Christian Churches of God

 

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Le Rôle du Quatrième Commandement

dans l’Histoire des Églises de Dieu Observant le Sabbat

 (Édition 4.0 19960622-20000122-20090128-20100715)

 

Il est usuellement supposé par les Églises de Dieu qui observent le Sabbat au cours des deux derniers siècles que le thème central et la marque d'identification du Christianisme étaient le Sabbat, et que les Églises ont été persécutées tout au long de l’histoire pour leur observance du Sabbat. Cette position n'est, au mieux, que partiellement vraie et, au pire, elle cache les véritables aspects fondamentaux de la foi pour lesquels l'Église de Dieu a été persécutée et ces autres aspects qui constituent les signes des élus. Ce document montre qu'il existe en fait une série de signes qui identifient les élus, ces signes ont été utilisés pour les isoler et les extraire de la société au cours des périodes de persécution généralement appelées Inquisitions. 

 

 

 

Christian Churches of God

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(Copyright ã 1996, 1998, 2000, 2009, 2010 Wade Cox)

(Tr. 2003, 2022, rév. 2022)

 

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Le Rôle du Quatrième Commandement dans l’Histoire des Églises de Dieu Observant le Sabbat [170]

 


Introduction

Dans le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122), il a été démontré qu'il y a eu une chaîne continue d'Églises qui observent le Sabbat tout au long de l'histoire qui se sont opposées plus ou moins continuellement au système des églises dominantes et qui ont été persécutées par celui-ci. Les Églises de Dieu qui observent le Sabbat au cours des deux derniers siècles supposent commodément que le thème central et la marque d'identification (le signe distinctif) de ce système étaient le Sabbat, et que les églises ont été persécutées pour leur observance du Sabbat. Cette position n'est au mieux que partiellement vraie et au pire cache les véritables aspects fondamentaux de la foi pour lesquels l'Église de Dieu a été persécutée et qui constituent les autres signes des élus. Nous verrons dans ce document qu'il existe en fait une série de signes identifiant les élus, ces signes ont été utilisés pour les isoler et les extraire de la société au cours des périodes de persécution généralement appelées Inquisitions. Le système orthodoxe dominant a utilisé de nombreuses marques (signe) d'identification de la foi pour recueillir des informations et des preuves contre les élus afin de les détruire.

 

Les Églises de Dieu du XXe siècle ont commis l'erreur fondamentale de supposer que ce qu'elles comprenaient était meilleur ou plus complet que la compréhension des Églises des ères précédentes. En fait, cette erreur s'est avérée être la cause de la destruction des églises des derniers jours. Elle a découlé de leur ignorance des doctrines des églises précédentes et de l'application de la doctrine de leur foi. Il est vrai, en fait, que les dernières ères présentaient toutes les caractéristiques des systèmes de Sardes et de Laodicée (Apoc. 3:1-6,14-22). De cette ignorance émergera un véritable système Philadelphien (Apoc. 3:7-13) qui aura peu de force, mais qui sera fidèle aux commandements de Dieu et au témoignage de Jésus Christ (Apoc. 12:17 ; 14:12). 

 

Selon la Bible, quels sont exactement les signes des élus et quel rôle le Sabbat joue-t-il dans ce processus d'identification ?

 

Le Sabbat en tant qu'un des signes de l'Église

Le Sabbat est le quatrième commandement. Il est examiné en détail dans le document La Loi et le Quatrième Commandement (No. 256) ; voir également Le Sabbat (No. 031). On le trouve dans Exode 20:8, 10-11 et Deutéronome 5:12.

 

Le Sabbat est énuméré comme un signe du peuple de Dieu. C'est un signe entre nous et Dieu qui nous rend saints.

Exode 31:12-14 L'Éternel parla à Moïse, et dit : 13 Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur : Vous ne manquerez pas d'observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l'Éternel qui vous sanctifie.14 Vous observerez le sabbat, car il sera pour vous une chose sainte. Celui qui le profanera, sera puni de mort ; celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera retranché du milieu de son peuple. (LSG)

On suppose souvent, à tort, que les Sabbats dont il est question ici sont simplement le pluriel du Sabbat hebdomadaire. C'est incorrect. Les Sabbats incluent la gamme entière des services d'adoration aux Jours Saints énumérés comme étant les Sabbats de Dieu. La mise à mort est spirituelle.

 

Le Sabbat n'est pas exclusivement un signe de l'Église. Il est aussi un signe du peuple de l'alliance qui n'est pas encore appelé dans l'Église. Si c'était le signe des élus, le Judaïsme ferait alors partie de la première résurrection, ce qui n'est pas le cas. 

 

Les autres signes des élus

Le deuxième signe est la Pâque et la Fête des Pains sans Levain.

Exode 13:9-16 Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux, afin que la loi de l'Éternel soit dans ta bouche; car c'est par sa main puissante que l'Éternel t'a fait sortir d'Égypte. 10 Tu observeras cette ordonnance au temps fixé d'année en année.11 Quand l'Éternel t'aura fait entrer dans le pays des Cananéens, comme il l'a juré à toi et à tes pères, et qu'il te l'aura donné,12 tu consacreras à l'Éternel tout premier-né, même tout premier-né des animaux que tu auras : les mâles appartiennent à l’Éternel.13 Tu rachèteras avec un agneau tout premier-né de l'âne ; et, si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras aussi tout premier-né de l'homme parmi tes fils. 14 Et lorsque ton fils te demandera un jour : Que signifie cela ? tu lui répondras : Par sa main puissante, l'Éternel nous a fait sortir d'Égypte, de la maison de servitude ; 15 et, comme Pharaon s'obstinait à ne point nous laisser aller, l'Éternel fit mourir tous les premiers-nés dans le pays d'Égypte, depuis les premiers-nés des hommes jusqu'aux premiers-nés des animaux. Voilà pourquoi j'offre en sacrifice à l'Éternel tout premier-né des mâles, et je rachète tout premier-né de mes fils.16 Ce sera comme un signe sur ta main et comme des fronteaux entre tes yeux ; car c'est par sa main puissante que l'Éternel nous a fait sortir d'Égypte. (LSG)

 

La Pâque et les Pains sans Levain sont le deuxième signe du peuple de l'alliance. Cette extension du quatrième commandement (comme nous l'avons vu ci-dessus) sert/consiste à marquer les lois de Dieu dans nos actions (mains) et dans nos esprits (front, entre les yeux). C'est le signe de la loi de l'Éternel (Deut. 6:8) et de Sa rédemption d'Israël (Deut. 6:10). Dans le Nouveau Testament, ce statut s'étend aux Païens qui sont en Christ (Rom. 9:6 ; 11:25-26). La compréhension de la Pâque dans les Églises de Dieu au vingtième siècle a été sérieusement dans l'erreur. Il a été supposé à tort que les Juifs s’étaient trompés et que la Pâque avait lieu dans la nuit du quatorzième jour du mois de Nissan, alors que la Soirée Mémorable dont il faut se souvenir était le quinzième jour, et que cette nuit-là a été appelée à tort la Pâque par les Juifs. Ce point a été examiné en détail et toute la structure complète des fausses prémisses sur lesquelles cela reposait a été examinée dans l'Annexe du document La Pâque (No. 098).

 

Ces signes de la loi, le Sabbat et la Pâque, sont spécifiquement conçus pour protéger contre l'idolâtrie (Deutéronome 11:6). Ces deux signes sont le sceau sur la main et sur le front des élus du Seigneur. Avec l'Esprit Saint, ils constituent la base du scellement d'Apocalypse 7:3 des derniers jours. Le signe des élus est donc centré sur le premier commandement. Christ a dit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu Le serviras Lui seul. (Matt. 4:10 ; Luc 4:8). Servir signifie adorer en termes bibliques. 

 

Le Jour des Expiations est un autre signe du peuple de l'alliance. L'individu qui n'observe pas le Jour des Expiations est puni en étant retranché/exclu du peuple ; en d'autres termes, du corps d'alliance constitué par Israël, qui est l'église (Lév. 23:29).

 

Le signe initial et primaire du peuple de l'alliance était la circoncision (Gen. 17:14). Celle-ci a été remplacée par la cérémonie du baptême (voir le document L’Alliance de Dieu (No. 152)).

 

Le baptême dans l'Esprit Saint, dans un seul corps, à travers le sang de Jésus-Christ, constitue le signe principal des élus (Matt. 28:19 ; Actes 1:5 ; 11:16 ; Rom. 6:3 ; 1Cor. 12:13 ; Héb. 9:11-28). 

 

La position doctrinale commune de l'Église

La doctrine commune des élus se manifeste dès les premiers temps. C'est à travers les écrits des disciples Polycarpe et Irénée que nous pouvons nous approcher le plus de l'apôtre Jean. La vue la plus ancienne est que la Bible et l'église du Nouveau Testament avaient une vue distinctive de la Divinité qui est restée cohérente et la même pendant environ deux mille ans.

 

La centralité de leur foi était leur doctrine concernant Dieu. Le Sabbat, les Nouvelles Lunes et les Fêtes étaient des aspects distinctifs de l'adoration rendue à ce Dieu. Cela s’accompagnait également de l'adhérence aux lois sur l'alimentation sur une base large ou générale (voir également le document Les Lois sur l'Alimentation (No. 015)). Par conséquent, le Sabbat et tout ce qui en découlait étaient des signes de l'adoration de Celui qui est l’Unique Véritable Dieu (Jean 17:3). Ce Dieu, Eloah, était exactement le même que celui adoré par Juda et révélé dans l'Ancien Testament. Pour l’église primitive, la Bible était l'Ancien Testament, qui était interprété et expliqué par le Nouveau Testament (voir le document La Bible (No. 164)). Les doctrines de l’église primitive sur Dieu ont été examinées dans les études intitulées La Théologie de la Divinité des Premiers Temps (No. 127), L'Immortalité (No. 165), La Déité de Christ (No. 147), Le Premier Commandement : Le Péché de Satan (No. 153) et Consubstantiel avec le Père (No. 081).

 

La base biblique de la doctrine commune

La base biblique de la doctrine commune est centrée sur le premier et grand commandement (voir le document Le Premier Grand Commandement (No. 252)). Nous voyons ainsi que le quatrième commandement n’est qu’une quatrième facette d'une structure plus grande. Les Sabbats et les Jours Saints, à leur tour, sont des sous-structures du quatrième commandement et ils sont en relation et étroitement liés aux autres commandements. Ceci est examiné dans Les Dépositions de la Foi (No. A1).

 

L'Église s'est engagée à observer les Dix Commandements tels qu'ils figurent dans Exode 20:1-17 et Deutéronome 5:6-21. 

Le premier commandement est : 

Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. 

Dieu le Père est l’unique véritable Dieu (Jean 17:3) et il n'y a aucun autre elohim qui est supérieur/devant ou égal à Lui. Il n'est pas permis d'adorer ou de prier toute autre entité et cela inclut Jésus Christ. 

Le deuxième commandement est :

Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.

Il n'est donc pas permis de faire des figurines ou des représentations de quelque nature que ce soit pour les utiliser dans le culte ou le symbolisme religieux. Le crucifix est donc interdit à l'Église comme symbole. Les commandements eux-mêmes font partie de l'identification du système religieux et sont donc tous solidement bien établis. 

 

Le troisième commandement est :

Tu ne prendras point le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain ; car l’Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain.

Le nom du Seigneur Dieu confère l'autorité et, par conséquent, cette loi a non seulement rapport au simple blasphème mais aussi s’étend à l'abus de l'autorité de l'Église et à tous ceux qui prétendent agir sous la direction de Dieu à travers Jésus Christ.

Le quatrième commandement est :

Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.

Le Sabbat du septième jour est donc obligatoire pour la foi. Aucun Chrétien ne peut servir Dieu sans honorer le Sabbat, connu dans le calendrier actuel sous le nom de samedi. L'établissement d'un jour d'adoration autre que le septième jour non seulement viole ce commandement, mais cela devient en lui-même un symbole d'idolâtrie, étant externe à la volonté expresse de Dieu. C'est un acte de rébellion et, par conséquent, équivalent de la sorcellerie (1Sam. 15:23). Lié au deuxième commandement, qui englobe le quatrième, cela devient une idolâtrie. L'établissement d'un calendrier, qui ajuste la semaine sur une base rotative, a le même effet. 

 

Ces quatre premiers commandements déterminent la relation de l'homme à Dieu et sont identifiés sous le premier et principal entête de la loi, à savoir : 

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée (et de toute ta force) (Marc 12:30). C’est le premier et le plus grand commandement (Matt. 22:37-38).

L'identification absolue avec Dieu découle de l'adhésion et de l’observance fidèle à ces commandements et du fait d'éviter toute action qui les compromettrait. 

 

Le quatrième commandement fait donc partie d'une série de quatre qui sont intégraux au premier grand commandement. Ainsi, de la bouche de Jésus Christ, Dieu le Père est central à la foi et le point principal et l'objet final de celle-ci (Matt. 22:37-38 ; Marc 12:30 ; Apoc. 1:8). La connaissance de Celui qui est l’Unique Véritable Dieu et de Son fils Jésus Christ, qu'Il a envoyé, est centrale pour recevoir la vie éternelle (Jean 17:3 ; 1Jean 5:20). Le quatrième commandement n'est donc pas une fin en soi mais simplement un indicateur primaire des élus et du fait de leur obéissance à Dieu. 

 

Le Quatrième Commandement s'étend pour englober le système entier du culte biblique des Nouvelles Lunes, des Fêtes et des Jours Saints, ainsi que de la dîme (voir le document Le Prélèvement de la Dîme (No. 161)), qui est lié au système des prémices et de la Moisson/Récolte de l'Alliance (voir aussi le document L'Alliance de Dieu (No. 152)).

