Christian Churches of God

[127B]

 

 

 

Déformation par les Binitaires et les Trinitaires

de la Théologie de la Divinité des Premiers Temps

 

(Édition 1.0 20090213-20090213)

 

 

 

Certains partisans Binitaires et Trinitaires utilisent incorrectement les premiers écrits de l'Église pour affirmer que l’Église Primitive était Binitaire ou Trinitaire. De telles opinions sont connues et admises comme étant incorrectes par des universitaires responsables, mais ces apologistes persistent dans cette fabrication.

 

 

 

 

Christian Churches of God

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(Copyright © 2009 Wade Cox)

(Tr. 2009, 2020, rév. 2020)

 

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Déformation par les Binitaires et les Trinitaires de la Théologie de la Divinité des Premiers Temps [127B]

 

 

Introduction

Certains partisans Binitaires et Trinitaires utilisent incorrectement les premiers écrits de l'Église pour affirmer que l’Église Primitive était Binitaire ou Trinitaire. De telles opinions sont connues et admises comme étant incorrectes par des universitaires responsables, mais ces apologistes persistent avec cette fabrication.

 

La raison en est que les croyances Binitaires et Trinitaires dépendent des conciles du IVe siècle pour leur validité. Le Christianisme Romain et Orthodoxe peut se reposer confortablement sur cette connaissance, mais le Protestantisme ne peut pas. Plus important encore, Herbert Armstrong a introduit une vision obscure et fausse de Christ, qui est passée d'une reconnaissance Unitarienne d'Eloah dans les cours d'Étude Biblique à une position qui était en fait logiquement Dithéiste. En évitant l'accusation d'hérésie Dithéiste, ces idolâtres commettent l'erreur de glisser dans le Binitarisme et sont alors forcés de compter et de s’appuyer sur la pseudoscience ou érudition Trinitaire pour défendre leurs arguments.

 

La Théologie des Premiers Temps

Dans le document d’étude La Théologie de la Divinité des Premiers Temps (No. 127), on y a montré ce que la position initiale était au cours des deux premiers siècles et comment elle est devenue Modaliste puis Binitaire à partir du début du IVe siècle et du Concile de Nicée, puis finalement Trinitaire à partir de l'introduction au Concile de Constantinople en 381 et de la ratification au Concile de Chalcédoine après 451.

 

La première utilisation du mot Trias n'est pas apparue avant 180 EC (Ère Courante) dans l'œuvre de Théophile d'Antioche, tel que mentionné dans le document d’étude #127.

 

La position à Rome à partir du milieu du deuxième siècle est obtenue de Justin Martyr, et celle de Smyrne est obtenue à partir d'Irénée (Irenaeus) de Lyon, écrivant à la fin du deuxième siècle vers 195, et aussi à partir d’Hippolyte. Les écrits de Polycarpe sont trop peu nombreux pour traiter de la position de façon concluante, mais ceux des deux disciples formés à Smyrne sont déterminants. En citant à partir de la Partie I du document d’étude 127, nous voyons la position de Justin :

 

Justin

Notre enseignant de ces choses est Jésus Christ, qui est aussi né à cette fin, et qui a été crucifié sous Ponce Pilate, procureur de la Judée, au temps de César Tibère ; et que nous Lui rendions raisonnablement un culte, ayant appris qu'Il est le Fils du vrai Dieu Lui-même, et Lui accordions la seconde place, et à l'Esprit prophétique la troisième, nous le prouverons. Car ils proclament que notre folie consiste en ceci, que nous donnions à un homme crucifié une seconde place au Dieu immuable et éternel, le Créateur de tout ; car ils ne discernent pas le mystère qui s’y trouve, auquel, comme nous vous le démontrons clairement, nous vous prions d’en tenir compte (Apol., I, xiii).

 

Et le premier pouvoir après Dieu le Père et Seigneur de tous est la Parole [ λογος ou logos], qui est aussi le Fils. (Apol., I, xxxii).

 

Il est donc incorrect de comprendre l'Esprit et la puissance de Dieu, comme autre chose que la Parole [ λογος ou logos], qui est aussi le premier-né de Dieu. (Apol., I, xxxiii).

 

Ainsi, Justin conçoit le Logos comme une émanation de Dieu qui est capable d'individualisation pour embrasser le concept de l'Esprit en général et de Christ en particulier. Il dit cependant :

Mais autant Lui [Dieu] que le Fils (qui est sorti de Lui et nous a enseigné ces choses, et la multitude des autres bons anges qui Le suivent et sont faits à Son image), et l'Esprit prophétique, les connaissant en raison et en vérité, et déclarant sans réticence à quiconque souhaite apprendre, comme on nous a enseignés.

 

Donc, les anges étaient aussi considérés comme étant conformes à l'image de Dieu. Justin identifie clairement Christ comme étant l'Ange de la Présence au Sinaï qui a donné la Loi à Moïse (First Apol., Ch. LXIII). Selon les chapitres 13, 16 et 61, Justin ne préconisait pas l'adoration des Anges (voir également la note 3 de bas de page à l’ouvrage ANF, Vol. 1, p. 164).

 

Le terme adoration est dérivé de ce terme à Apocalypse 3:9 basé sur proskuneo, à savoir προσκυνησουσιν ou proskunesoosin (Marshall), signifiant ils se prosterneront devant les élus de l'Église de Philadelphie. Ainsi, le terme ne signifie pas adorer les anges ou Christ, mais de montrer l’obéissance par la prosternation du corps ; autrement dit, rendre hommage. Ainsi, les entités en question reçoivent l’hommage en leur qualité de membres de l'Armée loyale de Dieu. L'ange a dit à Jean de s'abstenir de le faire, mais plutôt d’adorer Dieu (Apo. 22:9). Ainsi, les élus adorent uniquement Dieu. Justin se réfère au fait de rendre hommage et non pas d’adorer.”

 

La position préconisée par Justin était celle de l'Église Romaine, à peu près vers l’an 155 EC.

 

Il a tenu la croyance claire que Christ et toute l'Armée étaient des produits de la création du Père ; tous ont été faits de la même façon et sous la même forme comme l’a été Christ. C'est le message clair de la Bible que nous en reparlerons ci-après.

 

L'erreur de l'adoration de Christ qui semble s’être infiltrée à Rome a été trouvée dans l'Église à Colosse. Citant à partir du document d’étude #127 :

 

“Cette erreur s'est étendue en partie à l'Église à Colosse. L'adoration de l'Église Chrétienne se limite à Dieu et n'inclut même pas Christ, si ce n’est l'hommage dû en son rôle de contrôleur et de maître. Mais de manière importante, Justin étend le corps pour inclure l'Armée loyale. Il s’agit donc d’une meilleure approximation de la doctrine biblique selon laquelle l'Esprit est capable d'individualisation pour embrasser les élus qui deviendront theoi, comme Christ en est un des theoi subalternes à son theos, qui est Dieu le Père. Cependant, sur le plan biblique, il est le deuxième theos le plus élevé, en tant que Grand Prêtre (Souverain Sacrificateur).

 

Justin a été apparemment parmi l’un des premiers à introduire le culte du Dimanche (voir, From Sabbath to Sunday (Du Sabbat au Dimanche) de Bacchiocchi, p. 223 et suiv.), mais il est toujours resté un subordinationiste. Il avait des croyances antinomianistes particulières quant au Sabbat et son application aux Juifs comme étant une punition particulière. Ses opinions n'étaient pas soutenues par les Chrétiens à l'époque, et Bacchiocchi affirme que l'Église Chrétienne n'a jamais accepté une thèse aussi fausse (p. 225). Le fait d’affirmer que Dieu a établi la circoncision et le Sabbat uniquement à cause de la méchanceté des Juifs comme une marque de différenciation [ou signe distinctif], pour les mettre à part des autres nations et de nous, les Chrétiens, pour que les Juifs exclusivement puissent souffrir l’adversité (Dial. 16:1, 21:1 ; voir aussi Bacchiocchi, ibid.) rend Dieu coupable de grossière acception de personnes. Cela est contraire au sentiment total des confessions de la Réforme. Malgré cette erreur, son opinion de la Divinité est toujours subordinationiste. Cependant, il présente un raisonnement émanationniste qui semble accompagner cette approche antinomianiste. Comme nous l'avons vu, Justin niait cependant toujours la doctrine de l'Âme et du Ciel, comme étant non-chrétienne, et provenant des cultes des mystères.

 

Le terme que Justin a appliqué à Christ en tant que l'Ange de Dieu qui a donné la Loi à Moïse était la position de la Bible et ce, basée sur 1Corinthiens 10:4 (voir aussi le texte L'Ange de YHVH (No. 024)).

 

Irénée maintenait aussi cette position Subordinationiste identificatrice du Christ et de Dieu. Les elohim qui étaient fils étaient appelés elohim mais le Père seul était l’Unique Vrai Dieu, le Ha Elohim. L'article défini a été utilisé à propos de Lui seul, malgré les prétentions des Catholiques Romains concernant 1Jean 5:20. Nous voyons l'utilisation de l’expression “Seul Vrai Dieu” en distinction de Christ dans les écrits de Jean (17:3)

 

Irénée dit à propos de Dieu :

Car Il a commandé, et ils ont été créés ; Il a parlé, et ils ont été faits. À qui donc a-t-Il commandé ? La Parole, sans doute, par laquelle dit-Il, les cieux ont été établis et toutes leurs puissances par le souffle de Sa bouche [Ps. 33:6].

