonadeis ou Homonadenses) en Alecia et, pour ses succès, a reçu un tribut à Rome. Les Homonadenses étaient une bande de brigands ciliciens située à la frontière sud de la Galatie et mentionné par Strabon. Quirinius a passé 14 ans à les subjuguer entre 12 AEC et 2 EC. En raison de son expertise, il devait accompagner Gaius César vers l'est en tant que tuteur en l’an 2 EC.

 

Quirinius a effectivement mené lui-même un recensement complet en l’an 6/7EC, mais il est tout à fait impossible qu’il s’agisse du recensement effectué à la naissance de Christ (ibid., p. 423).

 

Le poste de Gouverneur de la Syrie a été occupé de l’an 10/9 AEC à environ l’an 7/6 AEC par Sentius Saturninus, et de l’an 7/6 AEC à l’an 4 AEC par Quinctilius Varus. Ce dernier a réprimé la révolte qui a éclaté en Palestine après la mort d'Hérode. Certains suggèrent que L. Calpurnius Piso a été Légat de l’an 4 à 1 AEC après quoi Gaius César est devenu l'Imperium Consulaire, probablement avec un Gouverneur normal en Syrie.

 

Schurer émet l'hypothèse que le prédécesseur probable de Sentius Saturninus était Titius, et conclut également, à partir de la législation fiscale d'Hérode le Grand, de Philippe et d'Agrippa (et d'Agrippa II), qu'"il est impossible que des impôts romains aient été prélevés en Palestine sous le règne d'Hérode et que, par conséquent, aucun recensement romain n'a été effectué" (ibid., p. 430).

 

Schurer rejette aussi toute construction grammaticale selon laquelle le recensement aurait été le premier recensement avant que Quirinius soit Gouverneur de Syrie (ibid., p. 42l). En outre, le style et le raffinement de l’écriture de Luc excluent la possibilité de revendiquer un usage grammatical.

 

Schurer suppose que Quirinius était probablement Légat de Galatie - Pamphylie pendant la guerre contre les Homonadenses (d’après Strabo XII 6,5 (567) 9 Tat. Ann. III, 48) ; selon lui, en l’an 4-3 AEC (ibid., p. 259). Cependant, il n'y a aucune raison d'exclure les périodes antérieures à l’an 12 AEC. En effet, il est tout à fait possible qu'à partir de l’an 12 AEC ou en l’an 8 AEC, Quirinius exerçât un commandement complet au nord de la Syrie ou un commandement temporaire en Syrie après Sentius Saturninus. Selon T P Wiseman, le dernier recensement complet des citoyens effectué avant que Quirinius ne devienne Légat de Syrie en l’an 6 EC, a été en l’an 8 AEC, alors que Quirinius était Commandant Militaire et Légat supposé de Galatie-Pamphylie, les rebelles se trouvant dans la région méridionale de la Galatie.

 

En l’an 4 EC, Auguste avait organisé un recensement partiel, et le recensement de l’an 6 EC devait s’étendre aux provinces pour l'impôt sur les successions de cinq pour cent (Vicesima hereditatis).

 

La difficulté évidente avec l'argument en faveur du recensement de l’an 6 EC auquel il est fait référence est qu'il était Gouverneur de Syrie. C'est environ 10 ans après la mort d'Hérode et c’est donc impossible.

 

Luc précise qu’il s’agissait du recensement où "tout le monde devait être inscrit". Après la destitution d'Archélaüs, la Palestine fut ajoutée à la Syrie à des fins administratives et fiscales, selon Josephus (A. J.  XVIII, 1, 1, 2).

 

Un recensement en l’an 12 AEC ou 8 AEC sur l'ordre d'Auguste est une affaire bien plus importante qu'un recensement palestinien, et il est évident que Josephus tente de limiter le recensement à l’an 6 EC quand Quirinius était Légat de Syrie.

 

Actes 5:37 mentionne les jours de la taxation en conjonction avec le soulèvement de Judas de Galilée. Ce soulèvement de Judas est survenu suite à un soulèvement de Theudas et de ses 400 disciples (v. 26).