 

Nous avons vu les effets des Nouvelles Lunes sur le calendrier de Dieu (voir le document Le Calendrier de Dieu (No. 156)). Les Nouvelles Lunes et les Fêtes se combinent pour former la structure du Gouvernement de Dieu. Le Sanhédrin, de la même manière que le Temple physique et son sacerdoce, était le reflet du système céleste (Héb. 8:5). Cependant, nous avons un autel sur lequel ceux qui servent la tente (ou la structure physique) n'ont pas le droit de manger (Héb. 13:10). Ainsi, nous n'avons pas de cité physique durable, mais nous recherchons la cité qui doit venir. De la même manière que les sacrifices sont brûlés hors de la ville, Christ a aussi été sacrifié hors de la ville et ainsi nous sortons hors du camp pour souffrir un abus semblable à celui qu'il a enduré (Héb. 13:12-13). 

 

Regardons l'exemple de nos frères du passé pour voir ce qu'ils ont souffert/enduré et pour quoi ils ont été punis. Les doctrines de l’église primitive apparaissent comme raisonnablement cohérentes et constantes si nous pouvons isoler les faits de la propagande du système traditionnel/dominant.

 

L'application de ces éléments distinctifs dans les doctrines des premières Églises

L’église primitive était exclusivement Unitarienne. Les Gnostiques et les Modalistes ne sont pas considérés comme faisant partie de l'Église. Il n'y a pas la moindre preuve que Christ, les apôtres ou leurs disciples aient été Binitaires ou Trinitaires. En fait, il existe des preuves claires que la doctrine de la Trinité a été développée à partir du Binitarisme, dérivé des soi-disant Chrétiens du IVe siècle. La position Trinitaire, ainsi que son prédécesseur incohérent, le Binitarisme, n'a jamais été retenue/défendue par l'église qui observe le Sabbat avant ce temps ou, en fait, ni même jusqu’ à la Réforme, quelque onze siècles plus tard. En fait, le Binitarisme est issu du Modalisme qui est la doctrine des adorateurs du dieu Attis à Rome (voir le document Les Origines de Noël et d’Easter/Pâques (No. 235)).

 

Preuves de l'Histoire et de la Persécution de l'Église

 

L’Église primitive

Nous savons par les écrits d'Irénée (et de son prédécesseur Polycarpe) que lui et l'Église étaient Unitariens et qu'ils croyaient que Christ avait été nommé elohim, et que les élus devaient devenir des elohim comme Christ l'était avec Dieu. Ils croyaient que seul Dieu existait éternellement et qu'il n'y avait rien qui coexistait avec Lui. Ceci est dérivé de Zacharie 12:8 et c'est retrouvé dans l'ouvrage Against Heresies (Contre les Hérésies). 

 

Irénée affirme à propos de Dieu (Against Heresies, III, viii, 3) :

Car Il a commandé, et ils ont été créés. Il a parlé, et ils ont été faits. À qui donc a-t-Il donné l’ordre ? La Parole, sans doute, par qui, dit-il, que les cieux ont été établis et toute leur puissance par le souffle de Sa bouche [Psaume 33:6]. 

Irénée soutenait que :

il est clairement prouvé que ni les prophètes ni les apôtres n'ont jamais nommé un autre du nom de Dieu ni appelé un autre Seigneur, si ce n’est l’unique véritable Dieu ....Mais les choses établies sont distinctes de Celui qui les a établies, et ce qui a été fait de Celui qui l’a fait. Car Il est Lui-même incréé, sans commencement ni fin, et ne manquant de rien. Il se suffit à Lui-même ; et de plus, Il accorde à tous les autres cette chose même, l'existence ; mais les choses qui ont été faites par Lui (ibid.).

Irénée a étendu la capacité de devenir Dieu (theos ou elohim) au Logos ici dans ce texte, comme étant distinct des autres choses établies (ibid.). Il avait déjà établi la position de Dieu, du Fils, de ceux de l'adoption, comme theoi ou elohim, et de tous les fils de Dieu dans le Livre III, Chapitre vi.

C’est pourquoi ni le Seigneur, ni l'Esprit Saint, ni les apôtres, n'auraient jamais nommé Dieu, de façon définitive et absolue, celui qui n'était pas Dieu, à moins qu'il ne soit vraiment Dieu ; et ils n'auraient pas non plus nommé Seigneur quiconque aurait pu l'être en sa propre personne, si ce n'est Dieu le Père qui domine sur tout, et son Fils qui a reçu de son Père la domination sur toute la création, comme le dit ce passage : Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied  [Psaume 110:1]. [L'Écriture] représente ici le Père s'adressant au Fils ; Lui qui lui a donné l'héritage des païens, et lui a soumis tous Ses ennemis...

Irénée poursuit en déclarant que l'Esprit Saint a appelé ici Seigneur le Père et le Fils. Il soutenait que c'était Christ qui a parlé avec Abraham avant la destruction des Sodomites et qui avait reçu [de Dieu] le pouvoir de juger les Sodomites pour leur méchanceté. Et ceci [texte suivant] :

déclare la même vérité : Ton trône, ô Dieu, est à toujours ; Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité. Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté : C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint d'une huile de joie, par privilège sur tes collègues [Psaume 45:6]. Car l'Esprit désigne les deux par le nom de Dieu [theos ou elohim] – autant Celui qui est oint comme Fils que Celui qui oint, c'est-à-dire le Père. Et encore : Dieu se tient dans l'assemblée des dieux ; Il juge au milieu des dieux" [Psaume 82:1]. Il se réfère [ici] au Père et au Fils et à ceux qui ont reçu l'adoption ; mais ces derniers sont l'Église, car elle est la synagogue de Dieu, que Dieu – c'est à dire le Fils Lui-même – a rassemblé par Celui-là de qui Il parle : "Le Dieu des dieux, le Seigneur a parlé, et a convoqué la terre" [Psaume 50:1]. Qui est visé/désigné par le mot ‘Dieu’ ? Celui dont Il a dit : Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence ; (Psaume 50:3) c'est-à-dire, le Fils, qui est venu se manifester aux hommes, qui a dit : Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas ; [Ésaïe 65:1]. Mais de quels dieux [parle-t-il] ? [De ceux] à qui Il dit, "J'avais dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut" [Psaume 82:6 ]. À ceux, sans doute, qui ont reçu la grâce de ‘l'adoption, par laquelle nous crions : Abba ! Père !’ [Rom. 8:15] (Against Heresies, Bk. III, ch vi, ANF, Vol. I, pp 418-419).

 

Il ne fait aucun doute qu'Irénée avait une vue subordinationiste de la Divinité et qu'il a étendu le terme Dieu (comme theoi ou elohim) pour inclure le Fils et ceux de l'adoption également. Ceci est probablement dérivé au moins de Zacharie 12:8. Il semble indiquer ici que Christ a rassemblé les élus, alors que nous savons à partir des Écritures que c'est Dieu qui donne les élus à Christ pour qu'ils soient rassemblés (Jean 17:11-12 ; Héb. 2:13 ; 9:15). L'utilisation exclusive du terme aux élus physiques peut être incorrecte, compte tenu de l'application d'Irénée ici. L'Armée céleste loyale et fidèle est également incluse dans le conseil, d’après ce que l'on comprend dans Apocalypse 4 et 5. L'Armée céleste loyale et fidèle est donc également l'Ecclésia de Dieu.

 

Ces positions sont examinées dans les documents La Théologie de la Divinité des Premiers Temps (No. 127) et également L'Immortalité (No. 165). Il est également important de comprendre que la doctrine de l'Immortalité de l'Âme était considérée comme une doctrine athée et blasphématoire. Cette vue était celle de Justin Martyr qui montre que, même lorsque le culte du dimanche a commencé à s'immiscer dans l'Église, comme ce fut le cas dès 150 EC (Ère Courante), les doctrines de la Divinité et de la résurrection sont restées centrales et intactes/inchangées. Ainsi, le Sabbat a été renié avant la Divinité et la résurrection, au tout début, dans les premiers temps. L'inverse devait se produire plus tard, lorsque la divinité a été mise en cause avant les positions touchant au Sabbat et à la Doctrine de l'Âme.

 

Anders Nygren (Agape and Eros, Tr. par Philip S. Watson, Harper Torchbooks, New York, 1969) comprenait le concept de la vie éternelle dans l'église quand il a dit :

L'ancienne Église se distingue et diffère surtout de l'Hellénisme par sa croyance en la Résurrection. La tradition Chrétienne affirmait la ‘Résurrection de la chair’, que les Apologistes utilisaient pour combattre la doctrine hellénistique de ‘l'Immortalité de l'âme’. L'antithèse était consciente et intentionnelle, car à aucun moment il ne s'agissait d'une opposition à l'esprit hellénistique qui animait les tout premiers Chrétiens. La doctrine platonicienne et hellénistique de l'Immortalité de l'âme apparaissait aux Apologistes comme une doctrine athée, impie et blasphématoire, qu'ils devaient avant tout attaquer et détruire (Justin Dial. lxxx. 3-4).

Leur devise à cet égard pourrait bien être les paroles de Tatian : 'Pas Immortelle, Ô Grecs, est l'âme en soi, mais mortelle. Pourtant, il lui est possible de ne pas mourir (Tatian Oratio ad Graecos, xiii. 1).

 

La différence entre le Chrétien et le non-Chrétien, à cet égard, était si grande, que la croyance en la ‘Résurrection de la chair’ pourrait devenir un schibboleth. Celui qui croit en ‘l'Immortalité de l'âme’ montre ainsi qu'il n'est pas un Chrétien. Comme le dit Justin : ‘si vous rencontrez des gens qui se disent Chrétiens... et qui disent qu'il n'y a pas de résurrection des morts, mais que leur âme, après la mort, est emportée au ciel ; n'imaginez pas qu'ils sont Chrétiens.' (Dial. lxxx. 4) (ibid., pp. 280-281).

 

Ainsi, l’Église niait l'Immortalité de l'Âme – l’Église était absolument des Unitariens subordinationistes. Non seulement l’église aurait rejeté la Trinité si cela avait été proposé à l’époque, mais l’église aurait peut-être aussi excommunié toute personne qui endossait/épousait cette doctrine ou tout Dithéisme évident dans les cercles gnostiques. L'Église était cependant très tolérante, étant d'avis que les hérésies étaient permises afin de montrer qui, dans l'Église, avait l'approbation de Dieu (1Cor. 11:19). Cela se faisait par l'étude (2Tim. 2:15, voir la Bible version KJV ; la version RSV dit Faites de votre mieux).

 

Ils considéraient aussi l'Ancien Testament comme étant les Écritures et le Nouveau Testament comme étant l'interprétation de ces Écritures. Ils observaient les Nouvelles Lunes et les Fêtes. Nous remarquons que la Pâque a fait l’objet d’une controverse au IIe siècle lorsque le système d’Easter/Pâques a été introduit et a commencé à supplanter la Pâque dans ce qui est devenu connu sous le nom de la controverse/dispute Quartodécimane (voir le document La Pâque (No. 098) et Les Disputes Quartodécimanes (No. 277)).

 

L'Église a commencé à être persécutée et elle s'est retrouvée en grande partie à l'extérieur de l'Empire Romain. Elle se trouvait par conséquent en dehors de la portée de l'Église orthodoxe et ce, jusqu'à la conversion progressive des Ariens, qui a duré jusqu'au VIIIe siècle, et aussi à partir de l'établissement du Saint Empire Romain en l’an 590. Les persécutions de la foi ont duré tout au long de la période de pouvoir et de domination du Saint Empire Romain, allant de 590 à 1850 (voir le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)).

 

Au cours des deux derniers siècles, l'Adventisme américain et les Églises de Dieu aux États-Unis ont mal appliqué les dates du Saint Empire Romain et la prophétie du temps, des temps et la moitié d'un temps ou 1260 jours. Cette fausse interprétation était en grande partie due à l'ignorance de l'histoire européenne et à une fausse prophétie auto-réalisatrice. Cette grave erreur a eu un effet significatif sur la fausse prophétie issue du mouvement de l'avènement (advent movement) de 1842-44. Cela a abouti/donné lieu à une autre fausse doctrine appelée le Jugement précédant l’Avènement (voir le document Le Jugement Précédant l’Avènement (No. 176)).

 

Les Inquisitions

Nous savons et ce, grâce aux témoignages des Inquisitions, quelles étaient les doctrines de l'Église lors des différentes étapes de sa propagation.

 

Nous pouvons dire avec certitude que l'église était appelée, par le système Catholique, par divers noms dans ses différents emplacements, pour déguiser/dissimuler la structure étendue et uniforme de ses doctrines. Cependant, les organisations de l'Église de Dieu avaient des opinions divergentes quant à son gouvernement et à son orientation (par exemple, les Presbytériens et les Épiscopaliens parmi les Vaudois de l’Occident). On sait qu'elle était appelée Cathare ou Cathari, d’où le terme les ‘Puritains’ en français. Elle était également appelée Bulgar, Khazzar, Vallenses, Albigeoise, Vaudoise, Sabbatharier, Sabbatati, Insabbatati, Passaginien, parmi d'autres noms. Le terme Sabbatharier semble être une expression signifiant Ariens qui observent le Sabbat.