(Adv. Haer., III, viii, 3).

 

Irénée soutenait que :

… Il est clairement prouvé que ni les prophètes ni les apôtres n'ont jamais vraiment appelé un autre Dieu, ou appelé Seigneur, sauf le vrai et unique Dieu.... Mais les choses établies sont distinctes de Celui qui les a établies et ce qui a été fait de Celui qui les a faites. Car Il est Lui-même incréé, étant sans commencement ni fin, et manquant de rien. Il est suffisant à Lui-même et bien plus encore, Il accorde à tous les autres cette chose même, à savoir l'existence ; mais les choses qui ont été faites par Lui (ibid.).

 

Irénée a étendu ici la capacité de devenir Dieu (theos ou elohim) au Logos, ici distinct des autres choses établies (ibid.). Il avait déjà établi la position de Dieu et du Fils, ainsi que celle de ceux de l'adoption comme theoi ou elohim, et de tous les fils de Dieu dans le Chapitre vi, du Livre III.

Donc, ni le Seigneur, ni l'Esprit Saint, ni les apôtres, n'ont jamais appelé Dieu, de façon définitive et absolue, celui qui n'était pas Dieu, à moins qu'il ne soit vraiment Dieu ; et ils n'auraient pas non plus appelé personne en sa propre personne, Seigneur, sauf Dieu le Père qui règne sur tout, et Son Fils qui a reçu de Son Père la domination sur toute la création, comme le dit ce passage: Le Seigneur a dit à mon Seigneur, Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied [Ps. 110:1]. Ici [l’Écriture] représente le Père s'adressant au Fils ; Celui qui lui a donné l’héritage des païens, et lui a soumis tous Ses ennemis...

 

Irénée a continué en déclarant que l'Esprit Saint a appelé Seigneur autant le Père que le Fils ici. Il a affirmé que c'était Christ qui a parlé avec Abraham avant la destruction de Sodome et qui avait reçu le pouvoir [de Dieu] de juger les Sodomites pour leur méchanceté. Et ce [texte qui suit]

déclare vraiment la même vérité : "‘Ton trône, O Dieu’ est pour toujours et à jamais ; le sceptre de ton royaume est un sceptre juste. Tu as aimé la justice et détesté l'iniquité : c'est pourquoi Dieu, Ton Dieu t'a oint" [Ps. 45:6]. Car l'Esprit les désigne tous les deux par le nom de Dieu [theos ou elohim] - autant Celui qui est oint comme Fils que Celui qui oint, c'est-à-dire le Père. Et de nouveau : "Dieu se tenait dans la congrégation des dieux, il juge parmi les dieux" [Ps. 82:1]. Il se réfère [ici] au Père et au Fils et à ceux qui ont reçu l'adoption ; mais ceux-ci sont les membres de l'Église car elle est la synagogue de Dieu, que Dieu – c'est-à-dire le Fils Lui-même - a réunie par Celui même de qui Il parle de nouveau : "Le Dieu des dieux, le Seigneur a parlé et a appelé la terre" [Ps. 50:1]. Qui est signifié par Dieu ? Celui de qui Il a dit, "Dieu viendra manifestement, notre Dieu, et Il ne gardera pas le silence" [Ps. 50:3] ; c'est-à-dire le Fils qui a été manifesté aux hommes et qui a dit, "je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas" [Esaïe. 65:1]. Mais de quels dieux [parle-t-il] ? [De ceux] à qui Il a dit, "j'ai dit, Vous êtes des dieux et tous les fils du Très Haut" [Ps. 82:6]. À ceux-là, sans doute, qui ont reçu la grâce de "l'adoption, par laquelle nous crions Abba Père" [Rom. 8:15] (Against Heresies (Contre Hérésies), L. III, ch. vi, ANF, Vol. I, p. 418-419).

 

L'Église a clairement bien compris l'utilisation des termes dans les Psaumes et que cette utilisation du terme "Dieu" par rapport à Christ était celui d'une entité subalterne. Ces deux Psaumes auxquels il fait référence ici sont examinés dans les documents d’étude Le Psaume 45 (No. 177) et Le Psaume 110 (No. 178).

 

En continuant du document d’étude #127, nous voyons que :

Il ne fait aucun doute qu'Irénée avait une vue subordinationiste de la Divinité et qu'il étendait le terme Dieu (comme theoi ou elohim) pour inclure le Fils et ceux de l'adoption également. Il semble indiquer ici que Christ a rassemblé les élus, alors que nous savons d'après les Écritures que c'est Dieu qui donne les élus à Christ afin qu'ils soient rassemblés (Jean 17:11-12 ; Hébreux 2:13 ; 9:15). L'utilisation exclusive du terme aux élus physiques peut être incorrecte compte tenu de l'application d'Irénée dans ce cas. L'Armée loyale est aussi incluse dans le conseil selon la compréhension d'Apocalypse 4 et 5. De ce fait, l'Armée loyale est aussi l'Ecclesia de Dieu. Il ne fait aucun doute que le terme elohim ou theoi a été vu comme s'étendant à l'Église et que c'était la compréhension de l'Église du premier siècle, autant de Jean que de Polycarpe, qui a enseigné à Irénée, et jusqu’au deuxième siècle et aux siècles suivants.

 

Cela a toujours été compris historiquement comme étant le Conseil des Elohim qui sont les fils de Dieu. Irénée s'arrête brusquement dans la citation qui déclare clairement qu'il [christ] a été oint avec l'huile de joie au-dessus de ses compagnons, en indiquant de ce fait la même origine et la même égalité avec l’Armée. Il mettait cependant l’accent sur le statut des élus physiques et il n’était pas concerné dans le texte avec l'Armée. Nous discuterons de cet aspect plus tard.

 

Nous voyons que l'Église, tant à Rome qu’en France au deuxième siècle, avait une vue subordinationiste de Christ. L'Église comprenait bien clairement à partir des textes du NT et en particulier dans Hébreux, que les Psaumes 45 et 110 faisaient référence au Christ. Elle comprenait aussi que Dieu, en tant que le Père de tous, était le Dieu de Jésus Christ. Il s'étendait en tant qu'Eloah ou l’Unique Vrai Dieu pour devenir Ha Elohim en tant que le centre d’un être étendu d’Elohim ou fils de Dieu.

 

La combinaison du concept grec de Gnosis a été introduite dans les écrits de Clément d'Alexandrie. À partir du document d’étude 127, nous lisons :

 

Clément d'Alexandrie dit de la même manière :

Car le Fils est la puissance de Dieu, comme étant la plus ancienne Parole du Père, avant la production de toutes choses, et Sa Sagesse. Il est alors correctement, à juste titre, appelé l'Enseignant (Maître) des êtres formés par Lui.

Or, l'énergie de l'Éternel fait référence au Tout-Puissant ; et le Fils est, pour ainsi dire, une énergie du Père ("Strom"., VII, ii, P.G., IX, 410).

 

Clément, cependant, a compris que le destin des élus était de devenir des dieux. Il disait cela en parlant du gnosis, qu'il considérait comme pouvant être atteint par l'homme dans une certaine mesure pendant son séjour sur la terre :

Mais il atteint son apogée après la mort du corps, quand l'âme du [gnoostikos] est autorisée à retourner vers son lieu d’origine où, après être devenu un dieu, il peut jouir, dans un repos complet et perpétuel, dans la contemplation 'face à face' de la plus haute divinité, avec les autres [theoi] (Clement of Alexandria A Study In Christian Platonism and Gnosticism de S. R. C. Lilla, Oxford, 1971, p. 142).

 

Nous voyons donc ici la combinaison du grec gnosis avec la doctrine primitive selon laquelle nous deviendrions des theoi ou elohim. Rien ne suggérait que Christ ou les autres theoi étaient égaux à cette plus haute divinité.”

 

Ce point de vue est important car le mauvais usage des premiers écrits porte sur cette application du terme elohim ou theoi.

 

Dans ses écrits contre Noetus, Hippolyte, l'associé d'Irénée qui est devenu l'évêque de la ville du port de Rome et qui a réprimandé les évêques et de Rome du IIIe siècle pour leur apostasie, a été très clair quant au fait que leur point de vue était simple. Au commencement, Dieu n'avait rien de contemporain avec Lui-même.

 

Maintenant, quelle partie du terme "contemporain " ces Binitaires, Dithéistes et Trinitaires ne comprennent-ils pas ?

 

Contemporain :

A.    adj ... 1. D'origine contemporaine 1622.  2. du même âge 1700  3. Existant en même temps 1704.  4. De durée coïncidente 1742. …

B.     sb. 1. Du même âge ou position 1656  2. Une personne ou une chose appartenant à la même période.

 

Quand les œuvres des Pères d’Avant Nicée (Ante Nicene Fathers) ont été traduites, le sens du texte était clair et aucun érudit ne prétend que le texte dit autrement. Ni Christ ni tout autre être n'était contemporain ou n’existait avec Dieu dès le commencement. Aucun ! Il était Un, Seul en Lui-même. Citation avec emphase ajoutée.