 

Schurer date le soulèvement de Judas de Galilée à l’an 6 EC. Les historiens attribuent les déclarations de Gamaliel à une composition chrétienne attribuée à Gamaliel, et placent le Theudas du Livre des Actes à Theudas, le pseudo prophète, sous le règne du premier Procureur envoyé en Palestine par Claudius, c'est-à-dire Cuspius Fadus 44-46 ? EC.

 

Schurer écarte la possibilité d'un Theudas antérieur à l’an 6 EC (ibid. Vol. 1, p. 456-457, note 6), et considère que l'autorité du Livre des Actes est faible. Il considère manifestement que l'impôt mentionné dans le Livre des Actes est l’impôt/taxe ou le recensement de Quirinius lors de son accession au poste de Légat de Syrie en l’an 6 EC. Il est intéressant de noter que les fils de Judas le Galiléen, Jacques et Simon, ont reçu l’ordre d’être crucifiés par Tibère Julius Alexandre (46 - 48 ? EC), successeur de Fadus.

 

Il est tout à fait possible que le Livre des Actes fasse référence à la taxation de l’an 6 EC, mais cette taxation n'est pas la même que celle à laquelle Luc fait référence à la naissance de Jésus.

 

Une harmonie complète se dégage cependant si la date du premier recensement général ordonné par Auguste et exécuté en Orient par Quirinius est de l’an 12 AEC ou même 8 AEC. Christ a alors 39 ou 35 ans lors de son baptême, c'est-à-dire qu'il est encore trentenaire. Il y a donc huit ou quatre ans entre sa naissance et la mort d'Hérode. Cela permet aux recherches, à la fuite en Égypte, aux frustrations et aux problèmes de la famille d'Hérode, aux querelles de succession et à d'autres préoccupations qui ont conduit à la tuerie de la noblesse judéenne au cours de l’année 5/4 AEC et ne présente aucune difficulté quant à l'harmonie des trois références bibliques. Curieusement, les préoccupations familiales et successorales d'Hérode, ainsi que les mensonges et les trahisons de sa progéniture, ont commencé vers l’an 12 AEC, entamant ce que les historiens considèrent comme la troisième et dernière phase de son règne.

 

La version de Tertullien jette une certaine lumière sur la question, bien qu'il se contredise.

 

Dans son traité Contre Marcion, Tertullien dit que la preuve historique était que Christ est né lorsqu’un recensement a été effectué en Judée par Sentius Saturninus (Adv. Marc. IV, 19, 10 ANF III, p. 378). Luc (chap. 2) dit que l'agent en Judée était (Sulpicius) Quirinius. Tertullien mentionne à nouveau Saturninus dans De Pallio 1. Cette déclaration de Tertullien est pondérée avec celles de Sanclemente et d'autres qui ont supposé que Saturninus était gouverneur de Judée au moment de la naissance de Christ, et ont placé la date à 747 A.U.C. (Anno Urbis conditae). Tertullien est incohérent et, dans Adv. Jud. VIII, il donne prétendument l’an 751 A.U.C comme l'année de la naissance de Christ.

 

Ce qu'il dit, c'est que Christ est né la quarante et unième année de l'Empire d'Auguste, alors qu’il régnait déjà depuis xx et viii (28) ans après la mort de Cléopâtre (51-30 AEC). Selon le texte de Tertullien, Auguste aurait survécu après la naissance de Christ pendant xv (15) années. (Il totalise de manière incorrecte 437 ans et 6 mois après Darius).

 

César a été tué en mars 44 AEC et Octavien est retourné à Rome pour lui succéder en l’an 42 AEC. Ainsi, 56 ans à partir de l’an 43/2 AEC nous amènent à 14 EC, l'année de sa mort.

 

On considère qu'Auguste a régné 44 ans et est mort en l’an 14 EC. Cependant, cela correspond au renversement de Marc Antoine et Cléopâtre. Tertullien dit qu'il a gouverné 56 ans. Ainsi, selon ce récit, Christ serait né au cours de la 41e année de son règne et 28 ans après la mort de Cléopâtre, c'est-à-dire en l’an 2/1 AEC, plus de deux ans après la mort d'Hérode - ce qui est bibliquement impossible. Son récit dans Adv. Marcion situe la naissance de Christ en l’an 6/5 AEC. Il faudrait donc qu’elle ait eu lieu à la toute fin même des fonctions de gouverneur de Saturninus, même si nous faisons des hypothèses quant à l'extension des dates en question jusqu'en septembre 7/6 AEC. Ainsi, Quirinius, qui se trouvait à l’époque à la frontière de la Syrie et de la Galatie dans la guerre contre les brigands Homonadenses ciliciens, doit avoir été envoyé par Saturninus en Judée pour ce recensement en l’an 6 AEC, et Christ serait né l'année suivante en 5 AEC, d'après les récits de Tertullien et de Luc dans les autres textes anciens. 