 

Nous savons que les vues communes populaires étaient généralement comprises et reflétées dans la langue vernaculaire. Par exemple, le terme ‘poor bugger’ en anglais (pauvre bougre) est une expression commune pour transmettre la sympathie envers une personne malheureuse qui subit une épreuve ou un tourment. Cette expression est souvent une source de confusion pour les Américains modernes et même pour les Australiens, car les termes ‘bugger’ et ‘buggery’ ont des significations juridiques spécifiques liées à la sodomie. Le terme a cependant une autre signification qui montre son application aux élus durant les Inquisitions. Selon le Dictionnaire Oxford Universal Dictionary, le terme est dérivé du ‘moyen anglais’ et du terme français bougre et du latin Bulgarus ou Bulgare, c’est-à-dire hérétique (ou aussi usurier). Il était soi-disant utilisé comme faisant référence aux hérétiques, en particulier aux Albigeois. C'était sa première signification. Le deuxième sens, péjoratif, en rapport à la sodomie, a été un terme postérieur, plus tardif, datant de 1555, apparemment qui semble dénigrer la secte qui avait été persécutée pendant environ trois siècles. Le terme pauvre bougre ou pauvre bulgare, tel qu'appliqué aux Albigeois, est devenu ‘poor booger’ en anglais. L'utilisation en anglais de ‘bogle’ ou ‘boggle’ (frayeur) au Nord, autour de 1505, est d'origine incertaine mais le terme en est venu à être associé aux fantômes et, de là, il est devenu presque un nom propre pour le diable (d'où ‘bogieman’, etc.). Il est certain que le terme ‘poor bugger’ trouve son origine dans les Croisades Albigeoises. Cependant, on peut excuser à la personne qui se demanderait ce que les Bulgares ont à voir avec les Albigeois. La réponse est simple. Les Églises de Dieu, à partir de leurs branches dans ce qui est connu comme étant l'ère de Pergame (Apoc. 2:12ff.), appelées les Pauliciens, sont venues en Europe à partir des relocalisations sous Constantin Capronymous et Jean Tsimiskes (voir le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)). Ces relocalisations en Thrace se sont étendues aux Bulgares, aux Slaves du Sud, notamment en Bosnie, ainsi qu’en Hongrie et en Roumanie. Ils se sont répandus vers l'Ouest et, à partir du XVe siècle, ils se sont joints avec les restes des Sabbatati vers l'Ouest, appelés Vallenses ou Vaudois. Nous pouvons dire et déterminer avec une certitude relative l’étendue de leurs doctrines, à partir du XIIIe siècle, et avec une certitude absolue ce qu'étaient les branches orientales, surtout en Hongrie et en Roumanie, du XVe au XIXe siècle.

 

Les Croisades Albigeoises

Le déroulement des croisades Albigeoises au XIIIe siècle est décrit dans le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122). Ces groupes étaient sans aucun doute des observateurs du Sabbat. Le désir de l'Église Catholique Romaine de déguiser/dissimuler ce fait a conduit à des revendications/affirmations extraordinaires quant à la dérivation linguistique du nom Sabbatati. Cependant, nous savons également qu'ils étaient Unitariens. On sait qu’ils existaient avant l’an 934, date à laquelle Atto, évêque de Vireulli, s'est plaint à leur sujet, comme d'autres l'avaient fait avant lui.

 

Ils ont d'abord été appelés Vallenses, en 1179, dans leur condamnation par Raymond de Daventry. Les aînés (anciens) ou barbes (oncles), Bernard de Raymond et Raymond de Baimiac, ont été condamnés en tant qu'hérétiques par Raymond de Daventry, en 1179, devant le Concile de Latran, non pas pour leur observance du Sabbat mais pour leur Unitarisme. Le traité, écrit contre eux en l’an 1180 par Bernard de Fontcaude, reprend alors le nom de Vallenses dans son titre, qui est Adversus Vallenses et Arianos. Ils étaient donc des non-Trinitaires subordinationistes. Cette œuvre de 1180 semble avoir disparu au cours de ce siècle-ci, mais l'ouvrage Liber Contra Vallenses écrit en 1190 par Bernard de Fontcaude existe toujours. Les Vallenses de cette époque semblent être des Unitariens et sont considérés comme distincts des Ariens. C'est une vue correcte et une sur laquelle l'Église de Dieu insiste. L'Arianisme, qui, selon les Catholiques, voit soi-disant l'Esprit Saint comme une création du Fils, est distinct de l'Unitarisme biblique. Ils sont tous deux considérés comme étant identiques ou une hérésie similaire par les Catholiques, qui peuvent aussi avoir inventé la doctrine de la création de l'Esprit par le fils, car il n'y a pas de trace de cette vue dans les textes attribués à Arius (voir aussi le document L'Arianisme et le Semi-Arianisme (No. 167) et Le Socinianisme, l'Arianisme et l’Unitarisme (No. 185)).

 

Les Albigeois n'étaient pas simplement une branche des Vallenses. Les Albigeois consistaient en deux branches/groupes, les Vallenses ou Vaudois et les Cathares ou Puritains locaux. Les Cathares avaient une conception du bien et du mal tout à fait distinctive et hérétique, fondée sur une forme de Gnosticisme et de Dualisme Manichéen. La distinction, parmi d'autres, est faite par Ray Roenfeldt dans sa thèse (An Historical Study of Christian Cosmic Dualism, Andrews University) (voir le document Le Végétarisme et la Bible (No. 183)). La foi a souvent été attaquée par cette tendance dualiste. Là où l'Église était établie, de nombreux prétendus convertis parmi les ordres monastiques ont souvent développé des vues bizarres. Les Bogomiles en sont un exemple. Chez les Bogomiles et parmi les Bosniaques, l'ascétisme monastique s’accompagnait d’un dualisme hérétique et tentait de saper le corps général de la foi. Des erreurs apparaissent également dans les branches antérieures des Pauliciens. L’une de ces erreurs était celle des Melchisédékiens qui ont créé un autre ordre structuré développé à partir de la vue Unitarienne. Melchisédek était considéré comme le médiateur angélique et Christ comme le médiateur humain en dessous de lui. Les écrits Catholiques se sont attaqués à ces groupes hérétiques contemporains et les ont reliés à l'Église de l’époque. Ils attribuent ces vues erronées à l'Église, obscurcissant/occultant ainsi les véritables doctrines.

 

Toute la croisade des Albigeois a été lancée par Rome au XIIIe siècle contre ces deux éléments. Les Albigeois bénéficiaient de la protection de Raymond, Comte de Toulouse, dans le sud de la France. Les Vallenses ou Sabbatati étaient les plus nombreux et les plus répandus et s’étendaient jusqu'en Espagne. Nous pouvons reconstruire les doctrines des Vallenses à partir de la branche espagnole des Sabbatati en raison de l’intense persécution dont ils ont été victimes.

 

L'Inquisition Espagnole

L'Inquisition espagnole avait pour but de débarrasser le pays des Chrétiens dits Judaïsants. Ceux-ci étaient appelés Marranos (ou porcs). D’après les termes de l'Inquisition et les commentaires, nous savons non seulement qu’ils observaient le Sabbat, mais qu'ils niaient la Trinité également, qu’ils observaient les Jours Saints, y compris le Jour des Expiations, et qu’ils observaient les lois sur l'alimentation. L’Édit de la Foi montre les moyens par lesquels les hérétiques pouvaient être identifiés. Les Juifs et les Musulmans ont également été pris dans cette persécution, mais la persécution n'était pas dirigée contre eux mais contre l'Église de Dieu qu'ils ont aussi appelée Sabbatati, Insabbatati ou Insabathi. On cite le décret/édit d'Alphonse, roi d'Aragon, etc., expulsant les Vaudois ou Insabbatati d'Espagne à la page 20 (en anglais) du document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122).

 

Dans son ouvrage The Spanish Inquisition (L'Inquisition Espagnole), Robert Hale Ltd, London, 1937, Cecil Roth a lancé un avertissement, dans la Préface, que l'histoire se répète et que le livre n'était pas conçu comme une satire de ce qui s’est passé alors en Europe. Les érudits juifs ont cherché à développer l'Inquisition espagnole comme une forme de persécution des juifs. La pire de ces déformations, malgré son exhaustivité totale, est peut-être l'ouvrage récent de B. Netanyahu (The Origins of the Spanish Inquisition in Fifteenth Century Spain, Random House, New York, 1995). Netanyahu tente de persuader le lecteur que l'objet des Inquisitions était la communauté juive, alors que c’est manifestement faux et que les spécialistes ont attaqué publiquement sa position. Les Rabbins de l'époque ont déclaré sans équivoque qu’ils n'étaient pas des Juifs mais Chrétiens. Ils n'étaient pas des Juifs déguisés/se faisant passer pour des Chrétiens. Ils étaient en fait l'Église de Dieu.

 

Le nombre de Tribunaux du Saint-Office en Espagne s’élevaient finalement à quinze. Ils existaient avec des effectifs complets de fonctionnaires et de matériel/équipement à Barcelone, Cordoue, Cuenca, Grenade, Llerana, Logrono, Madrid, Murcia, Santiago, Séville, Tolède, Valence, Valladolid et Sargasses. Un autre pour les îles Baléares était situé à Palma de Majorque.

 

Les secteurs/régions les plus horribles et les plus actives ont été Madrid, Séville et Tolède, en raison du nombre accru de Nouveaux Chrétiens (comme Roth les appelle), l’activité étant la plus grande dans la Vieille-Castille et en Andalousie, et diminuant après la première flambée frénétique pour être la plus faible en Catalogne (Roth, ibid., Ch. The Unholy Office, p. 73). Cela a finalement été coordonné à la fin du XVe siècle sous l'autorité du comité central d'El Consejo de la Suprema y General Inquisición dit La Suprema, qui était initialement confiné à la Castille. Avec les quatre grands Conseils d'État sous Ferdinand et Isabella, à savoir les Conseils d'État, des Finances, de Castille et d'Aragon, le Conseil de l'Inquisition a pris sa place en tant que l’exercice non négligeable du pouvoir royal (Roth, ibid. p. 74). En 1647, il fut ordonné que toutes les sentences de tous les tribunaux lui soient soumises pour contrôle. Il semble que cette mesure ait eu pour but ultime de freiner la sévérité indescriptible des persécutions locales. Cette sévérité provenait d'une erreur fondamentale de compréhension. Netanyahu fait référence à l'erreur (The Origins of the Spanish Inquisition in Fifteenth Century Spain, pp. 440-459) selon laquelle toutes les erreurs de l'esprit ont été jugées comme des hérésies, jugées contraire à la déclaration d’Augustin : Je peux me tromper, mais je ne suis pas hérétique (De Trinitate, c, 3, n. 5-6). Juan de Torquemada, l'Inquisiteur, a attaqué les procès de Tolède en raison de leur irrégularité manifeste et de leur antisémitisme délibéré et non biblique. Il considérait que l’affaire était au même niveau que celle de Haman contre Mardochée et les Juifs (ibid., p. 449). Il a ensuite été confronté au problème de la nature de Dieu tel qu’on le voit par les Vallenses. Les Tolédans avaient déclaré, comme on l’a vu ailleurs, comme une question de notoriété publique (publica fama) (et aussi à Valence comme nous le verrons) que les hérétiques pratiquent la circoncision, nient la vraie divinité de Christ, nient, en outre, la présence de son corps dans l'Eucharistie, etc. (ibid., p. 444). Les Tolédans n'avaient pas démontré, selon Torquemada, que les convertis ne pouvaient jamais être indiqués, soit par ses propres aveux volontaires ou par les déclarations de témoins innocents, pour avoir dit, après avoir reçu le baptême, qu’ils ne croyaient en rien d’autre, sauf en ce que croyait l'Église Mère elle-même (cf. Netanyahu, p. 444). Torquemada a qualifié cette accusation de fausse, mensongère et malveillante et qu’elle démontrait par elle-même la nullité de tout le procès (ibid., p. 445). Pourquoi devrait-il en être ainsi ? Nous savons sans aucun doute que les Vallenses ont pratiqué l’Unitarisme pendant des siècles. La distinction réside dans la divinité subordonnée de Christ. Ainsi, la divinité de Christ n'était pas niée. Mais il y avait quelque chose de plus en jeu ici. Torquemada a vu que les procès de Tolède étaient tout simplement antisémites et que ce racisme n'avait aucun fondement biblique. Il a dû donc dénoncer cette erreur dans les termes les plus forts qu’il pouvait. Le problème résidait également dans le fait que le soupçon et l'interrogatoire s’étendaient jusqu'à la quatrième génération des conversions. Il a attaqué cette prémisse du point de vue des conversions des autres éléments des Antitrinitaires, de ce qu'il a qualifié d’erreurs manichéennes chez les Bosniaques. Il était confronté au problème de la conversion de la royauté au sein du Saint Empire Romain. Torquemada dit :

À notre époque, ils s’étaient convertis du paganisme au Christianisme : l'illustre roi de Pologne, père du roi actuel, s'est converti du paganisme au christianisme, avec un grand nombre de nobles et une multitude innombrable [Wladislaw II, anciennement Jagellon, Grand-duc de Lituanie, converti lorsqu’il a été fait roi en 1386. Il était le père de Casimir IV, qui monta sur le trône en 1447]. Plus tard, à l’époque du pape Eugène IV, le roi de Bosnie, sa reine et de nombreux autres nobles se sont convertis au Christianisme après avoir abandonné les erreurs manichéennes [le roi Stephanus Thomas s’est converti au Catholicisme en 1445]. En outre, presque tous les jours, plusieurs Mahométans sont convaincus [de la vérité Chrétienne]. Ce serait un grand scandale et un sacrilège intolérable de dire que tous ces gens devraient être soupçonnés, au moins jusqu'à la quatrième génération, d'idolâtrie et des erreurs qu’eux et leurs pères avaient soutenues à un moment donné (Tractatus, p. 54-55; cf. Netanyahu, p. 452).

 

Torquemada avait écrit un pamphlet/tract contre le Bogomilisme bosniaque (Symbolum pro imformatione Manichaeorum, éd. N Lopez Martinez et V Proano Gil, 1958, p. 23, n. 68 et Netanyahu, n. 119). Nous voyons ici les effets du mélange du dualisme manichéen où les Pauliciens avaient établi la foi Unitarienne. À cette époque, l'Église a été contrainte d’entrer en Herzégovine et de poursuivre sa route vers le Nord (voir aussi le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)). Le problème est évident, mais pas pour Netanyahu. Au XVe siècle, les Vallenses avaient été chassés si loin dans la clandestinité qu'ils avaient été exterminés de manière presque visible par la persécution. Les Tolédans, entre autres, étaient devenus si excessifs et tyranniques qu'ils utilisaient l'Inquisition pour l'extermination systématique des Sémites. Cela mettrait à mal et affaiblirait la situation et position des activités de l'église dans la consolidation de l'empire. Torquemada a été confronté à limiter les excès afin de permettre une certaine interaction stable au sein de l'empire et de faire en sorte que la conversion soit considérée comme un avantage pour ceux qui étaient la cible. Le racisme et l'avarice de l'Inquisition compromettaient cette carotte et, par là même, l'expansion. Torquemada a été assez malin pour savoir ce que le jugement de l'histoire serait. Il a dû ainsi freiner l'Inquisition. En l'occurrence, l'église a permis à celle-ci de continuer pendant trois siècles contre les processus et les doctrines mêmes dont l'existence était niée, en fin de compte, détruisant son propre pouvoir (voir Malachie Martin, Decline and Fall of the Roman Church, Secker and Warburg, London, pp. 254 et suiv.).