 

Hippolyte dit, et de façon très importante :

 

Maintenant, personne n'est ignorant que Noetus affirme que le Fils et le Père sont les mêmes. Mais il fait sa déclaration ainsi : "En effet, alors, le Père n’était pas né, Il était encore justement appelé le Père ; et quand il Lui a plu de se générer, ayant été engendré, Il est Lui-même devenu Son propre Fils, non celui d'un autre". Car, de cette manière, il pense établir la souveraineté de Dieu, alléguant que le Père et le Fils, ainsi appelés, sont une seule et même (substance), non pas un individu produit à partir d'un autre différent, mais Lui-même de Lui-même ; et qu'Il est appelé par le nom de Père et de Fils, selon la vicissitude du temps. (Hippolyte répète cette opinion dans son résumé, Livre X.) (Con. Noet, n. 14, "The Refutation of All Heresies", Livre IX, Ch. V, ANF, Vol. V, pp. 127-128) ;

 

Le premier et seul (Unique Dieu), Créateur et Seigneur de tous, n'avait rien de contemporain qui existait avec Lui,... Mais Il était Unique, seul en Lui-même. Par un exercice de Sa volonté, Il a créé les choses qui sont, qui n'avaient antérieurement aucune existence, sauf qu'Il a voulu les créer. Car Il est entièrement conscient de ce qui est sur le point d'avoir lieu, puisque la prescience est aussi présente en lui. (Hippolytus, ibid., X, XXVIII, p. 150).

 

Donc cette Déité solitaire et suprême, par un exercice de réflexion, a d'abord amené à l’existence le Logos; non pas la parole dans le sens d'être articulé par la voix, mais comme un raisonnement de l'univers, conçu et résidant dans l'esprit divin. Lui seul a produit à partir de choses qui existaient ; car le Père Lui-même constituait l'existence, et l'être né de Lui était la cause de toutes les choses qui sont produites. Le Logos était dans le Père Même, portant la volonté de Son géniteur, en étant familier avec l'esprit du Père.

Car simultanément avec Sa procession de Son géniteur, dans la mesure qu'Il est le premier-né de ce Géniteur, Il a comme une voix en Lui-même, les idées conçues par le Père. Et c’est ainsi que quand le Père a commandé au monde de venir à l'existence, le Logos a complété un à un chaque objet de la création, faisant ainsi plaisir à Dieu (Hippolytus, ibid., X, XXIX).

 

Christ, veut-il dire, la sagesse et la puissance de Dieu le Père, a construit Sa maison... (Fragment sur Proverbe 9:1, ANF, Vol. V, p. 175)

 

C'est avec cet auteur que nous voyons d’abord développée l'erreur selon laquelle Christ était la seule émanation du Père et que les autres éléments de l'Armée céleste sont des créations du Fils et qu'ils ne partagent ou ne participent pas de ce fait à la nature divine, comme le fait le Fils. Il s’agit là de l'erreur fondamentale sur laquelle la doctrine de la Trinité a commencé à être construite. Les elohim, comme il a été démontré à partir du contexte biblique, sont une Armée multiple de laquelle l'Agneau est le Grand Prêtre (Souverain Sacrificateur), mais il est l'un d'entre eux, en tant que camarade ou compagnon, même si toute la structure hiérarchique a été créée par lui ou en lui et pour lui (Colossiens 1:15).

 

Les saints deviennent également les compagnons de Christ, d'après Hébreux 3:14 et, par conséquent, frères de l'Armée (Apoc. 12:10) et cohéritiers avec Christ (Romains 8:17). Les cieux, toutes les choses mentionnées comme ayant été créées par le Fils, sont les structures spirituelles et physiques. C'est l'intention des références à Jean 1:3 concernant la création et à 1Corinthiens 8:6 concernant l'univers (τα παντα ou ta panta) et aux humains. Colossiens 1:15-17 alloue spécifiquement la création de toutes les choses visibles et invisibles. La création des trônes ou des seigneuries ou des dominations ou des autorités, à travers lui et pour lui, ne peut pas se référer au Conseil des Elohim. La création par Christ des seigneuries [autorités] (κυριοτητες ou kuriotetes) n'a pas rapport aux entités.

 

Si c'était le cas, cela impliquerait alors la création de Dieu qui est le kurios suprême. Nous avons donc affaire aux pouvoirs et non aux Êtres à savoir les trônes et la structure des cieux et leur gouvernement.

 

Éphésiens 1:22 et 3:9 montrent que c'est Dieu qui a créé toutes choses et les a placées sous les pieds de Christ et l'a fait chef de toutes choses pour l'Église. Cela a été fait afin que les chefs et les autorités dans les cieux comprennent, par l’intermédiaire de l'Église, la sagesse diversifiée de Dieu. Ces choses ont été faites pour démontrer que Dieu a grandement élevé (exalté) Christ (Phil. 2:10), ce que logiquement il n’a pas pu être toujours. Cependant, Dieu a utilisé Christ comme le leader (chef) et l'instrument principal de la création des âges (Héb. 11:3). Le monde a été créé à travers Christ (Héb. 1:2) qui reflète la gloire de Dieu et porte l’empreinte même de Sa nature (Héb. 1:3). Hébreux 2:10 fait référence à toutes les choses (τα παντα ou ta panta) qui constituent l'univers.

 

C'est avec l'hérésie de Noetus que nous voyons le Binitarisme/Trinitarisme provenant de l'adoration d'Attis/Adonis/Osirus émerger dans le Christianisme.

 

Hippolyte a essayé de faire la distinction entre Christ et les autres de l'Armée des elohim, mais il était absolument clair que Dieu et Christ n'ont jamais été coéternels ni ils n'étaient égaux. Sa démonstration consistait à expliquer le concept de prototokos tel qu’utilisé à propos de Christ. Christ était une création du Père par la génération de Son Esprit. La Bible est claire sur le fait que tous les fils de Dieu étaient des produits du Père et qu’ils sont tous d’une seule et même origine.

 

Les Fils de Dieu étaient le conseil des Elohim. Tout le monde a compris ce fait, depuis les prophètes jusqu’aux apôtres et aux anciens de la foi. Le théologien Jésuite Léopold Sabourin S.J a expliqué ce concept dans l'oeuvre The Psalms Their Origin and Meaning, Soc. Of St. Paul NY, 1974. (Imprimatur J.P. O’Brien Vicar General NY. Nihil Obstat Donald A. Panella, Censor Librorum, and Imprimi Protest by R.A.F. MacKenzie SJ, Rector, Pontifical Biblical Institute).

 

C'est un fait que les érudits [ou universitaires] Trinitaires eux-mêmes admettent que le Dieu Triune s’est superposé aux concepts Unitariens des Saintes Écritures. Ce processus a été expliqué dans l'Annexe des Dépositions de la Foi Chrétienne (A1). D’éminents théologiens Catholiques tels que C.M. LaCugna et d'autres expliquent comment le processus s’est produit et elle est citée dans l'Annexe.

 

Ce n'est pas comme si nous ne savions pas quel est le processus. Quiconque a lu la Bible et étudié les Récits "des pères" des Sept Conciles comprend le comment et le pourquoi de ce qui s’est produit. Les Catholiques Romains prétendent simplement qu'ils avaient le droit de le faire. De la même manière, ils revendiquent le droit de changer le Sabbat et les Nouvelles Lunes et les Fêtes. L'Église n'a jamais accepté cette affirmation.

 

Pour un autre examen des erreurs théologiques récentes dans les Églises de Dieu et ailleurs, voir aussi le document d'étude Le Binitarisme et le Trinitarisme (No. 076).

 

La Base de la Déformation

Comment alors les Binitaires et les Trinitaires justifient-ils leurs revendications concernant la coéternité et la coégalité de Dieu et de Christ alors que le rapport des documents historiques écrits est si clair ?

 

La réponse est qu'ils déforment les écrits des premiers pères et leur utilisation du terme "Dieu".

 

Ils extraient le terme en référence au Christ dans ses concepts subordinationistes du Psaume 45:6-7 et de Hébreux 1:8-9 et tentent de l'utiliser pour induire [transmettre] leurs erreurs non scripturales et tromper ceux qui ne sont pas instruits de l'histoire de la question.

 

Dans le mot  Dieu”, nous voyons les significations de l’Antique Teuton comme : Ce qui est invoqué ou ce qui est adoré par le sacrifice.

 

Dieu : II. Au sens Chrétien et Monothéiste, l’Unique Objet de l'Adoration Suprême : le Créateur et Maître de l'Univers.

 

C’est correct que le terme elohim a été utilisé pour désigner Christ (et d'autres) qui avait également un elohim qui était le Dieu de Christ.