 

Sentius Saturninus a été le gouverneur de Syrie de l’an 744 à 748 (voir ANF, ibid. la note 3 de bas de page.) ou de l’an 10/9 à 7/6 AEC. Aug. W. Zumpt s'est donné beaucoup de mal pour prouver que Publius Sulpicius Quirinius était bien le gouverneur de Syrie à l’époque de la naissance de Christ. Le susdit scénario est donc le plus probable.

 

Josephus nomme Volumnius avec Saturninus (consul en l’an 19 AEC) (Jos. Ant. xvi, 9, 1 (280)). Cependant, dans Guerres des Juifs (I, 27, 1), il appelle Volumnius tou stratopedarchen et, dans I, 27, 2, il l'appelle epitropos. Ainsi, Schurer soutient (Vol. 1. p. 257) que Volumnius était un subordonné équestre de Saturninus et un procurateur de la province. Saturninus est également mentionné par Josephus dans Antiquités. xvi, 10, 8, (344) ; ii, 3 (368) ; xvii, 1, 1 (6) ; 2, 1, (24) ; 3, 2, (57). L'utilisation de Qurinius par Saturninus semble relever du même type de légat en ce qui concerne le recensement en Judée à cette époque. Schurer n'explore pas cette vue, une explication apparemment plus évidente. Les archives les mentionnent tous les deux, comme nous le voyons aussi avec Volumnius et Saturninus ci-dessus.

 

La mort d'Hérode joue un rôle important dans l'établissement de la dernière date possible pour la naissance de Christ, car nous savons, d’après Matthieu 2:12, que la visite des hommes sages (mages) s’est terminée par le retour des mages dans leur propre pays par une route/itinéraire différent, afin d’éviter de revenir vers Hérode. Joseph a été averti en rêve par l’ange du Seigneur de partir en Égypte, comme nous le lisons dans Matthieu 2:13-16 :

 

13 "Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu'à ce que je te parle ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr ".

 

14 Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte.

 

15 Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : J'ai appelé mon fils hors d'Égypte.

 

16 Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, selon la date dont il s'était soigneusement enquis auprès des mages. (LSG)

 

Par conséquent, la période de la visite des hommes sages et de la naissance probable attendue de Christ s’étendait jusqu'à deux ans avant le massacre de Bethléem. Cet aspect peut être reflété par Josephus dans son récit de l'exécution des principaux hommes de Juda par Hérode dans la période précédant sa mort.

 

Il est certain que ce récit intervient plusieurs mois avant la mort d'Hérode - et probablement sur une période de deux ans - de sorte que Christ est probablement né dans les deux ans qui ont précédé l'action rapportée à Bethléem, à un moment bien antérieur à la mort d'Hérode.

 

Si l’on inclut la fuite en Égypte, la période concernée ne pouvait être inférieure à un an. Les historiens attribuent la mort d'Hérode à la période du 1-14 Nisan de l’an 4 AEC (entre le 28 mars et le 10 avril) pour les raisons suivantes :

1. Les deux successeurs d'Hérode sont Archelaus et Antipas.

 

Archelaus, d'après Dio IV 27.6, a été déposé par Auguste en l’an 6 EC dans la dixième année de son règne (également Antiq. des Juifs XVII 13,2 (342) de Vita 1 (5)) corrigeant la déclaration précédente de B.J : iil.3 (iii) indiquant la neuvième. (C'était pendant le consulat d'Aemilius Lepidus et de L. Arvuntius). Il a donc commencé son règne en l’an 4 AEC.

 

Antipas a été déposé par Caligula au cours de l'été de l’an 39 EC. Comme il existe des pièces de monnaie datant de la 43e année de son règne, son règne a donc commencé en 4 AEC.