 

Les preuves tirées des Édits

Lors de la mise en place d'une Inquisition par secteur, une procédure d'Édits était suivie. Après qu’un Décret/Édit de Grâce a été publié, encourageant les hérétiques à se manifester et à se confesser, généralement pendant trente ou quarante jours (Roth, p. 75), l'Inquisition purgerait ensuite la région. Cela a enclenché une chaîne de processus d'incrimination. La phase suivante est la publication périodique d'un Édit de la Foi, qui permettait d'identifier les types ou les indicateurs d’hérésies, qui devaient être dénoncés. Le système Confessionnel a ensuite mis en œuvre le mal.

 

L’Édit de la Foi a été publié à Valence en 1519 par Andres de Palacio, Inquisiteur de Valence, et a été publié par Roth. Il ressort de cet Édit une série générale de faits et de superstitions qui identifiaient trois groupes de personnes. Le premier était constitué par les Chrétiens qui adhéraient aux dites tendances judaïsantes. Le deuxième groupe était des Juifs eux-mêmes et le troisième groupe était constitué des Musulmans. Il est évident, d’après l'Édit, que l'hérésie avait pénétré l'église elle-même, car les paroles prononcées au cours de l'Eucharistie étaient spécifiquement identifiées comme un indicateur de l'hérésie dans l'Édit. De même, la Croix ou le Signe de la Croix n’étaient pas utilisés par les Sabbatati. Il ressort de l'examen de l'Édit que le groupe avait rejeté/nié [la doctrine de] l’Âme et les doctrines du Ciel et de l'Enfer. Ils observaient le Sabbat du coucher du soleil le vendredi au coucher du soleil le samedi, ne faisant aucun travail le jour du Sabbat. Ils célébraient la fête des Pains sans Levain et la Pâque avec des herbes amères. Ils jeûnaient le jour des Expiations (Roth, p. 77 et suiv.).

 

Les points de vue généraux et l’observance des Juifs ont été inclus dans la liste figurant dans l'Édit, de sorte que les systèmes ont été mélangés, rendant difficile d'identifier exactement les distinctions entre eux. Ils observaient les lois sur l’alimentation et aussi enterraient leurs morts selon la coutume juive. Une grande partie de l'Édit comprend des superstitions attribuées aux sectes (e.g. p. 78). Ils niaient la Mariolâtrie et celle-ci était regroupée avec le déni judaïque du Messie.

 

La doctrine de la Transsubstantiation était rejetée/niée comme l’était la forme Catholique de la doctrine de l'Omniprésence, qui était un Animisme platonicien (p. 78). Les prêtres semblaient être impliqués et étaient identifiés dès la consécration. Les Chrétiens semblaient se vêtir comme les Juifs en adhérant aux lois régissant les tissus (p. 79). Ils se réunissaient dans des églises de maison et lisaient les Bibles en langue vernaculaire. Les biens/la propriété des hérétiques étaient confisqués, ce qui contribue sans doute au zèle des Inquisiteurs.

 

Roth rapporte l'ouverture de l’Office à Lisbonne avant qu’il n’ait été transformé en un bâtiment de Théâtre d’Opéra. Les récits des témoins oculaires (imprimés dans le Registre Annuel de 1821) montrent sans aucun doute que des restes humains ont été trouvés dans les donjons/cachots, qui étaient en usage (d'après une inscription sur un mur du donjon) jusqu’en 1809. Il s’agissait de moines dont les vêtements ont été retrouvés parmi les restes humains et autres restes gisant dans les étages des donjons et parmi les preuves de meurtres, à la fois anciens et récents, qui y ont été commis (Roth, p. 84-85).

 

Des intervalles de trois à quatre ans entre l'arrestation et la condamnation étaient monnaie courante et, dans un cas répertorié, quatorze ans se sont écoulés. Les femmes enceintes étaient traînées sur le bûcher et les mauvais traitements infligés aux prisonniers, ou peut-être l'interaction avec eux, ont incité le cardinal Ximenes, en 1512, à menacer de mort tout fonctionnaire surpris à entretenir des intrigues avec ses prisonniers. Les dépenses à l’emprisonnement étaient prises en charge par l'accusé, quelle que soit la durée de celui-ci. Un exemple des dépenses encourues lors de l'incarcération de quatre ans d'une religieuse en Sicile, acquittée et libérée en 1703, étaient encore payées par ses héritiers en 1872 (Roth, p. 87). Normalement, les actifs/biens étaient confisqués au moment de l'arrestation.

 

Les Marranos ou Nouveaux Chrétiens ne pouvaient être acceptés comme témoins dans aucune procédure. La rétention des noms des témoins a été introduite au XIIIe siècle, soi-disant pour protéger les faibles contre les puissants, mais cette pratique est devenue la norme et personne ne pouvait connaître les noms de ses accusateurs. (Roth fait remarquer à juste titre que même jusqu'en 1836, en Angleterre, les criminels accusés ne pouvaient pas avoir un avocat ni voir des copies des dépositions faites contre eux.) L'époque elle-même était barbare et l'Inquisition était le pire de cette barbarie.

 

Les Inquisitions européennes ont commencé dans le sud de la France au XIIIe siècle et se sont terminées dans les États pontificaux en 1846. Entre 1823 et 1846, dans les États pontificaux seuls, 200 000 personnes ont été condamnées à mort, à l’emprisonnement à vie, à l'exil ou aux galères, et 1,5 millions d’autres ont été placées sous surveillance (voir Malachie Martin, The Decline and Fall of the Roman Church, p. 254, et le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122), p. 29 pour les citations). Roth cite le désespoir des individus dès le début, au XIIIe siècle, dans le sud de la France.

Écoutez-moi, mes seigneurs ! Je ne suis pas hérétique : car j'ai une femme et je vis avec elle et nous avons des enfants, je mange de la chair, je mens et je jure, et je suis un fidèle Chrétien (Roth, p. 90).

 

Cette négation des éléments de célibat et d'ascétisme végétarien était nécessaire parce que les dualistes Manichéens connus sous le nom de Cathares ou Puritains, qui recherchaient la purification par l'ascétisme, étaient une secte hérétique qui a fini par attirer la persécution sur les Vallenses ou Sabbatati. Les dualistes Manichéens étaient distincts des Vallenses et c'est la distinction Cathares-Vallenses reconnue mais incorrectement identifiée par Weber. Les lois bibliques étaient continuellement suivies et observées par les Sabbatati. Leur culte était en secret et il est donc difficile de l'identifier avec précision. Cependant, nous savons qu'ils suivaient et observaient le Sabbat, et la pleine mesure/étendue de leur culte est identifiée à partir des branches orientales des Sabbatati.

 

Les Sabbatati de l'Europe de l'Est

Nous savons précisément quelles étaient les doctrines des églises hongroises et transylvaniennes du quinzième au dix-neuvième siècle. La preuve documentaire a été préservée par le docteur Samuel Kohn, Grand Rabbin de Budapest, en Hongrie, dans l’ouvrage DIE SABBATHARIER IN SIEBENBURGEN Ihre Geschicte, Literatur, und Dogmatik, Budapest, Verlag von Singer & Wolfer, 1894, Leipzig, Verlag von Franz Wagner. Ces points sont énumérés dans le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)). La structure entière est inscrite dans le livre The Sabbatarians in Transylvania, par Samuel Kohn, tr. T. McElwain et B. Rook, éd. W. Cox, CCG Publishing, USA 1998.

 

Nous savons avec certitude que cette branche des Vallenses ou Sabbatati était Unitarienne car Frances David ou Davidis est mort en prison en 1579. Kohn dit qu'ils ont rétabli le Christianisme original et véritable (Kohn, p. 8). En 1579, l'Église Unitarienne s'est divisée entre les adeptes du dimanche et les fidèles du Sabbat. La branche du Sabbat sous Eossi était la plus fidèle à la vérité.

1.     Ils pratiquaient le baptême adulte.

2.     Ils observaient les Sabbats et les Jours Saints, notamment la Pâque, les Pains sans Levain, la Pentecôte, le Jour des Expiations, les Tabernacles et le Dernier Grand Jour et, surtout plus important encore, les Nouvelles Lunes. La Fête des Trompettes n'est pas inscrite séparément dans le livre/recueil de cantiques et semble avoir été célébrée avec les hymnes de la Nouvelle Lune.

3.     Leurs doctrines englobaient le Millenium physique de 1000 ans au commencement duquel Christ reviendra et réunira à nouveau Juda et Israël.

4.     Ils utilisaient le calendrier de Dieu basé sur les Nouvelles Lunes.

5.     Ils enseignaient deux résurrections, l’une à la vie éternelle, lors du retour de Christ, et l’autre au jugement, à la fin du Millenium/Millénaire.

6.     Ils enseignaient le salut par la grâce mais que les lois devaient toujours être suivies et observées.

7.     Ils soutenaient que Dieu appelle les gens et que le monde est en général aveuglé.

8.     Leur doctrine de Christ était absolument Unitarienne subordinationiste.

(Voir le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)).

 

On peut ainsi constater que l’Église primitive du Sabbat était Unitarienne et observait les lois de l'Ancien Testament. Le Sabbat n’était simplement qu’une facette de leur système de croyance qui pointait vers l'adoration de Celui qui est l’Unique Véritable Dieu. Ils ont été persécutés en Europe de l'Est pour leur Unitarisme plus que pour leur observance du Sabbat (Francis Davidis a choisi de rester en prison, où il est mort, plutôt que de compromettre sa foi Unitarienne, bien que Socinus, lui-même un Unitarien, a essayé de le persuader de modifier son Unitarisme rigide pour sauver sa vie). Le statut d'église leur a été refusé alors que même les Juifs se voyaient accorder ce statut. On leur refusait l'accès à la presse à imprimer et ils rédigeaient donc leurs sermons à la main, dans le style lettre-chaîne. L'Inquisition a été impitoyable dans sa suppression de ce système et, en Occident, le seul fait d’observer le Sabbat suffit à les faire exécuter.

 

La croissance de l'Unitarisme

Avec la Réforme, l'Unitarisme a commencé à croître, à se développer et ne s'est pas limité aux seuls observateurs du Sabbat. Autrement dit, tous les Unitariens n'étaient pas tous de vrais membres des Églises de Dieu, tout comme tous ceux qui observent le Sabbat ne sont pas tous de vrais membres.

 

Le terme Unitarisme est un mot français qui provient du latin unitarius. Il a été  utilisé pour la première fois pour désigner une religion légalisée en 1600 (Encyclopedia of Religion and Ethics (ERE), art. Unitarianism, Vol. 12, p. 519). Il est spécifiquement fondé sur la conception de la personnalité unique de la Déité, par opposition à la doctrine orthodoxe de Sa nature triune. Le terme correspondant Trinitaire a été utilisé pour la première fois dans le sens moderne par Servetus en 1546 (ibid.). L'adjectif Unitarien a parfois été employé au-delà des limites du Christianisme (par exemple, l'Islam et le Judaïsme sont également Unitariens dans leur base).

 

Le texte grec du Nouveau Testament a été publié par Erasmus (1516).

Son omission du célèbre verset Trinitaire [1Jean 5:7], et son aversion pour les types scolastiques d'argumentation ont produit un effet marqué sur de nombreux esprits (ERE, ibid.).

 

La production du Nouveau Testament par Erasmus a incité les gens familiers avec le grec à commencer à examiner les prémisses sur lesquelles le Trinitarisme orthodoxe avait été établi. Ce qui est plus important encore, les gens en Europe avaient la liberté d'être plus ouverts et l'Inquisition limitée. Des érudits ont commencé à voir que la Bible n'était pas Trinitaire et soutenait même l'Unitarisme. Les premières œuvres formelles anti-Trinitaires imprimées sur le Continent (par opposition aux enseignements des églises avant la Réforme et la presse imprimerie) ont été celles de Martin Cellarius (1499-1564), élève de Reuchlin et premier disciple et ami de Luther (ERE, ibid., pp. 519-520). Dans son ouvrage de Operibus Dei, il applique le terme deus à Christ, dans le même sens que celui dans lequel les Chrétiens pourraient aussi être appelés dei comme 'fils du Très-Haut' (ibid.). Si l'on se réfère au document La Théologie de la Divinité des Premiers Temps (No. 127) on constate que ce concept est tiré directement d'Irénée et des premiers disciples des apôtres et des apôtres eux-mêmes. Cela a fait grand bruit, tout un émoi, et la communauté académique moderne s'est engagée dans le débat suite aux travaux de Servitus en 1531. À Naples, un Espagnol, John Valdes, a fondé et débuté un groupe religieux pour l'étude des Saintes Écritures et ce, jusqu'à sa mort en 1541 (ERE, ibid., p. 520). Notez ici le nom Valdes. Cet homme semble avoir été un Vaudois espagnol d'après son nom et sa théologie (voir aussi le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)). En 1539, Melancthon a averti le Sénat Vénétien à propos du Servétianisme répandu en Italie du nord (ibid.). De ce groupe, Bernard Ochino (1487-1565) de Siena est passé lentement par la Suisse et il est allé jusqu'à Londres, où il a servi en tant que membre dans une des Églises des Étrangers [Strangers Church] (1550-1553), jusqu'à ce qu'elle soit dissoute/démantelée par la Reine Marie dans sa tentative de restaurer le Catholicisme. Ochino a été expulsé de Zurich et il a émigré en Pologne, où il a rejoint les anti-Trinitaires. En 1539, Catherine Vogel, la femme d'un bijoutier, avait été brulée à l'âge de 80 ans, à Cracovie, pour le fait d’avoir cru en ‘l'existence d'un unique Dieu, créateur de tout le monde visible et invisible, qui ne pouvait pas être conçu par l'intellect humain’ (ibid.). Ce mouvement constitue l'œuvre en Europe pendant la période que nous identifions comme l'ère Thyatirienne. Un mouvement anti-Trinitaire se manifeste aussi au deuxième synode de l'Église reformée en 1556 et, en 1558, le Piedmontais George Blandrata en devient le leader, le chef. Les Anabaptistes hollandais étaient aussi Unitariens, sous la direction de David Joris de Delft (1501-1556). Ces Unitariens ont été aussi appelés, de façon générale, des Protestants. L’Encyclopédie ERE dit que :

Des milliers de Protestants d'Allemagne, d'Alsace et des Pays Bas ont émigré en Angleterre durant le règne d'Henry VIII et l'Église des Étrangers [Strangers Church], sous Edouard VI, comptait également des Français, des Wallons, des Italiens et des Espagnols (ERE, ibid., p. 520).