 

Ce terme est utilisé et compris en Hébreu et en Grec et était écrit dans le Nouveau Testament de manière à transmettre ces mêmes distinctions hébraïques. Il s’ensuit comme la nuit suit le jour, que vous ne pouvez pas être co-égaux et coéternels à votre propre Dieu à moins que ce ne soit une idole. David pouvait l'appeler Seigneur, même s'il était son propre descendant, précisément parce qu'il avait une préexistence (voir le document d'étude La Préexistence de Jésus Christ (No 243). Cependant, Christ n'était pas coéternel avec son propre Dieu. Il n'a jamais été considéré comme étant coéternel ou égal à Dieu dans la Bible, que ce soit dans l’Ancien Testament ou le Nouveau Testament, et c'est une invention que d’affirmer qu'il dit ou indique ce concept. Tous les grands théologiens et érudits [universitaires] de la Bible admettent que la Bible est Unitarienne, y compris Calvin et Harnack, et le théologien Brunner admet ce fait.

 

Ainsi, sur quels textes ces auteurs fondent-ils leurs revendications ?

 

Un texte très utilisé est une œuvre faussement attribuée à Clément qui suit Linus et Cletus à Rome. Le problème est que nous ne sommes même pas sûrs que la Première Épître attribuée à Clément soit l'originale à laquelle Eusèbe fait référence (Eccl. Hist. lii, 16). Elle n'a pas émergé jusqu'à ce qu'elle ait été découverte avec le Manuscrit Codex A en 1628. Elle contient des récits fabuleux acceptés par l'auteur. Elle traite de la sédition. La soi-disant Deuxième Épître est une écriture pseudépigraphique connue, rédigée par un auteur bien plus tard connu sous le nom de Clément pour soutenir et étayer des vues postérieures. Quiconque a lu les œuvres sur l’ANF de Clément devrait connaître les faits en question. (Voir ANF, Vol. 1, pp. 2-3.) Premièrement, Clément n'est certainement pas Binitaire. Il s’agit en fait d’une structure Unitarienne.

 

Certains, comme Holmes, et les crédules qui veulent l'accepter, soutiennent l’affirmation fausse et risible que le soi-disant Second Clément est “le plus ancien sermon Chrétien complet qui ait survécu” (Holmes M.W., The Apostolic Fathers : Greek Texts and English Translations, 2nd ed. Baker Books, Grand Rapids, 2004, p. 102).

 

Aucun érudit [universitaire] de religion ne serait trompé par ces absurdités. Les Binitaires citent Holmes tout en sachant qu'il se réfère à une œuvre pseudépigraphique. Elle ne provient certainement pas du premier siècle ou du début du deuxième siècle, même si certains tentent de la faire précéder de Justin Martyr. La plupart la placent après Justin et essaient de la placer juste avant Athenagorus.

 

Cette fausse épître est ensuite citée en s'appuyant sur des textes vagues pour insinuer le Binitarisme. L'utilisation du terme "Dieu" est insinuée comme étant la preuve du Binitarisme anté-Nicéen.

 

Les termes par rapport à Dieu et à Christ sont les mêmes dans ce texte tel que c’est appliqué dans le Psaume 45:6-7 et Hébreux 1:8-9. Par exemple, l'utilisation des termes du texte :

Frères, nous devrions penser ainsi de Jésus Christ, aussi bien que de Dieu, comme “ Juge des vivants et des morts (un Sermon Antique Chrétien (dit 2Clement), 1:1. Holmes M.W. The Apostolic Fathers: Greek Texts and English Translations, 2nd ed. Baker Books, Grand Rapids, 2004, p. 107).

Ainsi donc, frères, si nous faisons la volonté de Dieu notre Père … (Un Sermon Antique Chrétien (2 Clément), 14:1. Holmes M.W. The Apostolic Fathers: Greek Texts and English Translations, 2nd ed. Baker Books, Grand Rapids, 2004, p.121).

 

Le fait de citer ce texte pour soutenir que l’Église Primitive était Binitaire, est une érudition pour le moins trompeuse ; c'est le moins qu'on puisse dire.

 

Robert M. Grant écrit (The Anchor Bible Dictionary, v. 1, p. 1061) :

Une ancienne épître Chrétienne transmise avec 1Clément dans le Manuscrit biblique Codex Alexandrinus (fin 4ème siècle) et le Manuscrit Codex de Jérusalem (1056) postérieur qui inclut le Didaché, ainsi que dans la version Syriaque. Elle n'a pas été écrite par le(s) auteur(s) de 1Clément et, en effet, ce n'est pas une lettre, mais un sermon sur la maîtrise de soi, le repentir et le jugement. Le sermon commence brusquement : "Frères, nous devons penser à Jésus Christ comme à Dieu, comme au juge des vivants et des morts ; et nous ne devons pas penser peu de notre salut." Le prédicateur dit à ses "frères et sœurs" qu'il est en train de leur lire une "requête" ou un "plaidoyer" (Grec enteuxis) pour "prêter attention à ce qui est écrit," c'est-à-dire aux Écritures Saintes qu'il cite fréquemment (ainsi que des citations à partir de "la parole prophétique," autrement inconnue, et quelque chose comme l'Évangile apocryphe des Égyptiens). Il se réfère lui-même "aux livres (c'est-à-dire, l'Ancien Testament) et aux apôtres" en tant qu'autorités (14.2).

 

Ainsi, le soi-disant 2Clement, trouvé un millénaire plus tard, fait clairement une distinction entre Dieu et le Christ, et attribue le jugement à Christ, ce qui est une simple affirmation biblique. Il ne s’agit pas d’un texte Binitaire et il est daté vers 130-160 EC au plus tôt et probablement postérieur (160-170). Il ne contredit ou n’annule certainement pas les déclarations claires des autres auteurs à Rome et à Lyon et à Ostia Attica.

 

Le texte peut être lu à l’adresse internet suivante : http://www.earlychristianwritings.com/2clement.html

 

On a fait appel à Polycarpe à Smyrne. Sa théologie a été enseignée à Irénée et à Hippolyte et elle est clairement Unitarienne.

 

L'Épître de Polycarpe est aussi clairement Unitarienne.

 

Dans son chapitre XII, qui était une exhortation aux diverses grâces, il dit :

Mais que le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, et Jésus Christ lui-même qui est le Fils de Dieu, et notre Grand Prêtre [Souverain Sacrificateur] éternel, vous exhorte dans la foi et la vérité, et en toute humilité, douceur, patience, endurance, tolérance et pureté ; et qu’ils vous accordent beaucoup et une part parmi ses saints, et à nous avec vous, et à tous ceux qui sont sous le ciel, qui croiront en notre Seigneur et en Son Père, qui l'a ressuscité des morts (cf. Galates. 1:1, cf. ANF. Vol.1, pp. 35-36).

 

Comment peut-on interpréter les écrits de Polycarpe comme étant Binitaires, surtout lorsque les écrits incontestés et la théologie établie de ses disciples sont clairement Unitariens ? L'épître a été écrite en grec mais conservée en Latin.

 

Les chapitres 10 à 13 sont conservés seulement dans la version Latine. Le chapitre 13 a été joint à titre d’interpolation. La traduction par Roberts et Donaldson suit le latin en préservant les trois derniers chapitres dans leur intégralité. Lightfoot est un Trinitaire et il a omis le terme “Fils de” devant le terme Dieu au Chapitre 12, et a continué à utiliser le terme "Dieu" avec Seigneur et Dieu devant les mots “Jésus Christ” dans la traduction du texte “dominum nostrum et deum Iesum Christum.” Nous n'avons aucune idée de quand ce texte en latin a été écrit. Lightfoot traduit le texte comme suit.

 

Maintenant, que le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, et le Grand Prêtre éternel Lui-même, le [Fils de] Dieu Jésus Christ, vous exhortent dans la foi et la vérité et en toute douceur et en tout évitement de colère et dans la patience et dans la souffrance et dans l’endurance et dans la pureté ; et qu’Ils vous accordent le sort et une portion parmi Ses saints, et nous avec vous, et à tous ceux qui sont sous le ciel, qui croiront en notre Seigneur et Dieu Jésus Christ et en Son Père (Lightfoot. J, B, tr.  The Epistle of Polycarp to the Philippians, in Apostolic Fathers (12:6, 7))(traduction libre).

 

Il est, cependant, tout à fait logique, que le terme deum soit cohérent avec l'utilisation de theos dans Jean et aussi avec les termes utilisés dans les écrits de Justin, d’Irénée et d’Hippolyte qui se réfèrent à Christ comme étant theos et deum dans les références à Psaume 45:6-7 et d’Hébreux 1:8-9. Ce n'est certainement pas une preuve de Binitarisme. C’est une théologie Unitarienne Subordinationiste parfaitement correcte et historique, comme l’ont démontré les disciples de Polycarpe qui ont été formés à Smyrne et qui reflète sa théologie.

 

Le terme “fils de Dieu” est utilisé à propos de Jésus Christ. Polycarpe a suivi les enseignements de Jean et était en désaccord avec Rome dans les Disputes Quartodécimanes (voir le document d'étude Les Disputes Quartodécimanes (No. 277)).

 

Dans l'Épître de Polycarpe aux Philippiens, Polycarpe se réfère à Ignace (Ignatius) et il est assez sûr qu'il était conscient de son Martyr.

 

Ignace est aussi revendiqué comme étant Binitaire par les apologistes Trinitaires. Le problème avec Ignace est très clair et simple.