 

2. D'après la comptabilité de Josephus , les périodes de temps, comme le suggère la Mishnah, vont de Nisan à Nisan pour les années de règne et les années partielles, c'est-à-dire que les parties antérieures à Nisan sont comptées comme des années complètes ; Schurer situe donc la mort d'Hérode entre le 1er et le 14 Nisan de l’an 4 AEC.

 

Peu de temps avant la mort d'Hérode, il y a eu une éclipse de Lune. Cette éclipse est mentionnée par Josephus (dans A. des J., Livre xvii, chap. 4). Il y a deux éclipses calculées pour cette période, une en l’an 5 AEC et une en l’an 4 AEC. L'éclipse en l’an 4 AEC a été le 13 mars, ce qui correspond à ce que rapporte Josephus. Josephus rapporte que le Grand Prêtre Matthias, a été remplacé par Joseph, le fils d'Ellemus, comme Grand Prêtre (en raison d'une impureté rituelle due à un rêve). C'était le jour d'un jeûne des Juifs. Le jeûne d'Esther tombait le 13 mars en l’an 4 AEC, ce qui coïncide avec l'enregistrement de l'éclipse. Il n'y a aucune trace d'éclipse en 3 ou 2 AEC, et ce n'est qu'en 5 AEC, le 15 septembre, et en 1 AEC, le 9 janvier, que des éclipses de Lune ont été visibles à Jérusalem. Hérode est mort peu de temps après cette éclipse et avant la Pâque de l’an 4 AEC. La traduction Marcus de Josephus contient plus de notes sur cette section que la traduction Whiston et elle est plus utile. Schurer, en tout cas, en parle en détail dans son ouvrage History (Histoire) (Vol., 1, pp. 326-328).

 

Si l’on tient compte de la période de deux ans des Mages dans Matthieu 2, Christ n'a donc pas pu naître plus tard que la Pâque de l’an 6 AEC. Lorsque Joseph est revenu de l'Égypte, Archelaus régnait en Judée. Le retour de l'Égypte aurait donc eu lieu au cours de la première année du règne d'Archelaus, c'est-à-dire en l’an 4 AEC.

 

Nous savons par Luc que Mariam, appelée à tort Marie, est montée à Jérusalem après sa purification selon la Loi avec Joseph pour présenter l'enfant au Seigneur et offrir le sacrifice habituel (Luc 2:22-24). Cette démarche a précédé la fuite en Égypte. Luc ne mentionne pas la fuite en Égypte ; il indique simplement qu'ils sont retournés à Nazareth. La période de purification d’un enfant mâle est de 40 (+1) jours (8 à la circoncision et ensuite trente-trois jours) (Lév. 12:1-4) (voir le document La Purification et la Circoncision (No. 251)).

 

Par conséquent, Christ n'aurait pas pu naître plus tard que le 4 février de l’an 4 AEC, même si Joseph était parti pour l'Égypte le jour de la mort d'Hérode. Ce qu'il n'a manifestement pas fait, car il n'y avait aucune perspective de sa mort lorsqu’ils sont partis, et Joseph a vécu en Égypte jusqu'à ce qu'un Ange du Seigneur lui apparaisse à la mort d'Hérode. Il est clair que Christ n'a pas pu naître en l'an 4 AEC, et que deux années se sont écoulées entre la date de la taxation et la période de deux ans entre la venue des Mages et la mise à mort à Bethléem. Cette période, ainsi qu’une fuite en Égypte avant la mort d'Hérode, indique qu'il est peu probable que Christ soit né après la Pâque de l’an 6 AEC. Les années de recensement sont donc les seuls autres indices majeurs.

 

En raison de la mort d'Hérode avant la Pâque de l’an 4 AEC, Christ ne pouvait pas avoir eu moins de 31 ans, et au vu des autres informations bibliques, il est probable qu'il avait au moins 35 ou 39 ans. Pour qu'il ait eu moins de 31 ans, il aurait fallu qu'il soit né en l’an 6 EC, et la traduction signifierait la troisième décennie, c'est-à-dire le milieu de la vingtaine, mais cela est impossible, car cela contredit un Évangile et l'exigence d'avoir 25 ans pour entrer au service du temple et d'avoir trente ans pour enseigner.

 

La date probable la plus ancienne est l’an 8 AEC, soit au dernier recensement complet avant la mort d'Hérode, ce qui fait que Christ avait 35 ans au début de l'an 27/8 EC.