 

Ces gens se sont réfugiés en Angleterre avec l'aide de l'Église Unitarienne locale. Celle-ci était la véritable Église de Dieu. À partir du quinzième siècle, l'Angleterre était devenue plus ouverte à l'expression publique, grâce aux publications de Richard Peacock, évêque de Chichester. Les Lollards et les Anabaptistes ont divergé à ce moment-là.

Le 28 décembre 1548, un prêtre nommé John Assheton a renoncé devant Cranmer aux ‘hérésies condamnables’ selon lesquelles 'le Saint-Esprit n'est pas Dieu, mais seulement une certaine puissance du Père' et que 'Jésus Christ, conçu de la Vierge Marie, était un saint prophète..., mais n'était pas le véritable Dieu vivant'. En avril suivant, une commission a été nommée pour rechercher tous les Anabaptistes, hérétiques ou adeptes de la Prière Commune. Un certain nombre de marchands/commerçants de Londres ont été traduits devant cet organisme en mai (ERE, ibid.).

 

Ils étaient Unitariens. Ni le Binitarisme, ni le Dithéisme n’étaient en évidence pendant cette phase de l'Église et au cours de ses persécutions. Ce n'était pas une doctrine. Le chirurgien George van Parris de Mainz a été exécuté en 1551 pour avoir affirmé que Dieu le Père était l’unique Dieu et que Christ n'était pas le Dieu (ERE, op. cit.). Le mouvement Unitarien en Pologne, quand Blandrata y arriva en 1558, faisait déjà partie du synode Protestant mais il en a été exclu sept ans plus tard. Ils ont refusé d'être appelés par tout autre nom que Chrétien (ERE, ibid.). Faustus Socinus (1539-1604), neveu de Lelius Socinus (1525-1562) de Sienne (Siena), qui était un ami de Calvin et de Melancthon, a visité l'Angleterre et s'est rendu en Pologne. Il visita Blandrata en Transylvanie en 1578, argumentant contre Francis David qui rejetait toute forme de culte adressée à Christ. Il s'est installé en Pologne en 1579. C'est de lui que sont nommés les Sociniens. Cependant, ils le précèdent de loin, faisant déjà partie de l'Église que nous comprenons comme Vaudoise. Cet aspect a été traité dans le document Le Socinianisme, l'Arianisme et l’Unitarisme (No. 185)).

 

L'Église Unitarienne polonaise a été persécutée jusqu'à l'extinction par l'Église Catholique (voir ERE, op. cit.). Socinus a admis l'application du terme Dieu à Christ mais dans un sens inférieur. En effet, ce sens a été celui utilisé par Irénée, comme nous le voyons dans le document La Théologie de la Divinité des Premiers Temps (No. 127).

 

Francis David (ou Davidis) des Églises hongroises en Transylvanie a été emprisonné dans le château de Deva pour avoir refusé de prier ou de rendre un culte à Christ. Il y est mort en novembre 1579. À partir de l'histoire bien documentée de ses successeurs, Eossi et d'autres, nous savons qu'ils étaient non seulement Unitariens mais qu'ils observaient également le Sabbat, les Nouvelles Lunes et les Jours Saints. La Fête des Trompettes était célébrée dans le livre/recueil de cantiques comme une Nouvelle Lune et les hymnes pour la Nouvelle Lune prévalaient plutôt que des hymnes spéciaux pour les Trompettes en tant que Fête (voir le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)).

 

Le nom Unitarius a été utilisé pour la première fois comme mot par Melius et est apparu pour la première fois sur un document dans le décret du Synode de Lecsfalva en 1600. Il a été formellement adopté par l'Église en 1638. Les Églises hongroises ont été persécutées pendant deux siècles après cette date et leurs biens/propriétés ont été confisquées. Au début de ce siècle (1900), leurs descendants avaient 140 églises parmi les Szeklers de Transylvanie et quelques-unes en Hongrie. Leur livre de cantiques de 1865 ne prévoyait pas le culte à Christ (ERE, ibid.). Ceux qui subsistent aujourd’hui du peuple véritable et fidèle de l'Église sont les Transcarpathiens qui sont toujours des Unitariens qui observent le Sabbat.

 

En Angleterre, la croissance de l'Unitarisme est née du désir de rétablir/restaurer la véritable foi apostolique. Il était évident pour les meilleurs esprits anglais que le Nouveau Testament n'était pas Trinitaire mais Unitarien et ces hommes éminents ont entrepris la tâche de rétablir les enseignements originaux de l'Église. Le point de départ peut être attribué à Richard Hooker (1553-1600) et à John Hales (1584-1656). La restriction de la définition des mystères de la Divinité aux Écritures seules est devenue la question centrale. Les œuvres de William Chillingworth (1602-1644) sont au cœur de cette question. Chillingworth a été influencé par Lord Falkland, un Unitarien de premier plan. Les œuvres de Grotius sont muettes sur la nature triune et (selon Stephen Nye, dans son ouvrage Brief History of the Unitarians also called Socinians, London, 1687) il dit avoir interprété ses œuvres selon les lignes/principes Unitariens ou selon l'esprit des Sociniens (ERE, p. 522).

 

Paul Best (1590-1657) s’est converti lors de son voyage en Pologne. Milton a aussi été influencé par les Unitariens transylvaniens (voir Aereopagitica, London, 1644 – cité de ERE, ibid.). En juin 1640, Les Convocations de Canterbury et de York interdisaient l'importation de livres Unitariens (Sociniens) et le Parlement a fait de la négation de la Trinité un crime capital en 1648. Cependant, John Biddle (1616-1662), désigné souvent comme le père de l'Unitarisme anglais, a publié l’ouvrage A Twofold Scripture Catechism (Un Catéchisme des Écritures à deux volets) en 1654. L'Unitarisme est devenu généralisé en Angleterre, au XVIIe siècle. Le Professeur Bronowski, dans la série télévisée The Ascent of Man (L’Ascension de l'Homme), va jusqu'à dire que la Révolution Industrielle a été un produit des penseurs Unitariens. Malgré son emprisonnement et son exil dans les Îles Scilly (1654-1658), Biddle a rassemblé des disciples. La mort de Biddle en 1662 et l'Acte d'Uniformité ont mis un terme au mouvement en tant qu’organisation pour le culte. Cependant, les demandes/exigences de l'intention littérale des Saintes Écritures ont conduit tous les grands penseurs de l’époque à rejeter le Trinitarisme. Milton en faisait partie. Thomas Firmin (1632-1697), un riche négociant en tissus, a promu et encouragé la littérature de 1691-1705. Le Parlement a tenté de la supprimer. Cependant, les grands philosophes sont entrés dans l'arène en la personne de John Locke (1632-1704). Sir Isaac Newton avait également suivi Milton dans l'Unitarisme, suite à un examen des Saintes Écritures. Ces grands penseurs ont été suivis par William Whiston (1672-1752) qui a succédé à Newton à Cambridge, en tant que professeur Lucasien en 1703 et qui a été privé de sa chaire en 1710 à cause de son Unitarisme. Le traité de Samuel Clarke (1675-1729) intitulé The Scripture Doctrine of the Trinity (la Doctrine Biblique de la Trinité) a également joué un rôle important dans l'exposition de ce problème. L'objection à la co-éternalité du fils y était faite pour la première fois, introduisant une position quasi-Binitaire. Lorsque l'Académie de Manchester (plus tard l'Université de Manchester Oxford) a été ouverte en 1786, son premier principal fut Thomas Barnes, qui était un Unitarien.

 

L'Université Presbytérienne à Carmarthen était le continuateur d'une série d'académies, dont la première a été fondée par Samuel Jones, jadis un membre de l'Université Jesus College d'Oxford et l’un des 2000 ministres expulsés en 1662 (ERE, p. 523).

 

D'autres Unitariens étaient Joseph Priestly (1733-1804). L'ami de Priestly, Theophilus Lindsey (1723-1808), a démissionné de son poste de curé de Catterick sur les Tees, après l'échec d'une pétition Parlementaire et il a ouvert une chapelle Unitarienne sur la rue Essex, à Strand, en 1774. Il s’agit de la première chapelle depuis de nombreuses années - peut-être depuis la suppression de l'Église des Étrangers (Strangers Church).

 

Il a utilisé la liturgie anglicane adaptée à l'adoration du Père seul. La nomination de Thomas Belsham (1750-1829) en 1789 à un poste de professeur/tuteur de théologie à une université d'Hackney a promu la cause Unitarienne en ouvrant simplement les Saintes Écritures à l'étude. Cela s’est fait par le biais de The Unitarian Society for promoting Christian knowledge and the Practice of Virtue by the Distribution of Books (la Société Unitarienne pour promouvoir la connaissance Chrétienne et la pratique de la Vertu par la distribution de Livres). Lindsey, Priestly et Belsham étaient ses leaders/dirigeants. En 1813, grâce aux efforts de William Smith (1756-1835), un membre du Parlement pour Norwich et grand-père de Florence Nightingale, l'abrogation des clauses de l'Acte de Tolérance qui rendaient illégale la profession de l'Unitarisme a permis à l'Unitarisme de progresser. L'Unitarisme de ces gens niait également la Doctrine de l'Âme (voir ERE, p. 524). Thomas Southwood Smith (1788-1861) a également inculqué ses idéaux Unitariens à Byron, Moore, Wordsworth et Crabbe.

 

Les opinions de Smith avaient déjà été exprimées par l’un des aumôniers de Cromwell auparavant (ERE, ibid.). Les batailles juridiques du XVIIIe siècle ont vu des changements dans la loi touchant les fiducies des Églises. Ceux-ci ont aussi eu un impact profond sur la façon dont les Églises Unitariennes se sont organisées.

 

L'Unitarisme moderne tel que celui promu par James Martineau (1805-1900) et l'école moderne sapent la fonction Messianique de Jésus Christ et n'est pas entièrement basé sur les Saintes Écritures mais sur l'interprétation des Saintes Écritures par la raison. Son exposition de la reconstruction Tübingen des origines du Christianisme, publiée dans la revue Westminster Review (Revue de Westminster) et mentionnée dans l’Encyclopédie ERE (p. 525) est importante, tout comme l'est sa défense philosophique de la communion de l'esprit humain avec le Divin. L'Unitarisme radical cherche à tort à nier l'existence pré-incarnée de Christ.

 

John James Tayler (1797-1869) a produit la première discussion formelle sur la question Johannine en Angleterre dans l’ouvrage Attempt to ascertain the character of the Fourth Gospel (Tentative de vérifier le caractère du Quatrième Évangile) (London, 1867). Une longue série d'érudits avaient plaidé pour la révision du texte et du Nouveau Testament, et George Vance Smith a été invité à se joindre aux Réviseurs de la Bible (1870). L'érudit Unitarien James Drummond (1835-1918) était un théologien érudit qui a produit des ouvrages importants sur le Messie Juif dans l’ouvrage The Jewish Messiah (1877), Philo Judaeus (1888) et Inquiry into the Character and Authorship of the Fourth Gospel (Enquête sur le Caractère et le Droit d'Auteur du Quatrième Évangile) (1903). John Relly Beard (1800-1876) a ouvert la voie aux dictionnaires modernes de la Bible avec son People’s Dictionary of the Bible (Dictionnaire Populaire de la Bible). Il y a eu d'autres Unitariens importants comme Edgar Taylor, Samuel Sharpe, H. A. Bright, William Rathbone Greg, Francis William Newman, Frances Power Cobbe, Ralph Waldo Emerson, Theodore Parker et Max Müller. L’Encyclopédie ERE donne également des informations sur les églises et leur distribution. Certains des plus grands penseurs des temps modernes, lorsqu'ils examinent la Bible pour son intention sans la théologie grecque des écoles d'Alexandrie et de Cappadoce, ont embrassé l'Unitarisme comme étant le système biblique original.

 

Le mouvement Seventh Day Baptist (Baptiste du Septième Jour)

Les Unitariens Sabbatariens sont devenus visibles en Angleterre au XVIIe siècle, bien que certains voient une continuité historique depuis des temps bien plus anciens. La théologie purement biblique était à la base du mouvement Traskite dirigé par John Traske, autour de 1616, à Londres. Hamlet Jackson a introduit le Sabbat dans le groupe par l'étude de la Bible. L'interprétation littérale des Saintes Écritures a conduit ce groupe Puritain aux lois lévitiques sur l'alimentation également. On pense que ses disciples ont formé le noyau de l'église Baptiste Sabbatarienne de Mill Yard, tandis que d'autres verraient ses origines dans des mouvements antérieurs. L'église est devenue plus en vue/importante en 1661, en raison de la prédication de John James à propos de la Cinquième Monarchie ; il a été exécuté pour trahison. L'église avait été influencée non seulement par la synagogue juive d’Amsterdam, mais aussi par le mouvement messianique populaire de Sabbetai Zwi. L'église, comme de nombreux Baptistes Généraux de l’époque, était profondément Unitarienne, comme le montrent des auteurs tels qu’Edouard Elwall, au début des années 1700. Le calendrier biblique et la célébration de la Pâque le 14 Nisan se poursuivent aujourd'hui, bien qu'avec la mort du Pasteur Albourne Peat, le témoignage Unitarien ait commencé à s’estomper (en 1992).