 

Il reste quinze écrits existants attribués à Ignace. Il y en a :

Un à la Vierge Marie, deux à l'apôtre Jean, un à Marie de Cassobelae, un aux Tarsiens, un aux Antiochiens, un à Hero, diacre d'Antioche, un aux Philippiens, un aux Éphésiens, un aux Magnésiens, un aux Tralliens, un aux Romains, un aux Philadelphiens, un aux Smyrnéens et un à Polycarpe.

 

Parmi ceux-ci, les huit premières épîtres sont universellement reconnues comme étant des contrefaçons d'un âge postérieur et reflètent cette théologie. Elles ont probablement été écrites pour établir les erreurs postérieures ou les hérésies postérieures. Les sept autres sont controversées.

 

Il y a sept Épîtres qui sont reconnues par Eusèbe (Hist. Eccl. Iii, 36). Parmi ces textes, il y a deux textes grecs, l’un plus court et l'autre une version plus longue. Il est universellement accepté par les spécialistes que l’un de ces textes est un texte corrompu utilisé pour établir une théologie postérieure.

 

On pense que la version la plus courte est très probablement l'original. Cependant, personne n'est sûr que l'une ou l'autre soit authentique et toutes les deux pourraient bien être corrompues. En fait, en 1666, la démonstration la plus savante qui soutenait que toutes les deux étaient corrompues a été publiée par Daillé (ou Dalaeus). L'évêque Pearson a écrit un traité en 1672 défendant la version courte et cela a été accepté jusqu'à présent par les Trinitaires.

 

Si nous supposons que les sept écrits postérieurs dans la version courte sont authentiques, ce qui n'est nullement certain, nous devons encore les comparer à la formulation dans Psaume 45:6-7 et Hébreux 1:8-9, et à celle des épîtres authentiques connues de Justin, d’Irénée et d’Hippolyte.

 

En examinant la version courte, nous voyons la même théologie subordinationiste ressortir. Notez que le texte se réfère à Le Dieu et notre Dieu – à savoir, l'elohim subalterne et Ha Elohim ou Le Dieu des textes.

 

Car notre Dieu, Jésus Christ, a été conçu par Marie en accord avec le plan de Dieu : de la postérité de David, c'est vrai, mais aussi de l'Esprit Saint. Il est né et a été baptisé, afin que par Sa soumission, Il puisse purifier l'eau (Ignace, l'Épître aux Éphésiens 18,2 (ANF, Vol. 1, p. 57).

 

Le texte du Chapitre 19 a été traduit comme Dieu Lui-même manifesté sous forme Humaine pour le renouvellement à la vie éternelle (ANF même réf.).

 

Il s’agit d’une erreur théologique du Trinitarisme postérieur et constitue un motif, tel que cité par les premiers théologiens comme Daillé, pour rejeter, écarter les deux textes. Certains tels que Holmes, ont modifié la citation en disant Dieu est apparu sous forme humaine” et les Binitaires citent Holmes. Le texte plus long dit : “Dieu étant manifesté sous forme d’un homme, et un homme manifestant la puissance comme Dieu.”

 

…Dieu est apparu sous forme humaine pour apporter la nouveauté de la vie éternelle (Ignace. Épître aux Éphésiens, 19,3. Selon Holmes : The Apostolic Fathers: Greek Texts and English Translations. Baker Books, Grand Rapids (MI), 2004, p. 149).

 

Le texte court n’est incohérent que s’il est considéré comme étant l’Unique Vrai Dieu Lui-même qui s’est manifesté, ce qu’Il n'a simplement pas fait. C'est ce type d'incohérence des textes qui a conduit à des plaidoyers en faveur du rejet des deux.  

 

On fait appel à Ignace pour obtenir un soutien, mais son œuvre est véritablement subordinationiste si l’on applique le test du Psaume 45:6-7 et de Hébreux 1:8-9 dans son application subordinationiste.

 

Cette combinaison est utilisée dans l'introduction des termes Dieu le Père et Jésus Christ notre Dieu, ce qui est clairement Unitarien Subordinationiste, en accord avec ce que dit David dans le Psaume 45:6 et suiv.

 

Le discours dans l'Épître aux Smyrnéens ne reprend pas les revendications de l'Épître aux Éphésiens, mais le Chapitre 1 commence par le texte : “Je glorifie Dieu, même Jésus Christ, qui vous a donné une telle sagesse”, mais continue à expliquer la position subordinationiste de Christ en tant que le Fils de Dieu selon la volonté et la puissance de Dieu (ANF, Vol. 1, p. 86).

 

La position est clairement celle de l’Unitarisme Biblique Subordinationiste. L'utilisation des termes theos et elohim dans la structure biblique est mal comprise et la fausse affirmation est alors renforcée que les Unitariens n'appliquent jamais le terme Dieu au Fils de Dieu ; pourtant, Satan peut être appelé le dieu de ce monde (2Cor. 4:4), et Psaume 45:6-7 et Hébreux 1:8-9 appliquent le terme elohim et theos aux deux entités, et font de l’une le Dieu de l'autre et identifient Jésus Christ comme étant le Dieu subalterne.

 

L'École d’Alexandrie et le Modalisme

Vers l’année 177 EC, nous commençons à voir l'École d’Alexandrie se développer. Elle a commencé avec les écrits d'Athenagoras qui ont établi la base philosophique du Christianisme pour l'établissement du Modalisme. Il a commis une grave erreur théologique et a introduit la distinction dans la compréhension de la relation entre Christ et les autres fils de Dieu de l'Armée. Il était un Athénien et un philosophe, et son discours à l'empereur Marcus Aurelius et à son fils Commodus débute l'œuvre : Plaidoyers pour les Chrétiens. Il s’adresse à eux comme étant les “Conquérants de l'Arménie et de Sarmatia et plus que tout, des philosophes”. Il pose ainsi les bases de l’essor de la philosophie grecque dans le Christianisme et ouvre la voie à Clément d'Alexandrie dont les erreurs sont examinées dans la partie I du document d’étude 127.

 

Il a commencé son plaidoyer à l'empereur et à Commodus en traitant des fausses affirmations à leur encontre et en réfutant l'Athéisme. Au chapitre IV, il établit l’affirmation qu'il n’y a qu’un Unique Dieu. Il affirme que la Doctrine Chrétienne est monothéiste.

 

“Mais comme notre doctrine ne reconnaît qu’un seul Dieu, le Créateur de cet univers, qui est Lui-même incréé (ce qui ne vient pas à l’existence, mais ce qui n'est pas) mais a créé toutes choses à travers le Logos, qui est de Lui, nous sommes traités de façon déraisonnable dans les deux cas en ce sens que nous sommes à la fois diffamés et persécutés (cf. ANF, vol. II, p. 131).

 

Par conséquent, il commence le problème complexe de l'affirmation du Seul Vrai Dieu qui est incréé et du Logos qui a été généré à partir de Lui en tant qu'un produit de Sa volonté.

 

Il commence alors à discuter des philosophes et de leurs opinions quant à Dieu.

 

L'affirmation est faite qu'il n’y a qu’Un Unique Vrai Dieu qui a existé et qui était incréé et que le Logos a été généré à partir de lui.

 

Nous avons vu que Noetus a été condamné par les premiers apologistes pour avoir déclaré que Dieu est apparu de Lui-même et était devenu Son propre fils. Ce plaidoyer établit la même erreur qui conduit au Modalisme, ensuite au Binitarisme et enfin au Trinitarisme.  

 

Au chapitre VII, il mentionne le concept du psuche ou âme qui est un concept de Socrate et développé dans le Platonisme (voir le document d'étude La Doctrine Socratique de l'Âme (No. B6)).

 

Ces erreurs ont commencé à jeter les bases de l'hérésie Modaliste, qui apparaît dans sa plénitude au chapitre , lorsque les Trinitaires l’ont tenu pour avoir déclaré dans le Titre du Chapitre, titre qu’ils ont écrit et non pas lui, que l’unique Dieu est adoré par les Chrétiens en tant que le Père, le Fils et l'Esprit Saint.

 

“Ce Dieu Unique est incréé, éternel, invisible, infranchissable, incompréhensible, illimité, qui est appréhendé par l’entendement seul et la raison qui est entourée par la lumière, et la beauté et l'esprit, et la puissance inexprimable par lesquels l'univers a été créé à travers son Logos, et mis en ordre et maintenu en existence J'ai déjà suffisamment démontré. [Je dis “Son Logos”], car nous reconnaissons aussi un Fils de Dieu. Ne laissez quiconque penser qu'il est ridicule que Dieu ait un fils … Il est le premier produit du Père, non pas comme ayant été amené à l'existence (car dès le commencement, Dieu, qui est l'esprit éternel (nous), avait le Logos en Lui-même, étant de toute éternité l'instinct avec Logos [logoikos] ; mais dans la mesure où il est sorti pour être la puissance énergique de toutes les choses matérielles, qui se trouvent comme une nature sans attributs, et une terre inactive, les particules les plus grandes étant mélangées avec les plus petites. L'Esprit prophétique est aussi d'accord avec nos déclarations. “Le Seigneur” dit-il, m'a fait le début de Ses voies vers Ses oeuvres [Prov. 8:22]. L'Esprit Saint lui-même aussi, qui opère dans les prophètes, nous affirmons être une émanation de Dieu, qui coule de Lui et revient de nouveau comme un rayon du soleil. Qui ne serait pas donc stupéfié d’entendre des hommes qui parlent de Dieu le Père, Dieu le Fils et le Saint-Esprit, et qui déclarent à la fois leur puissance dans l’union et leur distinction en ordre, appelés Athées ?