 

Il est toutefois possible que Quirinius ait ordonné un recensement complet en l’an 12 AEC afin d’établir le contrôle de la Galatie, de la Cappadocie et de la Syrie dans la guerre contre les Brigands, puisque les brigands avaient également opéré auparavant à partir de la Trachonitis lorsque Auguste l'a confié à Hérode en l’an 24/23 AEC. Il se pourrait bien qu’il ait exercé le plein commandement militaire de la région jusqu'à ce que M. Titius devienne légat de Syrie.

 

Il pourrait également l'avoir fait à titre de commandant militaire sous le légat Saturninus et devant Varius en l’an 8/7 ou 7/6 AEC, dans le cadre du recensement général ordonné par Auguste.

 

Les historiens Gerlach, Quandt et Hahn expliquent les affirmations de Zumpt par le fait que Quirinius a été envoyé en Syrie avec Quinctilius Varus (6-4 AEC) en tant que légat extraordinaire, et qu'il a entrepris le recensement en tant que tel (voir aussi Schurer, vol. 1, p. 424). Ainsi, selon cette vue, il est arrivé en l’an 6 AEC au moment où Varus a remplacé Saturninus.

 

Sanclemente a présenté une telle vue en avançant que Quirinius a été envoyé en Syrie comme légat spécial doté d’une autorité supérieure à celle du légat syrien de l’époque, à savoir Saturninus.

 

Schurer suppose (ibid.) que les paroles de Luc, selon lesquelles il avait le commandement suprême, signifient précisément : quand il était le gouverneur de Syrie. Cependant, il se peut qu’il ait effectivement eu le commandement suprême des forces en Asie Mineure pour la guerre contre les Homonadenses, et qu’il ait eu le commandement militaire de la Galatie et de la Syrie. Cette explication permet à tous les récits d'être en harmonie. L’opinion de tous les historiens est qu'il a eu ce commandement en l’an 6 AEC, à la fin du règne de Saturninus et avant ou au début du règne de Varus. On peut donc affirmer que le recensement a été ordonné dans la dernière moitié de l’an 6 AEC et que sa mise en œuvre a nécessité une bonne partie de l’an 5 AEC.

 

En l’an 23 AEC, Auguste a envoyé en Syrie M. Agrippa, son ami intime et conseiller, et en l’an 21 AEC, son gendre. Son titre était celui de Député de César au-delà de la Mer Ionienne (Josephus, A. des J. XV 10.2) et il possédait des pouvoirs expansifs supérieurs à ceux d’un Légat ordinaire. Il ne se rendit cependant pas sur l'île de Lesbos à Mytilène de l’an 23-21 AEC. Il est retourné à Rome où il s’est occupé de l’Occident pendant quatre ans. En l’an 16 AEC, il est retourné en Orient où il est resté jusqu'en l’an 13 AEC, et il a exercé son pouvoir officiel par l’intermédiaire de Légats. La personne qui exerçait réellement le pouvoir en Orient, et en particulier en Syrie, est inconnue, mais étant donné le commandement militaire de Quirinius et son élévation au rang de Consul en l’an 12 AEC, il est très probable qu'il a exercé le commandement militaire jusqu'à ce que M. Titius prenne le contrôle de la Syrie, et nous savons qu'il l’avait fait en l’an 10 AEC, puisque Josephus le mentionne comme Gouverneur au moment de la querelle entre Hérode et ses fils. Cette querelle et les conflits de succession postérieurs de la famille d'Hérode pourraient bien avoir été déclenchés par la naissance de Christ, ou même sa naissance prédite, selon la prophétie, car il existe de nombreuses preuves parmi les communautés religieuses de l'attente du Messie d'Aaron.

 

La naissance de Christ, aussi tôt que l’an 12 AEC, serait encore parfaitement correcte dans le cadre de tous les documents connus et des Évangiles, et une autre possibilité d’activités en l’an 8 AEC ne peut pas être écartée.

 

On sait qu'aucun recensement n'a été ordonné en l’an 6 AEC ou 5 AEC. Les informations de Luc sont assez précises. Le recensement peut très bien avoir été conforme aux exigences d'Auguste, surtout au vu des problèmes en Galatie-Pamphylie, en Syrie et en Judée. Toute tentative d'affirmer dogmatiquement que Christ avait 30 ans lors de son baptême produit des conflits inutiles dans les Évangiles et la Bible en général.