 

Bien que les preuves historiques manquent, il est probable que la plupart, sinon la totalité, des autres premières églises Baptistes du Septième Jour, en Angleterre, étaient également Unitariennes. La première exception claire a été l'église de Pinner's Hall, fondée par Frances Bampfield, en 1676. Cette église était d’inspiration Calviniste, et bien que Bampfield n’ait pas tout à fait une vue Trinitaire, il n'était certainement pas Unitarien. L'amalgamation des Baptistes Particuliers et Généraux a brouillé les cartes des origines Unitariennes des Baptistes Sabbatariens. Les Trinitaires ont été plus directs et entreprenants dans la production de déclarations de croyances, de sorte que les documents ne reflètent pas la ténacité de la position Unitarienne. Les Unitariens ont eu tendance à ignorer discrètement les déclarations de croyance. En effet, encore aujourd'hui, Mill Yard n'accepte rien d'autre que les Dix Commandements, avec l'ajout de quelques textes de soutien (Seventh Day Baptists in Europe and America, Vol. 1, American Sabbath Tract Society, Plainfield, New Jersey, 1910, pp. 25-113).

 

C'est l'erreur majeure ou fondamentale de la foi Baptiste du Septième Jour. En ne produisant pas de déclarations de croyance détaillées, ils n'ont pas pu adéquatement publier de déclarations claires. Il n'était donc pas possible de publier des déclarations détaillées et répandues. Ils ont échoué à mettre à profit leur liberté religieuse et à développer un enseignement doctrinal solide sur la nature de Dieu.

 

L'Unitarisme et l'observance du Sabbat

Les premiers Unitarismes étaient, presque sans exception, accompagnés par l'observance du Sabbat, car tous deux découlaient du principe de l'interprétation littérale de la Bible. Jusqu’à la Réforme, le Trinitarisme n'était jamais accompagné par l'observation du Sabbat. Après la Réforme, c'est devenu un fait que certains Trinitaires observaient le Sabbat et que certains Unitariens observaient le dimanche, mais pas en règle générale. L'Unitarisme moderne qui observe le dimanche est aussi aberrant que tout autre système observant le dimanche.

 

En Asie

L'expérience du Sabbat en Asie était principalement non-Trinitaire, jusqu'à ce que les Jésuites commencent leur travail de missionnaires. Les Nestoriens et les missionnaires africains (voir le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)) ont suivi l'église primitive jusqu'en Perse, en Inde et ensuite en Chine. L'observance du Sabbat Unitarien représentait une menace sérieuse pour le Bouddhisme et était proscrite par le Bouddhisme. En règle générale, les églises qui observent le Sabbat en Asie étaient aussi, non-Trinitaires. Elles observaient les lois sur l'alimentation et refusaient et rejetaient également la confession et le purgatoire. Les divisions de ces églises ont suivi, pour l’essentiel, les Conciles de Constantinople et de Chalcédoine.

 

Les Chinois connaissaient depuis longtemps le système Chrétien et, comme ailleurs, le Sabbat était un signe d'une interprétation littérale de la Bible. En l’an 781, il était déjà bien établi (voir le document La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat (No. 122)). L'observance du Sabbat a été courante et bien établie en Chine et ce, jusqu'à la montée de la Rébellion Taiping de 1850 (ibid.).

 

L'expérience des États-Unis

Les Églises de Dieu qui observent le Sabbat aux États-Unis sont bien documentées et ne seront pas traitées ici. Les Églises de Dieu se sont développées à partir du système d'église anglais et de l'influence européenne.

 

Adventisme du Septième Jour

Le mouvement Adventiste du Septième Jour était majoritairement et officiellement Unitarien jusqu'en 1931, à la mort d'Uriah Smith. Mais l'adoption officielle a été longue à venir et a émané du ministère. Les penseurs Unitariens Adventistes étaient James White, R. F. Cottrell sénior et fils, D. T. Bordeau jusqu'à sa démission, D. M. Canright, J. N. Andrews, Loughborough, John Matteson, A. C. Bordeau, A. T. Jones, W. W. Prescott et Uriah Smith.

 

Les autres mouvements Adventistes étaient :

1.     Les Adventistes Évangéliques (Evangelical Adventists) et

2.     Les Chrétiens de l'Avènement (Advent Christians).

Ils ont tous mal compris la nature de la résurrection et du jugement. Ces deux-là étaient des Millénaristes d'interprétation littérale en suivant les textes bibliques, tandis que les Adventistes du Septième Jour retenaient/suivaient le Millénarisme céleste.

 

L'Adventisme étaient officiellement et généralement Unitarien biblique jusqu'en 1931, date à laquelle l'influence d'Uriah Smith a cessé et les Trinitaires, présents depuis longtemps en son sein, ont commencé à prendre le contrôle. Uriah Smith a été qualifié d'Arien par ses successeurs.

 

Ellen G. White a soi-disant été parmi les premiers à introduire des concepts Trinitaires à l'Adventisme du Septième jour dans l’ouvrage Desire of Ages (Désir des Âges) (1898, p. 530), apparemment non édité et contre l’avis express de l'église (selon The Spirit of prophecy de M. L. Andreasen, discours du 30 novembre 1948). Il y avait d'autres écoles de pensée adventistes.

 

M. L. Andreasen (ibid.) dit qu'ils ont soupçonné qu’il s’agissait d’une erreur d'édition, mais il s’est déplacé pour lui parler et a confirmé que c’était bien le cas. Il ne l’a produit qu’en 1948. Compte tenu des opinions et des doctrines des anciens de l'église jusqu'en 1931, ce texte a été soupçonné d'être une édition frauduleuse. La Christian Connection, dont James White était issu, était Unitarienne. Par la suite, ils se sont joints à d'autres pour devenir l’église United Church of Christ (l'Église Unie de Christ). Les doctrines étaient plus bibliques que celles de ce qui est devenu l'Église Unitarienne Universaliste. Cette église n'a aucun lien réel avec les doctrines Unitariennes subordinationistes des églises qui observent le Sabbat.

 

L'Église Adventiste était Unitarienne, ou comme les Adventistes le disent maintenant, Arienne, jusqu'en 1931. Cependant, l'Arianisme tel qu'il est défini par les Trinitaires proclame l'Esprit comme une création du fils. Cette doctrine pourrait bien être une invention des premiers Trinitaires, car ce que nous avons des commentaires d'Arius ne contient aucune trace de cette doctrine. Cependant, tel qu'il est défini par les Trinitaires, l'Arianisme n'est pas l'Unitarisme biblique, ni la doctrine soutenue/défendue par Smith ou par aucune des ères de l'église, y compris l’église Church of God (Seventh Day) (l'Église de Dieu (Septième Jour)) ou les églises ultérieures.

 

Il est important de noter que la dénomination Seventh Day Adventist (Adventiste du Septième Jour) n'est devenue officiellement Trinitaire qu'après la publication de Questions on Doctrine (Questions sur la doctrine) en 1958. Andreasen a écrit une série de lettres en protestation contre cette adoption définitive. Il y a donc eu une période de transition entre 1931 et 1958. La Déclaration française des Croyances Adventistes était toujours Unitarienne en 1938, selon une copie du Manuel de l'Église de cette année-là, en la possession du docteur Thomas McElwain qui a étudié au séminaire Adventiste en France de 1968 à 1973. En commentant le manuel il a observé que le séminaire était Trinitaire, mais que les congrégations étaient encore Unitariennes à cette époque-là.

 

Le mouvement Adventiste du début des années 1800 (1842-1844) a vu des Trinitaires en assez grands nombres attirés dans le système du Sabbat. Certains n'ont jamais vraiment abandonné le modèle Trinitaire, ce qui allait s'avérer fatal au système Adventiste pur après Smith en 1931, lorsque les Trinitaires dans le mouvement ont pris le contrôle de l'Adventisme, principalement à travers les aspirations du ministère. Le désir de plaire/faire appel au Protestantisme américain a été un facteur contribuant au problème. Il devait également conduire au Binitarisme dans les Églises de Dieu au XXe siècle et donc aux multiples erreurs et divisions dans les systèmes actuels.

 

Les Adventistes en Afrique, après les déclarations du Trinitarisme en 1978, lesquelles ne leur avaient pas été annoncées largement, ont commencé à quitter en grand nombre et ont formé ou se sont joints à des organismes indépendants.

 

Ils ont commencé à rejoindre CCG en grand nombre partout en Afrique lorsqu’ils ont appris les doctrines bibliques Unitariennes. Ils avaient refusé d’accepter l’église WCG et ses branches.

 

Church of God (Seventh Day) (L'Église de Dieu (Septième Jour))

L'Église de Dieu (Septième Jour) était un système biblique Unitarien qui observe le Sabbat qui, en règle générale, n'observait pas les Jours Saints dans les Conférences d’Oregon/Denver, mais qui est reconnu pour le faire dans certaines régions (par exemple au Chili) et dans la Conférence de Caldwell aux États-Unis et au Nigéria et ailleurs.

 

La Conférence de Denver a été subvertie par les Trinitaires au sein de son ministère et a succombé aux déclarations du Binitarisme en 1995-97 et du Protestantisme Trinitaire en 1999. Le pouvoir de votes de ses membres, par opposition au ministère, ne l’a pas sauvée de la capitulation rapide constatée dans l’église Worldwide Church of God (l'Église Universelle de Dieu)

 

Tous les membres de l’église COG (SD) (Églises de Dieu (Septième Jour)) qui ont rejoint CCG (Christian Churches of God) sont des Unitariens Bibliques et n’ont pas accepté les changements de doctrines depuis 1995-1999. Presque toutes celles en Afrique se sont jointes à l’église CCG.

 

Worldwide Church of God (Église Universelle de Dieu (autrefois Radio Church of God (Église de Dieu de la Radio)))

Herbert Armstrong a commencé à écrire pour la revue Bible Advocate (Défenseur de la Bible) de l'Église de Dieu (Septième Jour) à partir de 1927. Il a commencé son travail ministériel au début des années 1930, mais était toujours un salarié, sur la liste de paie de l'Église de Dieu (Septième Jour) jusqu'en 1940 environ. Ceci a eu lieu après l'introduction planifiée du Trinitarisme dans le mouvement Adventiste, mais n’y est pas liée.

 

La théologie de la Worldwide Church of God était Dithéiste et s'apparentait, sans être identique, à l'hérésie de Marathonius après la déposition et la mort de Macedonius après le Concile de Constantinople en 381 EC (Ère Courante). Elle différait en rapport à la nature de l'Esprit Saint, mais tenait toujours pour acquis l’existence de deux Dieux. Elle était très mal définie et il y avait de nombreux Unitariens dans les rangs de la Worldwide Church of God, simplement à cause de l'ambiguïté du cours de Bible par correspondance Bible Correspondence Course, qui dérivait la structure de Dieu du singulier Eloah.

 

Après l'éclatement de la Worldwide Church of God, nous avons vu l'apparition d'une série de groupes d'églises aux doctrines mal définies sur la Divinité et sur la plupart des autres sujets. Plusieurs sont techniquement Dithéistes, croyant à l'existence de deux Dieux, depuis ab orgine (dès l'origine). Certains ont déclaré une structure Binitaire mais avec un exposé théologique très pauvre. Tous les groupes suivent et observent les Jours Saints. Au moins deux groupes observent les Nouvelles Lunes.

 

Christian Churches of God (Les Églises Chrétiennes de Dieu)

Christian Churches of God (Les Églises Chrétiennes de Dieu) sont un groupe d'églises qui observent le Sabbat et suivent et conservent tous les aspects des systèmes de l'Église primitive, y compris la Divinité Unitarienne biblique. Elles ont des branches dans les nations non-anglophones sous des noms traduits du nom anglais.

 

Les Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah sont une église Unitarienne, qui ne suit pas et n'observe pas ou ne comprend pas les Sabbats, les Nouvelles Lunes et les Fêtes. Par conséquent, il leur manque les signes essentiels/critiques des élus mentionnés dans ce document.

 

Conclusion

Le Sabbat est un signe de l'Église de Dieu. Ce n'est pas le signe. Le signe primaire/principal est la Divinité. C'est la structure Unitarienne biblique. Le baptême est le deuxième signe et la réception de l'Esprit Saint est le sceau intérieur. Les signes extérieurs sont le Sabbat et le Dîner du Seigneur/Pâque, qui est le signe des lois de Dieu. Ceci est suivi des Nouvelles Lunes et des Jours Saints. Les Sabbats sont refusés à l'humanité à cause de l'idolâtrie.

Ézéchiel 20:16-20 et cela parce qu’ils rejetèrent mes ordonnances et ne suivirent point mes lois, et parce qu’ils profanèrent mes sabbats, car leur cœur ne s’éloigna pas de leurs idoles. 17 Mais j’eus pour eux un regard de pitié et je ne les détruisis pas, je ne les exterminai pas dans le désert. 18 Je dis à leurs fils dans le désert : Ne suivez pas les préceptes de vos pères, n’observez pas leurs coutumes, et ne vous souillez pas par leurs idoles ! 19 Je suis l’Éternel, votre Dieu. Suivez mes préceptes, observez mes ordonnances, et mettez-les en pratique. 20 Sanctifiez mes sabbats, et qu’ils soient entre moi et vous un signe auquel on connaisse que je suis l’Éternel, votre Dieu. (LSG)

 

La pollution des Sabbats provient de l'idolâtrie. Les Sabbats incluent tous les jours mis de côté/à part par Dieu pour l'adoration selon Son Calendrier qui est basé sur l'observance correcte des Nouvelles Lunes. Dieu punit la nation parce qu'elle ne L'honore pas et n'observe pas Ses lois.