 

Notre enseignement dans ce qui touche à la nature divine ne se limite pas à ces points ; mais nous reconnaissons aussi une multitude d'anges et de ministres, que Dieu le Créateur et l'Architecte du monde a distribués et nommés à leurs différents postes par Son Logos, pour s'occuper eux-mêmes des éléments, des cieux, du monde et des choses qui s’y trouvent, et du bon ordre de tous”.

 

Les erreurs qu'il a commises étaient basées sur les prémices de la philosophie grecque. Celles-ci étaient :

1.    L'existence de l'âme immortelle.

2.    L'incapacité d'un subordonné à faire un sacrifice vicaire pour assurer la réconciliation.

3.    Les dieux et les hommes n’interagissent pas. Il n’existe que l'amour philia et Éros, l'amour fraternel et érotique. Le mot Agape est un mot Grec d'emprunt de l’Hébreu provenant du Cantique des Cantiques dans la LXX (Septante).

 

Christ devait donc faire partie de Dieu et ne peut pas être le même que les autres fils de Dieu ; pourtant, il devait clairement admettre leur position dans la structure de Dieu.

Ceci n'était pas la structure qui était contenue même dans le Document R qui a formé les premières croyances (credos) connues à Rome au deuxième siècle (voir le document d'étude Les Doctrines Originales de la Foi Chrétienne (No. 088)).

 

Le Document R et les écrits de Tertullien sont Unitariens. Ils sont contenus dans le document d'étude #88 ci-dessus. Ils détaillent les croyances de l'Église jusqu'à la fin du deuxième siècle.

 

Alexandrie et l’émergence du Binitarisme

C'est avec le système à partir d’Alexandrie que nous voyons la première référence surgir en l’an 180 EC avec l'introduction du terme Trias à Antioche.

 

Athenagoras a établi la division philosophique entre Christ et les autres fils de Dieu, et a commencé la marche inexorable vers l'adoption du culte Binitaire que l’on trouve chez les adeptes des cultes d'Attis, d’Adonis et d’Osirus et des Mystères et qui ont été établis à Nicée en l’an 325 EC. C'est une forme de l'Hérésie de Noetus dénoncée par les disciples formés à Smyrne. Les canons de Nicée ont été détruits en tant qu’hérésie et ce système a été supprimé dès 327 EC avec la restauration des Unitariens Subordinationistes, faussement appelés Ariens ou Eusébiens par les Trinitaires ultérieurs. La restauration du Binitarisme et des fondements du Trinitarisme est intervenue avec la nomination de Theodosius comme empereur en Orient par Gratien et son appui des Athanasiens en l’an 381 à Constantinople, et à partir de 451 EC au Concile de Chalcédoine.

 

Les erreurs qui ont développé toute l’hérésie postérieure sur la Nature de Dieu étaient basées sur la notion qu’il n’y avait qu’un unique Fils de Dieu, à savoir Jésus Christ, et qu’il était distinct d'une façon ou d'une autre du reste de l'Armée Angélique, bien que la Bible dit, tant dans Malachie que dans l’épître aux Hébreux, que nous avons tous un seul et même Père, et que la création a une seule et même origine. La Bible montre que cette notion est complètement fausse.

 

Le Livre de Job se réfère maintes fois à la multiplicité des Fils de Dieu et de leurs Étoiles du Matin dirigeantes qui étaient multiples, et affirme clairement que Satan était l’un d'entre eux (Job. 1:6 ; 2:1 ; 38:4-7).

 

Le Livre de la Genèse utilise le terme elohim pour plusieurs entités et utilise aussi le terme Yahovah au moins pour quatre entités en même temps (voir le sujet abordé dans le document d'étude, L'Ange de YHVH (No. 024) et dans le document d'étude Abraham et Sodome (No. 091)).

 

Ainsi, nous voyons que les hérésies apparaissent à partir de la division de l'Église. Rome voulait absorber les païens, et les évêques de cette ville y ont donc adopté les doctrines du culte du dieu Attis à Rome et des cultes du Mystère. Anicet (Anicetus) a introduit la tradition d’Easter/Pâques à Rome en l’an 155 EC, ce qui a presque provoqué la division de l'Église en conflit avec Polycarpe. Victor a insisté sur cette tradition en 192, en conflit avec Polycrate, et a finalement provoqué la division de l'Église. On explique la question dans le document d'étude Les Disputes Quartodécimanes (No. 277).

 

Des Trinitaires lancent un appel aux compagnons Quartodécimans d'Irénée, évêque de Sardes et martyr. Il est faux d’affirmer qu’il était évêque à Smyrne et que, par conséquent, il reflète la doctrine de Smyrne. Il est aussi mentionné dans les fragments comme étant l'évêque d'Attica et d’Ittica. Ces fragments n’ont donc aucun lien entre eux dans leur composition originale. Polycrate, dans sa lettre à Victor, circa. 194 EC (Eusebius Hist. Eccl. V xxxiv) se réfère à lui comme étant un Quartodéciman. La quasi-totalité de ses écrits sont perdus. Cependant, une liste de la majorité d'entre eux est conservée dans Eusèbe (Eusebius) ainsi qu'un extrait (même réf., IV xiii, xxvi). L'Encyclopédie Catholique lui attribue la nature duelle de Christ (C. E., Vol. X, p. 166) en citant le Labrynth de Hippolyte comme preuve.

 

L'ouvrage conservé est une Apologie de la Foi Chrétienne remise à Marcus Aurelius (vers 170 EC). Il est tout à fait possible qu'Athenagorus ait écrit son apologie environ sept ans après ceci, pour insérer un changement structurel au Binitarisme dans l’esprit de l'Empereur et de son fils.

 

Cette apologie ne doit PAS être confondue avec l'apologie Syriaque attribuée à Melito et prétendument délivrée en présence de César Antoninus. Il s’agit d’une apologie syriaque attribuée à Melito. Elle a été publiée en syriaque, et en anglais par Cureton, d’un MS du British Museum (C.E. Même réf.). On croit que Lightfoot doutait de l'authenticité de la soi-disant référence au décret d'Antoninus (voir aussi ANF, Vol VIII, p. 750, n. 6 et fn. 11). Le fragment, censé être adressé à Antoninus se lit en réalité Antonius (ANF même réf., p. 756, fn. 1). Le fragment (I) cependant concerne l'adoration du Père :

“Mais quant à vos enfants, parlez-leur ainsi : Il y a un Dieu, le Père de tous, qui n'est jamais né, ni n'a jamais été créé, et par la volonté de qui toutes choses subsistent. Il a aussi créé les luminaires pour que Ses œuvres puissent se voir les unes les autres ; et Il se cache Lui-même en Sa puissance de toutes Ses œuvres. Car ce n’est pas permis à aucun être changeant de voir Celui qui ne change jamais. Mais comme ceux qui sont attentifs à Ses paroles et qui sont admis dans cette alliance immuable, 'ils' voient Dieu - autant qu'il est possible de Le voir….’’ (Même réf., p.755).

 

Ce texte est clairement une théologie Unitarienne biblique. Melito a été déformé par les écrivains postérieurs dans un appel à ses soi-disant points de vue. Origène le qualifie d’Anthropomorphiste, mais A.A. MacEarlean soutient que les fragments en syriaque montrent le contraire. Les Quatre fragments syriaques sont souvent attribués à Melito, mais aussi souvent à Alexandre d'Alexandrie. En d'autres termes, ils ne savent pas lequel est authentique et lequel ne l'est pas. De nombreux faux écrits lui ont été attribués, dont certains datent de la fin du Moyen Âge (même réf., pp. 166-167).

 

Une lecture attentive du plus grand fragment de ses écrits révèle qu’il est Unitarien Subordinationiste. Les autres fragments syriaques se réfèrent à lui comme étant l'évêque de Sardes (II), simple évêque (IV), l'évêque d'Attica (V) et ensuite l'Évêque d'Ittica (VI). Il n'y a jamais eu d'explication suffisante de ces aspects (cf. ANF, Vol. VIII, pp. 757-758 dans les notes). Il est peu probable qu'il se réfère à lui-même comme évêque de trois différentes régions dans un même document. Donc, ils doivent être l’œuvre d'auteurs distincts ou du moins de scribes postérieurs.

 

Son discours sur la croix (III) est encore plus étrange que la théologie d’Attis. “Il s’est formé pour lui-même un corps semblable à nous… mais revêtu de la nature de son Père ; marchant sur la terre mais remplissant le ciel ; apparaissant comme un enfant mais ne renonçant pas à l'éternité de sa nature ; étant investi avec un corps mais non entouré de la simplicité pure de sa Divinité ; étant estimé pauvre mais non dépossédé de ses richesses ; ayant besoin de nourriture puisqu'il était un homme, mais ne cessant pas de nourrir le monde entier car il est Dieu...