 

Pour déterminer quand Christ a été baptisé et, à partir de là, quand il a commencé son ministère, et quelle était la signification du moment choisi pour ce ministère, nous devons commencer par le ministère de Jean le Baptiste.

 

Nous savons, d’après Luc 3:1, que Jean ‘a commencé à prêcher durant la quinzième année du règne de Tibère’, ce qui ne peut pas avoir commencé avant le mois d’octobre de l'an 27 EC, si l’on utilise le Calendrier Civil en vigueur en Orient. Tibère a commencé à régner le 17 septembre 14 EC, et on obtient l'an 27 EC seulement si le mois de septembre est compté comme la première année et que la deuxième année commence en octobre 14 EC. La 15e année commence alors en octobre 27 EC. L'appel de Jean au repentir commence probablement au Jour des Expiations de cette année-là et se poursuit jusqu'à la Pâque de l’an 28 EC, date à laquelle il est arrêté. Nous savons que Christ a été baptisé quelque temps après octobre de l’an 27 EC et avant la Pâque de l’an 28 EC.

 

Le baptême de Christ a précédé le début officiel de son ministère et un certain nombre d'activités ont eu lieu après son baptême, avant le début de son ministère lors de l'emprisonnement de Jean le Baptiste.

 

D'après Luc 3:21, nous savons que Christ n’était pas parmi les premiers à être baptisés par Jean, mais qu'il a plutôt été baptisé après la majorité ; par conséquent, son baptême a eu lieu quelque temps après octobre de l’an 27 EC, peut-être bien après l’an 28 EC.

 

La séquence de temps à partir de son baptême comprend le jour de ce baptême, puis un jeûne de 40 jours et 40 nuits. Il retourne ensuite vers Jean le Baptiste et recrute ses disciples sur 3 jours (Jean 1:35-45). Le troisième jour, il a exécuté le miracle de l'eau changée en vin aux noces de Cana (Jean 2:1). Il est ensuite allé à Capernaüm où il n'est demeuré que "peu de jours" (Jean 2:12). Puis la Pâque était proche.

 

Par conséquent, la période entre le baptême de Christ et la Pâque de l’an 28 EC a couvert un minimum absolu de 44 jours, plus ‘quelques jours (disons 6). D'après le texte de Luc, chapitre 3, nous voyons que son baptême et la tentation dans le désert ont tous eu lieu avant sa déclaration, au moment des Expiations, de l'Année Acceptable du Seigneur. Par conséquent, la date de la Quinzième Année de Tibère doit être calculée à partir du 1 Abib, selon les années des Rois, et non à partir de Tishri.

 

Ainsi, son âge au moment de son baptême était de 31 ans au minimum absolu et probablement plus.

 

Le chapitre 4 de Matthieu nous apprend que Christ n'a commencé à prêcher qu’après l'emprisonnement de Jean le Baptiste, lorsqu’il s'est déplacé à Capernaüm (vv. 12-13). Le verset 17 indique spécifiquement : "Dès ce moment, Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche". La séquence des versets 18 à 22 indique que Pierre, André, Jacques et Jean ont été appelés après l'emprisonnement de Jean le Baptiste, mais il s’agit d’une disposition harmonieuse du déroulement de l'histoire pour aider la séquence du verset 23. Cette séquence est présente dans Marc 1:14-20 et le verset 21 suit l'entrée à Capernaüm.

 

Nous savons par Jean 2 que Jésus a exécuté le miracle de l'eau changée en vin avant le début de son ministère (voir Jean 2:4). Son "temps (ou heure) n'était pas encore venu" ; ses disciples étaient présents avec lui et cela avant sa visite à Capernaüm.

 

De Jean 1:35, nous savons qu'André, le frère de Pierre, était un disciple de Jean et qu'il est allé suivre Christ. Il a amené Pierre à Christ en lui disant qu'il avait trouvé le Messie (Jean 1:41), qui l'a appelé Pierre (Céphas). Matthieu 4:18-22 et Marc 1:14-20 sont donc des simplifications du récit détaillé de l'appel des premiers disciples. Il est plus probable, d’après Jean, qu'ils avaient effectivement été appelés et vraisemblablement baptisés avant ce point, et qu’il s’agissait d’une convocation qui commençait le travail réel.