Ézéchiel 20:21-24 Et les fils se révoltèrent contre moi. Ils ne suivirent point mes préceptes, ils n’observèrent point et n’exécutèrent point mes ordonnances, que l’homme doit mettre en pratique, afin de vivre par elles, et ils profanèrent mes sabbats. J’eus la pensée de répandre sur eux ma fureur, d’épuiser contre eux ma colère dans le désert. 22 Néanmoins j’ai retiré ma main, et j’ai agi par égard pour mon nom, afin qu’il ne fût pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d’Égypte. 23 Dans le désert, je levai encore ma main vers eux, pour les disperser parmi les nations et les répandre en divers pays, 24 parce qu’ils ne mirent pas en pratique mes ordonnances, parce qu’ils rejetèrent mes préceptes, profanèrent mes sabbats, et tournèrent leurs yeux vers les idoles de leurs pères. (LSG)

Les Sabbats sont inséparables du premier commandement et de la loi. La nation est punie parce qu'elle ne suit pas et n'observe pas tous les aspects des lois de Dieu. Les élus ont gardé la foi d'une façon constante/cohérente jusqu'aux XIXe et XXe siècles, où la centralité de l'adoration de Celui qui est l’Unique Véritable Dieu et la compréhension de Celui qui est l’Unique Véritable Dieu ont été remises en cause par le Protestantisme.

 


 
 
Tableau des Doctrines des Églises de Dieu

 

Église/ Doctrine

Divinité

Structure de l'organisation

Baptême

Sabbat

Nouvelles Lunes

Jours Saints

Dîner du Seigneur/

Pâque

Lois sur l'alimen-tation

Paulo-Éphésien

(de 30 EC)

Unitarien biblique

Presbytérienne et quasi-Épiscopalienne

 

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat

a observé les Nouvelles Lunes

a observé les Jours Saints

Quarto-décimane

Oui

Smyrne-Lyons

(2e-9e siècle)

Unitarien biblique

Presbytérienne et quasi-Épiscopalienne

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat

a observé les Nouvelles Lunes

a observé les Jours Saints

Quarto-décimane

Oui

Pauliciens

(4e-10e siècle)

Unitarien biblique

Quasi-militaire

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat

Difficile à déterminer

a observé les Jours Saints

Quarto-décimane

Oui

Vallenses ou Sabbatati Franco -Espagnol (Albigeois 9e-15e siècle)

Unitarien biblique

Français : Épiscopalienne non-hiérarchique

Espagnol : Presbytérienne

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat

Tout culte en secret durant la persécution

a observé les Jours Saints

Quarto-décimane

Oui

Pré-Réforme centrale Vaudois Sabbatati

Unitarien biblique

Presbytérienne. Conseil de laïcs, synode de nombre égal

Baptême des adultes

Oui

Tout culte en secret durant la persécution

Oui

Quarto-décimane

Oui

Vaudoise de la période centrale Post-Réforme

(16e siècle et après)

Quasi-Trinitaire

Mêlée jusqu'à leur extinction virtuelle

Baptême des adultes

est passée au culte du dimanche après la Réforme

Non

Non

Easter/Pâques (Crucifixion du vendredi résurrection du dimanche)

Non

Sabbatati de l'Europe de l'Est

(11e siècle et après)

Unitarien biblique

Presbytérienne sur base locale

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat (Division en dimanche en 1579)

a observé les Nouvelles Lunes

Oui

Quarto-décimane

Oui

Pré-Réforme Anabaptiste/

Lollards

(à partir du 9e siècle et après)

Unitarien biblique

Presbytérienne.

Le groupe s'est divisé au 15e siècle

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat (Division en dimanche en 1579)

Aucun registre

Comme les Albigeois de la pré-Réforme

Quarto-décimane

Oui

Baptistes Post-Réforme

Mêlée (les Premiers Baptistes du SJ Unitariens)

Mêlée

Baptême des adultes

Mêlé

Non (certains BSJ observent les Fêtes)

Aucun registre

Easter/Pâques adoptée par plusieurs

Mêlé

Baptistes américains

(17e siècle et après)

Mêlée

Mêlée

Baptême des adultes

Mêlé

Non

Aucun registre

Easter/Pâques adoptée par plusieurs

Mêlé

Adventistes du Septième Jour

(19e siècle)

Unitarien jusqu'à la Trinité adoptée en 1931-58 après Uriah Smith

Constitutionnelle Presbytérienne

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat

 

Non

Acceptées mais pas observées

Easter/Pâques (crucifixion du vendredi) après la division de l'Église de Dieu (SJ)

Oui

Église de Dieu (SJ)

Caldwell Idaho était le plus correcte

Unitarien

en train de changer

 

 

Unitarien à Caldwell

Constitutionnelle Presbytérienne

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat

 

Pas dans la Conférence de Denver

 

 

Correct à Caldwell

À quelques endroits

Caldwell avait les fêtes selon la Conjonction

Quarto-décimane

Oui

Église Universelle de Dieu

(jadis Église de Dieu de la Radio)

Unitarien avec É. de Dieu (SJ) après division et jusqu'en 1955. Mêlée peu défini Unitarien/ Dithéiste/ Binitaire jusqu'en 1994. Multiples divisions

Constitutionnelle Presbytérienne après div. É de Dieu (SJ). Constitution et vote suspendus illégalement.

Maintenant une hiérarchie corporative comme la plupart des ramifications

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat  jusqu’en 1996. Se dirige vers l'observance du dimanche. Branches observent le Sabbat.

Non.

Quelques études bibliques aux Nouvelles Lunes, aux mauvais jours, pendant une courte période

Oui.

Jamais

observé la Gerbe Agitée

Quasi-Quarto-décimane avec calendrier juif. Structure incorrecte de la Pâque. Non observée à certains endroits après 1996

Oui

Christian Churches of God

CCG

Unitarien biblique

Constitutionnelle Presbytérienne

Baptême des adultes

Observatrice du Sabbat

 

Oberve les Nouvelles lunes

 

Observe les Jours Saints

 

Quarto-décimane

Oui

 

 

 

Annexe

 

L'Exposition Traditionnelle des Premiers Antitrinitaires et de l'Unitarisme

 

 


Dans la section 150 du Volume II, Schaff parle des classes d'anti-Trinitaires sous lesquelles il étiquette comme dans la première classe Alogi, Theodotus, Artemon et Paul de Samostata. À la page 572, il dit que :

Ces Antitrinitaires sont communément appelés Monarchiens de (monarchia) ou Unitariens, en raison de l'accent qu'ils ont mis sur l'unité numérique et personnelle de la Divinité.

Mais nous devons faire attention et prendre soin de distinguer parmi eux deux classes opposées : les Monarchiens rationalistes ou dynamiques, qui niaient la divinité de Christ, ou l'expliquaient comme une simple "puissance" [dunamis] ; et les Monarchiens Patripassiens ou modalistes, qui identifiaient le Fils avec le Père, et n’admettaient tout au plus qu’une trinité modale, c'est-à-dire un mode de révélation à trois volets, mais non pas une tripersonnalité.

La première forme de cette hérésie, impliquée dans le monothéisme juif abstrait, scindait de façon déiste le divin et l'humain, et ne dépassait guère l'Ébionisme. Après avoir été vaincue dans l'église, cette hérésie a surgi à l'extérieur de celle-ci sur une plus grande échelle, sous la forme d’une prétendue révélation, et avec un succès merveilleux dans le Mahométanisme, que l'on peut appeler l'Unitarisme pseudo-Juif et pseudo-Chrétien de l'Orient.

La deuxième forme était issue de la conception la plus élevée de la déité de Christ, mais également en partie des notions panthéistiques qui s'approchaient du terrain du docétisme gnostique.

L'une porte atteinte à la dignité du Fils, l'autre à celle du Père ; mais la dernière était de loin la plus profonde et la plus Chrétienne et, en conséquence, et c'est pourquoi elle est mieux acceptée.

 

Il faut également se rappeler que Schaff est un Trinitaire et, en tant que tel, il argumente contre les vues du noyau de la théologie qui s'est opposé à lui. Son exposé est incomplet, comme nous allons le voir. Schaff dit (à la page 573) que tous les Monarchiens de la première classe voyaient en Christ un simple homme, rempli de la puissance divine, mais qu'ils concevaient cette puissance divine comme opérant en lui et ce, non pas depuis le baptême seulement, selon la vue Ébionite, mais depuis le commencement ; et ils admettaient sa génération surnaturelle par l'Esprit Saint. Il énumère ensuite les classes de ces sectes, les Alogi et Theodotus. Le jeune Theodotus plaçait Melchisédek en tant que médiateur entre Dieu et les anges, au-dessus de Christ, médiateur entre Dieu et les hommes (Schaff, p. 574). Ses disciples ont également été appelés Melchisédékiens. Schaff poursuit en énumérant les Artémonites, qui niaient la divinité de Christ et utilisaient Euclid et Aristote pour nier les mystères et s'opposer à l'utilisation du Platonisme afin d'expliquer les évangiles.

 

Schaff cite également Paul de Samostata, évêque d'Antioche à partir de l’an 260, comme le plus célèbre des Unitariens rationalistes.

Il niait la personnalité du Logos et de l'Esprit Saint et les considérait de simples puissances de Dieu, comme la raison et l'esprit chez l'homme ; mais il reconnaissait que le Logos a habité en Christ dans une plus grande mesure que dans n'importe quel messager de Dieu antérieur. Il a enseigné, comme les Sociniens plus tard, une élévation graduelle de Christ, déterminée par son propre développement moral, vers la dignité divine. Il admettait que Christ est resté libre de tout péché, qu'il a vaincu le péché de nos ancêtres et qu'il est ensuite devenu le Sauveur de la race (ibid.).

 

Schaff considère que ces types de Chrétiens étaient toujours présents comme Samostatiens, Paulianistes et Sabelliens. Cependant, il commet ici l'erreur de confondre sous le terme Monarchiens une variété de groupes contre lesquels l’Encyclopédie ERE (voir l'art. Monarchianism) met en garde car cela brouille les pistes en la matière.

 

Dans sa deuxième classe d'anti-Trinitaires, Schaff inclut Praxeas, Nœtus, Callistus et Beryllus. Il semble qu'il y ait ici un conflit entre Hugh Pope et les compilateurs de l’Encyclopédie ERE d'une part et Schaff d'autre part. Dans son sens classique, le Monarchisme est dérivé des Patripassiens à travers Nœtus, et les Sabelliens sont leurs successeurs. Cependant, Schaff énumère les Sabelliens séparément dans la section 152. C'était pour montrer l'erreur du Monarchisme et de la position d'Hippolytus dont l'œuvre a été citée dans le document La Première Théologie de la Divinité (No. 127). Ils enseignaient que le Dieu unique et suprême, de son plein gré et par un acte d’autolimitation, s’est fait homme, de sorte que le Fils est le Père voilé dans la chair (Schaff, p. 576). Curieusement, la référence à la Monarchia ne se trouve plus que dans le Trinitarisme où les doctrines de la Monarchia et de la Circumincession déterminent les relations de la Divinité.

 

Le Sabellianisme a été retracé par Athanasius à la philosophie Stoïque et il refait souvent surface. Sabellius défendait une distinction entre la monade et la triade dans la nature divine. Ainsi, la révélation du Père n'a pas commencé par la création, qui a précédé la révélation Trinitaire, mais par le don de la loi. La révélation du Fils a commencé par l'Incarnation et s'est terminée par l'Ascension. La révélation de l'Esprit Saint a commencé par l'inspiration et se poursuit par la régénération et la sanctification. Il illustre la relation Trinitaire en comparant le Père au disque du soleil, le Fils à sa puissance éclairante et l'Esprit à son influence réchauffante (voir aussi l'analogie de la bougie dans le Trinitarisme moderne). Il nie la permanence de la manifestation du Père, mais également du Fils et de l'Esprit Saint. Il fait des trois des phénomènes temporaires qui remplissent leur mission et retournent à la monade abstraite (voir Schaff, op, cit., pp 581-583 pour la doctrine). Ce système réapparaîtra dans le mouvement New Age (du Nouvel Âge), lié en tant que Théologie du Processus. Il est l'opposé du Subordinationisme enseigné par les apôtres, par les Chrétiens Unitariens de l'église primitive, par les Unitariens de la Réforme et par nous-mêmes.

 

Schaff a été moins qu'honnête dans son traitement des premières doctrines non-Trinitaires. Il emploie le terme anti-Trinitaire comme pour impliquer qu'il y avait une doctrine Trinitaire alors qu'il n'y en avait pas. La Trinité n'a pas été formulée avant le Concile de Constantinople en 381 et elle n'a pas été fixée avant le Concile de Chalcédoine en 451, quand un certain nombre d'églises importantes ont alors cessé/rompu leur association avec les Trinitaires. Il ne mentionne pas ces églises ni la théologie des Premiers Apologistes qui était Unitarienne subordinationiste. Irénée est important parce que c'est par lui que nous pouvons nous approcher le plus près de la théologie originale de Jean et de Polycarpe, par exposition. Les histoires Trinitaires, qu'elles soient protestantes ou catholiques, admettent rarement la théologie qui les réfute. Schaff emploie le terme Unitarisme dans son sens le plus large et généralisé, tel qu'adapté par les Trinitaires, pour obscurcir/masquer les véritables conflits entre les deux partis, à partir du XVe siècle. Sous l'ensemble Unitariens, les Trinitaires tentent de placer un amalgame généralisé des Modalistes ou Monarchiens et de leurs prédécesseurs les Patripassiens, ainsi que des Adoptionistes, des Melchisédékiens, des Juifs et des Musulmans, ainsi que les Chrétiens Unitariens qui ont donné naissance au terme. Ceci obscurcit l'intention originale du terme. Il est plus correct de considérer ces derniers comme des Monothéistes et les Unitariens comme une sous-catégorie du Monothéisme. Cependant, cela exclurait évidemment les Trinitaires et n'est donc pas utilisé.