 

Il se tenait devant Pilate mais en même temps, il était assis avec Son Père. ”

 

Les commentaires vont à l’encontre des sentiments des Évangiles et des paroles de Christ, particulièrement sur le poteau, et du Nouveau Testament, tant de Paul que de Jean. Cela contredit les sentiments de (II) qui lui sont également attribués.

 

Un fragment attribué à un Melito dit en effet : “Celui qui a porté la terre, a été suspendu à un arbre. Le Seigneur en a fait l’objet de l'ignominie avec le corps nu - Dieu a mis à mort, le Roi d'Israël tué.” (VI. ANF, Vol. VIII, p. 758). Ce texte est une référence aux concepts des Écritures Saintes, de Psaumes 45 et 110, et de Hébreux. Cela provient d’un Melito, évêque d'Ittica. Il se peut que nous ayons affaire à un autre Melito.         

 

Les fragments postérieurs ont été préservés par Eusèbe (dans Hist. Eccl. l c) dans le discours à Marcus, Aurelis, Antoninus. Le fragment pris de la Chronique d’Alexandrie dit : “nous ne sommes pas de ceux qui rendent hommage aux pierres, mais au Dieu unique, qui est avant tous, et au-dessus de tous, et de plus nous sommes des adorateurs de Son Christ, qui est véritablement Dieu la Parole, existant avant tous les temps.” Cependant, il a été dit que ce texte et d'autres ont été exposés comme étant le fruit de l’œuvre d'Alexandre d'Alexandrie et reflètent les doctrines d’Alexandrie postérieures qui ont conduit à Nicée.

 

À partir de ce texte, les Binitaires soutiennent que Christ était coéternel. Pourtant, les autres fragments reconnus de Melito montrent que cette expression se réfère à la création physique, car ils ne reconnaissent tous qu’un Unique Vrai Dieu qui est le Père. Les fragments soutiennent que Dieu le Père est l’Unique Vrai Dieu et le créateur de tout. Le fragment IX “La Clef” énumère toutes les façons dont Christ est perçu comme étant décrit dans l’Écriture. La compréhension du texte de Daniel 7:9, 13, 22 est erroné (cf. aussi ANF, ibid., pp. 760-762). Cependant, il est clair que tous les textes montrent que Christ était l'être de l'Ancien Testament qui est apparu aux Patriarches, à Moïse et aux Prophètes. Le terme “le doigt du Seigneur” par lequel la loi a été écrite sur des tablettes était compris comme un nom de Christ tout comme l’était le terme “les doigts du Seigneur” (Ps. 8:3). Ainsi, Christ était considéré comme étant “la Présence du Seigneur” et l’être mentionné dans la Bible comme étant “l'Ange du Seigneur” qui apparaissait aux Patriarches et exerçait la puissance de l'Esprit Saint dans le Nouveau Testament. Il y a une référence directe au Psaume 45 dans le texte qui place Christ comme Dieu subalterne d'Israël.

 

Nous revenons donc à la structure subordinationiste des Psaumes et d’Hébreux. L'adoration de Christ est également argumentée à partir de ce texte. Cependant, c'est un fait connu que les Églises de Dieu n'ont jamais prié à Christ ou  adoré Christ dans ses rites depuis 2000 ans et ne le font toujours pas dans les véritables Églises de Dieu. Le terme proskuneo est également appliqué aux élus dans Apocalypse 3:9. L’expression “Dieu la Parole” est “theou logou” utilisant la même structure que celle que nous trouvons dans Jean 1:18 du monogenes theos ou le seul Dieu né (voir le document d'étude Sur les termes : Monogenese Theos dans les Écritures Saintes et Tradition (B4)).

 

Il n'y a aucun doute que le vrai Melito était un Quartodéciman et faisait partie de l'École de Sardes. Il n'était pas de Smyrne, bien qu'il les connaissait sans doute intimement. Polycrate dit qu'il était un Quartodéciman. Les doctrines de l'École de Smyrne sont correctement exposées dans les écrits d'Irénée et d’Hippolyte. La division de Christ de l'Armée par Hippolyte, bien qu’elle soit une erreur, ne diminue aucunement l’Unitarisme Subordinationiste absolu de l’École comme nous le voyons ci-dessus. Les œuvres ont été produites dans le cadre des Disputes Quartodécimanes et du schisme de l'Église en raison de l'hérésie d’Easter/Pâques.

 

Ainsi, ce n'est donc pas un accident ou hasard si les Doctrines Binitaires du culte d'Attis sont apparues peu de temps après le Culte d’Easter/Pâques en l’an 155 EC à partir de Rome, et ont été introduites juste avant le schisme des Églises de Dieu et de l'Église de Rome en 192-194 EC. Easter est le nom de la déesse Ishtar qui a aussi eu et a été célébrée sous divers autres noms. Le dieu Attis a été tué un Vendredi et ressuscité par la déesse le Dimanche. C'est la séquence du système d’Easter/Pâques. Il n'a rien à voir avec Christ et la Pâque.

 

Les Erreurs au Troisième Siècle

À partir de la fin du deuxième siècle, nous voyons la théologie de la nature de Dieu se détériorer.

 

Nous nous sommes occupés de ces théologiens et de leurs opinions dans la Partie 1. Clément, à Alexandrie, a continué avec les croyances d'Athenagoras et a déclaré que le fils était une “énergie du Père”, de sorte que Christ est devenu une émanation du Père et que la distinction d'Athenagoras a été préservée. L'erreur d'Athenagoras a été de poursuivre le Modalisme en son intégralité à Alexandrie.

 

Les auteurs tels que Tertullien, ont développé la théorie de la Nature de Dieu, que nous avons traitée dans la Partie 1. Il a poursuivi le thème de l'École d’Alexandrie et a développé la théorie selon laquelle l'Esprit Saint procédait du Père à travers le Fils. Ainsi, nous pourrions considérer que le véritable Binitarisme a commencé avec Tertullien en combinant ces deux êtres comme un unique Dieu. Tertullien a écrit abondement et ses vues montrent une divergence avec le Montanisme dans ses dernières œuvres. C’est lui qui a développé l'argument que Christ a existé avant le commencement, puisqu’il était "la raison" du Père, et de là, existait avant le commencement. Cependant, comme la génération de Christ en tant que prototokos est le commencement de la création, son argument est contraire à la raison. Il fait de Christ un attribut de Dieu. Un tel argument est ouvert à la création tout entière et permet de vaincre le Binitarisme.

 

Comme nous avons noté dans la Partie I, Tertullien maintenait la position qu'avant toutes choses, Dieu était seul.

“Car avant toutes choses, Dieu était seul - étant en Lui-même et pour Lui-même, l'univers et l'espace et toutes choses. De plus, Il était seul, parce qu'il n'y avait rien d'externe à Lui, mais Lui-même (Adv. Prax. V).

 

Il maintenait aussi, à partir de ce texte, que seul Dieu existait dès le commencement dans Sa perpétuité continue. Ainsi, l'erreur que Christ était la "Raison" en tant qu’une partie interne de Dieu a été introduite pour surmonter les objections du Néo-platonisme.

 

Dans la Partie 1, nous avons aussi examiné les œuvres d'Origène pour établir sa position. Les tentatives trinitaires visant à le rendre Binitaire sont tout simplement des déformations de ses écrits. Origène était clairement subordinationiste et affirmer le contraire serait une fabrication. Origène était le successeur de Clément à l'École d’Alexandrie. Il soutenait que le Fils de Dieu était “le fils du Créateur de l'univers.” (Con. Cels., VIII, xiv)

 

Il envisageait cependant la création de l'univers selon les lignes Néo-Platoniciennes. Dans la Partie I, nous avons discuté de sa théorie des hypostases à partir de l'éternité. Cependant, il soutenait que le Père était théologiquement antérieur au fils et que le fils était un produit du Père. Cette unité n'était pas un Modalisme incohérent, mais le terrain avait été préparé pour que la discussion se poursuive entre Rome et Alexandrie en passant par le Modalisme jusqu’au Binitarisme à Nicée en 325 EC.

 

Ce faisant, ils ont continué à absorber les doctrines païennes des Mystères.

 

Origène a la faveur des Trinitaires parce que son œuvre les accommode plus dans leurs opinions que les Doctrines Unitariennes Subordinationistes qui ont été étiquetées pour les protagonistes postérieurs en tant qu’Arianisme, l’Eusébianisme et autres, après Nicée, tels que le Semi-Arianisme.