 

Jean 2:22 montre qu'après les noces de Cana en Galilée, Jésus et ses disciples sont allés en Judée, où il a passé quelque temps avec eux et baptisé, bien que lui-même ne baptisait pas (Jean 4:2). Jean le Baptiste baptisait aussi à l'Énon, près de Salim, et cela à proximité de la Pâque de l'an 28 EC (Jean 2:13).

 

Moffatt place cette section dans une séquence transposant Jean 3:22-30 entre Jean 2:12 et 13, car Jean n'avait pas encore été jeté en prison dans cette section ; mais comme Jésus a commencé à accomplir des miracles le jour de la Pâque, il en déduit que Jean était emprisonné à ce moment-là. Matthieu insiste sur le fait que Christ n’a commencé à prêcher qu'après l'emprisonnement de Jean. En effet, Christ n’a pas pu commencer à prêcher avant la Pâque de l’an 28 EC, sinon les Évangiles sont en désaccord et la Parole de Dieu est compromise.

 

Le texte autorisé de l'Évangile de Jean, lorsqu'il est pris dans l’ordre, indique que Christ est entré dans le Temple à la Pâque de l’an 28 EC, en accomplissant des miracles, puis s'est retiré dans la campagne de Judée où ses disciples ont baptisé tandis que Jean baptisait à l'Énon. Le texte autorisé démontre donc que les prêches réels de Christ ont duré pendant moins de deux ans, à partir de la Pâque de l’an 28 EC.

 

Christ a prêché jusqu'à la Pâque de l’an 30 EC, où il a été arrêté et crucifié. Il est mort en fin d'après-midi du 14 Nisan/Abib, qui tombait le mercredi, 5 avril 30 EC. La date supposée du 25 avril de l’an 31 EC est trop tardive, et la Pâque n’était pas tombée aussi tard depuis de nombreux siècles (voir le document Le Moment de la Crucifixion et de la Résurrection (No. 159)).

 

Cela serait cohérent avec la séquence du Signe de Jonas puisque Jonas n'a pas commencé à prêcher avant son entrée à Ninive, lors du premier jour de son voyage. Jonas a prêché à Ninive pendant un peu moins de trois jours complets, et Ninive a eu quarante jours pour se repentir et s'est repenti. Juda a bénéficié d’un peu moins de trois ans du ministère de Jean le Baptiste (égal au premier jour de voyage à Ninive) et de deux ans du ministère de Christ sur le principe d'un an pour un jour (égal à deux jours). Selon le même principe, Juda a eu 40 ans pour se repentir. Ils ne l'ont pas fait et ils ont été détruits aux Expiations de l’an 70 EC jusqu'au 1er Abib 71 EC, complétant ainsi le signe de Jonas dans sa deuxième phase (voir le document Le Signe de Jonas et l'Histoire de la Reconstruction du Temple (No. 013)).

 

L'affirmation selon laquelle le ministère de Christ a duré trois ans et demi est une affirmation postérieure et définitivement non scripturaire. Elle obscurcit les véritables signes du ministère de Christ et limite la compréhension correcte. Cette affirmation est centrée sur une autre fausse interprétation de l'Écriture relative à la construction du Temple et aux soixante-dix semaines d’années. En effet, cette doctrine insidieuse a vu le texte de Daniel 9:25 falsifié/altéré dans la Version Autorisée de la Bible pour donner un sens à cette période, à partir d'une date fictive du règne de Cyrus Macrocheir, appelé Artaxerxès I par les Grecs.

 

Le Signe de Jonas est le seul signe donné au ministère de Christ. Il ne se limite pas aux trois jours et trois nuits dans le tombeau et à la résurrection, mais englobe l’ensemble du plan entier de la construction du Temple et les soixante-dix semaines d’années. La vision d'Ézéchiel au chapitre 1 et la séquence des quatre chérubins lui confèrent une signification supplémentaire. La période des Jubilés permet la période des Avènements du Messie d'Aaron et du Messie d'Israël, dans le prolongement du Signe de Jonas.

 

 

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