 

 

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CONCORDIAS

HECHAS, Y FIRMADAS

entre la jurisdicion Real, y

el Santo Oficio de la

Inquisicion.

DÉCLARATIONS, Actes et Édits de la Juridiction royale et du Saint-Office de l'Inquisition

 

Valencia, 1568 (collection de l'Auteur).

 

 

 

ÉDIT DE LA FOI

"Nous, Docteur Andres de Palacio, Inquisiteur contre l'hérésie et la perversité apostolique dans la ville et le royaume de Valence, etc.

 

"À tous les fidèles Chrétiens, hommes et femmes, aumôniers, frères et prêtres de toute condition, qualité et degré ; à qui l'attention à ceci aura comme conséquence le salut en notre Seigneur Jésus Christ, le vrai salut ; qui êtes au courant que, par d'autres édits et sentences des révérends inquisiteurs, nos prédécesseurs, ils ont été avertis de comparaître devant eux, dans un délai déterminé, et de déclarer et manifester les choses qu'ils avaient vues, connues et entendues raconter de toute personne ou personnes, soit vivantes soit mortes, qui avaient dit ou fait quelque chose contre la Sainte Foi Catholique ; qui avait cultivé et observé la loi de Moïse ou de la secte mahométane, ou les rites et cérémonies de celles-ci ; ou commis divers crimes d'hérésie, qui observent les vendredi soir et les samedi ; en portant du lin propre, les samedis, et en portant, ce jour-là, de meilleurs vêtements que les autres jours ; qui préparent le vendredi les aliments pour le samedi, dans des marmites sur un petit feu ; qui ne travaillent pas le vendredi soir et le samedi comme les autres jours ; qui allument des lampes propres avec des mèches neuves, le vendredi soir ; qui placent des draps propres sur les lits et des nappes propres sur la table ; qui célèbrent le festival des pains sans levain en mangeant du pain sans levain, du céleri et des herbes amères ; qui observent le jeûne du pardon (jour des Expiations), où ils ne mangent pas pendant toute la journée jusqu'au soir après l'apparition des étoiles, où ils se pardonnent les uns les autres et cessent leur jeûne ; et qui observent, de la même manière, les jeûnes de la Reine Esther, du tissabav et du rosessena ; qui récitent des prières selon la loi de Moïse, en se tenant debout devant le mur, en se balançant d'avant en arrière et en faisant quelques pas en arrière ; qui donnent de l'argent pour acheter de l'huile pour le temple juif ou tout autre lieu de culte secret ; qui abattent la volaille selon la loi judaïque et s'abstiennent de manger de l'agneau ou tout autre animal qui est trefa ; qui ne désirent pas manger de porc salé, de lièvres, de lapins, d'escargots, ou des poissons qui n'ont pas d'écailles ; qui baignent les corps de leurs morts et les enterrent dans un sol vierge, selon la coutume juive ; qui, dans la maison de deuil, ne mangent pas de viande mais du poisson et des œufs durs, assis à des tables basses ; qui séparent un morceau de pâte en cuisinant pour le jeter au feu ; qui se font ou savent que d'autres se font circoncire ; qui invoquent les démons, et leur rendent l'honneur qui est dû à Dieu ; qui affirment que la loi de Moïse est bonne et peut apporter leur salut ; qui exécutent beaucoup d'autres rites et de cérémonies semblables ; qui affirment que notre Seigneur Jésus Christ n'était pas le vrai Messie promis dans les Écritures, ni le vrai Dieu, ni le fils de Dieu ; qui nient qu'il est mort pour sauver la race humaine ; qui nient sa résurrection et son ascension au ciel ; et disent que notre Dame la Vierge Marie n'était pas la mère de Dieu ou une vierge avant la nativité et par la suite ; qui disent et affirment beaucoup d'autres erreurs hérétiques ; qui déclarent que ce qu'ils avaient admis devant les inquisiteurs n'était pas la vérité ; qui enlèvent leurs robes de pénitence et ne restent pas dans la prison ni n'observent la pénalité imposée sur eux ; qui disent des choses scandaleuses contre notre sainte Foi Catholique et contre les fonctionnaires de l'Inquisition ; ou qui influencent et incitent tout infidèle qui pourrait avoir été attiré vers le Catholicisme à s'abstenir de se convertir ; qui affirment que le Saint Sacrement de l'autel n'est pas le corps et le sang véritables de Jésus Christ notre Sauveur, et que Dieu ne peut pas être omniprésent ; ou tout prêtre ayant cette opinion condamnable, qui récite et célèbre la messe, en ne prononçant pas les saintes paroles de la consécration ; qui disent et croient que la loi de Mahomet et ses rites et ses cérémonies sont bonnes et peuvent apporter leur salut ; qui affirment que la vie est seulement la naissance et la mort et qu'il n'y a ni paradis ni enfer ; et qui déclarent que pratiquer l'usure n'est pas un péché ; si un homme dont l'épouse est toujours vivante, se remarie ou une femme se remarie pendant la vie de son premier mari ; si quelqu'un connait ceux qui observent des coutumes juives, et qui nomment leurs enfants la septième nuit après leur naissance et avec de l'argent et de l'or sur une table, observent avec plaisir la cérémonie juive ; et si quiconque sait que, quand quelqu'un meurt, ils placent une tasse d'eau et une bougie allumée et quelques napperons où le mort est décédé, et pendant quelques jours, n'y entrent pas ; si quelqu'un est témoin de l'effort d'un juif ou d'un converti pour prêcher secrètement la loi de Moïse et d'en convertir d'autres à cette foi, en enseignant les cérémonies appartenant à cette même foi, en fournissant l'information quant aux dates des festivals et des jeûnes, en enseignant des prières juives ; si quelqu'un connait une personne qui essaye de devenir un Juif ou qui, étant Chrétienne, se promène en costume d'un Juif ; si quelqu'un connait quiconque, converti ou non, qui ordonne que son vêtement soit fait de toile et non pas de lin, comme le font les bons Juifs ; si quelqu'un connait ceux qui, quand leurs enfants embrassent leurs mains, placent leurs mains sur la tête de leurs enfants sans faire le Signe (de la Croix) ; ou qui, après le déjeuner ou le dîner, bénissent le vin et le passent à tous autour de la table, laquelle bénédiction s'appelle la veraha ; si quelqu'un apprend que, dans une maison, les gens se rassemblent afin de participer à des services religieux ou lire la Bible en langue vernaculaire ou accomplir d'autres cérémonies judaïques, et si quelqu'un sait que, quand quelqu'un est sur le point de partir en voyage, certaines paroles de la loi de Moïse lui sont dites et qu’une main est placée sur sa tête sans faire le Signe (de la Croix). Et si quelqu'un connait une personne qui a professé la foi mosaïque ou attendu l'avènement du Messie, en disant que notre Rédempteur et Sauveur Jésus Christ n'est pas venu et que maintenant Élie devait venir et les amener à la terre promise ; et si quelqu'un connait une personne qui avait prétendu entrer dans une transe et qu'elle avait erré au ciel et qu'un ange l'avait conduit dans des champs verts et lui avait indiqué que c'était la terre promise qui était préservée pour tous les convertis qu'Élie devait racheter de la captivité dans laquelle ils vivaient ; et si quelqu'un connait qu'une personne ou des personnes soit des enfants ou des petits-enfants de la personne condamnée, et étant disqualifiée(s), utiliser l'office public ou porter les armes ou être revêtue(s) de soie et de tissu fin ou ornementer leurs costumes avec de l'or, de l'argent, des perles ou toute autre pierre précieuse ou corail ou utiliser toute autre chose qu'elle(s) n'a(ont) pas le droit de posséder, étant disqualifiée(s) ; et si quelqu'un connait une personne qui possède ou a possédé toute marchandise confisquée, meuble, or, argent ou autres bijoux appartenant à ceux condamnés pour hérésie, ce qui doit être apporté devant le récepteur des biens confisqués pour le crime d'hérésie. —Toutes ces choses, ayant été vues, entendues ou connues, vous, les fidèles Chrétiens mentionnés ci-dessus, avec des cœurs obstinés, avez refusé de les déclarer et de les exposer, au grand fardeau et préjudice de vos âmes ; pensant que vous avez été absous par les bulles et indulgences émises par notre saint père, et par les promesses et les donations que vous aviez faites, pour lesquelles vous avez encouru la sentence d'excommunication et d'autres pénalités graves en vertu de la loi statutaire ; et ainsi vous pouvez être poursuivis comme ceux qui ont souffert l'excommunication et comme complices des hérétiques, de diverses manières ; mais, souhaitant agir ainsi avec bienveillance, et afin que vos âmes ne soient pas perdues, puisque notre Seigneur ne veut pas la mort du pécheur mais sa réforme et sa vie ; par ces présentes, nous levons et suspendons la censure promulguée contre vous par lesdits anciens inquisiteurs, à condition que vous observiez et vous vous conformiez aux termes de ce décret, par lequel nous vous demandons, vous exhortons instamment et ordonnons, en vertu de la sainte obéissance, et sous la pénalité d'excommunication complète, dans les neuf jours à compter du temps où le présent édit vous aura été lu, ou porté à votre attention de n'importe quelle façon, de déclarer tout ce que vous savez, avez vu, entendu, ou entendu raconter de quelque manière que ce soit, des choses et des cérémonies mentionnées ci-dessus, et de comparaître devant nous personnellement pour déclarer et manifester ce que vous avez vu, entendu ou entendu raconter secrètement, sans avoir parlé auparavant avec aucune autre personne, ni porté de faux témoignage contre quiconque. Sinon, le délai étant passé, les admonitions canoniques ayant été répétées conformément au droit, des mesures seront prises pour prononcer et promulguer la sentence d'excommunication ­contre vous, dans et par ces documents ; et par cette excommunication, nous ordonnons que vous soyez dénoncé publiquement ; et si, après une autre période de neuf jours, vous persistez dans votre rébellion et excommunication, vous serez excommuniés, rendus anathèmes, maudits, isolés et séparés, en tant qu'associés du diable, de l'union avec, et de l'inclusion dans, la sainte Mère-l'Église et de ses sacrements. Et nous commandons les curés, les recteurs, les aumôniers, et les sacristains et toutes les autres personnes religieuses ou ecclésiastiques de considérer et de traiter la personne mentionnée ci-dessus comme excommuniée et maudite pour avoir encouru la colère et l'indignation du Dieu Tout-Puissant et de la glorieuse Vierge Marie, Sa Mère, et des apôtres béatifiés Saint Pierre et Saint Paul, et de tous les saints de la Cour céleste ; et que sur de telles personnes rebelles et désobéissantes qui cacheraient la vérité concernant les choses mentionnées ci-dessus, tombent les fléaux et les malédictions qui se sont abattus sur le Roi Pharaon et son armée pour n’avoir pas obéi aux commandements divins ; et que la même sentence d'excommunication divine les entourent, comme elle a entouré les habitants de Sodome et de Gomorrhe, qui ont tous péri dans les flammes ; et de Dathan et d'Abiram qui ont été engloutis dans la terre pour les grandes délinquances et les grands péchés qu'ils ont commis dans la désobéissance et la rébellion contre notre Seigneur Dieu ; et qu'ils soient maudits en mangeant et en buvant, au réveil et dans le sommeil, en allant et en venant. Maudits soient-ils dans la vie et la mort, et qu'ils soient endurcis à jamais afin que leurs péchés et le diable soient comme leur main droite pour toujours ; que leur vocation soit pécheresse et que leurs jours soient peu nombreux et mauvais ; que leur substance soit pour la jouissance des autres et que leurs enfants soient des orphelins et leurs épouses des veuves. Que leurs enfants soient à jamais dans le besoin et que personne ne les aide ; qu'ils soient chassés de leurs maisons et dépossédés de leurs biens par des usuriers ; et qu'ils ne trouvent personne ayant de la compassion pour eux ; que leurs enfants soient ruinés et bannis et leurs noms également ; et que leur méchanceté soit toujours présente dans la mémoire divine. Que leurs ennemis les vainquent et les dépouillent de tout ce qu'ils possèdent dans le monde ; et qu'ils errent de domicile en domicile sans secours. Que leurs prières soient tournées en malédictions ; et maudits soient le pain et le vin, la viande et le poisson, les fruits et toute autre nourriture qu'ils mangent ; de même que les maisons qu'ils habitent et les vêtements qu'ils portent, les bêtes sur lesquelles ils montent et les lits sur lesquels ils dorment, et les tables et les nappes sur lesquelles ils mangent. Maudits soient-ils à Satan et à Lucifer et à tous les diables en enfer et que ceux-ci soient leurs seigneurs et les accompagnent de nuit et de jour. Amen. Et si une personne encourant lesdites excommunications et malédictions, devait persister dans ces choses pour l'espace d'une année, elle devrait être considérée elle-même comme un hérétique et sera poursuivie par la même procédure que celle utilisée contre les hérétiques ou les suspects du crime d'hérésie. Donné le _____ mars, en l'an de notre Seigneur Dieu, mille cinq cent douze."

 

Nullus omoveat sub pena excommunicationis.

 

(Article : L’aveu fait au confesseur pour obtenir l'absolution de la pénalité de l'excommunication à laquelle l'hérétique pourrait être sujet, dès le moment où le crime est commis, ne vaut rien).

 

(Article : Tous ceux qui savent quoi que ce soit à propos des choses mentionnées dans ce présent édit ou à propos d'autres hérésies et qui ne se présentent pas pour les dénoncer et les déclarer, sont excommuniés par la présente et ne peuvent pas être absous par leurs confesseurs).

 

El doctor                     De Mandato sue

Palacio, inquisidor.    Reverende paternitatis,

Petrus Sorell, notarius