 

Ces doctrines et leur Déformation sont examinées dans les documents d’étude suivants :

 

L’Arianisme et le Semi-Arianisme (No. 167)

Le Socinianisme, l’Arianisme et l’Unitarisme (No. 185)

Les Guerres Unitaires/Trinitaires (No. 268)  

Le Binitarisme et le Trinitarisme (No. 076)

Le Développement du Modèle Néoplatonicien (No. 017)

 

Les prêtres d'Attis se plaignaient, dès le quatrième siècle, que l'Église Chrétienne avait volé toutes leurs doctrines et cela incluait l'erreur Binitaire établie plus ou moins partout dans tout l'empire, à l'exception de la Grande-Bretagne, avec une standardisation d’Easter/Pâques à Nicée. Il doit être réalisé et il faut savoir que le Binitarisme de Nicée déclaré en 325 avait été rejeté avec ses évêques dès 327 EC et que ses canons ont été détruits en tant qu’erreur. Ils ont été ensuite reconstruits plus tard à Constantinople en 381 EC. L'Empire romain et les empereurs suivants étaient des Unitariens Subordinationistes incorrectement appelés des Ariens ou Eusébiens par la faction Athanasienne Binitaire. Alexandrie a été mise en charge du Calendrier d’Easter/Pâques dès 325 EC et y a préservé le système d’Easter/Pâques. La Grande-Bretagne a continué en tant que Quartodécimane jusqu'en 664. Les Églises de Dieu n’ont jamais en aucun temps soutenu et commis cette erreur Binitaire jusqu'au 20ème siècle et ont souvent été incorrectement condamnées comme étant des Ariens. Pendant quelques siècles, quiconque était en désaccord avec Rome, était déclaré comme Manichéen Dualiste, quelles que soient leurs convictions. Il fallait être un trinitaire qui observait Easter/Pâques païenne et le Dimanche et déclarait que la terre était plate pour être orthodoxe.

 

Maintenant, la majorité, en fait, ne comprend pas l'histoire du sujet. Ils n’en discutent pas dans certaines branches parce qu'ils sont désespérément divisés sur le sujet, allant des Unitaires Radicaux qui nient la Préexistence de Christ aux Dithéistes, aux Binitaires et aux Trinitaires.

 

Le vrai problème aujourd'hui, parmi ces groupes, provient de la mauvaise conception théologique concernant la structure et les différences entre l'Unitarisme Biblique et la Réforme Unitarienne Radicale qui nie la préexistence de Christ (voir le document d'étude La Préexistence de Jésus Christ (No. 243)). L’Unitarisme Radical n'a jamais été soutenu par les églises primitives. Il s’agit d’une Théologie de la Réforme.

 

C'est pour toutes les raisons évoquées ci-dessus dans la Partie I et dans la présente partie, que le Subordinationisme Unitarien de la Bible est la croyance originelle. Les affirmations telles que celles de Larry Hurtado, dans sa conclusion à la page 114 de son ouvrage One God One Lord: Early Christian Devotion and Ancient Jewish Monotheism, [Un Dieu Un Seigneur : La Première Dévotion Chrétienne et l’Antique Monothéisme Juif], selon lesquelles la dévotion Chrétienne primitive est de forme Binitaire, sont incorrectes. Ses prémices proviennent d’une fausse conception de l’Unitarisme biblique. La progression graduelle a été décrite et détaillée dans de nombreux ouvrages. L'ouvrage de Larry Hurtado a été commenté il y a quelques années. Il a raison de dire qu'après la Dispute Quartodécimane, le Catholicisme a développé un système Binitaire, mais ce n'était pas la doctrine de l’Église primitive et cela n'a jamais été la doctrine des vrais Sabbatariens, des observateurs du Sabbat. La progression s’est faite à partir de la théologie Unitarienne Subordinationiste vers une division ultérieure de l'Armée, de sorte que Christ a été élevé au-dessus des autres fils de Dieu et a été rendu distinct d’eux alors que la position biblique ne soutient pas une telle affirmation. La position biblique est que les élus deviendront aussi elohim avec Dieu comme un être étendu (voir le document d'étude Les Élus en tant qu'Elohim (No. 001)).

 

Le Binitarisme et la structure subséquente du Trinitarisme sont une erreur qui attaque la capacité de l'Armée entière, tant spirituelle que physique, à devenir Elohim.

 

Les écrits des théologiens de l'église n'ont pas attesté le Binitarisme avant que le système d’Easter/Pâques païenne ne prenne le dessus et n'ait envahi Rome et que les doctrines d'Attis aient commencé à y être accommodées. Le Binitarisme naissant n'est apparu dans les écrits de l'église que vers 177 EC environ et certainement pas avant 155 EC. Elle n'a jamais été une doctrine Quartodécimane.

 

La position biblique, telle qu’elle est comprise également par le Judaïsme et l’Église Primitive, est celle du Dieu Très-Haut (l'Elyon) ayant un Dieu subalterne d'Israël à travers lequel Il agit. L’hébreu fait de nombreuses distinctions entre ces entités et le terme fils de Dieu est étendu à l'Armée Angélique entière. Les Juifs sont conscients de cette distinction et lorsqu’ils lisent le nom de l’Unique Vrai Dieu Yahovih (SHD 3069), ils lisent elohim et lorsqu’ils lisent le Yahovah pour le Dieu subalterne d'Israël (SHD 3068), ils lisent adonaï. Ils ont changé le nom Yahovah en Adonaï à 134 endroits dans le texte de l’Ancien Testament. Nous disposons d’un rapport de ces changements. Ces aspects ont été couverts dans de nombreux documents d’étude.

 

C'est une question de pure logique que tout acte de génération (de produire) les fils de Dieu, par Dieu, en utilisant l'Esprit Saint, est un acte de création Spirituelle. Christ est le prototokos de cette génération en tant que l’Arche de la Création de Dieu (voir les documents d’étude L’Arche de la Création de Dieu en tant que l'Alpha et l'Oméga (No. 229) et Comment Dieu devint une Famille (No. 187)).

 

Les Églises de Dieu Observant le Sabbat [i.e. Sabbatariennes] ont été Unitariennes bibliques au cours des âges et persécutées à cause de cela par les Trinitaires. Elles ont été incorrectement étiquetées comme des Ariens ou Eusébiennes ou bien d’autres noms pour déguiser la continuité de leurs doctrines. Il n’existe aucun rapport historique ou trace d'elles comme étant Binitaires avant le XXe siècle (voir le document d’étude Le Rôle du Quatrième Commandement dans les Églises de Dieu Observant le Sabbat (No. 170)).

 

Les Binitaires, à la différence des théologiens Trinitaires, ne comprennent pas ou ne reconnaissent pas que l’Unitarisme Subordinationiste est la théologie de la Bible et de l’Église Primitive. Ils cherchent aussi à établir que le Binitarisme était la théologie adoptée par le système du XXe siècle sous H.W. Armstrong alors qu’il ne l'était pas. Ils veulent éviter la critique Trinitaire plutôt que de reconnaître qu'il s’était trompé et que sa théologie était incohérente, allant du plus correct l'Unitarisme Subordinationiste au Dithéisme. Ils l'ont littéralement transformé en le berger idole des prophéties.

 

La théologie des Églises de Dieu au XXe siècle était Unitarienne Subordinationiste dans l’église Church of God (Seventh Day) (l'Église de Dieu (du Septième Jour)) dans la Conférence de Caldwell aux États-Unis, et elles observaient le bon calendrier selon la conjonction, comme les églises avaient fait avant elles. Elles ont été attaquées en tant qu’Ariennes, alors qu'elles ne l'étaient pas, compte tenu des définitions des Trinitaires, mais cela n’a pas d’importance. L'erreur du Binitarisme est entrée par la Conférence de Denver aux États-Unis où ils l’ont finalement déclarée en 1995 comme faisant partie de l’affaiblissement ou du sabotage de la théologie des Églises de Dieu qui avait eu lieu dans l’église WCG (l’Église Universelle de Dieu) et l’Adventisme avant elle. L’Adventisme a été saboté à partir de 1931 après la mort d'Uriah Smith. Elle était Unitarienne en 1931. Dès 1978, elle était Trinitaire.

 

Le système de l’église WCG ne déclarait pas que Christ a été généré par Dieu en tant qu’une partie de Lui-même, comme Athenagoras l’avait suggéré ci-dessus et comme les partisans d'Attis croyaient. Ce système WCG, dans ses dernières années, enseignait que Christ était un Dieu qui était et se tenait éternellement avec le Vrai Dieu. Ils enseignaient, en utilisant incorrectement les textes de Michée et d’Ésaïe, qu'il était coéternel. Cet argument est en fait promu par les Protestants Trinitaires (voir les documents d’étude Michée 5:2-3 (No. 121) et Ésaïe 9:6 (No. 224)). Ils ont aussi déclaré que Dieu et Christ ont eu une discussion, et que l'un a décidé de descendre et de devenir le fils de l'autre. Cette opinion Dithéiste hérétique a été enseignée dans les dernières années de H.W. Armstrong et par l’administration initiale de J. Tkach senior. En 1991, elle a été publiée dans le journal officiel de l’église WCG, Good News et enseigné dans les sermons, bien que le Chapitre 8 du cours biblique par correspondance Long Bible course faisait référence à l’Unique Vrai Dieu, Eloah, qui formait les elohim, ce qui est un concept Unitarien biblique pur. Les branches de la WCG prennent aujourd'hui leurs distances par rapport à cette fausse hérésie Dithéiste en pensant que le Binitarisme est une forme acceptable. Ils utilisent ensuite des arguments des Protestants Trinitaires mal informés et frauduleux pour soutenir leurs croyances.

 

Cela ressemble à la vieille expression : “dites-moi ce que vous voulez prouver et je vous dirai où trouver les faits.” Cela n'est pas de l’érudition. 

 

 

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